Depuis le début du mois de décembre, de nombreuses affiches ont été placardées en ville et dans l’académie pour faire la promotion d’une merveilleuse initiative visant à distribuer des cadeaux à l’occasion de Noël. Ces affiches indiquaient que cet événement était organisé par la Mairie de la ville, et que toute personne intéressée par un peu de bénévolat en cette période de fêtes de fin d’année était la bienvenue. La seule condition pour participer : savoir faire du vélo !

Les jours ont finalement passé jusqu’à ce que votre calendrier vous indique la date du 18 décembre, le week-end des vacances d’hiver pour les étudiants. Vous vous rendez donc au point de rendez-vous en ce beau samedi, même si les températures sont plutôt fraîches pour un début d’après-midi, vous arrêtant devant un petit stand monté à quelques pas de l’entrée du centre commercial de la ville. Les organisateurs s’agitent dans tous les sens, mais vous vous approchez d’autres personnes semblant elles aussi attendre, sans doute d’autres bénévoles. Après quelques minutes, une jeune femme habillée d’une tenue de Père Noël trop grande pour elle regarde sa montre et s’approche de votre petit groupe avec un grand sourire.

“Bonjour à tous ! J’imagine que vous êtes ici pour participer à l’initiative de la Course aux jouets organisée par la Mairie de Nara ! Parfait, je suis ravie de voir que vous avez été aussi nombreux à répondre à notre appel ! Vous allez pouvoir faire tout plein d’heureux ! Et avant de vous expliquer comment cet après-midi va se dérouler, je vais vous inviter à piocher un costume dans cette grande malle. Je le conçois, ce ne sont pas les plus beaux costumes de l’univers, mais ils sont indispensables pour que les autres organisateurs et les gens chez qui vous vous rendrez sachent que vous participez à notre initiative !”

La jeune femme se tourne alors vers une grande malle et vous invite, d’un geste de la main, à aller vous servir. Pas de chance, le choix est maigre puisqu’il s’agit d’une seule et même tenue déclinée en plusieurs tailles pour convenir à chacun d’entre vous.

Spoiler:

L’organisatrice vous laisse enfiler cette sublime tenue par-dessus celle que vous portez déjà, avant de revenir vers vous pour passer à la suite des explications.

“Comme vous avez dû le lire sur nos affiches, le but de notre initiative est de distribuer des cadeaux un peu partout en ville, principalement à des enfants malades ou dans le besoin. Pour chaque livraison, vous formerez des binômes et devrez enfourcher des vélos pour arriver à destination. Étant donné votre nombre et les cadeaux que nous devons distribuer aujourd’hui pour cette première journée, vous aurez donc 3 livraisons à faire au total avant qu’on ne vous libère ! Je vous laisse encore un moment pour vous préparer et faire connaissance, le temps que nous finissions de tout préparer de notre côté !”

La jeune femme vous offre un grand sourire, avant de s’éloigner pour rejoindre ses collègues et commencer à préparer les différentes livraisons, ainsi que vos fidèles destriers du jour.


HRP : Eh voilà ! C’est parti pour le lancement de ce nouvel évent ! Ce premier sujet est un rp d’ouverture pour vous permettre de poster votre arrivée sur place, ainsi que d'interagir avec les autres participants. Aucun ordre de passage n’est établi et vous pouvez poster autant de fois que vous le voudrez jusqu’au dimanche 19 décembre à 23h59, puisque dès le lendemain, la première livraison sera lancée ! Après avoir posté votre premier message, il vous sera demandé de lancer un dé qui me servira à préparer les bases de votre première livraison. N’oubliez donc pas de le lancer avant le 19 décembre ! Si jamais vous avez des questions, n’hésitez pas à revenir vers moi sur Discord ! En attendant, je vous souhaite un bon début d’évent, et j’espère que celui-ci vous plaira !

Lorsqu’à la fin d’une de leurs séances au club de natation, Sora était venue leur parler à lui et Akio de cette initiative de distribution de cadeaux pour les enfants malades ou dans le besoin, Anders avait tout d’abord râlé. Perdre un samedi après-midi, pile pour le début des vacances, pour jouer les lutins du Père Noël alors qu’il avait prévu un entraînement avec son ami Liam, c’était franchement pas un truc qui le motivait. Pourtant, Sora n’eut pas besoin d’insister longtemps pour qu’Anders accepte de les accompagner tous les deux : après tout, c’était typiquement le genre d’initiative qui faisait craquer les filles, non ? Il y en aurait sans doute des tas sur place, et il pourrait ensuite se vanter d’avoir apporté un peu de bonheur à de pauvres enfants ! C’était un plan parfait ! Du moins, c’était ce que le blond voulut faire croire aux deux autres avec son discours, se gardant bien de dire que c’était, au fond, quelque chose qui le touchait beaucoup puisque sa famille n’avait jamais roulé sur l’or et que chaque Noël depuis qu’il était petit s’était souvent résumé à des petits cadeaux qu’ils se confonctionnaient tous les trois. S’il pouvait donc apporter un super nouveau jouet à un enfant qui en rêvait et qui n’aurait jamais pu l’avoir autrement, alors il était impensable qu’il ne participe pas à cette initiative !

La veille de son départ pour l’Islande à l’occasion des fêtes de fin d’année, pour aller voir sa famille paternelle, Anders se rendit donc au point de rendez-vous, devant le centre commercial de Nara. Quelques personnes étaient déjà présentes, mais il était visiblement arrivé avant Sora et Akio. Remontant son écharpe jusque sur son nez et fourrant ses mains dans les poches de son manteau bien chaud, l’Islandais attendit donc de voir des têtes connues pointer le bout de leur nez, profitant de cet instant en solitaire pour observer tout ce que les organisateurs préparaient. Ariana n’avait pas pu venir avec lui cette fois-ci, à cause de son travail, mais elle avait tenu à ce qu’il se donne à fond pour combler son absence. Cette pensée le fit pouffer sous son écharpe, alors qu’il sortait une de ses mains dans le froid de l’hiver pour scruter son téléphone portable et une quelconque notification de ses amis qui devaient le rejoindre.

Mais avant qu’il n'ait pu repérer ses amis, l’organisatrice, qui gâchait vraiment tout son potentiel avec cette tenue trop grande pour elle, les invita à se rapprocher pour expliquer le déroulé de l’après-midi, avant de leur montrer une malle où ils pourraient enfiler un costume. Intrigué, Anders s’approcha et grogna en voyant la tronche de la tenue qu’il allait devoir porter pendant toute la durée de cet événement… Sérieux, comment vouliez-vous qu’il arrive à draguer qui que ce soit dans cette tenue ?!

“Ils pouvaient pas faire un peu mieux niveau déguisement ? C’est pire que “pas le plus beau costume de l’univers” là…”

Anders soupira très fort et se poussa pour laisser les autres récupérer leurs costumes, regardant le sien avec une tête franchement dépitée. Il écouta presque distraitement les instructions qui suivirent, beaucoup trop occupé à réfléchir sur le moyen de réussir à paraître un minimum sexy avec ce truc sur le dos, mais rien ne venait. Fort heureusement, on leur laissait quelques minutes pour s’habiller, ça lui permettrait donc de se préparer psychologiquement à enfiler ce… truc.

Purificación ne tenait plus en place depuis qu’elle s’était levée le matin-même. Cela faisait déjà presque 15 jours qu’elle savait qu’elle allait revenir à Nara. En effet, lors de sa dernière visite, elle était tombée sur une affiche au sortir de la piscine avec Soren et sa fille, qui communiquait sur une incroyable initiative organisée par la Mairie, visant à distribuer des cadeaux aux enfants malades ou dans le besoin. Forcément, pour quelqu’un qui aimait autant les enfants que l’Espagnole et qui avait toujours lutté à son échelle pour leur bien-être, c’était tout bonnement impensable qu’elle n’y participe pas ! Surtout qu’après en avoir discuté avec le jeune homme, ils avaient tous les deux convenu qu’ils s’y donneraient rendez-vous afin d’y participer ensemble. Alors certes, Purificación n’aurait pas la chance de passer à nouveau du temps avec l’adorable Abigail, mais qu’importe, elle se contenterait d’un moment avec son père. Surtout que bon, elle ne l’avouerait pas, mais l’Espagnole était quand même heureuse de passer un peu de temps avec lui. Soren était vraiment quelqu’un de gentil et sa compagnie était des plus agréables, il serait donc dommage de s’en priver !

Purificación quitta Kumoru en milieu de matinée, à l’arrière d’une voiture aux vitres teintées qui était conduite par son chauffeur habituel, en compagnie de sa manager. C’était un bon coup de pub que de participer à un tel événement, mais l’Espagnole n’avait pas décidé de s’y rendre dans le but de booster encore davantage sa carrière. Non, si elle avait voulu donner de son temps, c’était pour ces enfants qui attendaient tous très impatiemment un peu de bonheur avec la livraison de ces petits cadeaux !

Sur la route, Purificación envoya un message à Soren pour le prévenir de l’heure à laquelle elle arrivait sur place, mais quand sa voiture s’arrêta à proximité du point de rendez-vous, l’Espagnole put constater qu’il n’était pas encore arrivé. Affichant une petite moue, la mannequin réajusta son bonnet et ses lunettes de soleil. Sa manager avait accepté de la laisser seule et de ne pas ameuter la presse pour couvrir ce petit événement local, mais elle avait tout de même exigé qu’un photographe suive une partie de sa progression lors de cette distribution, afin d’envoyer ensuite quelques clichés à des magazines. Si Purificación avait voulu passer incognito, c’était quand même loupé ! Mais bon, avec un peu de chance, peu nombreux seraient ceux qui la reconnaîtraient. Après tout, on s’intéressait bien moins aux mannequins qu’aux vedettes de la musique ou du cinéma !

Tout en faisant légèrement claquer ses talons aiguilles sur le bitume (oui, Purificación aimait le danger autant que le galbe que lui permettaient d’avoir ces chaussures), l’Espagnole essaya de se réchauffer en gigotant un peu sur place. Elle s’était mise légèrement à l’écart pour patienter afin de ne pas trop attirer l’attention, ses mains gantées plongées dans les poches bien chaudes de son manteau hors de prix, créé par un grand couturier. Pourvu que tout se passe bien et que sa notoriété ne l’empêche pas d’accomplir sa mission première : faire plaisir à ces enfants !

Son attention fut ensuite attirée par la voix d’une jeune femme qui les invitait à se rapprocher pour leur expliquer le déroulé de l’après-midi, en plus de leur demander d’enfiler un costume pour plus facilement les repérer pendant leur distribution. Purificación ne put s’empêcher de grogner intérieurement, pas vraiment enthousiaste à l’idée de porter un déguisement, surtout qu’il s’agissait d’un déguisement surprise qu’elle n’avait pas approuvé. Puis, quand elle sortit le sien de la malle, l’Espagnole eut la mauvaise surprise de constater que ce n’était effectivement pas une tenue qu’elle aurait approuvée. Jamais. Ils étaient sérieusement obligés de porter cette horreur ?! Qui était le chef là-dedans, que Purificación aille lui faire un cours sur le bon sens ?! Purificación n’osait vraiment pas enfiler cette chose, préférant écouter le reste des instructions avant de chercher Soren du regard. La honte… Heureusement qu’Abigail ne venait pas…

Il était en retard… Il était même complétement en retard. Soren arrivé tout juste sur le lieu du rendez-vous. Il y avait déjà un peu de monde et beaucoup de personne semblait déjà en train d’enfiler des costumes. Soren lâcha d’une voix basse en s’assurant que personne n’entendent.

- Ben dis donc, je les plains ceux qui sont forcé de porter ces trucs… même moi qui ne suis pas expert en mode je … Oh !

Il vit rapidement la silhouette de Puri et se dirigea vers elle.

Un petit retour en arrière ne serait peut-être pas inutile. En réalité, Soren avait juste oublié un petit détail au moment où il avait reçu le message de Puri. C’est que sa sœur ne pourrait pas venir garder la petite aujourd’hui… Du coup, il avait dû appeler Haru, la jeune baby-sitter d’Abi durant les soirs ou Soso travaillé. Par chance, elle accepta… avec un enthousiasme inattendu.

Haru dut donc avoir le temps d’arriver et Soren en voyant l’heure tourner avait déjà compris qu’il serait un peu en retard. Mais ce n’était pas la faute de la jeune femme après tout, elle avait été prévenue au dernier moment. Soso sortit d’ailleurs un cadeau pour sa tante, tant pis, il en rachèterait d’autres. C’était une boite de chocolat… Haru mérité bien un remerciement en plus de son salaire pour le dérangement. Le surveillant déposa d’ailleurs l’enveloppe avec la somme convenue pour la garde d’Abi à l’endroit habituel et une fois la jeune femme présente, il expliqua rapidement.

- Désolé, j’ai quelque chose d’important à faire et je sais d’avance qu’Abigail risque de s’ennuyer. Du coup merci d’être venu. Tiens, je t’ai mis un petit quelque chose sur la table pour te remercier…. Oh ne l’ouvre pas tant que ma petite n’est pas couchée… Sinon, elle va forcément en vouloir. Merci encore, je devrais être rentré un peu plus tard.

Haru avoua que ce baby-sitting l’arrangea un peu, car elle ne voulait justement pas se rendre là où Soren allait. Il rigola puis prit la route …

Voilà, un peu toute l’histoire qu’il expliqua à Puri une fois qu’il l’avait salué. Puis avec un enthousiasme un peu dissimulé derrière un air d’incompréhension… Soren demanda.

- Du coup, désolé, mais j’ai un peu raté le début. Tu penses que tu peux me faire un rapide résumé ?

Une autre interrogation arriva alors, concernant ce que Puri avait dans la main.

- Attends… me dis pas que ce sont les participants qui vont devoir mettre ça ?

Purificación commençait à s’inquiéter de ne pas voir Soren arriver. Est-ce qu’il avait eu un souci ? Pire… Est-ce qu’Abigail était soudainement tombée malade ? Est-ce que tout allait bien ?! L’Espagnole sentit une petite montée de panique la prendre à cette idée, ses mains sortant immédiatement son téléphone d’une des poches de son manteau. Il fallait qu’elle en ait le cœur net ! Mais alors qu’elle s’apprêtait à appeler le jeune papa, la voix de celui-ci à ses côtés la fit sursauter.

« Ah ! J’ai cru que vous… que tu n’allais pas venir ! Tout va bien ? Abi n’est pas malade ?! »

D’un point de vue extérieur, c’était presque à se demander si cette femme n’était, en réalité, pas la mère de cette petite.

Quoi qu’il en soit, après les explications de Soren et l’assurance de celui-ci que sa princesse se portait bien, Purificación ne put retenir un profond soupir de soulagement de passer ses lèvres. OUF ! Par contre, son soulagement laissa bien vite place à une grimace et des grognements dans sa langue natale. L’Espagnole maintint les coutures des épaules du déguisement devant elle, entre ses doigts parfaitement manucurés, pour montrer la tenue complète à Soren en la tendant devant elle.

« C’est scandaleux, tu ne trouves pas ? Quel manque de goût… Ca devrait être puni par la loi de confectionner de telles horreurs ! Si j’avais su, j’aurais demandé à ce qu’on me prépare une tenue sur mesure, comme pour la piscine ! »

Purificación grogna encore un peu et laissa Soren aller chercher sa tenue. Chose faite, elle le regarda avec une petite moue trahissant parfaitement sa honte.

« Interdiction de te moquer… Sinon je te fais manger le pompon de mon bonnet… »

L’Espagnole se montrait enfin plus détendue en la présence du jeune papa. Il fallait dire que, jusqu’à présent, ils n’avaient pu que se rencontrer en compagnie d’Abigail, ce qui avait fait que Purificación s’était bien plus concentrée sur la petite que sur son père. Elle avait aussi tout fait pour surveiller un minimum son langage pourtant très fleuri au quotidien.

La mannequin expliqua donc ce que l’organisatrice leur avait dit un peu plus tôt, semblant ensuite attendre en fixant Soren.

« Toi d’abord. »

Voilà, comme ça, elle pourrait se moquer en premier ! Et aussi prendre un peu plus de temps pour se préparer psychologiquement à enfiler cette horreur… Purificación sentait déjà que ce truc infâme allait la gratter de partout ! Heureusement qu’elle faisait tout ça pour une bonne cause, nul doute qu’elle aurait tout laissé en plan pour rentrer chez elle sinon !

Jilian adorait Noël ! C'était sa fête préférée avec Halloween. De toute façon dès qu'il fallait décorer le bibliothécaire était déjà emballé. Lui qui passait tant de temps chez lui, pouvoir aménager sa tanière différemment le mettait toujours en joie. Il avait d'ailleurs commencé à décorer la bibliothèque aussi ! Parce qu'il n'y avait pas de raison de ne pas mettre un peu de féérie là dedans ! Il savait bien qu'au Japon, cette fête n'avait pas tout à fait la même symbolique que dans son Amérique natale, mais il ne pouvait pas s'empêcher ! On allait pas se priver de l'occasion de rendre le monde un peu plus joli qu'à l'ordinaire.

C'était en installant les décorations de Noël de la bibliothèque qu'il était tombé sur le prospectus pour cette distribution. Quelqu'un avait dû le laisser là. Sans trop y penser, Jilian avait mis le bout de papier dans sa poche et était retourné à ses affaires. Il ne savait pas trop. Quand même... ça voulait dire sortir dans la ville, avec des inconnus, et prendre des chemins qu'il ne connaissait pas. Ça faisait beaucoup quand même !

Alors il avait laissé le prospectus dans la proche de sa veste, et avait oublié. Jusqu'au matin même, où on en voulant reprendre la veste en question pour y recoudre les boutons, il avait retrouvé le petit papier. Bien sûr, Jilian avait hésité. Encore et encore. Et puis... l'ambiance de Noël l'avait emporté. La perspective d'accueillir ses parents chez lui pour les fêtes, les décorations partout, trouver des cadeaux pour ses parents, pour James... Aller ! C'était Noël, et il pouvait être courageux ! Il était d'excellente humeur, et tout allait pour le mieux en ce moment. Il allait se faire son propre film de Noël d'une certaine façon. Puis c'était pour la bonne cause. Jilian avait donc attrapé son manteau, celui avec des rubans sur les manches, une belle écharpe colorée et un bonnet avec un gros pompon au bout. Parfait ! Il était paré pour aller distribuer des cadeaux !

Une fois rendu sur place, sans surprise, l'Américain se sent quand même légèrement dépassé. Et pendant une seconde, il se demande si c'était vraiment une bonne idée, s'il n'avait pas juste fait une énoooorme erreur. Mais il s'accroche ! Comme il avait dit à Mun quelques mois auparavant, il fallait qu'il essaie des fois de sortir de sa zone de confort. Alors il essayait de temps en temps. Et puis comme ça au moins, quand il serait obligé de le faire, il serait plus prêt à faire face. Puis c'était Noêl !

Une jeune femme se présenta finalement pour leur expliquer le déroulé des événements. Le nez plongé dans son écharpe, Jilian écouta religieusement, comme si sa vie en dépendait, afin d'être sûr de faire les choses du mieux qu'il pouvait et ne pas commettre la moindre erreur ! Il était donc question de déguisement, ce qui fit sourire le bibliothécaire qui sortit aussitôt son portable de son sac pour écrire à son meilleur ami. "Hi James ! Je vais participer à une distribution de cadeau, et il faut qu'on se déguise ! Je vais devenir professionnel du déguisement !" Et puis, ses yeux s'étaient mis à briller quand on leur avait parlé de vélo. Jilian adorait faire du vélo ! Avant que la panique revienne : en ville, avec son oeil aveugle, c'était un peu compliqué. Il replaça sa mèche nerveusement, et prit une grande respiration. Aller ! Les déguisements c'était drôle, il aimait faire du vélo, et c'était Noël. Il pouvait le faire... il fallait juste espérer que son binôme ne serait pas un mordu de vitesse...

Jilian alla donc récupérer son costume. C'est vrai que ce n'était pas fabuleux, mais en utilisant quelques rubans de son propre manteau, il y avait moyen de le personnaliser de façon rigolote ! De toute façon, ils allaient tous être déguisés comme ça ! Après l'avoir enfilé, et alors qu'il ajustait les rubans sur ses manches (parce que les rubans c'est vraiment super !), Jilian entendit une voix qu'il connaissait, une voix qu'il fût vraiment ravi de réentendre après tout ce temps. Il n'y croyait d'ailleurs peur mais en relevant la tête, il la reconnût aussitôt et ne put s'empêcher de la retrouver aussitôt.

"Puri !"

Autant Jilian était un angoissé social notoire, autant avec les gens qu'il connaissait, il se lâchait presque...

"Ça fait tellement plaisir de te voir après tout ce temps !"

Mais chassez le naturel il revient au galop... Le bibliothécaire n'avait pas fait attention que la jeune femme était accompagnée. En plus il le connaissait, il avait eu l'occasion de faire sa connaissance dernièrement, c'était un des surveillants de l'académie. Aussitôt Jilian repassa en mode contrit.

"Oh pardon, je vous ai interrompus, toutes mes excuses ! Je ne voulais pas vous déranger..."

Déjà un an que j'étais là. Un an et demi quasiment. J'avais économisé suffisamment pour pouvoir retourner en Islande pour les fêtes. Bon je bouffais quasiment que des ramens depuis novembre, mais c'était pas grave. Après tout ce temps, faut bien avouer que j'avais un peu envie de rentrer au bercail. Enfin j'allais pas non plus l'avouer à n'importe qui ! Faut pas déconner. Mon père était juste fou de joie et complètement intenable depuis que je lui avais annoncé pour lui faire la surprise. Nul doute qu'il allait être en mode pot de glu à peine j'aurais posé le pied sur le tarmac... Enfin ça ferait du bien de retrouver un vrai hiver !

Mais avant de rentrer au bercail, y avait encore du temps à tuer. Et aujourd'hui, je me retrouve à cette distribution de cadeau. J'étais censé retrouver une collègue du parc aux daims, c'est elle qui m'avait parlé de l'initiative et qui m'avait demandé de l'accompagner. Sauf que me voilà au point de rendez-vous, à l'heure dite, et même un peu après, et toujours pas de Suni. C'est pas trop son genre d'être en retard. La foule s'amasse un peu. Je piétine un peu, et je sens venir le faux plan tiens ! Sans surprise, mon portable sonne, Suni qui m'annonce que finalement qu'elle peut pas venir parce qu'elle est malade. Mouais. En même temps j'aurais dû le voir venir hein. Elle est sympa Suni, et plutôt marrante, mais pas la personne la plus fiable du monde. Je soupire. Bon je fais quoi ? Je reste ou jme barre ? On est samedi, je suis de repos... Je pourrai juste aller courir, ou bosser mes cours. Peut-être même, luxe ultime : glander ! Sauf que ça serait con maintenant que je suis là non ? On va dire que ça peut être marrant. L'occasion de rencontrer des gens. Ce genre de choses. Puis faut bien que je m'occupe ! À la base j'étais venu passer du temps avec une pote, donc la flemme de me retrouver tout seul comme un con un samedi aprem ! Je reste.

Les explications arrivent. Ha. Va falloir mettre des costumes. Mais qu'ils ont tous dans ce pays avec les costumes ??? C'est quoi c'est un sport national ? La fatigue ! En plus quoi, c'est des trucs que tu te passes d'années en années je parie... Ça va puer la sueur séchée à tous les coups. Le tout super mal coupé et déformé.Miam. Elle va m'entendre Suni la prochaine fois qu'on a le même shift ! Ça vend du rêve ! Le reste c'est un peu plus tranquille pour le coup. Non franchement, sorti du costume, on devrait s'en sortir...

J'en récupère un pour moi et je sens venir le truc : ce moment où je suis trop grand pour le Japonais moyen et que ça va me faire pantacourt. Vraiment je vais me taper une dégaine de ouf. Je grimace un peu en me reculant du tas pour tomber sur un trio que je connais bien : les gens du club de natation. Sora, Akio et Anders. Enfin Anders je le connais pas des masses, pas encore trop eu le temps de le croiser, mais les deux deux autres si. Je me tape donc allègrement l'incruste dans le trio.

"Et bah ça alors, y a entraînement en plein air et personne m'a prévenu ? Vous êtes partis sur quoi ? Le concours de celui qui sera le plus ridicule là-dedans ? Ça va être pratique à vélo ça tiens..."

Il l’avait attendu cette sortie entre amis, mais n’avait pas prévu que ce serait une sortie bénévole. Dire qu’Akio voulait réviser ce soir, c’était tomber à l’eau. Le jeune homme passa donc un peu de temps avec Aria alors qu’elle avait fait un crochet pour lui faire un petit coucou avant son travail. Ils ne se virent pas très longtemps, mais elle l’encouragea à y aller, tout en lui faisait savoir qu’Anders serait sûrement déjà sur place.

Akio soupira une fois qu’elle était partie. La blonde avait bien de la veine d’avoir un travail. Sora était déjà en vue et le jeune homme savait d’avance que ses chances, de pouvoir s’échapper venait de passer de mince à nulle. Alors, il abdiqua lorsqu’elle lui saisit le bras pour prendre la direction du centre commercial.

S’il n’était pas enthousiaste au début, cela changea du tout au tout lorsqu’il vit la tête de Sora qui venait de voir les costumes. « Oh, c’est moche le karma hein ! » Pensa-t-il très fort en sachant qu’il avait tout intérêt à le garder pour lui. Voir que l'idée de la jeune femme se retournait contre elle, ce n'était pas désagréable. De toute façon, elle ne lui laisserait même pas le temps d’en placer une car elle avait aperçu Anders visiblement. Akio se fit à nouveau embarqué sans avoir le choix, mais ne put s’empêcher de rire en voyant la tête de son ami. Sora fit une remarque et les invita à mettre les costumes, mais pour le coup, c’était trop tentant pour Akio.

- Bah, c’est toi qui as voulu qu’on participe à cet événement, donc je suis pour que tu le mettes en première ! Après tout, t’es la capitaine, alors faut bien que tu nous montres l’exemple.

Akio enfilerait le costume sans aucun souci, il avait vu pire durant certains festivals de l’île… Mais voir la tête des deux autres… c’était Noël avant l’heure-là ! Le jeune homme reconnut presque aussitôt une voix familière. Il sourit et répondit d’une voix amusée à Askjar.

- Coucou Askjar ! Non mais ne cherche pas, je vais gagner le concours sans problème ! Mais pour le moment…

Il observa Anders avec un sourire en coin. Akio savourait ce moment pleinement. Peut-être qu’Anders ne serait pas contre quelques secondes de répits. Alors l’étudiant lâcha.

- Les femmes d’abord non ? On est bien éduqué que je sache. Donc, Sora, on te suit ! Promis, on l'enfilera des qu'on sera rassuré que ce costume n'est pas aussi moche qu'il en a l'air !

Douce vengeance… Akio le regretterait amèrement, mais demain était un autre jour ! Puis, il savait qu'offrir un petit instant qu'Anders lui serait reconnaissant pour ce petit instant de répit avant d'enfiler son costume aussi.

Soren s’en voulait encore pour son léger retard. Il avait rapidement trouvé Puri qui semblait vraiment contrarié par le costume à enfiler. Elle s’inquiéta d’entrée pour Abi ce qui fit sourire le jeune homme, Puri ne semblait pas se rendre compte, mais elle agissait vraiment comme une mère poule avec sa fille depuis la piscine. Mais au fond, Soso appréciait cela. Il la rassura alors assez rapidement.

Ce n’était pas grand-chose au final, juste un souci d’organisation. Purificaçion en fut soulagé et très vite, le sujet changea pour parler des tenues. Elle semblait particulièrement contrariée et le jeune homme ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Ce n’était clairement pas une tenue pour se pavaner sur scène. La top-modèle commit une petite erreur cependant… comment ça, elle s’était faite confectionnée une tenue sur-mesure pour la piscine ? Soren voulut en savoir plus, mais ce n’était pas le moment… Ok, autant garder l’information dans un coin de la tête. Il éclata de rire lorsqu’elle lui intima l’ordre de ne pas se moquer.

- Un peu, que je vais me moquer ! Non mais comme si tu allais te gêner toi !

C’était un peu vrai non, elle ne se priverait pas de se moquer de lui si jamais il portait cette horreur. Cependant, le jeune père cru bon de lui rappeler un petit détail.

- D’accord, je l’enfile en premier ! Mais si toi, tu es capable de sublimer des brassards gonflables de piscine… Alors cette tenue devrait être un jeu d’enfant non ? Surprends-moi si tu en es capable !

Oui c’était un défi, car il savait d’avance que c’était le seul moyen de l’aider à se détendre et de profiter à fond de ce moment sans que d’aussi petits détails ne puissent venir la gâcher. Il prit la tenue, lui fit un petit clin d’œil histoire de poussée encore plus le défi, mais avant qu’il ne puisse aller se changer, quelqu’un les interpella. Enfin Puri plutôt.

C’était le bibliothécaire de Yokubo ? Oui, c’était bien lui et il semblait connaître Puri … un fan ? Non visiblement. Soren resta un peu en retrait jusqu’à ce que Jilin le remarque et craigne d’avoir interrompu une conversation, mais le jeune homme rassura de suite leur interlocuteur.

- Non, il n’y a aucun souci.

Il lui fit un sourire et ajouta.

- Je vois que vous connaissez déjà ma copine.

Un petit moment de blanc se fit sentir avant que Soso ne réalise son erreur… À sa décharge, entre copine et ami… la différence n’était pas énorme en Anglais… mais ici. Soren sursauta et se rattrapa.

- Mon amie ! Mon amie ! Excusez-moi, l’habitude de l’anglais, je mélange encore un peu les termes. Amie et Copine, c’est pareil là-bas… Ce n’est pas comme si j’avais dit « petite-amie » …

Mouais, même lui n’y croyait pas.

Bien qu'en bonne Japonaise, Ayame avait l'habitude de fêter Noël à la manière classique du Japon, c'est à dire avec une repas classique de poulet Kentucky en famille, surtout depuis qu'elle était célibataire, ayant rarement été en couple lors de cette fête, la professeure avait cependant assez lu de littérature étrangère pour avoir appris les coutumes de cette fête à travers le monde. Bon, il fallait avouer que son métier exigeait ces connaissances variées en littérature étrangère, mais comme elle lisait d'abord par plaisir, ce n'était pas très difficile pour elle.
Donc, lorsqu'elle avait vu l'annonce pour offrir des cadeaux à des enfants par la Mairie, elle s'était inscrite à la seconde sans y réfléchir davantage. De plus, avec sa vue corrigée depuis quelques mois déjà, la professeure arrivait à présent à se déplacer sans problème et elle avait bien hâte de voir toutes les décorations de Noël installées par la ville. Si les lumières étaient déjà bien scintillantes dans sa vision partielle d'avant, elle ne pouvait s'imaginer à quel point cela devait être encore plus magique à présent.
Avisant ses parents qu'elle participait à cette activité bénévole, son père souleva une question à laquelle elle ne s'était pas du tout attendue.

— Mais... tu sais faire du vélo?
— Du vélo? Mais pourquoi?
— Bien... C'est indiqué que les bénévoles doivent savoir faire du vélo!
— Comment?

Allant retrouver l'annonce en ligne, elle relut cette fois-ci avec attention les demandes pour les bénévoles. Effectivement, il était impératif de savoir faire du vélo. Ayame était à présent perplexe.

— Je suis certaine que tu peux te rétracter et aviser, puisque nous sommes encore d'avance, qu'il ne t'est pas possible de...
— Non, j'y vais tout de même!
— Mais, je sais que je t'ai montré à faire du vélo plus jeune, et il y a bien ce dicton qui dit que ça ne se perd pas, mais quand même...
— J'en ai refait en tandem lorsque j'étais à Londres et j'ai quand même fait du vélo stationnaire à quelques reprises! Ça ne doit pas être bien compliqué de remonter à nouveau sur un vélo! Je me suis inscrite, j'y vais. Les enfants comptent sur ces bénévoles pour recevoir des cadeaux de Noël et ça me semble une bonne opportunité de ne pas rester oisive cette année encore.

Ainsi, armée de détermination et d'espoir pour les sourires des enfants, Ayame resta sur sa décision de participer à l'événement. Elle se trouva d'ailleurs un vieux vélo et avec un peu d'hésitation, mais surtout beaucoup de patience et de pratique, réussit à se tenir correctement en selle. Elle dut cependant se trouver une paire de lunettes qui protégerait ses yeux du vent plus vif et froid lorsqu'elle conduisait le vélo, celui-ci agressant violemment le globe oculaire.

Les quelques jours qui restaient avant la date de l'activité passèrent assez rapidement et c'est une jeune albinos toute fébrile qui se retrouva avec quelques bénévoles au point de rendez-vous. Il y avait là beaucoup d'étrangers pour la jeune femme et elle devait se faire violence pour ne pas dévisager chacun d'entre eux. Elle repéra tout de même quelques visages familiers, des étudiants qu'elle avait pu croiser dans l'université ou dans les salles de clubs. Ayame repéra cependant un visage bien connu : celui de Jilian Doe, le bibliothécaire de l'école. Elle voulait aller le saluer, mais le vit partir en direction d'une autre personne qu'il devait connaitre. Tant pis, elle aurait surement l'occasion de lui reparler un peu plus tard.

S'approchant de la malle ouverte, elle prit un costume, et son sourire s'élargit de voir ce rouge et ce vert si classiques du temps de Noël. Elle avait bien hâte de voir comment se déroulerait l'événement!

Anders avait été tellement occupé à détailler cette horreur qu’il tenait entre les mains, qu’il n’avait pas du tout remarqué ses deux amis s’approcher de lui. Ce fut la voix de Sora qui le tira de sa contemplation avec un grognement.

« Mais grave ! Sérieux, c’est n’importe quoi ! J’veux dire, on vient gentiment faire du bénévolat pour donner des cadeaux à des enfants, et voilà comment on nous remercie ! Ce truc est difforme et j’suis d’accord avec toi, ils auraient vraiment pu vous donner des costumes différents avec des mini-jupes et tout ! »

Mais ce qui suivit laissa Anders complètement interdit.

« Ma quoi ? »

Son amoureuse ? Mais de quoi est-ce qu’elle parlait au juste ? Anders faisait l’étonné, mais il avait, au fond, parfaitement compris à qui Sora faisait allusion. C’était juste qu’il n’avait pas du tout envie d’en parler, préférant reporter son attention sur Askjar qui les abordait avec enthousiasme. Ses mots firent profondément soupirer l’Islandais. Ça, pour être ridicule, ils allaient tous l’être ! Et peut-être que les autres s’en moquaient, comme Akio qui semblait beaucoup trop enjoué à l’idée qu’ils portent tous cette monstruosité, mais ce n’était certainement pas dans cet accoutrement qu’Anders allait pouvoir se montrer sous son plus beau jour ! Surtout qu’il avait bien repéré une sublime inconnue un peu plus loin, qui discutait avec le surveillant et le bibliothécaire de l’Académie.

« Fais pas trop le malin Akio ! Dès que tu seras habillé et sur ton vélo, j’vais te mitrailler ! Aria va se pisser dessus en te voyant dans cette tenue ! »

Petite vengeance, même s’il se doutait que ça n’affecterait aucunement son ami. Et Anders fut même vraiment soulagé de voir qu’Akio lui offrait malgré tout un peu de répit en poussant Sora à enfiler son costume la première.

« J’suis d’accord ! Allez capitaine, montre-nous comment tu arrives à sublimer ce déguisement pas cher grâce à tes talents de mannequin ! »

Anders afficha un sourire amusé et croisa les bras contre son torse, attendant que Sora s’exécute. Sauf que tous les autres participants commençaient à s’habiller eux aussi, et le blond n’avait pas tellement envie de se taper l’affiche en étant le dernier prêt. Il attendit donc encore un peu, avant de commencer à enfiler son costume par-dessus ses vêtements. Chose faite, il évalua l’amplitude de ses mouvements en grognant et en tirant sur le tissu.

« Sérieux, j’suis sûr que ce truc va craquer dès que je vais commencer à pédaler ! J’vais jamais réussir à draguer le canon là-bas si ça arrive ! »

Anders désigna la jeune femme avec les deux membres du personnel de l’Académie d’un signe de la tête, ne pouvant pas s’empêcher de la reluquer discrètement. Elle dégageait un vrai quelque chose cette femme ! Et lui, avec son costume pourri… On aurait dit un vieil employé de supermarché pendant la période de Noël… Quelle honte !

Purificación ne put s’empêcher de grogner quand Soren éclata de rire en avouant qu’il ne se priverait pas de se moquer, puisqu’il savait déjà qu’elle allait faire de même avec lui. L’Espagnole regarda sa tenue et plissa les yeux. Quelle sale bête… Il avait déjà compris quel était son point faible en la mettant au défi de la sorte ? Le pire, c’était que même si la mannequin avait bien compris sa manœuvre, ça ne l’empêcha de foncer tête baissée.

« Évidemment que ça sera un jeu d’enfants pour moi ! Je vais te faire ravaler ton envie de te moquer tellement je vais t’éblouir dès que je serai habillée ! Et là, effectivement, je pourrai me moquer très fort de toi. »

Le pire, c’était que Purificación avait comme dans l’idée qu’elle ne pourrait pas trouver Soren ridicule dans cette tenue, puisqu’elle imaginerait aussitôt le jeune papa en train de jouer les lutins du Père Noël devant une Abigail avec le sourire aux lèvres. Sale tricheur…

Mais avant qu’ils n’aient pu tous les deux enfiler leur déguisement, une voix familière interpella Purificación qui tourna aussitôt la tête avec un air surpris.

« Ah ! Jilian ! Quel plaisir de vous revoir, ça fait tellement longtemps ! Est-ce que vous vous portez bien ? Vous avez confectionné de nouvelles petites merveilles ? Oh ! Je vois que vous avez déjà commencé à customiser votre tenue du jour ! Excellente idée ces rubans ! »

Déjà près d’un an et demi qu’ils s’étaient rencontrés et ils n’avaient jamais eu l’occasion de se revoir ! Jilian et Purificación avaient bien régulièrement échangé par messages, mais ça n’avait pas pu aller plus loin. Autant dire que l’Espagnole était donc plus que ravie de le revoir à cette occasion !

Et alors que la mannequin allait rassurer le bibliothécaire quant au fait qu’il ne les avait pas du tout dérangés, Soren prit les devant et offrit un lapsus des plus singuliers. Sa « copine » ? Purificación avait d’abord affiché un air surpris avec de grands yeux ronds, ceux-ci se plissant à mesure que le jeune papa essayait de se rattraper. Il était au courant qu’il donnait plus l’impression de s’enfoncer qu’autre chose ? Ah… Est-ce que c’était vraiment un lapsus d’ailleurs ? Purificación sentit son cœur se réchauffer malgré elle et ses joues rosir légèrement. Non, c’était un simple lapsus, rien de plus. L’Espagnole chassa bien vite cette gêne pour retrouver son beau sourire, attrapant le bras de Soren pour se coller à lui. Elle lui lança un sourire malicieux et vint presser ses lèvres contre sa joue.

« Pourtant, l’autre jour, je trouve que j’ai parfaitement joué le rôle de ta femme quand tu m’as aidée au centre commercial ! Tu n’as pas envie de recommencer ? Je crois avoir déjà remarqué certains regards lancés dans ma direction, ça m’aiderait bien… »

Purificación pouffa et rendit sa liberté au pauvre Soren, avant d’offrir un nouveau sourire à Jilian.

« J’imagine que vous vous connaissez tous les deux, puisque vous travaillez tous les deux à Yokuboo, non ? En tout cas, ne vous inquiétez pas Jilian, je suis beaucoup trop heureuse de vous revoir pour m’inquiéter d’une éventuelle interruption, surtout que vous arrivez pile au bon moment pour me voir sublimer cette… chose. »

L’Espagnole grimaça quand même en fixant le déguisement, puis elle inspira profondément. Allez, ce n’était qu’un mauvais moment à passer… Retirant ses chaussures à talons aiguilles, Purificación enfila ce costume par-dessus sa tenue et ne put retenir quelques jurons dans sa langue maternelle en constatant la médiocre qualité du tissu. Elle inspira à nouveau profondément, avant de visser le bonnet sur sa tête, remettant ensuite ses chaussures à talons. Ouf ! Au moins, son galbe était sauf !

« Alors ? Défi réussi ? »

Purificación prit la pose, comme si elle était en plein shooting, parvenant effectivement à mettre un peu plus en valeur son costume affreux. Ce n’était pas le top du top, mais on ne pouvait malheureusement pas faire des merveilles avec quelque chose d’aussi horrible, surtout sans aucune préparation ni aucune retouche ! Peut-être finirait-elle par demander à Jilian d’également customiser sa tenue !

Et encore une fois Hebi, te voilà en retard. On ce le demande toujours. À quoi sert l'alarme de ton téléphone ? À quoi sert ta montre à ton poignet ? À quoi sert l'immense horloge plaqué au mur du salon de la maison familiale ? À rien. Du pipi de chat. Parce que même avec tout ça, tu arrives quand même à te mettre en retard pour tout. C'est à se demander si tu sais lire l'heure ma belle.

Tu dors Hebi, mais c'est finalement l'appel des jumeaux qui se trouvent déjà au point de rendez-vous qui te réveille. Tu te laves et te prépares à une vitesse folle. Et en deux temps trois mouvements, te voilà partie. Tu files, tu cours, tu voles. Tu n'as jamais couru aussi vite de ta vie. Ton entraîneur serait si fière de son poulain. Mais évite de te tordre une cheville quand même, ça serait problématique.

Tu arrives très rapidement au lieu de rendez-vous où tu retrouves tes jumeaux. Ses deux idiots sont en train de se moquer des participants et par la même occasion, reluquer les demoiselles. Tu passes derrière eux et c'est une claque dans la tête qu'ils se prennent de plein fouet. Ses deux imbéciles te sortent par les trous de nez. Et dire qu'ils sont là uniquement pour se moquer de toi. Ils sont persuadés que tu ne réussiras même pas à faire un mètre avec un vélo. Qu'ils sont idiots.

Ton regard divague un peu sur les alentours. Il y a du monde, ça sera d'autant plus amusant alors. Et puis, plus il y a de participants, plus il y aura de cadeaux pour les enfants. Et même si tu aurais été la seule ici Hebi, tu en aurais fait ton affaire.

Tes frères te tendent alors finalement un costume tout en t'expliquant ce que l'organisatrice avait annoncé pendant que tu étais absente. Tu te réjouis de porter ce déguisement, bien que les couleurs ne conviennent pas à ta chevelure, tu adores ça. Toute excitée, tu l'enfiles très rapidement par-dessus tes vêtements avant d'enfoncer le bonnet sur ta tête. Tu ne perds pas de temps et tu remarques que malgré tout ce petit monde, que très peu sont déjà en costume.

Ton regard glisse dans la foule et tu aperçois une chevelure blanche au loin. Un large sourire s'étire sur ton visage. Tu ne savais pas que tu croiserais Askjar ici. Il est avec trois autres personnes. Une fille et deux autres garçons. Très sociable, tu aurais pu carrément te mêler à eux, mais c'est en voyant la tête blonde que tu te paralyses. L'homme de tes rêves est également présent. Ce n'est pas possible, mais qu'est-ce qu'il fait ici ?

« Hebi. Ça ne serait pas ce gars dont tu parles dans ton journal ? »

Tes yeux s'écarquillent. Pardon ? Tu tournes le visage vers l'un de tes frères alors que les deux, te regardent, un grand sourire moqueur aux lèvres. Ils ont osés fouiller dans ton journal intime. Les monstres. Ils ont du bien s'amuser à lire tout ce que tu as écrit sur Anders. Mais comment ils peuvent savoir que c'est lui ? Ahh.. Sûrement ton petit dessin du blond que tu as fait à côté d'une montagne de cœurs ? Pas mal Hebi.

Tu préfères du coup t'éloigner d'eux et fuir la conversation. Te mettant de côté sur ton téléphone avant qu'une petite fille ne vienne se cogner à toi. Petite princesse qui joue à un petit jeu avec ses camarades avant que tu ne t'en mêles. Te voilà à présent, grand lutin rose, à courir après des gosses. Noël à bien changé.

Véronique adorait aider et adorait bouger. Lorsqu'elle est tombée sur l'affiche demandant des bénévoles pour distribuer des cadeaux, à vélo, à des enfants, elle avait tout de suite sauté sur l'occasion et s'était inscrite. En plus, ce serait sans nul doute une bonne façon de découvrir des coins de la ville qu'elle ne connaissait pas encore et en prime, en parler dans une vidéo par la suite. À vélo, ce n'était pas très prudent d'avoir une grosse caméra, et bien qu'il y en avait de plus petites, et pouvait s'accrocher sur soi, elle doutait de la possibilité de filmer durant l'événement. N'empêche, elle avait quand même son téléphone avec elle et partagerait des photos sur ses réseaux sociaux.

Elle faillit arriver trop tard. En fait, elle était en retard. La jeune étudiante avait mal placé son cadran, s'était préparée à toute vitesse, et avait dévalé la distance pour se rendre au point de rendez-vous. À bout de souffle, même si elle était en forme physiquement, elle dut prendre un temps avant d'aller se présenter à l'organisation. Au moins, elle avait réussi à arriver à temps et il restait un costume qui était à peu près sa taille. Tout sourire, elle enfila le costume et c'est alors que l'organisation annonçait les duos pour partir, elle prit un rapide selfie avec son bonnet sur la tête tout en faisant un clin d'oeil. Voilà, première photo prise, on pouvait y aller!

D'un pas rapide, elle s'approcha du groupe qui se préparait déjà à partir, ne reconnaissant pas encore certains d'entre eux qu'elle eût pourtant déjà croisé dans l'école ou lors d'un certain stage de survie quelques mois plus tôt. Avec les costumes et de dos, dur pour le moment de reconnaitre qui que ce soit, n'est-ce pas?