Le Directeur dut avouer ne pas s’attendre à ce désistement de la part du professeur de musique. Il avait bien vu la jeune lycéenne s’approcher de la scène, visiblement désemparée alors qu’elle annonçait à l’animatrice que son binôme avait dû partir. Bon, c’était les aléas de la vie ! Rien ne pouvait toujours se passer comme prévu après tout ! C’était dommage, mais l’homme fut soulagé de voir la demoiselle revenir près de la scène, peu de temps après, au bras de l’un de ses camarades. Parfait ! Le show allait pouvoir continuer !
Et les binômes se succédèrent sur scène sans plus attendre, chacun dévoilant son talent ou son non-talent pour le dessin, pour des moments d’agacement pour les plus compétiteurs, et de franche rigolade pour d’autres qui semblaient un peu moins se prendre la tête. Quoi qu’il en soit, le Directeur avait vraiment apprécié cette épreuve, sans doute encore plus que le quizz parce qu’elle permettait à chacun d’essayer de s’exprimer plutôt que de simplement laisser la personne ayant la bonne réponse se retrouver sous les feux des projecteurs. Tout se passa bien, chaque binôme se débrouilla de son mieux, avec toujours un peu de retard pour la lycéenne qui était maintenant accompagnée d’un nouveau partenaire.
Quand tout le monde fut redescendu et que l’animatrice eut débarrassé la scène de tout son matériel, le Directeur fit de nouveau les comptes pour annoncer le classement. Il attendit quand même un peu, comme pour la fin de l’épreuve précédente, pour laisser le temps à tout ce beau monde de se remettre de ses émotions et de grignoter un peu avant que le buffet salé ne laisse finalement place à une bonne partie de sucré avec des gâteaux et de nombreux desserts. Ce fut donc après une quinzaine de minutes que l’homme revint sur scène, tapotant son micro comme à son habitude, pour signaler sa présence.
« Merci à tous pour cette deuxième épreuve ! J’espère qu’elle vous a plu ! Moi, en tout cas, j’ai vraiment apprécié de découvrir le talent de chacun ! Quoi qu’il en soit, voici sans plus attendre le classement actuel des différents binômes : en première place, c’est le couple de Mathi H. Matsushita et Amelia McClenahan avec 48 points, en deuxième place, Dae-Hyun Jang et Ryûko Katsu avec 45 points, en troisième place, nous avons Chuuya Kunikida et James P. Campbell avec 44 points, en quatrième place c’est Yutsuki Yuuki et Jóna Hulda avec 41 points, puis Jilian Doe et Laureleï Donnely avec 39 points en cinquième place, et enfin, c’est notre nouveau duo composé de Nathan Matthews et Saya Nakajima qui se trouve en dernière position avec 32 points. Mais attention, rien n’est perdu ! J’ai vu plusieurs personnes se sentir un peu déçues, mais la dernière étape vous réserve encore bien des surprises, je vous le promets ! Je- »
Mais le Directeur fut soudainement interrompu par l’animatrice qui lui parla à voix basse avant de s’incliner et de repartir sur le côté de la scène avec deux des participants.
« On m’annonce qu’il y a un peu de changement. Vous avez déjà pu voir que M Daiki Chikamasa avait finalement cédé sa place à M Nathan Matthews aux côtés de Mlle Saya Nakajima. Deux personnes ont malheureusement dû également partir et un remaniement a été nécessaire pour poursuivre cette soirée sous les meilleurs auspices. Les couples n°2 et 5 vont donc fusionner afin que M Dae-Hyun Jang participe à cette dernière épreuve en compagnie de Mlle Jóna Hulda. Je m’excuse pour ce désagrément et j’espère que nos 5 couples continueront à s’amuser le plus possible ! N’oubliez pas qu’une place de meilleur couple de l’année est à décrocher, en plus d’une autre petite récompense ! »
Le Directeur termina de remotiver ses troupes avant de toussoter légèrement, à côté du micro, cachant sa bouche avec sa main. Maintenant que tous ces chamboulements étaient réglés, il ne lui restait plus qu’une chose à faire : annoncer la prochaine et dernière épreuve !
« Il est maintenant temps de vous dévoiler la dernière étape qui clôturera ce concours ! Certains d’entre vous l’ont peut-être déjà deviné, mais il s’agit d’une épreuve de danse ! Comment déterminer le meilleur couple de l’année sans en passer par là n’est-ce pas ? Et ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas là pour juger, mais simplement pour nous amuser tous ensemble ! Par ailleurs, j’invite tous les participants et les personnes présentes dans la salle à danser avec les couples qui seront sur scène ! Vous pourrez suivre vous aussi la chorégraphie alors… Je compte sur vous ! C’est la dernière ligne droite de cette soirée ! »
Le Directeur gratifia son assemblée d’un grand sourire avant de repartir dans les coulisses pour admirer cette dernière épreuve depuis son point de vue privilégié. Tout le monde allait s’amuser, c’était certain ! Surtout avec les chansons qu’il avait sélectionnées !
L’animatrice revint donc sur scène et prépara 5 papiers pour le tirage au sort, afin de déterminer quel couple danserait sur quelle chanson. Elle s’approcha du public pour permettre à chaque binôme de faire son choix, avant de retourner en direction de la table sur le côté de la scène où se trouvait un petit ordinateur. Elle le sortit de sa veille, faisant apparaître son écran sur le grand rideau qui recouvrait le fond de la scène. Le Directeur avait tout prévu ! Tout le monde pourrait danser avec le binôme présent sur scène puisque la vidéo avec la chorégraphie serait diffusée directement sur le grand rideau ! Les participants se retrouveront donc dos au public pour suivre les pas et s’évertuer à les reproduire au mieux. Sans plus attendre, l’animatrice appela les premiers participants pour cette ultime épreuve.
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HRP : Pour cette épreuve, vous allez devoir compter sur votre chance avec les dés ! Vous devrez commencer par faire un premier lancé d’un seul dé (celui de Noël) qui permettra de déterminer la chanson sur laquelle vous allez devoir danser. La vidéo vous sera envoyée en mp pour que vous puissiez avoir un aperçu de la chorégraphie. Par la suite, vous devrez lancer à nouveau 4 dés (celui Spécial danse) qui permettra, cumulés avec les lancés de votre partenaire, d’obtenir votre note pour chacun des 4 moments forts de la chanson. Ces 4 moments forts seront déterminés à l’avance par moi-même 8D et vous seront également envoyés sur Discord sous forme de captures d’écran, afin que vous puissiez intégrer la plus ou moins réussite de chacune de ces « figures » dans votre rp ! Il vous faudra donc lancer vos dés (rendez-vous dans ce sujet spécial afin que ce soit un peu moins le bazar que pour l’épreuve précédente : https://yokuboo.forumactif.com/t639-lances-de-des#7157) et attendre vos liens/captures d’écran/résultats avant de pouvoir poster votre réponse à la suite de ce message. Pour la partie rp de cette épreuve, vous pourrez donc : reprendre la fin de l’épreuve précédente, parler du discours du Directeur, de votre passage sur scène, puis du moment de flottement jusqu’à l’annonce du classement final ! Cette épreuve se déroulera du 29 janvier au 10 février. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter Dae-Hyun ! (:
Pour rappel, voici l’ordre de passage des différents couples : Couple n°1 : Chuuya Kunikida & James P. Campbell Couple n°2 : Dae-Hyun Jang & Jóna Hulda Couple n°3 : Mathi H. Matsushita & Amelia McClenahan Couple n°4 : Jilian Doe & Laureleï Donnely Couple n°5 : Nathan Matthews & Saya Nakajima
Pour votre plus grand plaisir, je vous laisse également découvrir les différentes œuvres des membres pour l’étape précédente :
Chuuya avec les mots « L’idiot du village » et « Poupée »:
James avec les mots « Virus informatique » et « Pégase »:
Dae-Hyun avec les mots « Chantier » et « Avoir le cœur sur la main »:
Ryûko avec les mots « Rouleau de printemps » et « Diligence »:
Mathi avec les mots « Fondue » et « Femme enceinte »:
Amelia avec les mots « Jeu d’arcade » et « Adolescent »:
Jilian avec les mots « Il pleut comme vache qui pisse » et « Cafard »:
Laureleï avec les mots « Mona Lisa » et « Matelas à eau »:
Yutsuki avec les mots « Chapeau melon » et « Ananas »:
Jóna avec les mots « Chapeau de magicien » et « Grenouillère »:
Nathan avec les mots « Air guitar » et « Chocolat suisse »:
Après la surprise de cet élan qui s’apparentait à de la colère, Dae-Hyun parvint à reprendre un minimum contenance. Il fallait dire que Jóna était assez impressionnante avec sa jolie robe, mais aussi parce qu’elle était… bien plus grande que le Coréen. C’était assez difficile à assimiler pour son égo, mais il était là pour essayer de sauver sa soirée et celle de cette demoiselle alors il essaya quand même d’être sympa. Il s’inquiéta même de l’état de la robe de sa nouvelle partenaire, lui tendant sa main pour l’inviter à se rendre jusqu’aux toilettes. Aux mots de Jóna, Dae-Hyun s’entendit soupirer alors qu’il se frottait la nuque. Ouais, lui aussi était vraiment très déçu…
« Ouais… Je sais pas pour toi, mais je connaissais bien mon partenaire d’avant. Genre… C’était pas un inconnu quoi. Je m’attendais vraiment pas à ce qu’il m’abandonne comme ça mais bon… Faut pas se morfondre hein ! C’était pas la première personne à le faire et ça sera sans doute pas la dernière. »
Dae-Hyun essayait vraiment de positiver. Ryûko… Il le considérait pourtant comme quelqu’un de proche… Qu’en était-il pour Jóna et son partenaire précédent ? À la suite des mots de la demoiselle, le Coréen esquissa un petit sourire toujours un peu désolé. Bon, ils n’avaient pas énormément de points communs mais… Ça pouvait le faire non ?
« Je prends note de pas te poser de lapin alors ! Enfin, j’en avais pas l’intention de toute façon… Et puis, tu devrais pas te dénigrer de cette façon, moi je te trouve très jolie avec cette robe ! »
Dae-Hyun était sincère. Son look était pour le moins particulier mais, elle était très bien habillée. On sentait que ce n’était pas son style habituel mais elle avait fait un effort pour cette soirée alors le Coréen comptait bien la féliciter pour ça et lui prouver qu’ils n’avaient pas été vains. Les mains dans les poches de son pantalon alors qu’ils approchaient des toilettes, Dae-Hyun haussa doucement les épaules.
« Oh bah… Moi j’aime beaucoup la danse, la photo et les sorties en ville, que ce soit pour des soirées ou juste pour se balader. T’écoutes quoi comme style de musique ? Pour les jeux vidéo, je dois avouer que je suis pas très calé, j’en ai seulement quelques-uns chez moi et l’alcool… T’as quel âge du coup ? »
Elle était grande après tout alors elle pouvait bien avoir 20 ans non ? Quoi qu’il en soit, ils étaient finalement arrivés aux toilettes et Dae-Hyun resta sur le côté en attendant que Jóna finisse d’essayer de détacher sa jolie robe. Les minutes passèrent jusqu’à ce qu’elle ressorte finalement, et presque pile au moment où le directeur annonçait le classement. Bon, son duo avec Ryûko était deuxième, dommage… Comment est-ce qu’ils allaient faire avec ce changement de composition de couples suite au départ de celui-ci ? Dae-Hyun resta un peu plus attentif cette fois, soupirant en entendant qu’il y avait donc eu 3 désistements pour cette soirée. Bon, il y avait toujours des imprévus, mais il ne comprenait pas bien pourquoi ces gens s’étaient inscrits si c’était pour ne pas aller jusqu’au bout… Quoi qu’il en soit, le Directeur continua son petit discours, annonçant finalement que la dernière épreuve était une épreuve de danse. Inutile de dire qu’un large sourire avait soudainement illuminé le visage du Coréen ! Enfin une épreuve où il pourrait briller ! Il se tourna donc vers Jóna.
« Je sais pas si t’es du genre compétitrice, mais j’suis sûr qu’on peut réussir à tout déchirer tous les deux ! Tu sais danser un peu ? »
Voyant que tout le monde commençait à se rassembler près de la scène, Dae-Hyun attendit d’être sûr que Jóna le suive pour faire de même. Il laissa la jeune femme tirer leur papier au sort et attendit que ce soit leur tour. Le premier couple passa, donnant le ton. Bon… C’était plutôt rigolo comme épreuve ! Surtout que tout le public pouvait danser avec eux et le Coréen ne s’était pas privé pour le faire ! L’animatrice les appela ensuite et Dae-Hyun lança un sourire confiant à sa partenaire. Ils allaient tout déchirer ! Enfin… C’était sans compter le choix de la chanson ! You're The One That I Want ? Vraiment ? Qui avait choisi ? Le Directeur ? Malgré tout, le brun s’amusa vraiment beaucoup, finissant par redescendre de scène à la fin de leur prestation. Il espérait vraiment que Jóna n’allait pas lui en coller une, une fois dans le public, pour avoir osé poser les mains sur elle ! Dae-Hyun avait été tellement transporté par cette épreuve qu’il s’était vraiment donné à fond, même pour le porté final qui s’était révélé assez compliqué à cause de la robe de sa partenaire.
« Haha ! On a fini le concours en beauté ! Ça te dit de rester près de la scène pour regarder le spectacle et danser encore un peu avec moi ? Les chorégraphies ont l’air plutôt rigolotes, ça serait dommage de manquer ça ! Et après… Je « t’invite » à boire un verre sans alcool avec moi. Désolé, je t’aurais bien proposé autre chose, mais faut faire avec ce qu’on a ! »
Les autres couples défilèrent donc, Dae-Hyun s’amusant comme un fou à suivre les différentes chorégraphies sur le grand rideau, le tout en compagnie de Jóna. Quand la dernière chanson s’arrêta, le Coréen était un peu essoufflé et il se passa le dos de sa main sur son front.
James avait vraiment angoissé en regardant son partenaire d’un soir déballer les cadeaux qu’il avait décidé de lui offrir. C’était délicat de choisir des présents pour une personne qu’on ne connaissait pas vraiment ! Enfin, même pour des gens qu’on connaissait bien, il y avait toujours le risque de faire un doublon ou même d’offrir quelque chose en étant complètement à côté de la plaque. Mais en voyant le grand sourire rayonnant de Chuuya, James comprit qu’il avait plutôt bien géré pour le coup. Et le moins que l’on pouvait dire, c’était que le sourire du professeur était vraiment communicatif ! Le médecin scolaire ne s’était pas du tout imaginé sourire autant à cette soirée (attention, tout est relatif ! Le sourire de James est plutôt du genre TRES discret, mais il est bien présent !).
À l’annonce de l’épreuve de dessin par le Directeur, James attendit qu’ils aient tous les deux déposé leurs cadeaux pour se rapprocher de la scène. C’était vraiment contraignant de passer les premiers, mais au final, tout se passa bien ! L’Américain s’était appliqué au mieux, même si les ailes de son pégase étaient vraiment… horribles. Ça ne ressemblait même pas à un cheval son truc… Par contre, Chuuya dessinait plutôt bien ! Sa poupée avait été vraiment très réussie ! Surtout en comparaison de ce que James aurait pu faire pour la représenter ! Leur prestation terminée, les deux hommes descendirent de scène, le médecin scolaire proposant à son binôme de boire ou manger quelque chose avant la suite des événements. James ne put s’empêcher de sourire à nouveau aux mots de Chuuya.
« Je suis entièrement d’accord… Je ne m’attendais pas à une compétition de ce genre, c’est… très stressant de devoir monter sur scène devant tout le monde. Je- »
Mais James fut coupé dans son élan par un soudain contact sur son poignet, contact qui le figea et lui fit ouvrir de grands yeux ronds alors qu’il fixait la main de Chuuya qui l’entraînait vers le buffet. L’Américain ne parvint à opposer aucune résistance, se contentant de fixer cette main inquisitrice, ne sortant de ses pensées que lorsque le professeur lui demanda ce qu’il prenait.
« Ah euh… »
James regarda enfin le buffet, sa main venant frotter nerveusement son poignet pour essayer de faire partir cette douce sensation de contact sur celui-ci, ayant toujours l’impression que Chuuya le touchait. L’Américain jeta finalement son dévolu sur le premier saladier de cocktail à sa portée, se servant un verre, puis un autre, tendant le premier à son partenaire. Il y eut comme un moment de flottement avant que James ne se rende compte que ce n’était peut-être pas ce que voulait boire le professeur.
James s’entendit soupirer doucement alors qu’il préférait essayer d’oublier tout son stress en se goinfrant de petit-fours. Du moins, jusqu’à ce que le Directeur revienne sur scène pour sa dernière annonce. Et en entendant le mot « danse », l’Américain avala de travers. Sérieusement ? Pourquoi ils ne pouvaient pas… faire autre chose ? N’importe quoi, mais pas de la danse ! Ça voulait dire qu’il allait forcément toucher Chuuya ! Ça ne le dérangeait pas, bon si, un peu quand même, mais pas parce que c’était désagréable, au contraire ! Se mettant à tousser, le médecin scolaire n’écouta qu’à moitié tout le reste, ayant quand même vaguement entendu qu’ils étaient en troisième position. Se frappant le haut du torse et sifflant d’une traite le cocktail dans son gobelet, James se tourna vers son partenaire.
« Je… J’espère que je ne vais pas vous marcher sur les pieds… »
James n’était pas si mauvais danseur en réalité. Il avait dû apprendre pour les quelques soirées mondaines où ses parents l’emmenaient quand il était plus jeune (et encore en contact avec eux). Quoi qu’il en soit, ils durent quitter le buffet puisqu’ils étaient à nouveau les premiers à passer. Le médecin scolaire stressait à mort, mais il laissa son partenaire tirer leur chanson au sort, avant de devoir monter sur scène. Bon, James se disait que c’était sans doute moins pire que prévu étant donné que tout le monde pourrait danser dans le public en se concentrant sur la chorégraphie projetée plutôt que sur leur performance à Chuuya et à lui.
Et le moins que l’on pouvait dire, c’était que le Directeur avait… des goûts étranges. La chanson était très particulière, mais, au final, James eut l’impression que tout ne s’était pas SI mal passé que ça, mis à part un moment où il avait fait un peu n’importe quoi, se prenant de plein fouet la tête de Chuuya au niveau de son menton. Ça l’avait un peu sonné, mais ils avaient quand même assez bien géré le reste de la chorégraphie. Ils descendirent donc à nouveau de la scène après cette ultime étape, James soupirant de soulagement à l’idée qu’il n’aurait sans doute plus besoin d’y remonter jusqu’à la fin de la soirée, se frottant son menton douloureux. Le couple suivant commença à danser et le médecin scolaire en profita pour se pencher vers Chuuya.
« Ça va, votre tête ? Et est-ce que vous voulez rester ici pour regarder les autres binômes ? Ou… pour danser ? »
Oui, oui, James était bien en train de proposer à Chuuya de rester à proximité de la scène pour danser avec lui sur les différentes chorégraphies qui allaient se succéder sur le grand rideau du fond de la scène !
« Eh bien… Nous verrons si je serai disposée à te satisfaire quand nous serons à Suzuka alors. »
Amelia garda son sourire taquin sur les lèvres. Mathi allait très vite déchanter s’il se montrait trop entreprenant avec elle et que l’Australienne avait décidé que ce n’était pas ce qu’elle voulait ! Certes, il lui avait dit qu’il n’était pas du genre à forcer qui que ce soit, mais il avait aussi dit qu’il était sûr et certain de vouloir profiter de cette proximité avec elle dans cette même chambre d’hôtel. Bouaf, il savait peut-être éviter les coups-bas, mais est-ce qu’il saurait éviter tous les coups de krav-maga qu’Amelia connaissait grâce à ses nombreuses heures de cours ?
Quoi qu’il en soit, Amelia se retrouvait à présent dans les bras de Mathi, pour une étreinte pour le moins agréable alors que la mécanicienne découvrait que son partenaire était en réalité une star de la musique. Aux mots de l’étudiant, l’Australienne ne put réprimer un rire franc, après un léger frisson en ayant senti ses dents sur son oreille.
« Oh… Mais je n’en doute pas Darling ! En tout cas, on peut dire que tu m’as déjà bien cernée… J’aurais été assez étonnée que tu me crois vraiment capable d’être émoustillée pour si peu. Tu devrais me faire un peu plus confiance et te détendre chéri, je suis bien loin de toutes les groupies qui te tournent autour, je ne faisais que me moquer d’elles. »
Amelia approcha son visage de celui de Mathi pour venir mordiller la commissure de ses lèvres, avant qu’ils ne doivent finalement se décoller l’un de l’autre à l’arrivée sur scène du Directeur. Distance qui fut de courte durée puisque l’Australienne se jeta au cou de son partenaire à l’annonce des résultats. Elle était tellement heureuse de voir cette première place être de plus en plus à portée de ses doigts parfaitement manucurés ! Doigts qui vinrent d’ailleurs pincer cette main un peu trop inquisitrice sur ses fesses.
« Pas touche à la marchandise ! On n’a pas encore gagné beau gosse. »
Et effectivement, Mathi avait raison en s’adressant à la poitrine de l’Australienne… Avec cette épreuve de dessin, c’était leur première place qui s’éloignait ! Amelia lui donna quand même un petit coup de coude dans les côtes alors qu’elle le fixait avec les sourcils un peu froncés.
« T’es un artiste quand même ! Moi j’suis plutôt insensible à toutes ces choses alors… Bref, fais de ton mieux, sinon tu pourras pas les toucher ni ce soir, ni à Suzuka ! »
Finalement, le binôme s’en sortit bien et retourna se mêler à la foule en attendant l’annonce de la dernière étape. Amelia ne put s’empêcher de sourire davantage en entendant Mathi rire à son petit grognement sur le contenu des épreuves. Elle se laissa emmener jusqu’au buffet, non sans lâcher un profond soupir.
« M’en parle pas… J’aurais donné tellement juste pour une petite bière… J’espère que t’as ce qu’il faut chez toi si ton invitation tient toujours. »
Bah quoi ? Autant en profiter pour se faire inviter non ? Pas chère la soirée ! Amelia attrapa son verre, faisant tourner le liquide à l’intérieur d’un œil sceptique alors qu’elle essayait de sentir le contenu pour en déterminer le goût à l’avance. L’Australienne plissa ensuite un peu les yeux en entendant Mathi.
« Quoi ? Ça t’exciterait pas de me voir couverte de cambouis en étant en petite tenue ? Bon, en vrai, j’me trimballe pas en sous-vêtements dans mon garage, alors tu peux imaginer ça plutôt que ma simple salopette couverte d’huile qui est… bien moins sexy quand même. Et puis, ce n’est pas parce que je passe mes journées à tripoter des moteurs que je n’aime pas pour autant me faire belle et être désirable ! Si tu me crois pas, je te filerai la carte de mon garage. »
Oui, parce que non, Amelia ne mentait pas à ce sujet. Par contre, elle mentait un peu par omission en ne parlant pas de son deuxième boulot, mais Mathi n’avait pas besoin de savoir ça. De toute façon, le Directeur revenait déjà sur scène pour annoncer la suite des événements : de la danse ! Ah, là, ça plaisait déjà bien plus à Amelia ! Son sourire déterminé sur les lèvres, elle entraîna de nouveau Mathi vers la scène après avoir terminé son verre d’une traite. Elle lança un sourire et un petit signe de la tête à l’enseignante qui lui avait donné un bonbon un peu plus tôt, et elle lança un petit air de défi à Jóna. C’était la dernière épreuve, tout allait se jouer sur cette chorégraphie à tirer au sort. Amelia attrapa un petit papier des mains de l’animatrice avant de revenir se coller à Mathi en croisant les bras sous sa poitrine. Le premier groupe monta sur scène et… Waw ! Mais c’était quoi ces danses complètement improbables ? L’Australienne savait danser un minimum mais là… Elle lança un regard à la fois surpris et inquiet à Mathi.
« Euh… Bah… Espérons que notre choré soit moins pire que la leur hein… »
Merde, si elle avait su, elle n’aurait jamais mis une robe comme ça ! Si elle devait bouger autant, ses seins allaient finir par aller dire bonjour à toute l’assistance ! Grognant un peu, même si elle sentait toute l’excitation de la compétition monter en elle, Amelia attendit sagement son tour avant de monter sur scène avec Mathi.
« Je compte sur toi pour pas me marcher sur les pieds hein ! »
Oui, Amelia se sentait obligée de grogner avant chaque épreuve pour être sûre que son partenaire allait donner le meilleur de lui-même.
Dès les premières notes, l’Australienne reconnut aussitôt la chanson et… Elle ne put s’empêcher de rire. Okay, leur chorégraphie allait sans doute être la pire de toute jusqu’à présent en fait ! Mais au moins, même si c’était ridicule, elle savait qu’elle allait bien rigoler parce qu’elle adorait cette chanson. Amelia se donna donc à fond, mais elle sentit qu’elle avait raté un beau passage parce qu’à sautiller comme ça, le pire avait failli se produire. Elle aurait vraiment dû mettre du scotch sur son décolleté ! Résultat, bien trop occupée à ne pas déballer toute la marchandise à des yeux indiscrets, elle s’était arrêtée un instant pour essayer de remettre correctement sa robe et poursuivre la danse. Heureusement qu’ils étaient dos au public !
En tout cas, l’hôtesse passa vraiment un très bon moment, même si leur danse n’était sans doute pas parfaite. Ce fut donc avec un grand sourire qu’elle descendit finalement de scène, la main de Mathi dans la sienne. Elle avait toujours rêvé de faire une danse avec un porté, c’était vraiment trop beau !
« C’était trop génial non ? Je m’attendais tellement pas à me mettre à danser un truc comme ça… La prochaine fois, ils devraient préciser sur le carton d’invitation que les grands décolletés sont à proscrire, j’ai failli me retrouver à poil ! »
La demoiselle sirotait tranquillement son cocktail quand le Directeur refit son apparition sur scène. Bon… La première chose qui titilla la demoiselle fut le classement. Ils avaient pris un mauvais départ avec son professeur de musique, mais il fallait dire qu’ils n’avaient pas vraiment géré tous les deux lors de l’épreuve de dessin. Il était donc logique qu’ils se retrouvent en dernière position mais… Saya ne put s’empêcher d’afficher une mine déçue en gonflant ses joues. Rien n’était perdu, rien n’était perdu… Il était marrant lui ! C’était quand même très mal parti pour qu’ils puissent réussir à remonter le classement avec seulement une épreuve ! Et… Quelle épreuve ! De la danse ? Sérieusement ? La lycéenne s’entendit soupirer à nouveau à cette annonce. Elle n’avait jamais vraiment dansé de sa vie alors ce n’était pas encore avec une épreuve comme ça qu’elle pourrait réussir à briller… Elle lança un petit regard à Nathan.
« Je suis désolée… Je crois que je suis vraiment la pire partenaire de tous les temps… J’étais nulle pour le quizz, je n’ai pas bien dessiné et là… Tu sais danser toi ? Parce que bah hum… Pas moi… »
Ça lui faisait mal au cœur d’avouer un truc pareil. Pourquoi est-ce qu’ils n’avaient tout simplement pas pu choisir l’épreuve finale ? Un truc du genre : Montrez-nous votre talent… Ça aurait été tellement bien ! Ils allaient finir derniers et Nathan allait certainement la détester d’avoir été aussi nulle… Un nouveau soupir passa ses lèvres alors qu’elle terminait son verre et le reposait sur la table avant d’attendre que Nathan la suive jusqu’à la scène. Elle tira leur chanson au sort et attendit que les couples avant eux passent.
Finalement, Saya retrouva le sourire et s’amusa même à se dandiner un peu sur les chorégraphies qui s’affichaient sur le grand rideau, juste histoire de se préparer pour leur danse à eux. Ils seraient les derniers à passer encore une fois, alors il fallait qu’elle mette cette attente à profit ! Quand ils furent finalement appelés, la basketteuse attrapa la main de Nathan et le fixa avec toute la détermination dont elle pouvait faire preuve.
« On va y arriver ! Je sais pas danser mais… Ça n’a l’air trop compliqué non ? Et puis, c’est plutôt rigolo je trouve ! »
Saya avait beaucoup aimé les précédentes chansons et elle finit par lâcher la main de Nathan quand ils arrivèrent au bord de la scène. Elle monta, se mit au milieu, dos au public et… attendit que la musique se lance. Aux premières notes, la basketteuse se sentit rougir violemment. Non… Les autres avaient toutes étaient drôles et… C’était quoi cette poisse intersidérale ? C’était impossible qu’elle puisse danser avec Nathan sur un truc comme ça mais… S’ils ne dansaient pas, ils allaient finir derniers ! En voyant que son partenaire avait eu, comme elle, un petit mouvement de recul, Saya s’empressa de lui attraper sa veste pour le retenir et le supplier du regard. Il ne pouvait pas la planter ici, pas maintenant !
« Je… Faisons de notre mieux, s’il-te-plaît… »
Les joues toujours rouges, Saya inspira profondément pour essayer de se calmer un peu alors que ce saxophone lui donnait vraiment envie de prendre ses jambes à son cou. Pourquoi est-ce qu’ils étaient obligés d’être AUSSI PROCHES ? C’était marrant parce que si ça avait été dans un autre contexte, genre pendant un entraînement de basket, Saya n’aurait très certainement pas été dérangée que Nathan puisse la toucher. Mais là, sa gêne était palpable, tant et si bien qu’elle essaya de ne pas trop se coller à lui pour le premier mouvement qui fut… une belle catastrophe. La lycéenne avait joué de ses abdos pour ne pas trop se reposer sur la main de Nathan et avait eu un mal fou à avancer à cause de sa robe, persuadée qu’on pourrait voir en-dessous si elle se penchait trop.
La suite fut encore plus éprouvante puisque Saya dut carrément se coller au dos de Nathan. Bon, en plus, il était vraiment beaucoup plus grand qu’elle alors pour passer ses bras autour de son cou… Mais au moins, il n’avait eu aucun mal à la tirer !
Plus la chanson avançait et plus Saya se sentait mal. Elle n’aurait jamais dû demander à Nathan. Elle n’aurait jamais dû mettre cette robe et surtout… Elle n’aurait jamais dû s’inscrire à ce concours ! Pourquoi les pas étaient toujours de pire en pire ? Quand Nathan posa un genou à terre, la basketteuse sentit que la suite n’allait pas lui plaire, et pour cause ! Elle évita soigneusement de le regarder, comme depuis le début de la chanson en fait, et prit place sur sa cuisse avant de se pencher en arrière. Sauf qu’elle avait tellement peur que ce mouvement tire sa robe et dévoile sa poitrine qu’elle fut incapable de se pencher autant que la danseuse de la chorégraphie, une main agrippée à Nathan pour ne pas tomber, et l’autre sur son décolleté, juste au cas où.
Mais voilà, ce moment avait était le pire, et la fin de la chanson arriva plus vite que prévu, sans véritables encombres. C’était dingue comme Saya avait soudainement TRES chaud ! Ses joues ne décoloraient pas et elle s’empressa de retrouver une bonne distance de sécurité avec Nathan quand leur chanson se termina. Elle descendit sans doute un peu vite de la scène, n’attendant son camarade qu’une fois un peu plus dissimulée dans la foule. Elle revint agripper le bas de sa veste, incapable de le regarder dans les yeux maintenant. Ça avait vraiment été la pire idée du siècle…
« D-Désolée pour la danse je… C’était vraiment très gênant… J’espère que je ne vais pas trop nous avoir fait perdre trop de points… »
La compétition. Se concentrer sur la compétition plutôt que sur cette danse qui les avait bien trop rapprochés pendant près de 4 minutes…
« - Ouais… Je sais pas pour toi, mais je connaissais bien mon partenaire d’avant. Genre… C’était pas un inconnu quoi. Je m’attendais vraiment pas à ce qu’il m’abandonne comme ça mais bon… Faut pas se morfondre hein ! C’était pas la première personne à le faire et ça sera sans doute pas la dernière.
- Ah, non, pas moi. Moi c’était un parfait inconnu, et je ne l’ai même pas tant croisé dans les couloirs pour le prévenir que j’étais la nana qu’il aurait rencontré, en même temps, je pense qu’il aurait prit peur, ha ha… Mais bon, après tout on s’est trouvés toi et moi, au final… Est-ce nécessairement plus mal ? »
Le rire de cet homme (car ce n’était pas qu’un simple garçon, à son charisme, et ce malgré sa taille purement asiatique – car oui, j’estime qu’il a une taille de type asiatique (et je parle bien de la taille de son corps), il restait relativement séduisant. Pas mon genre du tout, clairement, mais il n’était pas déplaisant à regarder, je pense vraiment qu’il doit être populaire et qu’il doit en attirer plus d’une de l’œil. Ou plus d’un d’ailleurs. Mais non, ce n’est de toute façon pas mon genre, et puis d’ailleurs, est-ce-que quelque chose ou quelqu’un peut être de mon genre, sérieusement ? Bref. Je profite simplement de me dire que je passe du temps avec un beau gosse, après tout… En quoi est-ce-que cela pourrait paraître dérangeant ? Du moins pour moi. Lui je ne sais pas trop… Je ne sais même pas si les personnes de ce soir me reconnaissent comme la nana défoncée qu’ils ont l’habitude de voir.
Il ricane et semble bien content de m’avoir ceci dit trouvé. Vraiment c’est agréable de sentir que l’on peut se retrouver dans ce genre de situation, plaisant et agréable, à n’en vouloir que du bon et du meilleur à continuer d’accumuler finalement les rires et les sourires, à admirer le visage d’une personnage. On avait feint de de ne pas trop se préoccuper du fait que nous nous soyons retrouvés seuls, il était d’avis à ne pas rester sur cette frustration qui nous pesait, et ça me va, désormais. J’ai encore du mal à me faire à l’idée qu’on ait trouvé bon comme idée de se substituer de moi… J’avoue avoir encore un peu mal de la situation, car malgré tout, je m’attachais. Mais ce n’est pas cet évènement qui m’a encore plus donné envie de m’attacher, au contraire, même. Je le crains plus qu’autre chose, alors. Restons distant, lui et moi, ça vaudra mieux. J’ai peur, je crois. J’ai peur de m’attacher à un inconnu. Je ne suis même pas sûr de le revoir par la suite, de toute façon. Alors bon, est-ce-que je perds finalement quelque chose à me perdre dans mes pensées de cette façon ?
Mais passons ces simples détails, ces envies de se sentir importante se ravivent soudainement, et le rouge monte aux joues. Cet idiot dit sans doute la phrase de trop pour que je fonde...
« - Je prends note de pas te poser de lapin alors ! Enfin, j’en avais pas l’intention de toute façon… Et puis, tu devrais pas te dénigrer de cette façon, moi je te trouve très jolie avec cette robe ! »
- Je… Heu… Heu… Ah… Heu… Merci... Héhé... »
Est-ce-que j’ai soudainement l’air d’une autiste ? Oui, je pense qu’on peut dire que je suis désormais incapable d’aligner deux mots sans buguer… Les efforts que j’aurai fait ce soir auront finalement été remarqués. Il a plus les mots que Yutsuki, mais lui avait sa manière bien à lui d’exprimer son jugement positif sur ma tenue, de par ses mimiques et sa timidité omniprésente… De toute façon, j’estime ne pas avoir été mieux tout du long de cette soirée belle, puis abominable. Désormais elle est passable. Mais juste passable. Je ne pourrais pas m’y amuser et j’en suis quasiment persuadée. Je pourrais rapidement profiter, je pense, mais ça n’ira pas plus loin. Je ne veux pas que ça aille plus loin. Actuellement, j’ai plus peur de me faire une nouvelle fois lourder qu’autre chose. J’ai tellement peur… Je crois que ça commence à me hanter bien plus que la simple idée de profiter d’un homme qui me fait des compliments…
Un homme qui me fait des compliments… C’est exagéré, il m’en a fait un. Il m’en a fait un. Deux hommes qui me complimentent en un soir, je pense que j’ai dépassé le quota de toute une vie. Une vie que je continue de passer comme miséreuse et défraîchie alors que je pourrais me contenter de belles soirées et honorer cet achat peu commun de cette robe si pétillante. Après tout, je me déplace aisément avec, c’est un coup à prendre, et si ça se trouve, c’est comme tout. C’est un coup à prendre. Une habitude à avoir. Un mode de vie à changer… Non. Je suis bien trop fière pour délaisser ma vie de déchet pour une vie de bourgeoise bohème à la mords-moi-le-nœud.
En soi… Euh… Je dois avouer que je tourner cette phrase plusieurs fois dans ma tête, mais je ne sais vraiment comment expliciter, sans arrière propos que je trouve ça plutôt charmant et romantique de sa part de m’accompagner aux toilettes. En recadrant le contexte, certes, mais j’ai l’impression d’être soit une assistée, soit une nana qui a envie de… bref passons. Cela étant dit, nous nous donnons le temps lui comme moi de faire en sorte que je retire tout ce qui est potentiellement nuisible à mes vêtements, j’en ai même profité pour me débarbouiller la tête. J’imagine que tout cela m’a fait du bien.
Avec lui le temps passe simplement, et il s’intéresse un peu, malgré tout, nous échangeons quelques mots, quelques rires, mais… Ce n’est pas vraiment pareil. Jusqu’à ce qu’il me sorte sans doute une phrase bien plus complexe dans son fond que par sa forme.
« - Oh bah… Moi j’aime beaucoup la danse, la photo et les sorties en ville, que ce soit pour des soirées ou juste pour se balader. T’écoutes quoi comme style de musique ? Pour les jeux vidéo, je dois avouer que je suis pas très calé, j’en ai seulement quelques-uns chez moi et l’alcool… T’as quel âge du coup ?
- Oh euh… L’âge… est-ce vraiment un facteur important ce soir ? Je doute que tu soi extrêmement jeune, après tout, ha ha… puis je me tais un instant avant de buguer un instant… Attend… Tu aimes beaucoup… La photo ? »
Dans ce cas, mon plan cadeau ne serait peut être pas tout à fait annulé ! J’aurai même la possibilité de rattraper le coup ? Coïncidence à la con, mais coïncidence merveilleuse ! Je n’avais rien offert à Yutsuki, j’attendais cette fin de soirée, et je crois que… Je sais pas, un ange a dû avoir pitié, a dû avoir honte de moi, une quelconque entité a dû m’entendre, la droguée alcoolique romantique de service, la fausse adulte, purement immature qui ne sait pas se comporter en société et qui… Et qui perd ses moyens quand un homme daigne lui ouvrir ses bras, alors son putain de stress s’amplifie. Mais je suis heureuse. Heureuse de voir que cette personne en face de moi malgré tout se sent si à l’aise avec moi. Je continue de me persuader de me dire que je suis tout sauf belle, féminine, attirante…
J’dois peut-être avoir un truc, en vrai…
Et là annoncé : la dernière épreuve. Le moment où tout va basculer, où j’écraserai Amélia à plat de couture ! Non… Non en fait, je n’ai même pas osée aller lui adresser la parole ce soir… Je crois que j’ai honte de ce que je suis et de ce que j’ai été. Puis elle a dû me remarquer et se moque de moi, je pense. À moins que je ne sois absolument pas le centre de sa priorité, ce qui ne serait pas non plus des plus illogiques. Et voici qu’une chorégraphie est à plus ou moins respecter, et que la danse devra se coordonner et… Je me rend compte que j’ai tout, sauf la robe la plus pratique au monde pour danser. Et voici que le bel homme qui m’accompagne me sort un :
« - Je sais pas si t’es du genre compétitrice, mais j’suis sûr qu’on peut réussir à tout déchirer tous les deux ! Tu sais danser un peu ?
- Je… Ça m’arrive » Parfois. En festival. Et concert. Dans un Mosh Pit. Ou un pogo…
Mais Yume m’a montré quelques pas de danse, c’était basique, mais ça devrait faire l’affaire, et on devrait s’en sortir, je pense que si je suis son pas et que…
Attend… Grease ? Sérieusement ? MAIS J’AI ABSOLUMENT PAS LA TENUE QUI FAUT POUR JOUER LE ROLE DE OLIVIA NEWTOWN JOHN… J’ai trop vu ce film, faut que j’arrête de le regarder… Je crois que si je finis ma soirée seule, je le regarderai une nouvelle fois… Mais j’ai quand même pas la tenue pour danser sur ça !
Bon. Je me concentre et laisse les premiers pas de danse envahir mon corps. Timidement, dans un premier temps, puis vint les moments où l’on doit se rapprocher pour la danse. Pourquoi est-ce-que j’aurai voulu m’attendre à une valse ou à quelque chose comme ça ? Pourquoi mon cerveau est rempli de clichés ? Non, pourtant ce n’est pas tant désagréable de danser à ses côtés, ni même de le sentir si énergique ou proche de moi. Non, il est même relativement agréable de passer du temps proche de lui. Il est très entraînant comme garçon, et pas gênant pour un sou. J’en reste finalement agréablement surprise. J’aimerai bien danser un peu plus !
Le porté final est relativement correct, mais je trouve que notre danse fut relativement bonne ! Je suis heureuse, j’avoue, je suis heureuse d’avoir ma soirée de sauvée ! Je suis heureux d’avoir vu ce même type engagé plus loin, et je suis heureuse de pouvoir continuer de passer cette soirée aux côtés de Dae. Oui, du coup c’est bon, je viens de tilter qu’il s’appelle Dae. Quelque chose m’échappe, dans ma manière d’appréhender son nom, peut-être que le fait qu’il soit coréen me perturbe. Allez savoir. Après, je préfère me mettre en tête qu’il est asiatique avant d’être coréen. C’est moins… Claquant dans mon cerveau.
On descend. On a fait sensation… J’ai aimé ce moment. J’ai tant aimé ce moment…
« - Haha ! On a fini le concours en beauté ! Ça te dit de rester près de la scène pour regarder le spectacle et danser encore un peu avec moi ? Les chorégraphies ont l’air plutôt rigolotes, ça serait dommage de manquer ça ! Et après… Je « t’invite » à boire un verre sans alcool avec moi. Désolé, je t’aurais bien proposé autre chose, mais faut faire avec ce qu’on a !
- Oh… Euh si tu veux, oui. Oui bien sûr ! »
Les chorégraphies passent, et nous voyons passer Amélia à un moment. J’ai l’impression de bloquer sur elle, mais elle profite pleinement de la soirée. Clairement, je me sens bien plus à l’aise avec elle à boire et à rigoler, à penser la défier plutôt que de la voir quasiment épanouie ainsi. C’est un coup elle ne m’a même pas vu de la soirée. Je me dis que ce n’est pas nécessairement plus mal, je lui aurais potentiellement gâchée cette joie et ce sourire qu’elle arbore. Je crois que c’est ce que j’ai le plus de mal à avoir, en fait. Un vrai sourire, qui accompagne mon corps et mon partenaire qui subit ma présence. Enfin, s’il la subit vraiment… Si nous jouions, elle et moi, je pense qu’elle aurait gagné. Elle ne s’est pas autant pris la tête que moi tout le long de cette soirée que nous avons, j’ai l’impression, plus subit qu’autre chose… Que j’ai subit. Il s’accommode bien la fait me remplacer je suppose. Autant rester simplement humble à ce moment-là.
Je crois que j’ai envie de pleurer.
« - J’ai soif maintenant ! On y va ?
- Je te suis ! »
J’arbore de nouveau ce sourire qui me va de moins en moins, suivant simplement ce jeune homme qui me donne plus l’impression de m’avoir recueilli qu’autre chose. Il le sait et a conscience de la facticité de ce moment. Je ne suis même pas sûr que j’irai lui adresser un jour de nouveau la parole, ni même s’il me reconnaîtra. J’ai enfilé le plus masque pour arboré l’esprit d’une Casanova en perdition. Et aujourd’hui, je me met à suivre un prince charmant qui ma récupéré sur le bas-côté. Bel homme, j’aurai presque envie de passer ma nuit à tes côtés. Même si ce n’est pas pour toi que je me suis habillée, ni maquillée. Je me sens conne, terriblement conne. J’ai l’impression d’être devenu le cliché de ces nanas niaises de manga qui n’alignent pas un mot parce qu’elles sont peur d’on ne sait quoi… Je tremblotte un peu avant de me tenir aux côtés de cet homme, encore une fois, qui semble hésiter sur son choix… Je me permets de l’aiguiller un peu à ma manière.
« - Pour avoir déjà goûté le rouge, il est… relativement bon. C’est pas mon préféré, j’ai l’impression que c’est du cassis. Le bleu a un goût mentholé, il est… il est bon… il est vraiment bon… Je crois que je vais en prendre un… »
J’ai du mal à voir autre chose que Yutsuki qui revient vers moi pendant que je vais fumer. J’essaye de me servir, sans trop trembler. Je n’ai pas envie de paraître faible, non non non non non, je ne dois pas paraître faible, j’accompagne un garçon très beau dans une école prestigieuse… Putain, mais depuis quand je me soucie de ça, moi, sérieux ? Depuis quand j’ai décidé de m’intéresser à cette soirée, déjà ? À partir du moment où je pensais que j’allais pouvoir passer pour une nana mature et me focaliser sur autre chose qu’une autre gonzesse avec qui j’ai vaguement flirter un soir dans un bar ? Ou du moins avec qui j’ai bu ? Où je pensais être la meilleure à des foutus jeux ‘’en couple’’ réalisé par un directeur tordu qui a eut la même idée tordue de se faire rencontrer des gens aléatoirement pour passer une soirée en couple ? Et depuis quand on doit être en couple pour être magnifique ? Depuis quand j’ai l’impression que ma colère l’emporte sur ma peine… Depuis quand ces larmes ne sont plus des larmes de tristesse mais de haine. J’ai peut-être pas le plus beau des regards, mais j’ai au moins l’impression de savoir ce que je veux ce soir.
« - Dae-Hyun… Fait de moi une dame heureuse, cette nuit… »
…
…
Donc. Savoir peser ses mots. Penser à autre chose qu’au silence pesant qui vient envahir quelques secondes ce moment entre nous. Et quand je pense au silence, je pense à cette foutue phrase dans Pulp Fiction avant de penser au putain de double sens ultra maladroit que je viens de faire. Je me retourne vers lui, visage humide mais stressée, le regardant dans les yeux un peu perdue.
« - Non en fait non, ce.. Enfin, je voulais pas dire ça pour… Enfin… Pas dans ce sens-là, je… Putain de merde, désolé, non… Enfin… »
… Je me déteste.
InvitéInvité
Lun 4 Fév - 23:15
Les premières épreuves passées, je me sens plus sereine. Je n’aime pas plus que ça l’idée du concours et de monter sur scène à chaque fois. Les jeux ne sont pas évidents, mais mon partenaire et moi nous en sortons pas trop mal. Ça pourrait être bien pire, surtout si l’un de nous panique totalement. Mais je dois bien admettre que c’est amusant. Et puis je suis contente de faire connaissance avec Jilian. Il semble aussi anxieux que farfelu. Une belle contradiction en soi.
**« L’hôpital qui se fout de la charité ! »**
En tout cas Jilian a raison. Autant s’amuser, même si on se plante ! Et l’épreuve de dessin n’était pas évidente du tout. Pourtant on ne s’en sort pas trop mal, et en tout cas on a bien ri. C’est avec énergie que je quitte la scène en entraînant Ji. Mon enthousiasme prend le dessus sur mes inquiétudes. Comme à mon habitude, j’enchaine les questions. L’excitation est toujours génératrice de curiosité chez moi.
**« C’est toujours mieux que ton asociabilité quand tu n’es pas d’humeur ! »**
Je donne une conscience à qui veut ! C’est gratuit ! Je vous offre même le reste de mes bonbons avec, en prime ! S’il vous plaît ! À votre bon cœur !
**« Pas possible ! hé hé ! »**
Sale Squatter !
Déception ! Jilian ne connaît pas plus le gain que moi. Mais j’approuve tout ses propos sur la bizarrerie du truc. Néanmoins je suis un peu déçue qu’il refuse ma proposition pour demain. Enfin il ne refuse pas, il semble qu’il ait besoin de temps.
**« Il ne refuse pas Leï ! Il n’est pas comme toi, il a besoin de se poser et de prendre le temps. Toi, quand tu apprécies tu fonces à 100 à l’heure. »**
Et me prend des murs ! Oui je sais ! J’essaye de ne pas trop montrer ma déception.
**« Retire cette grimace de ton visage, alors ! »**
- Pardon, je ne veux pas te presser. Pas de soucis. On en reparle la semaine prochaine, je passerai découvrir ton antre. J’ai besoin de savoir ce que mes étudiants peuvent trouver chez toi !
Je conclue par un généreux sourire, et attrape le bras de Jilian.
- Yep ! Les épreuves demandent de l’énergie ! J’ai faim ! Allons voir ce buffet de plus près avant qu’il n’y ait plus rien.
On ne peut pas dire qu’on soit discret et élégant. Mais le buffet est excellent, on ne s’en prive pas. Et on n’est pas les seuls !
Puis vient le temps de l’annonce de la dernière épreuve. J’explose de joie quand le directeur explique que nous allons danser. Sauf que quelques minutes plus tard, je déchante totalement en découvrant l’épreuve du premier couple à passer. C’est quoi ça ? Ce n’est pas de la danse ! Je vais me payer la honte intégrale ! Je suis en angoisse totale. Les mains moites, les jambes tremblantes, je suis Jilian attendant le verdict de ce que va être mon calvaire. Et c’est peu dire… Cette musique m’hérisse les poils des bras, m’agresse les oreilles. Je suis tant bien que mal les indications de l’écran. Je me sens godiche. On dirait une mauvaise représentation d’ une égyptienne qui tente de jouer l’indienne. Et puis avec un tel décolleté, ce n’est quand même pas évident de rester décente. Finalement je loupe la synchro de la 3ème figure parce que mes bretelles menaçaient trop de se faire la malle. Les joues en feu de honte et d’énervement, je me suis arrêté et les ait replacés comme il faut. Oui, je n’aime pas. Et quand je n’aime pas, ça se voit !
**« Fais un effort pour ton partenaire ! »**
Mouais, j’essaye ! Je me jette dans ses bras avec légèreté et grâce, forte du maintien acquis de mes années de danse pour ne pas lui peser un poids mort dans les bras. Mais Jilian n’est sûrement pas un habitué des portés en danse. Je le sens qu’on est moyen sur cette épreuve. Et ça m’agace horriblement.
**« Mauvaise joueuse ! »**
Ce n’est pas de la danse, ça ! J’espère qu’il n’y aucun de mes élèves de l’école municipale de danse présents ce soir ! Déjà que je suis référente du club de l’université et que les membres sont présents… Je ne me sens pas bien. Nauséeuse, je suis mon partenaire en bas de la scène.
- Pardon, Jilian. Je n’ai pas assuré, là. Cette musique et ce simulacre de danse m’ont bloqué.
InvitéInvité
Mar 5 Fév - 18:11
Okay… C’était une épreuve de danse. Ca aurait pu être pire. Bien heureusement, il avait des notions. Mais de là à dire qu’il était doué… Disons qu’il l’était suffisamment pour ne pas se payer la honte. Pour le coup il remerciait les réceptions mondaines qu’il avait dû se taper pendant des vacances… Et Dae, qui lui avait appris des choré.
-Je me débrouille. Je fais parti du club, mais… C’est de la k-pop…
Donc rien à voir sans doute avec ce qui allait se passer. Mais avec une chance de cocu, ils pourraient tomber sur Not Today de BTS. Il s’était tellement entraîné dessus qu’il en avait transpirer du sang et des larmes. Mais même s’il aimait danser, c’était autre chose devant tout le monde et devant une chorégraphie qu’il ne connaissait pas. Il n’était pas doué en freestyle. C’est Dae qui devait être content. Il partait avec super bon avantage, lui. Il aurait préféré que la dernière épreuve soit du basket. Saya est lui, les aurait tous rétamés. Saya avec ses petits coups fourbes, et lui avec sa taille. Ouais, il allait vraiment noyer son chagrin dans la bouffe, lui. Ca paraissait de plus en plus une bonne idée à ses yeux. Surtout, qu’il avait sauté sur les petits pains que sa camarade avait fait. Elle pouvait faire des mélanges chelou, mais il devait avouer qu’elle était douée en cuisine. Néanmoins, toutes bonnes choses avaient une fin, et il dû arrêter de se goinfrer et suivre la demoiselle sur scène, et il la laissa piocher la danse.
Enfin, heureusement ça avait l’air amusant. Donc quitte à se ridiculiser, c’était pas mal de s’éclater en même temps. Et il apprécia tout particulièrement la « christmas tree ». Elle était rapide. Il espérait vraiment qu’ils avaient pioché un truc de ce genre. Mais devait pas y avoir de risques, elles étaient toutes amusantes, alors… ALORS POURQUOI ILS AVAIENT UNE CHANSON AUSSI GENANTE ?
What the fuck ?
Les autres étaient drôles et eux ils avaient une chansons dégoulinantes d’amour. Hey, hey ! Ils avaient 16 ans, c’était une blague ? Ils pourraient pas faire ça sans être gêné jusqu’au os. Même ses os étaient mort de honte. En plus, c’était Saya avec qui il allait faire ça. Genre, la Saya qu’il avait trouvé sexy en début de soirée dans sa robe. Oh bordel. Il devait se barrer de la scène. C’était pas possible. Mais voilà. La demoiselle foutu encore une fois ses plans en l’air avec son petit regard de chien battu. La saloperie.
-T’as énervé un esprit ou un dieu pour que notre chance soit dans un tel état de décomposition ?
En plus, elle améliorait rien avec ses joues rouges. Elle était toute mignonne. Mais ce sentiment disparu bien vite en voyant le décor de leur chanson. Putain, ses amis devaient bien se marrer… Comment il pouvait se concentrer sur la danse avec… cette danse ? Elle était beaucoup trop romantique. Et Nathan se concentrait plus pour ne pas loucher sur la poitrine ou les jambes de la demoiselle. Quand ils ne devaient pas faire des trucs bizarres. Et il eu vite les joues aussi rouge que celles de Saya.
Alors il fut plus que ravie de quitter la scène lorsque la chanson se termina, terriblement mal à l’aise, évitant aussi soigneusement le regard de la demoiselle. Quelque chose lui disait que même la bouffe n’allait pas le réconforter. Cependant, il arrivait pas à empêcher ses yeux de se diriger vers sa poitrine. Trop d’atouts, là… Surtout que sa robe avait un peu glisser dévoilant ses épaules, et il imagina rapidement ses mains la descendre un peu plus. Oh bordel, à quoi il pensait ? C’était Saya, il pouvait pas faire ça. Il arrivait même plus à l’écouter. Il entendait sa voix, mais les mots se perdaient quelques part entre ses oreilles et son cerveau.
-Hum… Tu peux remonter ta robe, s’il te plait ?
La compétition passait après ses hormones pour le coup. Et cette chanson avait été tellement gênante. Il aurait bien pris de l’alcool, là.
La soirée était fatigante, mais ça devenait plus facile au fur et à mesure. Évidemment, il était toujours un peu tendu, toujours un peu sur ses gardes. Après tout, il n'était toujours pas dans un environnement qui lui corresponde. Mais il s'amusait. Et puis on allait servir les desserts ! Et à cette pensée notre bibliothécaire ne pouvait que se réjouir ! La nourriture allait enfin devenir intéressante.
Ceci dit, il avait l'impression d'avoir déçu sa partenaire en refusant son invitation pour le lendemain... Forcément, il fallait s'en douter, elle était d'un naturel fonceur là où l'homme aux cheveux blancs avait toujours besoin d'un temps pour gérer les nouvelles choses. Encore plus si elles apparaissaient au milieu d'une foultitude d'informations bruyantes comme ce soir... Il se sentit triste, ça n'avait rien à voir avec elle en tant que personne ! C'était simplement son fonctionnement à lui... et il serait effectivement ravi de la revoir une prochaine fois, surtout si c'était ailleurs qu'ici ! Mais il avait vraiment besoin de retrouver son coin à lui... Il se retrouvait à nouveau avec cette désagréable impression d'avoir blessé quelqu'un qu'il appréciait avec son besoin récurrent de solitude... Désagréable impression et mauvais souvenirs. Il secoua la tête, pas envie de repenser à ce genre de choses, et certainement pas ici ! Il allait tenter de réexpliquer ! Si Laurelei était aussi nerveuse que lui, peut-être qu'elle avait aussi ses propres démons, quelque peu incompatibles avec les siens ? Peut-être qu'il fallait la rassurer autant qu'il fallait le rassurer lui ?
"Well you know, it's not about you, really ! I'm always like that... too many people in one night and my head gets all twisted. I just need some quiet time to process all of this. This kind of event tends to get on my nerve. But I'd be delighted to meet you again next week, really ! You don't have to worry about that. And you're always welcome at the library ! Well, everyone is anyway... I mean it's a library, so it's kind of the point to welcome everyone... ANYWAY, you're more than welcome whenever you want. I'll show you my cave !' "Non mais tu sais, c'est pas de ta faute, vraiment ! Juste je suis comme ça... trop de gens en une nuit et ma tête part dans tous les sens. J'ai juste besoin d'un peu de temps pour gérer tout ça tranquillement. Ce genre d'événements fatigue vraiment mon système. Mais je serais ravi de te revoir la semaine prochaine, vraiment ! Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. Et tu es toujours la bienvenue à la bibliothèque ! Enfin toute façon tout le monde est bien venu... parce que bon c'est une bibliothèque, donc c'est un peu le principe quand même... ENFIN, tu es plus que bienvenue quand tu veux. Je te montrerai mon antre !"
Voilà qu'il était devenu moulin à paroles... Signe qu'il était quand même un brin mal à l'aise. Et comme pour une fois il pouvait s'exprimer dans sa langue natale, cette tendance s'accentuait encore plus. Sa bouche se mettant à suivre désespérément le rythme effréné de sa pensée. Un rythme qu'il avait du mal à arrêter... Il enfourna donc une grande bouchée de gâteau dans sa bouche afin d'endiguer la flopée de mots qui s'échappait d'entre ses dents...
L'annonce de l'épreuve suivante semble jeter sa partenaire sur des montagnes russes insupportables. Sans doute, comme beaucoup d'autres ici, attendait-elle avec impatience une épreuve de danse. Mais l'épreuve proposée ici ne correspond sans doute pas à l'idée qu'elle se fait de la danse. Il s'agit plus d'un karaoke dansant que d'une réelle chorégraphie. De son côté, ça ne change pas grand chose... Si Jilian est un habitué depuis longtemps des cours de gym, il ne sait pas vraiment danser. Mais il a souvent du mal à comprendre les indications données par l'écran. Du coup ça ou de la danse plus classique, ça ne change pas grand chose. Mais ça a l'air d'être tout un monde pour elle. Ça l'attriste. Il sent sa déception et il est triste pour elle. Il aimerait réussir à la faire sourire un peu, mais elle est tellement obnubilée par cette trahison qu'il n'arrive même pas à détourner son attention.
Il va donc tâcher de faire de son mieux ! Il ne peut pas changer l'épreuve, et très clairement, il n'est pas plus doué que ça, mais il a envie de sauver les meubles pour lui faire plaisir. Si bien qu'il oublie complètement qu'il est sur une scène et qu'il est en train de se ridiculiser devant plein de gens. Il fait du mieux qu'il peut pour comprendre les indications sur l'écran, tente de lui sourire chaque fois qu'il croise son regard et quand il y a arrive, ajoute une grimace ridicule. Après tout, quitte à ne pas réussir une épreuve correctement, autant aller jusqu'au bout du ridicule ! (il espérait secrètement que celui-ci finirait par le tuer quand même, parce qu'à ce stade...) Jilian prend donc la peine d'exagérer chaque posture au maximum, espérant tirer un sourire à sa partenaire. Évidemment, il rate une ou deux poses au passage, mais honnêtement, il ne s'intéresse guère au nombre de point. Il est légèrement surpris par le porté. Il y avait un moment qu'il n'en avait pas fait à la gym... et sans échauffement il trouve ça légèrement dangereux ! Ce n'est donc pas le meilleur porté de sa carrière, toutefois, il réussit à récupérer sa partenaire suffisamment bien pour qu'elle se sente en sécurité : il ne va pas la laisser tomber. Notre bibliothécaire n'est certes pas l'homme le plus costaud de l'académie, loin de là même, mais il sait quand même se débrouiller !
En redescendant de l'estrade, il sent quand même que son petit manège n'a pas pris. Laurelei vit très mal cette performance... Ne sachant pas très bien quoi faire, il ôte son chapeau, et le dépose délicatement sur la tête de la jeune femme.
"This is a magic hat. It protects you from bad spirits that would like to shame you. This magic hat gives you the time to recover some strength. It's more effective if you eat chocolate. Do you want me to get some for you ? Just to be sure. There are cakes we didn't have time to taste. But maybe you'd rather be alone right now ? Or go outside for a walk ? Get some fresh air... and if you want, you can teach me a bit of real dance. I can't swear I'll be any good at it, but I swear I can try !" "C'est un chapeau magique. Il te protège des mauvais esprits qui voudraient te couvrir de honte. Ce chapeau magique te donne le temps de récupérer de l'énergie. C'est plus efficace si tu manges du chocolat. Est-ce que tu veux que j'aille t'en chercher ? Pour être sûr. Il y a des gâteaux qu'on n'a pas eu le temps de goûter. Mais peut-être que tu préfères être un peu seule ? Ou aller se promener dehors ? Prendre l'air... et si tu veux, tu peux me montrer quelques pas de danse. Je ne peux pas promettre d'être très doué, mais je te jure d'essayer !"
InvitéInvité
Jeu 7 Fév - 8:51
Miss and Mister 2018
Il accepta volontiers le verre que le médecin scolaire lui tendit, faisant un signe négatif de la tête lorsque James lui demanda avec gêne s'il ne préférait pas autre chose. Le rouquin porta son verre à ses lèvres et eut à peine le temps de boire quelques gorgées que le Directeur reprit la parole pour annoncer la dernière étape de la soirée, la danse. Danser ne le dérangeait pas même s'il n'était pas bon, il fallait l'avouer, Chuuya n'était pas un grand danseur et était même plutôt maladroit sur ses deux pieds. James lui souhaita de ne pas se faire marcher sur les pieds mais le roux en rit de bon coeur et lui souhaita la même chose. Kunikida sourit en se dirigeant de nouveau sur la scène, quelle danse allaient-il donc devoir danser ensemble ? Valse ? Salsa ? Tango ? Non, absolument pas, s'il avait su dés le début, Chuuya n'aurait peut-être pas participé, quoi que son côté enfantin aurait sans doute prit le dessus et lui qui ne refusait que très peu de voir du monde, le tour était joué.
Arrivant sur la scène, il découvrit la danse quelque peu spéciale, mais après tout, elle était à l'image de la soirée, unique en son genre. La musique démarra et il s'étonna lui même de découvrir qu'il ne se débrouillait pas si mal que ça, tirant de temps à autres la langue pour se concentrer. Cependant, un cafouillage n'est jamais, au grand jamais évitable, lorsqu'il dut se relever, le haut de son crâne percuta avec force le dessous du menton de son partenaire de soirée. Il se débrouilla pas si mal que cela pour la fin, souffla avant de masser finalement sa tête. Chuuya ne sentit la douleur arriver que lorsqu'il fut descendu de la scène. Il se tourna vers James qui lui demandait si sa tête allait bien.
”Ah oui ça va, vous avez le menton dur ! Et vous ? Je ne vous ai pas trop fait mal j'espère ...”
A vrai dire, Chuuya lui arrivait à peine plus haut que le menton. Il en eut un léger rire en s'éloignant un peu de la scène pour laisser les autres duos danser à leur tour. James lui proposa de danser, ce qui laissa Chuuya quelque peu dubitatif, il lui proposait de danser de nouveau avec lui, et comme un enfant bien heureux, Kunikida accepta avec plaisir, se rapprochant alors un peu de la scène pour finalement regarder James avec un tendre sourire avant de commencer à danser en suivant, maladroitement, les pas montrés sur le grand rideau de fond. Une première danse terminée, Il se tourna de nouveau vers James en poussant un soupir et toujours aussi soupirant.
”Vous n'êtes pas aussi renfermé que je le pensais Campbell-san !”
Il devait être honnête, les scientifiques et surtout les médecins lui avaient toujours parut trop sérieux, renfermés et peu enclin à l'amusement, mais ce soir là, James chassait une bonne partie des préjugés que le roux pouvait avoir sur les hommes de science.
Dae-Hyun répondit à la question de sa partenaire par son habituel sourire sincère et chaleureux. Est-ce que c’était nécessairement plus mal qu’ils se soient retrouvés ensemble finalement ? Certainement que non. Ils n’avaient échangé que quelques mots, mais Jóna éveillait déjà bien plus l’intérêt du Coréen que son précédent partenaire. Ryûko n’était pas méchant, mais c’était tellement plus agréable de se retrouver avec quelqu’un qu’on n’était pas obligé de toujours pousser pour qu’il vous décroche un mot… Non, Dae-Hyun était ravi de ce changement au final. Jóna n’avait rien d’une princesse Disney, mais il s’amusait déjà bien plus avec elle alors ça lui allait. Peu importait le physique, même pour quelqu’un qui semblait aussi superficiel que le danseur !
Le Coréen osa alors faire un compliment à Jóna sur son élégance du soir. Sans doute que porter des robes n’était pas dans ses habitudes, mais cet effort qu’elle avait fait aujourd’hui méritait d’être souligné et… Dae-Hyun se dit que ça avait d’autant plus valu le coup de s’exprimer en voyant l’état dans lequel son compliment avait mis sa partenaire ! Elle venait de rougir et n’arrivait plus à aligner deux mots ! Le brun ne put s’empêcher de rire sincèrement, bien loin du rire moqueur. C’était limite s’il ne la trouvait pas trop mignonne à être gênée comme ça !
L’accompagnant jusqu’aux toilettes afin qu’elle nettoie un peu sa robe, Dae-Hyun attendit sagement que Jóna ressorte pour poursuivre sa discussion avec elle. C’était un peu contraignant de reprendre une rencontre au tout début alors que la soirée approchait de la fin mais bon… ce n’était pas comme s’il avait vraiment le choix. Et puis, Jóna l’intéressait vraiment. Il était curieux d’en apprendre plus sur elle. Son âge par exemple ? Mais la demoiselle fit une belle pirouette pour éviter sa question, faisant naître une petite moue sur le visage de l’étudiant. Bon, elle devait être plus jeune que lui non ? Elle avait beau faire plus mature avec son visage marqué, si elle avait préféré se taire, c’était bien que ça cachait quelque chose non ? Dae-Hyun garda son sourire amusé avant de faire mine d’être offusqué.
« Comment ça ? T’es en train de me dire que j’ai une tronche de vieux, c’est ça ? J’vais finir par me vexer ! Mais oui, j’aime plutôt beaucoup ça, la photo ! Enfin… Je pense que si je l’aimais pas autant, je ne serais pas devenu le président du club de l’Académie ! Pourquoi ? »
La curiosité du Coréen était vraiment insatiable, mais tant pis pour son âge. Il voulait savoir pourquoi elle avait l’air si intéressée par sa passion pour la photo, mais ils furent coupés dans leur élan par l’annonce de la dernière épreuve et leur passage sur scène. La danse était la plus grande passion de Dae-Hyun alors, forcément, il s’était donné à fond ! Il adorait le jeu Just Dance en plus, un des rares qu’il avait dans son appartement ! Bon, il devait avouer que ce n’était quand même pas très pratique avec la robe de Jóna, mais ils s’étaient plutôt bien débrouillés et le Coréen avait passé, sans aucun doute, le meilleur moment de la soirée en compagnie de sa nouvelle partenaire.
De retour dans le public, le binôme resta près de la scène pour continuer à suivre les performances des autres groupes, Dae-Hyun en profitant pour danser en suivant les pas qui s’affichaient sur le grand rideau au fond. Jóna semblait un peu moins enthousiaste, peut-être perdue dans ses pensées, alors le Coréen ne la força pas à danser avec lui, la laissant suivre les pas de la chorégraphie seulement si elle voulait l’accompagner un peu. Et, finalement, l’épreuve se termina. Pauvre Nathan… Dae-Hyun n’avait pas pu s’empêcher de rire en entendant la danse lascive qu’il avait dû interpréter avec son « amie » Saya. Il avait été tellement mort de honte le pauvre, ça s’était lu aussitôt sur son visage ! Et même si le Coréen avait bien envie d’aller le voir pour se foutre de lui, il préféra reporter son attention sur Jóna, l’invitant à aller se désaltérer un peu jusqu’à l’annonce finale des résultats.
Dae-Hyun n’était pas idiot, il avait bien remarqué que Jóna ne souriait pas réellement à ses côtés, et il pouvait le comprendre. La déception devait être bien plus forte que ce court moment d’amusement qu’ils avaient passé ensemble sur scène. Lui, ne s’en formalisait pas, il ne s’attachait pas aux gens. Mais elle, ça semblait être différent. Lui qui revêtait bien souvent ce masque avec ce sourire qui laissait croire que tout allait pour le mieux, il savait que Jóna était en train de le porter actuellement alors qu’elle l’aiguillait sur son choix de boisson. Mais ils ne se connaissaient pas tous les deux et même si le Coréen était très curieux et vraiment très gentil, il ne voulait pas se mêler d’histoires qui ne le regardaient pas. Il laissa donc sa partenaire se servir et fit de même, avec le cocktail rouge, manquant de recracher sa gorgée en entendant les mots de la jeune femme.
« Wow, euh… Attends… »
Gros bug. Et les voilà qui se regardaient tous les deux dans les yeux, Jóna avec son visage humide et Dae-Hyun avec son visage surpris. Un blanc s’installa, le Coréen ayant tout de suite assimilé ces mots à un double-sens non voulu. Alors forcément, quand sa partenaire lui lança qu’elle ne voulait pas dire ça, le danseur se mit une nouvelle fois à rire.
« Okay, la situation est clarifiée alors ! Écoute Jóna, je serais vraiment ravi de faire de toi une dame heureuse ce soir, dans le sens purement gentleman de la chose. Mais il va falloir que tu m’aides un peu… Qu’est-ce que je peux faire pour que tu puisses sourire pour de vrai ? »
Dae-Hyun garda son cocktail dans une main, un sourire bienveillant sur les lèvres, alors qu’il tendait doucement sa main de libre vers le visage de Jóna. Pas de mouvement brusque qui risquait de lui faire subir une clé de bras, surtout pas. Et puis, délicatement, il glissa sa main sur la joue de la demoiselle, juste sous son oreille, pour passer son pouce sous ses yeux et essayer de chasser cette tristesse de son regard. Il n’allait pas l’embrasser, et pourtant son visage s’approchait du sien. Il hésita un peu, puis vint presser ses lèvres contre son front, un peu à la manière d’un grand-frère protecteur. Est-ce que ça pourrait la rassurer un peu et la faire sourire à nouveau ?
Une lueur d’espoir avait traversé le visage de Saya quand Nathan lui avait dit qu’il faisait partie du club de danse. Super ! Même si ce n’était pas de la k-pop, il allait sans doute avoir plus de notions qu’elle pour pouvoir la guider lors de cette épreuve ! La basketteuse misait vraiment tout sur les capacités de Nathan, sans doute à cause de son esprit de compétition, et ce fut bien cette envie de tout déchirer qui lui avait donné le courage de retenir son camarade alors qu’elle aussi mourrait d’envie de redescendre de la scène en entendant les premières notes de saxophone. C’était gênant. Oui, aucun autre mot n’était plus fort que celui-ci. À la question de Nathan, Saya sentit des larmes de honte lui monter aux yeux. Oui, c’était certainement ça ! Elle ne savait pas ce qu’elle avait fait, mais elle l’avait très certainement fait, c’était pas possible autrement ! Un karma aussi pourri…
« Je suis désolée Nathan… Je… Je sais pas du tout, mais je vais aller prier au temple tous les jours dès demain pour essayer de calmer l’esprit ou le dieu que j’ai mis en colère, c’est promis ! »
Si ça pouvait l’aider un peu… Mais la danse fut une vraie catastrophe. Saya ne voulait pas être trop proche pour ne pas aggraver leur cas, mais c’était comme si la chanson avait décidé d’aller à l’encontre de sa volonté. Ils étaient bien trop proches et la basketteuse avait les joues en feu, prenant bien soin d’éviter le regard de son partenaire tout au long de leur prestation, jusqu’à ce qu’ils redescendent de scène. Saya s’excusa à nouveau de sa nullité auprès de Nathan, comme après chaque épreuve, mais le lycéen semblait complètement ailleurs. Il n’avait même pas râlé parce qu’elle n’avait pas fait les bon pas, ou ne s’était pas penchée assez… C’était bizarre en y repensant… Alors, quand il lui demanda de remonter sa robe, la basketteuse afficha une mine surprise avant de baisser les yeux sur…
« Ah ! P-P-P-Pardon ! Je… Toilettes ! »
Saya cacha aussitôt sa poitrine avec ses bras et partit comme une furie en direction des toilettes. Mon dieu ! C’était affreux ! Elle allait passer pour une aguicheuse alors qu’elle ne l’avait pas du tout fait exprès ! S’enfermant dans une cabine, Saya garda son visage en feu entre ses mains pour essayer de se calmer. Comment est-ce qu’ils pourraient réussir à reprendre une conversation normale après ça ? Et même plus tard… Cette danse n’avait-elle pas fait comme un déclic dans la tête, le corps et le cœur de la lycéenne ? La basketteuse secoua vivement la tête et essaya de se calmer après avoir remonté sa robe. Elle ne pouvait même pas passer de l’eau sur son visage par peur de faire couler son maquillage léger. Et puis, en y repensant, elle ne pouvait pas s’éterniser ici plus longtemps. Nathan l’attendait et il allait finir par penser qu’elle avait été faire la grosse commission. C’était déjà suffisamment gênant en l’état actuel des choses, ce n’était pas la peine d’aggraver encore plus la situation !
Tirant au maximum sur le bas de sa robe pour couvrir ses cuisses, tout en faisant attention à ne pas encore une fois dévoiler ses épaules, Saya inspira un bon coup et revint dans la salle, partant à la recherche de Nathan. C’était stupide de rester gênés comme ça, il fallait qu’elle trouve quelque chose pour détendre l’atmosphère ! Bon, et forcément, elle le retrouva près du buffet. Hésitant un peu, les mains dans son dos, la basketteuse resta quelques instants à le regarder. C’était drôle, c’était comme si elle le détaillait pour la première fois… Saya l’avait toujours apprécié, dès les premiers mots qu’ils avaient échangés, mais… C’était comme si elle le rencontrait pour la première fois maintenant qu’il y avait eu ce moment… gênant entre eux. S’approchant à son tour du buffet, elle attrapa un bout de gâteau pour l’engouffrer et se donner encore un peu de courage avant de tirer doucement sur la veste de Nathan, dans son dos.
« D-Désolée, je… t’ai pas trop fait attendre ? Hum… »
Le regard fuyant, Saya s’empressa de lâcher la veste de son camarade, cherchant à tout prix un moyen de détendre l’atmosphère. Après quelques secondes de silence, elle eut finalement une idée et releva la tête vers lui pour le regarder.
« Dis, est-ce que… Tu dois rentrer aussitôt après l’annonce des résultats ? On… On pourrait faire une partie de basket tous les deux, dehors ? Comme ça… Hum… On n’aura au moins fait quelque chose qu’on maîtrise tous les deux ce soir et… Je veux pas que tu gardes un mauvais souvenir de cette soirée avec moi. »
Saya était sincère. Elle se sentirait vraiment mal si Nathan disait le lendemain qu’il avait passé la pire soirée de toute sa vie, tout ça parce qu’elle avait cru bon de l’embarquer dans sa galère.
Bon, au moins, ils étaient sur la même longueur d’onde, Chuuya et lui ! Ils ne semblaient pas forcément doués en danse, et croisaient les doigts pour ne pas finir par marcher sur les pieds de l’autre, mais le partenaire de James ne semblait pas du tout fâché à l’idée qu’ils puissent se ridiculiser lors de cette épreuve, et peut-être perdre des places au classement. Au moins, le médecin scolaire était soulagé de voir que son binôme n’était pas un fin compétiteur et qu’il n’allait sans doute pas lui en vouloir parce qu’ils se loupaient. Le maître mot était de s’amuser, c’était ce qu’ils avaient fait jusqu’à maintenant, avec plus ou moins de retenue quand même du côté de l’Américain, et c’était ce qu’ils allaient continuer à faire !
Et finalement, leur prestation se déroula plutôt sans heurts, si on mettait de côté ce violent coup de boule de Chuuya en plein sous le menton de James. Ils s’étaient mal coordonnés tous les deux, et plutôt que de se marcher sur les pieds, ils avaient décidé de pousser la maladresse au niveau supérieur. James se massait un peu le menton, ouvrant sa mâchoire pour voir si ça ne l’avait pas déboîtée à cause du choc, s’inquiétant ensuite de savoir si son binôme allait bien. Sa réponse lui fit baisser les yeux alors que l’Américain passait sa main sur sa nuque, gêné.
« N-Non, ça va… Je suis vraiment désolé, je crois que finalement, j’aurais préféré qu’on se marche sur les pieds. »
James venait de tenter une petite blagounette, esquissant un infime sourire alors qu’il frottait toujours son menton. Et contre toute attente, Chuuya accepta malgré tout de continuer à danser avec le médecin scolaire, devant la scène, pendant que les autres groupes défilaient. C’était maintenant ou jamais après tout ! Suite à la première danse, James afficha un air un peu surpris avant de froncer les sourcils aux mots de son partenaire.
« Oh euh… Eh bien… Je suis ravi de voir que vous arrivez à passer un bon moment en ma compagnie alors et hum… Je dois avouer que c’est réciproque. Je ne vous connaissais pas du tout mais… Je passe une bonne soirée avec vous Kunikida-san. »
James se frotta à nouveau la nuque et détourna le regard. C’était carrément trop gênant de balancer ça à un parfait inconnu ! Enfin, ils s’étaient échangé des cadeaux, ils avaient passé 3 épreuves de couple ensemble… On ne pouvait plus vraiment dire qu’ils étaient des inconnus maintenant non ?
« Donc euh… Vous enseignez depuis longtemps ici ? »
C’était vraiment dommage de se dire que la soirée arrivait déjà à sa fin. Elle avait paru interminable au médecin scolaire au tout début, mais maintenant qu’il s’était un peu accoutumé à l’ambiance, il était déçu de ne pas avoir plus de temps devant lui afin de faire plus ample connaissance avec Chuuya. Ils pourraient se revoir dès le lendemain à l’Académie mais… Ce n’était pas pareil. C’était peut-être la décoration, l’ambiance, les odeurs de bonne nourriture mais… James avait vraiment l’impression qu’il y avait quelque chose de magique dans l’atmosphère de ce gymnase. Il y avait trop de bruit, trop de monde, mais Chuuya rendait quand même cet instant magique. Nul doute qu’ils ne se seraient sans doute jamais adressé la parole s’ils n’avaient pas été poussés « dans les bras l’un de l’autre » par le hasard !
S’il y a une chose que je n’aime pas chez les gens, c’est la comédie, l’hypocrisie, les minauderies manipulatrices. Oh ! Bien sûr j’en use aussi, voire même j’en abuse parfois. Je sais aussi répondre favorablement aux manipulations hypocrites, mais en toute conscience. Nul ne m’emmènera où je ne veux pas. Mais c’est le monde médiatique et des maisons des disques. Autant que possible, au quotidien je suis honnête. Et même si j’apprécie beaucoup cette jeune femme avec son côté fatale et joueuse. Je n’aime bien qu’on s’amuse à mes dépends ou qu’on me prenne pour un con. Alors je remets les choses à leur place très rapidement. Je ne suis pas DU TOUT contre un after à cette soirée, mais que les choses soient claires entre nous.
« Oh… Mais je n’en doute pas Darling ! En tout cas, on peut dire que tu m’as déjà bien cernée… J’aurais été assez étonnée que tu me crois vraiment capable d’être émoustillée pour si peu. Tu devrais me faire un peu plus confiance et te détendre chéri, je suis bien loin de toutes les groupies qui te tournent autour, je ne faisais que me moquer d’elles. »
Je lui réponds d’un sourire entendu. Au moins nous sommes d’accord. Aucun des deux n’est dupe sur l’image de chacun.
Et la suite est à notre image ! Amusement, séduction, provocation. J’ai bien noté que l’after est plus que possible et qu’elle envisage que je puisse obtenir plus qu’un baiser imposé. Et finalement l’épreuve du dessin n’est pas si catastrophique que ça ! On s’est même bien marré et c’est tout ce que j’attendais de ce concours un peu étrange.
Une fois revenus au buffet — point commun que nous semblons avoir : manger ce que les autres cuisinent sans aucun remord et avec gourmandise sans fin — j’aborde le sujet de la vie de ma partenaire. Mécanicienne ! C’est ce qu’elle a mis dans sa fiche. Mais quand je la vois sexy et glamour dans sa robe de soirée des plus suggestives et ses talons, j’ai bien du mal à l’imaginer en salopette couverte de cambouis. Quoique l’imaginer ainsi sans rien d’autres qu’une salopette pourrait bien avoir un nouvel effet notoire sur mon entrejambe. Et mon esprit divague vite sur tout un tas de choses. Je crois que la fatigue commence à m’atteindre. Une semaine d’examens et des arrangements musicaux à terminer sont les raisons de ma venue à cette soirée. J’avais vraiment besoin de sortir de mes murs et voir des gens. Enfin m’amuser surtout ! Sinon je vais perdre mon inspiration musicale… Quand je vous dis que la fatigue commence à avoir un effet négatif, mon esprit dérive trop !
- Je serai ravi de venir constater par moi-même !
Je ne peux savoir si la jeune femme est complètement honnête avec moi, mais je sens bien que son taf lui plait. Je ne peux que respecter cela !
Lorsque le directeur annonce la suite des épreuves, j’ai la bouche pleine de gâteaux. Bah quoi ? Ils sont trop bons ! J’ai rarement l’occasion d’en manger autant, si bons, sans qu’on ne me regarde de travers, ou fasse 10 000 photos, ou vienne me poser des questions débiles de journalistes de presse-people. Donc j’en profite !
Danser ? Bah pourquoi pas ! Je suis sportif et musicien. Bon d’accord je connais un tas de musiciens qui sont doués en compo et jeu, mais incapable d’aligner leurs pieds sur la rythmique d’une musique.
Bon j’avoue que je suis septique quand nous découvrons le jeu. D’accord j’ai une console. Mais ce genre de jeu, je passe. Ça ne me passionne pas ! Et quand j’entend la musique qu’on nous attribue, je sais pourquoi.
Evidemment j’ai le droit à un avertissement d’Amélia. Obligé ! Je réponds par un haussement d’épaules et de sourcils amusé. Elle verra bien ce que ça donne. Je ne suis pas un danseur parfait, mais je me débrouille. Sauf que je ne prévaux de rien avec ce sketch ! Et je fais bien de penser ça. À peine avons-nous entamé la chorégraphie, que je sens Amélia trop à fond pour ne pas me sentir moi-même ridicule. OK ! C’est débile et drôle. OK ! Je m’amuse. Mais un œil à ma partenaire finit de me distraire. Ses seins se baladent aux rythmes des sauts d’Amélia, et j’en perd le rythme. Je manque même de ma casser la figure quand ils ont clairement l’intention de sortir de leur bout de tissu. Sauf que Mademoiselle s’en rend compte et s’arrête pour les remettre en place. Non, mais quoi ?! En plus, on est dos au public. Elle pouvait bien m’en faire profiter un peu non ?
Je soupire de dépit et reporte mon regard sur l’écran pour me reconcentrer. Après ce moment de « grâce » qui nous vaut un beau loupé de cotation, nous nous en sortons pas trop mal sur le reste. Même le porté, je ne fais pas défaut à ma partenaire. Et ça me permet de toucher un peu cette poitrine des plus tentantes. Nous ne sommes pas des étoiles mais on s’en sort bien. J’avoue que gagner est vraiment le dernier de mes soucis, mais ça semble important pour ma partenaire. Donc je fais de mon mieux.
Sortis de scène, Amélia évoque l’incident du début de choré. J’éclate de rire.
- Ça ne m’aurait clairement pas gêné, perso !
Je lui sers bien sûr mon sourire enjôleur. Même si elle ne s’y trompe surement pas, elle sait que je n’ai rien loupé de la scène et que j’en redemande. Revenant au buffet, nous nous goinfrons à nouveau. Quoi ? Les épreuves ça creuse ! Et mort de rire, nous commentons chaque prestation. Bien sûr il y en a qui s’en sorte bien mieux que nous. Mais certains ont l’air en déprime de réaliser une telle épreuve, d’autres ne sont clairement pas doués. Bon j’avoue que mâter chaque nana qui passe sur cette scène, en train de faire voler leur robe et dévoiler leurs belles cuisses, et regarder ces nombreuses poitrines sautiller frénétiquement n’est pas du tout pour me déplaire. La prof semble énervée, mais c’est de la bombe à mâter ! La lycéenne, semble moins bien à l’aise. Mais elle a un beau petit cul bien ferme. Sauf qu’elle colle trop son partenaire, pour que je me rende compte si le reste peut être intéressant.
- Les couples tirés au sort, sont quand même assez bizarres. Il y a de drôles de mélange ! C’est la première fois que tu viens à Yokuboo ?
« - Comment ça ? T’es en train de me dire que j’ai une tronche de vieux, c’est ça ? J’vais finir par me vexer ! Mais oui, j’aime plutôt beaucoup ça, la photo ! Enfin… Je pense que si je l’aimais pas autant, je ne serais pas devenu le président du club de l’Académie ! Pourquoi ? »
Oh. Bon, je ne sais pas s’il réagit tant plus que ça à la réflexion que j’ai fait par rapport à mon âge, mais une chose est sûre : mon cadeau n’est peut-être pas foutu en l’air. J’espère juste que la personne engagée sera maline, du moins un minimum. J’avouerai que je n’en demandais pas tant de sa part, mais apprendre que la personne en face de moi était le président du club de photographie est à la fois… Perturbant, stressant, mais plutôt cool, au final. J’imagine que j’aurai à faire à quelqu’un qui sait mettre des images en valeur plus que n’importe qui dans cette académie, qui donne un sens et une direction artistique prononcée au moindre cliché prit. Je me demande d’ailleurs quel appareil il utilise. Il doit être au numérique, c’est sûr, mais est-ce-qu’il est du genre à se trimballer avec un énorme Reflex autour du coup à longueur de temps ? D’ailleurs, je suis bien surprise de le voir sans s’il aspire à continuer être le président de ce fameux club.
-
« - Wow, euh… Attends… »
… Ouais, lui aussi aurait mal interprété ma phrase. J’ai bien fait de me rattraper. J’ai aucune idée de pourquoi c’est sorti ainsi, ni même ce que j’ai vraiment voulu dire, avec du recul. C’est ce genre de pensées qui te restent une seconde en tête, juste une, et que tu as envie d’exprimer tant c’est fort, plus fort que n’importe quelle sensation que ce que tu ressens actuellement, parce que tu as envie d’être bien, parce que tu veux absolument mettre la main sur quelque chose qui te dépasse, quelque chose qui te rappelle cette fameuse petite sensation de bien-être et de bonheur, oublier. Oublier que le temps d’un instant tu es mal et que les autres n’y changeront rien, que même si la soirée t’a dépassé, qu’elle peut continuer à exister, qu’elle peut se renouveler, parce que le temps d’une seconde tu as su comment, mais que c’était tellement vague, que la moindre pensée t’a fait oublier que tu pouvais sourire et être heureuse à de simples paroles d’un inconnu qui le temps d’un soir doit feindre d’en être, simuler une proximité qui se développe, laissant place à quelque chose… À quelque chose que je ne saisis pas. Et que je n’ai pas envie de saisir.
« - Okay, la situation est clarifiée alors ! Écoute Jóna, je serais vraiment ravi de faire de toi une dame heureuse ce soir, dans le sens purement gentleman de la chose. Mais il va falloir que tu m’aides un peu… Qu’est-ce que je peux faire pour que tu puisses sourire pour de vrai ? »
Son rire est si singulier. Il est agréable, pas dérangeant, grisant même pour le peu que je me retrouve à ses côtés, vagabondant dehors, de la bruine, de la brise, un ciel couchant, et tant d'idées grises en marchant, la gamberge tel un champ de ruines, nos rires et son sourire, pour de bons moments annonciateurs, je me retrouve perdue, moi, la junkie, lui, le modèle, moi la poubelle et l’illusion, lui l’enchanteur évocateur. Il s’avère avoir une place plutôt romantique et fantaisiste dans mon esprit, je m’attendais à le voir comme ces connards populaires qui jouissent de leur popularité pour jouir sur leur image, imbue de leur personne, mais lui encore semble modeste et sincère.
Et sa main vient frôler – non, se poser sur ma joue. Mon cœur commence à battre un peu plus vite, trop vite, et j’ai du mal à saisir le sens de son geste. Je reste persuadée qu’il ne m’embrassera pas, après tout : qui a envie de m’embrasser ? Entre mes dents qui repoussent plus qu'autre chose et mon haleine de fumeuse intempestive, disons le clairement que je n'ai pas le profil de la femme parfaite aux envies charnelles quelconques. Ceci dit, je reste stoïque et je n’ai aucune idée de quoi faire. Je me contente d'observer le moindre de ses faits et gestes. Je veux sourire, et malgré sa taille, il vient montrer une sorte de signe de supériorité face à moi. C’est agréable. Je ne me sens pas inférieure, je me sens comme protégée. Il n’y a pas si longtemps que ça, j’aurais trouvé ça absurde, mais tout compte fait, ce sentiment est agréable. Je ne rechigne pas : je n’en vois pas l’intérêt. Je suis censée être une demoiselle servie avec un grand intérêt. Mes mains s’agrippent à son haut. Que je commence à serrer un peu fort. Je me fous qu’il soit bien habillé pour le coup. Je me permet juste de me blottir contre lui (gardant une stature fière, je ne suis pas ce genre de dames faibles qui pleurent à la moindre occasion de se plaindre, voyons), et je profite simplement de la présence de cet humain qui a prit le temps de m’accorder le sien.
Je souris. Il s’intéresse à mon état et sait remarquer visiblement ceux qui ne savent pas sourire quand une situation leur déplaît. De toute façon, ce n’est même pas sûr qu’il sache ce que je suis dans la vie de tous les jours, car c’est aussi dans ces moments-là de la journée que je me demande moi-même si je sais sourire. Il faudrait que je m’exerce et que je vive un peu plus de ces moments qui rendent mon visage sans doute plus agréable à voir. Ses lèvres posées sur mon front, je ne peux que m’empêcher de penser à l’autre qui m’a laissé tomber. J’ai du mal avec le contact humain, et j’ai du mal à comprendre comment fonctionnent les gens. Je ne comprends pas pourquoi ils sont comme ça,ni même s’il sont vraiment sincère avec les autres, je sais juste qu’actuellement, quelqu’un me donne suffisamment d’attention pour que j’en ressente un semblant de bonne humeur, de joie et sue ça se traduise en joie et en sérénité, éphémère, certes, mais suffisamment puissant pour que j’accepte de céder à la moindre de ses envies.
Je me permet de me décoller un peu de lui, et je ressors en revanche, ce sourire si malicieux que j’aime porter quand je suis en société. Je me demande ce pour quoi je passerai si j’étais celle que je suis, dans cette tenue qui finalement, fait bien plus office de costume que de tenue de bal ?
« - Je trouverai ça fâcheux que la soirée se termine ainsi, que l’on se sépare, que je remonte dans ma chambre, et toi que tu t'en ailles chez toi, puis que l’un comme l’autre, on ne se donne plus de nouvelles, on oublie que l’on existe, même si c’est probablement ce qu’il risque de se passer, surtout que ton monde et le mien semblent vraiment, mais alors vraiment différent. »
Je ne rigole pas comme lui. Mon rire semble plus moqueur, ou provoquant, mais pas méchant, du moins, ce n’est pas ce que j’appellerai méchant. Je ne suis pas une moqueuse pour me moquer, je ne ris que de l’absurdité de cette rencontre, et des circonstances dans lesquelles elles ont eut lieu. J’ai besoin d’alcool, de fumer une clope, et surtout, qu’il ne connaisse pas mon âge. Je lui ferai sans doute suffisamment peur comme ça, et je n’ai pas envie de ça. J’ai pas envie de le faire fuir, alors il me connaîtra en robe, avec une coiffure appropriée, peut-être sobre s’il a de la chance, même si je suis chiante à mourir sans un coup dans le nez, et clean de manière active, sans aucun regrets. Peut-être qu’il me croisera et que je l’aurai oublié. Mais ce soir, il est la dernière personne que j’ai envie d’oublier.
Je tends ma main. Autant tester sa valeur de prince charmant, j’ai perdu le mien, mais j’ai envie que la soirée ne fasse que commencer. Découvrir un monde différent du mien et en comprendre les enjeux m’excite un peu. J’ai un sourire un peu plus hautain, afin de tirer un peu mieux la gueule derrière – faussement mécontente, et je lève la tête, face de trois quart et commence à me poster d’une allure fière et convaincante, main droite côté dorsale tendue vers lui, et l’autre posée au niveau de ma hanche, telle la première chieuse mécontente qui ne sait pas s’y prendre, mais qui cherche à s’y faire quand même.
« - Voyons si ce cher monsieur Jang saura se montrer à la hauteur de la prestigieuse dame Hulda pour l’accompagner ce soir voir cette nuit pour l’activité de son choix, toutes vos propositions sont les bienvenues. » sauf aller en boite.
Tournant désormais mon regard vers le sien, je me surprend à sourire comme tout à l’heure, rajoutant simplement :
« - Vous êtes libre de me porter votre attention à votre convenance, mais bougez-vous par contre, je ne vais pas rester dans cette position éternellement. »
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