Fin aout 2021

Ils n’étaient plus très loin… Le ferry allait bientôt pouvoir se mettre à quai et décharger les quelques personnes qui avaient pris place avec leurs voitures ou non. Akio serra doucement la main d’Aria, son autre sur le garde-fou du pont. Il était heureux, à un tel point que ce n’était pas dur de le lire sur son visage. Un coup d’œil vers la blonde et il dit.

- On est chez moi. Tu n’as pas peur de t’y ennuyer ?

Il lui sourit, content que les deux blonds aient eu cette idée. Dire qu’il avait été gêné au début, s’en voulant qu’on soit remarqué son mal-être a force. Ils avaient fini par comprendre que ça lui pesait de ne pas voir sa famille. En plus des sacrifices qu’ils faisaient encore… Car ils n’étaient qu’avec Ariana pour le moment. Le ferry était plein au départ et seul des passagers pouvaient embarquer, mais plus de voitures. Akio avait donc proposé d’attendre le prochain, soit, 4h d’attente. Mais Ariana ne lui avait pas laissé le choix et l’y avait fait monter presque de force. Anders accepta de rester avec leur père histoire qu’il ne reste pas tout seul.

- Sérieusement, tu aurais pu être plus douce quand tu m’as tiré sur le bateau ! Puis ça ne m'aurait pas dérangé d’attendre quelques heures de plus ! J’étais plus à ça prêt.

Akio se doutait d’avance qu’il n’aurait pas le dernier mot, déjà, car le bateau était presque arrivé, mais qu’en plus, le jeune homme savait qu’Aria lui donnerait plein d’argument diffèrent. Quelle que soit sa réponse, il l’embrassa tendrement en la ramenant un peu contre lui tout en profitant de l’air marin.

Une fois assez proche, des cris retentirent venu du quai, 3 enfants et deux adultes étaient massé là, l’appelant clairement par son prénom. Akio se tourna et grand sourire, il héla en faisant un grand signe de sa main. Tout le monde se connaissait sur l’île, alors, il n’était pas étonné de voir des gens pour l’accueillir, bien que ce soit peu, les enfants en revanche ne le surprirent pas vraiment. Les derniers temps qu’il avait passés sur l’île, Akio était devenu un grand-frère pour eux. Le jeune homme dit alors d’un ton plus sérieux.

- Tiens, ils ne sont pas là … Oh oui, je crois que je sais, grand-mère doit être malade. Toujours à la même époque, ça ne pardonne pas.

Akio éclata de rire, prouvant que ce n’était pas si grave. Le bateau se posa enfin et le jeune homme prit son sac sur le dos et ses béquilles suspendu au rebord pour marcher en compagnie d’Ariana. Les enfants ne loupèrent pas et se précipitèrent, mais au moment de se jeter dans ses bras, ils freinèrent tous en voyant son plâtre. L’un d’eux manqua de se ramasser, mais d’une main agile et habitué, Akio lui attrapa le bras.

- Eh ! Calmez-vous les monstres ! Je ne vais pas pouvoir vous suivre à la course aujourd’hui. Mais… Vous avez grandi ! Je vous reconnais plus…

Les deux garçons s’en vantèrent alors que la plus jeune des trois souriait à leur remarque. Les parents arrivèrent, deux mères dont une prit doucement le jeune homme dans ses bras en lui disant que c’était bon de le revoir, l’autre lui ébouriffa les cheveux avant de reprendre à l’ordre un des petits. Akio fit donc les présentations.

- Elles me connaissent depuis que je suis tout petit et les trois-là, c’est moi qui les connaît depuis qu’ils sont tous petits. Je vous présente Ariana, c’est… eh bien ma copine.

Il avait mis un petit suspens volontairement et avoua la nouvelle avec un grand sourire. Puis fit les présentations à Ariana, nommant les enfants par les prénoms et l’une des deux mères. La seconde, il utilisa le nom, prouvant qu’il était un poil moins proche, mais elle lui fit rapidement la remarque. Il se reprit alors, les enfants comprenant le lien qu’avait Akio avec Ariana entourèrent la jeune femme, ce qui imposa une nouvelle remarque de l’une des deux mères.

Mère 2 : - Oh, les marmailles, vous la laissez respirer un peu ! Désolé, ils sont pas possible quand il y a un nouveau visage.
- Vous n’inquiétez pas, elle saura leur faire peur si jamais.

Akio sourit à pleine dent puis demanda.

- Comment va grand-mère ? Elle a encore des quintes de toux ?
Mère 1 : - Non le plus gros est déjà passé. Encore un ou deux jours est-elle sera bien portante… Mais comment tu le sais d’ailleurs ?
- Au bout de 20 ans, j’ai l’habitude. L’air change durant cette saison et je sais qu’elle doit passer un cap avant d’y être habitué.

Le jeune homme s’approcha de sa belle et écarta doucement les enfants en avouant qu’ils joueraient avec bien assez tôt. Mais pour le moment, ils devaient aller voir les grands-parents du jeune homme. Les deux femmes n’iraient pas avec eux, attendant par la même, leurs maris qui devaient revenir de la pêche. Mais les enfants se portèrent volontaires pour y aller et Akio avait compris qu’il allait marcher un petit moment.

- On reviendra dans la soirée pour accueillir nos retardataires. D’ici-là, allons chez moi, je n’habite pas hyper loin… Un bon quart d’heure de marche, vingt avec les béquilles du coup… Désolé pour les gamins, faut dire qu’il ne se passe pas grand-chose ici, alors dès qu’une personne peut passer du temps avec eux, ils étaient heureux. Donc, j’ai passé 2 ans complets à m’occuper d’eux pour soulager leurs parents dans la journée…

Dit-il en souriant, reprenant la route avant qu’un vieil homme ne leur fasse signe depuis sa camionnette en s’arrêtant au bout de 5 minutes de marche. L’homme ne mit pas longtemps avant de proposer au couple de monter. Les enfants purent donc retourner auprès de leurs parents sauf la petite qui voulait venir avec pour rejoindre sa grand-mère qui vivait pas loin de chez lui. Akio la prit contre lui pour la tenir alors qu'ils s'installèrent à l'arrière de la camionette.

Ariana était vraiment contente de se retrouver dans ce ferry. Déjà, cela signifiait qu’elle allait profiter de petites vacances, chose sur laquelle elle avait cru devoir tirer un trait quand son frère l’avait appelée en grande panique pour lui expliquer que lui et Akio avaient eu un accident. Bon, ça ne valait pas un voyage à l’autre bout du monde, comme ce qui était prévu au départ, mais Johan, son père, avait immédiatement abandonné ses projets de retourner en Islande, son pays natal, avec ses enfants quand il avait compris que le nouveau membre de leur petite famille avait besoin de rentrer chez lui. C’était un changement de programme radical, mais plutôt que de ne pas partir du tout, autant profiter de ce voyage en famille même s’il signifiait partir moins loin que prévu ! Et puis il n’y avait eu qu’à voir le bonheur se dessiner sur le visage d’Akio à l’annonce de ce voyage surprise sur son île pour que Johan comprenne qu’il avait fait le bon choix. Ce n’était en aucun cas une privation pour les blonds s’ils pouvaient rendre heureux leur petit protégé !

Et en plus de profiter de vacances, Ariana allait pouvoir passer du temps avec les trois personnes les plus importantes à ses yeux : son père, son frère et… son petit-ami, qu’elle n’avait d’ailleurs pas vu aussi rayonnant depuis son accident !

« M’ennuyer ? Mmh… C’est vrai que je vais être loin de mes consoles et de ma machine à coudre pour les prochains jours, mais j’ai ramené mon carnet à dessin en prévision. Et puis, très franchement, si t’es aussi rayonnant pendant tout le séjour, j’pense que j’serais capable de t’admirer sans me lasser jusqu’à ce qu’on reparte. »

Ariana fronça le nez et pouffa. Elle avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais ça ne l’empêchait pas d’être on ne peut plus sérieuse. Ça lui faisait vraiment plaisir de voir Akio aussi heureux, et puis ça l’amusait aussi d’inverser un peu les rôles en lui sortant une phrase de loveur 100 % sincère !

Aux mots d’Akio, Ariana fronça ensuite les sourcils, affichant une moue faussement boudeuse alors qu’elle donnait une petite tape à l’arrière de la tête du brun.

« Hey ! J’te permets pas ! Je suis la femme la plus douce du monde ! Et moi ça me dérangeait d’attendre, alors tant pis pour toi. Et puis, franchement, ça valait le coup de partir plus tôt rien que pour voir la tronche de jaloux d’Andy, j’vais pouvoir le taquiner dès son arrivée parce que j’aurais passé plus de temps avec toi que lui ! »

Quelle sale bête, vraiment ! Ariana adorait emmerder son monde, mais elle le faisait toujours avec énormément d’amour quand il s’agissait de son cadet. Et puis, en réalité, si elle avait autant insisté pour ne pas attendre le bateau suivant, c’était surtout parce qu’elle voulait vite qu’Akio retrouve son chez lui.

Le trajet fut des plus agréables, Ariana profitant du contact du brun et de cet air marin qui lui fouettait le visage. C’était assez rare qu’elle aille jusqu’à la mer, mais voilà qu’elle s’y rendait par deux fois en seulement 2 mois ! Et à peine le bateau s’approcha-t-il du quai que l’Islandaise explosa de rire en voyant les gens présents.

« Wow ! T’as carrément un fanclub en fait ! J’m’étais pas attendue à ça, c’est trop mignon ! »

La blonde continua à rire et s’écarta un peu pour laisser Akio faire signe aux gens qui l’attendaient sur la terre ferme, allant récupérer ses affaires pour finalement suivre le brun hors du bateau. Restant un peu en retrait, ne voulant pas se mêler des retrouvailles de l’étudiant avec ses proches, Ariana ne put s’empêcher de pouffer doucement et de regarder tendrement la scène. Akio et ces enfants étaient vraiment adorables… Et cette vision la fit même un peu grogner intérieurement quand elle s’imagina qu’il ferait très certainement un excellent père. Elle préféra détourner les yeux et envoyer un message à son paternel pour le prévenir qu’ils avaient bien accosté.

L’Islandaise fut ensuite tirée de sa bulle par Akio qui faisait les présentations. Sursautant légèrement, la blonde s’empressa de s’incliner poliment devant ces parfaits inconnus.

« Ravie de faire votre connaissance et de- »

Ariana fut coupée dans son élan par les enfants qui se massèrent alors soudainement autour d’elle, la regardant d’un œil curieux, ce qui la fit rire.

« Pas de soucis, j’adore les enfants ! »

Ariana fronça le nez et s’accroupit pour être à leur hauteur, s’amusant à les chatouiller et à les taquiner un peu pendant qu’Akio discutait avec les adultes. Elle laissa toutefois traîner une oreille pour ne rien louper de la conversation, se redressant quand ils parlèrent de quitter les lieux, puis elle pouffa aux mots du brun.

« T’excuses pas, moi aussi j’suis hyper curieuse de découvrir ce petit bout de terre et toutes les têtes qui y vivent ! Et puis, comme je le disais, j’adore les enfants ! Toi aussi visiblement… Tu vas finir par me faire de la concurrence au titre de meilleur aîné ! Et ça va aller pour le trajet ? T’es sûr ? Tu veux pas qu’on appelle un taxi ou un truc du genre ? »

Mais Akio refusa et ils partirent, en compagnie des enfants, sur la route qui les mènerait à destination. Ariana se retrouva alors bien vite à tenir la main des deux garçons, lançant un regard amusé à son petit-ami.

« J’crois que de t’as de la concurrence, ils ont pas l’air de vouloir me lâcher ! J’vais finir par devenir leur nouvelle amoureuse ! »

Ariana pouffa et fut ensuite grandement soulagée quand une camionnette s’arrêta pour les emmener à destination. Elle fit un gros bisou sur la joue des deux garçons qui repartirent, puis elle grimpa en remerciant poliment le chauffeur avant de regarder tendrement Akio qui tenait la petite contre lui. L’Islandaise s’approcha de son oreille pour qu’il soit le seul à entendre.

« T’es carrément trop craquant en grand-frère poule, j’me sens toute émoustillée en te regardant. »

Ariana fronça le nez, ne pouvant vraiment pas s’empêcher de le taquiner, puis elle remercia à nouveau le chauffeur en aidant Akio et la petite à descendre, une fois arrivés. Chose faite, elle regarda alentours, trouvant l’endroit vraiment magnifique. Elle se rapprocha ensuite du brun, l’air faussement stressé.

« Dis… Tu crois que je vais faire bonne impression à tes grands-parents ? Si ça se trouve, ils vont direct me renier ! J’aurais dû mettre une tenue un peu plus classique… »

Bien sûr, Ariana n’avait pas vraiment peur, elle se doutait bien qu’elle parviendrait à se faire apprécier des grands-parents d’Akio, parce qu’elle avait cette facilité à bien s’entendre avec tout le monde. Par contre, il était vrai qu’elle aurait pu opter pour une tenue un peu plus conventionnelle plutôt que de choisir un short-salopette noir qui surmontait un crop top blanc laissant apparaître son nombril, ses Converses blanches usées par le temps et remontant au-dessus de ses chevilles, lui donnant un air sans doute un peu trop négligé. Ariana avait également attaché ses cheveux en deux couettes, les ramenant par-dessus ses épaules pour qu’ils tombent sur sa poitrine. N’importe qui connaissant un peu la pop culture aurait aussitôt remarqué l’influence très Harley Quinn de sa tenue.

« Bon, c’est chez toi, j’te laisse passer en premier ! »

Le voyage ne fut pas bien long, enfin, il devait paraître même court pour Ariana qui avait sans doute vu des destinations plus lointaines que lui. Le jeune homme sourit à sa remarque. Il sursauta presque quand elle lui avait avoué qu’elle serait capable de l’admirer pendant tous les séjours s’il restait comme ça.

- Mais… je ne suis pas diffèrent de d’habitude, tu sais.

Après quoi, le sujet bascula sur sa famille qui était restée de l’autre côté à attendre le prochain passage. Les pauvres, se dit Akio. Qu’est-ce qu’il leur faisait subir quand même. Ils avaient eu la gentillesse de l’amener ici et en retour, il payait de leur temps libre. La blonde détendit alors l’atmosphère en prétextant qu’elle ne louperait pas son frère une fois réunis. Le jeune homme la bouscula doucement en lui faisant comprendre qu’elle n’était pas cool avec lui.

Le jeune homme lui fit un grand sourire, la plupart des gens réunis ici était principalement des voisines et leurs enfants. Les nouvelles allaient vite dans ce genre d’endroit, le jeune homme n’était donc pas étonné outre mesure que d’autre personne soit présent. Ce sont des personnes qu’il a rencontrées quasi quotidiennement après tout.

Les présentations passé, le jeune homme fut agréablement surpris de voir Ariana autant à l’aise avec les enfants. Akio était même heureux de se dire que pour son séjour, elle saurait gérer les gamins et les lycéens qui pourraient passer les voir. Ils prirent ensuite la direction du domicile d’Akio, mais en chemin, un autre voisin se proposa de les prendre à l’arrière de son vieux Pick-up. Ariana ne manqua pas de lui faire savoir qu’elle appréciait particulièrement la vue d’Akio jouant les grands frères et le jeune homme ne se priva pas de la taquiner un peu en chuchotant.

- A force de faire des folies, ça finira bien par nous arriver tôt ou tard aussi, tu sais. Je t’ai vu à l’œuvre et je ne doute pas de tes talents de future mère.

Un petit sourire amusé, bien que la perspective d’aller jusque-là avec Ariana ne lui fasse pas peur. Ils étaient encore jeunes à ses yeux et avaient encore largement le temps pour ça. D’autant qu’ils n’étaient pas ensemble depuis assez longtemps. Akio l’avait simplement dit pour taquiner la jeune femme. Où taquiner sa copine.

Une fois les pieds au sol, Akio remercia l’homme en s’inclinant puis dit à la petite qui devait partir.

- Eh ! Tu rentres direct hein ! Pas de détour, c’est compris ? Sinon, je ne passerais pas de temps avec toi durant mes vacances.

La petite hocha la tête, soudainement effrayée par la possibilité qu’une telle chose arrive. Akio était gentil, mais avait eu son âge aussi et avait déjà fait le coup de retourné chez untel pour au final s’en aller chez quelqu’un d’autre pour jouer. Sauf que la petite avait dit à sa maman qu’elle rentrait pour voir son ainé, pas plus.

Il sourit en observant Ariana, qui ne semblait pas si sereine d’un coup et la rassura.

- Aria, ils vont t’apprécier. Sois juste toi-même. Si je t’aime comme tu es, alors tu peux être sûr que tout le monde va t’apprécier car ici, on n’est pas comme les Japonais des terres. C’est plus… Comment dire…. Spontané. On y va ensemble… Sinon il est passé ou ton égalité dans le couple ?

Le jeune homme lui prit la main du côté ou son plâtre n’était pas et se mit à marcher aider d’une béquille. La maison était simple, comme de nombreuses autres maisons. On aurait pu s’attendre à une maison plus traditionnelle alors qu’en fait, elle ressemblait à la maison qu’on pouvait croiser dans les quartiers pauvres de Nara. À l’inverse qu’ici, rien ne semblait pauvre. Il y avait de nombreux champs sur le chemin et le jeune homme expliqua.

- Certains champs sont à mon grand-père. C’est de ça qu’ils vivent. Ma grand-mère faisait dans le tissage avant, mais avec l’âge, un affaiblissement des poignets lui à value de ne plus pouvoir faire autre chose que du tissage pour le plaisir. Depuis, elle est à la retraite du coup et mon grand-père n’en est plus très loin non plus.

Il sourit, ce n’était pas des mauvaises choses. Il en parlait même avec légèreté, car au final, c’était la vie qui voulait ça. On n’y pouvait pas grand-chose. La porte s’ouvrit à leur approche et une femme svelte aux cheveux blancs coiffé en queue-de-cheval se présenta à eux. Habillée avec une tunique et un pantalon de toile, la vieille femme devait avoir la soixantaine à tout casser. Elle avait un air digne et fit un grand sourire en voyant Akio. En vérité, son visage avait accusé les âges, mais il n’était pas dur de deviner qu’a une époque, elle avait pu être très belle.

- Bonjour grand-mère ! Je suppose que Papy est dans les champs encore ?
GM: - Oui, il m’énerve à trop travaillé… Mais bon ! Comment ça va mon garçon et oh, je suppose que vous devez être Ariana ?

Akio sourit doucement tout en avouant.

- Ah oui, je t’en avais parlé… Eh bien, euh… On est ensemble maintenant.

La vieille dame observa les deux invités tour à tour avant de demander d’un ton curieux.

GM: - Je vois. Pardonne-moi… Mais c’est une mode dans les terres de s’habiller avec des tenues si courte ? On dirait une taille enfant.

Aouch, Akio resta un peu interdit avant d’éclater de rire, ce n'est vrai que les couettes accentué encore plus les choses. La grand-mère comprenant son erreur s’empourpra alors et se confondit en excuse dont on ne l’en aurait pas soupçonné capable quelque instant plus tôt. Le jeune homme dit d’un ton amusé.

- C’est vrai qu’on s’habille léger ici en été, les enfants principalement… Je n’avais pas fait le rapprochement. Non grand-mère, Ariana … À juste chaud… Laisse-lui le temps de s’habituer.

C’était l’explication la plus simple à donner, autant ne pas se lancer plus loin. Il fit un petit clin d’œil à la blonde. LA vieille dame s’excusa alors encore une fois puis proposa.

GM: - Vous voulez boire un thé, j’en préparais justement. Sinon, j’ai mis de la boisson dans le frigo. Mais venez, entrée !

Alors que sa grand-mère était déjà retournée à l’intérieur. Akio en profita pour dire à voix basse d’une voix plus douce.

- T’en fais pas, tout à l’heure, je saurais bien te trouver un coin d’ombre où on pourra faire monter la température si tu veux. Je ne peux pas laisser passer cette opportunité de t’avoir pour moi tout seul aussi.

Ariana ne put que froncer le nez sans rien répondre quand Akio lui fit remarquer qu’il n’était pas différent de d’habitude. Et pourtant… Depuis cet accident et cette colocation imposée au brun, celui-ci semblait assez mal à l’aise et il n’avait pas fallu longtemps aux trois blonds pour comprendre qu’il avait également le mal du pays. À cause de sa jambe dans le sac, il n’avait pas pu rentrer chez sa famille pour les vacances et même si les Islandais avaient fait de leur mieux pour mettre Akio à l’aise et lui rendre le sourire, une famille de substitution ne remplacerait jamais une vraie famille, ce qui les avait donc décidés à entreprendre ce petit voyage en direction de l’île natale du brun. Et même si le nageur ne semblait pas s’en rendre compte, depuis l’annonce de ces vacances, il rayonnait de bonheur !

Quoi qu’il en soit, après avoir débarqué et commencé à marcher en direction de la maison d’Akio, un habitant les arrêta sur le chemin pour leur proposer de les y emmener en voiture. Ariana soupira doucement de soulagement. Elle se doutait bien que le brun ne voulait pas être un poids pour qui que ce soit, mais à force de vouloir se débrouiller et solliciter constamment sa jambe, il allait finir par mal guérir ! L’Islandaise remercia donc chaleureusement leur chauffeur, avant de se pencher vers Akio et le taquiner un peu en lui faisant remarquer qu’il l’émoustillait à jouer aussi bien les grands-frères poules. Et autant dire que la réponse du brun la laissa avec une mine franchement surprise, mais aussi profondément amusée. Alors oui, Ariana sentit une vague de bonheur et de gêne l’envahir à l’idée qu’elle puisse être une bonne mère, mais elle préféra enfouir ces deux sentiments pour laisser transparaître son amusement sur son visage.

« Attends… T’es sérieusement en train de me dire que t’as envie d’avoir des enfants avec moi ? Tu te précipites pas un peu trop monsieur le futur médecin ? Oublie pas que tu dois me demander en mariage avant, c’est l’ordre logique des choses ! »

Ariana fronça le nez et pouffa, se réinstallant correctement pour terminer le trajet, son regard azur ne cessant de se poser tendrement sur Akio et la petite qu’il tenait contre lui. Elle n’était pas vraiment sérieuse en parlant d’ordre, elle s’était amusée avec ce cliché du « se marier avant d’avoir des enfants », mais l’ordre lui importait peu en réalité. Elle savait qu’un jour elle aurait une famille, mais pour l’heure, elle avait encore toute sa jeunesse à vivre pleinement !

Une fois à destination, Ariana ne put s’empêcher de rire aux mots d’Akio, le poussant doucement en appuyant son épaule contre la sienne.

« Wow, quel tyran ! Comment tu menaces une pauvre enfant sans même sourciller, je suis outrée ! »

Et maintenant qu’ils se retrouvaient tous les deux seuls devant la maison d’Akio, Ariana s’amusa à jouer les belles-filles inquiètes de plaire à leur belle-mère. C’était de la comédie bien évidemment, elle ne doutait pas vraiment qu’elle pourrait se faire apprécier, même si ça devait lui prendre toutes ses vacances sur cette île, mais l’Islandaise apprécia quand même les paroles réconfortantes du brun. Elle enlaça donc tendrement la main de son petit-ami et afficha un grand sourire en voyant une femme sortir de la maison se trouvant devant eux, s’inclinant ensuite poliment.

« C’est bien ça, mais vous pouvez me tutoyer ! Je suis ravie de faire votre connaissance, depuis le temps qu’Akio me parle de vous ! »

Et ah… Cette remarque sortie tellement franchement sur sa tenue… N’importe qui aurait sans doute rougi et se serait senti affreusement mal à l’aise, mais Ariana ne put s’empêcher de rire à son tour, une fois la surprise passée.

« Ne vous excusez pas, vraiment ! C’est vrai que ça donne un peu cette impression, mais comme l’a dit Akio, c’est juste que j’ai affreusement chaud ! Je ne sais pas s’il vous en a déjà parlé, mais j’ai des origines islandaises du côté de mon père. Je ne sais pas si ça vient de là, mais je suis bien plus à l’aise quand il fait froid du coup ! Donc merci beaucoup, mais je crois qu’une boisson bien fraîche me conviendrait mieux qu’un thé ! Ah et merci aussi pour votre accueil ! »

Ariana la trouvait trop mignonne cette grand-mère, et elle avait hâte d’apprendre à mieux la connaître. Mais alors qu’elle s’apprêtait à suivre la maîtresse de maison à l’intérieur, elle fut coupée dans son élan par Akio, ses mots faisant étirer malicieusement les lèvres de l’Islandaise.

« Eh bien, tu perds pas de temps… Ça fait à peine une heure qu’on est arrivé et t’as déjà envie de me déshabiller ? Mais soit, je vais certainement pas refuser un moment en tête à tête avec toi, étant donné qu’Andy-la-glue ne nous en laissera peut-être plus l’occasion une fois qu’il sera arrivé. »

Ariana fronça le nez et vola un baiser à Akio, le suivant à l’intérieur de la maison. L’Islandaise laissa ensuite traîner curieusement son regard azur un peu partout, à la recherche de petits détails amusants sur l’enfance de son petit-ami.

« Dites… Est-ce que vous auriez un album-photos ? J’aimerais beaucoup voir à quoi ressemblait Akio quand il était petit ! »

Ariana afficha un grand sourire, espérant que la grand-mère du brun pourrait accéder à sa requête. C’était vraiment un truc qu’elle adorait faire, découvrir la trogne qu’avaient les gens quand ils étaient enfants. Et bien évidemment…

« Il faudra aussi que vous me racontiez tout plein d’anecdotes sur lui ! Surtout des gênantes ! Ah ! Est-ce que je peux vous aider à faire quoi que ce soit ? »

Ariana abandonna presque Akio pour s’empresser d’aider la grand-mère, si tant est qu’elle en avait besoin. Ce n’était pas qu’elle la pensait incapable de mener à bien le service, mais la blonde était comme le nageur : elle ne supportait pas ne rien faire quand on avait la gentillesse de l’accueillir.

Akio était plutôt content d’avoir taquiné la blonde sur un sujet qui pouvait être particulièrement sensible pour d’autres. Non, la jeune femme se retourna contre lui en souriant tout en lui faisant savoir qu’il était un peu tôt. Akio le savait bien et au fond, il n’avait pas vraiment besoin qu’elle le lui rappelle cependant, la suite fit d’autant plus sourire et le jeune homme rétorqua.

- Ah bon ? On ne l’est pas déjà ma chère femme ? Tu es si pressé que je te passe la bague au doigt ?

Il rigola alors avant de dire pour la rassurer, des fois que.

- JE te rassure, je plaisantais. Quoi que … s’il faut que je te demande ta main avant d’en passer par la… Peut-être bien que je le ferais.

Akio sourit doucement en regardant vers l’horizon, laissant planer volontairement le silence sur ce sujet pour embêter Aria. Puis, ils arrivèrent devant chez lui et le jeune homme donna quelques consignes à la petite avant qu’elle ne s’en aille avant de prendre des faux reproches de la blonde qui le firent éclater de rire alors qu’il posait ensuite sa tête contre la sienne.

- Faut pas se fier, à cet âge-là, c’est eux les pires dans l’art de la manipulation. Puis, que je le veuille ou non, je reste un ainé et je dois prendre en charge les responsabilités qui vont avec.

Il ferma les yeux. Akio n’était pas quelqu’un qui pouvait fuir ses devoirs, il avait même plutôt tendance à fuir les récompenses. Puis, ils avancèrent pour enfin retrouver sa grand-mère et lui présenter sa copine. La situation lui échappa cependant en très peu de temps, ce qui n’était pas si étonnant. Au moins, maintenant, Ariana saurait de qui Akio tient son franc-parler. Il craignit cependant quelques secondes que la blonde se sente froissée, mais elle lui donna vite tort en rigolant, le jeune homme soupira de soulagement. Il se permit une petite invitation à l’encontre de la blonde pour un peu plus tard et cette dernière ne manqua pas le coche pour lui faire une petite remarque tout en acceptant de bon cœur. Akio lui fit un bisou dans le coup tout en l’attirant contre lui en marchant pour poser sa main sur son ventre.

- Pour ce qui est de déshabiller, tu m’as déjà bien pré mâché le travail, je n’aurais pas grand-chose à te retirer. Oui, on n’a pas pu avoir beaucoup de temps rien qu’à nous… Mais je lui en veux pas, il pense à mon bien.

C’est une fois à l’intérieur qu’Ariana montra son vrai visage, saisissant au vol une occasion d’obtenir des dossiers. Ce que sa grand-mère ne manqua de lui procurer. Bien sûr qu’elle avait un album photos, à vrai dire, elle n’avait de grand-mère que le titre, car au final… Elle est son mari avait élevé Akio comme leur propre fils. Pendant que le jeune homme n’eut pas d’autres choix que de s’installé à table, il constata vite qu’Ariana s’était facilement intégrer et sa proche lui indiqua où se trouver les tasses tout en disant.

GM - J’irais chercher notre album de famille après, tu peux mettre le couvert si tu veux.

Après quoi, elle réfléchit tout en se massant le cou, elle fatiguait déjà et se mit à tousser doucement. Mais sans mal, puis reprit.

GM - Je ne vois pas trop quoi dire sur Kikio, il était très timide dans son enfance, toujours à se cacher derrière moi ou son grand-père jusqu’à ce qu’il aille à l’école. De là, c’est devenu un véritable casse-cou, chaque semaine, une écorchure, une griffure ou bien une brûlure. Pas moyen de le tenir…

Elle rigola doucement, enveloppée par une vague de souvenir puis une fois le thé mis à table, elle déposa l’album devant le couple et l’ouvrit là où commencer les photos avec Akio. On pouvait le voir, timide comme promis, mais une chose ressortait particulièrement bien de ses photos. C’était un enfant très observateur, toujours les yeux sur quelque chose. On pouvait y voir même les deux femmes qu’ils avaient croisé, plus jeune et s’occupant du garçon comme deux grandes sœurs. Il n’était pas dur de sentir cette ambiance petite famille sur l’île. Akio sourit doucement.

- JE t’ai déjà raconté le pire, alors, je n’ai pas grand-chose à craindre.
GM :- Parle pour toi, je peux lui parler de la fois ou toi et Kana étiez entrés dans la ferme du vieux Tora… Tout ça pour trouver du lait de vache directement à la source. Tu veux que je lui raconte que l’enclos dans lequel vous êtes entré cette fois-là n’était pas du tout celui des vaches hein ?!
- Non non non, c’est bon !

Ariana se mit à rire aux mots d’Akio. Avoir des enfants et lui demander sa main, hein… Ce n’était pas qu’elle en doutait, au contraire, elle savait très bien que le brun était on ne peut plus sérieux et sincère, que ce soit pour ses sentiments ou leur relation, mais et elle ? Bien sûr, elle savait que des sentiments naissaient pour Akio dans son cœur, et elle savait aussi qu’elle tenait à lui et ne voulait pas le perdre mais… Ça ne faisait que quelques mois qu’ils se fréquentaient, et même pas un qu’ils étaient officiellement ensemble. Est-ce que tout continuerait à se passer aussi bien avec le temps qui passerait ? Ariana avait envie d’y croire, mais avant de passer à des sujets aussi sérieux et définitifs, il fallait qu’ils soient sûrs d’eux, tous les deux, et qu’ils profitent aussi autant que possible de leurs années universitaires !

« On l’est déjà, mais officieusement ! Regarde, j’ai toujours pas de bague au doigt, pas même une bague de fiançailles ! Comment je suis censée montrer à l’univers tout entier que mon cœur t’appartient sans ça ? »

Ariana agita ses doigts devant le visage d’Akio, avant de se mettre à pouffer. C’était de la taquinerie, rien de plus ! Évidemment qu’elle ne voulait pas de bague dans l’immédiat, ce n’était pas du tout son genre après tout. Les bijoux, c’était bien juste pour les cosplays ! Et puis, si elle se retrouvait effectivement avec une bague au doigt, nul doute qu’elle finirait bien vite en mauvais état vu sa douceur naturelle, sans compter sa pratique de diverses activités manuelles !

Quoi qu’il en soit, les deux étudiants se trouvaient à présent devant la maison familiale d’Akio, sa grand-mère ayant fait une incroyable entrée en matière qui fit rire sincèrement Ariana. Au moins, elle savait de qui le brun tenait son franc-parler ! Mais avant que l’Islandaise ait pu suivre la maîtresse de maison à l’intérieur, Akio l’attrapa pour l’amener contre lui, non sans lui promettre des moments plus intimes après ce passage obligatoire pour les salutations et les présentations. Ariana se laissa faire, se calant un peu plus contre le brun, fermant les yeux l’espace d’un instant sous son baiser dans son cou, avant de se mettre à rire.

« Tu t’y mets toi aussi ? Tu vas quand même pas me dire que ma tenue te déplaît, surtout qu’en plus de faire ça pour moi, parce qu’il fait beaucoup trop chaud, je fais ça pour toi aussi ! Tu comprends, t’es déjà à moitié estropié, ça serait pas cool de ma part de te compliquer la tâche en me couvrant trop. »

Ariana fronça le nez et lui mordilla la lèvre inférieure avec un sourire taquin, puis elle hocha la tête avec un air plus doux. Anders avait vraiment joué les protecteurs en mode glue avec Akio les premiers jours de leur cohabitation, mais même si ça s’était calmé depuis qu’il était au courant pour leur relation, l’Islandaise n’avait pas pu passer autant de temps qu’elle l’aurait voulu avec son petit-ami. Après, elle savait à quoi s’en tenir en insistant pour qu’il vienne chez eux, elle savait qu’elle ne pourrait pas le garder rien que pour elle. Et puis, de toute façon, elle avait beau aimer être avec lui, elle ne voulait pas non plus qu’ils s’enferment dans une relation étouffante où ils passeraient tout leur temps ensemble sans pouvoir voir d’autres gens ou faire certaines activités en solo. Ariana avait déjà donné avec ce genre de relations et il était hors de question qu’elle s’oublie à nouveau ou se coupe de toutes les choses et personnes qu’elle aimait.

Quoi qu’il en soit, maintenant qu’ils étaient à l'intérieur, Ariana entra directement dans le vif du sujet : elle voulait du dossier ! Alors, pendant que la grand-mère partait chercher son album photo, l’Islandaise s’empressa d’installer tous les couverts sur la table, aussi bien pour le thé que pour sa boisson fraîche. Un sourire malicieux étira alors les lèvres de la blonde quand la grand-mère lui raconta une petite anecdote sur le jeune Akio, son regard azur glissant aussitôt vers le principal intéressé.

« Timide ? Toi ? Tu devais être tellement mignon à te cacher derrière tes grands-parents ! »

Ariana était vraiment contente d’apprendre à mieux connaître Akio. Parce que même si le brun lui avait déjà parlé de lui, rien ne valait les anecdotes que d’autres pouvaient avoir à son sujet ! L’Islandaise remercia alors chaleureusement la grand-mère quand elle déposa l’album-photos devant elle, puis elle s’empressa de détailler curieusement chacune des photos qui passaient devant ses yeux. Akio était vraiment trop mignon et on sentait bien à quel point toutes les personnes qui l’accompagnaient sur les clichés étaient proches de lui. C’était vraiment beau une telle proximité, même avec des gens ne faisant pas partie de sa famille ! Si Akio n’avait pas eu ses parents à ses côtés pendant son enfance, il avait en revanche eu tout un tas d’autres personnes, sans doute tout aussi précieuses !

« Tu savais déjà que tu voulais devenir médecin quand t’avais cet âge-là ? »

Ariana était à la fois attendrie et amusée en découvrant ces clichés, mais sa curiosité fut soudainement attirée par les mots qui suivirent de la part de la grand-mère. Kana, hein… C’était vrai qu’au final, Akio ne lui avait jamais vraiment parlé d’elle… Que pensait cette femme de l’ex de son petit-fils ? Est-ce qu’elle n’allait pas obligatoirement faire une comparaison entre elles ? Est-ce qu’elle l’avait sincèrement appréciée voire aimée ? Tout un tas de questions se bousculaient dans la tête d’Ariana qui sirotait sa boisson fraîche.

« Pourquoi tu veux pas en parler ? Moi ça m’intéresse beaucoup comme histoire ! Je vous l’ai dit, il ne faut surtout pas que vous hésitiez à me raconter tout un tas d’anecdotes, Akio n’est pas du genre à se vanter de tout ce qu’il a pu faire en étant petit ou ado ! Et puis, c’est un juste retour des choses, t’as déjà pu avoir tout un tas de dossiers sur Andy et moi à cause de mon père ! »

Ariana fronça le nez et reporta son attention sur la grand-mère, avide d’en apprendre plus sur Akio, mais aussi sur cette fameuse Kana qui l’avait précédée.

Akio était installé et but quelques gorgées de son thé tout en observant les deux discuter avec un petit sourire. Malheureusement, la situation dégénéra bien vite pour se retourner contre lui. Déjà, Ariana saisissait l’instant pour en apprendre un maximum sur lui, aussi tôt. Mais quel coup bas sérieux. Bon en y réfléchissant, Akio était en tort, il aurait dû le voir venir à des kilomètres pourtant.

Bon déjà, elle lui avait fait la remarque qu’elle n’avait pas de bague pour rendre les choses officielles… Akio l’observa avec un regard suspicieux… comme si elle avait besoin d’une bague pour offrir son cœur a quelqu’un… Non mais attend deux secondes… Elle avait dit quoi ? Akio à table devant sa grand-mère venait enfin de percuté… Alors qu’elle lui avait dit ça, il y avait 10 bonne minute. Sur le moment, il avala de travers et toussa ce qui attira l’attention. Le jeune homme se rattrapa car ca tombé sur une boutade d’Ariana à propos de sa timidité.

- Je … me suis brûlé. Non ! Je ne me cachais pas tout le temps, seulement face au inconnu.

Sa grand-mère lui fit une réprimande en posant sa main sur la tête du jeune homme avec un regard doux puis retourna à ses explications de l’enfance d’Akio. Le jeune homme avait rougi doucement, elle lui avait bien dit que son cœur lui appartenait ? Alors, d’une certaine façon, elle avait bel et bien des sentiments pour lui. Bon, le jeune homme n’était pas dupe, mais l’entendre de sa bouche… Ça faisait chaud au cœur. Il fut tiré de ses pensées lorsqu’Ariana lui posa une question.

- Hein ? Oh ! Non pas du tout, ce n’est venu durant ma dernière année avant mon départ. Je ne savais pas trop quoi faire et le médecin de l’île approche doucement de la retraite… Alors j’ai décidé de le remplacer.

Cruel constat… Akio reviendrait ici à la fin de ses études. Il n’avait pas le choix, mais avait complétement oublié d’en parler à la blonde pour le coup. Il lui sourit doucement, un sourire qui faisait comprendre qu’il n’était même pas sûr de son propre avenir.

Pourquoi fallait-il qu’on ramène l’histoire du taureau sur le tapis… Ils avaient 13 ans à l’époque et c’était en soirée, on ne voyait pas grand-chose. Akio tenta d’échapper à cette histoire, d’autant que pour lui, c’était une histoire un peu plus profonde dont il n’avait pas particulièrement envie de parler. Il avait pris la faute, car Kana n’avait pas démenti quand on avait reproché au garçon de lui avoir attiré des ennuis… Ce n’était pas son idée et elle avait prétexté avoir eu peur de ses parents. Néanmoins, à la suite de ça, elle avait porté une attention plus particulière à Akio, peut-être s’en était-elle voulue ? Ce qui les avait amenés deux ans plus tard à se mettre ensemble.

- Ce gamin l’avait attiré dans la ferme en voulant boire du lait de vache, mais ils se sont trompés d’enclos et son rentrée dans celui du taureau. J’imagine ta surprise quand tu as voulu traire l’animal hein !

Elle rigola et Akio lâcha un oui d’un air gêné. Cependant, sa grand-mère avait eu la gentillesse de ne pas insister et le jeune homme se leva doucement en avouant qu’il allait faire un tour dans sa chambre, qu’il allait redescendre. Le tout en souriant de toutes ses dents. Si elle voulait parler de Kana, alors, le jeune homme préférait ne pas entendre. Une fois qu’il avait monté les escaliers, la vieille dame soupira et lâcha.

- Elle lui a fait du mal cette petite… Autant que je te le dise, si tu tiens assez à lui. Sois toujours honnête, il ne prendra jamais mal ce qu’on lui dira. Par contre, ce qu’on ne lui dit pas, c’est une tout autre affaire.

Après quoi, elle lui montra quelques photos d’Akio et de Kana dans leur enfance, ils se connaissaient depuis très longtemps, limite avaient-ils grandis ensemble. Elle continua en disant.

- Ils étaient presque frères et sœurs. C’était une chipie, toujours à chercher les ennuis quand elle le pouvait. Mais pas mauvaise non plus, je ne sais pas ce qu'il y à eu pour que tout se finissent comme ça. Mais je suis contente qu'il tourne enfin cette page. J'ai hate de te connaitre Ariana, tu me fais déjà une bonne impression.

Les sujets évoluèrent jusqu’à ce que le jeune homme redescende avec une casquette sur la tête. Il proposa à Ariana.

- Si tu veux, on peut aller faire un tour. Je t’avais promis un petit tour. Oh ! J’y pense. Grand-mère, est-ce que tu as la clé ? Et dis-moi, on peut emprunter ta voiture ? Ariana doit encore retrouver son père et son frère qui attendent le prochain ferry. T’en fais pas, elle roule très bien !

La vieille sourit alors et se leva difficilement pour récupérer deux jeux de clés qu’elle tendit à son petit-fils. Elle lui donna quelques précautions et lui indiqua que le maire avait eu la gentillesse d’accéder à sa requête, donc, il ne fallait pas rendre les lieux en sale état. Le jeune homme éclata de rire et confirma que l’endroit serait plus propre qu’à leur arrivée. Puis il invita Ariana à sortir et lui montra le garage ou était la voiture. Il proposa.

- On a le temps de faire un petit crochet vers un endroit que je garde secret. Ça te dit ?

Ariana pouffa aux mots d’Akio, se retenant de lui faire remarquer que c’était trop mignon parce qu’elle préférait les regarder tendrement en silence, tous les deux avec sa grand-mère. L’Islandaise était vraiment facile à attendrir dès qu’on touchait à la famille, alors les voir tous les deux aussi proches… Ça lui réchauffait le cœur ! Par contre, la réponse qui suivit la fit se redresser un peu sur sa chaise alors qu’elle affichait une mine surprise. Ah… Alors comme ça, Akio prévoyait de revenir sur son île une fois ses études terminées ? Mais alors, est-ce que ça signifiait que leur histoire ne pourrait pas perdurer dès lors qu’il entrerait dans la vie active ? Ariana ne savait pas encore de quoi son futur serait fait, si elle parviendrait à percer dans le dessin ou si elle finirait par travailler dans le monde de la couture et de la mode, mais ce n’était certainement pas sur cette île qu’elle pourrait travailler ! Et elle n’était pas idiote, une relation à distance ne pourrait pas fonctionner même si leurs sentiments étaient forts et sincères. Loin des yeux, loin du cœur… Ce constat fit se serrer son cœur bien plus qu’elle ne l’aurait cru, le sourire d’Akio ne parvenant pas à la rassurer. Ce fut à ce moment précis qu’Ariana se rendit compte qu’elle ignorait encore énormément de choses concernant le brun… Si elle avait su qu’il se destinait à revenir ici à la fin de ses études… Est-ce qu’elle aurait accepté de sortir avec lui ?

Pour éviter de penser à tout ça, Ariana préféra se concentrer sur le présent. Ils avaient encore du temps devant eux pour songer à tout ça et elle était partisane du « profiter de l’instant présent ». Elle voulait prendre le meilleur de cette relation, pour n’avoir aucun regret si jamais ils venaient à se séparer un jour. L’Islandaise ramena donc le sujet sur cette anecdote concernant Kana et Akio, riant elle aussi en imaginant la scène. C’était vraiment un truc qu’elle n’aurait pas pu vivre en résidant en ville, alors ça avait un côté très rafraîchissant comme histoire ! Sauf que voilà, le brun semblait ne pas l’entendre de cette oreille, celui-ci s’éclipsant avec un grand sourire en prétextant vouloir faire un tour dans sa chambre. Ariana fronça immédiatement les sourcils. Elle allait se lever d’un bond en tapant des poings sur la table, mais elle se retint de justesse, ne voulant pas faire mauvaise impression auprès de la grand-mère. Tant pis, l’Islandaise allait ravaler son agacement et attendrait pour passer un savon à son petit-ami !

Et alors qu’Ariana soupirait doucement en voyant Akio disparaître dans l’escalier, se tournant vers la grand-mère, celle-ci reprit la parole pour lui parler de Kana. L’Islandaise sentit aussitôt son visage s’adoucir et se montrer plus compatissant. C’est vrai qu’elle ne s’était pas mise à la place du brun en réclamant des anecdotes sur son passé… Évidemment qu’il n’avait pas envie d’entendre parler de son ex, tout comme elle n’aurait pas voulu entendre parler du sien. Par contre, là où les deux étudiants étaient différents, c’était qu’Ariana aurait stoppé net la conversation sans prendre la fuite. Elle afficha alors une petite moue aux mots de la grand-mère.

« Je sais qu’on ne se connaît pas encore, mais vous n’avez vraiment pas d’inquiétudes à avoir sur ce sujet. Je tiens à lui et je ne suis pas du genre à cacher quoi que ce soit. Si j’ai quelque chose à dire, je le dis, et je ne me permettrais pas de mentir à des gens à qui je tiens. Il pourra vous en témoigner… »

Après tout, Ariana avait bien lâché à Akio qu’elle pourrait ne pas réussir à ressentir ce que lui ressentait à son égard quand il était allongé sur ce lit d’hôpital ! Si ça ce n’était pas être honnête, l’Islandaise ne savait pas ce qu’il fallait faire de plus ! Ça avait dû blesser le brun, mais elle avait préféré lui dire la vérité plutôt que de lui mentir. Ce n’était pas son genre de jouer avec les sentiments des gens, surtout pas quand ils étaient aussi sincères !

« Et quand je fais une promesse, je m’y tiens toujours, quoi qu’il en coûte. Alors je vous promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’Akio soit heureux avec moi. »

Ariana afficha un grand sourire chaleureux à la grand-mère après avoir attrapé ses mains dans les siennes afin de sceller cette promesse qu’elle lui faisait.

Les deux femmes continuèrent à discuter jusqu’à ce qu’Akio redescende avec une casquette sur la tête. Ariana plissa les yeux en le suivant du regard jusqu’à ce qu’il se rapproche d’elle, puis elle se leva de sa chaise, prenant quelques secondes pour débarrasser la table pendant que son petit-ami réglait certains détails avec sa grand-mère. La curiosité de l’Islandaise fut alors piquée par cette histoire de clé, de Maire et de « rendre en bon état ». De quoi parlaient-ils ?

« Merci beaucoup pour la boisson ! Et merci aussi pour la voiture, je ferai attention, c’est promis ! On se voit plus tard ! »

Ariana offrit un grand sourire à la grand-mère, lui faisant ensuite un signe de la main avant de suivre Akio à l’extérieur. Ils se rendirent tous deux jusqu’au garage, puis l’Islandaise tendit sa main vers lui pour qu’il lui donne la clé du véhicule. Mais avant qu’il n’ait le temps de le faire, Ariana lui pinça une joue sans aucun ménagement, plantant son regard sévère avec ses sourcils froncés dans le sien.

« Dis donc toi ! C’était quoi ce sourire tout pourri que tu nous as sorti tout à l’heure ? Tu crois encore que ce genre de technique marche avec moi ? J’ai horreur de ça ! Si ça va pas, souris pas et dis-le ! »

Ariana grogna et tira encore un peu sur la joue d’Akio, avant de la relâcher avec un soupir. La peau du brun avait pris une légère teinte rouge à l’endroit où elle l’avait pincé, l’Islandaise attrapant finalement la visière de la casquette de l’étudiant pour la baisser et cacher son visage.

« Joue pas à ça avec moi, okay ? Sinon je vais tellement te pincer les joues que ton visage ressemblera plus à rien. Et j’suis désolée que la discussion se soit tournée vers Kana. J’ai pas pensé à ce que tu pouvais ressentir parce que j’étais trop contente d’en apprendre plus sur toi et sur elle. Faut dire que t’as jamais trop voulu m’en parler et j’aimerais bien tout savoir... »

Ariana se mordit l’intérieur de la joue, son regard fuyant soigneusement Akio. Elle se sentait un peu idiote de n’avoir pensé qu’à satisfaire sa curiosité sans penser aux sentiments de son petit-ami, mais elle se sentait encore plus gênée d’avoir dit un truc pareil. Vouloir tout connaître du brun impliquait qu’elle tenait à lui plus qu’elle ne voulait bien le lui dire à haute voix… Et même si Ariana aurait bien voulu en rajouter une couche et sermonner Akio concernant ce détail dont il n’avait pas cru bon l'informer concernant son avenir, elle se ravisa. Elle ne voulait pas gâcher davantage ce moment. Il s’était senti mal à cause d’elle, l’Islandaise n’avait plus qu’à tout faire pour se rattraper.

« Bon, allez, monte ! Si on ne se dépêche pas, on n’aura plus de temps rien que pour nous deux avant que le pot de colle se ramène. Alors ? C’est quoi cet endroit secret ? Une île déserte où on pourra batifoler sans craindre que qui que ce soit débarque ? Et c’est quoi cette histoire d’autre clé aussi ? »

Ariana plissa les yeux et fixa Akio alors qu’elle contournait la voiture et s’installait à la place du conducteur. Elle attendit que son petit-ami soit bien installé, puis elle démarra le moteur pour commencer à rouler.

« En tout cas, j’adore ta grand-mère ! Elle est vraiment adorable ! Ah, mais attends ! Et ton grand-père ? T’es sûr que tu ne veux pas qu’on passe le voir avant de faire des folies de nos corps ? »

Akio l’avait emmené jusqu’au garage après qu’elles aient discuté entre elles. Le jeune homme ne voulait pas en entendre plus, mais n’allait pas interdire sa grand-mère d’en parler après tout. Cependant, alors qu’il voulait lui donner la clé, elle lui saisit la joue à la place. Sous le coup de la surprise, le jeune homme lâcha un petit hé ! Pas franchement convaincant.

Elle le réprimanda alors sévèrement, lui faisant savoir qu’il n’avait pas à se cacher derrière un sourire de circonstance, mais d’être honnête quand un sujet ne lui plaisait pas. Le jeune homme allait répliquer, mais elle reprit presque aussitôt après l’avoir lâché et saisit sa casquette pour l’abaisser sur son visage. Le jeune homme la releva aussitôt pour remarquer qu’elle ne le regardait pas, bon sang, mais quel imbécile il faisait. C’est sa pensée en ce moment, jusqu’à ce qu’elle lui avoue qu’elle aurait dû penser à ce que le jeune homme pouvait ressentir et qu’elle voulait quand même en savoir plus sur lui. Akio l’observa alors et il n’eut même pas le temps de répliquer qu’elle l’invita à monter. Akio ne se fit donc pas prier et répondit à ses questions, encore perturbé par les mots de la blonde.

- Une plage isolée, je ne t’en avais pas parlé. C’est là qu’on allait avec les amis à l’époque. Mais comme ils sont tous partis, eh bien, je suis le seul à savoir où elle se trouve. Vu que la génération derrière nous n’est pas aussi aventureuse. C’est là-bas que j’allais quand j’avais besoin d’être seul… Je me disais que ce ne serait pas un mal de te montrer ou elle se trouve, comme ça, si jamais on veut un peu de tranquillité… Pour ce qui est de l'autre clé... Tu verra en même temps que les autres !

Cela incluait qu’il n’en parlerait surement pas à Anders. Non, ce n’était pas méchant, mais il voulait quand même avoir quelques moments d’intimité avec Aria, au même titre qu’il en aurait avec lui aussi en ami. Cependant, les moments qu’ils passaient avec Aria… Akio ne se voyait pas trop être surpris par Anders si jamais… Enfin, voilà. Elle lui demanda à propos de son grand-père et l’étudiant retrouva son sourire naturel.

- Non, mauvaise idée. S’il n’est pas venu, c’est qu’il a beaucoup de travail. Je ne lui en veux pas et il sait aussi que s’il rentre trop tôt. Alors grand-mère va tout de suite s’affairer à faire le repas du soir et j’en passe. Il faut qu’elle se repose malgré tout… Parce que dans la famille, on est doué pour les fausses apparences. Cependant, le fait qu’elle transpirait ne m’a pas échappé. Je suis prêt à parier qu’elle est repartie se coucher d’ailleurs. Enfin, pour répondre, je pense qu’il vaut mieux le laisser tranquille, on aura le temps de le voir en soirée, mais son travail est trop important pour qu’il se permette la moindre entorse.

Il indiqua à Aria où et quand tourner à chaque fois, entre ses paroles. Jusqu’à ce qu’ils prennent une route un peu plus campagnarde. Ce ne fut pas bien long avant qu’ils n’arrivent à la lisière d’une forêt. Akio l’invita à se garer car ils devraient marcher. Le jeune homme lui sourit, ce ne serait pas long. Ils prirent dans un premier temps un chemin normal puis coupèrent sur un chemin nettement moins emprunté qui menait à un grillage et une porte fermé par un cadenas.

- À l’origine, ce terrain avait été acheté par un type qui voulait y construire une maison. Sauf que les travaux ont à peine commencé que tout a été arrêté. On ne sait pas trop pourquoi, mais depuis, c’est fermé et plus personne n’est venu y faire quoi que ce soit. Selon la mairie, le proprio a trouvé un meilleur endroit sur une autre île, mais n’a jamais trouvé preneur pour son terrain. Du coup, on a fini par vouloir y jeter un coup d’œil et à terme, c’était devenu notre endroit.

Il secoua la porte qui resta close et avisa un panneau un peu plus loin indiquant le début mais pas la fin des travaux. Ils avaient commencé depuis 10 ans, mais plus aucun engin n’était visible 3 ans après selon sa mémoire. Le jeune homme attrapa le panneau et le tira doucement en demandant un peu d’aide, puis dévoila un passage dans le grillage, parfaitement coupé, il suffisait juste de baisser un peu la tête. Il entra et retira le panneau en partie sur le trou avant d’inviter Ariana à le suivre jusqu’à tomber sur un terrain dégagé et les combles d’une maison. Au sommet d’une falaise, on pouvait remarquer que celle-ci faisait un croissant de lune et un chemin descendait sur une plage totalement fermée par la muraille de pierre. À peine assez grande pour une dizaine de personnes. Le chemin était fait de main d’homme, mais avait souffert des affres du temps. Akio respira un bon coup et dit en rigolant.

- Voilà… Je te présente l’endroit où j’ai pris ma première et ma seule cuite.

Puis commença à marcher tant bien que mal sur le petit chemin qui descendait les 8 bons mètres de parois rocheuses. Akio continua à expliquer à la jeune femme.

- Ecoute, on s’installe et je répondrais à toutes les questions que tu te poses… Que ce soit sur ma vie ici, ou sur Kana. D’accord. Je suis désolé pour tout à l’heure. Cette histoire m’énerve un peu, car au fond, je ne voulais pas aller dans cette ferme… Je l’ai suivi au cas où, mais derrière, elle n’a pas démenti quand on m’a accusé et maintenant, c’est trop tard pour m’en défendre. Donc, je préfère ne pas l’entendre cette anecdote. Parce que ça me rappelle à quel point, j’ai été naïf de la croire quand elle s’est excusée ensuite.

La plage n’était déjà plus qu’à un bon mètre, il n’aimait pas trop ce chemin, car même s’il était praticable et en pente douce effectuant deux virages en épingle qui donnait l’impression qu’un escalier était prévu ici. Le fait qu’il n’y ait pas de garde-fou l’inquiétait un peu parfois.

Ariana s’en voulait un peu d’avoir amené le sujet de Kana sur le tapis avec la grand-mère d’Akio. Elle avait pensé égoïstement à satisfaire sa curiosité pour en apprendre plus sur son petit-ami et son ex, afin de comprendre ce qui avait pu se passer entre eux, le tout sans prendre en compte les sentiments de l’étudiant. C’était idiot, elle le savait… Si elle s’était retrouvée à sa place, évidemment qu’elle n’aurait pas voulu participer à cette conversation, elle non plus ! Alors, après avoir sermonné Akio en lui intimant de ne plus jamais lui offrir de faux sourire et d’être sincère avec elle quand un sujet ne lui plaisait pas, puis s’être excusée pour sa vilaine curiosité, Ariana invita son petit-ami à monter en voiture. Chose faite, elle fit tourner la clé et commença à rouler en suivant les indications d’Akio. L’Islandaise pouffa d’ailleurs à ses mots.

« Une plage isolée hein… Excellente idée ! Ça va presque nous donner l’impression qu’on est de retour sur l’île du stage de survie, de quoi nous rappeler de bons souvenirs ! Par contre… T’es sûr de vraiment vouloir jouer à ça avec moi ? Tu veux que je te torture jusqu’à ce que tu finisses par m’avouer à quoi sert cette clé ? »

Ariana avait plissé les yeux en jetant un regard à Akio, après s’être arrêtée à un stop. C’était une trèèès mauvaise idée de titiller comme ça sa curiosité !

La jeune femme reprit quand même la route, affichant une petite moue aux mots de l’étudiant, quand celui-ci lui parla de ses grands-parents. Elle se prit même à soupirer profondément quand il évoqua ce talent qu’ils avaient dans sa famille pour les fausses apparences. Ariana ne pouvait pas vraiment critiquer, étant donné qu’ils faisaient exactement pareil dans la sienne, mais ce n’était pas une raison !

« Sérieusement, c’est quoi ce talent familial tout pourri ? Vous mériteriez que je vous fouette tous pour vous faire comprendre que c’est complètement idiot de jouer à ça, surtout avec moi ! Bon, ta grand-mère est mignonne et on se connait pas encore, alors je lui pardonne, mais toi par contre… T’avises vraiment pas de recommencer, sinon j’te promets de te casser toutes les dents pour que tu me ressortes plus jamais de faux sourire ! D’ailleurs, j’imagine que ça va pas trop leur plaire, mais est-ce que tu crois que ta grand-mère me laisserait cuisiner si on retourne les voir ce soir ? Si elle est pas en forme, c’est la moindre des choses que de la soulager un peu. Et je suis sûre que je pourrais réussir à séduire ton grand-père en lui préparant un bon petit plat ! »

Ariana pouffa et reprit la route, jusqu’à s’arrêter quand Akio lui indiqua de le faire. Après avoir garé la voiture, elle en descendit et inspecta les environs. C’était vraiment un très joli coin, mais elle avait très envie de lui donner un bon gros coup derrière la tête ! Pourquoi le brun avait-il décidé de l’emmener dans un tel endroit alors que ça impliquait de pas mal marcher ? Et encore, elle n’avait pas vu le chemin de l’enfer ! L’Islandaise pouffa tout de même quand elle dut passer par le trou dans le grillage après Akio.

« T’arriveras toujours à me surprendre je crois ! J’pensais pas que t’étais du genre petit délinquant à faire des trous dans des grillages et à pénétrer sur des propriétés privées ! Enfin, c’est quand même dommage de laisser un tel endroit à l’abandon, c’est carrément canon ici ! Ça serait parfait pour construire une maison hantée, tu crois pas ? »

Ariana pouffa et continua à suivre Akio, découvrant alors cette fameuse plage où il avait souhaité l’emmener. Le cadre était sublime, mais l’Islandaise ne put que froncer les yeux en voyant la tronche du chemin qu’il leur fallait à présent emprunter.

« Sérieux Akio… T’essaies de mettre fin à tes jours ? Ou alors t’essaies de mettre fin aux miens… Après tout, comme t’arrêtes pas de me surprendre et que tu m’as emmenée seule à un endroit uniquement connu de toi… Ça pourrait être tout à fait possible. »

Ariana plissa les yeux, avant de pouffer doucement.

« Fais attention hein… Ça a l’air super chouette comme endroit, mais ça m’embêterait qu’on tombe avant que t’aies pu me satisfaire moi et ma curiosité. »

Ariana était quand même un peu inquiète et elle suivit Akio de très près, prête à le rattraper si jamais il dérapait lors de sa marche sur ce chemin pas du tout sécurisé.

Les deux étudiants arrivèrent finalement sur la plage, Ariana ne pouvant se retenir de lâcher un profond soupir de soulagement. Elle retira d’ailleurs aussitôt ses chaussures, histoire de profiter de la sensation du sable sous ses pieds, puis elle attrapa la main d’Akio pour avancer près de la mer, à un endroit où ils pourraient poser leurs affaires.

« J’suis pas du genre trouillarde, mais ton chemin de l’enfer fait carrément flipper ! Surtout quand t’as un estropié devant toi ! J’ai cru que j’allais mourir à force d’être aussi tendue ! T’as plus qu’à me faire un massage pour te faire pardonner. »

Ariana lui lança un sourire taquin en fronçant le nez, puis elle sortit leurs serviettes de plage qu’elle étendit sur le sable, y prenant place avant de tapoter le tissu à côté d’elle pour qu’Akio la rejoigne. Quand il fut assis, l’Islandaise se décala et vint s’assoir derrière lui, se collant contre son dos et étirant ses jambes de part et d’autre du brun. Elle passa ensuite ses bras autour de lui pour lui faire un câlin et déposer un bisou dans son cou.

« Tu sais, t’as pas à t’excuser pour tout à l’heure. J’te l’ai déjà dit, c’était assez égoïste de ma part de vouloir en savoir plus, alors que je me doutais quand même bien que t’avais pas envie de parler de tout ça. Alors ouais, évidemment que ça me ferait plaisir de tout savoir de toi, mais je te forcerai pas à en parler. C’est à toi de décider ce que tu veux bien me dire. Pour le reste, j’attendrai. »

Ariana déposa un autre baiser, puis encore un autre de l’autre côté de son cou, avant de glisser l’air de rien ses mains sous le haut d’Akio, afin d’être au contact de sa peau. Ils étaient seuls alors… C’était l’occasion ou jamais d’en profiter pour être proches !

Ariana ne voulut rien lâcher avec la fameuse clé, mais Akio garda le silence en affichant un petit sourire amusé. Elle le saurait en même temps que son père et son frère. En attendant, le sujet bascula sur le fait qu’Akio et sa famille étaient doués pour cacher le négatif derrière des sourires de circonstance. Aria ne l’entendit pas de cette oreille et réagit aussitôt pour faire comprendre au jeune homme qu’il n’avait pas intérêt à lui refaire le coup. Akio attendit calmement qu’elle ait fini avant de dire d’un ton détendu.

- Tu sais Aria, c’est une petite île, si on n’apprend pas à masquer les choses qu’on ne veut pas admettre aux autres, les nouvelles peuvent aller vite. Je ne pense pas que ma grand-mère sera contre. Cela dit…

Il réfléchit un peu avant d’ajouter d’un ton soucieux.

- Mon grand-père sera plus content avec de l’aide aux champs plutôt qu’un bon repas. En temps normal, c’est moi qui m’en occupe, mais là. Il ne va pas me le dire, mais je suis certain que ça l’embêtera.

Akio sourit doucement. Grand-père ne lui en voudrait pas vraiment et comprendrait sa situation. Ils arrivèrent à destination, tant bien que mal et le jeune homme après avoir passé le trou dans le grillage se retourna pour regarder la blonde avec un air plein de malice, amusé de savoir qu’il parvenait encore à surprendre la jeune femme, mais pour cette fois, la vérité serait de mise.

- Ce n’est pas moi, enfin pas complètement. Faut dire que sans télé, sans Internet et j’en passe. On s’est occupé comme on pouvait avec mes amis.

La plage n’était plus très loin, le jeune homme fut plus que prudent durant la descente afin de ne pas prendre de risque, d’autant que la jeune femme voulait à tout prix qu’il soit prudent. Il prit tout de même la peine de dire en rigolant.

- Tu sais, si je voulais vraiment ta peau ma belle… Je le ferais avec un peu plus de classe, tu le vaut bien !

Ce n’est qu’une fois sur le sable qu’il put enfin se détendre. Le jeune homme aida donc Aria comme il pouvait en lui garantissant un massage dès qu’ils seraient installés et une fois fait. Le jeune homme se blottit contre Aria et il écouta attentivement alors qu’elle lui faisait comprendre qu’elle n’aurait pas dû se montrer trop curieuse. L’étudiant fronça les sourcils alors que les paroles continuées arrivé à ses oreilles. D’une certaine façon, il s’en voulait un peu. Akio se demandait si cela serait arrivé dans le cas où il se serait confié à la jeune femme. Alors que d’autre bisous retombé sur son cou et des mains caresser son torque. Le jeune homme se laissa glisser doucement jusqu’à avoir la tête contre la poitrine de la blonde et leva son regard vers elle avec un sourire doux.

- Non… C’est complétement idiot de ma part de ne pas t’en parler. Si je l’avais fait, tu n’aurais pas eu besoin de vouloir en savoir plus.

Il attira doucement le visage de la jeune femme pour l’embrasser tendrement. Profitant de ce petit moment de tendresse enfin présent. C’était agréable de sentir la chaleur des mains de sa copine sur sa peau et il glissa une main en dessous de son vêtement pour aller entremêler ses doigts au sien avant de dire d’un ton plus sérieux tout en observant la ligne d’horizon, la tête calée au meilleur endroit qui soit.

- En fait, c’est même assez banal. Cette histoire que ma grand-mère a raconté. Ce n’était pas mon idée, mais la sienne, Kana avait envie de faire cette petite expédition et une fois pris, face à ses parents… Elle a flippé et m’a tout remis sur le dos.

Il soupira, si cette histoire s’était arrêtée là.

- Plus tard, pour se faire pardonner, car on était ami malgré tout depuis notre enfance. Elle a été au petit soin avec moi. Il n’y avait pas beaucoup d’autres garçons sur l’île. Enfin, si, mais… selon mes amis… Elle avait simplement pris le plus beau dans le tas pour elle. Pas de chance hein. On est resté ensemble deux ans, je ne saurais pas dire si c’était un mensonge ou la vérité car…

Akio releva son regard vers elle et passa sa main dans ses cheveux pour continuer.

- Le petit talent qu’on a dans notre famille, d'autres l’ont bien plus développé. Elle était douée pour faire croire les choses, plus que moi. Puis, sa famille a décidé de quitter l’île pour s’installer quelque part au Japon. Elle a rompu avec moi, me sortant que c’était dur pour elle, que j’allais lui manquer, qu’elle aurait voulu qu’on passe plus de temps ensemble et puis elle est partit sans se retourner dans la seconde, en pleurs. Son dos, c’est mon dernier souvenir d’elle, je ne suis même pas allé leur dire au revoir. On a gardé contact par téléphone jusqu’au jour où elle ne m’a plus jamais répondu. Puis j’ai découvert une fois qu’on a eu accès à Internet sur un réseau social, qu’elle avait retrouvé quelqu’un une semaine après moi. Je … l’ai mal prit pour être honnête et chaque fois qu’on me parle d’elle, ça me rappelle à quel point j’ai servi de jouet…

Il éclata d’un petit rire avant d'ajouter le petit rayon de soleil dans tout ça. Enfin, deux rayons de soleil pour être précis.

- J’allais quitter le réseau social quand j’ai reçu un message d’une tête blonde de notre connaissance et la suite… Je ne vais pas tout te raconter. Maintenant, je suis là, pleinement confiant envers une autre personne.

Akio se redressa pour se mettre assis en face d’elle tant bien que mal. Lui souriant à pleine dent pour l’enlacer avec douceur et ajouter à son oreille en riant doucement.

-On sait tous les deux que j’ai fait la plus grosse bêtise de ma vie ! Mais au moins, je suis sûr que je ne vais pas m’ennuyer avec toi. Mais je sais que tu ne m’abandonneras pas et que tu accordes de l’importance aux personnes qui le sont pour toi. Je veux être là pour toi autant que tu es là pour moi également.. C’est pourquoi je n’ai pas peur de te dire que je t’aime Aria.

Mais c’était qu’il ne voulait pas cracher le morceau pour cette foutue clé ! Franchement, s’ils n’étaient pas en voiture, Ariana lui aurait fait une prise de catch pour qu’il lui dise enfin à quoi il faisait référence ! Mais bon, c’était quand même un peu dangereux de faire ça sur la route, surtout que l’Islandaise ne se le pardonnerait jamais si elle infligeait ne serait-ce qu’une éraflure à la voiture que leur avait si gentiment prêtée la grand-mère du brun. Ariana préféra alors revenir sur cet autre sujet fâcheux : le talent qu’avaient Akio et le reste de sa famille à afficher de faux sourires pour masquer leurs vrais sentiments.

« Nan mais cacher des trucs que tu veux pas que les gens sachent, genre un gros secret, j’dis pas, mais là, t’as juste aucune excuse pour ton faux sourire tout pourri. J’suis ta petite-amie ou pas ? Alors commence pas à me cacher des choses. D’une, parce que je risque de vraiment TRÈS mal le prendre, et de deux… Parce que j’te rappelle que j’suis fille de flic et que j’suis beaucoup trop perspicace pour que quelqu’un d’aussi proche de moi puisse réussir à me cacher quoi que ce soit ou me mentir. »

Ariana était sans doute sévère, mais la sincérité était quelque chose de très important pour elle, surtout dans cette relation qu’ils entretenaient tous les deux.

L’Islandaise finit par soupirer doucement, puis elle passa à un autre sujet. Elle n’avait pas envie de se prendre la tête avec Akio alors qu’ils profitaient justement d’un rare moment en tête à tête sans Anders-le-pot-de-colle. Ariana pouffa alors doucement aux mots du brun, levant le bras en serrant son poing pour souligner ses muscles.

« Pas de souci ! Je l’aiderai avec plaisir dans les champs ! Et je suis sûre qu’Andy et mon père seraient ravis de filer un coup de main eux aussi ! Et bon, j’dois avouer que j’donnerais n’importe quoi pour voir Andy galérer dans un champ ! Il est tellement pas manuel le pauvre… »

Ariana se mit à rire en imaginant déjà la scène. Anders était parfois un vrai empoté dès qu’il s’agissait de faire autre chose que du basket !

Enfin arrivés, la jeune femme ne put s’empêcher de pouffer aux mots d’Akio alors qu’ils descendaient tous deux ce chemin vraiment pas du tout rassurant en direction de la plage.

« Alors attends… Y’a vraiment un moyen de tuer quelqu’un en le faisant avec classe ? Parce que j’vois pas trop là ! D’ailleurs, ça m’arrangerait que tu m’épargnes encore quelques mois, le temps que je finisse mon manga, que je le soumette à une maison d’éditions et que j’ai la réponse. Si elle est négative, tu pourras « me faire la peau avec classe », mais uniquement à cette condition ! »

Ariana pouffa à nouveau, se doutant qu’Akio ne mettrait pas sa fausse menace à exécution. Il valait mieux pour lui d’ailleurs, sinon il finirait par bien vite la rejoindre six pieds sous terre en y étant expédié par son père et son frère !

Quoi qu’il en soit, les deux étudiants arrivèrent enfin sur le sable, Ariana s’empressant d’installer leurs serviettes pour qu’ils puissent se poser. Akio avait beau faire le bonhomme, il valait mieux qu’il profite de ce moment paisible pour se reposer lui, et surtout sa jambe. L’Islandaise s’assit contre le dos de son petit-ami, déposant quelques baisers dans son cou alors que ses mains passaient sous le haut du brun pour être au contact de sa peau. Ariana se sentait bien comme ça et elle n’avait presque plus envie de parler, simplement de profiter de ce contact et du bruit des vagues s’échouant sur le sable. Sauf qu’Akio ne semblait pas l’entendre de cette oreille, glissant un peu sur la serviette pour pouvoir poser sa tête sur la poitrine de l’Islandaise, relevant ensuite les yeux pour la regarder depuis sa position. La blonde baissa le regard pour croiser le sien et ne put s’empêcher d’exploser de rire en imaginant la vue que devait avoir le nageur.

« Sérieux Akio ! Me regarde pas comme ça, en contrebas ! Tu dois avoir une vue imprenable sur mon double menton putain, c’est clairement pas mon meilleur profil ! »

Ariana continuait de rire, posant sa main sur les yeux d’Akio pour l’inviter à regarder plutôt la mer. Il pouvait rester dans cette position, mais hors de question qu’il admire plus longtemps son double menton !

L’Islandaise répondit tout de même à son baiser et sourit doucement en sentant les doigts d’Akio s’entremêler aux siens. Elle ne voulait pas le forcer à parler, alors elle attendit sagement qu’il rompe le silence pour lui expliquer son histoire avec Kana, dans les grandes lignes. Fronçant d’abord les sourcils, Ariana ne put s’empêcher de pouffer.

« Rho l’autre… « Le plus beau »… Ça va les chevilles ? Fais gaffe, tu vas finir par faire exploser ton plâtre si tu continues sur cette voie ! »

Mais Ariana retrouva bien vite son sérieux à la suite des explications d’Akio, soutenant son regard alors qu’il passait une main dans ses cheveux. L’Islandaise sentait ses sourcils se froncer et son visage se durcir à mesure qu’elle l’écoutait parler. Cette Kana… Il valait mieux pour elle que la blonde ne croise jamais sa route ! Les parents du nageur avaient déjà pu avoir un aperçu de sa colère froide, mais elle serait certainement moins « polie » avec cette profiteuse. Jouer avec les gens, surtout avec quelqu’un d’aussi sincère qu’Akio… Ça lui donnait envie de lui crever les yeux ! Et le pire, c’était que le brun gardait le sourire et se mit même à rire en lui expliquant que c’était grâce à sa peine de cœur qu’il avait pu faire la rencontre d’Anders et donc, par extension, d’elle.

Akio se redressa et s’assit face à Ariana qui ne parvenait pas à chasser cet air dur et en colère de son visage alors qu’il l’enlaçait tendrement. Elle l’écouta sans rien dire de plus, finissant par rougir doucement quand il lui lâcha qu’il l’aimait. Ce n’était pas la première fois, mais cette déclaration avait toujours autant d’effet sur l’Islandaise qui était, pour l’heure, parfaitement incapable de laisser ces mêmes mots passer ses lèvres. C’était un blocage absolument idiot, surtout qu’elle savait maintenant parfaitement que les sentiments d’Akio étaient partagés, mais elle ne se sentait pas encore capable d’y parvenir. À la place, elle cacha son visage gêné dans le cou du brun et passa ses bras autour de lui pour le serrer contre elle, lâchant un petit soupir contre sa peau.

« C’est clair que t’as fait la plus grosse bêtise de ta vie en me demandant de sortir avec toi. T’es foutu maintenant, parce que jamais j’te lâcherai. Et arrête d’être aussi mignon, j’ai l’impression d’être un monstre à côté de toi ! Tu me sors des trucs comme ça alors que moi, la seule chose à laquelle je pense, ce sont mes ongles en train de défigurer cette conasse… J’espère pour elle qu’elle croisera jamais ma route, parce que je risque d’être encore moins tendre avec elle que je l’ai été avec tes parents. »

Ariana soupira une nouvelle fois, plus profondément, alors que son étreinte se resserrait sur Akio. Il fallait vraiment qu’elle soit moins protectrice avec les gens qui comptaient pour elle… Et avant que le brun ait l’occasion de lui balancer un autre truc mignon, l’Islandaise se recula un peu et se saisit du visage de l’étudiant pour l’embrasser. D’abord tendrement, puis avec un peu plus de fougue. Elle l’invita à s’assoir correctement, de manière à ce qu’elle puisse se mettre à califourchon sur lui sans toucher son plâtre, passant ses bras autour de son cou. Si Ariana était, pour l’heure, incapable de lui dire qu’elle l’aimait elle aussi, elle s’évertuait à le lui faire comprendre autrement, par des gestes. Ils étaient tous comme ça dans sa famille, bien plus démonstratifs avec des gestes plutôt qu’avec des mots. En tout cas, cette Kana… L’Islandaise comptait bien occuper tellement le cœur et l’esprit d’Akio qu’il finirait par totalement l’oublier.