Akio était parti au plus vite dès que la plupart des participants étaient partis se coucher. Profitant de sa discrétion pour s’éloigner. Le jeune homme était fatigué de la journée, non pas, car l’épreuve était difficile, si on oubliait cette fichue mouette qu’Akio était parvenu à faire partir dans un premier temps. Il ne savait pas trop quoi penser actuellement de ce qu’il s’était passé la nuit d’avant.

Bien qu’il n’ait absolument aucun regret, la situation n’en était que plus complexe avec Anders. Si dans un premier temps, il avait eu des soucis avec ce qu’Haru avait balancé dès le début et dont l’histoire n’avait toujours pas pu être réglée. Akio devait maintenant avouer à son ami qu’il avait eu un rapprochement avec Ariana… Bon sang la sœur de son meilleur ami… Le jeune homme ne s’en trouva que plus pitoyable.

- Écoute Anders…. J’ai un truc à te dire, mais c’est … pas facile… Non ! Ce n’est pas bon !

Une pierre fit quelque ricocher sur l’eau, Akio avait eu le temps de rejoindre l’endroit où il avait passé la nuit dernière et avait même déjà enlevé son haut en prévision d’allé dans l’eau. Allait-elle venir ? Il avait guetté un petit instant les alentours, mais qui a dit qu’elle viendrait ? Non, elle lui avait dit qu’elle viendrait et s’il y avait bien une chose qu’Akio était certains, c’est qu’Aria n’était pas quelqu’un qui manquerait a sa parole. Pourtant… Avait-elle des regrets ?

Akio ne préféra pas y penser sur le moment et mit la main dans sa poche. Dommage pour Anders, l’étudiant se sentit encore plus mal pour son geste. Il toucha de ses doigts une protection qu’il avait rapidement subtilisée dans les affaires de son ami. De toute façon, il en avait d’autres et le jeune homme ne se voyait pas vraiment expliquer que c’était pour coucher avec sa sœur.

Non autant dire que c’était complétement impensable, pas de cette façon en tout cas. Ce n’était qu’un préservatif, son ami ne verrait même pas la différence, il en avait d’autres. Combien en avait-il ? Akio était certain d’en avoir vu un autre, donc le mal n’était pas si grave et le jeune homme s’était promis de le remettre à sa place s’il ne servait pas.

Une autre pierre ricocha sur l’eau et sur l’instant, il n’avait pas été sur de ce qu’il avait entendu. Des bruits de pas ? Ariana ? Oui, c’était forcément elle, qui d’autre allait bien pouvoir venir en réalité. Il lâcha d’un ton calme.

- C’est moins dur de me prendre par surprise sur la terre ferme, c’est connu qu’il n’y a pas de requin.

Il se tourna vers elle et lui fit un grand sourire. Elle avait un don cette fille… Akio se sentait vraiment bien et tous ses doutes avaient le don de s’envoler. Le jeune homme lâcha même en rigolant doucement.

- Alors, il parait que tu as combattu un crabe ? C’était pour t’assurer qu’il ne pince pas un truc qu’il ne faudra pas, j’imagine ?

Pourquoi Akio avait-il le cœur qui battait autant ? C’était encore pire quand il croisa les yeux bleus de la belle. Il soupira et haussa les épaules en disant d’un ton amusé.

- T’a même pas fait gaffe à ton pied je pari. J’imagine que je suis bon pour un nouveau massage.

Ariana avait bien profité de sa soirée et avait dégusté non sans une grande pointe de satisfaction ce foutu crabe qui avait cru bon de l’attaquer par surprise. La voilà maintenant qui se baladait avec un petit pansement au niveau de son pied gauche, déjà meurtri la veille par une chute de pierre. Pour éviter de mettre du sable dedans ou même de le faire partir, la jeune femme avait quitté le campement sans un bruit, vêtue d’un débardeur et d’un short, ainsi que de ses baskets. Glissant ses doigts dans sa poche arrière, la blonde esquissa un sourire et se mit même à pouffer en imaginant la tronche que ferait son frère en se rendant compte qu’elle lui avait subtilisé son dernier préservatif. Elle le voyait déjà crier au voleur et se lancer dans une enquête on ne peut plus sérieuse pour réussir à trouver le coupable !

Sur le chemin, la demoiselle flâna un peu en profitant du paysage, ne se posant pas vraiment plus de questions sur la nuit d’hier, ni même sur celle à venir. Quel mal y avait-il à prendre du bon temps avec quelqu’un qui lui plaisait autant physiquement que mentalement ? Par contre, elle devait avouer que la déclaration d’Akio de la veille lui tournait toujours un peu en tête… Si elle savait qu’elle n’aurait aucun regret à faire tout ça de son point de vue, elle ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir à propos de l’étudiant. Est-ce que ça n’allait pas renforcer davantage ses sentiments pour elle ? Et donc, par extension, le faire souffrir encore plus ? Ariana ne voulait pas se remettre sérieusement avec quelqu’un, pas après cette très mauvaise expérience qu’elle avait vécue. Le temps avait passé, mais elle se sentait toujours meurtrie malgré cette force et cette joie de vivre qu’elle affichait sans cesse. Elle se doutait bien qu’elle ne pourrait pas continuer à s’amuser comme ça toute sa vie et elle avait de toute façon envie de fonder une famille mais… Elle était encore jeune, non ? Elle aurait le temps de se pencher sur tout ça sérieusement dans quelques années !

Quoi qu’il en soit, à force d’être dans ses pensées, la demoiselle ne fut pas aussi discrète qu’escompté quand elle rejoignit finalement Akio. À ses mots, elle afficha une moue boudeuse et le contourna pour se planter devant lui, les mains sur les hanches alors qu’elle se penchait en avant, lui offrant ainsi une vue alléchante sur son décolleté.

« T’exagères, t’aurais pu faire semblant ! Et puis je pouvais pas être aussi discrète que la dernière fois, j’ai dû venir avec mes baskets… »

Repoussant ses cheveux d’un geste gracieux de la main pour les remettre dans son dos, Ariana attrapa les jambes d’Akio et le força à les écarter pour venir s’assoir entre, son épaule se posant contre son torse alors que ses jambes passaient par-dessus celle de l’étudiant. Elle soupira doucement de bien-être, contente de profiter d’un contact de ce genre, avant qu’un grognement ne passe ses lèvres aux mots du brun.

« C’est lui qui m’a cherchée, à m’attaquer par surprise alors que j’avais rien demandé ! J’peux te dire que j’l’ai bien savouré ce saligaud ! Mais oui, grâce à moi, tu as eu trois chances en moins de te faire pincer ton spaghetti. »

Ariana sentit un sourire malicieux étirer ses lèvres alors qu’elle plongeait son regard dans celui d’Akio, passant un bras derrière sa nuque pour la caresser du bout des doigts et remonter ensuite dans ses cheveux. Elle le taquinait parce qu’elle savait que la plupart des hommes n’aimaient pas qu’on qualifie ainsi leur entrejambe. Et de ce qu’elle avait pu toucher et voir la veille, elle savait bien qu’il n’en était rien.

Bien installée, Ariana pouffa aux nouveaux mots d’Akio.

« Avoue que ça t’arrange que j’aie pas fait attention ! Tu vas pas faire un bon médecin si t’es du genre à espérer que tes patients suivent pas tes conseils pour mieux t’en occuper à leur prochaine visite ! »

Ariana approcha son visage de celui d’Akio pour mordiller sa lèvre inférieure, puis elle retira son bras de derrière lui pour défaire sa chaussure gauche. Elle s’écarta ensuite pour s'asseoir face à lui, lui tendant son pied meurtri par la pierre et le crabe.

« J’ai fait attention en plus, j’aurais pu ne pas mettre de chaussures pour venir ici ! C’est déjà un gros effort de ma part ! Mais puisque tu insistes, je te laisse examiner mes blessures de guerre. Bien évidemment, le massage est obligatoire. »

Ariana garda son sourire malicieux tout en soutenant le regard d’Akio, son pied venant frôler la peau du torse nu de l’étudiant.

« Sinon, ta journée ? T’as eu plus de chance que moi ? »

Assis tranquillement face au reflet de la lune, pas un nuage à l’horizon et qui sait si cela ne changerait pas durant les prochaines heures. Akio attendait, avec impatience. Lançant une pierre, puis une autre, songeur de cette situation complétement folle qu’était la sienne. Au bout du compte, se faire chier dessus par une mouette n’était pas vraiment la chose la plus improbable qui aurait pu lui arriver.

La blonde ne tarda pas à arriver, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sourire, heureux. S’il y avait bien une chose qu’il avait attendue toute la journée, c’était de pouvoir passer du temps avec…. Euh examiner et s’assurer qu’Aria aille bien avec son pied ! Elle se mit devant lui et le jeune homme se fit violence pour fixer son visage, car elle semblait déjà bien motivée à se venger de ne pas avoir su avoir l’ascendant sur lui hier.

Il ne put s’empêcher de rigoler à ses mots et lâcha d’un ton calme avec un point d’amusement.

- Des excuses tout ça.

Mais avant qu’il n’aille plus loin, elle avait profité pour venir s’installer contre et il ne s’en plaint pas vraiment. Une main encore dans le sable pour s’assurer un maintien, il l’enlaça de son autre bas et laissa ses jambes un peu relever pour qu’elle puisse être aussi confortablement installée que possible. Puis après un petit moment de bien-être, elle se défendit pour cette histoire de crabe. Le jeune homme pouffa de rire en l’embrassant sur le front, nullement déstabilisé par les aveux d’Aria.

- Il ne savait pas à qui il se frottait le pauvre. Enfin quand même, de là à complètement écrasé le reste de sa famille… T’es une femme redoutable en fait ! Un spaghetti hein … Ça, c’était avant que je ne prenne un bain avec toi…

Il avait avoué être cette phrase en chuchotant à l’oreille tout en glissant son nez dans son cou, profitant de la douceur de sa peau. Laissant la main de la jeune femme parcourir son cuir chevelu en se détendant à ce contact si doux. C’est vrai qu’elle avait ça pour elle, Aria était douce dans ses gestes, bien plus qu’il n’aurait pu le penser au premier abord avec son air rentre-dedans. Jusqu’à la prochaine question qui fit rire la blonde tout en laissant un regard curieux apparaître sur son visage.

Elle lui affirma que c’était dans son intérêt qu’elle ne fasse pas attention, qu’il serait le genre à faire ça avec ses patients pour s’assurer la fidélité de leur clientèle. Akio devait admettre que l’idée été intéressante point de vue rentabilité. Mais non, il n’était pas comme ça et avant qu’il ait le temps de répondre, elle mordilla sa lèvre avant de commencer à retirer sa chaussure pour se placer en face de lui. Tout en posant son pied presque contre son torque, elle réclama le massage tant promis. Akio commença donc d’abord par observer la nouvelle blessure. Rien de grave encore une fois, heureusement. Avec un soupire rassurant, il lâcha d’un ton calme.

- Rien de grave, il ne t’a pas raté, mais je n’ai pas l’impression que ce soit allé plus loin qu’un pincement. Et pour ton hématome, j’ai une bonne nouvelle, j’ai l’impression que c’est un peu moins enflée qu’hier. Donc, c’est plutôt bon signe Aria.

Il se mit ensuite à masser le pied pendant qu’il expliquait sa journée à la jeune femme. Remontant doucement jusqu’au mollet, voire même la base du genou.

- Eh bien, on devait faire une carte des lieux… Ce n’est pas trop mon domaine de compétence alors j’ai laissé faire. J’ai laissé faire Shimizu du coup, puis il y avait cette bestiole qui nous a attaqués. Une mouette bizarre qui semblait avoir un sale caractère.

Il soupira puis ne tenant déjà plus, il s’approcha pour l’embrassé doucement avant de reprendre sa position et reprendre le massage là où il l’avait laissé. Lâchant sur un ton plus gentil.

- Merci d’être revenu ce soir. Viens contre moi, je voudrais te montrer quelque chose que tu ne verras pas souvent à Nara… Enfin, pas aussi bien.

Il lui attrapa doucement la main et l’attira doucement contre lui pour se laissais tomber doucement sur le dos avec Aria contre lui. L’invitant à se coucher aussi, il lui montra du doigt le ciel étoilé. Sans les lumières de la ville, on pouvait y voir jusqu’au nébuleuse d’habitude invisible. Il sourit doucement et dit d’un ton calme.

- Je faisais souvent ça sur mon île, me poser quelque part sur une plage et regarder le ciel. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est quand même bête de se dire qu’on a quelque chose d’aussi beau sous les yeux et ne pas s’en rendre compte de suite.

Akio fit une légère grimace avant d’ajouter.

- Un peu comme toi quand Anders m’avait présenté… Il m’a fallu un moment, presque 1 an avant que je me rende compte que tu es… Bon, je ne vais pas te comparer à un ciel étoilé non plus... faut pas abuser. Juste qu’entre tes yeux ou ce ciel, je pense que je préfère tes yeux sans hésiter.

Confortablement installée contre Akio, Ariana ne put s’empêcher de pouffer doucement sous le bisou qu’il déposa sur son front, puis aux mots qu’il prononça juste après.

« Parce que tu doutais encore que je sois une femme redoutable ? Et puis, pour ma défense, j’ai pas fait exprès d’écraser les autres, c’est juste que j’ai glissé et que j’suis malencontreusement tombée dessus… J’me suis bien écorché les genoux d’ailleurs, alors masse pas dessus hein. »

Ariana grimaça légèrement en voyant l’état de ses genoux malgré la faible luminosité, avant de pouffer une nouvelle fois aux mots d’Akio, frissonnant légèrement en sentant son visage se lover dans son cou. Il était vrai qu’elle avait beau avoir des airs de rentre-dedans, l’Islandaise était quelqu’un qui appréciait vraiment les moments de douceur comme celui-là. Après tout, ce n’était pas avec des aventures d’un soir qu’on pouvait se permettre de tels moments, tout se passait dans l’urgence et la fougue en général ! Mais avec Akio, c’était différent. Ils n’étaient pas pressés, ils savaient qu’ils finiraient par se revoir par le biais d’Anders, et ce cadre du stage de survie avait lui aussi quelque chose d’inédit pour la blonde. Sans doute était-ce le fait de se retrouver sur une île, de pouvoir fouler du sable fin et se prélasser au soleil, mais Ariana avait envie d’en profiter en prenant tout son temps. Tout changerait très certainement une fois qu’ils seraient de retour à Nara après tout !

Quoi qu’il en soit, puisqu’Akio voulait continuer à s’entraîner avec des patients volontaires, Ariana s’écarta pour se mettre face à lui après avoir retiré la chaussure couvrant son pied meurtri. Sous les mains du brun, l’Islandaise se sentit frissonner légèrement, ses yeux examinant chacun de ses gestes et expressions qui passaient sur son visage. Quand il lui annonça alors son verdict, Ariana ne put s’empêcher d’afficher un large sourire, vraiment heureuse d’apprendre que ça s’arrangeait.

« Cool ! Ça m’aurait vraiment fait chier de devoir manquer ma prochaine compétition ! Surtout à cause d’un foutu caillou ! Ah mais… Ça veut dire que t’as plus besoin de surveiller mon pied alors ? Mince, c’est dommage, c’était le prétexte parfait pour profiter d’un massage gratuit pourtant ! »

Ariana lui lança un sourire malicieux, avant de se mettre à rire quand il parla d’une mouette bizarre.

« Une mouette avec un sale caractère ? Attends, va falloir me donner beaucoup plus de détails là, t’as titillé ma curiosité ! Et cette Shimizu… On parle bien de la jolie blonde du club d’arts ? L’ex d’Andy ? »

Eh oui, Ariana était au courant de tout ! Il fallait dire que son frère n’était pas des plus discrets quand il s’agissait de ses conquêtes ! Surtout celle-là d’ailleurs…

Puis, avant que le massage ne se poursuive, Akio s’approcha de l’Islandaise pour l’embrasser, faisant ainsi rapidement naître un sourire en coin sur les lèvres de celle-ci. Elle adorait vraiment voir à quel point elle pouvait faire de l’effet aux gens ! L’étudiant était clairement en manque de contact alors qu’elle se trouvait juste devant lui, ça avait de quoi flatter son égo de se dire qu’elle était comme une drogue pour lui ! Enfin, peut-être qu’elle se trompait, mais c’était bien l’impression qu’il lui avait donnée avec ce baiser soudain !

« Bah… Me remercie pas, j’avais dit que je viendrais, j’allais pas me défiler. On peut avoir tous les pires défauts du monde dans ma famille, mais si y’a bien une chose qu’on ne peut pas nous reprocher, c’est de tenir nos promesses ! »

Ariana mettait un point d’honneur à toujours respecter sa parole, tout comme son frère et son père. Même si ça leur valait parfois, pour ne pas dire souvent, des soucis.

Puis, intriguée par la demande d’Akio, l’Islandaise se laissa attirer puis tomber doucement contre le brun, se retrouvant avec le visage tourné vers le ciel. C’est vrai qu’il était particulièrement dégagé ce soir, c’était magnifique ! Ça lui donnait presque envie de séquestrer l’un des organisateurs jusqu’à ce qu’on daigne lui donner une feuille et un crayon pour qu’elle couche cette incroyable vision sur le papier ! Mais Ariana fut coupée dans sa contemplation par les mots d’Akio… Vraiment, ce type était beaucoup trop adorable pour son propre bien ! Bon, la démarche avait été affreusement adorable, mais il s’était quand même bien foiré sur la fin de ses mots. L’Islandaise essaya de se retenir, mais elle laissa finalement échapper un rire franc d’entre ses lèvres.

« C’est dommage, t’étais vraiment bien parti ! J’allais te décerner la palme du mec le plus adorable de l’univers, mais tu t’es craqué en n’allant pas jusqu’au bout avec la comparaison ! D’où je suis pas comparable à un ciel étoilé, hein ? Tu cherches à me vexer ? »

Ariana s’était redressée pour mettre son visage pile en face de celui d’Akio, sa jambe passant finalement par-dessus le corps de celui-ci pour qu’elle prenne ensuite une position assise sur lui. La vue devait être plutôt agréable pour l’étudiant !

« T’es sûr que c’est vraiment mes yeux que tu choisis ? Les tiens ont l’air de se poser un peu trop souvent bien plus bas qu’ils ne le devraient si mon regard te fait tant rêver ! »

Le sourire malicieux d’Ariana s’étira alors qu’elle se penchait sur Akio, son bassin collé au sien, sa poitrine pressée contre son torse, et ses lèvres frôlant les siennes.

« Tu m’as vraiment demandé de revenir ce soir pour admirer les étoiles ou tu avais quelque chose d’autre en tête ? Non parce que si tu y tiens vraiment… »

Ariana se redressa et revint s’allonger chastement à côté d’Akio pour reprendre sa contemplation des étoiles. Après une telle position, nul doute qu’il n’allait plus vouloir simplement admirer le ciel ! Et c’était aussi le cas pour l’Islandaise ! Mais elle ne l’avouerait pas, tout simplement parce qu’elle aimait vraiment beaucoup trop jouer avec lui… Le jeu du chat et de la souris, c’était vraiment ce qu’elle préférait !

La réponse d’Ariana avait eu le don de le faire sourire, bien sûr qu’elle était une femme redoutable… Bien qu’il ne l’avait pas vraiment assez côtoyé pour en avoir le cœur net. Les retours d’Anders lui avaient suffi à s’en faire une idée. Pourtant, l’avoir blotti contre lui à ce moment lui donner l’impression que ce n’était qu’une façade, qu’elle avait besoin d’attention, de quelqu’un. Peut-être son point de vue était-il faussé par ce qu’il ressentait pour elle… Ce n’était pas bien, il le savait. Elle n’attendait rien de plus qu’un bon moment avec lui, il devait se faire à l’idée. Malgré tout, un père de lui-même lui disait d’être là pour elle, qu’Aria le lui rendrait tôt ou tard, peut-être. Le sujet n’en était pas là pour l’instant, c’était peut-être l’euphorie du moment qui rendait tout flou aussi. Quand ils reprendront leurs vies d’avants, alors tout ne sera sûrement qu’un bon souvenir sans suite…

- Je ne doute absolument pas de toi, ni de ta renommée de tueuse de crabe professionnelle.

Dit-il en souriant jusqu’à ce que le sujet arrive sur l’histoire de la mouette. Non Akio ne voulait décidément pas en parler ! Il devrait alors admettre qu’il s’était dégonflé face au nid et ses œufs qui auraient sûrement fait un bon repas. Puis la mouette qui avait jugé bon de se lâcher droit sur sa tête. Akio rebondit alors aussitôt sur Shimizu, ce n’était pas volontaire, mais l’information d’Ariana avait eu le don de mettre plein de pièces manquantes dans un puzzle qui lui prenait la tête depuis le début. Faisant la lumière sur le pourquoi de la réaction d’Anders.

- Attend Shimizu, c’est son ex ? Enfin, si on parle bien de la même, celle qui m’a demandé de lui masser les épaules ? Dis-moi… Il a encore des sentiments pour elle ?

Ce fut après la réponse que son centre d’intérêt revint sur Ariana, après tout, il ne valait mieux pas se déconcentrer durant le massage et Akio ne voulait pas lui faire mal comme la dernière fois. Un bisou et un merci plus tard. La blonde le rassura sur un point, dans cette famille, ils étaient tous fiables, peu importe les inconvénients et les péripéties.

Le jeune ne l’admit pas sur l’instant, mais c’était probablement l’une des raisons pour laquelle il avait craqué sur elle. Ariana était fiable… Quoi qu’elle aime clairement papillonner de droite à gauche, il avait la sensation que ce ne serait pas elle qui lui planterait un couteau dans le dos en l’abandonnant comme ça du jour au lendemain. Même si c’était dur à reconnaître, il n’avait pas ressenti l’envie de se lancer depuis Kana… et c’était vraiment une exception qu’il ressente cela pour Ariana.

Ce fut devant les étoiles que le duo retrouva un peu plus de proximité. Profitant à fond de ce contact probablement éphémère, Akio resserra sa douce prise sur Ariana, l’entourant de son bras. Jusqu’à ce qu’il gâche presque le moment… Par chance, ce n’était pas le cas, car la blonde ne laissa pas vraiment passer un tel affront en lui rétorquant une phrase bien sentie, quoi que pas très sérieuse à en juger par son rire.

- Non bien sûr que non, je ne veux pas te vexer. Juste que… à comment dire… J’ai craint que ça fasse cliché. C’est sorti comme ça et tout ce que je voulais dire, c’est que … mais attend, qu'est ce que tu fais ?

Elle venait de passer au-dessus de lui, dominant le jeune homme désormais. Offrant une vue de ses atouts particulièrement appréciable tout en lui posant une question très vite suivit d’une observation de sa part, inattendue, mais qui fit sourire le jeune homme, profitant qu’elle se soit approchée et pressée contre lui pour murmurer.

- Tes yeux sont toujours dans mon champ de vision, tu sais, ça compte nan ? J’y peux rien si tu es parfaite sous tous les angles de vues…

Dit-il avec un sourire taquin sur les lèvres alors qu’elle se remettait sur le côté. Akio devait admettre qu’il avait pris quelques degrés et Ariana n’aurait eu aucun mal à se rendre compte que sa manœuvre avait eu l’effet escompté… Bon sang, il ne savait pas s’il devait sauter à pieds joints dans son piège ou bien lui résister un peu pour l’embêter.

Finalement, sans même répondre à sa question, il se tourna doucement vers elle jusqu’à être couché sur le côté pour l’amener à nouveau tout contre lui. Il dit d’un ton doux en l’observant dans les yeux, de façon à ce qu’elle puisse bien voir l’étincelle qu’elle venait d’allumer dans les siens.

- Au diable les étoiles pour ce soir, j’avoue que je voulais surtout que tu sois contre moi… C’est mal ? Parce que si j’y tiens vraiment… On pourrait finir ce qu’on a commencé hier ? C’est ça ?

Avait-il lâché sur un ton à la limite boudeur, comme un enfant qui aurait fait une faute avant de lui sourire plus tendrement sur la suite de sa phrase. Puis de sa main libre, celle dont le bras n’était pas en dessous de leur deux corps désormais, il glissa lentement ses doigts sur la joue d’Aria, passant sur le côté de son cou avant de caresser sa nuque pour l’attirer avec douceur jusqu’à ce que leurs lèvres se rejoignent enfin. Si elle ne le voulait pas, il ne la forcerait pas. Mais si elle le voulait, alors, il voulait que ce baiser dur aussi longtemps que possible. La douceur de ses lèvres, son odeur dans ses narines, la chaleur de sa peau et son corps contre le sien… Il voulait graver tout ça dans sa mémoire, si c’était là son ultime occasion de le faire.

Ariana plissa les yeux en voyant la surprise s’afficher sur le visage d’Akio quand elle lui parla du lien qui existait entre Haru et son frère. Mais la suite des mots du brun fit pouffer l’Islandaise qui approcha son visage du sien, attrapant ensuite le nez de l’étudiant entre ses doigts pour le pincer sans trop forcer.

« Tiens, tiens… Je ne suis donc pas la seule à avoir le droit de profiter de tes massages… Est-ce que tu as aussi marqué ton territoire sur son corps pendant votre tête à tête ? »

Le sourire malicieux d’Ariana s’étira alors qu’elle dégageait les cheveux de son cou pour pointer la zone approximative où Akio lui avait fait un suçon la veille.

« Fais gaffe, j’vais finir par être jalouse ! Et t’es sûr qu’Andy est ton meilleur pote ? Vous avez vraiment jamais parlé de Shimizu ? Ils sont sortis ensemble y’a un peu plus d’un an, mais j’crois pas que c’était hyper sérieux, tu connais Andy… Pour les sentiments, j’crois pas qu’il soit vraiment tombé amoureux un jour, alors je ne crois pas que ce soit ça… Enfin, j’sais pas trop, ils ont l’air d’avoir un lien un peu chelou en mode « je t’aime moi non plus », tu vois ce que je veux dire ? J’me demande s’il va pas finir par se repasser un truc entre eux vu comment ils se cherchent. M’enfin, j’imagine qu’il parlera peut-être plus facilement de tout ça avec toi plutôt qu’avec moi. »

Ariana avait mis de côté cette histoire de mouette, ayant bien remarqué qu’Akio l’avait esquivée, mais elle se promit de revenir sur le sujet un peu plus tard. Pour l’heure, elle préférait s’amuser de cette réplique de loveur un peu ratée qu’il lui avait lancée alors qu’ils regardaient les étoiles, allongés l’un contre l’autre. Se redressant pour se mettre à califourchon sur lui, sans se départir de son sourire taquin, l’Islandaise pouffa, avant de carrément se mettre à rire aux mots d’Akio.

« Okay, très belle répartie ! J’ai rien à répondre à ça ! Et j’y peux rien non plus si je suis si parfaite, tu pourras aller te plaindre auprès de mon père ! Et puis, tu sais, j’aime bien les clichés, c’est pas souvent qu’on m’en sort aussi sincèrement. Et si ça peut te rassurer, t’as une graaande marge avant de réussir à me vexer, flippe pas. »

Et maintenant qu’elle l’avait bien provoqué, Ariana se recoucha chastement à ses côtés, feintant un intérêt soudain pour la contemplation des étoiles. Elle avait hâte de voir si Akio allait foncer tête baissée dans sa provocation, ou s’il allait décider de lui résister. Les deux options l’enchantaient d’avance, mais elle dut avouer être quand même un peu soulagée de le voir faire le premier pas en l’attirant contre lui après s’être couché sur le côté. Au moins, elle n’aurait pas à rester frustrée parce qu’il lui résistait ! Et elle n’aurait pas non plus à céder la première ! C’était qu’elle avait une certaine fierté l’Islandaise !

« Pourquoi ça serait mal ? On s’est bien amusé hier, ça aurait été dommage que tu veuilles vraiment te contenter d’admirer les étoiles avec moi ! Surtout que… T’aurais pu le faire avec n’importe qui d’autre ça, non ? Et j’sais pas trop… C’est quelque chose qu’on pourrait éventuellement faire, en effet… »

Ariana le taquinait, mais en réalité, elle tenait aussi à ce qu’ils terminent ce qu’ils avaient commencé la veille ! Elle n’aurait jamais subtilisé un préservatif à son frère autrement ! Mais ça, Akio ne le savait pas encore !

Puis, quand l’étudiant frôla sa peau avec sa main, Ariana se sentit frissonner. Elle ferma même les yeux l’espace d’un instant, répondant à son baiser d’abord sobrement, puis avec plus en plus d’envie à mesure que son corps se pressait contre celui d’Akio, ses doigts se perdant une nouvelle fois dans la crinière brune du Japonais, alors que son autre main caressait son torse nu. Sa main remonta ensuite jusqu’à l’épaule de l’étudiant pour l’attirer sur elle, tout en prolongeant le baiser. Elle continua à détailler le corps d’Akio du bout des doigts, parcourant son dos en exerçant une pression un peu plus forte au niveau de ses omoplates. Leurs lèvres se séparèrent finalement après de longues secondes, Ariana affichant une petite moue boudeuse alors que ses yeux se plantaient toujours dans ceux du brun.

« Par contre, c’est bien beau de me chauffer comme ça et de vouloir finir ce qu’on a commencé hier mais… On va avoir le même souci vu que t’as pas de capotes et que moi non plus… »

Quelle vilaine ! Elle avait vraiment envie de le faire marcher jusqu’au bout alors qu’elle avait un préservatif dans la poche arrière de son short ! Et puis, histoire de le taquiner encore plus, cette fois, s’il voulait découvrir son corps, ce serait à lui de lui retirer ses vêtements. Elle ne lui faciliterait pas la tâche deux soirs de suite !

Cette histoire ne lui plaisait pas du tout. Akio avait enfin compris de quoi il en retournait et connaissant Anders… Vu ses réactions, il ne l’avait jamais vu comme ça avec qui que ce soit. Avait-il des sentiments ? Où cherchait-il à ne pas vouloir prendre le risque de voir son meilleur ami sortir avec son ex… Kikio le comprenait parfaitement. La phrase d’Ariana eut le don de le prendre au dépourvu alors qu’elle lui montrait le suçon qui lui avait fait la veille… Ah oui, quand même, une petite pointe de fierté naquit dans l’esprit d’Akio.

- J’y peux rien si c’est mon futur boulot, mais il y a massage et « massage » tu sais. Puis bien sûr que non, les suçons, c’est juste pour toi ça si tu le souhaite. Je peux même te le remettre à jour pour qu’il soit encore là demain ?

Avoua-t-il avec un regard qui en disait long pendant qu’Aria reprenait avec l’histoire d’Haru. Akio l’écouta avec une attention renouvelée. Non, de mémoire, ils n’en avaient pas parlé. Puis bon, le jeune homme avoua en hochant les épaules avec un air cynique.

- Tu sais, si je ne tiens pas une liste de toutes les filles que ton blond de frère a eues dans le viseur un jour. Mais je comprends à peu près quel genre de relation ça a dû être entre eux. Je compatis d’ailleurs avec lui, Shimizu n’a pas l’air méchante, mais pas besoin d’être voyant pour comprendre qu’elle a du caractère. Je lui demanderais directement, ça vaut mieux. Puis, je ne peux pas non plus le laisser dans l’ignorance pour nous… Enfin, ce qu’il se passe en ce moment… Je ne me suis pas fait des idées, ne t’en fais pas.

Dit-il en souriant… Il savait bien le faire, cacher sa déception. Toute sa vie, il avait eu, pour pratiquer ce don. « Où sont mes parents ? Ils ne devaient pas venir ce mois-ci ? Ce n’est pas grave, ils viendront sûrement l’année prochaine ». À force, vivre ce genre de chose durant l’enfance, passer d’une déception à l’autre, Akio avait appris à les prendre en souriant. Il savait bien donner le change et de toute façon, dans la situation actuelle, il était heureux de ce qu’il vivait avec elle… Quand bien même ce ne serait qu’un moment éphémère.

Il parvint à moucher la jeune femme, ce n’était pas dur au fond, elle lui laissait de la marge. Akio eut un sourire rassuré, ses paroles, c’était agréable à entendre. Le jeune homme était content de savoir qu’avec la blonde, il n’aurait pas à marcher sur des œufs continuellement. La jeune femme lui répondit ensuite, lui précisant qu’il n’y avait aucun mal à s’amuser, confirmant ainsi les craintes du jeune homme. Akio avoua tout de même pour qu’elle comprenne une chose.

- Aria, regarder les étoiles comme ça, sur une plage avec une tête posée sur mon épaule… Je ne le fais pas avec n’importe qui tu sais. Je suis bien là, avec toi.

Puis ils étaient en train de s’embrasser quelques instants après, une étreinte douce dans un premier temps, puis de plus en plus envieuse. Il voulait la sentir tout contre lui. Ressentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Heureusement même qu’il se retenait, car sinon, Akio lui aurait sûrement déjà enlevé la partie haute de ses vêtements. Mais trop tard, elle l’avait attiré sur lui et il en profita pour glisser une de ses jambes entre les siennes. Une chose était sûre, pas de bain de minuit pour cette nuit.

Akio ne put s’empêcher de rigoler à la remarque de la jeune femme, tellement il s’y était attendu. L’étudiant sortit donc doucement l’objet de sa poche et le glissa sans aucune gêne dans le décolleté d’Ariana en lui disant d’un ton amusé.

- Eh bien, avant de me faire des reproches comme quoi, j’avais prévu mon coup cette fois, reconnaît que ça te fait plaisir non ? Je le mets la, ce serait bête qu’on le perde malencontreusement dans le sable et ici, c’est moins risqué que dans ma poche, vu que selon toi, j’ai toujours les yeux dessus.

Il lui fit un grand sourire avant de se mettre complètement au-dessus d’elle, descendant calmement jusqu’à son ventre pour relever le tissu de son haut et y déposer quelques baisers non loin du nombril et remontant jusqu’à la limite de sa poitrine, profitant de la peau douce d'Ariana à chaque contact avec ses lèvres. Akio revint se placer ensuite au-dessus de son visage pour frôler à son tour les lèvres d’Ariana, l’invitant à venir prolonger le baiser si elle le souhaitait.

Ariana ne put s’empêcher de rire franchement aux mots d’Akio concernant le suçon qu’il lui avait fait la veille.

« Me voilà rassurée ! Mais du coup, tes suçons, c’est genre un peu comme des vaccins ? Faut faire régulièrement des rappels, c’est ça ? Enfin, si c’est préconisé par un futur médecin, je crois que je ferais mieux de me laisser faire… »

L’Islandaise garda son sourire malicieux aux lèvres alors qu’elle fronçait le nez, pouffant à la suite des mots du brun. Heureusement qu’il ne tenait pas un registre de toutes les nanas qui passaient dans le lit ou dans le viseur de son frère ! Ça lui prendrait sûrement une grande partie de son temps libre ! La blonde hocha ensuite la tête pour acquiescer les dires d’Akio quant au caractère fort d’Haru. Ariana ne la connaissait pas bien, mais puisqu’elles faisaient toutes les deux partie du club d’arts, elle avait déjà pu voir quelle était sa personnalité. Surtout que bon, en apprenant que son frère était sorti avec, ça avait eu le don de pousser à l’extrême la curiosité de l’Islandaise, qui s’était donc un peu plus intéressée à elle. Comme quoi, les chiens ne faisaient pas des chats ! Avec un père flic comme modèle, la blonde n’avait eu aucun mal à grapiller quelques informations intéressantes ! Mais qu’importe, le sujet n’était plus là. Si Akio voulait plus de détails sur la relation entre Haru et son frère, c’était à ce dernier qu’il fallait demander ! Par contre, avec la fin des mots du brun, Ariana ne put s’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur. Le pauvre Akio… Son sourire ne parvint d’ailleurs pas à berner la blonde, qui comprit aisément que celui-ci masquait une quelconque tristesse ou déception. Ils étaient doués pour ça dans sa famille, pour masquer leurs vraies émotions, et ce n’était certainement pas à un vieux singe qu’Akio apprendrait à faire la grimace !

Pour toute réponse, ne pouvant pas le rassurer quant au fait qu’il pourrait continuer à se passer quelque chose entre eux une fois de retour à Nara, Ariana lui adressa un doux sourire en plantant son regard dans le sien, ses doigts caressant tendrement les cheveux d’Akio. Elle s’en voulait et même s’il jouait les mecs détachés, elle pouvait facilement imaginer qu’au fond, cette situation devait le faire souffrir. Elle était la pire garce de l’univers, vraiment…

Fort heureusement, Akio parvint à alléger l’atmosphère avec sa répartie, faisant rire la jeune femme, avant de s’empresser de jouer à nouveau les mecs beaucoup trop mignons. Ariana esquissa un doux sourire en le regardant dans les yeux.

« T’es beaucoup trop mignon… Je vais finir par vraiment plus te lâcher si tu continues ! »

Akio était tellement sincère dans tout ce qu’il lui disait qu’il arrivait à faire mouche à chaque fois, touchant le cœur pourtant très endurci d’Ariana. Oui, s’il continuait comme ça, elle allait vraiment finir par craquer… Et histoire qu’il ne continue pas sur sa lancée, l’Islandaise préféra répondre à ce baiser qu’il lui donnait, le prolongeant pendant de longues secondes alors qu’elle attirait Akio pour qu’il s’allonge au-dessus d’elle. Cette jambe s’immisçant entre les siennes la fit doucement soupirer, avant que le baiser ne se rompe. C’était bien beau de s’enflammer une nouvelle fois comme ça, mais s’ils se retrouvaient encore bloqués parce qu’ils n’avaient pas de protection… Enfin, ils en avaient une, Ariana s’en était assurée ! Mais elle voulait taquiner Akio en lui faisant croire que ce n’était pas le cas. Quelle ne fut alors pas sa surprise quand l’étudiant se mit à rire avant de fouiller dans sa poche, glissant l’objet qu’il tenait entre les doigts dans le décolleté de la blonde. Surprise, l’Islandaise se redressa un peu et fouilla sans gêne dans son décolleté pour en sortir le préservatif qu’il venait d’y glisser. Puis, en entendant ses mots, Ariana explosa de rire tout en frissonnant légèrement sous ses baisers.

« Attends… Me dis pas que tu l’as piqué à Andy ! »

Ariana riait tellement qu’elle en avait les larmes aux yeux, se laissant retomber sur le dos alors que sa main ne tenant pas le préservatif se posait sur le torse d’Akio pour le maintenir à distance, le temps qu’elle calme son fou rire.

« J’me disais bien que c’était bizarre que son stock se limite à une seule capote ! Aaaah j’en peux plus, tu m’as tuée ! Et tu risques toi aussi de te faire tuer s’il découvre que c’est toi qui lui as piqué l’un de ses précieux préservatifs ! »

Gardant la protection dans sa main, Ariana gigota sous Akio pour se mettre sur le ventre. Elle glissa une main entre eux, ne se privant pas pour frôler la peau du brun et son entrejambe qui se trouvait juste au-dessus de la poche de son short dans laquelle elle finit par glisser ses doigts. Restant dans cette position, elle finit par sortir le préservatif qu’elle avait elle-même volé à Anders et le montra à Akio en riant à nouveau.

« Il va péter un câble quand il va voir qu’il ne lui en reste plus un seul ! Je pensais pas que t’aurais le cran d’aller lui en voler un alors j’me suis dit que je pouvais bien le faire, surtout que je n’ai fait que récupérer l’une des nombreuses capotes qu’il est venu me demander ou carrément me voler dans ma chambre. »

Ariana parvint enfin à calmer son fou rire, gardant les deux préservatifs dans ses mains alors qu’elle se remettait sur le dos et passait ses bras autour du cou d’Akio, plantant son regard dans le sien en affichant un sourire malicieux.

« Mince alors… Ça veut dire qu’on en va en avoir une en trop… »

Nouvelle provocation. Évidemment que cette protection en trop ne serait en réalité pas de trop ! Ils avaient la nuit d’hier à rattraper après tout ! Mais peut-être qu’Akio ne voudrait pas remettre le couvert, c’était aussi une éventualité à prendre en compte ! Quoi qu’il en soit, Ariana remonta une de ses jambes pour frotter sa cuisse contre celle de l’étudiant, glissant à nouveau les protections dans son décolleté.

« T’as même pas vu que je t’avais réservé une petite surprise alors que t’as carrément mis ta main dedans, j’suis déçue ! »

Ariana fronça le nez malicieusement, attendant de voir si Akio verrait de quoi elle parlait. Lors de leur premier vrai moment passé en tête à tête, l’étudiant lui avait dit aimer autant le rouge que le violet alors qu’ils parlaient des sous-vêtements de la blonde. Dès le lendemain, l’Islandaise s’était donc empressée d’acheter un ensemble sexy de cette couleur, simplement en prévision d’un autre moment comme celui qu’ils avaient passé. C’était d’ailleurs aussi sans imaginer qu’il se passerait un tel rapprochement entre eux qu’elle avait décidé d’amener cet ensemble pour le stage. Comme quoi, le hasard faisait bien les choses ! Mais allait-il se rappeler de ce détail de leur première sortie ensemble ?

Après avoir pouffé aux mots d’Akio qui jouait déjà les médecins en lui prescrivant un rappel de son suçon à intervalles réguliers, Ariana ne put s’empêcher d’exploser de rire quand elle comprit que le préservatif que l’étudiant avait glissé dans son décolleté provenait de la même réserve que celle où elle s’était servie : celle de son frère ! Et plutôt que d’expliquer par des mots à Akio la raison de son fou rire, elle préféra se mettre sur le ventre pour glisser une main entre eux et sortir la protection qui se trouvait dans la poche arrière de son short, non sans s’être amusée, à l’aller et au retour de sa main, à frôler des zones sensibles du corps du brun. Et le rire de l’Islandaise ne se calma pas avec les mots d’Akio.

« Le pauvre, le pauvre… Il n’est pas si à plaindre ! Surtout que c’est le dernier soir et qu’il dort comme un gros bébé, il ne s’en serait pas servi ! Alors autant qu’on les utilise à sa place ! »

Un sourire satisfait avait ensuite étiré les lèvres d’Ariana en entendant la fin des mots d’Akio. Elle savait bien qu’elle était terrible et que son frère éviterait à tout prix de la contrarier pour ne pas avoir à subir ses foudres, mais elle adorait quand on soulignait l’ascendant qu’elle pouvait avoir sur son cadet. Il avait de la gueule le basketteur, mais dès que sa sœur fronçait les sourcils, il s’écrasait aussitôt !

« Et il fait bien d’avoir peur ! Tu connais les Dix plaies d’Egypte ? J’suis la 11e quand j’me mets en colère. D’ailleurs, tu ferais bien d’avoir peur toi aussi, j’arrive même à faire plier mon père quand je suis hors de moi. »

Ça n’arrivait presque jamais, mais quand c’était le cas, les deux blonds savaient qu’il valait mieux ne pas renchérir et vite capituler pour ne pas aggraver davantage les choses.

Mais l’heure n’était pas à une quelconque explosion de colère, puisqu’Ariana s’était remise sur le dos et avait passé ses bras autour du cou d’Akio. Pouffant à ses mots, elle afficha une moue faussement innocente.

« Je vais m’en vouloir toute ma vie… Mais c’est mal le gaspillage, alors on n’a pas trop le choix… »

La jeune femme lui vola un baiser, avant de souligner le fait qu’il n’avait même pas remarqué la surprise qu’elle lui avait préparée. Son sourire malicieux s’étira en voyant qu’il ne semblait d’abord pas comprendre de quoi elle parlait, puis elle pouffa en voyant la surprise sur le visage d’Akio.

« Évidemment que je m’en suis souvenue ! Tu sais que je suis allée faire les magasins dès le lendemain pour réussir à en trouver un ? J’en avais pas dans mon dressing et j’dois avouer que t’as plutôt bon goût, le violet me va pas si mal ! »

La jeune femme pouffa à nouveau avant de se redresser un peu pour aider Akio à lui retirer son haut, dévoilant alors son soutien-gorge violet à dentelle sexy. À sa question, le sourire malicieux d’Ariana s’étira davantage alors qu’elle lui lançait un regard plein de défi, l’invitant à vérifier par lui-même qu’il s’agissait bien d’un ensemble.

« Tu te souviens pas de ce que je t’avais dit ce jour-là ? Toujours se tenir prêt, quelle que soit l’occasion ! Bon, par contre, j’t’avoue que j’ai laissé une pièce à la maison. J’me voyais pas trop ramener le porte-jarretelles qui allait avec pour un stage de survie. »

C’est chaud par ici :

Ariana pouffa aux mots d’Akio. Effectivement, il valait mieux pour lui qu’il ne la mette jamais en colère ! Elle n’avait pas un père flic et ancien infiltré pour rien ! Elle aussi avait appris à faire ces regards froids et assassins qui vous faisaient passer l’envie de trop la titiller ! Mais pour l’heure, l’Islandaise n’avait rien pour s’énerver pour de bon, son sourire malicieux s’étirant avant qu’un rire ne passe ses lèvres à la nouvelle tirade du brun.

« Je savais bien que ça titillerait ta curiosité ! Pas de souci, j’te montrerai l’intégralité de l’ensemble une prochaine fois. »

Ariana caressa ses cheveux en le fixant de son air malicieux, mais l’expression sur son visage changea du tout au tout avec les trois mots prononcés par Akio. « Merci d’exister »… L’Islandaise avait immédiatement rougi et détourné les yeux, déstabilisée comme jamais elle ne l’avait été par cette expression beaucoup trop sincère des sentiments qu’il ressentait pour elle. Ça l’avait touchée en plein cœur et elle ne savait plus du tout comment réagir maintenant ! C’était la première fois qu’on lui disait ce genre de choses et surtout, qu’on ressentait ça à son égard. Elle avait toujours fait comprendre à ses partenaires qu’elle ne cherchait qu’à s’amuser, à avoir de l’éphémère, mais Akio venait de lui mettre une belle claque avec sa déclaration. Elle ne lui avait rien promis, il savait lui-même que tout s’arrêterait sans doute une fois qu’ils seraient retournés à Nara et pourtant… Il avait cru bon lui lancer cette bombe d’amour en plein visage. Ne sachant donc pas comment reprendre pied, Ariana ne trouva rien de mieux à faire que de râler et de renverser la situation pour se retrouver sur Akio. Et avant qu’il n’ait encore la fausse bonne idée de lui faire une autre déclaration, elle l’embrassa avec une fougue non dissimulée pour le faire taire.

C’est chaud par ici :

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Ariana se leva et lui tendit la main avec un sourire malicieux pour l’inviter à la suivre dans l’eau. C’était déjà le dernier soir… Pourquoi est-ce que cette idée la rendait aussi triste ? C’était complètement idiot, ce n’était pas comme si ça allait lui manquer de se prendre des pierres sur les pieds ou de glisser dans les rochers ! Et puis… Ce n’était pas non plus comme si elle n’allait plus jamais revoir Akio ! Mais avec ce qu’il venait de se passer… Tout serait différent à leur retour…

« Par contre, attention à ce que tu dis ! À défaut de te faire taire en te faisant bouffer du sable, je te ferai boire la tasse ! »

Ariana s’était sentie obligée de le menacer pour qu’il évite de lui lâcher une autre bombe pleine d’amour. Elle ne s’était toujours pas remise de la précédente et n’arrêtait pas d’y penser. S’il l’attaquait avec une nouvelle phrase comme la précédente, elle n’y survivrait pas, c’était certain ! Et évidemment, même si elle avait dit ça avec un air taquin, elle était on ne peut plus sérieuse. Il fallait qu’il se taise !

+18:

- Hors de question pour moi de ne pas chercher à te faire plaisir. Puis ce n’est pas juste si je suis tout seul à l’avoir non ?

Il sourit doucement avant de la serrer tout contre lui, savourant ce dernier moment câlin autant qu’il le pouvait avant qu’elle ne décide de le repousser. Akio la laissa faire en soupirant d’irritation, bien que ce soit camouflé en un soupir de plaisir. Il était si bien là où il était. Elle lui proposa un bain de minuit, comme hier et l’étudiant rigola doucement avant qu’elle ne le coupe dans son élan pour lui conseiller de faire gaffe à ce qu’il allait dire sinon, elle lui collerait la tête sous l’eau.

Le jeune homme détourna l’espace d’un instant le regard, lâchant un désolé à peine audible. Il s’en voulait encore pour ça. Oui, il n’aurait pas dû… Mais elle était bien la seule actuellement à lui témoigner autant de petites attentions. Le jeune homme retrouva bien vite son sourire habituel et lâcha d’un ton amusé.

- Au point où en est, trempé pour tremper, autant allé se baigner. Puis, je pense que toi comme moi avons besoin d’un bon bain, non ?

Il se leva et s’approcha de l’eau avant de lui tendre la main pour qu’elle vienne avec lui. Il lâcha d’un ton détendu.

- Promis, je tiendrais ma langue, mais…

Avant qu’elle ne puisse l’en empêcher de crainte qu’il lâche un truc à ne pas dire. Akio dit.

- Pardon, d’accord ? Je n’aurais pas dû, c’est ma faute pour cette fois. Ça ne se reproduira plus. C’était… l’euphorie du moment. Disons que … J’avais oublié que tu existes principalement pour me rendre la vie impossible, c’est bien ce qu’on a dit hier, non ?

Le jeune homme éclata d’un petit rire, il n’y croyait pas lui-même. Mais il ne voulait qu’ils soient bloqué sur ça, alors si des excuses sincères pouvaient suffire, c’était déjà un bon début. Car il avait vraiment l’impression qu’elle lui en voulait un peu.

- On y va, elle est à bonne température en plus.

C’est chaud par ici :

C’était terrible de se dire qu’ils avaient déjà utilisé toutes leurs munitions, parce qu’Ariana aurait bien aimé continuer comme ça toute la nuit jusqu’au petit matin. Alors, pour éviter de se sentir une nouvelle fois frustrée, elle préféra se changer les idées et proposer à Akio un petit bain de minuit, comme la veille. Après lui avoir bien évidemment conseillé de tenir sa langue de loveur. Le pire, c’était qu’elle s’en voulut presque aussitôt en le voyant détourner les yeux et s’excuser. Rhaaaa… Il était franchement agaçant ! Elle ne pouvait pas se mettre en colère contre lui ni lui en vouloir avec un tel comportement ! Elle pouffa toutefois à sa remarque en s’approchant de l’eau pour y tremper ses pieds.

« J’suis pas persuadée qu’on en ressorte plus propres de ce fameux bain avec tout le sel qu’on aura sur nous, mais ça vaut toujours mieux que de la sueur et du sable ! J’espère d’ailleurs qu’il n’y a pas de grains qui se sont faufilés là où il ne fallait pas… »

Ariana pouffa et se laissa entraîner plus loin en donnant sa main à Akio, avant de soupirer doucement. Ça ne se reproduirait plus ? Vraiment ? Pourquoi ça la rendait presque un peu triste d’entendre ça ? N’était-ce pas ce qu’elle avait exigé pourtant ? Rhaaaa ! Vraiment, il fallait qu’il arrête de lui retourner le cerveau comme ça ! Elle ne savait plus ce qu’elle voulait à force ! Alors, pour masquer ses doutes, l’Islandaise pouffa et envoya de l’eau sur Akio avec sa main.

« Évidemment ! Il faut bien que je te fasse chier le plus possible si je veux pouvoir conserver ce titre de Reine des chieuses ! »

Ariana sentit un sourire malicieux étirer ses lèvres alors qu’elle prenait son élan et se mettait à courir aussi vite qu’elle le put malgré le niveau de l’eau qui montait à chacun de ses pas, pour se jeter sur Akio. Les deux étudiants se retrouvèrent sous l’eau quelques secondes, Ariana remontant bien vite à la surface pour se mettre à rire. Voilà, c’était bien mieux comme ça ! Par contre, même si elle adorait l’embêter, elle ne pouvait pas le laisser croire qu’il avait fait quelque chose de mal.

« Juste, pour tout à l’heure… Crois pas que j’suis fâchée pour ce que t’as dit hein, c’est juste que voilà, j’m’y attendais pas et j’suis pas habituée à entendre ce genre de trucs. Alors t’en veux pas pour ça, okay ? J’ai pas envie qu’on passe notre dernière soirée sur cette île à se faire la gueule alors qu’on pourrait encore bien s’amuser ! »

Ariana approcha son visage de celui d’Akio pour lui voler un bisou avec un air malicieux, avant que ses mains ne glissent jusqu’à ses fesses pour les pincer doucement. Se mettant à rire, l’Islandaise s’écarta d’un mouvement gracieux de l’étudiant pour aller nager un peu plus loin. Mais elle s’arrêta après quelques brasses pour se tourner vers le brun, le fixant avec ses yeux plissés.

« Hey, au fait… T’avais l’air de savoir ce que tu faisais avec ta main tout à l’heure, moi qui pensais que t’étais encore puceau… T’as eu combien de copines pour avoir un tel doigté ? »

Parce qu’après tout, Ariana ne savait pas grand-chose d’Akio à part ce qu’avait déjà pu lui dire Anders. Et son cadet s’était bien gardé de lui parler de l’expérience sexuelle de son ami ! Alors autant profiter de cette soirée pour continuer à découvrir cet étudiant qui lui faisait vraiment trop perdre pied…

Akio était bien là, couché avec Aria sur lui. Sentir sa respiration lente alors qu’elle semblait savourer tout autant ce moment que lui. Jusqu’à ce qu’une séparation se fasse en douceur entre eux. Car il ne pouvait pas rester éternellement comme ça. Bien sûr que non, ce serait trop beau. Il sourit cependant à l’idée du bain de minuit. En un sens, la blonde avait raison, autant en profiter à fond tant qu’ils le pouvaient.

Elle concéda ce que le jeune homme avait dit, enfin à moitié seulement, car avec le sel, ce ne serait pas aussi efficace qu’un bon bain. La fin de sa phrase laissa le jeune homme un peu plus rouge sur le moment. L’image qu’il avait en tête n’y avait pas coupé et il n’allait pas se proposer pour vérifier que ce ne soit pas le cas. Fort, heureusement, un peu d’eau suffit à lui remettre les pieds sur terre… Dans l’eau, mais sur terre… Enfin bref !

Il sourit et se tourna pour continuer à avancer doucement jusqu’à ce qu’il entende beaucoup de bruit du côté de sa partenaire qui se rapprocha dangereusement de lui. L’instant d’après il se retrouva sous l’eau sans tout comprendre et tâcha de remonter jusqu’à retrouver l’air avant d’entendre le rire cristallin d’Aria. Évidemment, elle ne pouvait pas ne pas saisir l’occasion de l’embêter. Il ria avec elle jusqu’à ce qu’elle lui confirme que ce n’était pas grave, juste qu’elle n’était pas habituée et elle ne voulait pas qu’ils se fassent la tête. Akio lui fit un léger sourire juste après son bisou.

- Aucune chance que je te fasse la tête… tu l’a vraiment pas volé ta couleur de cheveux si tu me crois capable de bouder pour si peu. Mais je vais me taire avant de dire un truc mignon… Ça vaut mieux non ? Je le garde de côté pour quand tu seras prête mentalement pour l’entendre !

Akio lui fit un grand sourire taquin alors qu’il la laissa filer pour qu’elle se retourne un peu plus loin et lui pose la pire question qui soit. Akio rougit d’un coup ne vit pas une vague arrivait qui le fit basculer sous l’eau alors qu’il lâchait un « quoi » surpris. En ressortant, il toussa activement, car il avait surtout bien bu la tasse puis fixa Ariana d’un air songeur.

- Tu vas te foutre de moi si je te le dis… Où alors ne pas me croire.

Le jeune homme se massa la nuque d’une main et avoua d’un ton un peu mal à l’aise. Plus parce qu'à cette époque, il ne voulait pas particulièrement en parler que par l’énonciation d’un fait.

- Je n’ai eu qu’une copine. On est restés trois ans ensemble… Quasiment. Puis t’oublie un détail, j’ai fait des études en médecine… Alors forcément, que je connais certaines zones plus sensibles que d’autres.

Il soupira longuement en s’approchant d’elle, sans nager. Hésitant parce qu’elle allait encore lui faire la reproche de dire quelque chose de mignon… Se taire ou ne pas se taire. Bon… au pire …

- Donc tu es la deuxième femme avec laquelle j’ai… Oh et puis laisse tomber. Je n’ai pas envie que tu me fasses boire la tasse pour être honnête. Puis ce n’est pas si important non ? On n’est pas censé passer un bon moment ?

Akio lui envoya de l’eau en souriant. Il rigola alors en l’observant avec un regard un peu plus prononcé, sourire amusé sur le visage.

- Attends, dis comme ça, ce ne sera pas un aveu pour reconnaître que tu as pris ton pied ?

Après s’être amusée de voir son air gêné quand elle avait parlé de sable s’étant peut-être faufilé à un endroit qu’il ne fallait pas, Ariana décida de chasser pour de bon cette petite tension qui régnait entre eux depuis qu’Akio l’avait remerciée d’exister. La blonde prit alors son élan et fonça à toute vitesse sur lui pour qu’ils se retrouvent tous les deux sous l’eau. Puis, après être remontés à la surface, l’Islandaise assura à l’étudiant qu’elle ne lui en voulait pas pour sa déclaration et qu’il valait mieux qu’ils profitent à fond de ces derniers instants plutôt que de se faire la tête. Aux mots d’Akio, Ariana fronça les sourcils et lui pinça les fesses.

« Comment c’est petit de clasher sur la couleur de ma chevelure de rêve ! Et oui, ça vaut mieux, tais-toi. Parce que j’ai bien envie de t’étouffer en mode Raiponce en passant mes cheveux autour de ton cou pour me venger ! »

Ariana n’était évidemment pas sérieuse, en témoignait le pouffement qu’elle avait lâché en s’écartant, mais elle aimait bien lancer des fausses menaces de ce genre. Elle adorait faire ça parce qu’elle savait que certains se posaient parfois des questions sur le fait de savoir si elle était vraiment capable de mettre ses menaces à exécution ou non…

Quoi qu’il en soit, histoire de se venger un peu, Ariana décida de questionner Akio sur son passif sexuel, simplement pour l’emmerder, mais aussi pour en apprendre un peu plus sur lui. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la réaction de l’étudiant face à cette question qu’elle lui posa fut à se tordre de rire ! Ce que l’Islandaise ne manqua pas de faire, une fois assurée qu’il allait bien après cette belle tasse qu’il venait de boire.

« Tu vois ! L’univers est de mon côté ! J’ai même pas besoin de lever le petit doigt pour que tu boives la tasse ! C’est merveilleux ! »

Mais Ariana calma bien vite son côté joueur pour écouter ce qu’Akio avait à lui confier. Une seule copine ? Avec qui il était resté 3 ans ? Wow, ça, c’était une belle histoire d’amour ! Mais pourquoi ça s’était arrêté au juste ? Ariana sentait une curiosité beaucoup trop mal placée monter en elle. Elle voulait savoir, mais ce n’était certainement pas le bon moment… C’était un coup à tout gâcher, elle le savait.

Elle le laissa donc parler, avant de se mettre à rire quand il tenta de l’arroser, Ariana se protégeant au dernier moment en se tournant. Puis, à sa question finale, l’Islandaise se mit à rire et se rapprocha de lui, posant ses mains sur ses épaules alors que son corps flottait à la surface grâce à ses jambes qu’elle bougeait.

« T’aimerais bien hein ! Mais tu sais, je suis une pro du cosplay, je sais parfaitement jouer un rôle, donc je suis très douée pour simuler ! »

Petit passage +18 :

Ariana pouffa à nouveau et se détacha pour recommencer à nager, lançant finalement un petit regard triste à Akio.

« En tout cas, j’suis super déçue… Moi qui pensais être la première… J’aurais pu me targuer de t’avoir fait vivre plein de premières fois, c’est trop dommage ! Mais tant pis, je m’en contenterai. »

Elle lui lança un sourire malicieux alors qu’elle nageait autour de lui, sans trop s’approcher.

« Ah et petit détail, j’ai horreur du teasing ! T’as commencé à dire quelque chose tout à l’heure, alors termine ! Fallait pas commencer si tu voulais pas aller jusqu’au bout ! Sois honnête ! »

La curiosité d’Ariana était bien trop grande ! Si Akio ne crachait pas le morceau, elle n’allait pas arrêter d’y penser ! Bon, elle n’était pas bien sûre que c’était une bonne idée qu’il aille jusqu’au bout de sa pensée, parce qu’elle sentait arriver le truc qui puait la mignonitude, mais… Tant pis ! Son cœur serait malmené, mais sa curiosité serait satisfaite !

Elle se moqua de lui sur le fait qu’il se soit un peu moqué d’elle, lui rétorquant qu’elle pourrait l’étouffer avec ses mêmes cheveux. Akio pouvait volontiers la croire sur ce sujet, sauf qu’il était serein. Son rire lui confirma que ce n’était pas sérieux et avec un haussement d’épaule, il se contenta de sourire d’un air amusé, sans pour autant chercher à la mettre au défi.

De toute façon, il n’en eut pas le temps, car Aria avait fini par le prendre au dépourvu avec sa question. Le jeune homme reçu une bonne douche froide, dans tous les sens du terme alors qu’elle ne se privait pas de se moquer de lui sur l’instant. Puis elle revint vers lui en réaction à sa dernière remarque. Tiens, Akio se dit qu’il l’avait piqué à vif pour qu’elle décide d’être aussi démonstrative. Il savait qu’elle n’était pas du genre à laisser le dernier mot, et le jeune homme avait le pressentiment que c’était encore moins probable sur un terrain pareil.

Tout en s’approchant et posant les mains sur les épaules pour se coller à lui et lui prouver qu’elle savait tout aussi bien simuler. Sauf que le jeune homme n’en cru pas un mot. Malgré le caractère évitant de la chose qui se passait. Il planta son regard dans le sien alors qu’elle revenait sur ce qu’il avait dit plus tôt en voulant le rassurer. Le jeune homme l’embrassa non sans lui cacher une certaine envie renouvelle, mais pour cette fois, il devrait se calmer. Alors, Akio avoua d’un ton amusé.

- Tu peux faire du bruit autant que tu veux, mais le corps se contracte durant un orgasme. Puis je ne suis pas bête, t’avait rien à gagner en faisant de la simulation… Pire, tu en serais sortie frustrer.

Il planta son regard dans le sien, lui lançant le défi de contrer ça avant qu’elle ne lui sorte une nouvelle bombe à son oreille qui fit flancher le jeune homme. Alors qu’elle se mit à nager autour de lui en faisant le constat qu’elle n’était pas la première. Il éclata de rire cependant avant d’admettre un détail.

- Tu … Tu es la première à m’avoir porté une petite attention. C’est déjà pas mal non ?

Elle lui lança ensuite qu’il devait aller jusqu’au bout de ce qu’il avait commencé plus tôt. Mais ! Si c’était pour qu’elle lui fasse boire la tasse ! Non ! Akio l’observa, hésitant. Bon ben quand faut y aller.

- Ben, je n’avais pas prévu de me rapprocher de qui que ce soit depuis Kana. Je suis le premier surpris par ce qu’il s’est passé et ce n’est pas désagréable… Enfin bref comment te dire que ….

Il s’écarta un peu pour lui faire face.

- Ça te rend vraiment spécial pour moi ! Je maintiens ce que j’ai dit tout à l’heure, parce que tu m’as vraiment rendu heureux et je compte bien te rendre la pareille.

Il commença à s’écarter, mettant une distance de sécurité avant d’ajouter sur un ton faussement méfiant en rigolant ensuite, car il savait d’avance qu’elle aurait un peu de mal à l’attraper dans l’eau.

- Je ne te laisserais pas t’approcher si tu veux essayer de me noyer par contre !

Ariana adorait jouer de ses atouts charmes pour faire tourner la tête des gens, et encore plus quand il s’agissait d’Akio. Il avait vraiment besoin de voir ses mots comme un aveu, vu ce qu’elle lui avait démontré pendant l’acte ? L’Islandaise avait donc décidé de venir se coller à lui pour lui montrer à quel point elle savait bien simuler, même si ce n’était pas du tout son genre de faire ça. Elle était beaucoup trop franche pour s’abaisser à ce genre de choses : si quelqu’un ne lui donnait pas de plaisir, elle n’allait certainement pas se donner la peine de lui faire croire que c’était le cas ! Ariana ne put donc que pouffer et sourire aux mots d’Akio, soutenant son regard plein de défi. S’il voulait qu’elle réponde à ça, soit !

L’Islandaise s’était donc approchée de son oreille pour lui susurrer d’une voix chaude que leurs ébats avaient été vraiment bons, avant de se détacher de lui pour se mettre à nager non loin.

« On dirait que je suis un peu trop facile à cerner, c’est même pas drôle ! Mais oui, t’as bien senti que j’avais joui puisque tu m’as suivie presque aussitôt… Ah, les hommes… Toujours à attendre qu’on flatte leur égo en leur disant que c’était bon alors qu’ils le savent pertinemment. »

Ariana fronça le nez et continua sa nage pour éviter d’avoir froid trop vite, prenant ensuite un air faussement déçu quand il lui annonça qu’elle n’était pas la première avec qui il couchait. Non, une autre était passée avant elle et il n’y avait pas besoin d’avoir fait de grandes études pour comprendre que ce premier amour avait été important pour Akio. Tout comme le sien avait pu l’être pour elle mais… dans le mauvais sens. Ariana ne voulut donc pas trop demander de détails sur cette histoire, préférant reporter ça à plus tard, quand ils seraient dans un autre cadre. Là, le temps leur était compté, il valait mieux en profiter autant que possible ! L’Islandaise préféra donc pousser Akio à lui dire ce qu’il avait en tête, plutôt que de rebondir sur le fait qu’elle avait été la première à lui avoir porté une petite attention. Ça lui faisait plaisir, mais d’un côté… Ça l’agaçait aussi au plus haut point. Est-ce qu’il était vraiment sorti 3 ans avec une fille qui ne lui avait jamais témoigné d’attentions ? Bon, ce ne serait certainement pas à elle de lui faire la morale vu son passif, mais quand même !

Akio lui fit donc face pour terminer ce qu’il avait commencé à dire, la blonde notant le prénom de Kana dans un coin de sa tête. Ariana comprit ensuite bien vite que leur séparation ne s’était pas faite facilement pour l’étudiant. Il avait certainement dû souffrir s’il n’avait pas voulu se rapprocher de qui que ce soit après ça… Et la suite réussit bien évidemment à attendrir une nouvelle fois l’Islandaise, mais cette fois, elle s’y était préparée. Alors, quand Akio s’écarta pour ne pas avoir à subir ses foudres, Ariana se mit à rire.

« C’est bon, t’inquiètes pas, j’te ferai pas boire la tasse, l’univers s’en est déjà chargé pour moi tout à l’heure. »

Elle fit alors une moue absolument adorable et le fixa dans les yeux en tendant les bras vers lui.

« Akio… Je veux un câlin… J’ai froid… »

Approche petite proie, approche ! Puisque la vengeance de la tasse avait déjà été exécutée, elle trouverait autre chose ! Mais surtout, pour l’heure, elle avait effectivement besoin de se réchauffer parce que son corps commençait doucement à lui faire comprendre que le bain n’allait pas s’éterniser en tremblant légèrement. Elle attendit qu’il se soit rapproché pour revenir aussitôt contre lui, mais en se collant cette fois-ci contre son dos. S’ils restaient nus, face à face, à se câliner, elle finirait par avoir encore envie de plus et ce n’était pas une bonne idée étant donné qu’ils n’avaient plus de munitions. Ses mains passant sous les bras d’Akio pour s’arrêter sur son torse, l’Islandaise posa son menton sur son épaule tout en appuyant sa tête contre la sienne.

« Et donc… Je t’ai rendu heureux parce que je me suis bien occupée de toi pour te remettre en forme ? Ou alors pour l’ensemble ? Ou alors parce que j’suis un super bon coup ? Ou les trois ? »

Ariana pouffa et déposa un bisou dans le cou d’Akio, fermant les yeux alors que leurs corps se faisaient bercer par les vagues.

« J’suis déjà heureuse tu sais, t’as pas besoin de faire quoi que ce soit d’autre de spécial. »

Oui, l’Islandaise était heureuse. Elle se sentait bien et profitait de l’instant présent, que demander de plus ?

« Atchi ! »

Ariana lâcha un bruit presque mignon lorsqu’elle éternua soudainement, son corps ayant été parcouru d’un gros frisson à cause d’un courant froid qui s’était rapproché d’eux.

« Pouah, pardon… T’as de la chance, j’t’en ai pas mis partout… On remonte ? J’ai pas trop envie d’attraper la mort, j’ai déjà assez morflé comme ça pendant ces deux premiers jours. »

Délicatesse et raffinement, deux mots qui caractérisaient « parfaitement » l’Islandaise !

Quoi qu’il en soit, la jeune femme descendit de son perchoir après lui avoir volé un dernier bisou, puis elle remonta jusqu’à la plage en nageant, s’empressant ensuite d’attraper sa serviette pour s’enrouler dedans tel un maki. Cela faisait déjà un moment qu’ils étaient là tous les deux… Il allait bientôt falloir qu’elle retourne au campement si elle ne voulait pas finir par éveiller les soupçons !

Akio avait donc visé juste, elle n’avait aucun intérêt à faire dans la simulation. D’une certaine façon, ça le rassura, car elle n’en était que plus authentique et honnête. Rassurant en un sens. Il souriait doucement au mot à son oreille, mais perdit un peu de son sourire lorsqu’elle lui balança que c’était une affaire d’ego. Le jeune homme grogna d’amusement, qu’elle croit ce qu’elle veut au fond sauf qu’Ariana était vraiment loin du compte. Il avait demandé ça pour être certain qu’elle était comblée, heureuse. Pas plus.

Elle finit par le forcé, un bien grand mot pour le contexte, à dire ce qu’il n’avait pas dit plus tôt. Saut qu’il n’aurait aucune répercussion cette fois, non elle lui confirma qu’il avait en quelque sorte payé d’avance. Avant qu’elle ne lui demande de façon adorable un câlin, demande qui fit littéralement fondre l’étudiant. Autant avouer qu’il ne lui avait pas vraiment résisté cette fois et s’approcha d’elle en lâchant avec douceur.

- Viens contre moi, Aria.

Ah ben loupé, elle avait préféré venir dans son dos… Bon ben, il s’en contenterait, car le jeune homme n’aurait pas dit non d’avoir la blonde dans ses bras quelques instants au fond. Mais, si Aria préférait comme ça alors soit. Il posa ses bras sur les siens et bascula doucement sa tête sur le côté pour l’avoir un peu plus contre la sienne tout en l’écoutant à nouveau poser plein de question. Pourquoi voulait-elle savoir tout ça au fond ? Akio dut réfléchir un petit instant pour trouver la réponse adéquate… Bon aussi, car il se doutait que l’attente de la blonde n’en serait que plus irritante.

- Eh bien, un peu tout à la fois, je dirais. C’est ta façon d’être… Puis je ne te qualifierais pas de bon coup… Je dirais simplement, que j’ai jamais autant apprécié faire l’amour qu’avec toi.

Un petit silence alors que les vagues berçaient doucement le petit couple… Couple, si seulement. Akio sourit alors qu’il sentait une vague de chaleur l’engloutir à ses mots. Pas la même que tout à l’heure, mais tout autant agréable, ça lui avait vraiment fait plaisir. Il se sentait vraiment bien et savoura chaque seconde où il pouvait sentir son souffle dans son cou et le contact de sa tête. Jusqu’à ce qu’il sursaute après un bruit inattendu. La délicatesse de la source du bruit le fit rire après un petit « A tes souhaits » alors qu’elle lui proposa ensuite de revenir sur la terre ferme pour se sécher avant d’être malade. Oui, elle avait raison, malheureusement. Pendant qu’ils revenaient vers la plage, le jeune homme ne put s’empêcher.

- Dis-moi, tu éternues toujours comme ça ? Non parce que si c’est le cas, je pense que j’ai découvert une nouvelle chose sur toi.

Une fois dans la serviette, Akio soupira doucement, devait-il vraiment retourner au camp avec elle. De toute façon, il ne faisait pas moins froid ici que dans la cabane. Le jeune homme se mit assit en s’arrangeant pour être sur sa serviette tout en observant sa partenaire en souriant. Ils sortaient vraiment d’un bain vu comme ça. Kikio se sécha comme il le put puis alors qu’il se rhabillait.

- Aria, tu ne veux pas rester avec moi ici cette nuit ?

La question était directe, mais il n’avait pas vraiment envie de laisser planer un doute. C’était risqué, car au fond, il se doutait qu’une attirance été encore forte entre eux. Il lui expliqua avec un ton doux tout en la regardant dans les yeux.

- Je veux dire, on pourrait dormir ensemble. Au moins, on pourrait se tenir chaud et puis… C’est égoïste… Mais si je peux avoir encore quelques heures en ta compagnie, alors quelques courbatures, demain, en vaudront largement la peine.

Évidemment, il s’arrangerait pour qu’elle soit le plus confortablement installée… Son confort à lui n’était pas important, le simple fait de l’avoir contre lui suffirait amplement. Avec un sourire, le jeune homme se fit patience, attendant de savoir ce qu’elle en pensait.

Il était vraiment beaucoup trop mignon ! Ariana n’avait eu qu’à faire une petite moue mignonne en tendant les bras et en réclamant un câlin pour qu’Akio se rapproche d’elle et l’invite à venir se blottir contre lui. Non, vraiment, comment vouliez-vous qu’elle ne finisse pas par craquer ? Alors, pour éviter justement de faire quelque chose qu’elle risquerait de regretter, Ariana vint bien se blottir contre l’étudiant, mais préféra se coller dans son dos plutôt que contre son torse. Leurs têtes posées l’une contre l’autre et leurs corps se faisant bercer par les vagues, les deux étudiants donnaient vraiment l’impression d’être un petit couple débordant d’amour. Pourtant, ce n’était pas le cas. Du moins, pour Ariana. Non, ce qu’elle voulait à ce moment précis était sans doute très égoïste, mais elle voulait profiter de cette douceur, de cette tendresse et de cet amour qu’on ne lui avait jamais témoignés auparavant, à l’exception des membres de sa famille. C’était vraiment injuste pour Akio, mais il savait dans quoi il s’embarquait dès le départ non ?

Pourtant, c’était comme s’il s’amusait à toujours vouloir gagner plus de points auprès de l’étudiante à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Ariana avait simplement voulu s’amuser avec lui, comme lors de leur premier vrai moment en tête à tête, sauf que voilà, elle sentait qu’elle s’attachait de plus en plus à lui au fil des minutes. Elle appréciait son contact et elle fondait sous tous ces mots sincères qu’il lui glissait à l’oreille. L’Islandaise était touchée en plein cœur, mais elle préféra faire comme si de rien n’était, pouffant à sa nouvelle déclaration.

« Tu m’en vois ravie ! Mais c’est typiquement ce qu’on appelle un bon coup, tu sais ! Je dois aussi avouer être un peu soulagée d’avoir remporté la comparaison avec cette Kana à ce niveau-là. »

Ariana pouffa à nouveau et mordilla tendrement le cou d’Akio, alors qu’elle resserrait doucement son étreinte. Il n’avait pas beaucoup de points de comparaison à lui opposer, mais ça gonflait quand même un peu son égo de savoir qu’elle avait été la meilleure des deux. Au moins, elle pourrait plus facilement balayer le souvenir de cette ex si elle remportait à chaque fois une victoire contre elle !

Et alors que ce doux moment se poursuivait en silence, avec simplement le bruit de la mer en fond sonore, Ariana vint tout gâcher avec un éternuement à la fois affreusement bruyant mais aussi terriblement mignon. Foutu courant froid qui lui avait tiré un gros frisson ! Il valait mieux qu’ils sortent de l’eau et qu’ils se sèchent vite s’ils ne voulaient pas attraper froid !

Ariana prit donc les devants et sortit la première, s’enroulant bien vite dans sa serviette en sautillant sur place pour essayer de se réchauffer. À la question d’Akio, l’Islandaise plissa les yeux.

« Comment ça « comme ça » ? Tu fais pas de bruit toi quand t’éternues ? »

La blonde continua de le fixer avant de pouffer doucement.

« T’es pas rendu en tout cas si tu t’amuses à lister tous les trucs que tu me vois ou entends faire pour la première fois ! Il va te falloir beaucoup de mémoire si tu veux tout retenir, et te préparer à être ébloui aussi ! Tu m’as encore jamais vue en train de faire du saut en hauteur, non ? Bon, j’te fais pas une démo là, tout de suite, maintenant, j’ai trop froid et j’ai pas envie de me remettre du sable partout si je me ramasse. »

Ariana continua de sautiller sur place et de faire les cent pas jusqu’à être un peu plus réchauffée et suffisamment sèche pour se rhabiller. Une fois l’ensemble remit, l’Islandaise ne put s’empêcher de lancer un sourire taquin à Akio, avant de rester interdite à sa question. Rester ici ? Avec lui ? Pour toute la nuit ? C’était le niveau bien au-dessus du simple bain de minuit ou de la partie de jambes en l’air là ! Ariana n’était pas contre, bien évidemment, mais est-ce que l’étudiant se rendait compte à quel point il était masochiste à demander de tels trucs s’il ressentait vraiment tout ça pour elle ?

« Okay, mais j’espère pour toi que tu ronfles pas. Sinon, la menace d’une poignée de sable dans les dents tient toujours. »

Impossible de lui dire non malgré tout. Et Akio avait même réussi à lui couper toute envie de le taquiner en prenant une pose aguicheuse avec son ensemble. Non, à la place, Ariana se rhabilla complètement et étendit sa serviette à côté de celle de l’étudiant, s’asseyant ensuite dessus avant de venir aussitôt chercher les bras d’Akio.

« J’espère que tu regretteras pas d’être aussi égoïste. »

Parce qu’elle, elle le regrettait déjà ! Comment pouvait-elle infliger ça à quelqu’un d’aussi adorable ? Le pire, c’était qu’il en redemandait !

Poussant doucement Akio en posant sa main sur son torse, sans se décoller de lui, Ariana l’obligea à s’allonger sur le dos. Chose faite, elle vint se blottir contre lui en fermant les yeux. Le sable était tout sauf confortable, mais c’était bien le cadet de ses soucis. Elle se sentait vraiment bien ici, dans ses bras. C’était tellement agréable de se sentir aimée de la sorte… Si ça continuait, Ariana allait finir par y prendre goût.

« Pas de pelotage pendant la nuit hein ! On a plus de capotes. Et interdiction de me lâcher. Je te tiendrai pour responsable si j’suis enrhumée demain sinon. »

Ariana était parfois si facile à percer à jour, surtout quand on avait compris qu’elle râlait pour cacher ses vrais sentiments. Mais il était tout bonnement hors de question qu’elle avoue à Akio à quel point elle appréciait ce moment ! Ce serait encore plus cruel de lui laisser croire qu’il pourrait se passer quelque chose entre eux, alors qu’il semblait avoir compris que jamais rien ne se produirait.

« Bonne nuit Akio. »

Ariana avait relevé la tête pour planter son regard tendre dans celui de l’étudiant. Elle hésita un peu, puis vint finalement l’embrasser une dernière fois, avant de s’installer confortablement dans ses bras pour essayer de dormir. Et quand ils se réveilleraient… Ce serait déjà presque la fin de ce stage haut en couleurs !

Le jeune homme rigola quand elle reprit ses mots pour revenir à ses propres conclusions. Peut-être pour elle, mais pour Akio, il y avait un gouffre entre un bon coup et faire l’amour… Ce gouffre, c’étaient les sentiments. Elle ne le saurait pas, ou plutôt, il n’en dirait rien. Après tout, elle était déjà bien consciente de la situation.

En revanche, Aria ne manqua pas une occasion de clasher Kana sur le moment. Le jeune homme ne le montra pas et la laissa lui mordiller le cou. Mais il avait envie de lui dire qu’elle n’avait rien à voir avec elle et qu’il n’y avait aucune comparaison possible entre les deux femmes. Aria était bien meilleure en tout point.

De toute façon, il n’y avait rien de plus à dire et l’étudiant ne tenait pas vraiment à parler de son ex, pas maintenant. Kana ne valait même pas la peine qu’on prenne le risque de briser un tel moment avec sa simple évocation. Akio suivit donc la jeune femme qui lui rétorqua rapidement une remarque sur ce qu’il avait dit à propos de son éternuement. Le jeune homme ne put retenir un rire de bon cœur.

- Oui « Comme ça ». C’était mignon, c’est tout.

La suite ne l’en fit que plus sourire, alors qu’elle lui rabâchait qu’il n’avait pas fini avec tout ce qu’il allait découvrir d’elle. La perspective ne lui déplaisait pas vraiment au fond. Akio n’en demandait pas moins d’ailleurs. Quoique la voir faire un saut en hauteur… Nue en prenant le risque de perdre sa serviette. Le jeune homme sourit et lui dit sur un ton taquin.

- Ouais, évite ou tu vas vraiment finir par te mettre du sable là où il ne faut pas.

Avant d’éclater de rire jusqu’à lui proposer ce qu’il aurait dû éviter. Le jeune homme savait que c’était une mauvaise idée, mais il voulait juste profiter de sa présence encore un peu. Ce n'était pas une bonne idée et pourtant, même la pire des idées aurait pu être bonne à partir du moment où il pouvait savourer quelques instants de sa présence en plus avec lui. De ses allusions, ses moqueries, ses attentions mignonnes, ses gestes mignons et tout le reste. En fait, ouais, c’était juste elle qu’il voulait avec lui encore un peu. Cette Aria qu’il avait redécouvert depuis hier et qu’il ne cessait d’apprécier d’heure en heure.

Elle ne lui dit pas non au final, au contraire et d’instinct… Akio avait compris. Aria voulait probablement la même chose ? Sinon, elle aurait refusé, car elle savait tout comme lui que c’était risqué de faire ça. Quelqu’un pourrait remarquer leurs absences au campement. Mais ça paraissait juste complètement dérisoire. Il répondit d’un ton détendu.

- Je ne me suis jamais entendu ronfler en tout cas. Mes colocataires de chambre non plus, donc je pense que non. Au pire, du sable dans la bouche calmera volontiers tout ça.

Akio lui sourit doucement alors qu’elle venait se mettre tout contre lui après l’avoir fait se coucher comme elle le voulait. Sur le dos avec elle tout contre lui. Ils s’étaient rhabillés, ce qui était probablement pour le mieux. Elle lui lança une double menace, interdiction de trop le toucher, mais interdiction de faire tout le contraire non plus. Il la resserra un peu plus contre lui en guise de réponse.

- Promis, si je te tiens par les fesses, c’est pour m’assurer que tu ne te retournes pas.

Dit-il en rigolant, sa main était très loin de cette zone-là du corps d’Aria et il répondit à son baiser avec plaisir. C’était probablement le dernier.

- Dors bien, Aria.

Elle s’endormit bien avant lui, le jeune homme avait fixé un moment le ciel en se laissant bercer par le souffle régulier de sa partenaire. Le bruit des vagues allant et venant sur le sable. La chaleur qui se dégageait du corps de la blonde alors qu’il avait passé ses bras autour d’elle autant qu’il le put. Fermant les yeux tout doucement, il murmura quelque chose avant de faire un bisou sur son front. Les mots n’avaient plus leur place ici de toute façon, il se laissa doucement sombrer jusqu’à s’endormir à son tour.