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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2]

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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2] EmptySam 2 Fév - 14:19
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You're only human after all !
[Leï et Kenji – Opus2]

Finalement voilà 5 mois que je fais ma petite vie d’enseignante de français au Japon. Une nouvelle vie, un nouveau boulot, un nouveau pays. Et ce qui va de pair avec tout cela : de nouveaux collègues, de nouveaux voisins, de nouveaux amis.
Je ne peux pas dire que j’ai fait la meilleure des impressions à Kenji, professeur d’histoire et sauveur de mon premier jour en panique. J’étais anxieuse, paumée et comme chaque fois dans cet état, pas à prendre avec des pincettes.

**« Dans ces moments-là tu me fais toujours penser au « petit pimousse » de la « pie qui chante » ! Framboise ou Casssis, même combat !»**

Mais il s’est vite révélé être un ami précieux. Déjà parce qu’il a un meilleur sens d’orientation que moi, ce qui n’est vraiment pas négligeable.

**« Ce n’est pas peu dire ! Tu ne trouverais pas ton crayon accroché dans ton chignon ! »**

Rien à voir !
Bref !
Kenji et moi avons eu le temps de faire plus amples connaissances. En fait, je peux même dire qu’aujourd’hui nous sommes plus amis, que simples collègues. Découvrir les rues de Nara ensemble, nous a rapproché et nous a permis de baisser les barrières du professionnalisme.
Finalement on s’est bien trouvé. Kenji a autant envie de parler de son passé que moi. Nos discussions tournent surtout sur notre nouveau départ ici, notre installation, notre envie d’avancer tranquillement sans faire de vagues, nos cours et nos élèves. Au final, la seule l’histoire que nous évoquons est celle de l’humanité, du japon ou de Nara, ou des livres que nous dévorons.

Et c’est tout en discutant de tout cela que notre conversation a un jour porté sur le centième anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale qui s’est largement célébré l’an dernier à travers le monde. Nous en sommes vite venu à parler de la seconde guerre mondiale qui a marqué les esprits encore plus durement et dont les vestiges restent encore visible dans son pays, le mien et la France. Et peu à peu, l’idée de créer une exposition sur le sujet en faisant collaborer plusieurs de nos classes a germée.
C’est pourquoi aujourd’hui Kenji et moi sommes assis dans la salle de réunion de la Direction à attendre le Directeur et son adjointe. Nous venons exposer notre projet en grande ligne pour obtenir l’autorisation de le lancer, et le droit de l’établir à la bibliothèque. Bien sûr j’en ai parlé à Jilian qui est tout aussi enthousiaste que moi sur le sujet. Malheureusement un empêchement ne lui a pas permis de se joindre à nous.

Kenji est une boule d’anxiété. Alors au lieu de lui offrir un café, je lui ai amené une tisane. Moi j’ai pris un thé au Jasmin, en attendant que le directeur soit disponible.

- Détends-toi ou tu vas imploser aux premiers mots que tu vas prononcer.

Mon ton est un peu moqueur, mais surtout rassurant et bienveillant. Je pose ma main sur son bras et le fixe dans les yeux.

- Ce n’est qu’une première présentation. Il y aura sûrement d’autres informations ou actions à mener pour les convaincre. L’objectif aujourd’hui c’est déjà d’avoir un accord de principe pour l’expo, le lieu et la collaboration de nos classes. Le reste on se débrouillera. J’ai confiance en nous et en nos élèves.


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Pour le rappel ou l'explication de la référence "petit pimousse" de Nono ::

*le titre est issu de la chanson "human" de Rag'n'Bone Man
Kenji Onizuka
Kenji OnizukaProfesseur d'Histoire-Géographie
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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2] EmptyDim 3 Fév - 16:50
Dans quoi t'es-tu encore embarqué ? On pourra sans doute écrire ça sur ta tombe d'ailleurs. "Dans quoi s'était-il embarqué ?" tellement on se pose souvent la question. Mais bon, ce n'est pas vraiment le sujet du jour, d'autant que tu n'as pas vraiment l'intention de mourir bientôt. Ce serait embêtant.

Non aujourd'hui tu dois juste tâcher de dire des choses intelligentes pour défendre le projet que toi et Laureleï souhaitez mettre en place. Toute une histoire ça aussi !

Depuis votre première rencontre, quelque peu désastreuse, votre relation a fait un peu de chemin ! C'est-à-dire qu'une fois que vous avez eu fait le tour des bâtiments de l'académie pour lui permettre de trouver sa salle de classe, il a fallu trouver un autre endroit où errer ensemble. Ainsi, vous vous êtes mis à parcourir les rues de la ville ensemble, ce qui vous a permis de faire tranquillement connaissance. Il faut dire que Nara de jour ce n'est pas tout à fait la même chose que Nara de nuit ! Et puis la conversation était intéressante. D'un commun accord, vous avez tous deux fait en sorte d'éviter de parler du passé. Peut-être qu'il viendra un jour le temps où vous partagerez tout ça, mais ce n'est pas encore le moment.

Si elle savait qui tu étais vraiment avant d'arriver ici, pas dit qu'elle voudrait encore monter un projet avec toi. C'est d'ailleurs ce que ton père t'a rappelé, avec toute son habituelle absence de douceur et de considération, lors du dernier appel parental. Pour lui, il aurait été mieux que tu te fasses oublier longtemps avant de te lancer dans ce genre de projets. De toute façon, étais-tu vraiment capable de porter une telle responsabilité ? Il n'y croyait pas du tout.

Si bien qu'à force tu n'étais pas sûr d'y croire non plus. C'était bizarre la vie. Il y avait quand même bien eu une époque où tu étais sûr de toi. Certainement que tu n'aurais pas survécu dans la rue si tu avais vécu aussi criblé de doute que maintenant. Tu te retrouves donc dans une position paradoxale : d'un côté, tu aimerais pouvoir retrouver cette assurance, de l'autre tu as peur que cette assurance ne s'accompagne de tout le reste de ce que tu étais.

Tu parles d'un numéro d'équilibriste...

Pourtant tu y tenais à ce projet. Il était né des conversation avec Laureleï. Et c'était toujours intéressant de lui parler. Elle avait des réflexions intéressantes qui permettaient d'avancer, de réfléchir plus loin. Tu n'avais ni l'impression de jouer un rôle, ni te vanter. Tu discutais simplement de ce qui te passionnait. Tu en avais appris des choses avec elle, et avec un peu de chance, tu lui en avais appris aussi. Plusieurs conversations et livres plus tard, voici qu'apparaissait cette idée d'exposition. De quoi mêler la littérature et l'histoire, la France et le Japon. C'était un beau projet. Avec des choses intéressantes. Les élèves avaient d'ailleurs semblé extrêmement enthousiastes à cette idée.

Seulement, tu ne pouvais pas t'empêcher de penser qu'il y avait quand même un gros point faible. Et ce point faible c'était toi.

Tu ruminais tout ça en attendant l'arrivée du directeur quand Laureleï te tira de tes réflexions, ce qui ne manqua pas de te faire sursauter. De quoi lui donner raison justement...

Tu soupires...

"Je ne sais pas. j'ai de plus en plus de mal à me dire que c'est une bonne idée tout ça. Peut-être que ça serait mieux si tu faisais la présentation seule ? Je crains de ne pas être grand chose qu'un poids mort."

Ça t'emmerderait pas mal que le projet ne soit pas maintenu simplement parce que tu ne savais pas parler en public ou que tu aurais balancé une aberration. Tu avais soudainement l'impression de ne plus rien savoir du tout. Pas pratique.

"Je me sens comme un étudiant avant son oral. C'est à peine si je me rappelle de quoi que ce soit. Ok il y aura d'autres présentations, mais si on merde complètement celle-ci, on aura raté la première impression. Dur de faire machine arrière après..."


Toi qui arrivais la plupart du temps à avoir l'air sûr de toi la plupart du temps, pour le coup tu te sentais complètement à la masse. Tu préférais être honnête et lui dire. Parce que si tu devais merder, si ton incompétence devait tout faire foirer, ça gâcherait le travail qu'elle avait déjà fourni. Et ce n'était pas juste pour elle. Mieux valait lui donner la possibilité de se débarrasser de toi dès maintenant finalement...
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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2] EmptyDim 10 Fév - 13:55
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[Leï et Kenji – Opus2]

Assis autour de cette grande table, on aurait pu prendre nos aises en attendant la direction. Mais Kenji et moi, sans nous concerter, nous sommes installés l’un à côté de l’autre. Praticité, certes, pour exposer notre projet. Mais c’est surtout pour nous rassurer et nous encourager. Enfin bon, moi je suis surexcitée.

**« L’angoisse est là. Tu le sais. Mais c’est ta façon d’être et de l’exprimer quand tu crois en un projet !»**

Kenji lui est plutôt au bord de l’apoplexie. J’essaye de le mettre à l’aise et lui assurer que nous allons réussir. Et au pire, il n’y a pas mort d’hommes. On pourra toujours réfléchir à une autre option pour travailler ensemble le sujet. La direction peut refuser notre idée grandilotesque d’exposition et présentation. Mais je suis sûre qu’elle ne refuserait pas de le transformer en projet commun de classes. Au lieu de l’exposer et le présenter à l’ensemble du lycée, cela resterait un exposé de classe.

**« Tu penses toujours à toutes les options ! »**

J’essaye ! Mieux vaut prévenir que guérir.

**« Tout anticiper n’est pas toujours bon ! »**

Je peux oublier des choses.

**« Je préfère la Laureleï impulsive et imprévisible ! »**

« Ta Laureleï » s’est pris trop de claques, pour tout laisser au hasard ! Et au boulot, j’essaye autant que possible d’être prévoyante.
Et puis Kenji est assez angoissé pour deux-là. Positivité n’est pas son second prénom dans ces moments-là !
Je le fixe avec tendresse et détermination.


- Non, Kenji. On est à deux ou pas du tout. L’idée vient de nous deux. Je ne la présenterais pas seule. Et je crois en toi. Tu vas y arriver ! Tu n’es pas du tout un poids mort. Tu es l’excellent professeur d’histoire que ses élèves adorent, que ses collègues respectent, qui est mon ami et en qui j’ai pleinement confiance.

Mais il est tenace le bougre ! Je cogite à vive allure pour réussir à le décontracter et lui faire voir les choses en rose ou bleu, comme il veut, mais pas en gris ou noir !

- Et si une météorite tombe sur l’école, on ne sera plus en mesure de mener à bien ce projet. C’est sûr vaut mieux arrêter dès maintenant !

Mon regard est rieur. Je lui souris.

- Tu vas arrêter d’angoisser ? Je te dis que tu ne vas rien louper. Attend j’ai un truc qui va te dérider. Je ne sais pas si tu as lu ça ce matin…

Je farfouille mon sac et en sort mon téléphone. Me connectant au blog de Miss Gossip, je lui montre l’article édité ce matin qui nous concerne. Je laisse mon ami découvrir les délires de cette blogueuse, sûrement une lycéenne ou étudiante en manque d’amour pour passer autant de temps à se faire des films sur toutes les personnes travaillant à Yokuboo !
En tout cas, cet article a eu le mérite de me faire mourir de rire de bon matin ! La relation amoureuse décrite par Miss Gossip est tellement improbable. Certes Kenji c’est comme ma boussole dans cette ville, cette nouvelle vie. Bien qu’il n’ait pas beaucoup plus le sens de l’orientation que moi. Mais je crois que je le vois un peu comme un frangin avec qui partager mes passions et mes balades dans la ville. Je sens qu’il a comme moi l’envie de se construire une nouvelle vie en laissant le passé au passé. À deux, c’est plus facile, tout en respectant l’intimité de l’autre. Mais, même si Kenji est vraiment mignon, je ne nous vois pas du tout dans le genre de relation que cette reine des potins décrit.
Et puis je n’aurai jamais pu tomber dans les bras de ce grand blond mystérieux si j’envisageais que mes sentiments pour Kenji soient de l’amour.
Et je suis persuadée que Kenji pense comme moi.

**« Et si tu te trompais ? Et si tu le blessais ? »**

Et si tu la bouclais ? Laisse-moi suivre mon instinct. Il m’a toujours sauvé !

- Alors ? Vu qu’on s’exhibe et qu’on est indécent, tu dois bien être capable d’affronter le directeur pour un vrai projet d’envergure, histoire de remettre les neurones de nos chers lycéens en place !

Mon ton est taquin et rieur. Mon regard doux et amusé. Mon sourire se veut rassurant. J’espère juste que ça lui change les idées et l’éloigne de ses angoisses.

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Kenji Onizuka
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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2] EmptyDim 10 Fév - 19:42
Elle ne va pas lâche l'affaire tu sais. Alors ça serait peut-être bien que de ton côté, tu retrouves quelques atomes de courage. Sérieusement, tu dois bien avoir ça quelque part non ? Bouge bouge bouge ! Tu savais bien le faire à une époque non ? Donc tu devrais savoir maintenant. Tu joues pas ta vie. Alors pourquoi tu bloques ? Parce que justement tu la joues pas ? T'es pas un peu bizarre non ? Un peu beaucoup même. Donc en attendant, tu es là. Et comme clairement, Laureleï ne te donnera pas la possibilité d'utiliser le moindre joker. Donc maintenant, va falloir assumer, et faire ta part du boulot. Parce que ce serait encore pire de la laisser tomber maintenant. Tu t'es engagé, tu vas au bout. Tu es quelqu'un de parole oui ou non ? Alors maintenant on arrête de broyer du noir et on se remue un peu. Rappelle toi, c'est pas en se roulant en boule de peur dans un coin qu'on survit. Alors bouge !

Et puis c'est plutôt rassurant d'être à ses côtés non ? Ça fait du bien d'avoir à nouveau une amie. Comme l'impression de reprendre pied. C'est pas évident, et tu as l'impression qu'il faut que tu réapprennes à faire confiance à chaque fois que tu laisses quelqu'un s'approcher. Mais on peut dire que vous vous êtes amadoués l'un l'autre. Pas de tension. Pas de compétition. Juste du temps passé ensemble pour le plaisir d'en passer ensemble.

Donc maintenant, si elle croit en toi, tu te dis que peut-être, il serait bien que tu t'y mettes aussi. À croire en toi. Ou au moins à faire semblant. Fake it until you make it... et toutes ces sortes de choses... Après tout, Laureleï n'est pas ton père. Et peut-être qu'il serait temps d'essayer de mettre tout ça de côté, d'avancer. Même un petit peu. On verra plus tard pour convaincre la vieille baderne...

Tu soupires et tentes un sourire.

"D'accord. On va tente de faire ce qu'on peut alors. Avec un peu de chance tu as raison !"

Très clairement, elle ne partage pas ton pessimisme naturel. Ce qui te surprend car elle ne t'avait pas non plus donné l'impression d'être la personne la plus optimiste de la Terre. Mais peut-être qu'elle s'adapte naturellement pour rééquilibrer les choses. Sans doute pas une mauvaise stratégie. Surtout vu comment tu sembles complètement abattu... Le coup de la météorite t'amuse, il faut bien l'avouer. C'est vrai qu'à ce stade de "et si", tout devient un brin ridicule.

"Dans le doute on devrait peut-être faire une simulation ! C'est pas un petit tremblement de terre que ça va causer si une météorite s'abat sur la Terre ! on est jamais assez bien préparé pour ce type de situation, avoue que c'est quand même un problème !"


Tu rigoles gentiment. Après tout, quitte à être dans l'excès, autant y être jusqu'au cou. Ceci dit, la voici qui plonge à la recherche de son téléphone. Que va-t-elle encore inventer ? C'est un article de blog qu'elle te montre, un truc à mi-chemin entre le courrier des coeurs et le magasine people. Miss Gossip... le nom te dit vaguement quelque chose... Tu as dû entendre les élèves en parler. Comme son nom l'indique, le truc ramasse les rumeurs de l'académie et les publie ici. Et voici la dernière : toi et Laureleï formeriez un couple chaud chaud chaud, voire même, carrément indécent ! Tu éclates franchement de rire. Non seulement tu n'as jamais pensée à Laureleï en ces termes, mais en plus il t'apparaît complètement ridicule que quelqu'un ait pu le faire (et qu'accessoirement ce quelqu'un n'ait apparemment rien de mieux à faire de sa vie que ça)...

Certes, vous vous êtes devenus plus proches au fil des mois, mais ça n'avait pas grand chose à voir avec une histoire romantique ou sexuelle, comme ce qui pourrait se dessiner avec Amelia. Non, juste une amitié sincère, en toute confiance, et en toute simplicité. Ça ne t'a jamais traversé l'esprit. Tu es simplement bien en sa compagnie. Vraiment... qu'est-ce que les gens ne vont pas inventer....

"Il faudra au moins leur reconnaître une certaine imagination. Je suis sûr qu'on peut valorise ça !"


Tu lui rends son téléphone. ok elle a gagné, te voilà déjà d'humeur moins sombre qu'au début de votre attente. Il était temps de toute façon, puisque le directeur fait alors son entrée. Tu te lèves alors, salut respectueux, et la présentation va devoir commencer. Tu as la bouche sèche comme pas permis. L'impression que la mer morte s'est délocaliser pour mieux se réinstaller dans ta bouche. Pas très pratique !

Toutefois, tu tâches de rester concentré sur la présentation que toi et Lei avez mis en place. Les mots exacts t'échappent un peu, mais tu te rappelles du fil dans ta tête. Tu revois toutes les conversations que vous avez eu ensemble et tu tâches d'en extraire les grandes idées pour les adapter à ton auditoire, tout en laissant la place à ta partenaire de présenter ce qu'elle a à présenter. D'autant plus que comme elle est en lien avec le bibliothécaire, elle maîtrise mieux cet aspect du problème. La chose défile, presque toute seule. Honnêtement, tu n'as pas une pleine conscience de ce qui se passe. Mais tu suis le mouvement. Confiant qu'il te mènera là où tu le souhaites, là où vous avez prévu qu'il vous emmène.

Jusque là, tout semble bien se passer...
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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2] EmptyDim 17 Fév - 17:58
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[Leï et Kenji – Opus2]

Rassurer Kenji n’est pas une mince affaire. Mais je sais qu’il tiendra compte de moi et ma volonté d’obtenir cette autorisation. Et lui aussi est convaincu du bien-fondé et bienfait de ce projet. Ça va apporter beaucoup à nos élèves autant en connaissance et pédagogie, qu’en relation humaine et ouverture d’esprit. En plus ça concilie totalement la diversité des origines des élèves de notre école.

Je ris à la réplique de mon ami pour ma blague de la météorite. Il n’est jamais le dernier à me suivre dans mes délires. On aime les extrêmes dans l’imaginatif ! C’est fun !

- Mais tu es capable d’affronter ça, Kenji ! Crois en toi !  

C’est un aspect que j’ai encore du mal à cerner sur lui. Il est un roc, solide et déterminé, l’instant d’après il doute de lui sur tout. Je pense que c’est son passé qui m’expliquerait cette danse d’un pied à l’autre. Mais je n’ai pas envie de le braquer. Et pour être honnête, notre amitié se construit justement sur le respect des non-dit de l’autre. On a tous les deux un passé. Quel qu’il soit il nous définit aujourd’hui, mais ne nous dicte pas notre avenir. On avance ensemble, d’un pas sûr, confiant l’un avec l’autre. Advienne que pourra.
Et pour l’heure il s’agit de défendre notre projet !

Après un aparté sur la nouvelle lubie de Miss Gossip qui nous amuse bien, le Directeur et son adjointe font leur entrée. Je suis détendue et surexcitée. Bien sûr je concentre mon énergie sur les idées de notre projet. Et je ne veux pas faire paniquer mon ami.

Je débute la présentation et Kenji arrive à calmer son stress pour intervenir au bon moment. Nous nous donnons la parole l’un l’autre avec fluidité. Chacun exposant sa partie et ce qu’il attend de ce projet.
Alors que j’expose comment Jilian est complètement partant pour accueillir l’exposition montée par nos élèves pendant quelques jours, je sens que je touche la corde sensible de l’adjointe. Aurait-elle un faible pour le farfelu au chapeau ? L’idée me fait sourire intérieurement. Ça serait mignon. Mais je doit d’abord me focaliser sur la conclusion.

Notre speech fini, je sens l’angoisse monter. Je n’aime pas le silence. Je le comble toujours d’une ambiance de nature ou de musique. Et dans un moment comme celui là je dois y faire face et ça n’est pas mon fort.

**« Mais tu as fait face à pire. Tu vas y arriver. Et penses à Kenji, s’il te voit stresser, sa panique va revenir au galop. »**

Oui ! Je jette un œil à Kenji et lui souris. Confiante en nous et notre projet, je referme mon dossier et le tends aux deux personnes devant moi.

- Il ne manque que votre accord pour lancer le travail et en parler à nos élèves.  

Le Directeur semble pensif. Il prend mes papiers et les feuillète.

- Vous semblez bien vous entendre en tout cas, intervient l’adjointe. Ça fait plaisir de voir que deux enseignants si fraîchement arrivés dans notre établissement savent travailler ensemble et penser de tels projets. J’avoue que j’aime beaucoup l’idée que vous nous exposez.

L’espoir nous envahit. Mon regard pétille et je ne peux m’empêcher de sourire.

- C’est bien ce que l’on doit enseigner à nos élèves. Tirer le meilleur parti d’eux même et s’intégrer dans la société. Ce projet est un excellent apprentissage pour cela.  

Je croise les doigts de mes mains ensemble posés sur la table. J’attends en essayant de masquer mon angoisse.
Le directeur se racle la gorge.

- A vrai dire, je ne suis pas sûr que l’état d’esprit des japonais soit aujourd’hui prêt à évoquer la guerre sous cet aspect. Le quotidien n’était pas facile. Et il l’a encore moins été après les attaques nucléaires. C’est assez anxiogène pour la population. Même si les jeunes lycéens n’ont pas connu cela, leur grands-parents si. Je ne suis pas sûr que ça fasse bon écho auprès de nos parents d’élèves.

C’est un aspect que je ne maîtrise pas assez pour le défendre. Autant s’il évoquait le recueillement actuellement en France, je saurais étayer les faits. Autant au Japon, je n’ai pas assez de recul. Je regarde Kenji pour voir s’il se sent capable de défendre le dossier sous cet angle. Au pire j’utiliserai les arguments que j’envisage sous l’aspect France. Quelque soit le pays, il n’est jamais vain de demander à des jeunes adolescents de se pencher sur l’histoire et le vécu de leur grands-parents ou arrière grands-parents (ou plus loin pour certain). Ça aide même à améliorer la communication et la compréhension entre les différentes générations d’une famille.

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Kenji Onizuka
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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2] EmptyJeu 21 Fév - 21:46
Aucun doute là dessus, tu es parfaitement capable d'affronter une météorite ! Et de la réduire en miettes ! À mains nues d'abord ! T'es Kenji oui ou non ? Prêt à mourir comme un con dans un combat à mains nues face à une météorite ! Oui non, aucun doute, c'est bel et bien toi. Un grand crétin, mais un grand crétin costaud. Alors tu te reprends maintenant, t'as des choses à bosser !

Tu redresses donc un peu les épaules et la tête, tâche de te remettre dans l'énergie nécessaire pour mener à bien cette réunion. Pas évident de ne pas avoir la tête inondée de toutes ces pensées sombres. Il faut croire qu'elles te suivent à la trace en ce moment. Mais il y a un lieu et un moment pour tout. Et ici ce n'est pas vraiment le moment de broyer des idées noires. D'autant que tu te retrouves à plaisanter avec Laureleï sur cette histoire cousue de fils blancs par Miss Gossip. Vraiment, il y a des gens qui n'ont rien de mieux à faire que rêvasser sur la vie des gens... Remarque, ce n'est pas comme si tu n'avais pas l'habitude des rumeurs ! Au moins celle-ci est amusante, et elle propose quelque chose d'un peu plus lumineux que ce à quoi tu es habitué...

De votre côté, plus vraiment le temps de rêvasser. Le directeur et son adjointe font leur entrée. Ce qui veut dire que ça va être à vous d'entrer en piste ! Saluts, politesses, blablabla tout ça machin, et c'est parti. Heureusement que vous aviez prévu que Laureleï ouvre le bal ! Elle arrive à mettre l'énergie nécessaire dans la présentation dès le début, chose que tu aurais sans doute eu du mal à faire et après il aurait fallu qu'elle rame pour remonter le tout à la surface, pas la situation idéale donc... Vraiment, c'est mieux comme ça. Tu ne sais pas où elle va chercher une énergie pareille. Peut-être que c'est la danse. Tu devrais peut-être te mettre à la danse tiens ! plutôt qu'aux sports de combats et à la muscu... Parce que clairement, la danse a l'air de donner bien plu d'entrain !

Tu te secoues un peu, repense à la météorite qu'il va falloir arrêter à mains nues (ce qui n'est vraiment pas une bonne idée, pourquoi tu fais des choses pareilles ?) et quand vient ton tour, tu te lances. Malgré la bouche sèche, les mots sortent tout seul. Il faut dire que vous avez bien répété ensemble ! Ça rassure. Et maintenant, tu sais exactement ce qu'il faut dire. Tu n'as plus qu'à suivre le chemin que vous avez tracé ensemble pendant toutes vos séances de promenade et de travail. Elle a l'énergie contagieuse, tant mieux !

L'adjointe semble plutôt emballée. Tu n'as toutefois pas envie de crier victoire trop vite. Le silence qui plane à la fin de votre présentation t'inquiète un peu. Tu sens qu'il en va de même pour Laureleï, il y a comme une légère tension dans l'air venant. Un rien, et ça ne dure pas longtemps. Sans doute qu'elle tâche de ne pas te le faire sentir vu que tu n'as pas commencé cette réunion dans le meilleur état possible. Tu te risques à lui envoyer un sourire.

Jusqu'ici tout va bien.

Bon t'es pas télépathe, et sans doute qu'elle non plus, mais avec un peu de chance vous avez passé suffisamment de temps pour que le message passe. Ou qu'elle pense que tu fais une attaque. Complètement possible ça aussi.

Si l'adjointe confirme son intérêt pour le projet, intérêt que Laureleï entretient alors, le directeur fait part de ses doutes... que tu trouves complètement stupides. Vraiment. C'est quoi cet argument tout moisi ? Bien sûr que c'est anxiogène et pas facile, c'est justement pour ça qu'il faut en parler ! Si on ne parle que de choses faciles, on avance pas et on apprend rien... c'est le principe même de l'éducation. Tu te mords la langue pour ne pas lui rentrer dans le lard à ce crétin. Par réflexe, ta main droite se ressert sur le rasoir dans ta poche. Tu réalises alors que Laureleï n'a pas l'air de savoir répondre. Toi, tu as un milliard de choses à dire. L'immobilisme lâche, ça t'agace. Mais il va falloir que tu restes aussi calme et diplomate que possible si tu veux que ça marche. La main toujours bien accrochée dans ta poche, tu prends ton une grande inspiration et te lances.

"C'est justement parce que ce n'est pas facile qu'il faut en parler. Qui plus est, si leurs grands-parents en ont des souvenirs douloureux, pour ces nouvelles générations, la guerre n'est plus qu'une histoire qui sert de background au dernier jeu d'action. Qui plus est, certaines études en sociologie semblent montrer que la conscience du temps se réduit. Si nos grands-parents connaissaient les histoires de leurs arrières-arrières-grands-parents, c'est à peine si les nouvelles générations connaissent celle de leurs grands-parents. Le temps s'accélère, et dans le même temps nous en gardons une trace de plus en plus réduite. Le cerveau humain a ses limites... C'est notre travail en tant qu'éducateurs de les amener à réfléchir à ses événements qu'ils n'ont justement pas connus. Comment en est-on arrivé là ? Qu'est-ce qui s'est passé ? À quoi ressemblait la vie à cette époque ? Certains ont justement envie de comprendre le malaise dans la société dans laquelle ils vivent et grandissent, ce serait une erreur de les sous-estimer. À l'inverse, certains en sont complètement déconnectés et il est important de leur redonner un accès à leur histoire. Et si c'est la communauté qui vous inquiète, peut-être faut-il le penser autrement. C'est une académie, ouverte sur le monde qui plus est. Pourquoi ne pas l'intégrer mieux dans la communauté ? Il est tout à fait possible de construire quelque chose avec des générations plus vieilles, des gens qui souhaiteraient venir témoigner, apporter un contrepoint réel à ce que nos élèves se contenteront de lire dans les livres. Il ne faut pas se tromper de combat. C'est parce que c'est anxiogène qu'il faut en parler. On ne peut pas tout mettre sur le tapis..."

Il y a des chances que personne ne se soit attendu à ce que tu prononces une tirade aussi longue d'un coup. Sans doute qu'ils n'étaient pas préparé. En tout cas tu as presque réussi à ne pas être agressif, ou pas trop. Ça devrait même passé pour de l'enthousiasme inquiet. Les deux autres en face ont l'air de réfléchir. Tu n'oses pas vraiment regarder Laureleï, de peur qu'elle te confirme que ce n'était pas la bonne réponse. Tu restes droit, sans crainte, prêt à affronter les météorites à mains nues, et tu attends la question suivante, ou le verdict, patiemment. Confiant dans ce que tu crois.
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You're only human after all ! [Lei & Kenji -Opus2] EmptyVen 1 Mar - 20:17
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[Leï et Kenji – Opus2]

Je savais bien que Kenji allait déchirer la présentation. Bien sûr nous ne sommes pas parfaits. Il y a quelques bafouillages. Mais quand on est persuadé du bienfondé de quelque chose, on a l’énergie pour le défendre. Et chacun de nous deux nous efforçons de faire de notre mieux. Aussi peu sûr de lui soit-il, Kenji est une présence rassurante pour moi.
Je souris encore en pensant à cette Miss Gossip et son idée farfelue. C’est étrange, mais ainsi ! Kenji, je tiens à lui. Sincèrement. Mais je le vois plus comme le frangin que je n’ai jamais eu. En quelques mois, il a fait son chemin dans mon cœur et ma vie. Mais de façon paisible, me donnant des repères dont j’avais besoin. Et j’ai tendance à penser qu’il voit les choses de la même manière en ce qui me concerne.
Il est d’ailleurs le seul à savoir pour ce courant d’air de Finn. Et ne me juge pas. Il ne m’accable pas.

**« Parce que moi je t’accable ? »**

Oui !
Revenons au sujet du jour !

Mon cœur bat à un rythme effréné quand l’adjointe nous confirme son intérêt pour notre projet. Mais bien sûr cela aurait été trop facile si personne n’avait eu d’objections. J’ai les mains moites et les glissent sous la table pour les essuyer discrètement sur les pans de ma robe. Je supplie Kenji du regard d’avoir une réponse convaincante à donner. Je ne me sens pas légitime à contre-argumenter le Directeur sur un sujet touchant la population japonaise. Je ne la connais pas assez. Pourtant j’ai vu les bienfaits de ce type de travail et exposés sur les élèves en France, sur leurs parents, même parfois leur grands-parents.

Et le discours de Kenji face au directeur est à la hauteur de l’homme fort et déterminé que je connais. Il est parfois un peu ferme, et peut paraître froid à un œil extérieur. Mais je sais qu’il brûle simplement d’une flamme de conviction et de désir d’aider son prochain. Je me rends compte qu’il n’ose pas me regarder. Pourtant j’ai un grand sourire plaqué au visage. Pour le rassurer, je pose ma main sur sa cuisse.
N’y voyez aucune indécence, c’est juste un geste d’affection et de félicitation. Je ne veux pas que la panique l’envahisse à nouveau et je m’empresse de poursuivre l’argumentaire.

- Monsieur, sauf votre respect, Kenji a raison. Nous sommes enseignants, par conviction que nous pouvons apporter à la jeunesse qui passe dans nos classes. Il est du devoir de chacun de parler de l’histoire douloureuse ou non, d’entretenir les mémoires, mais surtout de prendre le recul nécessaire à ces évènements tout en prenant conscience de l’impact sur chaque individu. Loin de nous l’idée d’en faire un projet négatif, qui ne montre que des pleurs ou du sang. Ce que nous voulons, c’est nous appuyer sur des témoignages et montrer à la jeune génération que leurs ancêtres ont traversé des moments difficiles pour leur offrir leur présent empreint de liberté. Des moments difficiles avec beaucoup de blessures, mais aussi des joies ! Il ne faut pas l’oublier ! J’ai vu en France comme en Angleterre, le bienfait de ce genre d’expositions et témoignages. Même si votre pays, si accueillant avec moi, a une culture assez différente, l’âme des japonais n’est pas si différente. Le respect de soi et des autres en est une caractéristique principale et des plus louables. Alors quel meilleur moyen que ce genre de travail collaboratifs entre étudiants et avec les témoignages de leurs propres familles, pour entretenir cette vision de la vie ?  

Le directeur se tourne vers son adjointe et ils chuchotent entre eux de longues secondes interminables. Je retiens ma respiration. J’ai la tête qui tourne.

- Mademoiselle Donnely, Monsieur Onizuka, je dois avouer que vous êtes de très bons avocats de votre projet. Je suis d’accord, mais je tiens à voir la construction de votre exposé avant sa présentation au public de cette école. J’aimerai que mon adjointe ici présente passe vous voir toutes les semaines afin de faire le point avec vous. Mais elle questionnera aussi quelques élèves pour s’assurer qu’il n’y a pas de malaise ou de tensions au sein de leur famille et de leur cœur.

Mon sourire va décrocher le soleil ! Je m’incline avec respect devant mon supérieur.

- Ce sera avec grand plaisir que nous accueillerons Madame au sein de notre groupe de travail. Merci beaucoup pour votre confiance.  

J’ai envie de hurler de joie, de sauter partout, de danser avec liberté. Mais je dois me contenir. Montrer l’exemple. Et croyez-moi, ce n’et pas une mince affaire. Je suis un volcan prêt à entrer en éruption.

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