Rappel des résultats de vos lancers : Askjar Karkson (7) et Anders Johansson (7).


Environ 1h30 après le début de cette première livraison, tous les binômes sont maintenant de retour, certains plus en forme que d’autres. Il faut dire que le trajet a été un peu compliqué pour quelques personnes, mais tous les paquets étant finalement arrivés à bon port, il est maintenant temps de passer à la seconde livraison ! Tous les bénévoles se massent donc une nouvelle fois devant l’organisatrice principale, toujours munie de son carnet, qui se trouve juste à côté de la table où vous aviez pris vos premiers paquets. Dix nouveaux cadeaux déjà emballés et de tailles différentes vous y attendent et la jeune femme s’éclaircit la voix pour attirer votre attention.

“Merci à tous pour cette première livraison qui a été menée à bien ! Comme vous le voyez, les prochains cadeaux à livrer sont déjà prêts, il ne me reste donc plus qu’à appeler les 5 nouveaux binômes formés pour cette seconde course. Je vous rappelle que cette livraison se fait en équipe, qu’il ne s’agit en aucun cas d’une compétition, que vous devez rester très prudents sur la route et ne pas hésiter à vous entraider si jamais l’un de vous a des problèmes. N’oubliez pas qu’il restera encore une livraison à faire après celle-là !”

L’organisatrice parcourt son carnet avec son stylo et commence donc à faire l’appel.

“Askjar Karkson et Anders Johansson, vous formerez le binôme n°2. Pour cette deuxième livraison dans le quartier de Fujinokidai, vous devrez emporter ces deux cadeaux. Votre destination est indiquée sur cette carte, qui vous présente également l’itinéraire le plus rapide à suivre pour vous y rendre. Encore une fois, n’oubliez pas de rester très prudents et je vous remercie à nouveau pour votre aide. Je suis sûre que les enfants seront ravis de voir débarquer d’aussi adorables lutins de Noël !”

La jeune femme vous désigne deux cadeaux de la main, Askjar héritant d’un ordinateur éducatif et Anders d’une petite malette contenant tous les accessoires du parfait docteur en herbe. Une fois vos cadeaux récupérés, vous vous rapprochez des vélos que vous aviez déjà enfourchés pour la première livraison, chacun étant toujours doté d’un petit panier à l’avant et d’un porte-bagages à l’arrière. Enfin, après que l’organisatrice vous ait encore une fois remerciés, vous remettez votre casque par-dessus votre bonnet de lutin, installez votre paquet sur votre vélo et enfourchez à nouveau votre bolide afin de débuter cette nouvelle livraison !

Spoiler:

HRP : Et voilà ! C’est parti pour cette deuxième livraison ! Vous devrez donc poster à la suite de ce message pour vous lancer dans la mission qui a été confiée à votre binôme. Vous devrez obligatoirement poster un message avant le 16 janvier à 18h00, heure de fin de l’étape, faute de quoi, vous ne pourrez pas participer à l’étape suivante. Il vous sera demandé ici de poster selon l’ordre de votre choix, avec votre départ pour votre première réponse. Dès que vous aurez posté votre premier message, vous devrez lancer un dé qui servira à déterminer votre avancée. Ce résultat sera ensuite illustré par un post du PNJ pour vous détailler la situation et vous permettre de poursuivre votre livraison. Vous pourrez ensuite repartir pour un tour de réponse, avant de devoir à nouveau lancer un dé et attendre l’intervention du PNJ pour poursuivre. Et puisqu’aucune limite de mots n’est imposée, n’hésitez pas à écrire des rps plus courts si cela peut vous permettre de répondre plus rapidement !

Même si la curiosité avait rongé Anders en entendant le bibliothécaire parler de son œil, le basketteur avait préféré ne rien demander, se contentant d’accepter avec un sourire l’échange de vélos. Bon, c’était tout de suite plus compliqué de rouler vite avec un tel chargement, mais le blond s’en sortit plutôt bien, malgré quelques petits ratés de la roue réparée, et le binôme parvint donc à destination après plusieurs longues autres minutes à pédaler aussi rapidement qu’ils le pouvaient. Et autant dire que si Anders n’avait pas été très motivé au départ, la simple vue de cet enfant émerveillé devant ses cadeaux avait réussi à le regonfler à bloc ! Le blond ne le montrait jamais, mais en réalité, c’était quelqu’un qu’il était assez facile d’émouvoir. Les yeux un peu brillants devant tant de reconnaissance et après ce câlin beaucoup trop adorable de l’enfant qu’ils venaient de combler avec leur livraison, Anders invita Jilian à remonter en selle. Le devoir les attendait avec leur prochaine livraison ! Le basketteur renifla donc discrètement et se passa le dos de la main sur les yeux avant de saluer la mère et son fils, récupérant le vélo du bibliothécaire pour repartir vers le centre commercial, un grand sourire aux lèvres.

Lorsqu’ils arrivèrent, presque les derniers à cause de tout le retard qu’ils avaient pris à cause de cette foutue remorque, Anders repéra ses amis et le canon international, mais n’eut malheureusement pas le temps de les aborder puisque l’organisatrice reprit la parole. Le blond soupira profondément, déçu de ne pas avoir l’occasion de leur parler un peu avant de repartir, mais il s’éloigna tout de même de Jilian en lui offrant un sourire et un signe de la main quand on l’appela. Ah ! Et cette fois, il serait avec quelqu’un qu’il connaissait un peu mieux !

« Yo Karkson-san ! Content de faire équipe avec toi cette fois ! Ta première livraison s’est bien passée ? Non parce que la mienne a été un peu chaotique… J’étais avec le bibliothécaire de Yokuboo, le type un peu perché là-bas… Je sais pas comment il a fait, mais il a réussi à rouler sur un clou et à crever le pneu de sa remorque ! J’espère qu’on aura plus de chance cette fois-ci ! »

Anders lui offrit un petit sourire. Ils avaient beau être tous les deux inscrits au club de natation, ils n’avaient jamais réellement discuté tous les deux. Il fallait dire que le basketteur n’était pas très assidu aux séances avec le club à la piscine, et qu’en plus bah… Askjar était un mec et présentait donc beaucoup moins d’intérêt qu’une jolie créature aux formes voluptueuses !

Quoi qu’il en soit, les deux étudiants récupérèrent leurs nouveaux cadeaux à livrer, Anders pouffant doucement en voyant le sien qu’il déposa dans son panier en essayant de l’arrimer au mieux pour ne pas qu’il bouge trop.

« Un kit de futur médecin ! C’est genre pas du tout le truc que j’aurais pu demander à Noël un jour ! M’enfin, le principal, c’est que ça fasse plaisir à notre petit client ! T’es prêt à y aller ? Ah ! Et pour la carte, tu veux que je gère ? C’est pas le quartier où je vais le plus souvent, même si mon père y travaille et qu’il y a l’Académie là-bas, mais j’devrais pouvoir facilement me repérer pour suivre la route sans trop regarder la carte, si jamais tu veux que je passe devant. Tu pourras en profiter pour mater mon incroyable fessier bien musclé. »

Anders afficha un sourire amusé en haussant les sourcils à plusieurs reprises, finissant par pouffer avant d’enfourcher son vélo. Il n’avait plus qu’à attendre qu’Askjar soit prêt lui aussi pour y aller !

Au final, notre livraison s'était plutôt bien passé ! Rien à signaler. À part que j'avais failli perdre mon cadeau en cours de route, mais bon, un petit arrêt rapide et on avait évité le drame. On en avait même profité pour boire un coup. Franchement, on était plus proche de la petite promenade que de la corvée ! Et puis le surveillant était plutôt sympa au final. Ok j'avais été légèrement surpris de tomber sur un couple de pères, mais après tout, pourquoi pas. Puis les gamins avaient été ravis alors c'était plutôt cool comme plan.

Le retour aussi s'était fait tranquillement. J'avais salué Soren d'un grand sourire en garant les vélos. J'aurais espéré pouvoir saluer les potes, mais on était déjà appelé pour la seconde livraison. C'est que ça chômait pas ici ! C'est pas parce que c'est du bénévolat qu'on se la coule douce ! Par contre cette fois, le nom de mon binôme ne m'est pas inconnu. Et ça fait même carrément plaisir ! Sans doute l'une des rares personnes dans ce pays à pas massacrer mon nom...

"Hey Johansson-san ! T'as été gâté on dirait ! Félicitations d'être arrivé ici en vie. Moi j'étais avec un pion, mais aucun soucis de notre côté. Aucun clou. Alors si on tombe si on crève un pneu sur le chemin, je serai obligé de considérer que c'est toi qui porte la poisse."

C'était dit sur le ton du défi. Parce que du peu que je connaissais Anders, on avait sans doute autant le sens de la compétition l'un que l'autre, alors parier sur qui portait la poisse, ça semblait logique ! Après c'est vrai que si le bibliothécaire était plutôt sympa dans sa bibli, chelou mais sympa, je sais pas si j'aurais voulu faire équipe avec ! À part pour un concours d'impro ptet... En attendant, j'étais plutôt content de tomber sur lui. C'était l'occasion de passer un peu de temps ensemble vu qu'on a plutôt tendance à se croiser au club de natation... à croire qu'on s'évite !

"Oh vraiment ? tu comptes me faire croire qu'un gars comme toi a jamais joué au docteur avec les filles ? Un mythe qui s'effondre tiens ! Mais si tu veux on peut échanger, j'hérite d'un ordinateur éducatif, c'était ptet beaucoup plus ta came à l'époque !"

En vrai j'en sais rien. Mais en tout cas ça va dans le genre qu'il se donne. Je cale mon paquet dans le panier du vélo. Ça va être bien moins encombrant que pour la première livraison !

"J'allais te dire que je suis guide de montage alors vraiment aucun soucis pour passer devant, mais écoute, si tu tiens tellement à exhiber ton postérieur à l'humanité, qui suis-je pour jugé !"

Ça promet d'être drôle tiens cette livraison... On enfourche les vélos, et c'est donc parti !

"Et il fait quoi ton père du coup ?"

C'est marrant les habitudes, ça me fait toujours bizarre de me rappeler que les autres pères bossent et que la situation de mes parents est plutôt une exception !

Rappel des résultats de vos lancers : Askjar Karkson (5) et Anders Johansson (8).

Vous vous élancez donc sur vos fidèles destriers, chacun avec votre cadeau à livrer. Par chance, vous n’êtes pas trop chargés et vous avancez plutôt bien sur votre itinéraire à suivre. Toujours en pleine ville, vous écopez tout de même de quelques panneaux Stop et feux rouges, mais rien de bien alarmant. Par contre, la seule petite chose dérangeante qui peut entacher votre parcours, c’est bien le frein avant d’Askjar qui semble opposer un peu de résistance et qui l’oblige donc à forcer un peu plus sur ses pédales pour avancer. Mais bon, ce n’est pas si dérangeant pour quelqu’un d’aussi sportif que lui, non ?

« Ah, attends… T’étais avec le pion qui avait l’air de connaître le super canon ? Il t’en a parlé ? Bah, de toute façon, j’me doute qu’ils sont pas ensembles, elle est trop belle pour lui et elle doit attendre que j’aille l’accoster pour tomber dans mes bras, mais… Il a rien dit de spécial la concernant, hein ? »

Mais quel gros lourd ! Sora avait beau lui avoir dit de laisser tomber, ça n’avait fait qu’accroître l’envie d’Anders d’essayer ! Cette magnifique inconnue ne pourrait pas lui mettre un râteau de toute façon, ils étaient beaucoup trop faits pour être ensemble ! Enfin, ensemble, mais juste pour une nuit, fallait pas déconner !

Quoi qu’il en soit, après avoir ri et affiché un air de défi aux mots d’Askjar, le basketteur enfourcha son vélo, arrimant du mieux qu’il put son cadeau dans le panier qui se trouvait à l’avant de son bolide.

« Ça va tu sais, tu peux m’appeler Anders, j’suis à moitié japonais, mais j’suis pas plus habitué aux formalités de base que toi tu dois l’être. Et on verra bien qui porte la poisse à l’autre, mais si c’est ton vélo qui a un souci, tu pourras n’en vouloir qu’à toi-même ! »

Oulà… Anders s’engageait sur une voie dangereuse à dire de tels trucs… C’était obligé que le karma allait lui en mettre plein les dents vu toute l’assurance dont il faisait preuve !

Les mots qui suivirent firent ensuite plisser les yeux de l’Islandais qui se pencha en avant pour appuyer ses bras sur son guidon en attendant de partir.

« Oh, bien sûr que si, mais j’ai mes outils persos pour jouer au docteur avec des nanas ! Et puis bon, j’savais pas que t’étais aussi précoce que ça, mais j’ai pas commencé aussi tôt que ce pauvre gosse qui a commandé ce cadeau ! Enfin… Tu me diras, tout dépend de l’âge de ce fameux gamin… Quoi qu’il en soit, j’garde mon cadeau ! Après tout, j’ai moyen envie que tu me refiles toute ta poisse en même temps que ton ordi ! »

Nouveau sourire en coin plein de défi lancé à Askjar, et ce fut finalement Anders qui s’élança le premier, s’amusant à agiter son popotin pour que son binôme puisse le reluquer, avant de se mettre à rire et s’assoir correctement pour avancer. Anders éleva ensuite suffisamment la voix pour que son partenaire puisse l’entendre, sans pour autant ralentir.

« Pour te répondre, mon père est flic ! Et toi du coup ? C’est dingue quand même, on a tous les deux des racines islandaises, on est tous les deux au club de natation, mais à part ton nom et ton prénom, au final, j’sais absolument rien de toi ! »

C’était un peu dommage d’ailleurs, ils étaient sans doute les seuls compatriotes islandais de tout Nara, et pourtant ils n’avaient jamais pris le temps de faire connaissance. Peut-être que ce trajet en vélo leur permettrait de rattraper le temps perdu ! Même si bon, vu qu’ils avançaient tous les deux assez vite, il allait peut-être falloir se dépêcher s’ils voulaient avoir le temps de le faire avant de passer à la troisième et dernière livraison !

"Tu sais qu'elle est trop belle pour toi aussi ?"

Je balance avec un sourire goguenard. C'est vrai qu'Anders a aucun mal à jouer les tombeurs, mais clairement, même si j'ai aucune idée de qui est cette nana, elle joue pas dans la même catégorie que mon cher camarade... Ceci dit, contrairement à Sora, moi j'ai presque envie de le voir aller se péter les dents en essayant !

"Et non il a rien dit, je vois pas trop pourquoi il m'en aurait parlé mais si tu veux prendre ça comme un feu vert pour tenter ta chance, c'est pas moi qui t'en empêcherait !"

Par contre si tu te rates, je vais bien me marrer ! Et si ça marche je m'incline j'imagine.

"Ça me va, Askjar ça me va aussi. Puis pour une fois que quelqu'un saura le prononcer ici ! Et t'inquiète, on verra bien pour la poisse !"

Je m'étais pas trompé, Anders était bien aussi compétiteur que moi ! Enfin en attendant, il est temps de se mettre en route... non sans quelques vannes quand même.

"C'est ça, on t'a pas précisé l'âge du gamin ! Tu devrais te méfier. T'imagines, tu sonnes, et un vieux mec en sueur torse nu t'ouvres la porte et te sert dans ses bras pour te remercier parce que tu viens de sauver son date ? Franchement t'as raison, je garde mon cadeau, moins risqué ! Et jte signale que jusque là c'est toi qu'a eu la poisse !"

Enfin vu comment j'ai l'impression qu'il faut que je force plus sur les pédales, c'est pas dit. Qu'est-ce qu'il a encore ce vélo ? Pourtant mes vitesses sont bien réglées... ça m'a pas l'air bien grave, faut juste que je force un peu quoi. C'est curieux. Je verrai bien si ça s'empire. À première vue rien d'urgent. Ptet juste moi qui fatigue parce que le vélo c'est plus chiant que la course à pieds ? Ou alors c'est l'effet Anders, va savoir ! J'espère pas parce qu'en vrai il est plutôt sympa.

"J'avoue, c'est un peu con comme truc ! Alors que c'est quand même un truc de dingue quand on y pense ! Enfin mieux vaut tard que jamais tu me diras, ça fait une belle occasion comme ça. Et c'est marrant, j'ai un oncle au Japon qu'est flic aussi. Et mon père est père au foyer."

Et en train de bosser sur sa newsletter de l'enfer. Je devrais prévenir tonton Alex tiens...

"C'est ma mère qui bosse, elle est avocate. Et mon père fait... tout un tas de trucs. Il s'occupe de la maison, tout le bazar, et comme il est beaucoup trop gentil il aide absolument tout le monde. T'as une soeur toi il me semble ?"

Rappel des résultats de vos lancers : Askjar Karkson (7) et Anders Johansson (2).


Vous passez deux points d’eau et arrivez à présent à mi-parcours. Les petits soucis de frein d’Askjar semblent s’être réglés, puisqu’il peut de nouveau rouler normalement, sans avoir à forcer plus que nécessaire. En revanche, c’est en s’arrêtant à un feu rouge que le karma décide de mettre des bâtons dans les roues d’Anders. Bon, fort heureusement, pas littéralement, mais un bruit qui n’augure rien de bon, en provenance de l’avant du vélo de l’Islandais, attire votre attention. Il ne vous faut pas longtemps pour remarquer que le fond de son panier vient de soudainement céder, le cadeau passant donc à travers ce trou béant pour tomber sur la route. Fort heureusement, la chute n’abîme pas le paquet qui est très bien emballé, mais cet événement vous empêche de repartir dans l’immédiat. Vous n’avez plus qu’à vous débrouiller pour transporter autrement votre colis !

À la réponse d’Askjar, Anders plissa les yeux. Sérieusement ? Il doutait à ce point de son sex-appeal ? Personne, pas même ce canon international ne pouvait résister au blond, qui prit d’ailleurs la réflexion de son binôme comme un défi.

« Évidemment que tu m’en empêcheras pas. Je ne te laisserais certainement pas le faire ! Mais tu verras, j’vais te prouver que personne ne peut me résister, pas même elle ! »

Anders était un vrai compétiteur dans l’âme et il adorait relever tous les défis, même indirects, qu’on osait lui lancer, simplement pour prouver que c’était lui le meilleur.

Quoi qu’il en soit, une fois partis, le basketteur ne put s’empêcher de rire aux mots d’Askjar, avant de grimacer.

« C’est dégueulasse ! T’es prévenu, si jamais c’est un vieux transpirant à moitié à poil qui ouvre la porte, j’me sers de toi comme bouclier ! Et c’est pas mon vélo qui a crevé j’te signale ! C’est celui du bibliothécaire ! »

Les deux étudiants continuèrent à discuter, Anders ne pouvant s’empêcher d’afficher un air surpris en entendant Askjar lui parler d’un oncle flic. Ça pour une coïncidence !

« Oh, je vois ! C’est pas banal ça, un père au foyer ! Et ton oncle, il est flic dans quel coin du coup ? C’est dingue en tout cas, j’vais finir par croire que les Islandais vont coloniser le Japon ! Tu fais quoi d’ailleurs comme études déjà ? »

Ils s’arrêtèrent finalement à un feu rouge, Anders se rendant compte qu’ils avaient réussi à faire à peu près la moitié de leur itinéraire sans problème. Puis, lorsqu’Askjar parla de sa sœur, le blond plissa les yeux suspicieusement vers son binôme.

« Ouais ? Comment tu sais que j’en ai une ? Attends… T’as un crush sur elle, c’est ça ? J’comprends, elle est canon, c’est ma sœur, c’est normal tu me diras, mais j’suis désolé de te dire qu’elle- »

Un gros bruit coupa alors Anders dans son élan, son attention se reportant immédiatement vers l’avant de son vélo afin de suivre avec de grands yeux ronds la chute du fond de son panier, accompagné du cadeau qui s’échouait sur la route dans un léger fracas.

« Oh putain ! Merde ! J’espère qu’il est pas cassé ! »

Anders s’empressa de mettre son vélo sur le côté et de récupérer le paquet, avant que le feu ne passe au vert et que la circulation ne reprenne.

« Fais chier putain ! J’suis sûr que c’est le bibliothécaire qui a porté la poisse à mon vélo ! J’savais que j’aurais pas dû lui proposer qu’on échange pour revenir plus vite ! »

Le blond inspecta le paquet sous toutes les coutures, le secouant ensuite doucement avec une petite grimace.

« Sérieux, j’espère qu’il s’est pas cassé, ça serait la grosse merde sinon… Et j’ai pas franchement envie d’utiliser mon argent de poche pour repayer ce cadeau ! Bon, j’vais essayer de le fixer sur mon porte-bagages… »

Anders soupira doucement et commença à coincer le paquet dans le porte-bagages, mais il avait comme l’impression que le cadeau allait finir par glisser. Il retira donc son casque, puis son bonnet, et essaya, avec ce dernier, de fabriquer une fixation de fortune supplémentaire pour sécuriser son colis. Si l’Islandais avait su, il aurait emporté quelques tendeurs avec lui !

Je me retiens d'éclater de rire devant l'abus de confiance en lui d'Anders. C'est beau de croire autant en soi tiens ! Je me demande c'est quoi le pire : lui casser ses rêves, ou le laisser foncer dans le mur. Aller, on va le laisser rêver et se dire qu'au pire, sur un malentendu ça peut passer après tout.

Sans surprise, mais la perspective de se retrouver face à l'exact inverse d'un canon de beauté n'amuse pas du tout mon cher camarade ! Qui l'aurait cru (à part tout le monde). Je réponds mort de rire.

"Hé les vieux transpirants aussi ont le droit à la magie de Noël ! Et les bibliothécaires chelous aussi !"

Voyons, c'est ça la magie de Noël non ? Même si faut bien avouer que ça serait quand même un brin chelou comme plan ! Surtout s'il insiste pour nous faire un câlin comme les gosses des livraisons précédentes !

Je sais pas trop comment nous voilà à discuter famille. Faut croire qu'avoir les mêmes racines ça entraîne fatalement ce genre de conversations.

"Il est du côté de Kumoru. Non mais oui ! La petite île paumée du nord qui va finir par dominer le monde, personne l'aura vu venir ! Je suis en droit international, je me spécialise en droit de l'environnement. Et toi tu fais quoi ?"

À part du basket. Y a des trucs comme ça que tu sais sur les gens tu sais même pas trop comment au final. Un peu comme pour sa soeur. Sujet qu'a l'air de l'emballer direct. What ? Je suis même pas sûr de l'avoir déjà croisée moi la frangine en question ! Toute façon il a pas le temps de finir sa phrase qu'on entend un bruit chelou qui n'augure rien de bon. J'ai juste le temps de voir et de comprendre pour m'écarter et pas rouler sur son cadeau qui tombe par terre. Grand coup de freins pour me ranger...

Heureusement qu'il l'a récupéré avant que qui que ce soit ait roulé dessus quand même. Le temps qu'il le ramasse, j'en profite pour regarder rapidement mon propre vélo, mais je vois rien... toute façon j'avais l'impression que ça allait mieux,enfin les quelques mètres que j'ai fait après avoir freiné comme un bourrin ça allait mieux.

"Si c'est vraiment la poisse du bibliothécaire, faut te dire que c'est lui qui va avoir le vieux transpirant, c'est quand même une bonne nouvelle non ?"

Enfin déjà fallait qu'on arrive à livrer !

"C'est bon panique pas, c'est du plastoc ces trucs. C'est pas en tombant que ça va se casser."

Par contre faut qu'on arrive à le fixer. Et apparemment, on a des portes-bagages, mais pas de tendeurs. Bien pensé leur truc.

"Attends j'ai mieux."

Non aprce que c'est pas avec son bonnet qu'on va aller loin ! Je défaits ma ceinture et lui tends. Toute façon je l'avais mise plus pour le principe qu'autre chose.

"Ça devrait mieux marcher avec ça. Sinon au pire jpeux prendre les deux dans mon panier."

Rappel des résultats de vos lancers : Askjar Karkson (10) et Anders Johansson (4).


Il s’en est fallu de peu, mais le cadeau d’Anders est sauf ! Après vous être rangés sur le côté, vous essayez donc de bidouiller des attaches de fortune pour que le colis du blond tienne sur son porte-bagages, à défaut de pouvoir être redéposé dans le panier à présent percé qui se trouve à l’avant de son vélo. Askjar parvient à solidement fixer le cadeau de son binôme, et vous reprenez donc la route sans d’autres encombres, jusqu’à dépasser la moitié de votre trajet en parcourant un petit quartier résidentiel. Mais le vélo du basketteur semble encore faire des siennes, la chute du fond du panier ayant visiblement légèrement endommagé sa roue avant, qui fait un bruit étrange à chaque tour complet. Rien de bien alarmant ou contraignant pour le moment ceci dit, si on met de côté le fait que ce bruit casse quand même pas mal les oreilles !

Anders plissa un peu les yeux en entendant Askjar exploser de rire, mais il finit par se mettre à rire lui aussi à ses mots.

« Ah mais j’ai pas dit le contraire ! Tout le monde y a droit ! C’est juste que je préfère que les vieux transpirants se trouvent une autre personne que moi pour leur envoyer de la magie de Noël ! Et bon, j’suis pas cool, mais il était quand même sympa le bibliothécaire. Chelou et pas doué, mais sympa ! »

Sur la route, les deux étudiants en vinrent à parler famille, le basketteur ne pouvant s’empêcher d’afficher un air un peu surpris à la confidence de son binôme.

« Ah, je connais de nom ! C’est pas un peu craignos là-bas ? Enfin bon, c’est quand même plus intéressant de faire ce métier dans une ville où il se passe des trucs, parce que Nara, c’est quand même hyyyper calme en comparaison ! Et sinon, pourquoi t’as choisi de faire ça ? C’est pas un peu barbant le droit ? Moi j’suis en cursus sport de mon côté ! J’me spécialise pour essayer de devenir entraîneur ou coach ou un truc du genre si jamais j’peux pas percer dans le milieu du basket pro ! »

Anders sentit alors son sourire se faire un peu plus en demi-teinte. Le temps passait et son rêve de faire du basket son métier s’éloignait irrémédiablement. Si ça continuait comme ça, il ne pourrait pas devenir professionnel ! Après tout, ce n’était pas à 30 ans qu’il pourrait s’y mettre, c’était un peu le moment ou jamais !

Sauf que voilà, pas le temps de penser davantage à toutes ces idées pas très joyeuses, ni au fait qu’Askjar semblait connaître sa sœur, puisque le fond du panier du vélo d’Anders céda soudainement. Le blond récupéra en vitesse le paquet et se mit sur le côté, le secouant doucement en espérant ne pas l’avoir cassé. Déjà que sa famille ne roulait pas sur l’or et qu’il n’avait pas beaucoup d’argent de côté, si en plus il devait repayer ce truc… Le blond se sentit blêmir alors qu’Askjar l’approchait pour lui assurer que le cadeau ne devait rien avoir.

« Ouais bah j’espère, j’ai pas vraiment d’argent à dépenser dans des trucs pareils, surtout que j’suis venu aider bénévolement à la base ! Alors si j’me retrouve à sortir du fric de ma poche… Enfin, j’te fais confiance et j’vais croiser les doigts pour que tout soit en ordre à l’intérieur pour quand le gamin ou la gamine l’ouvrira ! Parce que ouais, j’en veux plus du karma pourri que le bibliothécaire a collé sur mon vélo, c’est lui qui devra jouer les lutins de Noël avec un vieux transpirant, pas moi ! »

Anders tenta ensuite, tant bien que mal, de fixer son cadeau sur son porte-bagages avec son bonnet, Askjar venant à sa rescousse en retirant sa ceinture pour mieux arrimer le paquet.

« Hey… T’es en train de me faire du charme là ? Ça commence par une ceinture retirée et après, c’est tout le reste qui suit ! »

Le blond pouffa et donna une petite tape sur l’épaule de son binôme.

« Merci beaucoup mec, tu me sauves la vie ! Par contre, ça va aller ? Tu vas vraiment pas perdre ton froc en route ? Non parce que bon, j’t’aime bien, ça m’embêterait que tu chopes la mort en ayant le cul à l’air ! »

Les étudiants purent donc repartir, mais, après quelques mètres, la roue avant du vélo d’Anders commença à faire un bruit franchement désagréable. Le blond grogna et profita d’un arrêt à un Stop dans le petit quartier résidentiel qu’ils traversaient pour jeter un rapide coup d’œil.

« C’est quoi cette malédiction sérieux ? Bon, la roue a pas l’air cassée et j’ai pas de problèmes à rouler donc… J’suppose qu’on peut continuer ? En croisant les doigts pour que ça s’aggrave pas, vu la chance que j’ai depuis tout à l’heure… Bon et sinon pour ma sœur ? T’as pas répondu tout à l’heure ! »

Anders, frère poule ? Si peu !

Craignos, ouai... c'est ce qu'avait l'air de dire Alex, même si techniquement il passe plus de temps à se manger de la paperasse. Mais ça j'imagine que c'est pas trop la peine de s'étendre dessus.

"Un peu ouai. Au moins comme tu dis il sait pourquoi il fait ce taf ! Le droit c'est barbant ouai, c'est ce que tu peux faire avec qui est génial ! En gros je veux pouvoir défendre l'environnement contre les grandes entreprises, forcer les gouvernements à prendre leurs responsabilités et faire quelque chose. Et ça tu vois c'est cool !"

Enfin pour moi ça l'était. J'avais un peu l'habitude que pour beaucoup ça présente pas un grand intérêt. Mais j'avais appris à passer outre. À un moment faut bien avoir des convictions.

"Ha oui je vois ! C'est pas évident non plus. T'as pu te faire repérer déjà un peu ? Bon courage à toi en tout cas !"

Après je sais pas trop comment ça marche dans le sport collectif... Ça m'a jamais traversé l'esprit comme carrière vu que toute façon les sports que je pratique pour en vivre... meh. Mais je salue le courage de vouloir se lancer là-dedans ! De mon point de vue, c'est un peu comme espérer percer comme artiste en vrai !

Conversation interrompue pour cause de chute inopinée de cadeau. On évite de justesse la catastrophe : pas d'écrasage. Mais nous reste à voir comment il va pouvoir le transporter maintenant que son panier est percé. Non mais c'est quoi ces vélos qui tombent en ruine qu'on nous a refilé là ???

"Si jamais on partagera les frais si tu veux. Je roule pas sur l'or non plus mais à nous deux ça doit pouvoir se racheter sans crever nos budgets ! Mais franchement, au pire le coin du paquet sera un peu tamponné, mais je pense pas que le kit en lui-même soit abimé."

Bon par contre son bonnet en guise d'attache j'y crois pas ! Alors on va utiliser des moyens un peu plus sûrs hein... Genre une ceinture. Je me marre à sa remarque et répond avec un sourire malin.

"Si je voulais t'en faire tu serais déjà sous mon charme voyons ! Ceinture ou pas ceinture !"

Il est pas le seul à croire en son sex appeal non mais !

"Sauf que t'es pas vraiment mon genre ! Et t'inquiète, je risque pas de perdre mon pantalon sur la route non ! Même si on a l'air parti pour perdre je ne sais combien de morceaux au passage. T'es sûr que t'as bien attaché ta tête à ton corps ? Ça serait dommage de la perdre en route, tu perdrais tes chances avec la madame top canon !"

On repart. Mon vélo a définitivement fini sa crise et roule tranquillement. Le cadeau d'Anders a l'air de tenir la route. Est-ce qu'on arrive au bout des catastrophes ? Jusque là, il a effectivement un karma plus pourri que celui du pion ! Et non... son vélo commence à faire un bruit pas possible... Le cadeau aurait désaxé un truc dans sa chute ? Sauf qu'apparemment, Anders a d'autres priorités. Je le regarde un peu avec des yeux ronds. C'est quoi ce plan ?

"Quoi ta soeur ? Je sais que t'en as une, c'est tout. C'est des choses qui se disent, je savais pas que c'était un secret."

Je hausse les épaules, pas trop sûr de piger où est le problème. J'avais pas l'impression que c'était un sujet particulièrement sensible en vrai.

"Sinon pour ton vélo c'est ptet juste le garde-boue qu'a pris un coup quand le paquet est tombé. Tu veux qu'on regarde ou on repart direct ?"

Rappel des résultats de vos lancers : Askjar Karkson (2) et Anders Johansson (8).


Le temps continue de filer et Anders décide donc de ne pas s’arrêter. Tant pis pour ce bruit désagréable, il finira bien par s’arrêter à un moment, non ? Par chance, c’est exactement ce qui arrive après un bruit bien plus fort et qui ne présageait pourtant rien de bon, comme si quelque chose s’était pris dans la roue et avait à peu près remis en ordre ce qui n’allait pas. Enfin, c’est l’impression que ça donne et vous pouvez donc poursuivre votre route. Vous arrivez à proximité d’un point d’eau, vos yeux se perdant un instant sur le magnifique paysage qui s’offre à vous. Mais… Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça de garder la bouche ouverte pour discuter alors que votre course vous fait traverser un nuage de moucherons ! Si Anders parvint à esquiver la nuée au dernier moment grâce à une légère embardée, Askjar fonce en plein dedans et gobe donc une belle quantité de ces petites bestioles, lui causant une grosse toux et un goût pas très ragoûtant en bouche. Par chance, en face du point d’eau, de l’autre côté de la route, se trouve un petit parc où vous attend une fontaine d’eau potable. Allez vite faire passer cette vilaine toux en buvant un bon coup d’eau bien fraîche avant de reprendre votre périple !

Anders fixa Askjar avec les yeux légèrement plissés en l’écoutant parler de sa filière d’études. Mouais, étrangement, ce n’était pas DU TOUT un truc qui le faisait rêver ! C’était barbant au possible, et jouer les justiciers pour protéger l’environnement, ce n’était clairement pas sa destinée. Le basketteur voyait bien moins grand et ses espoirs pour son avenir étaient sans doute bien plus égoïstes que ceux de son binôme.

« Eh bah… Tu veux genre devenir un justicier écolo ? En tout cas, t’as du courage, j’pourrais jamais faire ce que tu fais, surtout que défendre l’environnement, ouais, okay, c’est important, mais ça me ferait chier de dédier ma vie à ça. Donc bah… J’te souhaite de réussir, parce qu’il en faut des gens comme toi, dévoués à leur cause ! Moi j’vais me contenter de rester sur mon petit rêve d’égoïste ! »

Anders savait qu’il n’avait rien d’un chouette type et, mine de rien, savoir que son partenaire du moment se destinait à une telle carrière, ça le faisait encore plus se sentir comme une grosse crotte. Le blond ne montra toutefois rien, secouant négativement la tête avec son habituel sourire de façade pour expliquer à l’étudiant qu’il n’avait, pour l’heure, pas encore pu se faire repérer. Avec un peu de chance, ça finirait bien par arriver !

La conversation fut ensuite interrompue par la chute du fond du panier d’Anders, ainsi que du cadeau qu’il transportait. Plus de peur que de casse, les deux étudiants combinant leurs efforts pour fixer le colis du blond sur le porte-bagages de son vélo, même si Askjar y mit bien plus du sien en lui prêtant sa ceinture. Aux mots de celui-ci, Anders se mit d’ailleurs à rire.

« Ooooh, quel dommage ! Tu me briserais presque le cœur en me disant ça ! M’enfin, si ça peut te rassurer, t’es pas tellement mon genre non plus, tu manques un peu de poitrine et t’as aussi un truc en trop entre les jambes ! Et t’inquiètes pour les frais, on avisera si jamais y’a besoin, mais c’était mon panier et mon cadeau, ça me ferait chier que tu claques ton argent toi aussi alors que t’y étais pour rien au départ ! »

Les deux lutins repartirent donc, même si un bruit assez désagréable s’élevait à présent de la roue avant du vélo d’Anders. Le blond ne voulut pas s’arrêter à cause du temps qui tournait. Après tout, plus vite ils revenaient, plus il aurait de chances de tomber avec la beauté internationale, non ? Et alors que le basketteur tournait la tête pour répondre à son binôme, ce fut comme s’il roula sur quelque chose qui se prit ensuite dans sa roue. Le bruit le surprit tellement qu’il zigzagua en manquant de perdre son équilibre, mais le bruit se tut aussi rapidement qu’il s’était fait entendre.

« Ah ? Bah écoute, ça fait plus de bruit et la roue a pas l’air d’être voilée ou quoi, ça roule bien, donc on devrait continuer ! J’préfère qu’on s’arrête que s’il y a vraiment besoin, histoire qu’on ait suffisamment de temps supplémentaire s’il nous arrive encore une bricole… »

Après tout, avec le karma tout pourri que le bibliothécaire lui avait refilé, il valait mieux prévoir large !

« Ah non, c’est pas un secret, c’est juste que comme on se connait pour ainsi dire pas, j’trouvais ça hyper suspect que tu saches que j’ai une sœur ! J’préfère te prévenir, elle est déjà prise, donc t’y intéresse pas trop ! »

Surtout qu’elle était prise avec son meilleur ami ! Il était, dès lors, impossible pour Anders de laisser quiconque s’approcher d’eux de trop près et risquer d’entraver leur bonheur ! Le basketteur avait beau ressentir quelques pointes de jalousie à leur égard, parce qu’ils s’aimaient sincèrement, mais aussi parce qu’Anders avait l’impression de devoir partager son meilleur ami avec son aînée, il ne voulait surtout pas qu’ils se séparent !

La route se poursuivit donc et ils arrivèrent près d’un endroit un peu moins urbain, avec un point d’eau sur le côté gauche, et un parc sur le côté droit. Anders afficha un sourire en laissant son regard azur scruter le paysage, continuant à discuter avec Askjar, jusqu’à ce que…

« WOW ! »

L’Islandais donna un brusque coup de guidon pour esquiver le nuage de moucherons qu’il avait vu au dernier moment, sa légère embardée lui permettant de les éviter alors qu’Askjar fonçait droit dessus ! Et avec la bouche ouverte visiblement, vu qu’il s’était arrêté presque aussitôt pour se mettre à tousser. Anders s’approcha de lui en chassant les dernières petites bestioles qui lui tournaient autour d’un geste de la main, un peu inquiet, mais aussi amusé.

« Hey, ça va mec ? J’pensais pas que t’étais un fana de la nature à ce point ! C’est ton truc de gober les insectes pour te nourrir ? »

Anders pouffa et regarda alentours pendant qu’il tapotait le dos de son camarade en espérant faire passer sa toux.

« Hey, y’a l’air d’avoir une fontaine dans le parc de l’autre côté, on devrait y aller avant que tu t’étouffes pour de bon ! »

Je suis pas vraiment surpris de la réponse d'Anders. Pas que j'avais un avis sur comment il pouvait voir les choses sur cette question. Plutôt que c'est une réponse que j'ai assez souvent en vrai. C'est une réaction qui revient souvent. Et en vrai, le côté "ça va être chiant" c'est loin d'être le pire ! J'aime autant ça aux gens qui viennent t'expliquer en long en large que toute façon c'est déjà foutu alors pourquoi s'emmerder ? Au moins il est honnête avec lui-même.

"Courage à toi en tout cas ! T'as pas choisi une voie facile non plus. J'espère que ça le fera !"

C'est jusqu'à quel âge qu'on peut se faire repérer en sport ? Et y a vraiment moyen d'être pro en basket au Japon ? Je sais que le baseball c'est genre LE sport national, je sais pas ce qu'il en est du basket... enfin j'imagine qu'il sait mieux que moi de quoi il parle...

"Techniquement, t'y es pour rien non plus si leurs vélos tombent en miettes... On est une équipe, haut les coeurs, je peux bien t'aider si y a une galère."

Hé, étudier le droit c'était chiant, mais ça donnait parfois des avantages quand même ! J'allais quand même pas laissé mon cher binôme assumer tout seul ce contretemps ! C'est pas parce que je pratiquais peu de sport collectif que j'avais pas un sens de l'équipe !

"Comme tu veux."

Moi j'aurais bien vérifié vu le vacarme que ça faisait, mais après tout, c'est lui qui pédale, il se rendrait compte si y avait un problème. Et puis comme pour le mien qui coinçait tout à l'heure, le bruit avait fini par s'arrêter tout seul. C'était sans doute le bon choix alors.

Bon par contre je comprends tellement pas ce qu'il a avec sa soeur. C'est bizarre non ? Pourquoi je m'intéresserait à une fille que j'ai jamais rencontrée ??? Ptet un truc culturel qui m'échappe là... J'aime autant laisser couler. Autant plus évoquer le sujet à l'avenir si ça doit donner ça !

C'EST QUOI ÇA ??? Non parce qu'à papoter, la nuée noire, je l'ai pas vue venir. C'est dire ! Non parce qu'elle est quand même assez imposante ! Je la vois tellement au dernier moment qu'à part piler comme un taré sur mon vélo pour pas rentrer dans Anders, je peux pas faire grand chose. Et sous la surprise j'ai pas trop fait gaffe que j'avais la bouche ouverte, alors me voilà à avaler vla les moucherons. Je me rabats tant bien que mal sur le bas côté, histoire de pas en plus me faire encartonner par une voiture, et je me retrouve à tousser comme un crétin, parce que non seulement j'en ai avalé, mais en plus j'en ai avalés de travers. Pendant ce temps là, mon pote blondinet se fout de ma tronche. On va dire que c'est de bonne guerre. Sourire étranglé.

"C'meilleur avec... du ketchup...normalement."

Avec la toux c'est pas facile, d'autant que ça me défonce la gorge tiens cette connerie. Je lève le pouce quand il parle de fontaine. Bonne idée ça tiens. Ça fera passer le reste. On se dirige tranquille vers l'autre côté. Je dépose mon vélo et boit plusieurs grandes rasades à la fontaine, certaines que je recrache avec leur lot de moucherons.

"Et bah j'aurais eu ma dose de protéine pour la journée ! Mais les fourmis c'est meilleur quand même."

Sourire complice. Bon ! c'est pas tout mais on est pas encore arrivé.

"On repart ?"

Après un petit goûter surprise, vous repartez tous les deux avec votre cargaison. Le reste de votre parcours se passe, fort heureusement, sans autre encombre, et vous vous arrêtez finalement devant une belle maison qui vous fait comprendre que les gens y vivant ne manquent clairement pas d’argent. Toutefois, même s’ils sont confortables au niveau financier, la santé de cette petite fille qui vous accueille avec des étoiles dans les yeux et un petit sourire, semble manquer au rendez-vous. Timide, elle reste cachée un moment derrière sa mère qui récupère les cadeaux, et vous la regardez ensuite les déballer avec une joie non dissimulée. Vous seriez bien restés un peu plus longtemps, mais, malheureusement, le devoir vous appelle. En effet, une ultime livraison vous attend et vous regrimpez sur vos vélos pour faire le chemin en sens inverse en direction du centre commercial, pour y découvrir votre dernier binôme du jour.