Saya suivait Somun et Salem aussi vite qu’elle le pouvait avec sa cheville douloureuse. Ce n’était peut-être pas vraiment grave, mais elle ne voulait pas se faire un auto-diagnostique, et elle préférait éviter le plus possible d’aggraver tout ça. Si elle ne pouvait plus jouer au basket à cause de cette chute… Non, elle préférait ne pas y penser parce que ça lui mettrait clairement le moral à zéro. A la place, elle se concentrait donc sur le chemin, et sur le manche à balai qu’elle serrait fort contre elle pour avancer sans trop forcer sur sa blessure.

Quand Somun s’enquerra de son état, Saya afficha un sourire aussi rassurant que faire se pouvait vu son état et la situation, hochant doucement la tête.

« Tout va bien, je… J’essaie juste de ne pas trop poser mon pied par terre… J’ai peur que ça s’aggrave sinon… Parce que j’aimerais pouvoir rejouer au basket rapidement quand tout sera fini. »

Qu’est-ce qu’elle ferait si elle ne pouvait plus jouer ? Qu’elle devait obligatoirement reposer sa cheville ? Les vacances d’été approchaient en plus… ça allait être affreusement long si elle devait rester sans arrêt à la maison, sans même pouvoir aider ses parents avec le restaurant !

« Et vous ? Vous ne vous êtes pas fait mal à en tombant tout à l’heure ? »

Ils continuèrent à marcher en suivant Salem sans se poser plus de questions. Saya restait silencieuse, se concentrant au maximum sur ses pas, avant de grogner un peu en sentant que le niveau de l’eau était plus élevé à cet endroit. Puis, quand Salem se mit à miauler, la demoiselle daigna enfin sortir de sa bulle de concentration pour regarder vers Somun. Il parlait à quelqu’un ! Et la demoiselle arrivait à voir une autre source de lumière ! Aki ! Est-ce que c’était Aki ?! Oubliant sa blessure, la basketteuse s’empressa de s’engouffrer elle aussi dans la pièce pour voir qui étaient ces gens qui allaient à présent les accompagner jusqu’à la sortie. Ah… C’était le gestionnaire de la scolarité et...

« Ah ! Sakurai-san ! Qu’est-ce qui vous est arrivé ? E-Et… Tu… Est-ce que tu sais où est Hotaba-san ? »

C’était son colocataire après tout, peut-être qu’il avait plus d’infos qu’elle ! Mais avant de pouvoir parler de tout ça, Somun leur expliqua leur situation. Saya afficha une petite moue désolée alors qu’elle refermait à nouveau fermement ses doigts sur son manche à balai.

« Je… Je pense que c’est une entorse mais… Ce… Ce n’est pas si grave, je crois. »

Saya n’avait jamais été du genre à se plaindre de toute façon, et elle ne pouvait décemment pas le faire en voyant l’état dans lequel se trouvaient les deux autres face à eux. D’ailleurs… Comment est-ce que Kyojiro avait atterri ici ? Et avec le gestionnaire de la scolarité en plus ? La basketteuse ne voulait pas les assommer de questions à son tour, surtout que Somun avait déjà posé les principales. Il ne restait plus qu’à attendre qu’ils leur répondent mais…

« Dites… Vous savez comment repartir d’ici ? Ça fait un petit moment qu’on marche dans les sous-sols et… »

Saya jeta un petit coup d’œil à Salem. C’était un chat, il ne devait pas comprendre ce qu’elle racontait mais… Vu comme il les avait aidés à retrouver d’autre gens, elle ne pouvait décemment pas lui casser du sucre sur le dos, le pauvre !

« On peut toujours suivre Salem mais bon… Peut-être que vous connaissez un chemin plus rapide pour remonter ? Est-ce que… Est-ce que vous savez si les secours vont bientôt arriver ? »

Ils avaient réussi ! À eux deux, ils avaient pu couper l'eau dans toute l'académie... bien sûr Dai se demandait si c'était tellement une bonne idée... une action comme ça comprenait forcément des risques... mais ce n'était pas vraiment comme s'ils avaient eu le choix ! En tout cas c'est ce que le gestionnaire se racontait. Mine de rien, il était pas mal angoissé par ce qu'ils venaient de faire, pas complètement convaincu d'avoir agi pour le mieux.

D'un autre côté, il ne put s'empêcher de ressentir une pointe de fierté une fois que tous les robinets furent tournés. L'académie ne serait pas emportée par un tsunami local ! Aucun doute, c'était une belle victoire !

"Sakurai-san, nous avons réussi !"

Pour le meilleur ou pour le pire... enfin ça, ils ne le sauraient sans doute pas tout de suite... ou alors si et ça serait sans doute une très mauvaise nouvelle ! Mais l'étudiant avait raison... et maintenant ? Qu'est-ce qu'ils étaient censés faire ? Fallait-il justement qu'ils fassent le tour de l'académie pour constater les dégâts ? Non, l'étudiant n'en serait sans doute pas capable, il était sans doute fatigué de marcher. Et il fallait bien admettre que de son côté, il allait finir par trouver ses limites.

"Il faudrait déjà que nous sortions de là, à force de patauger dans l'eau nous allons nous rendre malade..."

Mais pour aller où ? Inutile de retourner à son bureau... celui-ci était maintenant impraticable. Non, il leur fallait un endroit où attendre les secours à l'abri. Il réfléchit un instant avant de faire une petite grimace... bon... à ce stade... ils n'étaient plus à ça près... et puis... ils avaient dit que s'ils le pouvaient ils le ferait non ?

"Je pense qu'il faut que nous retournions dans le bureau du directeur. En attendant les secours, nous pourrons ranger les livres que nous avons fait tomber. Ils vont s'abîmer sinon..."

Il fût alors couper par un miaulement. Un... miaulement ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire encore ?? En sortant alors de la petite salle des robinets, il découvrit Salem, le chat fétiche de l'académie, fièrement debout malgré ses pattes enfoncées dans l'eau. Et derrière lui... Somun, le surveillant, ainsi qu'une étudiante, visiblement mal en point.

Des témoins !!! non non non... il ne manquait vraiment plus que ça...
Enfin, il avait dit qu'il endorserait la responsabilité de ses actes, il n'allait pas se dégonfler maintenant. S'il devait payer le prix, il le ferait.

Les deux nouveaux venus semblaient au contraire plutôt soulagés de les trouver là. Le surveillant avait d'ailleurs bien décidé à faire la conversation semble-t-il. Ainsi ils apprirent que le sol de l'endroit où ils étaient s'était purement et simplement écroulé. Mais elle était faite en carton cette université ou quoi ?? Après la honte, voilà que Dai était de nouveau en colère... C'était pour le moins intolérable ! Une véritable honte ! Il espérait bien que la restauration règlerait ces soucis pour de vrai, mais il craignait qu'on ne fasse des réparations à la va vite, préférant finir vite que bien.

"Un mur de mon bureau s'est écroulé et a explosé une canalisation en même temps."

De son côté, l'étudiante semblait connaître Kyojiro. D'un côté, Dai était content pour lui qu'il puisse ainsi retrouver une amie, c'était sans doute mieux, de l'autre, cela l'attristait un peu de se dire que c'était la fin du voyage pour lui et son compagnon d'infortune. Apparemment, elle s'était fait une entorse. En même temps, s'ils étaient tous les deux passés à travers le plafond, une entorse, c'était vraiment un coup de chance !

"Oui, nous savons comment remonter. Nous étions venus dans un objectif précis, maintenant que celui-ci est atteint, nous ferions mieux de repartir. Il y a un escalier de secours pas loin. De là nous pourrons remonter vers l'aile administrative."

Dai déglutit un instant. Voilà qu'il entraînait une étudiante de plus et le surveillant ! Aucun doute, il était définitivement en train de basculer vers le monde souterrain... et pas uniquement d'un point de vue géographie !

"Le bureau du directeur est resté ouvert... je pense que c'est un bon endroit pour attendre les secours à l'abris."

Une telle chose lui aurait semblé complètement impensable il y a encore quelques heures... ce typhon avait fait de lui un autre homme !

Kyojiro esquissa un petit sourire quand Dai lui affirma qu’ils avaient bel et bien réussi leur mission. Le kendoka ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’ils avaient peut-être fait une erreur, mais comme beaucoup de choix dans la vie, on ne pouvait pas toujours contenter tout le monde, non ? Et puis… Ce n’était qu’une solution en attendant que les secours arrivent ! Ils ne devraient plus tarder à présent, vu l’heure qui tournait !

Quoi qu’il en soit, Kyojiro ne put s’empêcher de baisser les yeux quand le gestionnaire lui proposa de retourner dans le bureau du directeur afin d’arranger leurs bêtises. C’était certainement la meilleure des idées, en effet, surtout que le kendoka sentait que ses pieds commençaient à se détremper à force de marcher dans l’eau. Ils devaient remonter et le bureau du directeur semblait être leur meilleure option pour attendre qu’on vienne les sortir de là. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’ils n’allaient pas y mettre encore plus le bazar vu comment leurs pieds étaient sales… ça ferait désordre de venir tout ranger et de tout salir par terre en contrepartie !

« V-Vous avez raison, il vaut mieux ne pas t-trop traîner ici… J’espère qu’on ne va pas t-trop salir le bureau avec nos pieds trempés… P-Peut-être qu-qu’on pourrait… Retirer nos chaussures et essayer de t-trouver de quoi sécher nos pieds avant ? »

Enfin, il disait ça mais… Ils avaient certainement déjà dû salir un peu ce bureau lors de leur premier passage, à cause de toute la poussière qui les recouvrait ! Mais Kyojiro voulait vraiment bien faire, il voulait remettre ce bureau parfaitement en état, comme s’il espérait que cet acte pourrait réussir à laver tous les pêchés qu’il avait commis en y entrant la première fois.

Puis, avant qu’ils puissent établir convenablement leur nouveau plan d’action, ils furent coupés dans leur élan par un miaulement, puis par des bruits de pas. Aussitôt, Kyojiro se figea. Et si c’était le directeur qui leur mettait finalement la main dessus ? Ou quelqu’un qui allait tout cafter une fois le drame terminé ? Le kendoka avait presque envie de se laisser tomber en arrière pour faire le mort et peut-être même réussir à se noyer dans les quelques centimètres d’eau qui recouvraient le sol. Il était mort de honte, ce qui ne s’arrangea pas vraiment en constatant que les deux nouveaux arrivants n’étaient autres que le surveillant Somun Jorgensen et… Saya Nakajima, sa camarade au club de cuisine et aussi la petite-amie de son colocataire Aki. Okay, il allait se payer une sacrée réputation maintenant qu’ils les avaient vus ici ! Et avec cet accoutrement ! On aurait presque dit des braqueurs de banque qui venaient de se faire prendre en flagrant délit ! Mais Kyojiro sentit sa honte s’évanouir doucement quand le duo leur raconta ce qui s’était passé. Décidément… Ils allaient devoir faire de gros travaux pour rénover tout ça !

À la question de Saya, le kendoka secoua doucement la tête de gauche à droite avec un petit air désolé.

« N-Non… J-Je… Je ne sais pas du tout o-où il est m-mais… J-Je… Je suis sûr qu’il v-va bien. »

Il n’en était pas sûr du tout, mais Aki était quand même suffisamment résistant pour ne pas se laisser avoir par ce typhon, non ? Kyojiro l’espérait vraiment, parce qu’il perdrait sans doute la personne qui se rapprochait le plus d’un meilleur ami sinon !

Quoi qu’il en soit, Dai revint sur sa proposition de remonter jusqu’au bureau du directeur. Le kendoka n’était pas vraiment fan de l’idée d’embarquer plus de gens dans leurs sales affaires mais… Le plus important, c’était que tout le monde soit à l’abri en attendant l’arrivée des secours alors…

« O-Oui, n-nous ferions m-mieux d-de… remonter. N-Nakajima-san, j-je… Je vais t-t’aider. »

Entre sportifs, c’était normal de s’entraider ! Surtout que Kyojiro savait bien à quel point le basket pouvait compter pour la petite lycéenne. Sans doute autant que le kendo pour lui. Alors même s’il n’était pas dans le meilleur des états, il préféra faire de son mieux pour l’aider, passant son bras dans son dos pour lui servir de soutien à la place de son manche à balai. L’étudiant ne put s’empêcher de rougir un peu en se demandant comment Aki allait le prendre si jamais il l’apprenait mais… C’était pour le bien de Saya, il n’avait pas le choix !

« O-On… On peut y aller. »

Kyojiro préférait laisser les adultes ouvrir la voie pendant qu’il s’occupait de Saya. C’était soudainement bien plus épuisant de se retrouver à 4. Le kendoka s’était remis à bégayer en butant sur presque chacun de ses mots, alors que, juste avant, il avait presque réussi à s’en débarrasser. Mine de rien, il était un peu triste de voir que son épopée digne d’un shonen en compagnie de Dai était terminée. Ils avaient rempli leur objectif, ils n’avaient plus qu’à retourner à une vie normale à présent…

Vous avez pu remonter dans le bureau du directeur sans trop de soucis, et de là, vous avez pu attendre confortablement qu’on vienne vous chercher. Les secours ont été un peu surpris de vous trouver là, d’autant que Dai et Kyojiro semblaient ne pas vouloir partir avant d’avoir rangé les livres… Dans la mesure où vous êtes en plutôt bon état, on vous fait patienter un long moment dans le hall du bâtiment après avoir reçu les premiers soins, avant de vous évacuer vers l’hôpital pour quelques examens de contrôle. Dans l’ensemble, vous vous en sortez bien. Saya n’a effectivement qu’une entorse à surveiller. Les secours étaient un peu inquiets pour Kyojiro, la plaie à l’arrière du crâne nécessite trois points, mais ils furent toutefois surpris de la trouver aussi propre. Dai a bel et bien l’épaule démise, la remettre en place ne fût pas une partie de plaisir ! C’est Somun qui s’en tire le mieux, avec quelques bleus et l’indication de surveiller nausées et vertiges dans les jours à venir, au cas où une commotion serait passée par là.


Pour cette dernière étape, vous n’aurez plus qu’à conclure ! Les secours sont arrivés pour vous aider, et le typhon est actuellement en train de se calmer. Le courant est toujours coupé dans toute la ville, mais la situation revient doucement à la normale. Il est actuellement 20h00, quatre heures ont passé depuis le début de l’évent.

Nous vous faisons confiance pour gérer les blessures de vos personnages, alors essayez de rester aussi cohérents que possible ! Si votre personnage à une jambe cassée, il ne pourra pas aller gambader dans les champs une semaine après le typhon !

Cette étape se déroulera du 5 au 19 septembre, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum. Concrètement, il s’agit ici de poster votre message de clôture, donc essayez de jouer le jeu même si l’évent est terminé ! Si vous le souhaitez, vous pourrez poster plus d’un message pour clore votre évent, mais sachez que tous les sujets seront verrouillés dès le 19 septembre à 20h00, afin que l’évent ne perdure pas trop dans le temps et que tout le monde puisse passer à autre chose. Après, rien ne vous empêchera d’ouvrir un autre sujet pour vous, par exemple à l’hôpital ou ailleurs, afin de poursuivre l’aventure de votre personnage après le typhon ! Si vous avez des questions, nous restons bien évidemment à votre disposition dans les groupes créés sur Discord ! On espère que cet évent vous aura plu autant qu’à nous, et que vous vous serez bien amusés !

Saya n’en revenait vraiment pas que l’Académie ait pu autant souffrir de ce typhon. Est-ce que, justement, ce genre de bâtiments n’étaient pas censés pouvoir tout endurer ? Un sol qui s’effondre, un mur qui s’écroule, des conduites d’eau qui explosent… C’était assez incroyable de penser qu’ils se trouvaient dans une des académies les plus réputées du pays !

En tout cas, Saya était soulagée d’entendre le gestionnaire leur confier qu’ils savaient tous deux comment remonter jusqu’à l’aile administrative, proposant même de se rendre dans le bureau du Directeur pour attendre les secours. La demoiselle n’était absolument pas contre l’idée, au contraire ! Si ça pouvait l’empêcher de continuer à barboter dans l’eau glacée (même si, du coup, ça apaisait un peu la douleur à sa cheville), elle n’allait pas cracher dessus ! Par contre, elle ne put s’empêcher de ressentir une pointe d’appréhension en entendant Kyojiro lui confier qu’il ne savait pas du tout où pouvait se trouver son petit-ami… Toutefois, il devait avoir raison. Aki était un dur à cuire, nul doute qu’il s’était mis à l’abri quelque part et que tout allait bien pour lui. Oui, il valait mieux se persuader que c’était le cas, au moins le temps de sortir d’ici. Elle devait tenir bon !

Ils quittèrent donc tous les 4 les sous-sols, Saya étant vraiment reconnaissante envers Kyojiro de l’avoir autant aidée pour remonter au rez-de-chaussée, afin de se rendre dans le bureau du Directeur. La demoiselle ne se rappelait même pas y avoir déjà mis les pieds depuis son arrivée à Yokuboo… Elle était presque un peu gênée de se retrouver ici, chez le Big Boss, mais finalement, elle préféra s’assoir à côté de Somun pour ne pas forcer davantage sur sa cheville. Fermant les yeux, soulagée d’être sortie de ces sous-sols lugubres, Saya sentit le contrecoup l’assommer un peu. Toutes ces émotions, toutes ces frayeurs… Ça l’avait vraiment épuisée ! Elle ne rêvait que d’une chose : retrouver Aki ! Et prendre une douche avant ça, parce qu’elle était loin de sentir aussi bon qu’à l’accoutumée à cause de cette chute dans de l’eau croupie !

La demoiselle en profita pour récupérer ses clés auprès de Somun, avant de regarder, un peu déconcertée, le duo qu’ils avaient retrouvé dans les sous-sols en train de faire… du rangement. Okay, Saya savait que Kyojiro était parfois un peu étrange, mais là, c’était quand même assez improbable comme scène, surtout au vu de leurs blessures à lui et au gestionnaire !

Les secours finirent par arriver et la demoiselle fut emmenée jusqu’au hall d’entrée. Elle croisa quelques visages connus avant qu’on ne la transporte finalement jusqu’à l’hôpital, histoire de s’assurer de son état général. Hormis le rhume qu’elle allait sûrement attraper et son entorse bénigne à la cheville, tout était en ordre. En revanche, comme il était déjà près de 22h00 et que la demoiselle ne pouvait pas retrouver sa chambre au pensionnat de l’Académie, on lui proposa de passer la nuit sur place. Elle pourrait ainsi se reposer et attendre que ses parents viennent les chercher le lendemain, elle et son frère, afin de rentrer chez eux pour les vacances. Dès qu’elle le put, Saya attrapa son téléphone portable et s’empressa d’appeler Aki pour prendre de ses nouvelles. Elle lui expliqua brièvement son aventure, lui proposant de se voir à Osaka pendant les vacances d’été, chez ses parents, s’il le voulait bien. Un mois sans lui, ça allait être long… Surtout que pendant tout ce mois de vacances, la basketteuse n’allait même pas pouvoir s’adonner à son sport favori... Mais Saya essayait de relativiser en se disant qu’il valait mieux se reposer un mois, le temps que sa cheville s’en remette, plutôt que de forcer absolument dessus et finir par ne plus pouvoir jouer pendant encore plus longtemps.

Après une bonne nuit de sommeil, Saya s’étant très vite endormie après avoir contacté Aki et ses parents, M. et Mme Nakajima vinrent donc la chercher, en compagnie de son frère qui, fort heureusement, n’avait rien eu. Ce fut soulagée que la demoiselle repartit donc avec sa famille en direction d’Osaka, pour ses vacances d’été. Étrangement, malgré ce qu’il venait de se passer… Elle avait hâte de revenir à Yokuboo début septembre, pour la rentrée. Elle pourrait de nouveau voir son petit-ami tous les jours ! Et rejouer au basket avec son club aussi !

C'est vrai qu'ils allaient tout salir maintenant que leurs chaussures étaient trempées.... en gros, s'ils voulaient pouvoir nettoyer leurs bêtises précédentes, ils allaient devoir en faire d'autres ! Voilà qui risquait d'encore empirer la situation... Un vrai choix cornélien ! Mais Dai n'eut pas le temps d'y réfléchir qu'ils eurent de la compagnie... La situation n'allait donc faire que s'empirer ou quoi ???

Le gestionnaire tâcha donc de rester aussi calme que possible. Il ne fallait surtout pas avoir l'air louche ! Ce qui n'était pas gagné vues leurs blessures et les dégaines que cela leur faisait. Mais Dai y mit toutes ces capacités d'acteur, ce qui eût sans doute l'effet inverse de celui recherché, mais chut. Chaque duo put rapidement expliquer sa situation et surtout, nos éclopés allaient pouvoir ramener tout le monde à la surface.

Kyojiro prit en charge Saya afin de l'aider à marcher. Dai n'était pas sûr que ce soit une bonne idée, après tout, l'étudiant aussi avait eu des difficultés... mais bon, il fallait lui faire confiance. Et il était vrai que la jeune fille risquait d'avoir beaucoup de difficulté à marcher dans toute cette flotte avec sa cheville abimée... même avec une béquille de fortune, elle risquait de glisser par inadvertance... et puis il ne serait pas bien vu que l'un des deux adultes s'en chargent ! Il valait donc mieux faire ainsi.

Il passa devant avec Somun en éclairant le chemin. Il réalisa soudain que tous les deux avaient la lumière, ce qui laissait les deux jeunes sans rien.

"Peut-être l'un de vous devrait récupérer une des lumières. Sinon vous n'aurez rien pour voir ou vous mettez les pieds..."

Dai prit ensuite soin de guider la petite bande vers le bureau du directeur en ruminant pour lui-même... Il ne faisait qu'empirer la situation. Kyojiro avait raison, ils allaient tout dégueulasser avec leurs chaussures pleines d'eau ! Et en plus ils étaient quatre maintenant... de pire en pire... mais il était définitivement trop tard pour changer d'avis. Il n'avait plus qu'à espérer que les choses finiraient pour le mieux...

Une fois revenu dans le bureau, Dai laissa le surveillant et l'étudiante se reposer avant de constater les dégâts qu'ils avaient faits du côté de la bibliothécaire. Il se retourna vers Kyojiro.

"Vous pouvez vous reposer si vous voulez... je peux... m'en charger..."

Il s'agenouilla, et commença à ramasser les livres aussi bien qu'il le pouvait pas avec sa main unique. Il était inutile de penser à réparer la bibliothèque, mais au moins, il pouvait replacer les livres proprement, en pile, sur les autres étagères et le bureau. Cela éviterait qu'ils ne s'abiment. Il n'y avait normalement plus de risque d'inondation, mais comme il ne fallait jurérer de rien, mieux valait être prudent.

Les secours arrivèrent enfin. On leur dit de les suivre... mais Dai ne voulait rien entendre. Bien sûr qu'il savait que c'était stupide, qu'à ce stade ça ne faisait plus aucune différence. Mais il n'était plus capable de s'arrêter. Il ne pouvait pas se résoudre à laisser les choses en l'état. Il fût donc impossible de le raisonner. Le jeune homme continuait d'empiler les livres et de les mettre là où il pouvait, à l'abri. Il avait l'impression diffuse que s'il ne le faisait pas, le monde s'écroulerait. Il fallait donc faire des piles de livres, et les piles devaient être parfaitement parallèles au bord du bureau. Et les livres devaient être posés du plus grand au plus petit... C'était plus fort que lui... même lui pouvait voir que c'était stupide... mais ce foutu typhon avait quand même mis en l'air toute sa routine, détruit son bureau et surtout l'avait obligé à prendre des décisions contraires aux règles... s'il était resté calme en apparence, le gestionnaire était complètement perturbé par la situation. Et ranger les livres lui semblait la seule réponse rationnelle.

Finalement, quand le dernier livre gagna sa place sur une pile, il accepta de suivre les secours. On désinfecta rapidement les plaies sur son visage, c'était impressionnant, mais pas bien grave. Il faudrait attendre l'hôpital pour son épaule. Il fallait qu'un orthopédiste compétent s'en occupe. On le prévint : ça allait faire mal. L'épaule était démise, et il n'y avait pas trois cents façons de la remettre à sa place. Au grand clac qui suivit le dit repositionnement, Dai poussa un cri de douleur. Mais il pouvait maintenant bouger. On lui recommanda quand même d'éviter de trop solliciter son bras. Pas de sport pour lui pendant un bon mois donc !

Dai quitta donc l'hôpital seul, en pestant après ce maudit typhon...

Kyojiro faisait de son mieux pour aider Saya à quitter ces sous-sols sans encombre. Lui aussi avait l’équilibre assez précaire à cause de sa blessure à la tête et tous les autres coups qu’il avait pu recevoir, mais, au final, aider la basketteuse à marcher lui permettait d’avoir lui aussi comme une béquille sur laquelle se reposer un peu. Mais alors qu’ils étaient sur le chemin du retour vers le bureau du directeur, Dai se tourna vers les deux élèves pour leur proposer une source de lumière. Celle-ci était plus que bienvenue et Kyojiro s’empressa d’hocher doucement la tête pour remercier le gestionnaire de son geste. Ce fut Saya qui attrapa finalement la lumière pour éclairer leurs pieds, histoire qu’ils ne trébuchent pas. Le kendoka savait que ça serait dangereux pour la demoiselle s’ils devaient tomber, parce qu’il lui ferait sûrement mal s’il étalait tout son poids sur son gabarit de crevette.

Une fois arrivés à destination, Kyojiro aida Saya à s’assoir contre le bureau, avant de se tourner vers Dai qui était déjà en train de s’affairer avec l’étagère qu’il avait fait s’écrouler. Le kendoka fronça les sourcils en entendant le gestionnaire lui proposer de se reposer. C’était…

« Hors de question. Je… C’est de ma faute s-si cette étagère est tombée, alors… Je ne vais pas v-vous laisser vous en occuper s-seul. »

Wow, de pire en pire ! Il venait de répondre à un membre du personnel ! C’était la fin des haricots ! Mais Kyojiro ne pouvait décemment pas laisser le pauvre Dai réparer SES bêtises, surtout avec un bras dans le sac. Alors l’étudiant vint s’accroupir à ses côtés pour l’aider à ranger les livres qui gisaient toujours au sol.

Les secours finirent par arriver, Kyojiro sursautant bien plus que de raison en entendant leurs voix et en voyant ces silhouettes entrer dans la pièce. Il serrait des livres contre son torse, comme s’il était un voleur pris en flagrant délit. Il fit une petite moue en se disant qu’ils n’allaient même pas pouvoir tout ranger avant de partir, prêt à suivre les secours, mais quand le kendoka vit que Dai continuait à s’obstiner à tout ranger avant de partir, l’étudiant décida de l’aider. Il était d’accord avec lui, il fallait absolument qu’ils rangent toutes leurs bêtises ! Ils emmenèrent donc Saya et Somun en premier, les deux hommes continuant leur manège jusqu’à ce que tout soit finalement rangé. Kyojiro savait que cette réaction était bête et démesurée, mais il se sentait malgré tout soulagé d’avoir pu arranger un peu les choses.

Les premiers soins lui furent dispensés une fois dans le hall d’entrée du bâtiment, avant qu’on ne le fasse monter dans une ambulance en direction de l’hôpital de la ville. Les gens qui prirent soin de Kyojiro furent tous surpris de voir à quel point sa plaie était propre, contrairement au reste de ses vêtements, l’étudiant ne cessant de confier à quiconque voulait bien l’entendre que c’était grâce au gestionnaire. Il avait vraiment été très courageux pour nettoyer cette plaie dégoûtante !

Après une nuit à l’hôpital, le kendoka finit par sortir le lendemain, quand son père vint le chercher pour le ramener chez eux avec une semaine d’avance sur les vacances d’ét. Kyojiro avait écopé de quelques points de suture au niveau de la tête, points qu’il lui faudrait retirer d’ici quelques jours. Mis à part ça, tout semblait aller bien. Il avait des bleus un peu partout sur le corps, mais pas d’autres blessures vraiment importantes. Par contre, une fois rentrés chez eux, le père de Kyojiro lui intima de se reposer et de laisser le kendo de côté jusqu’à la rentrée de septembre. Inutile de dire que c’était un peu comme si le monde s’écroulait autour de lui, mais… L’étudiant savait qu’il devait écouter les conseils de son père. Il valait mieux prendre sur lui et se reposer, plutôt que de risquer une vraie grosse blessure qui l’empêcherait de s’entraîner pour le prochain tournoi. Il avait une place de numéro un national à préserver après tout !

Une fois chez lui, Kyojiro s’empressa d’envoyer un message à Zelda et à Aki pour prendre de leurs nouvelles. Il ne savait pas s’il pourrait voir ses connaissances de Nara pendant ses vacances d’été, alors il n’avait qu’une hâte : se remettre rapidement de ses blessures et retourner en cours début septembre. Il voulait revoir tout le monde et, surtout, il voulait reprendre le kendo.