Catherine & Kaori & Dae-Hyun [Évent n°4 : Le typhon]

Cela fait déjà quelques jours que les médias en parlent : un typhon a commencé à se former et se rapproche de plus en plus de la ville de Nara. Vous en avez entendu parler, forcément, mais jusqu’à présent, les médias n’évoquaient que quelques alertes au niveau de la pluie et du vent. Pas de quoi s’alarmer selon eux, et puis, le Japon est de toute façon connu pour avoir de bonnes infrastructures permettant d’éviter le pire. La vie a suivi son cours, jusqu’à ce jour fatidique : le jeudi 25 juillet.

Le matin-même, les avertissements étaient toujours de rigueur. Le vent était fort et la pluie battante. Pourtant, aucune activité n’avait été suspendue : les commerces étaient toujours ouverts et les cours étaient toujours dispensés. Toutefois, la violence de ce typhon, que tous avaient sous-estimé, redoubla d’intensité aux alentours de 16h00. Le vent se fit bien plus violent et la pluie torrentielle. Forcément, si vous étiez en extérieur, vous avez cherché à vous abriter dans le bâtiment le plus proche. Si vous étiez déjà en intérieur, vous avez très certainement sursauté en entendant ce déluge frapper les murs de votre abri. Et même si le Japon est habitué à subir de plein fouet ces aléas météorologiques, la surprise engendrée par cette soudaine hausse de violence des éléments a réussi à toucher absolument tout le monde, surtout à cause de cette coupure brusque du courant.

La ville de Nara se retrouve donc entièrement plongée dans le noir, les nuages obscurcissant bien trop le ciel pour laisser passer un quelconque rayon de soleil. Vous ne savez pas si ce typhon va réussir à causer de gros dégâts, mais vous ne pouvez pas ignorer sa violence actuelle. Vous êtes à présent coincés dans votre abri, en compagnie de deux autres personnes mais… pour combien de temps ? Et à quel prix ?

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Vous vous retrouvez tous les trois dans la salle du club de photo. Comme partout ailleurs, le courant est coupé. Les écrans des ordinateurs mis à disposition vous reflètent un peu de la lumière extérieure qui parvient à passer entre les nuages. Matériel, négatifs et photos ont été laissés sur place un peu partout, et vous entendez un « ploc » régulier. Sous la porte de la chambre noire, coule un étrange produit.

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Pour cette première étape, vous pourrez décrire votre arrivée dans ce lieu, votre ressenti, discuter avec vos partenaires et commencer à analyser la situation. N’oubliez pas que le courant est coupé dans toute la ville et qu’un typhon fait des ravages à l’extérieur. Vous ne pourrez donc pas sortir du bâtiment, ni du lieu actuel pour le moment (on vous a conseillé à tous de rester bien à l'abri dans la pièce la plus proche de vous au moment de cette hausse de violence du typhon).

Cette étape se déroulera du 25 juillet au 7 août, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum (sinon, l’évent se poursuivra sans vous). Vous pourrez poster autant de fois que vous le voulez avec vos partenaires pendant cette étape, le PNJ se réservant le droit d’intervenir plus tôt que prévu si jamais vous entreprenez certaines actions (n’hésitez pas à en faire surtout, on vous demande juste de ne pas sortir de la pièce pour le moment !). Amusez-vous bien !

Dae-Hyun ne s’était vraiment pas attendu à ce qu’un tel déluge s’abatte sur la ville de Nara ! Le matin-même, il avait un peu hésité à sortir de chez lui et prétexter qu’il était malade mais… les médias avaient assuré que tout irait bien, que ce n’était pas une grosse alerte et que la vie pouvait suivre son cours. Le Coréen n’aimait pas particulièrement être trempé (pas quand il était tout habillé du moins), mais il n’était pas en sucre après tout ! Ce n’était pas un peu de pluie et du vent qui allaient le tuer ! Il l’espérait du moins… Et puis, s’il restait chez lui, il perdrait l’occasion de voir Mandy et ça, c’était une motivation suffisante pour réussir à s’extirper de sous ses draps et quitter son adorable chat après l’avoir longuement papouillé et rassuré. Ils étaient deux à ne pas aimer ce temps visiblement…

Dae-Hyun arriva finalement à Yokuboo pour sa première heure de cours en étant… complètement trempé. En même temps, c’était ça de vouloir absolument être en mode beau gosse plutôt que de vouloir se protéger un minimum ! Son t-shirt et son jean lui collaient à la peau, ses chaussures faisaient « floc, floc » quand il marchait et ses cheveux étaient aplatis sur sa tête, certaines mèches lui tombant dans les yeux. Un vrai petit chien mouillé ! Il eut du mal à se réchauffer et à se sécher pendant sa journée de cours, mais il était enfin sec quand il prit tranquillement le chemin du club de photographie. Son sac de cours sur l’épaule, il avait préféré s’y rendre pour bosser un peu histoire de ne pas avoir à affronter de nouveau ce temps, pas sans s’être préparé psychologiquement un minimum avant. Et puis, Mandy lui avait dit qu’elle irait s’entraîner un peu au club de danse alors… Ça ne servait à rien de sortir maintenant si c'était pour l'attendre sans rien faire ! Autant s’occuper !

Dae-Hyun eut juste le temps de mettre sa clé perso dans la serrure de la porte du club de photo que le ciel s’assombrit brusquement. Un gros coup de tonnerre se fit violemment entendre et la panique commença à gagner tous les élèves et adultes présents dans les couloirs. Le vent et la pluie frappaient avec force le bâtiment et les plus âgés faisaient entendre leur voix pour ordonner à tous de se mettre à l’abri dans la pièce la plus proche. Le Coréen ouvrit la porte à la volée pour éviter de se faire piétiner, la refermant aussitôt derrière lui. Flippé, lui ? Si peu… Mais il valait mieux fermer la porte, non ? Ça ferait moins de courants d’air comme ça !

Et pile à ce moment, comme si la luminosité n’était pas assez faible, une coupure de courant plongea tout le bâtiment dans le noir le plus total. Dae-Hyun se retrouva à s’éclairer avec son téléphone, constatant avec dépit que certains membres n’avaient pas pris le temps de ranger leurs affaires depuis son dernier passage. Bah bravo ! Ils n’avaient pas peur de se faire sermonner par leur président de club !

Quoi qu’il en soit, c’était toujours le gros bordel dans les couloirs, et chacun devait être en train de chercher le meilleur endroit où se réfugier. Pour sa part, Dae-Hyun ne comptait plus bouger d’ici avant que les choses ne se soient calmées, il n’était pas fou ! Son regard émeraude restait fixé sur les fenêtres face à lui, à la fois fasciné et effrayé par ce spectacle qui s’offrait à lui. Il avait bien envie d’aller faire quelques photos dehors pour immortaliser tout ça mais… son instinct de survie était bien plus fort que cette envie artistique. Le dos collé contre le mur opposé aux fenêtres, juste au cas où elles finiraient par céder, le Coréen attrapa rapidement son téléphone pour essayer d’envoyer un message à Mandy. Mince… Il n’avait pensé qu’à lui pour le coup… Est-ce que tout allait bien pour elle ?

Les médias parlaient d'un typhon, mais il n'y avait pas eu grand chose d'autre qu'un peu de pluis et du vent pour le moment... Est-ce qu'il fallait vraiment que je m'inquiète ? Naan. J'avais juste emmené un sweat noir histoire de me couvrir un peu de la pluie, et j'étais allé en cours. La journée s'était passée normalement, et j'étais en train d'aller au club de photo tout en gardant le nez plongé dans mon carnet où je dessinais et perfectionnait mes techniques pour créer les motifs les plus jolis. Je n'avais même pas remarqué que le ciel s'assombrissait au dehors mais un soudain coup de tonnerre me fit sursauter. Je relevais les yeux et remarquais enfin qu'il pleuvait énormément et violemment dehors. Est-ce que c'était le typhon qui arrivait ? Je ne craignais rien, à priori, ici... j'étais en intérieur, à l'abri. Mais les surveillants et autres profs étaient déjà en train de criser à tous de rentrer dans les salles. … ok ? Mais pour quoi faire ? J'obéis en accélérant le pas vers la salle de photographie, espérant simplement que personne n'allait me dire d'aller dans une autre salle au hasard. J'avais envie de retrouver mes amis du club de photo.
Soudainement, toutes les lumières s'éteignirent et il y eut un petit cri de surprise de certains. Ca ne me dérangeait pas, et je finis mon trajet en illuminant mon chemin avec mon téléphone. Au moins il avait de la batterie, je l'utilisais assez peu dans la journée quand j'avais cours. J'entendis une remarque idiote d'une fille qui ne m'appréciait pas trop, du genre « le démon est dans son élément ». C'était impressionnant de voir le nombre de gens qui me jugeaient seulement à cause de mon apparence. Mais je continuais mon chemin en l'ignorant royalement. Ce n'est pas comme si ça me touchait.

J'arrivais enfin au club et ouvrit la porte pour entrer et refermer derrière moi par réflexe. La lumière d'un autre téléphone attira mon regard et je reconnu le visage de Dae-Hyun, à moitié transformé par les ombres étranges que formaient la lumière de son appareil. Je m'approchais du chef de club et lui sourit pour lui dire bonjour.

- Salut Dae ! Sale temps mais ça devrait aller, non ? J'étais plutôt détendu pour le moment. Ca t'embête si je squatte à côté de toi le temps que ça passe et qu'on puisse rentrer chez nous ?

J'espérais simplement que ça n'allait pas empirer... Si les fenêtres pétaient je n'allais pas aimer. Pour le moment ça allait, je me sentais en sécurité et j'avais pratiquement 90% de batterie sur mon téléphone donc de quoi m'occuper... ah tiens, y'avait pas de réseau d'ailleurs. Mon père allait me reprocher de ne pas l'avoir tenu au courant...

Les grosses tempêtes, ça n'arrive qu'à la télévision ou dans des pays étrangers. Voilà cependant que Catherine était justement dans un de ces pays qui sont régulièrement sous l'emprise des catastrophes naturelles. C'était un fait qu'elle n'avait pas particulièrement pensée lorsqu'elle avait choisi d'emménager au Japon. C'est les nouvelles qui lui rappelèrent les différentes situations qui s'étaient déjà produites ici et bien qu'un peu inquiète, cela ne semblait pas être de grande envergure. De plus, les cours n'étaient pas annulés. Elle fit donc sa journée comme à l'habitude, prévoyant un parapluie et un manteau imperméable pour son retour qui serait sans nul doute encore sous la pluie.

Elle se demandait si elle ne devait pas texter un ami pour poser des questions sur ce qui pouvait arriver avec la météo, mais elle se dit qu'elle ne devait pas déranger la seule personne qu'elle avait vraiment discuté avec. De plus, depuis leur rencontre, elle n'avait pas osé le contacter. Ils s'étaient croisés à quelque reprise à l'école, mais Mathi étant si souvent entouré de groupies, elle n'avait même pas osé le saluer. Sinon, elle n'avait pas vraiment fait de contact avec d'autres personnes, parlant tout de même peu avec les autres personnes de son cursus. Outre les discussions d'usages qui l'ennuyaient surtout, elle restait concentrer sur ses études et son art. Ses rares rencontres étaient avec les représentants des différents clubs pour leur demander la permission d'aller dessiner les membres du club dans leurs activités. Dernièrement, elle avait envoyé un message au représentant du club de photographie pour faire des dessins de la chambre noire. Elle était curieuse de dessiner les reflets de la lumière rouge, allumée à certains moments, sur la pièce. Cela faisait quelques semaines, mais elle n'avait pas eu la chance d'y faire un tour. Aujourd'hui serait peut-être une bonne journée, tant qu'à ne pas pouvoir dessiner dehors.

Le temps semblait empirer au fur et à mesure que la journée avançait. Elle était contente d'avoir pris une veste en plus de son manteau, car le vent semblait particulièrement froid à cause de la pluie. Préparant un cacher de dessins ainsi que quelques crayons de différents tons de noirs et de rouges dans son sac, elle se dirigeait vers le club de photographie lorsque les lumières s'éteignirent. Figeant sur place, elle crut entendre même des ampoules grillées dans leur socle tant la surcharge avait dû être forte pour cette coupure de courant. Un sentiment de peur la figée un moment, sentant le sang se diriger vers ses pieds et une onde de glace envahir son corps. Partout où ses yeux se posèrent, c'était le noir. Après un léger moment, elle capta les voix dans les différents corridors, mais impossible de comprendre ce qu'ils disaient, se mélangeant les unes aux autres.

Approchant d'un des murs, elle tâtonna jusqu'à arriver à une porte. Elle allait continuer lorsqu'elle entendit une voix qui lui semblait un peu familière. Celle-ci était détendue, mais elle n'arrivait pas à comprendre les mots au travers la porte. Trouvant la poignée, elle décida d'entrer dans la pièce, mieux valait de pas rester seule dans cette situation. La porte fit plus de bruit qu'elle ne s'attendait, surtout qu'elle percuta sur quelque chose ou quelqu'un.

— Oh! Désolée... Est-ce que je peux entrer?

Inquiète, Catherine attendit la réponse, et que la voie soit libre, avant d'entrer dans la pièce et de refermer la porte. Par les reflets sur les vitres et les écrans, elle put reconnaitre un autre étudiant en dessin, plus vieux qu'elle, ainsi qu'un autre garçon qu'elle ne connaissait pas et qui lui paraissait aussi plus vieux. Réflexe à la japonaise, peut-être aussi à cause de sa gêne, elle s'inclina.

— Bonjour, je m'appelle Catherine Kissouri, je suis en première année en dessin. Pardonnez-moi d'avoir interrompu votre conversation.

Dae-Hyun n’était vraiment PAS rassuré ! Heureusement qu’il n’y avait personne, ça entacherait certainement son image de beau gosse populaire si on le voyait aussi flippé ! Enfin… Flippé, mais aussi fasciné par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, à l’extérieur. Il était tellement happé par la météo qu’il sursauta en entendant la porte s’ouvrir, puis se refermer. Heureusement pour lui, il parvint de justesse à contenir un petit cri de surprise qui n’aurait pas du tout été viril. Le Coréen était une grosse flippette, oui, oui. Son regard émeraude tout paniqué se tourna vivement vers le nouvel arrivant, avant qu’un soupir de soulagement ne franchisse ses lèvres. Ouf… Ce n’était que Kaori ! Il pouvait avoir des airs encore plus flippants avec tous ses tatouages vu le peu de lumière qui filtrait, mais Dae-Hyun le connaissait bien et il n’était pas du genre à faire une fixette sur des tatouages, ou du moins, pas de la même manière que bon nombre d’autres personnes. Lui, il les trouvait vraiment trop beaux tous ces dessins sur son corps !

« Kaori ! Tu m’as fait flipper ! Mais ouais, j’espère que ça va aller… Mon chat était mort de trouille quand je suis parti ce matin, j’ai pas envie de rentrer chez moi et de retrouver mon appartement saccagé parce que j’aurais pas été là pour le calmer ! »

Non, franchement, c’était pas tellement ça qui l’inquiétait… C’était surtout de savoir si oui ou non il allait pouvoir retourner sain et sauf jusqu’à son appartement ! Mais c’était le président du club de photo, il ne pouvait pas montrer de signes de faiblesse devant l’un de ses membres ! Parce que oui, Dae-Hyun était flippé comme jamais, mais il avait quand même un minimum de fierté !

« Mais ouais, squatte avec moi ! C’est quand même plus rassurant de ne pas être enfermé tout seul dans une pièce en attendant que la fin de l’univers ait lieu. »

Dae-Hyun lâcha un petit rire, non sans qu’il soit légèrement teinté de nervosité. Rire qui se coupa net quand la porte s’ouvrit de nouveau pour heurter le pauvre Kaori. Le Coréen sursauta une nouvelle fois, ravalant un autre petit couinement alors que ses yeux se posaient sur cette demoiselle qu’il avait déjà croisée. Il la connaissait de vue mais… Impossible de savoir comment elle s’appelait ! Il fallait dire qu’il avait un peu de mal à mémoriser les noms de tous les gens qui l’approchaient… Les inconvénients de la popularité !

« Oui, oui, entre ! Il faut s’abriter le temps que ça passe et il reste encore plein de place, alors entre ! »

Dae-Hyun essayait toujours de faire le fort pour protéger son statut de président du club, se reculant un peu pour que tout le monde puisse avoir de la place contre son mur de soutien (autant physique que moral pour le coup). Et puis… Pourquoi c’était lui qui flippait le plus alors qu’il était le plus vieux, hein ? Kaori semblait super décontracté et Catherine… Elle s’inclinait poliment et se présentait sans même une once de panique dans la voix. Ça donnait envie à Dae-Hyun de hurler pour eux trois !

« Eh bien, enchanté Kissouri-san ! Et t’inquiètes pas, Kaori venait tout juste d’arriver, donc t’as pas interrompu grand-chose ! Moi c’est Dae-Hyun Jang, le président du club de photo alors… Bienvenue chez moi, haha ! »

Toujours son petit rire légèrement nerveux…

Est-ce que j'avais fait peur à Dae ? Il semblerait ! Je ne dis rien mais l'idée m'amusa. Il devait avoir peur de la tempête, pauvre petit. Il n'y était sans doute pas vraiment habitué... J'en avais déjà vu quelques unes, et même si ça ne suffisait pas à y être habitué, je pouvais au moins dire que ce n'était pas ma première aujourd'hui ! Dae faisait mine de rien en parlant de son chat qui allait saccager l'appartement et je ne pus que hocher le tête. Gabriel allait me faire la même, et il allait falloir que je range tout avant que mon père ne rentre... je pouvais au moins espérer qu'il n'allait s'en prendre qu'à une pièce et pas au duplex entier ! Quoique le connaissant, il allait sans doute se planquer sous mon lit en se demandant pourquoi je n'étais pas là pour le rassurer.

- Tu m'étonnes ! Mais bon, prend déjà soin de toi avant de penser à l'appart. T'as pas l'air bien. Tu risques rien ici tu sais ? A l'intérieur y'a pas de pluie et les éclairs vont pas s'amuser à rentrer et longer les couloirs pour te trouver !

Ca faisait un peu mal au cœur de voir Dae essayer si vainement de cacher sa peur mais je ne fis pas de remarque là-dessus. Je n'allais pas lui reprocher d'essayer de garder sa fierté... Il m'invita à venir m'installer aussi, le temps que ça passe, et l'image de fin de l'univers ne parvint qu'à me faire rire. Bon, d'accord, il paniquait au point d'imaginer ce scénario ! Est-ce qu'il m'en voudrait de rire ?

- Ca va passer tu sais ! Y'aura sûrement des dégâts mais tant que t'as pas un arbre au dessus de ta maison ça devrait aller !

J'allais continuer lorsque quelqu'un ouvrit la porte de la salle en trombe et me bouscula. La personne -une fille apparemment- s'excusa platement avant de demander à entrer. Dae répondit avant moi et heureusement, parce que ce rapide accrochage m'avait vexé et rendu grognon l'espace d'un instant. Je grognais un « viens » avant d'aller m'installer contre le mur après que le chef de club se soit décalé pour qu'on puisse tous venir s'appuyer.
La nouvelle venue s'inclina et se présenta. Catherine Kissouri... Non, son nom ne me disait rien. Elle devait être en première année. Dae venait de donner mon nom avant de se présenter et je repris donc, par politesse plus que par nécessité, au point que je ne pris pas la tête de donner mon second prénom.

- Kaori Samoshii.

Je soufflais en laissant mon côté grognon filer. Est-ce que j'étais plus nerveux que je voulais bien le penser pour avoir été si vite vexé alors que Catherine n'avait rien fait de mal et s'était directement excusée ?

- Cette tempête met tout le monde sur les nerfs je crois. Rassurez-moi, aucun de vous n'a peur du noir hein ?

Je voulais juste rentrer chez moi. Pas gérer deux personnes paniquées. J'étais du genre gentil mais faire la nounou n'avait jamais été mon truc. Je ramenais mes genoux vers moi et posait mes bras dessus, puis mon menton sur mon bras en observant l'extérieur. C'était plutôt joli comme spectacle, et surtout c'était impressionnant.

Alors qu'elle venait de trouver une poignée de porte et que des voix provenaient de l'intérieur de la pièce, Catherine avait décidé d'y entrer, question de ne pas rester seule dans les couloirs sombres. Elle avait accidentellement accroché quelqu'un, au son qu'elle entendit en ouvrant la porte et s'excusa rapidement avant de demander à pouvoir entrer, permission qui lui fut accordée. Elle y découvrir donc deux garçons, dont le président du club de photographie. Elle eut une légère expression de surprise qui passa rapidement sur son visage.

— Oh! Je vous avais contacté justement pour venir faire des dessins de la chambre noire... Mais vu les circonstances, je crois que ce sera pour une prochaine fois...

En effet, il n'y avait pas grand-chose à dessiner dans une pièce qui serait plongée dans un noir total, n'ayant généralement aucune fenêtre dans ce genre d'endroit. Le président semblait un peu nerveux, sans nul doute à cause de la tempête, mais Catherine ne releva pas son sentiment. Il avait tout à fait le droit de ne pas se sentir à l'aise dans les tempêtes. Il faut avouer que l'artiste n'avait aucune idée de la gravité de la situation encore. Oui, il y avait de l'orage, de la pluie et du vent, puis une panne s'y rajoutait, mais encore là, rien d'extraordinaire à son avis. L'idée que des vagues gigantesques puissent s'abattre sur l'ile qui n'était pas si grande que ça au final ne lui passait toujours pas par la tête.

Alors que le deuxième garçon se présentait très brièvement et visiblement mécontent d'avoir été bousculé, Catherine s'inclina à nouveau.

— Vraiment désolée encore, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait quelqu'un directement derrière la porte.

Outre l'inclinaison à la japonaise, cette manie de s'excuser pour tout et rien était vraiment typique de ses origines canadiennes. Même introvertie et peu sociable, elle gardait des manies de son pays natal. L'étudiant demanda si un d'entre eux avait peur du noir. Catherine était un peu interloquée. En général, ceux qui faisaient du développement de photo devaient passer un moment dans le noir complet pour transposer le négatif sur le positif d'une photo. Donc peu probable que le président du club de photo soit sujet à avoir peur du noir, mais encore là, ce n'était que supposition. Quant à elle, ça dépendait des circonstances.

— Plus ou moins, mais c'est n'est pas vraiment un noir total.

En effet, on voyait au travers des fenêtres le reflet des éclairs au loin et il y avait tout de même une certaine luminosité qui restait dans le ciel, le tout reflété par les vitres et les écrans. Il y avait aussi le reflet d'un cellulaire d'un des garçons. Catherine s'adossa au mur, en se tenant loin de la porte si elle s'ouvrait et fixa l'extérieur. C'était un spectacle fascinant et hynoptisant tout à la fois. Elle aurait bien aimé avoir plus que juste ses crayons noirs et rouges. Tant pis, les teintes de noirs et gris feront l'affaire.

D'une main, elle fouilla dans son sac et en sortie un petit cahier spirale. Elle trouva une page vide et se mit en position de squat asiatique, son calepin en équilibre sur ses genoux. Utilisant principalement son crayon noir, elle appuyait plus ou moins fort pour obtenir un dégradé. C'était moins efficace que du fusain, mais assez intéressant et sans regarder la feuille, elle y mettait les formes qu'elle semblait voir par la fenêtre, y plaçant mêmes les bureaux et objets de la pièce présente. C'était loin d'être à l'échelle, mais il y avait une émotion, un ressenti. Ses yeux se plissaient légèrement alors qu'un très délicat sourire se formait au coin des lèvres. Perdue dans sa bulle, elle avait même oublié les deux garçons à quelques pas d'elle. Chaque éclair lui faisait faire des traits de plus sur son cahier, ajoutant forme et textures à ce qu'il y avait déjà, repassant parfois sur une ligne ou doublant une autre, comme une surexposition d'une image qui aurait légèrement bougé.

Dae-Hyun n’avait pas pu s’empêcher de plisser un peu les yeux aux mots de Kaori. Est-ce qu’il était en train de se moquer de lui ? Bien sûr qu’intérieurement, il allait plus que « pas bien », mais il faisait des efforts surhumains pour ne pas que ça transparaisse ! Sa fierté était en jeu !

« Bien sûr que je le sais ! Mais t’as jamais vu des reportages sur des typhons ultra violents ? J’veux dire, pour le moment, ça va à peu près, mais vu comment ça s’amplifie depuis ce matin, rien ne nous dit que les fenêtres ne vont pas exploser ou que le toit ne va pas juste s’écrouler sur nous ! On n’est pas à l’abri quand la Nature décide de faire des siennes ! »

Non mais ! Dae-Hyun avait des raisons d’avoir peur, on ne savait vraiment pas ce qui pouvait soudainement arriver, surtout quand on voyait déjà à quel point personne n’avait pu prévoir cette soudaine hausse de la violence du typhon ! Tout comme le Coréen n’avait pas pu prévoir que la porte allait s’ouvrir à cet instant, bousculant un peu le pauvre Kaori (même si pour le coup, Dae-Hyun se dit qu’il l’avait bien mérité pour s’être moqué de sa nervosité). Les présentations faites, le brun s’était un peu décalé pour que tout le monde puisse profiter de son mur de soutien salvateur, alors qu’il affichait une mine surprise.

« Ah ! Oui, je me souviens ! C’est vrai que le moment n’est pas forcément le plus idéal pour faire des dessins de la chambre noire… Surtout qu’il fait déjà quand même bien sombre ici, tu risquerais d’être complètement aveugle une fois à l’intérieur. Ce n’est pas l’idéal pour dessiner… »

Dae-Hyun esquissa un petit sourire, essayant de détendre l’atmosphère, plus pour lui-même que pour les deux autres qui semblaient vraiment beaucoup trop calmes. D’ailleurs, ils s’étaient tous les deux assis, Catherine s’étant même mise à dessiner pendant que le président du club de photo était toujours debout, prêt à prendre ses jambes à son cou si jamais un drame survenait. Il regardait les deux étudiants, assez fasciné par leur détachement qui semblait total face aux événements. C’était dingue ça…

« Pourquoi tu poses la question ? C’est parce que t’es pas rassuré toi-même ? Tu veux que je te fasse un câlin ? »

Dae-Hyun continuait de faire le malin pour faire oublier son côté un peu flippé. Au final, c’était sûrement lui qui avait le plus besoin d’un câlin, mais il avait posé ses questions sur le ton de la taquinerie, se doutant que les deux autres n’auraient sûrement pas envie d’être tactiles dans de telles circonstances.

Les éclairs continuaient de déchirer le ciel et Dae-Hyun afficha un air un peu inquiet lorsque ses yeux se posèrent sur la porte de cette fameuse chambre noire. Allumant la lampe torche de son téléphone, il quitta à regret son copain le mur pour contourner Kaori et Catherine et avancer vers la porte, afin d’en éclairer la partie basse.

« C’est quoi ce bordel… ? »

Il y avait du liquide au bas de la porte ! C’était quoi ? Une fuite d’eau ? Le plafond allait vraiment s’écrouler, il le savait ! Dae-Hyun, encore moins rassuré, éclaira tout le reste de la porte, puis le plafond, à la recherche d’un quelconque signe de fuite. Mais… Ça semblait vraiment provenir de l’intérieur de la chambre noire…

Dae était vraiment en proie à la panique, clairement. Il n'était pas rassuré et me dit un speech de quelques phrases pour m'expliquer que basiquement c'était la fin du monde. Les toits qui s'écroulent ça restait extrêmement rare ! Et puis on était dans un bâtiment qui avait des normes encore plus poussées que les habitations normalement !

- Ça c'est dans les pires scénarios ! C'est pas le premier typhon que le Japon connait et ça sera pas le dernier. Y'a peu de chance que le toit s'écroule, vraiment ! Tu peux te détendre un peu en... je sais pas, lançant ton jeu préféré sur ton téléphone ?

Bon, c'était pas la meilleure idée, certes. Mais j'avais pas mieux ! De toute manière la porte s'ouvrit à ce moment là et la nouvelle venue nous expliqua la raison de sa venue ici après s'être excusée de m'avoir bousculée.
C'est clair que si elle voulait dessiner la chambre noire, c'était mort pour aujourd'hui ! Mais je pouvais comprendre l'idée. Ca pouvait être un sacré sujet pour travailler l'ombre et la lumière, mais il fallait déjà bien se débrouiller en dessin pour pouvoir être fidèle à un truc comme ça... Ce n'était pas de mon ressort, moi qui était assez mauvais pour dessiner l'espace. Je préférais de loin la 2D. J'entendis notre nouvelle artiste s'excuser à nouveau après lui avoir donné mon nom un peu sèchement et je lui souris simplement en espérant qu'elle le voit malgré l'obscurité. J'avais été vexé sur le coup mais ça allait, maintenant. J'étais sans doute un peu plus nerveux que je voulais bien l'admettre et ça me rendait irritable...

On s'était tous les deux assis alors que Dae restait debout, et je vis du coin de l'oeil Catherine se mettre à dessiner. Je souris en m'amusant qu'elle soit assez détendu pour croquer ça, telle une journaliste de guerre ou un reporter. Pendant que je la regardais faire, je posais ma question sur leur peur du noir. Visiblement aucun des deux n'y était sensible mais la réponse Dae me fit lâcher une sorte de rire que je du étouffer en me mordant la lèvre. Il paniquait vraiment à ce point ? Je me levais et posait une main sur son épaule. Je voulais le rassurer mais en même temps... ça donnait vraiment trop envie de le taquiner.

- Oh oui, j'ai affreusement peur ! Vient, faisons un câlin viril pour supporter ça !

Ok, j'étais peut-être un peu un bâtard là... mais faire d'humour ne faisait pas de mal si ? Et comme ça je laissais la porte ouverte à Dae si une accolade pouvait le détendre un peu ! Si ce n'était pas de la gentillesse ça...

Le coréen se dirigea ensuite vers la porte de la chambre noire, éclairant celle-ci avec son téléphone tout en demandant de quoi il s'agissait. Je m'approchais un peu pour mieux voir. Qu'est-ce que c'était que ce produit par terre ? Ca ne ressemblait pas à de l'eau, clairement, et ça sortait de la chambre noire. Pas de trace de fissure ou d'écoulement sur le mur... Bizarre.

- Je vais aller voir.

Je ne voyais pas vraiment de raison d'avoir peur. Après tout quelqu'un avait pu stocker quelque chose dans la chambre noire, et le bousculer en repartant sans s'en rendre compte... Je vins ouvrir la porte mais je ne voyais rien. J'étais devant le téléphone de Dae et je masquais donc tout. Il fallut que je me pousse pour distinguer l'intérieur. Il y avait une grosse flaque au sol, de ce même produit, mais je ne parvenais pas trop à savoir d'où ça venait... Je n'y voyais pas assez clair.

- Dae, tu peux te rapprocher un peu ? Je vois pas d'où ça sort...

Après son arrivée et présentation, Catherine ne savait plus trop quoi faire. On disait de s'abriter, elle s'abritait, au moins jusqu'à ce que le pire passe. De toute façon, elle n'allait pas rentrer toute seule chez elle avec ce temps. Le président du club l'invita d'ailleurs à s'adosser au mur, ce qu'elle fit. Toujours ignorant ce qui pouvait bien se passer de pire que de la pluie, des orages et des éclairs, elle préférait tout de même être au sec et ne pas avoir la foudre qui tombe autour d'elle.

Les deux comparses avec qui elle était enfermée parlaient beaucoup à son avis. Peut-être avaient-ils peur? Il n'y avait rien à faire en ce moment et paniquer n'aiderait en rien avec la météo. Autant dans ses relations avec les autres, les émotions étaient toujours très présentes, autant que pour des situations qui étaient hors de contrôle, comme la météo par exemple, Catherine faisait preuve de calme et de détachement.

Alors qu'elle dessinait tranquillement pour passer le temps, les deux gars parlèrent de câlins. Elle leva la tête, haussant les sourcils. Sérieux? Elle ne se sentait pas du tout visée par l'idée d'un câlin, car elle ne saurait vraiment pas comment réagir, mais elle avait remarqué qu'au Japon, les gens étaient surtout « tactile » envers les gens du même sexe qu'eux, mais gardait une distance avec ceux du sexe opposé. Elle avait trouvé cela étrange encore plus au niveau des relations de couple où certains ne se tenaient presque pas la main, mais était en couple depuis des mois. Provenant d'un pays où si tu n'avais pas au minimum « frenché » la personne, tu n'étais pas en couple et encore, ça voulait parfois ne rien dire, c'était tout un changement. Elle-même n'avait pas été en couple comme tel et n'avait pas trop l'habitude des rapprochements donc possible que le jour où elle serait en couple, elle agirait à la japonaise.

À l'idée de songer a été un couple en jour, elle arrêta sa ligne de dessin, son visage tout rouge. Elle pencha alors rapidement la tête, sentant la chaleur à ses joues, et ses cheveux retombèrent devant elle. De toute façon, avec le peu d'éclairage, il y avait fort à parier qu'ils ne verraient pas son visage, tout occupés qu'étaient les deux garçons à discuter. Dae-Huyn se dirigea avec l'aide de l'éclairage de son téléphone vers la porte de la chambre noire. L'artiste le suivit des yeux, intriguée. Elle ne comprit pas tout de suite ce qu'il disait jusqu'à ce que le deuxième le suive et regarde le bas de la porte. Elle vit un liquide qui s'écoulait doucement en dessous de la porte. Les deux garçons semblaient faire tout un cas de ce que ça pouvait être et sérieusement, Catherine se demandait s'ils jouaient la comédie pour la niaiser.

— J'entends un « ploc » depuis que je suis arrivée dans cette pièce. C'est probablement le liquide qui sert au développement des photos qui a été renversé et dégoute de quelque part.

Elle avait prononcé l'onomatopée en français, les sons se faisant plus naturels dans sa langue natale qu'en anglais ou japonais. N'ayant aucune idée du nom du liquide, dans n'importe quelle langue, elle espérait que sa description était assez claire pour eux.

— Est-ce qu'il y a une éponge ou des essuie-tout qu'on pourrait utiliser pour essuyer? Puis trouver le contenant qui s'est renversé pour le remettre droit. J'espère que ce n'est pas un produit trop coûteux...

Elle n'avait pas bougé d'un pouce, ne sachant pas du tout où pouvait se trouver ce qui serait nécessaire pour ramasser le liquide dans un premier temps, puis parce que même les indications de « c'est par là » ne l'aideraient pas avec le noir qu'il faisait.

Dae-Hyun n’avait pas pu s’empêcher de grogner un peu aux mots de Kaori. Il pensait vraiment que lancer son jeu préféré sur son téléphone allait le calmer ? D’abord, il n’avait pas de jeux sur son téléphone, que de la musique. Et puis après, il valait mieux économiser sa batterie ! Qui savait combien de temps ils allaient rester coincés ici ? Il préférait utiliser sa batterie pour s’éclairer !

« Je préfère économiser ma batterie, merci. Et tu feras moins le malin s’il arrive un truc ! Au moins, moi, j’suis prêt si jamais il se passe quelque chose ! »

Ouais, ou pas. Il était préparé au pire, mais tant qu’il ne saurait pas ce qui allait lui tomber dessus… C’était difficile d’établir un plan d’action ! Quoi qu’il en soit, cette conversation qui commençait à doucement agacer Dae-Hyun prit fin quand Catherine fit irruption dans la pièce. Les présentations faites, le Coréen entendit sa langue claquer contre son palais quand Kaori se mit une nouvelle fois à le taquiner. Comme quoi, le danseur pouvait se montrer assez susceptible quand il n’était pas serein ! Il esquiva donc la proposition de câlin du membre de son club pour aller jusqu’à la porte de la chambre noire, d’où s’écoulait un liquide inconnu. Dae-Hyun l’éclaira, puis essaya de trouver l’origine de cette fuite. Ça devait provenir de l’intérieur de la salle, mais il n’avait étrangement pas envie d’ouvrir la porte, s’imaginant un zombie sortant d’un marais de l’autre côté. Non, vraiment, il n’avait pas envie d’ouvrir cette porte. Et, de toute façon, Kaori ne lui en laissa pas l’occasion puisqu’il s’était approché pour aller voir ça par lui-même. Dae-Hyun ne put s’empêcher de flipper un peu quand il ouvrit la porte, faisant un pas en arrière avant de rouler des yeux. Si jamais il arrivait un truc, c’était méchant de penser ça mais… Kaori l’aurait quand même bien mérité ! A faire son kéké des plages, il ne récolterait rien de bon !

« Ouais, c’est une bonne idée Kissouri-san. Tiens, j’te file mon téléphone pour t’éclairer. Moi, je vais nettoyer tout ça. Faudrait pas qu’on finisse par glisser en marchant dessus ou alors qu’on finisse par se faire électrocuter si jamais y’a un souci électrique ! »

Dae-Hyun tendit donc son téléphone à Kaori pour qu’il se débrouille à jouer les mecs vaillants tout seul (quand je vous disais que le Coréen était un gros trouillard avec un instinct de survie surdéveloppé), alors qu’il tournait les talons pour se rapprocher de Catherine, lui tendant sa main.

« Tu viens me donner un coup de main ? Je ne sais pas si t’as toi-même un téléphone pour nous éclairer un peu, mais il y a ce qu’il faut pour nettoyer dans le placard là-bas, j’ai juste besoin que tu me guides. Je me débrouillerai à tout nettoyer après, t’inquiètes pas. »

Dae-Hyun attendit de voir si Catherine se saisissait de sa main pour se lever et aller avec lui jusqu’à ce fameux placard. Le Coréen pensait toujours au pire et n’était pas rassuré, mais il ne voulait surtout pas laisser cette pauvre demoiselle toute seule dans son coin, et ce même si elle avait l’air mille fois plus sereine que lui.

Il est dommageable que certains étudiants ne respectent pas les règles. Comme celle qui dit qu’on ne doit pas fumer en intérieur. En même temps, il faut les comprendre, fumer dehors par un temps pareil, c’est vraiment nul ! Malheureusement pour vous, dans la panique, ils ont renversé un produit hautement inflammable… Alors que vous entrez dans la chambre noire, vous constatez simplement la présence d’une petite flaque, sans vous rendre compte que celle-ci coulait en direction d’une cigarette abandonnée au sol, mal éteinte… La flaque prend feu dans la seconde, ne vous laissant pas le temps de réagir. Kaori est brûlé au bras gauche, la douleur l’empêche de s’en servir. Il vous faut rapidement éteindre le feu, car les vapeurs sont toxiques. À chaque tour, vos personnages se sentent un peu plus mal (nauséeux, manque d’oxygène, vision trouble).

**********

Pour cette deuxième étape, vous êtes libres de faire les actions de votre choix pour vous dépatouiller de la situation de crise dans laquelle vous vous trouvez. La seule obligation que nous vous imposons reste toujours de ne pas sortir de la pièce (ou du bâtiment). Le typhon s’accompagne actuellement de petites secousses liées à des tremblements de terre de faible magnitude. N’oubliez pas que le courant est toujours coupé dans toute la ville et que typhon ne cesse d’être de plus en plus violent.

Cette étape se déroulera du 8 au 21 août, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum (sinon, l’évent se poursuivra sans vous). Vous pourrez poster autant de fois que vous le voulez avec vos partenaires pendant cette étape, le PNJ se réservant le droit d’intervenir plus tôt que prévu si jamais vous entreprenez certaines actions (n’hésitez pas à en faire, surtout qu’on a essayé de vous donner des objectifs ! On vous demande juste de ne pas sortir de la pièce pour le moment !). Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter le staff dans les groupes formés sur Discord ! Amusez-vous bien !

Dae râlait encore et c'était bien trop drôle à voir. S'il pensait à râler il ne pensait pas à paniquer et moi ça me détendait. C'était gagnant-gagnant, selon mon propre point de vue ! Mais assez plaisanté, il fallait élucider ce mystère du liquide au sol. Catherine restait assise en proposant qu'il pouvait s'agir du liquide de développement. Ca pouvait carrément oui ! Mais avec la luminosité franchement mauvaise de la pièce en ce moment j'étais incapable de dire que c'était ça mais en étant juste devant la flaque. Dae se tourna vers la dessinatrice et j'en profitais pour m'accroupir et essayer de mieux voir ce dont il s'agissait.

Avant que j'ai pu identifier l'origine du liquide, le bruit assez reconnaissable d'un feu qui s'embrase se fit entendre et je sentis une chaleur intense sur mon bras gauche, le plus proche de la flaque. Le liquide s'était enflammé avant que j'ai le temps de réaliser et j'avais été blessé. Un cri de douleur s'échappa de mes lèvres alors que je reculais brusquement -pour mieux me cogner dans une table derrière.

- Bordel de merde de---

Ah les vilains mots ! Mais là je m'en foutais. J'avais mal et le feu était impressionnant. La pièce était désormais illuminée d'une lumière rouge franchement glauque et on y voyait largement plus clair... mais j'aurais vraiment préféré rester dans l'obscurité. On risquait de mourir cramé, étouffé par la fumée ou... est-ce que ce produit était toxique ? Y'avait moyen puisqu'il venait de la chambre noire. Il allait falloir que je prenne sur moi, bien plus que quand j'avais du rester à peu près cool avec le médecin l'autre fois.

- Y'a un extincteur dans cette salle ? Ou des chiffons pour étouffer le feu ? Ou j'en sais rien moi ! Le système anti-incendie marche plus non plus ?

Les chiffons, c'était une sale idée, le feu était trop gros, on allait juste l'alimenter. Je reculais en parlant, pour m'éloigner du feu. Je n'osais même pas jeter un œil à mon bras. Ce n'était peut-être pas grand chose mais j'avais trop entendu de la gueule affreuse que la peau pouvait avoir suite à des brûlures. J'allais peut-être rester marqué et... eh. A quoi je pensais ? J'allais peut-être crever ici, c'était pas le moment de réfléchir à après.
Je serrais les dents en sifflant un peu pour essayer d'évacuer la douleur et focalisait toutes mes pensées à trouver de quoi éteindre l'incendie, histoire d'oublier que j'avais l'impression qu'on m'arrachait la peau.

- Faut qu'on se grouille d'éteindre ça !

Jusqu'à présent, ça allait assez bien malgré l'orage extérieur. Les trois étudiants enfermés dans le club de photographie s'occupaient comme ils pouvaient : Catherine dessinait et les deux garçons faisaient de l'exploration. Ils avaient découvert un liquide qui, avec le commentaire de Catherine, avait toute l'apparence d'un des liquides utilisés dans le développement des photos. Le président revint vers Catherine justement pour lui montrer où trouver de quoi nettoyer, parlant de l'armoire qui semblait d'une grande ombre dans le coin de la pièce avec l'absence de lumière.

Alors que la main de Dae était présentée vers Catherine, celle-ci déposa son cahier et ses crayons au sol et tendit la main. C'est alors qu'un souffle de chaleur la fit tourner la tête à l'opposé de la chambre noire, utilisant son bras levé pour se protéger. Ramenant tranquillement son regard vers la source de chaleur, elle vit Kaori reculer comme il put de la chambre noire et surtout, elle vit le feu qui venait d'éclater.

— Merde-merde-merde!

En français s'il vous plait... Elle dit le tout très rapidement et se leva tout aussi prestement. Elle recula aussi vers la fameuse armoire qu'elle ouvrit pour faire rapidement un inventaire de ce qu'il y avait. Un seau et une moppe, mais bien entendu, pas d'eau ou de quoi arroser. En même temps, avec le liquide inflammable, rajouter de l'eau ne serait que plus dangereux.

— Le mieux serait de voir si on peut repousser le liquide pour éviter qu'il continue à répandre le feu et tenter de fermer la porte...

Son coeur battait la chamade. Elle tentait de se souvenir des différentes indications qu'elle avait déjà eues plus jeunes en cas d'incendie. Elle se tourna vers les deux garçons.

— Si on ouvre la porte ou une fenêtre, ça risque d'augmenter le feu qui utilise l'oxygène dans l'air, par contre, nous aussi on en a besoin...

Avec la panne, le système de ventilation était à plat. Même si la trappe permettait au moins que la fumée s'y faufile, ce n'était pas assez pour réduire celle qui resterait dans la pièce. Prenant le haut de son chandail, Catherine plaça la bordure du col par-dessus son nez, le maintenant avec sa main, question de filtrer un peu l'air. Sous peu, il faudrait aussi rester le plus proche du sol, la fumée allant toujours vers le haut. Il fallait au plus vite isoler le feu à défaut de l'éteindre.

La tempête faisait toujours rage dehors, et il y avait peu de chance que quelqu'un passe, mais Catherine se dit que laisser une note ne serait pas de trop. Déchirant une feuille de son cahier, elle écrit en gros noir « S.O.S. FIRE » avec trois bonshommes allumettes. Ayant vu du papier collant dans l'armoire avec ce qui devait être un coin papeterie pour les membres du club, elle en prit un morceau et colla dans la vitre de la fenêtre.

Bon bah voilà. Si Kaori tenait absolument à faire le bonhomme en allant voir lui-même d’où provenait ce liquide, Dae-Hyun n’avait pas l’intention de l’en empêcher. Déjà parce qu’il l’avait un peu énervé, et parce qu’en plus, il n’était pas franchement rassuré. Et puis, ça ne se faisait pas de laisser la pauvre Catherine toute seule dans un coin alors qu’un typhon faisait rage dehors et qu’en plus il faisait noir ! Bon, ça avait l’air d’être la moins stressée des trois, mais quand même ! Dae-Hyun se rapprocha donc d’elle pour lui tendre la main et l’aider à se lever afin qu’ils aillent chercher de quoi nettoyer cette vilaine flaque d’origine inconnue.

Mais avant que leurs mains ne puissent se toucher, un souffle soudain de chaleur, accompagné d’une lumière vive et d’un cri effroyable de douleur, s’élevèrent à proximité de la chambre noire. Dae-Hyun tourna vivement sa tête vers Kaori qui venait de hurler, ses yeux s’écarquillant en voyant qu’il venait de se faire lécher la peau du bras par les flammes. Flammes qui gagnaient même du terrain ! Le Coréen était en train de hurler intérieurement, la frayeur le clouant sur place et étouffant son cri dans sa gorge. Il lui fallut bien une seconde pour sortir de son état léthargique pour vivement attraper le haut de Kaori afin de le tirer en arrière, préférant ne pas regarder l’état de son bras, de peur de s’évanouir.

« Putain ! Kaori ! Ça va ? »

Bien sûr que non, ça n’allait pas ! Et bien sûr que oui, ils devaient absolument réussir à maîtriser ce feu ! Dae-Hyun avait envie de se planquer sous une table et d’attendre que les secours arrivent, ou alors de s’étaler par terre pour faire le mort et espérer que les flammes s’éteignent d’elles-mêmes, mais la peur le rendait presque vaillant en fin de compte ! Le Coréen continua de tirer Kaori jusqu’à rejoindre Catherine non loin du placard ouvert. Suivant son exemple, Dae-Hyun remonta son t-shirt sur son nez.

« Protège toi le nez et la bouche toi aussi Kaori ! C’était sûrement pas de l’eau pour prendre feu comme ça ! »

Et vu l’odeur… C’était certain ! Catherine avait eu une bonne idée de vouloir repousser le feu et refermer la porte mais, par contre… Elle foutait quoi avec sa feuille ? Dae-Hyun resta quelques secondes interdit en la fixant, se disant que c’était sûrement inutile et que ce n’était surtout pas le moment de s’occuper de coller un SOS sur une des fenêtres alors qu’il y avait le feu juste à côté d’eux. Puis, il revint à lui et se dépêcha d’attraper la serpillère et le balai qui se trouvaient dans le placard. Le feu commençait à se propager de plus en plus et quand il se planta devant le liquide avec sa serpillière, Dae-Hyun sentit son cœur louper un battement. Putain, il tremblait tellement il flippait sa race ! Et c’était quoi cette manie d’avoir des outils de nettoyage en bois ?!

Le Coréen finit par se lancer et il posa la serpillière sur le sol pour vivement repousser le liquide à l’intérieur de la chambre noire. Il ne put par contre pas tout nettoyer tranquillement puisque l’objet commençait déjà à prendre feu. Dae-Hyun le balança donc à l’intérieur de la salle avant de se faire brûler, puis il attrapa le balai, le tendant vers la porte. Il parvint à coincer la brosse dans la poignée, et il la tira doucement à lui pour éviter de faire un brusque courant d’air, la claquant d’un petit coup sec une fois qu’elle était presque entièrement renfermée. Sauf que voilà, le balai aussi commençait à cramer ! Dae-Hyun le jeta au sol, un peu plus loin sur le carrelage, retirant son t-shirt pour fouetter les flammes et essayer de les éteindre. En attendant…

« Récupérez le seau ! Je pense qu’on peut ouvrir les fenêtres maintenant, non ? Il nous faut de l’eau pour éteindre ce truc ! Autant se servir de la pluie ! »

Dae fut le premier à paniquer pour moi, venant directement me chercher pour m'aider à reculer. Il m'encouragea à imiter Catherine et je remontais donc mon t-shirt avec ma main valide pour me protéger un minimum des vapeurs de ce feu toxique. Je paniquais trop pour avoir les réflexes de base, c'était dingue. Et puis surtout, j'avais putain de mal ! J'aurais jamais cru que c'était comme ça, de se brûler au 99ème degré. Est-ce que j'allais perdre mon bras ?.. non, peut-être pas quand même. Quoique...
Catherine prit alors le temps d'expliquer qu'il ne fallait pas ouvrir la porte à cause de l'appel d'air, et je devais bien avouer que je n'y aurait pas pensé. Je voulais juste me barrer d'ici. D'un autre côté, je la haïssais soudainement de parler autant dans une situation pareille. J'avais mal, j'étais en pleine panique, et elle ressortait ses cours de physique... Et... est-ce que je rêvais ou elle avait prit une feuille pour y écrire un truc ? Vraiment ? Elle n'avait rien de mieux à faire ?!

- Cath' ! Tu fous quoi ?! Aide-nous !

J'étais sûrement trop agressif, surtout pour quelqu'un qui lui-même ne foutait rien, mais la voir écrire sur sa feuille et la coller à la fenêtre m'exaspérait. Je vis Dae filer ramasser la serpillière. Il voulait faire quoi ? Il sembla même hésiter un moment devant le feu avant de finalement pousser le liquide vers la porte, pour ralentir la progression du feu. Ca, c'était une bonne idée ! Le feu semblait à peu près contenu dans la chambre noire, maintenant. C'était déjà ça !
Puis je remarqua un nouveau détail. Qu'est-ce que Dae foutait torse nu ? Il me fallut quelques secondes avant de remarquer enfin le balai qui cramait au sol et que le chef de club essayait d'éteindre en fouettant l'air avec son t-shirt.

- Merde !-

Décidément, la panique rendait vulgaire.
J'écoutais alors les consignes de Dae -ou plutôt l'idée mais actuellement je n'avais pas la force de contredire quelqu'un- avant d'hocher la tête et aller récupérer le seau pour courir vers la fenêtre. Agir me faisait un peu moins penser à la douleur et m'empêchait d'imaginer d'autres scénarios catastrophe.
Alors que je m'approchais des fenêtres, je fus prit d'un vertige et dut m'arrêter pour reprendre mon équilibre. Je n'avais pas réalisé jusque là mais je commençais à avoir un sacré mal de crâne. C'était sans doute les vapeurs... ou un effet secondaire du choc ?.. Peu importe ! Il fallait récupérer l'eau dehors. Je m'approchais de la fenêtre plus doucement, au cas où un nouveau vertige me prenait.

- Faut qu'on profite de l'air extérieur aussi, ce truc par terre est clairement toxique !

Impossible de bouger mon bras sans souffrir affreusement. Je n'allais pas pouvoir tenir le seau à bout de bras le temps qu'il se remplisse. Avec un seul bras, j'allais craquer avant et je risquais de le lâcher. J'étais sûrement ridicule mais...

- Cath, tu peux t'occuper du seau ? J'ai trop mal pour pouvoir le porter ensuite. puis, après un instant de pause, j'ajoutais. S'il te plait.

Je m'en voulais de lui avoir à moitié crié dessus.

La vapeur du feu devait être toxique, car déjà Catherine ressentait un mal de tête. Elle avait beau tenter de filtrer l'air à l'aide de son chandail, il n'en restait pas moins que l'air devenait rapidement saturé. Finissant sa feuille, les deux garçons étaient plutôt mécontents. Elle n'osa répondre, sueur froide au dos. Ce n'est pas lorsqu'ils seront les trois inconscients au sol qu'il sera temps de demander de l'aide. Plus vite ils seront repérés, plus ils ont des chances de s'en sortir. Elle n'avait aucune idée comment expliquer ça rapidement, sans prendre trop de bouffées d'air vicié et surtout en japonnais. Dae, avec l'aide du balai, poussa le liquide en flamme et réussi à fermer la porte de la chambre noire. C'était un sursis temporaire et au moins, si une fenêtre ou une porte était ouverte, il y avait moins de risque de finir calciné.

Kaori prit le seau et se dirigea vers la fenêtre, Catherine le suivit et alors qu'il lui demandait de tenir le seau, elle était déjà en train de monter sur la table des ordinateurs, tassant le matériel pour se faire de la place. Ainsi, elle ne serait pas trop à bout de bras pour tenir le seau. Elle lui prit des mains sans un mot et ouvrant la fenêtre, elle eut en plein fouet le vent froid et quelques gouttelettes au visage. Ses cheveux se mêlaient et elle serait rapidement trempée, mais l'air était plus respirable. Au loin, le ciel était sombre et zébré d'éclair. Observant le seau, elle tâcha de le tenir que par la partie en plastique, laissant le métal de la poignée loin d'elle, juste au cas. Il y avait beau pleuvoir, cela va prendre quand même quelques minutes avant qu'il y en ait assez dans le seau pour éteindre le feu.

Elle regarda alors Kaori, et surtout son bras. Elle fronça les sourcils. Son chandail, probablement en fibre synthétique, avait brûlé et même fondu. Cela pouvait être très dangereux si la plaie restait ainsi, la chair et la fibre se mixant ensemble.

— Est-ce qu'il y a une trousse de premiers soins dans la pièce? Il faudrait au moins mettre quelque chose sur la plaie et surtout décoller le chandail avant que ça ne se... merge ensemble.

Elle n'avait aucune idée comment le dire en japonais et espérait que leur niveau d'anglais leur permettrait de comprendre.

— Ou au moins une pince pour séparer les fibres de la peau... Mais j'imagine qu'elles sont toutes dans la pièce à côté...

Elle pensait aux pinces pour les photos, qui servait justement à les sortir du bassin liquide, ce même liquide qui prenait tranquillement feu.

Mais quelle journée!

La situation est encore loin d’être résolue, mais elle est sous contrôle… enfin pour un temps. Grâce à l’action de Dae-Hyun, le feu est maintenant contenu dans la chambre noire, ce qui limite aussi les appels d’air. Du moins, si on excepte le fait qu’il y a d’autres produits inflammables… Qui plus est, les vapeurs ont eu le temps de faire leur petit effet, vous laissant quelques nausées et hauts-le-coeur. L’ouverture de la fenêtre devrait vous permettre d’aérer un tant soit peu l’endroit. Ceci dit, il aurait peut-être fallu être un peu plus prudent avec ce seau ! C’est un typhon voyons, pas une petite pluie printanière… Voici donc qu’une rafale s’abat sur Catherine, la projetant contre le chambranle, tête la première. Le choc est assez violent, lui laissant une belle éraflure sanguinolente sur le haut du front. Sous le coup de la surprise, elle en a lâché le seau, qui se trouve maintenant dehors. Le temps vous est compté, et la panique monte un peu… Les solutions trouvées jusque là ne peuvent rien faire d’autre que repousser l’inévitable. Il faut vraiment éteindre ce feu !

**********

Pour cette troisième étape, vous êtes libres de faire les actions de votre choix pour vous dépatouiller de la situation de crise dans laquelle vous vous trouvez. La seule obligation que nous vous imposons reste de ne pas sortir dehors. La violence du typhon est actuellement en train de se stabiliser et les tremblements de terre ont cessé. N’oubliez pas que le courant est toujours coupé dans toute la ville ! Il est actuellement 18h00, deux heures ont passé depuis le début de l’évent.

Cette étape se déroulera du 22 août au 4 septembre, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum (sinon, l’évent se poursuivra sans vous). Vous pourrez poster autant de fois que vous le voulez avec votre ou vos partenaires pendant cette étape, le PNJ se réservant le droit d’intervenir plus tôt que prévu si jamais vous entreprenez certaines actions. N’hésitez d’ailleurs pas à en entreprendre, ni à nous prévenir si jamais vous êtes bloqués ! Nous ne pouvons pas savoir si vous n’arrivez pas à poster simplement à cause de votre IRL ou parce que vous avez besoin d’indices/d’aide. Nous sommes là pour vous aider/aiguiller au besoin, alors n’hésitez pas à nous mp si vous êtes un peu dans le flou ! Si vous avez des questions, nous sommes également à votre disposition dans les groupes créés sur Discord ! Amusez-vous bien !

Comment est-ce qu’ils en étaient arrivés là ?! Dae-Hyun ne comprenait pas lui-même comment il avait fait pour trouver le courage d’agir afin de contenir, même temporairement, le feu qui grandissait toujours un peu plus dans la chambre noire. Sans doute son instinct de survie mêlé à son petit égo de président de club : il ne voulait pas mourir carbonisé et il ne voulait pas non plus avoir la mort d’autres personnes dans SON club sur la conscience. Alors comme Kaori était déjà bien blessé et que Catherine semblait être un peu à côté de la plaque, il avait dû agir. Et il avait même tenté de soumettre une idée à ses deux camarades pour venir à bout de cette situation vraiment craignos. Personne n’avait osé le contredire et Kaori s’était dirigé vers les fenêtres avec son seau avant de demander à Catherine de lui donner un coup de main vu l’état actuel de son bras. Pendant ce temps, Dae-Hyun parvint à venir à bout de ce balai en feu grâce à son t-shirt, se mettant soudainement à tousser à cause des vapeurs émanant de la chambre noire. Okay, ça avait été une bonne idée de retirer son t-shirt pour tenter d’éteindre le feu, mais, du coup, il n’avait plus rien eu sur le visage pour se protéger un minimum de l’air qu’il respirait !

Un mal de tête assez violent assomma à moitié Dae-Hyun qui fut pris d’un haut-le-cœur, l’obligeant à s’appuyer contre le mur le plus proche avec une main, l’autre restant collée contre ses lèvres comme pour essayer de réprimer ces nausées qui étaient de plus en plus fortes. Kaori avait raison : ce liquide qui avait pris feu était certainement toxique, il fallait l’éteindre au plus vite ! Dae-Hyun se traîna contre le mur jusqu’à être face à ses deux camarades qui étaient à la fenêtre. Sauf que voilà, son idée n’avait peut-être pas été la meilleure… C’était un typhon qui sévissait là-dehors, ça ne rigolait pas ! Alors quand Catherine avait finalement ouvert la fenêtre avec le seau dans les bras, une violente rafale la poussa contre le chambranle de la fenêtre, semblant la sonner sur le coup alors que Dae-Hyun ouvrait grands ses yeux.

« Catherine ! »

Oui, tant pis pour les politesses ! Est-ce qu’elle allait bien ? Dae-Hyun essaya de se rapprocher le plus vite possible des deux autres, s’appuyant sur les tables à côté de lui pour ne pas risquer de tomber à cause de ces vertiges, de ces nausées et de ce vent violent. Et une fois à côté d’eux, il constata avec effroi que Catherine saignait au niveau de son front et qu’elle… avait fait tomber le seau.

« Merde ! Est-ce que ça va ? »

Dae-Hyun ne savait plus où donner de la tête. Catherine était blessée, Kaori avait besoin qu’on s’occupe de son bras lui aussi… Et il y avait toujours ce foutu feu qui grondait dans la chambre noire ! Il n’y avait plus que lui qui était en bon état dans ce trio et même s’il voulait absolument venir en aide à ses camarades, le Coréen pensa que la priorité était d’abord de s’occuper du feu. S’ils essayaient de se soigner d’abord, le feu n’allait pas sagement attendre qu’ils aient fini !

« Kaori, je… Je sais que t’es blessé mais… J’te confie Catherine, il faut éteindre ce feu en priorité ! »

Et hop, Dae-Hyun grimpa sur les tables qui longeaient les fenêtres pour sauter à l’extérieur. Son état second et le typhon aidant, le Coréen se ramassa assez violemment sur le sol, sentant qu’il s’était même peut-être foulé le poignet en essayant de se rattraper, avant que le vent puissant ne le plaque brusquement contre le mur du bâtiment derrière lui. Dae-Hyun resta quelques secondes immobile, incapable de bouger, essayant de se protéger les yeux du vent et de la pluie pour repérer le seau. Il dut faire de nombreux efforts pour parvenir à se jeter dessus et éviter qu’il ne vole plus loin. Sauf que voilà, il était torse-nu puisque son t-shirt n’avait pas vraiment aimé servir pour éteindre le feu qui avait pris sur la brosse du balai. Résultat, le Coréen sentit sa peau se faire fouetter violemment par endroits, à cause de branches, de cailloux et d’autres débris portés par le vent puissant. Il avait mal et ne cessait de chuter, restant collé au mur du bâtiment avec son seau dans les bras. Il avait envie de pleurer, de se mettre le seau sur la tête et de se planquer dans un coin où il pourrait sagement attendre que tout s’arrête. Oui, il était même prêt à abandonner les deux autres à leur sort…

Mais une petite voix en lui, lui ordonnait de continuer et il arriva finalement au niveau d’une gouttière. Parfait, son seau se remplirait plus vite comme ça ! Il lui fallut attendre quelques minutes pour enfin avoir assez d’eau dans son seau pour pouvoir faire marche arrière. Et il dut vraiment faire attention sur le trajet du retour parce que, là aussi, le vent le faisait tituber et son poignet le faisait souffrir. Il avait renversé au moins un tiers de l’eau dans son seau quand il parvint à le hisser sur les tables de la salle du club de danse, le torse et le visage meurtris. Il plaqua aussitôt le seau sur le côté pour ne pas que le vent le souffle et il se hissa à son tour sur la fenêtre pour revenir dans la pièce, tombant encore une fois à cause d’une bourrasque qui le précipita vers l’avant. Au sol, recroquevillé, Dae-Hyun avait bien envie de ne plus bouger mais…

« K-Kaori… Essaie de mettre ton bras dans l’eau et… Balancez ça sous la porte de la chambre noire, je… Je vais aller chercher d’autre eau si ça ne suffit pas. »

Mais pour l’heure, il voulait juste se reposer deux secondes après avoir affronté de la sorte les éléments.

Catherine accepta directement de s'occuper du seau et je la remerciais intérieurement. J'essayais de ne pas penser à la douleur sur mon bras mais c'était vraiment compliqué, je n'avais clairement jamais autant souffert de toute ma vie, moi qui était habitué à mon petit cocon de confort... Je me concentrais sur l'idée d'éteindre le feu, et je veillais donc que tout se passait bien pour que le seau se remplisse. Elle n'en tenait pas la poignée, au cas où, vu qu'elle était en métal, et je la vis se retourner vers moi pour observer mon bras. C'était pas beau à voir oui, même moi je n'osais pas poser les yeux dessus de peur que ça empire à chaque fois. Puis j'entendis la réflexion de Cath', sans comprendre l'un des mots mais en en devinant le sens. Oui, si on ne faisait rien, mon haut allait faire empirer les choses au niveau de la plaie... mais est-ce qu'on pouvait vraiment faire quelque chose, là tout de suite ? Je jetais un œil à Dae, qui était appuyé à un mur sans que je sache pourquoi, puis revint à Cath'.

- L'un de vous a des connaissances en médecine ? Sinon je pense qu'il vaut mieux ne pas toucher à ça... imagine si vous faites une mauvaise manip' !

Des images gores me vinrent en tête et je grimaçais un peu.
Alors que mon attention se tournait à nouveau vers Dae qui semblait avoir la nausée -il faut dire qu'en allant repousser le liquide il avait du prendre une sacré dose de trucs toxiques dans les poumons !-, j'entendis un bruit violent et je tournais la tête vers notre dessinatrice. Elle venait visiblement de se prendre le chambranle de la fenêtre et je m'entendis pousser un cri de peur sur le coup.

- Catherine !

J'étais en cœur avec Dae et je m'approchais pour venir agripper son haut et la faire reculer, histoire d'éviter qu'elle bascule dehors à cause du vent, mais j'avais utilisé mon bras meurtri comme un imbécile et la douleur se fit bien plus forte. Je serrais les dents en sifflant de souffrance. Cath' n'avait pas basculé, c'était le plus important. On était au premier étage mais être dehors dans un temps pareil était une véritable tentative de suicide...
Parlant d'aller dehors, j'entendis Dae parler et, avant que j'enregistre vraiment ses mots, je le vis... sauter par la fenêtre. J'écarquillais les yeux en hurlant.

- Reviens Dae !

Qu'est-ce qu'il foutait ? Pourquoi il nous laissait là ? Je ne pouvais pas aider Cath, Cath ne pouvait pas m'aider, le feu était en train de s'amplifier et je l'entendais craquer dans la chambre noir... C'était un véritable cauchemar. Je sentis des larmes de panique et de douleur monter, sans compter que j'étais énervé contre moi-même de ne pouvoir rien faire avec ce foutu bras. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de vouloir voir ce qu'était ce liquide ? Pourquoi je n'étais pas juste resté tranquille contre le mur ? Et pourquoi est-ce que j'avais accepté le plan de merde de Dae ? Récupérer de l'eau par la fenêtre par un vent pareil ! Et... est-ce qu'il avait fait ça pour qu'on ouvre la fenêtre et qu'il puisse filer avant qu'on ait le temps de réagir ? Quand même pas, hein ? Il était le seul à peu près en forme, il n'allait pas nous laisser crever ?
Alors que je paniquais, ne voyant absolument rien à faire à part essayer de respirer l'air frais vers la fenêtre pour essayer de calmer mon mal de tête grandissant, j'entendis un bruit. Je vis Dae en train de s'agripper pour remonter dans la salle et, avant de me poser plus de questions, j'attrapais le seau d'eau pour éviter qu'il ne tombe. Dae s'étala au sol à cause d'un coup de vent et je voulu vérifier qu'il allait bien, mais ses paroles me remirent les idées en place. Oui, le feu était la priorité... mais est-ce que mettre mon bras dans l'eau était une bonne idée ? Ca risquait pas de faire un truc du genre choc thermique ?

- T'es sûr pour mon bras ? Enfin, non, bref, je m'en occupe.

J'étais con. La première chose que je faisais en me faisant des petites brûlures était de passer la plaie sous l'eau... pourquoi ça changerait à plus grande échelle. Je déposais le seau au sol et passait mon bras dedans. Ca faisait un bien incroyable, même si la douleur restait là... Il fallait que je me reprenne ! Je n'allais pas garder ce seau pour moi tout seul ! Interrompant ce rare petit moment agréable, je sortais mon bras de l'eau pour récupérer le seau et m'approcher de la porte.
Les émanations toxiques se sentaient presque. Mon mal de crâne revenait en trombe, c'était vraiment violent. Je jetais l'eau au pas de la porte et sentis une vague de chaleur. Ca ne suffirait jamais, si ? C'était pas un feu tout « bête », il était sûrement bien plus vivace à cause des produits toxiques... Je reculais rapidement pour revenir vers la fenêtre et me rendis enfin compte de l'état de Dae. On était tous les trois avec une sale gueule maintenant...

- On éteindra jamais le feu comme ça ! Faut qu'on se barre ! On a ouvert la fenêtre, on risque plus d'appel d'air si on ouvre la porte ! On va étouffer sinon, on va juste crever comme des cons !

Prenant la place de Kaori sur le bord de la fenêtre, Catherine tenta de se placer pour ramasser le plus d'eau possible malgré le vent. Elle avait tout de même beaucoup de difficulté à maintenir le seau et l'eau s'y accumulait à peine. Voyant la blessure du garçon tatoué, elle proposa qu'il enlève au moins son chandail, voire même s'il était possible d'avoir accès à une trousse de soins. Le blessé répondait avec une faible assurance si l'un d'eux avait des connaissances en médecine. Elle ignorait en quoi étudiait Dae, mais elle restait convaincue que mettre un onguent antibrûlure ne devrait pas être sorcier. Néanmoins, il devait au moins retirer son chandail pour mettre la brûlure le plus à l'air possible, même si celui-ci était vicié par les produits chimiques.

— Je crois quand même que tu devrais retire...

« Retirer ton chandail. » Si la phrase se compléta dans sa tête, elle ne sut pas tout de suite pourquoi elle n'avait pas pu le terminer. Tout était complètement blanc, puis noir. Elle sentit le plastique du seau glisser de ses doigts et celui-ci s'envoler au loin.

« Non! Le seau! »

Elle entendit son nom, puis sembla tomber vers l'arrière, comme attirer par le sol, mais elle ne le percuta pas vraiment. Elle entend un cri, puis une douleur épouvantable débuta dans sa tête, à la naissance de ses cheveux sur son front, puis s'étendant lentement dans toute sa tête. Ses yeux fermés se plissèrent sous la douleur et elle émit un léger gémissement. Levant la main droite, elle toucha son front, un liquide poisseux et humide provenait de l'endroit où la douleur était la plus vive. Ouvrant doucement les yeux, mais toujours plissés, elle n'arrivait pas à les faire focaliser sur sa main devant elle. La faible lumière n'aidait pas et ce n'est qu'après quelques secondes que ses yeux s'habituèrent à la luminosité et elle vit le mélange de sang, de sueur et de pluie sur ses doigts. Son coeur ne fit qu'un bond. Allait-elle réellement mourir?

Remarquant enfin qu'elle était dans les bras de Kaori, Catherine rougit énormément et tenta de se redresser rapidement, mais fut prise d'un étourdissement, à la fois à cause du choc et à cause de l'air empoisonné de la pièce. Elle toussa beaucoup, chaque secousse provoquant de nouvelles douleurs à sa tête. C'est à ce moment que Dae revint, avec un seau d'eau, par la fenêtre.

Kaori libéré de son corps, il pouvait mettre son bras dans l'eau comme le proposait Dae. Se tournant dos à eux, encore rouge de la situation et par le mal de tête causé par le manque d'oxygène et vit alors, contre l'armoire, un autre seau. Elle s'en approcha et tenta de voir comment optimiser la quête d'eau pour éteindre le feu. Lancer l'eau sous le pas de la porte pouvait aider à ce que le feu ne l'atteigne plus aussi rapidement, mais comme c'était un feu sur un liquide, il y avait aussi des chances que l'eau repousse le liquide vers d'autres produits dangereux. Elle n'eut pas le temps de le mentionner que déjà Kaori avait jeté l'eau.

— On ne peut pas laisser le feu comme ça. Est-ce bien loin où tu as trouvé l'eau dehors?

Il fallait tenter le coup. Elle leva la main tenant le seau

— On a deux seaux, on peut tenter de faire une chaine entre la place et ici. Une personne qui remplit le seau, une qui fait le transport jusqu'à la fenêtre, l'autre qui prend le seau et le déverse sur le feu.

C'était très risqué et dangereux.

— Si tu fais le transport, tu pourrais mettre ton bras dans l'eau entre une place à l'autre si ça peut aider.

Elle avait mal et était épuisée déjà, ayant l'impression que chacune des actions se résultait par un échec.

— Si le feu est assez bas, faudra également s'assurer que les autres produits inflammables ne soient pas touchés...

Une larme coulait lentement sur sa joue.

Dae-Hyun avait un peu l’esprit embrumé à cause des vapeurs toxiques qui continuaient à se répandre dans la pièce malgré la fenêtre qui était à présent grande ouverte, mais il entendit vaguement les mots de Kaori. Il préféra ne pas répondre, trop occupé à se concentrer sur son équilibre pour les rejoindre. C’était absolument hors de question qu’il touche au bras de Kaori ! Certes, il voulait l’aider, mais de un, c’était maxi crado, et de deux… L’étudiant avait raison, ils risquaient de juste empirer les choses. Les secours n’allaient sans doute plus tarder et il valait mieux que ce soit un professionnel qui s’occupe de cette lourde tâche de soigner le tatoué !

Et, de toute façon, ils n’eurent pas vraiment le loisir de discuter plus en détails de tout ça puisque c’était au tour de Catherine de souffrir de ce typhon, une forte bourrasque l’ayant précipitée contre le chambranle de la fenêtre. Les deux garçons réagirent en rythme, mais ce fut Kaori, le plus proche, qui put s’occuper de la demoiselle en l’attirant contre lui. Dae-Hyun ne savait plus du tout où donner de la tête : s’occuper des deux autres blessés qui étaient plus ou moins sous sa responsabilité ou… essayer d’éteindre ce feu ? Non, vraiment, il n’y avait pas à hésiter, le feu était leur principale priorité ! De toute façon, le Coréen n’y connaissait rien en médecine, alors à part paniquer en fixant les blessures de ses camarades, ce qui n’allait certainement pas les aider, il ne servirait à rien. Il préféra donc sauter par la fenêtre pour récupérer le seau qu’avait lâché Catherine pour essayer d’aller le remplir, malgré les cris de Kaori.

Le chemin fut très compliqué et affreux pour Dae-Hyun qui était sorti torse-nu, mais il parvint quand même, après quelques minutes, à revenir avec un seau rempli aux deux-tiers. S’étalant lourdement sur le sol à cause d’une bourrasque après avoir escaladé le mur, le Coréen donna ses nouvelles directives. C’était dingue comme il avait l’impression de devoir tout gérer alors qu’il ne gérait justement pas du tout la situation ! Kaori écouta alors ses consignes en plongeant son bras dans l’eau avant d’aller jeter celle-ci sous la porte de la chambre noire. Avec un peu de chance, ça ferait reculer un peu le feu… Et à peine l’étudiant eut-il mené sa mission à bien qu’il revint vers ses deux camarades en leur proposant de… partir. Sérieux ? Dae-Hyun se redressa et essaya de se mettre assis alors qu’il fronçait les sourcils, son regard émeraude planté sur Kaori.

« Catherine a raison, on peut pas laisser le feu comme ça ! S’il continue de grandir et qu’il provoque une explosion ou qu’il touche d’autres salles avec d’autres gens… T’as qu’à te barrer si tu te sens pas capable de gérer ça Kaori, mais je me suis pas donné tout ce mal pour baisser les bras maintenant perso. »

Dae-Hyun n’était vraiment pas quelqu’un de courageux habituellement, mais là, Kaori lui avait sans doute renvoyé l’image de lâche qu’il était habituellement avec sa proposition de fuite, et ça lui avait comme donné une grosse claque. Hors de question d’abandonner ! Pas après avoir bravé le typhon en étant à moitié à poil !

« C’était pas loin mais… On va pas sortir à deux dehors, c’est beaucoup trop dangereux. »

Et puis Dae-Hyun ne voulait pas non plus se retrouver à devoir gérer plus de responsabilités si jamais Kaori l’accompagnait à l’extérieur.

« Je sais où se trouve l’eau alors… Je vais y retourner. Kaori, tu pourras attendre ici, à la fenêtre et… Catherine, je compte sur toi pour faire la navette entre la fenêtre et la porte. Vous êtes tous d’accord avec ce plan ? »

De toute façon, le Coréen ne leur laissa pas vraiment le choix. Il se leva une nouvelle fois, chancelant à cause des vapeurs toujours présentes et des nombreuses douleurs qui assaillaient tout son corps. Il se hissa sur les tables avec les ordinateurs pour se laisser tomber avec bien plus de précaution sur le sol, de l’autre côté du mur. Il tendit les bras pour récupérer le premier seau, et il repartit, presque en rampant, pour récupérer l’eau à la gouttière qui était à deux pas d’ici. Encore une fois, les éléments ne furent pas des plus cléments avec lui, son corps se retrouvant de plus en plus meurtri au fil des secondes. Dae-Hyun saignait à plusieurs endroits sur son corps, il avait sans doute une petite entorse à son poignet, et il était sujet à d’assez violents maux de ventre et de tête. Le Coréen fit deux allers-retours avant de capituler, remontant se mettre à l’abri dans la salle. Il s’était pris une branche en plein visage, ce qui avait fait exploser un peu sa lèvre inférieure, en plus de l’avoir touché près d’un de ses yeux. Nul doute qu’il allait récolter un bel œil au beurre noir !

« J’en peux plus… Dites-moi que c’est suffisant comme ça… »

Dae-Hyun s’était adossé contre le pied d’une table alignée devant les fenêtres. Il n’avait plus de forces et il se sentait vraiment mal… Pourvu que les secours ne tardent plus à venir les sauver, sinon ce feu finirait par avoir raison d’eux…

Cath semblait vraiment souffrir de sa blessure et je la gardais contre moi pour éviter qu'elle ne tombe. Je cru même pendant un instant qu'elle était inconsciente, mais elle finit par se redresser et je soupirai de soulagement. Si Dae s'était barré et qu'elle s'était évanouie, j'aurais vraiment paniqué. Déjà que je n'avais pu la soutenir qu'avec mon bras droit, je n'aurais jamais été capable de la tirer jusqu'en sécurité. Je crois que même en me forçant, j'étais vraiment complètement incapable d'utiliser mon bras. C'était beaucoup trop douloureux même si la menace du feu me permettait de ne pas trop y penser.
Dae revint à ce moment là, et je m'occupais de jeter l'eau sous la porte pour stopper un peu la progression du feu avant de proposer de partir. La panique me reprenait alors que je voyais à quel point éteindre les flammes allait être compliqué, mais la réponse de Dae me coupa dans mon élan. Je me figeais tandis que Dae m'infligeait comme une claque mentale pour me remettre les idées en place... oui, on était pas seuls dans cet endroit, d'autres risquaient de mourir ou d'être blessés si on n'éteignait pas ce feu. Comment j'avais pu y l'oublier ? J'étais égoïste à ce point ?
Je me sentais mal après m'être fait reprendre ainsi et je n'osais plus regarder l'un de mes deux compagnons dans les yeux. Pire qu'un enfant qui avait fait une bêtise. La douleur de mon bras me fit siffler de douleur à nouveau et je fini par revenir vers Dae et Cath. Il fallait que je m'occupe, pas que je reste à attendre, sinon la douleur me semblait encore pire. Et puis Cath n'était pas en meilleur état que moi maintenant, la blessure sur son front n'était pas belle à voir...

J'entendis les deux parler, proposer de faire une chaîne tout en proposant que je sois celui qui menait les seau de la fenêtre à la porte pour que je puisse plonger mon bras dans l'eau fraîche à chaque fois. Ca me semblait être une bonne idée mais je n'osais même plus parler maintenant, de peur de dire une connerie. Je hochais donc simplement la tête pour signifier que j'étais d'accord et osait jeter un coup d'oeil vers mon bras brûlé. C'était ignoble à voir et je détournais vite le regard. Je voulais juste que les secours arrivent. J'avais envie de partir en courant mais Dae avait raison, partir comme ça était égoïste et sans doute très lâche... mais en même temps, j'avais besoin de soin, c'était urgent, et faire tout ça risquait juste de me blesser encore plus. Sans compter les émanations toxiques qui commençaient à me faire avoir un sérieux mal de tête.
Dae se dirigea vers la fenêtre et je le suivi en toussant un peu à cause des vapeurs, puis j'attendis qu'il remplisse le sceau. Je le suivi du regard cette fois, en en profitant pour respirer l'air frais de l'extérieur. J'avais peur qu'il se prenne un truc dans la tronche, vraiment. Rien que les petits branchages et autres cailloux semblaient déjà bien l'abimer mais il risquait à tout moment qu'un truc plus massif lui arrive dessus. L'idée d'être tous les trois sévèrement blessés m'angoissait.
Il fit deux aller-retour et je pris soin de bien faire mon job, clairement le plus simple des trois : mener le seau rempli jusqu'à Catherine pour qu'elle puisse le vider sur le feu et essaie de l'éteindre ou, du moins, le calmer assez pour que ce ne soit plus un problème. Je revenais avec le seau vide près de la fenêtre pour la seconde fois quand j'entendis Dae dire qu'il était à bout. On était tous à bout oui... on était tous blessés, tous à bouts de force...

Quand est-ce que les secours allaient enfin arriver ?

J'avais la tête qui tournait à force de respirer les vapeurs toxiques et je déposai le seau au sol, avant de m'approcher d'un mur pour m'asseoir aussi... jusqu'à ce que je sente ma vision se troubler soudainement et que mes jambes cessent de me porter. Sans que je comprenne quoi que ce soit, je me retrouvais soudainement par terre, après être tombé lourdement... en plein sur mon bras gauche. La douleur fulgurante qui s’ensuivit me fit pousser un nouveau cri de douleur tandis que je me recroquevillait autour de mon bras.
J'avais les larmes aux yeux, mal au crâne, mal à mon bras, le feu menaçait de nous tuer tous les trois... pourquoi je n'étais pas resté couché ce matin ?

- J'en ai marre... murmurais-je à peine.

Dae prit le second seau et sortit après avoir donné quelques explications. Attendant avec Kaori, Catherine jetait des regards à l'extérieur. Ses cheveux étaient défaits, le sang formait une croute à la base de ses cheveux et l'épuisement se mêlait au mal de tête et de coeur. Lorsqu'elle vit enfin Dae revenir, elle tendit elle-même le bras pour prendre le seau, voulant que Kaori repose son bras. Avec un grand soupir, elle se tourna vers la porte de la chambre noire.

Elle s'approcha de la porte. Déjà, elle sentait la chaleur au travers de celle-ci. Elle vint pour tourner la poignée, mais à peine elle l'avait effleuré qu'elle retira vivement sa main. Le métal était brûlant. Toussant un peu plus profondément, Cathrine tira sur la manche de sa veste pour couvrir sa main et sans réussir à prendre une grande respiration pour s'encourager, elle ouvrit la porte. Elle sentait déjà le feu sous sa main.

Le feu éclairait suffisamment l'intérieur de la pièce pour qu'elle voie autour. Une teinte bleutée confirmait la nature chimique du feu. La fumée sortait assez rapidement de la pièce, pouvant trouver son chemin sans souci vers la fenêtre. Le feu lichait les pattes des bancs et tables en métaux sans pouvoir les bruler, mais commençait à noircir le siège en bois des bancs. Il fallait trouver une façon de verser l'eau pour coincer le feu à l'opposé des étagères où d'autres produits devaient se trouver. L'eau déjà versée avait repoussé déjà vers le fond et en entrant dans la pièce, prise d'un vertige, Catherine remarqua alors le lavabo. Ils étaient sauvés!

Versant en fin de saut de manière à ce que le liquide enflammé se dirige vers un coin de la pièce, idéalement opposé aux étagères, Catherine se rua sur le lavabo, manquant de tombée. Plaçant le seau sous le robinet, elle ouvrit celui-ci, mais rien ne sortait. Toussant de plus belle, hoquetant, l'artiste remarqua avec horreur que le lavabo était inutilisable. Quelle mauvaise blague se jouait d'eux? Comment est-ce que la coupure électrique pouvait couper l'eau? Qu'il n'y ait pas d'eau chaude, elle pouvait comprendre, mais pas d'eau du tout?

Sortant les yeux semi-fermés, se cognant contre le cadre de porte, elle arriva à la fenêtre essoufflée, reprenant sa respiration avec beaucoup de peine. Des hauts le coeur ne cessait de la prendre. Dae venait d'arriver avec le deuxième saut que Kaori avait à côté de lui.

— L'eau... n'a pas... dans lavabo...

Sa phrase n'avait aucun sens, mais elle n'arrive plus à formuler correctement. Prenant une respiration fraiche, le visage à nouveau mouillé par la pluie extérieure pouvait peut-être aider contre la chaleur épouvantable, elle prit le second seau et se dirigea à nouveau vers la chambre noire, manquant de renverser le seau en tombant sur un genou. L'odeur était épouvantable, la chaleur aussi et la fumée piquait les yeux empêchant de bien voir.

Elle jeta l'eau pratiquement à l'aveuglette et alors qu'elle se pencha dans le mouvement, son corps n'en peut plus et elle vomit tout ce qu'elle avait mangé dans la journée. Est-ce que cela était tombé sur le feu? Possiblement. Est-ce que ça l'éteindrait? Aucune n’idée, mais c'est en chancelant qu'elle se traina hors de la pièce avant de s'effondrer au sol.

Enfin, les secours arrivent ! Pour tous les trois, ce moment est flou. Vous aviez réussi à contenir le feu, mais incapables de mener votre action jusqu’au bout, celui-ci est finalement reparti. Vous vous souvenez du bruit quand on a enfoncé la porte, quelqu’un criant « Y'en a trois » et « Au feu ! », puis d’avoir été soulevés du sol et transportés jusque dans le hall du bâtiment, rapidement réquisitionné comme infirmerie, le temps d’évacuer les gens au fur et à mesure. Vous avez tous les trois été mis sous oxygène pour aider votre corps à retrouver son souffle. Les plaies de Dae-Hyun et de Catherine ont été désinfectées, recousues si nécessaires. Les premiers soins ont été apportés au bras de Kaori, c’est une brûlure au second degré. Vous avez ensuite été transférés à l’hôpital pour divers examens afin de vérifier votre état général.

**********

Pour cette dernière étape, vous n’aurez plus qu’à conclure ! Les secours sont arrivés pour vous aider, et le typhon est actuellement en train de se calmer. Le courant est toujours coupé dans toute la ville, mais la situation revient doucement à la normale. Il est actuellement 20h00, quatre heures ont passé depuis le début de l’évent.

Nous vous faisons confiance pour gérer les blessures de vos personnages, alors essayez de rester aussi cohérents que possible ! Si votre personnage à une jambe cassée, il ne pourra pas aller gambader dans les champs une semaine après le typhon !

Cette étape se déroulera du 5 au 19 septembre, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum. Concrètement, il s’agit ici de poster votre message de clôture, donc essayez de jouer le jeu même si l’évent est terminé ! Si vous le souhaitez, vous pourrez poster plus d’un message pour clore votre évent, mais sachez que tous les sujets seront verrouillés dès le 19 septembre à 20h00, afin que l’évent ne perdure pas trop dans le temps et que tout le monde puisse passer à autre chose. Après, rien ne vous empêchera d’ouvrir un autre sujet pour vous, par exemple à l’hôpital ou ailleurs, afin de poursuivre l’aventure de votre personnage après le typhon ! Si vous avez des questions, nous restons bien évidemment à votre disposition dans les groupes créés sur Discord ! On espère que cet évent vous aura plu autant qu’à nous, et que vous vous serez bien amusés !

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Catherine & Kaori & Dae-Hyun [Évent n°4 : Le typhon]

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