Hebi.. Qu'est-ce que tu as encore fait à tes cheveux ? Et bien tu l'avais dit. Il se trouve que lors de la distribution de jouets qu'il y a eu, il y a de ça un petit moment, tu t'es retrouvée avec deux partenaires ayant les cheveux blancs. Et si a troisième personne se trouvait avoir également les cheveux blancs, alors tu te les teindrais de la même couleur. Et bien sûr, il a fallu que tu tombes sur Askjar. Tu ne reviens jamais sur tes paroles Hebi. Alors depuis deux jours, tu te trimballes avec une tignasse blanche. On peut dire que ça fait un choc quand même. Passer d'un dégradé rose et violet à la couleur de la neige. On peut dire que ta mère n'était pas bien ravi de voir ça..

En tout cas, aujourd'hui, tu as décidé de te rendre au centre commercial afin de faire un peu de shopping avec ton grand acolyte tulipe, on a nommé Askjar. Ce très beau garçon avec qui tu as fait la dernière course à vélo lors de la distribution de jouet. C'est d'ailleurs en partie de sa faute si tu te retrouves avec les cheveux blancs d'ailleurs.. Enfin bon. En tout cas, tu te seras bien amusé pendant le trajet du retour. Il avait déjà de la mousse à raser partout sur la joue, mais en plus, il s'est retrouvé le cul à l'air - le slip à l'air plutôt - à pédaler jusqu'au centre commercial. Une belle partie de plaisir on peut le dire. Tu en as même gardé un très beau souvenir. À jamais graver dans ta mémoire. Mais aussi dans ton téléphone. Petite photo que tu as pris en toute discrétion, que tu as d'ailleurs mise en fond d'écran de ton téléphone. Quel enfant tu fais Hebi. Quelque chose que tu n'as pas apprécié à ton retour, ce sont tes frères. Les jumeaux. Hystériques lorsqu'ils t'ont vu enlacer ton ami. Ils sont plutôt très possessifs avec toi.. Ils n'aiment déjà pas Anders. Et maintenant, ils ont une autre cible à noter dans la liste noire. Ils se sont même renseignés sur eux. De vrais malades.. Du coup, depuis, il te surnomme la fille aux Islandais. Des abrutis.

Vêtue d'une jupe noire en cuir, de collants sombres, d'un pull à col roulé blanc, de bottines à plateformes et d'un long manteau à motifs pied de poule. C'est dans cette tenue que tu retrouves ton ami. Tu avais réussi à avoir son numéro par un camarade en commun. Tu lui as donné rendez-vous devant le centre commercial, à l'extérieur du bâtiment. C'est un gars qui se démarque très rapidement des autres de part sa grandeur et de sa chevelure atypique. Un sourire angélique se dessine sur ton visage alors que tu t'accroches à lui, bras dessus, bras dessous.

« Tu en as mis du temps, ça fait une heure que je suis dans le froid ! »

Non, c'est totalement faux, mais tu aimes bien l'emmerder. C'est déjà dans ta nature de faire chier le monde qui t'entour, mais quand c'est Askjar.. C'est dix fois pire. D'ailleurs.. C'est dingue comme vous vous ressemblez maintenant. Très frustrant.

Vous voilà enfin partie pour une virée shopping. Une grande allée bordée de magasins. Il y a tellement de choses que tu ne sais même plus où donner de la tête. Des vêtements à droite, des chaussures à gauche, des accessoires encore à droite et des bougies encore à gauche. Un véritable défilé de tout et n'importe quoi. Mais tu décides de l'entraîner dans un magasin plutôt festif. Un endroit où on retrouve surtout des accessoires pour des anniversaires, des gadgets ridicules. Tu le forces à te suivre, prenant finalement sa main dans la tienne, entremêlant vos doigts pour ne pas le perdre. Enfin.. Vu sa taille, tu ne risques pas. Tu es émerveillée par tous ses produits. Il y a des ballons, des costumes, des paillettes de partout ! C'est trop beau. Mais voilà que ton petit moment de plaisir vire au cauchemar. Tu commences à entendre des hurlements près de la sortie, où la caisse se trouve. Ahhh.. Sûrement un client pas content. Curieuse, tu sors ta petite tête du rayon afin de vérifier ce qu'il s'y passe. Tu remarques un peu au loin, quatre hommes portant des masques d'animaux. Oh que c'est chou le petit renard.. Ouais. Bah le petit renard vient de sortir une belle arme à feu de sa veste et il la pointe un peu sur tout le monde. L'un d'entre eux se met alors à hurler, que tout le monde se calme et reste sagement assit par terre. Bon bah.. Exécution. Tu te remets près de ton ami afin de t'accroupir, comme il la si gentiment demandé. T'as pas trop envie de mourir maintenant en réalité. Tu pinces le fessier d'Askjar, tout en chuchotant.

« Oh princesse ! Dépêche toi de t'asseoir ! »

Ouais, qu'il se grouille. Parce que vu tous les films de braquage que tu as vu, tu es certaine qu'il sera le premier à mourir s'il reste debout. Calme toi Hebi, t'es pas dans un film de gangsters. En tout cas, tu as choisi le mauvais rayon ma belle. Pourquoi est-ce qu'il y a que des accessoires pour adulte là ?

Aujourd'hui je retrouve Hebi au centre commercial. Ça fait toujours plaisir de la voir, même si je suis bien obligé de me demander comment ça va partir en live cette fois ! Enfin au moins on se marre bien. La dernière livraison avec elle pendant la course aux jouets avait été topissime. Même si y avait eu ce moment bizarre avec le père et son gosse à l'hosto là... marrant comme certains souvenirs restent quand même bien ancrés, même quand tu penses les avoir largement dépassés ! Mais bon, jmétais concentré sur les conneries avec Hebi et voilà, j'étais passé à autre chose. Faut dire qu'il faisait quand même pas forcément super chaud pour pédaler en caleçon non plus ! Mais j'étais pas du genre à me dégonfler !

En théorie, aujourd'hui devrait être un peu plus normal puisque je l'accompagne en shopping. Je sais pas pourquoi je finis toujours par me retrouver à accompagner les gens faire du shopping, ça a l'air d'être mon destin ! J'arrive direct du taf, j'ai fini légèrement en retard parce que la collègue qui devait me relayer a un peu traîné, alors qu'on a un daim qui est particulièrement malade et qu'a besoin de soin... Donc j'étais un peu coincé ! J'arrive donc au point de rendez-vous avec genre 12 minutes de retard, mais j'avais quand même prévenu Hebi. Hebi que je repère sans trop de difficultés vu qu'elle a bel et bien décoloré ses cheveux comme promis !

"T'abuses, j'ai à peine 10 minutes de retard et jtavais prévenue !"

Je réponds en riant. Je la laisse attraper mon bras et récupère des mèches de cheveux de l'autre main.

"Je vois que t'as tenu ta promesse ! On va faire un sacré duo de blancheur ! Les gens vont avoir besoin de mettre des lunettes de soleil pour nous regarder passer."

Avant de lui mettre ses mèches de cheveux dans la tronche. Non mais ! C'est pas de ma faute, c'est elle qui joue les pestes, alors forcément j'ai envie de l'embêter un peu. D'autant que c'est parti pour l'habituelle déambulation dans les allées, et je sens bien que mademoiselle ne sait guère où aller. Et finalement, on se retrouve à rentrer dans une espèce de magasin de farces et attrapes, ou un truc pour les fêtes. Un de ces magasins fourre tout où on trouve de tout et surtout de n'importe quoi ! Parfait, on devrait trouver de quoi se marrer un peu. C'est déjà beaucoup plus fun que de devoir subir le défile habituel des tenues ! Puis je commence à m'habituer à avoir sa main dans la mienne, c'est quand même agréable comme sensation.

Sauf que y a quelque chose de chelou dans l'air. Je comprends pas tout de suite quoi. Mais y a clairement une tension qui s'est installée. Et puis des hurlements du côté de la sortie. Je fronce un peu les sourcils, ça a pas spécialement l'air d'une engueulade habituelle dans un commerce. Quelque chose qui cloche. Je suis Hebi qui se faufile vers la tête du rayon pour voir ce qui se passe. Quatre mecs masqués, et armés. Bon, ça a un eu l'air d'être le gang du dimanche, genre les ados du coin qui se la jouent (surtout pour choisir ce type de magasin comme cible !)... mais si y a une arme dans le tas, alors dans le doute... autant suivre le mouvement.

"Hé !"

Je réagis surpris alors qu'Hebi me pince les fesses. Je m'assois à sa suite, et réponds en murmurant.

"Je sais qu'on est dans un rayon qui laisse entendre le contraire, mais je suis pas sûr que ça soit le bon moment pour me triturer les fesses !"

J'essaie d'avoir un ton léger. Inutile de paniquer... c'est un sale moment à passer, mais y a peu de chance que ça dégénère. Les mecs ont l'air limite plus terrifiés que nous. Après je suis plus inquiet d'une balle perdue. Bref, pendant que ça s'agite du côté des caisses, je reprends ma tentative de diversion d'Hebi.

"Tu m'as emmené là pour me faire admirer ce rayon ou tu es de mèche avec nos camarades cambrioleurs du dimanche quand il pleut ?"

Je souris en gardant sa main dans la mienne. C'est pas facile de garder le ton léger en chuchotant, mais on s'y tient. Inutile d'attirer l'attention inutilement...

"Je vais vraiment finir par me méfier maintenant quand une fille m'embarque faire du shopping !"

Askjar se laisse totalement faire lorsque tu t'accroches à lui comme si tu étais sa dulcinée. À croire qu'il apprécie cette proximité entre vous. En réalité, toi, tu adores. Tu es quelqu'un de très tactile, tu aimes toucher les gens comme bon te semble - pas des attouchements pervers merci - et particulièrement ce jeune homme. Cette complicité entre vous, est telle que tu as la sensation qu'il est ton double. Ton jumeau. Bon, calme toi.

« C'est quand même dix minutes de retard, moi je ne t'aurai jamais fait ça. » Ohh la vilaine. Tu joues la carte de la culpabilité, ce n'est pas très gentil tout ça. « Je tiens toujours mes promesses, tu le sais. Et puis je trouve que ça me va plutôt bien. » Tu resserres ton étreinte et rapproche ton visage pour coller ta joue à son bras. « Qu'ils mettent leurs lunettes de soleil, on est bien trop beaux pour eux ! »

Et voilà qu'il te taquine à son tour. Ahhh.. Vous vous renvoyez la balle constamment. Jusqu'où ça va finir cette histoire ? Est-ce qu'il y aura déjà une fin, ça c'est moins sûr. Tu te vois déjà à la maison de retraite à le pourchasser parce qu'il aura volé ton déambulateur.

En pleine vadrouille dans le centre commercial, tu entraines à ta suite le pauvre Askjar dans un magasin de fêtes. Tes yeux sont si émerveillés devant tant de déguisements, de gadgets aussi farfelus les un que les autres. Tu as envie de tout prendre, de tout acheter. Tu as envie de voir Askjar dans un costume de vachette. Aller savoir pourquoi.. Mais attends. C'est l'endroit parfait pour lui trouver une robe de princesse en réalité ! Tu fouilles légèrement dans les rayons, tout en l'entraînant bien sûr. Tu ne lâches pas sa main. Cette dernière est comme collée à celle du jeune homme.

Cherchant un costume pour ton acolyte tulipe, tu te pers dans les rayons avant qu'un braquage ne se lance dans le magasin. Ils ne sont que quatre, mais c'est déjà trop. Toi qui as vu une tonne de films policiers, tu sais comment tout ça fini à la fin. Avec un mort. Et c'est souvent une jolie fille qui se fait prendre en otage ou éloigné des autres pour être enfermée ailleurs dans ce genre de situation. Et c'est souvent le gars le plus grand et balèze qui meurt en premier tiens.. Parfois c'est même les couples qui en pâtissent. Oh putain. Et si les cambrioleurs vous prenaient pour un couple et vous séquestraient pour vous torturer ? Ouais, tu regardes vraiment trop de films, faut arrêter la télé après 22h Hebi.

« Dis pas de conneries, j'ai pas touché tes fesses par plaisir ! » Chuchotement, alors que tu réfléchis en détournant le regard. « Ouais enfin.. On va dire ça. » Elles étaient bien fermes ses fesses. Comme tu l'avais imaginé.

Pendant que tu restes paniquée et stressée parce qu'il pourrait arriver dans cette situation, Askjar se donne un malin plaisir à te taquiner de nouveau. Qu'est-ce qu'il cherche à faire ? À te détourner de tout ça ? À te détendre ? Sûrement. Ou juste te faire chier, c'est une possibilité aussi. Tu regardes légèrement le contenu de ce rayon. Il y a vraiment beaucoup de choses.. Bizarres. Des vibromasseurs, des jeux de sexe et d'alcool, des tenues explicites, des poupées gonflables, des bonbons en formes de voilà et même des.. Godemichets. Bon. Heureusement, vous êtes seuls dans ce rayon. Faut surtout pas que les cambrioleurs viennent jusqu'à vous, vraiment, ça serait la honte.

« Ni l'un ni l'autre, tu me crois vraiment capable de faire ça ? Idiot va.. » Ton regard se fait plutôt glacial lorsque tu entends ses mots. Tu le fixes, d'un regard inquisiteur. « Ah parce qu'il y a d'autres filles qui t'emmènent au shopping ? »

Askjar vient de réveiller la grande possessive qui sommeillait en toi. Attention à ne pas être trop toxique Hebi. Tu tentes de changer rapidement de sujet de discussion. Tu viens de poser une question à laquelle tu ne veux même pas de réponse. Tu as peur que ça te fasse mal. Oui, parce que c'est ton Askjar, à toi et à personne d'autre. Ouais, une grande possessive. Tu viens finalement prendre un sachet qui se trouve dans le rayon et le montre au jeune homme qui t'accompagne.

« Je dis ça je dis rien, mais je trouve que ça t'irais plutôt bien. »

C'est un.. String pour homme.. En bonbons. Toujours plus Hebi, toujours. Et bien sur, le fait qu'un des cambrioleurs commence à venir vérifier les rayons n'est pas pour arranger les choses, n'est-ce pas ?

J'aurais pas pensé qu'elle se serait teint les cheveux en blanc vu la longueur qu'elle a. Et en même temps je suis pas surpris non plus. C'est bien le genre de trucs dingues dont elle est capable. Puis après tout, j'ai commencé à décolorer les miens pour faire chier ma mère, alors elle peut bien le faire pour un pari ! On est clairement pas si différents...

On en est donc là à raconter des idioties tandis que Hebi me traîne à gauche à droite dans les allées avant de se décider pour un magasin de fêtes. Pourquoi après tout ! Au moins c'est original, au moins y a du potentiel pour qu'on se marre bien ! Toujours la main dans la main, on s'aventure dans les rayons, ma chère acolyte ayant clairement une idée en tête... Sauf qu'avant qu'on ait un aperçu de l'idée en question, on se retrouve en plein braquage. Bon on est loin du budget d'un film d'action, mais ça sent quand même pas bon. On s'assoit donc bien sagement histoire de pas trop attirer l'attention, ce qui risque de ne pas être très efficace si pour cacher nos nervosités respectives on continue de raconter des âneries. En même temps, on se retrouve dans le rayon des jeux sexuels et autres joyeusetés du genre en plein braquage, alors y a quand même quelque chose de terriblement absurde dans tout ça, je me vois pas ne pas rire !

Par contre je rêve ou elle me fait une crise de jalousie, c'est quoi ce regard froid là ? Sérieusement ? Je lève un sourcil, mi amusé mi agacé, et réponds en haussant les épaules.

"C'est arrivé. Pourquoi ? Ça t'embête ?"

Non parce que c'est chelou quand même. Regard rapide autour.

"Par contre me retrouver en plein braquage c'est une première qui t'est réservée."

Bon c'est une première dont on se serait tous les deux bien passé, certes. Mais c'est pas comme si on avait le choix ou quoi que ce soit.

Comme pour changer de sujet, voilà qu'Hebi me colle un sachet dans les mains en m'annonçant que ça m'irait bien. Qu'est-ce qu'elle m'a inventé encore... J'affiche un air dégoûté en découvrant la proposition. Ouaaaai, non merci ! Franchement le coup des bonbons que tu te colles en guise de slip, c'est quand plutôt un truc qui craint ! Que ça soit pour les bonbons ou ma précieuse anatomie !

"Je vais passer mon tour sur ce coup-là ! Si tu veux me voir en string, faudra te contenter d'un classique en tissu !"

What ? D'où je lui parles sérieusement de me voir en string ?? C'est le stress ou quoi ? C'est sans doute plus facile que de penser au reste... D'autant qu'un mec se pointe dans notre rayon et que nous voilà repérés. Merde ! Le gars arrive rapidement vers nous, qu'à moitié sûr de lui. J'aurais bien tenté de me le faire... je suis plus grand et plus fort, mais y a encore ses collègues là-bas. Et armés. Ce serait pas une bonne idée de se les mettre à dos là maintenant. Faudrait une meilleure ouverture. Genre... pouvoir foutre le mec KO histoire qu'il ait pas le temps de prévenir ses collègues. En plus bon, y a quand même littéralement des menottes à portée de main... et en même temps, encore une fois si on se rate... Le temps que je réfléchisse, le mec est arrivé à notre niveau en nous tendant un sac.

"Porte-feuille et bijoux ! Vite !"

Le fait d'être en plein cambriolage n'arrange en rien ta nervosité. Tu es quelqu'un de plutôt confiante normalement, mais aujourd'hui, c'est tout autre chose. Tu es perturbée et on remercie tous les films d'actions que tu as pu voir dans ta vie. En tant que grande boxeuse, futur championne on l'espère, tu ne devrais pas réagir ainsi. Garder la tête froide et rester calme. Analyser la situation est pour le moment, le meilleur moyen de se tirer de cette merde. Mais bizarrement, tu n'arrives pas à rester détendu et tu racontes, tout un tas de conneries à Askjar.

En entendant sa réponse, ton petit coeur se resserre quelque peu. La jalousie est un terrible défaut chez toi Hebi. Tu lèves les yeux, détournant le regard.

« Non, je m'en fou. »

Tu parles, mais bizarrement, tes mots ne sont pas en accord avec ton visage. On peut très bien sentir ton agacement. Tu es quelqu'un de particulièrement possessive et quand tu apprécies quelqu'un, tu veux qu'il ne soit qu'à toi. Tu n'as pas confiance en toi sur ce sujet là. Tu as toujours peur d'être blessée ou abandonnée. Mais malheureusement, c'est à cause de cette possessivité que tu fais fuir les autres Hebi. Pour le moment, Askjar est toujours présent à tes côtés, mais pour encore combien de temps ?

Finalement, ton sourire revient très rapidement à la suite de ses mots. Tu es la première à te retrouver avec lui en plein braquage et ça te rend heureuse. Et bah, c'est pas non plus la joie hein. On est pas dans un parc d'attractions ou un zoo Hebi, vous êtes en plein braquage faut pas l'oublier.

Pour changer de sujet, tu aperçois un string en bonbons et le jette sur le jeune homme tout en lui affirmant que ça lui irait très bien. Non, ne commence pas à t'imaginer la chose Hebi, c'est mal, très mal, faut arrêter d'être une perverse comme ça. Mais malheureusement pour toi, les mots d'Askjar ne vont pas arranger les choses. Ton sourire est bien plus intense à présent. Tes yeux pétillent de mille feux. On voit le véritable bonheur sur ton visage.

« Sérieux ?? Je veux voir ! Dès qu'on sort de ce truc, je t'emmène dans une cabine et tu me montres ! »

Hmm.. Comment dire.. C'est un peu.. Bizarre dis comme ça. Tu veux forcer quelqu'un à se déshabiller devant toi tout ça parce qu'il a dit un truc pareil ? Oui bah en même tant, venant de toi, ce n'est pas très étonnant. Mais venant de lui.. Wouah, il doit être stressé. Vraiment stressé pour dire ça. En tout cas, ces paroles ne sont pas tombées dans les oreilles d'une sourdre.

Mais voilà qu'un inconnu fait son apparition et vous coupe dans votre merveilleuse mais insolite conversation. Un homme masqué. C'est le renard. Il tend un sac et n'a plus son arme avec lui. Il a du la ranger ou bien la passer à un autre de ses collègues. Portefeuille et bijoux ? Tu ne comprends pas réellement sur le moment. Tu te redresses afin de te mettre en face de lui.

« Hm.. J'ai vraiment tous l'argent qu'il me faut, vous êtes sur que c'est raisonnable ? En plus les bijoux sont vraiment pas terribles.. »

Ah oui, non, tu n'as pas compris. Il ne te demande pas de prendre les bijoux et les portefeuilles déjà dans le sac, il veut que tu foutes ton portefeuille et tes bijoux !

« P'tin mais t'es conne ! Portefeuille et bijoux dans le sac je t'ai dis ! »

Il commence à se rapprocher de toi et à vouloir agripper ton poignet là où se trouve ta montre alors qu'au même moment, un bruit sourd résonne dans le magasin. Le store de ce dernier ce referme, surement les cambrioleurs qui ont fait cette manipulation afin que personne n'entrent et personne ne sortent. Toi, de ton côté, en tant que bonne fille d'une championne de boxe, tu as des réflexes, mais ils ne sont pas toujours très bons. Tu agrippes le bras de l'homme, le force à se retourner et en quelques secondes seulement, tu arrives à l'étrangler doucement avec ton bras que tu appuies avec pression sur le cou de l'individu. Il n'a pas le temps de crier ou de faire quoi que ce soit qu'il manque d'air et tombe lentement. Tu le rattrapes avec difficulté et le pose à terre, vers les pieds d'Askar. Tu es essoufflée et.. Carrément paniquée.

« Oh non ! Je ne voulais pas faire ça ! Il m'a fait peur alors.. C'était un réflexe. J'ai pas fait exprès.. »

Calme toi Hebi, le petit gars n'est pas mort, il fait un petit somme. Dans quelques minutes seulement il sera sur pieds. Mais là, tu paniques grave ma grande. On le voit à ton visage qui se décompose. À ton corps qui flanche pour retombé au sol, les genoux à terre. Et maintenant, vous faîtes quoi ?

Si je résume bien, on se retrouve pris en plein cambriolage, et Hebi me tape une crise de jalousie ? Enfin qu'elle contient tant bien que mal. Je vois pas trop d'où ça sort. On a plus urgent à gérer non ? Après c'est ptet justement une réaction de crise. Le genre de réaction à la con qu'on peut avoir justement pour pas penser à ce qui se passe à côté. Enfin j'en sais rien, et j'ai pas trop le temps de m'y arrêter non plus. Y a un temps pour tout, et on va dire que là, on a un peu plus urgent sur le feu.

Le coup du string en bonbons me prend de cours ! Ça aussi c'est une diversion de la situation ou quoi ??? C'est tellement sorti de nulle part ! Enfin non... techniquement on est cerné par ces conneries... et le pire c'est que je réponds sérieusement moi ! Faut croire qu'on a tous les deux les neurones qui crament avec tout ça.

"Faudra être patiente, j'avais pas prévu moi donc j'ai pas mis mon beau string des grandes occasions !"

Et en plus je continue. Mais n'importe quoi... Je suis vraiment venu depuis l'Islande jusqu'ici pour parler string avec une nana dans le rayon sex toys d'une foirfouille random durant un cambriolage ?? Wow, un point pour ma mère, j'ai vraiment fait n'importe quoi sur ce coup-là !

Toute façon, un mec arrive alors bien obligé de reprendre mon sérieux, genre mon vrai de vrai sérieux. Réfléchir à toute allure. Calculer, est-ce qu'il vaut mieux obtempérer ? Juste filer ce qu'on a et attendre que ça passe. Ça sert à rien de jouer au héro non ? Et en même temps, tellement l'impression que ça pourrait dégénérer si on fait pas gaffe. Sauf qu'Hebi réagit... à contrecourant ? Une fois de plus ? Quelque chose du genre on va dire. Elle stresse ou elle provoque volontairement ? Un grand bruit résonne : le store qui se ferme. What ??? Mais d'où ??? Encore une fois, pas le temps de s'y arrêter, parce qu'Hebi a complètement pété les plombs ??? Elle vient carrément de foutre le mec KO en trois coups ?? Whaaat ? Voilà qui est surprenant... ou pas... elle m'avait dit qu'elle était sportive de haut niveau elle aussi... Pas le temps. Faut que je me réveille et que je bouge.

"Chut, t'inquiète on gère."

Je me relève, attrape ce qu'il faut. Je déchire l'emballage de plusieurs paquets de menottes, lui en fout deux paires direct aux poignets, liés dans le dos, histoire de compenser le fait que c'est pas hypra solide ces trucs-là, et une troisième paire que j'attache à l'étagère du rayon. Je me relève à nouveau pour attraper... je sais pas trop ce que c'est mais ça me sert à lui attacher les chevilles et je trouve enfin de quoi le baillonner. Très pratique ce rayon. J'attrape la main d'Hebi et lui fait signe de me suivre, toujours aussi discrètement que possible. Y a pas besoin qu'on nous retrouve avec le type inconscient...

"Doucement, on va s'éloigner de là et repartir vers le fond du magasin..."

Pourquoi ils ont fermé les stores ? Sans doute parce que les flics ou au moins la sécurité du centre commercial a été prévenue. Faut juste qu'on tienne. C'est pas des bandits de grand chemin. Ça panique, faut juste faire en sorte que ça dégénère pas. Doucement doucement, on se rapatrie rayon "linge de maison" et nous voilà cernés par des rideaux et autres nappes. Ok... C'est déjà un peu moins gênant. Au moins, on pourra pas faire le lien entre nous et le mec inconscient, ce qui vaut sans doute mieux pour nous ! Je me rassois et soupire, toujours un peu tendu.

"Tu mets souvent les gens KO comme ça ou c'était juste une occasion spéciale ? Bien joué en tout cas."

Clin d'oeil. Je sais pas si c'était très malin, mais au moins c'était propre et efficace... Le type a pas eu le temps de donner l'alerte.

"Ça va ?"

Le stress monte et vous partez tous les deux dans un délire de string. Les clients dans les autres rayons sont également en paniques, mais tentent plutôt d'appeler les secours, d'appeler leurs proches ou quoi. Non vous, aucun n'a essayé de sortir son téléphone pour faire la même chose. Vous préférez papoter string dans le rayon sex toy. Du jamais vu.

« T'es nul, je voulais au moins voir un bout de fesse moi. »

What ? Tu as des envies bizarres Hebi, mais bon, on va mettre ça sur le coup de la panique du cambriolage. En tout cas, pas sûr qu'Askjar ait bien envie de te revoir après cette conversation. Non, carrément en ayant eu cette journée horrible avec toi.

L'homme au masque de renard arrive et tu lui fais l'une de tes prises. Tu l'endors en quelques secondes seulement. Il suffit de positionner ton bras à un endroit précis sur sa gorge et d'y mettre toute ta force. Pas trop, puisque tu ne cherches pas à le tuer. Bien que tu aies eu l'impression de le faire là. Du coup, tu paniques encore plus. Askjar prend finalement les choses en main. Il s'occupe d'attacher le cambrioleur avec plusieurs menottes. Les poignets et les jambes, la bouche bâillonnée. Il ne risque pas de se réveiller de sitôt.

De ton côté tu paniques encore plus. Tu as l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Est-ce que les cambrioleurs vont savoir que c'est toi ? Et s'ils regardent les caméras de surveillances ? Ils vont t'emmener avec eux et te torturer pour avoir fait du mal à leur coéquipier. Non, tu regardes trop de film. Mais pas sûr que si tu t'en sortes, ton coach sera ravi que tu aies utilisé une prise qui n'est pas réservée pour ce genre de situation. C'est quand même de la légitime défense ! Ouais, mais tu pourrais en perdre ta licence..

Le jeune homme prend alors ta main et t'emmène avec lui dans un tout autre rayon. Vous êtes discrets. Vous laissez le cambrioleur à sa place, attaché au rayon sex toy et partez de votre côté afin de vous retrouver dans un rayon plus adéquate. Tu t'assois à côté de ton acolyte atypique. Tu soupires de ton côté et viens poser ta tête contre son épaule, t'affalant presque sur lui.

« C'était la première fois. Et c'était vraiment trop éprouvant. »

Surtout épuisant émotionnellement parlant. Tu paniques tellement que ton cerveau va vriller si ça continu. Tu imagines des scènes qui pourraient se produire qui n'ont ni queue ni tête, c'est carrément absurde. Tu hoches la tête à sa question et viens passer ton bras sous le sien avec délicatesse afin de te blottir contre ce dernier. Tu te sens bien près de lui, surtout dans une situation pareille.

Des pas s'approchent du fond du magasin. Les autres cambrioleurs cherchent leurs coéquipiers. Et voilà que le stress refait surface. Tu tends l'oreille et tentes d'écouter les conversations. Distinguant très bien les choses. Ils cherchent le collègue qui est évanoui dans le rayon sex toy et quand ils vont le trouver, ils ne vont pas être contents. Ou bien, est-ce qu'ils stresseront aussi de leur côté et fauteront, ce qui vous permettra dans vous échapper ? Hmm, ça peut être possible.

« Est-ce qu'on devrait juste attendre ici ou essayez de s'enfuir par la porte de derrière ? Ou peut-être les assommer un par un ? »

Nan mais tu te crois dans un film encore ? Reste tranquille et attend sagement. Tu ne sais pas encore ce qu'ils comptent faire lorsqu'ils trouveront le renard. Mais tu préfères ne pas le savoir. Ne surtout pas le subir en fait.

Ouai non pour le bout de fesse ça sera pas pour tout de suite ! C'est pas vraiment le genre d'ambiance qui donne envie de se foutre à moitié à poil ! Surtout si c'est dans un string en bonbons. Enfin au moins on va dire que pendant ce temps on panique pas, ce qui est toujours bon à prendre je trouve ! On réfléchit moins bien en paniquant... et si on panique nos braqueurs du dimanche, j'ai peur que ça finisse mal... Ou alors on fait comme Hebi et on fout KO un des mecs. Ok. Ça je l'avais pas vu venir. Efficace, mais pas forcément malin pour être discret... Bon tant pis, c'est fait c'est fait. Alors autant gérer maintenant sinon ça va être encore plus la merde... Donc on s'assure que le type va pas nous courir après, et on se débrouille pour fuir les lieux du méfaits. Inutile de leur donner des raisons de s'énerver sur nous !

L'avantage du rayon nappe et tissus pour rideaux c'est que ça planque un peu. Ça nous laisse de quoi reprendre nos esprits tranquillement. On s'assoit et je me retrouve avec une Hebi à moitié écroulée sur mon épaule. Ouai bon, elle a pas l'air comme ça mais ça travaille quand même dur là dedans.

"J'imagine ouais... On va essayer de faire que ça se reproduise pas alors."

Dans le fond ça nous arrangerait hein ! Inutile de s'exposer plus que ça... Zont quand même l'avantage du nombre ! Donc bon, on va pas tenter le diable... Déjà que je m'inquiète un peu de comment ils vont réagir en découvrant leur pote hors service. Mais vaut mieux que je reste calme, on peut pas être deux à paniquer. J'aurais jamais cru que mes années de guide de montagne me servirait à rester calme dans ce genre de situations tiens... J'observe partout tandis qu'elle se blottit un peu plus contre moi.

Et effectivement, les autres commencent à chercher le collègue manquant. Techniquement, ils ont pas trop moyen de nous foutre ça sur le dos. Mais si Hebi commence à flipper on risque d'être un peu flag quoi. Ma complice du moment pose le dilemme qui nous attend. On a pas des masses d'options, mais la question se pose quoi... J'imagine qu'elle pourrait sans doute les foutre KO un par un, mais si elle le vit aussi mal, c'est pas une solution non plus. La fuite semble notre meilleure option. On se barre, et on informe les secours dehors de la situation à l'intérieur.

"On va tenter la sortie arrière. Doucement. On est couvert par les tissus. Si on longe le mur, on peut atteindre l'accès à la réserve."

J'attrape la main d'Hebi, et c'est parti pour se faufiler, plié en deux, direction la sortie. Le tout en jouant à un genre de 1-2-3 soleil spécial cambriolage, un oeil sur les cambrioleurs histoire de pas se faire gauler bêtement. On atteint la porte de la réserve dans laquelle on retrouve plusieurs employés qui s'étaient planqués là. On nous tire à l'intérieur, nous faisant signe de ne pas faire de bruit. Je me retiens de répondre qu'on avait prévu de se mettre à danser le rock en hurlant mais bon, pas le moment pour du sarcasme. D'autres clients sont réfugiés là. Un employé est planqué dans un coin, visiblement en contact avec l'extérieur. Le dilemme, c'est que la porte vers l'extérieur fait un vacarme de dingue. Donc si on l'ouvre, il faut partir vite. Ce qui implique d'être sûr que les flics soient prêts. On a plus qu'à attendre. Je me retourne vers Hebi...

"Ça va toujours ? Prête à courir ?"

Histoire de détendre un peu les choses, je lâche en souriant, blagueur.

"Ça par contre ça a un air de déjà vu non ?"

Faut croire que y a quand même des choses qui sont parties pour rester !