La chaleur de l'été avait quelque chose d'étouffant. Donner cours par ce temps était des plus désagréables, difficile de rester concentré, autant pour toi que les étudiants ! D'autant que tu avais toujours le bras en écharpe... les mois étaient passés, les hématomes s'étaient résorbés et les plaies avaient cicatrisé. Tes côtes ne te faisaient presque plus mal. En revanche, il avait bel et bien fallu opéré ton bras pour suturer le tendon. Tu avais pu reprendre le travail, mais ton bras devait encore être immobilisé le temps de la rééducation... En bref, tu avais repris figure humaine et le plus gros des séquelles n'était plus visible, mais tu étais encore un peu ralenti. Alors la chaleur par dessus tout ça, c'était pas terrible !

Le moral n'était donc ni bon ni mauvais. Tu avais un peu l'impression de naviguer entre deux mondes, ou plutôt de errer, comme si tu flottais. Certaines choses s'amélioraient, d'autres restaient dans l'ombre. Et surtout tellement de questions. Les choses s'étaient terriblement tendu avec Amelia après tout ça. Tu savais toujours pas ce que Finn allait pouvoir te demander en échange. Mais tu n'avais plus reçu de visite de ton ancien gang. Et ton bras devrait se remettre... Match nul donc.

Mais quand même, histoire de faire pencher la balance, tes collègues t'avaient réservé une surprise... toute pourrie. Tu avais encore dû être absent une semaine pour ton opération... Clairement, tu avais commencé cette année en étant le boulet du service. Tu avais raté la rentrée d'un mois... puis un mois plus tard une nouvelle semaine d'absence... en plus tu étais ralenti par ton bras... autant dire que tes collègues n'étaient pas franchement ravis ! Et apparemment, ils tenaient à te le faire savoir. L'année dernière, tu avais hérité de l'organisation d'une des soirée festive de l'académie, ce serait sans doute encore le cas cette année. Mais pour le moment, on te refilait l'organisation des conseils de classe. Youhou. C'était d'autant plus galère qu'avec tes absences, il te fallait courir un peu après les informations... Quels étudiants étaient à surveiller ? Qu'est-ce qui avait été mis en place par quel membre de l'équipe ? Qui gérait quoi ? etc etc. Tu avais hérité de cette étrange tâche qui visait à tout centraliser dans l'équipe, le tout avec trois mois de retard. Et déjà les premières deadlines en vue puisque les vacances d'août arrivaient, et avec elles, le premier conseil de classe de l'année scolaire donc. Un vrai bonheur !

Tu te retrouvais donc à faire des heures sup pour être sûr d'être prêt. Le côté administratif du boulot t'avait toujours emmerdé. Et alors maintenant que tu te sentais les deux pieds dans le vide, à regarder dans le gouffre en te demandant s'il ne valait pas mieux retourner à ton ancienne vie, parce que finalement t'avais pas l'air doué à grand chose d'autre, c'était presque encore pire ! D'un autre côté, certes, c'était franchement mesquin de la part de tes collègues, mais tu n'avais pas envie d'être le boulet de service. Comme un défi, tu voulais leur montrer que tu étais parfaitement capable de t'en sortir. Il n'empêche que c'était quand même terriblement déprimant !

Malgré tout, il y avait quelque chose d'agréable à rester là tard le soir... déjà au moins, ça te coupait la tentation d'aller chercher les problèmes comme tu pouvais le faire à l'époque de ton arrivée...Le calme avait rempli la pièce. Tu avais salué tes collègues au fur et à mesure de leur départ, échangeant quelques mots amicaux le temps de récupérer les informations nécessaires. On avait enfin pu ouvrir les fenêtres pour faire entrer la fraîcheur du soir. C'était presque agréable d'être là...

Vers 21h, tu lèves ton nez de tes dossiers, frottes tes yeux fatigués avant de t'étirer. Tu as encore pas mal de lecture qui t'attend, mais la concentration s'amenuise. Et puis les vagues de doute et d'amertume comme souvent ces derniers mois... Il est temps pour un café ! Tu te lèves, va vers la machine et te sers une tasse. Alors que tu reviens vers ton bureau, tu réalises que tu n'es pas le seul encore ici !

"Bonsoir Yamamoto-san, je pensais qu'il ne resterait plus que moi à une heure pareille. Vous êtes punie vous aussi pour travailler aussi tard ?"

Ah! Les chaleurs estivales! Rien de pire pour enlever la concentration, autant pour travailler que pour les étudiants qui n'arrivaient plus à rester concentré pendant les cours. Elle pouvait difficilement leur en vouloir et si elle ne pouvait percevoir qu'ils n'étaient plus concentrés en classe par sa vision, le temps de réponse lorsqu'elle leur posait une question était assez éloquente sur leur concentration. Sinon, côté travail, Ayame réussissait à s'en sortir pas trop mal. Elle prenait peut-être un peu plus de temps que d'autres pour la correction, due à sa vision, mais c'était pour s'assurer que tout était bien fait correctement. Déterminée à réussir comme les autres professeurs, elle mettait les bouchées doubles pour y arriver. D'autant plus que se plonger dans le travail lui permettait de cesser de réfléchir à sa possible relation avec Clifford. Elle ne savait plus du tout ce qu'il en était. Plus il lui demandait de lui faire confiance, plus elle sentait que sa bulle de protection s'effondrait en le regardant. Pourquoi aussi fallait-il qu'il s'approche toujours le visage autant?

Rougissante, elle secouait la tête pour chasser ses pensées et continua sa lecture. Elle ne devait pas se laisser déconcentrer ainsi. Elle n'était quand même pas une jeune étudiante à présent. Combien elle savait ce que ça en coûtait d'être dans une relation! Non, il fallait qu'elle se durcisse et pour cela, se plonger dans le travail était la meilleure chose possible. D'autant plus qu'il y avait le club de littérature à s'occuper. Cette année, ils semblaient d'ailleurs motivés à mieux garnir leur bibliothèque du club, permettant plus facilement de lire sur place sans devoir faire constamment des aller-retour à la bibliothèque de l'école. Cela aussi permettait de faire découvrir certaines romanes à d'autres, avec un principe de coup de coeur mis en avant. L'idée était très bonne et Ayame avait salué l'initiative. Cependant, elle devait passer en revue chacun des livres proposés afin de s'assurer de leur pertinence, car il y avait autant des lycéens que des universitaires dans ce club. En plus, elle devait voir à ce qu'ils étaient trouvables facilement sur le marché et à bon prix. Le président lui avait remis une pile de résumés de livre et de photocopies de certaines pages afin qu'elle ait une bonne idée....

Les photocopies. Il n'y a rien de pire que de lire un texte en petit caractère que d'avoir ce même texte passé dans une photocopieuse de mauvaise qualité, en trop foncé, les lettres ne deviennent qu'un amoncellement de taches noires dont il faut deviner le sens. La concentration étant difficile par la chaleur, avec les professeurs discutant dans la salle, ça devenait de plus en plus difficile de parvenir à lire correctement. Elle avait tronqué ses verres de contact pour ses lunettes, fatigant moins ses yeux, et profiter de la fin de journée pour continuer sa pénible lecture. Une lumière du jour s'amenuisant, elle avait allumé sa lampe de bureau, donnant un éclairage plus satisfaisant, mais n'aidant pas du tout à distancer l'encre pour mieux lire. Soupirant, elle prenait son mal en patience. Peu à peu, les autres professeurs quittaient en la saluant. Pour eux, ça aurait été un jeu d'enfant de tout finir la lecture de ses textes, mais pour elle, elle en avait pour quelques heures encore. Fort heureusement, certains textes étaient assez intéressants.

Elle n'avait donc pas réaliser que le temps avait passé autant que ça lorsqu'elle fut surprise par la voix de son collègue Onizuka. Tournant la tête de son côté, elle reconnaissait la tête couverte de cheveux blancs. Son bras était toujours dans son écharpe, il n'avait donc pas encore tout à fait guéri, mais il semblait faire de son mieux au travail.

— Oh! Bonsoir Onizuka-san. J'avoue ne pas avoir porté attention à l'heure...

Jetant un oeil au cadran lumineux sur son bureau, il avait des chiffres surdimensionnés. Penchant la tête, elle ne s'attendait pas à ce qui soit si tard!

— Je me punie toute seule, il semblerait!

S'étirant les deux bras au-dessus de la tête, elle entend un léger craquement dans son dos. Il faudrait décidément qu'elle fasse attention à sa posture.

— Et vous, qui vous a puni pour rester si tard?

Elle lui fit un léger sourire. Elle le savait bien occupé et avec les absences qu'il avait dû avoir suite à son accident, le travail avait dû se cumuler.

Sans doute une excuse pour ne pas retourner d'office à ton travail, à croire que Yamamoto était toujours là quand tu cherchais à éviter de te mettre réellement au travail ! En même temps, tu as réellement besoin d'une pause, les lignes commencent à se mélanger de partout. Une pause et un café. Et quelques mots sympas avec une collègue. Enfin collègue... justement, comme vous n'êtes pas collègues directs, ça enlève sans doute une pression. Et puis tu es quand même content de la revoir depuis cette visite de l'université. Tu te demandes si tout s'est bien passé pour elle... Du coup, tu t'assois tranquillement sur un bureau à côté d'elle pour faire la conversation en souriant.

"Ha ça fait ça des fois quand on est trop concentré ! Méfiez vous ils finissent par fermer les portes à clé passée une certaine heure, c'est un coup à passer la nuit ici si vous ne connaissez pas la sortie..."

Bon c'était en général vers 22h30, et la plupart du temps les gardiens faisaient le tour avant, pour justement être sûr que tout le monde était parti. Alors les chances qu'elle passe la nuit là étaient minces, mais quand même, ça pouvait arriver... Et ce n'était pas forcément la chose la plus agréable du monde ! En tout cas c'était pas confortable comme nuit. Et les collègues vous regardaient bizarrement au matin.

"Arf, les collègues m'ont confié l'organisation des conseils de classe. Il semblerait que les absents aient toujours tort, et comme je n'étais pas là au moment où ça a été décidé pour dire "pas moi", j'ai donc été déclaré comme l'Élu. J'ai de la chance n'est-ce pas ?"

Tu ris un peu jaune. C'est quand même un sale coup ça... Mais bon, c'est pas en râlant et en pestant que la situation va s'arranger. Alors tu prends sur toi et tu fais du mieux possible. Après tout, t'as quand même pas survécu à tout ça pour lâcher l'éponge devant une bande de gratte-papiers désireux d'en gratter moins justement. Ça passera ça aussi. Et puis si ça passe pas... et bien tu pourras toujours fuir là aussi. C'est un exercice que tu maîtrises plutôt bien après tout... Enfin en entendant, tu fais du mieux que tu peux, même si clairement, balancer la table de réunion t'aurais bien fait plaisir !

"Vous voulez boire quelque chose ? Il reste du café, il a presque du goût même ! On a de la chance... mais sinon il y a du thé si vous préférez, sans doute moins risqué..."

Tu regardes un peu son bureau, qu'est-ce qui peut bien la retenir si tard ? Certes elle a pas vu l'heure, mais quand même, la plupart des gens ne travaillent pas si tard...

"Et vous, sur quoi vous travaillez pour rester si tard ? D'ailleurs, comment s'est passé votre début d'année ? Avec tout ça je n'ai pas eu l'occasion de vous recroiser. Ça se passe comme vous voulez ?"

Tu es bien placé pour savoir que les débuts, c'est parfois compliqué... Surtout quand on est pas tout à fait dans la case... Après, tu espères franchement que tout s'est bien passé pour elle ! Après tout, tu l'avais trouvé plutôt sympathique du peu que tu avais pu la voir...

Ayame prenait le temps de pause bien volontiers. Après avoir lu autant, penché sur ses feuilles, son dos s'était un peu figé et l'étirement lui fit un grand bien. Alors qu'Onizuka s'installait tranquille sur le bureau à côté, elle tourna la chaise pour être plus face à lui. Ça faisait un bon moment qu'elle avait pris ses habitudes dans l'université, et avec le travail, n'avait pas eu la chance de vraiment reparler à ce collègue qui l'avait si bien aidé lors de son arrivée pour se repérer. Lui-même devait être bien occupé pour être encore si tard à l'académie.

— Eh bien! Je risque d'avoir une bonne histoire à raconter aux policiers qui viendront, car je vais surement réussir à déclencher l'alarme toute seule!

Elle eut un léger rire. Elle n'était pas du genre à trop se stresser avec ce genre de situation, ayant d'autres sujets plus stressants dans sa vie, mais elle ne voulait pas non plus se retrouver en mauvaise posture. Qui sait, se mettre une petite alarme au besoin passé une certaine heure ne serait pas de trop? Il lui raconta à son tour la raison de sa présence si tardive. Ainsi, il avait hérité de certaines tâches qui visiblement en étant désigné volontaire. Hochant la tête par sympathie, Ayame ne pouvait que comprendre la situation, ce qui était une pratique fort commune dans plusieurs domaines.

— C'est à se demander comment une personne désignée volontaire va parvenir à faire un bon travail aussi... Enfin, si jamais on vous pose des questions à propos des conseils de classe, vous pourrez toujours leur dire quelque chose comme : ah? vous ne savez pas? Avoir été en charge, vous l'auriez su!

Elle lui fit un sourire complice. Certes, ce n'était pas la réponse la plus polie à faire, mais parfois, jouer sur la situation peut aider à faire passer le message. Son offre de boire quelque chose étira davantage le sourire sur les lèvres de l'albinos.

— Volontier, ça devrait m'aider à rester éveiller. Au pire, avec du sucre et de la crème, ça finit toujours par passer côté goût.

Elle se leva pour l'accompagner vers la machine à café lorsqu'il lui demanda ce sur quoi elle travaillait. Avec un drôle de sourire, elle lui tendit les feuilles noircies ayant visiblement eu une mauvaise aventure avec une photocopieuse de piètre qualité.

— Le club de littérature a eu la merveilleuse idée de m'envoyer des extraits de livres pour augmenter leur collection... Je crois que je vais proposer l'achat d'une photocopieuse digne de ce nom...

Certes, c'était lisible, mais même avec une bonne vision et un bon éclairage, ça pouvait vite devenir lassant à la longue, et il y avait vraiment plusieurs pages d'extraits provenant d'une trentaine de livres. Cumulé avec les corrections de travaux, il y avait de quoi développer une fatigue oculaire. Enlevant ses lunettes, Ayame se frotta l'arrête du nez où elles reposaient avant de replacer sa monture.

— Mais oui, le début d'année s'est bien passé. J'ai pris la peine d'expliquer ma condition à mes étudiants au premier cours, donc les premières journées ont surtout été des bombardements de questions sur les albinos, mais je m'y en attendais. Cela a dû être un peu pareil pour vous à votre retour, votre corps se remet de l'accident?

Sa tête avait penché légèrement, un peu inquiète de la santé du professeur. Ils n'étaient pas particulièrement proches, mais elle n'aimait pas apprendre que des gens avaient souffert. Peut-être parce qu'elle-même avait souffert aussi d'une certaine façon, elle avait développé de l'empathie pour ceux qui étaient gentils avec elle. Puis, comme ses collègues, elle avait eu la version de l'accident à son sujet.

— J'espère que le professeur remplaçant n'a pas trop dévié de votre programme scolaire?

Ayant été professeure remplaçante avant d'avoir eu son poste à l'académie, elle savait que certains avaient des programmes bien précis à suivre. Elle-même avait fait son plan de l'année et si elle avait sa logique dans son plan, Ayame ne restait pas convaincu d'arriver à l'expliquer à un remplaçant. Après, en début d'année, c'était plus facile de réaligner pour la suite, avoir été vers la fin de l'année scolaire ou même en plein milieu, cela aurait peut-être été différent.

"Vous me raconterez alors si vous faîtes venir la police à vous toute seule ! Ça s'annonce drôle comme histoire !"

Tu serais prêt à parier que c'est déjà arrivé de toute façon. Impossible que quelqu'un ne soit pas resté tard à un club ou un entraînement et ait oublié l'alarme en passant. Ça te paraîtrait même plutôt ordinaire comme situation... Mais dans le cas d'Ayame, ça pouvait prendre une tournure encore plus incongrue, ce qui ne manquerait pas d'être amusant...

Quand elle te propose une répartie en cas d'échec de ta part, tu souris, un peu triste. Si seulement c'était si simple !

"C'est une possibilité oui. Mais venant de moi, je ne pense pas que ça passe !"

Disons que tu avais grillé tous tes jokers, et que tu n'étais pas très bien vu dans l'équipe. Si bien que tu savais parfaitement que si tu commettais la moindre erreur, même si tu n'étais pas en tort vues les circonstances, ça te retomberait quand même sur le dos. Et comme tu as un crétin beaucoup trop fier, tu refuses de leur laisser ce plaisir ! Bien pour ça que tu es là malgré l'heure. Hors de question d'échouer. Merde. Que ces branques s'en bouffent les doigts d'avoir voulu te coincer tiens ! Ça commençait à ben faire les gens plus malins là... Ça n'empêche pas l'amertume. Mais bon, Ayame ne t'a rien fait, alors tu n'as pas envie de lui faire tomber dessus. Après tout, elle bosse tard aussi, alors vous êtes sans doute dans la même galère d'une certaine façon.

Direction la machine à café donc. Tu vides le reste de la cafetière dans deux tasses, lui tends la sienne, attendant qu'elle l'ait vraiment saisi avant de lâcher. Tu cherches un peu sur la table.

"Le sucre est là, mais je crois que pour la crème il faudra pas trop rêver..."

Sans doute qu'il n'y avait pas assez de gens pour en prendre pour qu'on décide d'investir là dessus. En attendant, même si c'est pas le meilleur café de la terre, ça fait quand même du bien d'avaler quelque chose de chaud ! Tu prends les feuilles qu'elle te tend et regarde à ton tour. Tu en reposes ta tasse. Même toi qui a de bons yeux tu serais bien en peine de te fader tout ça !

"Ha oui effectivement... on dirait qu'une cartouche a carrément eu une hémorragie d'encre là dessus. Va vraiment falloir changer de matos !"

Tu l'écoutes te parler de sa rentrée. Toi tu trouves que les gens sont beaucoup trop curieux de toute façon. À sa place, tu les enverrais chier... mais tu n'y es pas. Alors tu hoches simplement la tête en supposant qu'elle sait très bien ce qui est le mieux pour elle.

"Intéressant comme stratégie ! Mais c'est pas bête. Au moins comme ça vous êtes débarrassée des questions déplacées j'imagine."

Ha oui, "l'accident". T'étais pas un grand fan du mensonge, mais on avait pas toujours le choix dans la vie... Tu hausses les épaules, nonchalamment.

"Bah, un accident c'est beaucoup moins original alors on arrive bien plus vite au bout des questions ! Enfin, j'imagine que je donnerais cours en primaire, il y en aurait sans doute eu beaucoup plus, mais rendu au lycée... pas vraiment. J'ai raté la rentrée d'un mois, et j'ai encore dû m'absenter deux semaines fin mai pour me faire opérer du bras. Il faut encore que je fasse attention mais tout semble fonctionner pour le mieux !"

Faire attention = ne pas aller chercher la baston avec le premier crétin qui passe. Et ne pas reprendre le sport comme un bourrin. Ce qui n'était pas vraiment évident vu que tu n'en avais pas encore complètement terminé avec tout ça et que tu gardais donc en tête qu'il te fallait un corps en état de se battre le plus vite possible... donc consigne que tu ne suis qu'à moitié, et c'est pas malin. Mais en attendant, tu souris, avec l'air assuré de celui pour qui tout va bien.

"Comme on était en début d'année ça allait encore. J'ai pu reprendre là où la personne s'était arrêtée."

Bon t'allais pas lui dire que tu avais prévu "l'accident" et que t'avais préparé ton taf en conséquence. Comme quoi, t'avais pas tout merdé non plus ! et encore heureux, parce qu'il avait quand même fallu réajuster des trucs avec tout ça...

Tu reprends les feuilles sur lesquelles elle travaille.

"Vous voulez que je vous en lise des bouts ?"

T'es peut-être pas le meilleur lecteur du monde mais bon, si ça peut lui éviter de s'exploser les rétines... C'est quand même bête de galérer à ce point-là à lire des trucs...

"Puis au pire comme ça on sera deux à faire sonner l'alarme, ça sera beaucoup plus drôle !"

Ça n'aidera sans doute pas à redorer ton image. Mais entre te faire taper sur les doigts demain, et rire un bon coup dans une aventure stupide ce soir, tu as choisi ton camp depuis bien longtemps !

— Effectivement, je vais me faire un plaisir de vous raconter cette aventure!

Ils se dirigeaient à présent vers la machine à café, Ayame synchronisant ses pas sur ceux de Kenji. Après, elle savait la distance entre son bureau et la machine depuis un bon moment déjà, donc ce n'était pas trop difficile de s'y rendre maintenant. Elle l'entendit verser les deux tasses et appréciait qu'il attende qu'elle Lait bien saisit avant de lâcher.

— Merci.

Elle lui fit un sourire alors qu'elle s'approchait de la table. Pas de crème, même pas de lait. Elle fit une légère moue avant de se saisir de deux sachets de sucre. Elle n'en mettait qu'un normalement, mais vu l'absence de lait ou de crème pour couper l'amertume du café, autant mettre plus de sucre. En plus il ne s'agissait pas du meilleur café sur place. Ayame préférait mille fois payer pour celui à la cafétéria, mais elle doutait qu'il y eût encore quelqu'un présent à cette heure-là.

— Tant pis, au moins, le sucre devrait aider...

Puis elle lui tendit ses feuilles dont elle avait le « plaisir » de lire depuis la fin des classes.

— C'est la première chose à laquelle j'ai pensé en voyant ça! Je n'ai pas voulu le mentionner au président du club, il avait déjà l'air de se sentir mal de me remettre autant de feuilles.

Parlant de sa rentrée, elle expliqua comment elle avait mis les bases dès le début avec ses étudiants.

— C'est un mal nécessaire. Je sais sinon qu'ils vont passer l'année à se poser des questions dans mon dos. Quoiqu'ils le font peut-être encore, j'ai même passé dans le journal de l'école le mois dernier!

Bon, les potins de Miss Gossip n'étaient peut-être pas officiels comme journal, mais Ayame trouvait amusant de lire cela, d'autant plus qu'elle ne s'attendait pas du tout d'en faire partie. Elle se demandait si Jillian le lisait aussi, puisqu'ils faisaient partie de la même rumeur d'être des vampires.

Ayame hocha simplement la tête tout en mélangeant son café à l'aide d'un bâton pour faire dilué le sucre.

— Au moins, ça n'a pas été trop difficile de reprendre. J'avoue que ça doit quand même être la galère avec un bras en moins.

Parce que oui, déjà que dans son cas, avec sa vision loin de la normale, ce n’était déjà pas évident, si en plus on avait un bras en moins pour transporter les choses, se guider ou ouvrir une porte, c'était tout de suite plus fatiguant.

Se faisant offrir de lire un bout des résumés, même s'il se faisait prendre à faire sonner l'alarme, Ayame éclata de rire.

— Alors là, volontiers. Ce sera d'autant plus marrant et qui sait, la prochaine rumeur à mon sujet sera peut-être que je vous ai transformé en vampire! Si vous ne finissez pas avoir une guérison plus rapide, ça va devenir une « preuve » de ce qui est dit!

Amusée, la professeure but une gorgée de café. Il était tiède, sucré et à peine passable, mais au moins, il réveillerait.

— Après, ça va probablement vous retardez pour votre travail sur les conseils de classes, mais si jamais je peux vous aider en retour pour quelque chose, n'hésitez pas.

Prête à l'écouter, elle se mit dos à la table, un bras croisé et l'autre tenant son verre de café dans les airs, proche de sa tête.

"On peut difficilement lui jeter la pierre ouai... il est pas vraiment responsable du matériel..."

Et puis en général, les présidents des clubs étaient de plutôt bonne volonté. Alors effectivement, il avait dû se sentir mal devant un tel massacre ! À un moment ce serait quand même bien de réparer tout ça... Franchement, t'allais finir par faire une formation de mécano d'école pour réparer tout ce bordel parce que ça devenait sérieusement pénible !

"Ha et du coup que racontait le journal de l'école sur vous ? Je n'ai pas trop suivi avec tout ça... pas que je lise en temps normal, mais les élèves les plus jeunes se font toujours un plaisir de venir me raconter. Quand ils me demandent pas carrément confirmation ! Au moins ça me fait une base efficace pour mon cours sur la manipulation des médias..."

T'y étais toi-même passé plusieurs fois... ce qui ne te faisait ni chaud ni froid. Du temps d'Osaka et des combats de rue, on racontait bien pire sur toi que ces pires rumeurs d'étudiants... les rumeurs, c'était d'ailleurs bien utile pour bâtir une légende... ici, ça t'amusait juste sans trop t'atteindre. Autant les derniers années de lycée t'en parlaient peu, autant les jeunes de 14ans étaient intenables quand ton nom apparaissait dedans ! Autant faire avec... alors dans le fond, tu comprenais un peu le choix d'Ayame de prendre le taureau par les cornes. Ça se défendait, et tant qu'elle y trouvait son compte, c'était le principal.

Tu rigoles à sa remarque.

"J'avoue que j'ai un peu galéré ! J'ai beau voyagé léger et avoir une main gauche qui se débrouille bien, j'avoue que sans la droite c'était compliqué ! Dès que j'avais du matériel, c'était l'enfer. Remarquez, ça me faisait une idée de "punition" : quand les élèves ne se calmaient, ils devaient ramener mes affaires en salle des profs. C'était drôle... En vrai le plus dur c'était moins le bras dans le sac que les côtes fêlées. Le moindre mouvement devient douloureux. Sans ça j'étais parfaitement autonome..."

T'as failli lui dire que t'avais vu pire, mais tu préfères éviter. Limiter les questions, c'est toujours le mieux. Limiter l'histoire à des points facilement entadable par tout le monde sans avoir à se noyer sous les explications. Quand t'y penses, les mensonges et les cachotteries, c'est fatigant. Mais bon, ça aussi, on finit par s'y habituer tu supposes...

Tu rigoles à nouveau, ça t'amuserait de passer pour un vampire tiens.

"Si vous avez des pouvoirs de guérisseuse fallait me le dire en mai ! Ça aurait été drôlement utile, et j'aurais même pu éviter l'opération ! C'est ma copine que ça aurait rassuré tiens..."

Parce que tout ça, ça avait quand même bien secoué votre couple... Que tu sois revenu en pièces détachées, ça avait soudainement rendu les choses extrêmement réelles.

"Bah, vous inquiétez pas. Je commençais à saturer de toute façon... Quitte à faire une pause, autant faire une pause qui serve à quelqu'un. Comme ça je pourrai toujours dire que c'était quand même du travail."

Ajoutes-tu en souriant tout grand. Y avait des moments comme ça, on avait vraiment l'impression que t'avais 15 ans. En même temps, on ne pouvait pas vraiment dire que tu vivais ta vie dans l'ordre ! Tout prof que tu étais, il y avait donc des moments comme ça où t'étais surtout un grand gamin. Ce qui ne devrait pas surprendre Ayame outre mesure vue la visite à laquelle elle avait déjà eu droit venant de toi.

"Alors installez vous bien, on est parti !"

Le temps qu'elle s'asseye Tu prends place debout, et te lance dans une lecture plus ou moins théâtralisée de chaque résumé, que tu ponctues de commentaires, aussi bien pour la faire rire que pour lui permettre de prendre des notes si besoin.

"Ouai donc en gros chevalier tuer dragon sauver princesse... on écrit vraiment encore des trucs du genre ?"

"Je sais pas vous, ou si c'est moi qui lis mal, ou si je suis juste trop con, mais j'ai absolument rien compris à celui-ci..."

"Cet auteur était payé à la syllabe si vous voulez mon avis..."

"Ha bah ça ça a l'air chouette tiens, faudra que je me souvienne de la référence..."

Malgré tout, tu t'appliquais vraiment à ne pas lire trop vite et avec suffisamment de sérieux pour qu'elle puisse en tirer les informations importantes. Ça restait son travail... c'est juste que c'était beaucoup plus drôle de dire des bêtises au milieu !

Ayame était un peu découragée pour les copies reçues, mais elle savait fort bien que ce n'était pas de son ressort ni de la faute du président du club. Elle secoua la tête.

— Non et j'avoie que pour une école qui se veut moderne et à l'affut des nouvelles technologies, ça fait pitié à voir! Tiens, je me demandais si réparer toutes les imprimantes ne pourrait pas être un examen pour le cursus d'informatique...

Elle avait dit cela un peu à la blague, mais c'est vrai que d'avoir du matériel désuet pour les clubs, et même parfois pour les professeurs, ça ne donnait pas une belle image pour l'académie. Kenji fut curieux de savoir quelle était la rumeur au sujet de l'albinos. Elle éclata de rire.

— Eh bien, il semblerait que notre bibliothécaire, Jilian Doe, soit un vampire et qu'avec mon apparence, que j'étais également un membre de sa famille vampirique! Rien de moins! J'ai entendu beaucoup de rumeurs mon sujet comme quoi que j'étais un fantôme ou un esprit quand j'étais plus jeune, mais vampire, on ne me l'avait jamais faite!

Visiblement, ça l'amusait vraiment beaucoup.

— Faudra que vous me racontiez un jour toutes les rumeurs sur vous, je suis curieuse de savoir ce qu'on a pu dire sur votre sujet!

Elle ne se doutait pas du tout à ce moment-là que la nouvelle rumeur du mois concernait justement Kenji et une certaine furie dans son bloc d'appartement...

Il lui expliqua comment il se débrouillait et la punition pour ses élèves. Hochant la tête, Ayame trouvait que c'était tout à fait justifié.

— Ah! c'est une bonne idée en fait. Je ne sais pas si je vous souhaite que ça ait fait calmer les élèves ou si vous avez pu avoir eu votre aide au final...

Dans les deux sens, c'était gagnant. D'une part, il pouvait donner son cours sans être dérangé inutilement et de l'autre, il avait de l'aide pour apporter son matériel de sa classe à la salle des professeurs. Au moins, il parvenait plus facilement à s'adapter à sa nouvelle condition. Elle fronça les sourcils aux mentions des côtes.

— Ah oui, j'avoue que ça doit être encore plus difficile. Chaque geste doit être calculé pour limiter la douleur. Surtout que je crois qu'il n'y a pas grand-chose à faire sauf attendre que ça se guérisse.

Autant le corps humain était bien fait, autant parfois, c'était la galère pour guérir. Elle rit avec lui.

— Mais j'aurais adoré pouvoir vous aider! Je n'ai malheureusement pas cette capacité. Votre copine a de l’être aux petits oignons avec vous pendant la convalescence?

Ses yeux de lait se posèrent sur Kenji, percevant surtout sa présence. Elle voyait sa forme et il était assez proche pour qu'elle puisse discerner les couleurs des vêtements, de ses cheveux et d'environ comment il était positionné.

Il lui offrit son aide et après l'avoir rassuré qu'il eût besoin d'une pause de toute façon, elle retourna à son bureau où son cahier de notes était toujours. Il l'a suivi et alors qu'il restait debout à côté, elle prit place à son poste.

— Voilà, je suis prête.

Pendant la lecture de Kenji, Ayame prenait des notes, écoutait la tête penchée, commentai parfois à voix base, parfois à vois normale. Elle rit souvent à certains de ses commentaires.

— Si vous saviez, certaines choses ne changent jamais!

— Ah! oui, l'extrait n'est pas le meilleur pour ce livre, mais il est intéressant, quand on a l'intégralité.

— En effet, beaucoup trop compliquer pour le niveau...

— Ah bien, tenez, je vous l'inscris...

Elle lui donna un post it avec son écriture délicate. Le titre et l'auteur étaient inscrits dessus. Le temps paissait et alors qu'elle écrivait, un son lui fit tirer la tête. Il y avait des bruits de pas dans le corridor qui résonnait dans le calme du bâtiment.

— Il a quelqu'un qui approche... le gardien est déjà là pour nous mettre à la porte?

Tu ris un peu. Une famille de vampires sur le campus, ça c'était original. Ça mettait de l'ambiance au moins comme ça.

"Au moins vous avez un complice cette fois ! Une prof de lettre et un bibliothécaire ne pouvaient qu'être dans la même combine !"

Tu te grattes la tête, réfléchissant un peu. Alors qu'est-ce qu'on a pu raconter sur ton compte depuis que tu es là ? Faut que tu fasses le tri. Disons qu'avant de travailler ici, tu traînais déjà une certaine réputation. Il faut donc que tu fasses le tri des rumeurs...

"Je crois qu'on m'a imaginé en couple avec plusieurs collègues... pour tout vous dire, ça manque d'originalité ! c'est bien plus drôle de faire partie d'une famille de vampires si vous voulez mon avis."

Ça te fait un peu mal au coeur au passage. L'une des collègues en question n'était autre que Loreleï. Elle te manque encore un peu et tu as toujours en travers de la gorge la façon dont les choses se sont finies entre vous juste avant son départ. (et après techniquement...) Mais il faut bien avancer !

Tu réponds aux questions d'Ayame sur tes difficultés quant à tes blessures. Évidemment, tu évites de lui dire que le plus compliqué aura été de convaincre le médecin scolaire de bien vouloir garder tout ça pour lui. Le reste... il avait bien fallu t'y faire.

"C'est ça, rien à faire à part attendre. Si vous devez vous casser un os, je ne vous recommande pas les côtes ! C'est vraiment pénible. Choisissez plutôt le poignet."

Annonces tu comme un de ses serveurs chics dans les restaurants, tout aussi chics, qui viennent vous conseiller les vins pour aller avec les plats... comme si tout ça était une question de choix ! Mais justement, c'est là que c'est drôle. Heureusement que t'en avais vu le bout de ça aussi ! Clairement, tu t'en souviendrais de cette virée à Kumoru...

Tu souris. Amelia aux petits oignons ? À sa façon on va dire oui !

"Disons que quand elle a eu fini de m'engueuler parce que j'avais été inconscient, oui !"

Après tout, cette partie pouvait être totalement valable même pour un accident de voiture... et il était vrai qu'une fois que vous aviez remis les choses au clair, tout s'était arrangé. Même si pour le coup, tu avais bien cru que c'était la fin, et, soyons honnête, tu as toujours du mal à comprendre ce qui peut bien la pousser à rester avec toi, même si tu en es bien heureux !

Finalement, histoire de parfaire cette journée, tu offris à Ayame une lecture de ses affreux résumés mal photocopiés. Évidemment, comme on ne se refait pas, tu y mis un peu de comédie, histoire que cette soirée dans les bureaux de l'académie soit quand même un peu plus joyeuse. La performance semble plaire à ta collègue. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le gardien arrive dans la pièce.

"Oh... vous êtes encore là. Je croyais que des étudiants s'étaient infiltrés ici... Je vais devoir fermer à clé.
-Oui bien sûr pardon, on n'a pas vu l'heure passer. Le temps de ramasser nos affaires et on s'en va."

Le gardien vous fait signe qu'il revient dans dix minutes pour tout verrouiller. En attendant, il retourne à sa tournée. Tu retournes à ton bureau en soupirant, massant tes yeux. C'est pas tout mais il t'en reste pas mal à faire... Tu vas encore peu dormir cette nuit ! Tu rassembles tous les documents dont tu as besoin dans ton sac et te retournes vers Ayame.

"Tout est bon de mon côté. Ça va pour vous ?"

Tu retrouves quand même ton sourire. Inutile de rejeter ta subite mauvaise humeur sur ta collègue ! Surtout qu'elle t'a quand même offert une pause bien amusante.

"Je vous raccompagne ?"

Jusqu'à la porte ou son arrêt de bus, comme elle veut. De toute façon tu penses rentrer à pied, histoire de repousser encore un peu la corvée. Puis tu l'aimes bien Ayame. Alors le choix est vite fait !

Ayame rit également avec lui.

— En effet, le lien est plutôt logique entre nos deux professions! Il faut dire que je passe tout de même régulièrement à la bibliothèque alors ce dut être assez facile de faire le rapprochement. Après, l'imagination fait le reste!

Comme quoi, des fois, ça ne prenait pas grand-chose. Dans le cas de son collègue, les rumeurs étaient plutôt normales. Des relations amoureuses plausibles, il y en avait partout, et souvent très peu fondées. Il suffit parfois de voir deux personnes manger ensemble quelques fois et voilà, ils sont officialisés comme un couple!

— En effet, plutôt standard dans votre cas. Qui sait, peut-être un jour vous serez impliqué dans une situation plus glorieuse!

Il y avait un petit fou rire dans la voix d'Ayame. Qui sait ce que les rumeurs pouvaient réserver? Elle-même risquait de se retrouver avec différentes possibilités comme justement être mise en couple par défaut avec des collègues. C'était presque surprenant que ce ne fût pas arrivé, surtout avec le rapprochement qu'elle avait eu avec Clifford. Une légère ombre passa sur son visage, mais disparu rapidement. Penser à autre chose rapidement serait le mieux. Justement, elle parla plutôt de la santé de son collègue. Sa façon de parler des différents os à briser ramena ironiquement le sourire aux lèvres du professeur.

— Ça semble un choix plus judicieux en effet, j'espère avoir la chance de le choisir advenant le cas!

Ayame fut cependant surprise par la réplique de Kenji concernant sa blonde. Ah bon? Elle devait avoir tout un caractère quand même ou avoir été très inquiète, surtout s'il ne le lui avait pas annoncé rapidement. Elle ne releva pas la situation.

Kenji lui fut d'une très grande aide pour la lecture des textes et le temps passa plutôt rapidement. Les notes bien enlignées de la professeure remplissaient déjà une bonne page de cahier lorsqu'elle entendit des pas approchés. Elle tourna la tête dans la direction de la porte. Une forme assez grande obstruait l'ouverture de celle-ci. Le gardien les informa qu'il allait fermer bientôt. Ayame dut se retenir à la mention d'étudiants qui se serait infiltrée. Pendant qu'ils ramassaient leur effet, Ayame s'exclama.

— On va peut-être passer dans les prochaines rumeurs ensemble si l'histoire que deux professeurs restent à des heures indues se fait surprendre par la sécurité...

Elle était surtout amusée de la situation.

— Oui, voilà, j'ai tout.

Elle avait un sac en bandoulière et sa canne pliée à la main. Avec la noirceur, même en connaissant le chemin, mieux valait ne pas prendre de risque, surtout avec la fatigue. Elle fut un peu surprise qu'il lui proposât de la raccompagner.

— Oh! C'est très gentil! si ça ne vous dérange pas de marcher, je ne suis qu'à environ 15 minutes d'ici.

Ils partirent donc ensemble de l'école, continuant la conversation sur le chemin.