La fin du stage de survie approche. Il est donc temps de retourner sur votre campement pour profiter de votre dernier repas tous ensemble, avant de devoir quitter cette île qui vous en aura fait voir de toutes les couleurs pendant ces 3 jours. Le feu n’a malheureusement pas survécu à ce déluge qui s’est abattu sur vous en début de matinée et vous allez donc devoir manger froid ce que vos petits camarades vous ont ramené : 6 poissons de belle taille, 2 autres plus petits, ainsi qu’une racine de manioc et 6 arbouses. Puisque vous n’avez plus de feu, vous allez devoir opter pour des sashimis ce midi, même si, une nouvelle fois, les organisateurs volent à votre secours pour faire bouillir votre eau, afin de la rendre potable, ainsi que pour faire cuire ce manioc que vous avez durement ramené sur votre campement. La pluie a cessé et le vent a forci, mais même si votre cabane n’existe plus maintenant que sa structure a servi à construire un radeau, vous parvenez à savourer ce déjeuner frugal à l’abri du souffle de Dame Nature. Les organisateurs vous laissent tranquillement profiter de ce dernier repas, avant de vous laisser à nouveau quartier libre pendant une heure ou deux avant le grand départ.




HRP : Et voilà, c’est malheureusement la fin de cet évent Koh Lanta ! Contrairement aux étapes précédentes qui se sont déroulées sur 2 semaines, celle-ci, pour votre dernier repas sur l’île et votre départ, ne va durer qu’une seule semaine ! Vous pouvez bien évidemment poster autant que vous le souhaitez pour cette dernière partie d’évent, mais puisqu’elle va durer moins longtemps que les autres, vous ne serez pas pénalisés si jamais vous ne trouvez pas le temps de faire votre clôture. Vous avez donc jusqu’au lundi 16 août à 23h59 pour poster un message à la suite de celui-ci, afin de décrire vos derniers moments sur l’île ainsi que le ressenti global de votre personnage vis-à-vis de cette expérience. Il n’y a pas d’ordre de passage, donc profitez-en pour rp autant que possible et n’hésitez pas à interagir une dernière fois avec les autres participants ! Et si jamais vous avez des questions, n’hésitez surtout pas à me mp sur Discord !

J’en profite aussi, même si je le referai lors de la fin officielle de l’évent, pour tous vous remercier pour votre participation ! La période estivale n’était clairement pas la meilleure en termes d’activité pour tout le monde, mais vous avez quand même tous joué le jeu et je vous en remercie ! J’espère sincèrement que cet évent vous aura plu autant qu’à moi !

Ariana n’avait pas pu s’empêcher de plisser les yeux quand Akio lui expliqua qu’elle allait devoir se contenter de lancer le filet pendant que lui irait directement chercher leurs prises. C’était un travail d’équipe qu’il lui proposait, mais elle avait l’impression qu’elle n’allait pas servir à grand-chose au final s’il devait lui-même récupérer les poissons qu’elle arrivait à prendre dans son piège. Elle voulut grogner, mais elle se ravisa en voyant le sourire qu’il lui lançait. Tss… Comment vouliez-vous qu’elle râle en voyant ça ?

L’Islandaise s’exécuta donc et alla récupérer le filet, attendant qu’Akio lui montre comment elle était censée faire pour le lancer correctement. Bouaf, elle avait bien réussi à maîtriser le harpon aussitôt après l’avoir eu entre les mains, ce n’était quand même pas un filet qui allait lui donner du fil à retordre ! (badum tss) Un sourire malicieux étira alors ses lèvres quand elle sentit l’étudiant se rapprocher pour poser ses mains sur les siennes, mais avant qu’elle n’ait eu le temps d’agir, Akio passa à l’attaque en lui chatouillant les flancs et en lui demandant de rester concentrée. Ariana se tordit dans tous les sens pour le faire arrêter, retenant un rire autant qu’elle le put.

« T’es pas drôle ! J’ai même pas eu le temps de t’attaquer ! Tu me connais trop bien… »

Ariana afficha une moue faussement boudeuse, attendant quelques secondes pour finalement se venger en collant son dos contre le torse de l’étudiant avant qu’il n’arrête son petit tutoriel, bougeant doucement ses fesses contre lui en lui lançant un regard malicieux en coin.

Elle aurait pu continuer longtemps, mais ils avaient du poisson à pêcher ! Après avoir cédé son tuba à Akio, Ariana se concentra et attendit son signe pour lancer son filet. Elle fit de son mieux et posa aussitôt ses yeux sur Akio quand le filet tomba à la surface de l’eau pour l’observer. Ce fut à ce moment qu’elle remarqua des traces rouges inhabituelles, qu’elle était sûre de ne pas avoir vu la veille. Plissant les yeux, elle attendit que l’étudiant remonte trois beaux poissons, lui tendant son sac où se trouvaient leurs autres prises. Chose faite, et une fois assurée que les poissons ne s’échapperaient pas, elle fronça les sourcils et toisa Akio sans rien dire. D’un geste vif, elle passa dans son dos et souleva sans gêne son maillot de bain pour découvrir cette grosse trace rouge qui ressemblait à une brûlure.

« Dis donc, c’est quoi ça ? Qu’est-ce que t’as foutu ? »

Le regard inquisiteur de la blonde se planta dans celui d’Akio, attendant sa réponse. Alors, quand il lui avoua que c’était une méduse qui l’avait agrippé lors de leur premier assaut au harpon, Ariana donna une tape à l’arrière de la tête de l’étudiant.

« T’es con ou quoi ? T’aurais pas pu le dire avant ? Sérieux, quel sale gosse ! Allez, on file au campement ! »

Ariana avait été incisive, mais c’était uniquement parce que cet idiot d’Akio avait réussi à l’inquiéter ! Il fallait vite qu’ils retournent au campement pour que les organisateurs s’occupent de ça ! Et qu’ils puissent tous manger aussi, accessoirement…




Le trio revint donc victorieux sur le campement, rejoignant les autres survivant pour… un nouveau repas frugal ET sans feu ! Bon, ce n’était pas si grave, Ariana aimait bien les sashimis. Elle aida d’ailleurs à la préparation des filets puisqu’elle était habituée à cuisiner chez elle, puis elle s’installa dans le sable pour manger son dernier repas. Mine de rien, il s’en était passé des choses pendant ce stage ! Elle avait subi de nombreux désagréments lors des deux premiers jours, mais ce n’était rien en comparaison à toutes les bonnes choses qu’elle avait pu vivre. Oui, une chose était sûre, ces 3 jours sur cette île resteraient gravés à tout jamais dans son esprit. Ce fut donc avec le sourire qu’elle dévora son dernier repas, discutant avec un peu tout le monde sans trop coller Akio pour ne pas éveiller les soupçons. Par contre, une fois son déjeuner avalé, elle s’approcha quand même de lui avec les sourcils froncés.

« Bon, ça donne quoi ta brûlure là ? C’est pas grave j’espère ? »

Anders ne put s’empêcher de faire une petite moue quand Sora lui assura que ce n’était pas la peine de s’occuper de ses griffures. Maintenant qu’il l’avait vue dans cet état, il ne pouvait pas juste faire comme si de rien n’était !

« Ouais, mais en attendant de le récupérer, mets au moins un peu d’eau dessus. »

Anders attrapa une de ses gourdes pour verser de l’eau fraîche sur les petites plaies de la demoiselle après l’avoir aidée à se redresser, puis, une fois assuré que tout allait bien pour elle, il se dirigea vers Haru pour l’aider à descendre de son perchoir. En entendant ses mots, l’Islandais pouffa.

« Bien sûr que non, c’était juste une constatation. La grande Haru Shimizu n’a pas besoin que je la console ! Ou alors, si c’est le cas, je préfère le faire avec un gros câlin ! »

Anders profita de ce nouveau contact avec Haru, avant de lui adresser un doux sourire en réponse à ses remerciements. Et maintenant qu’ils étaient tous les trois de nouveau réunis, ils n’avaient plus qu’à chercher encore plus de nourriture avant de rentrer au campement ! Pouffant aux mots de Sora, l’Islandais réajusta les gourdes qu’il portait sur ses épaules pour pouvoir profiter de cette marche bras-dessus, bras-dessous avec elles.

Le trio s’enfonça donc en forêt et finit par trouver deux plants de manioc. Anders s’évertua à en tirer un hors de terre, tandis que les deux jeunes femmes s’occupaient du second. L’Islandais dut y mettre toutes ses forces pour enfin parvenir à découvrir cette grosse racine de manioc, se tournant ensuite vers ses deux camarades pour leur montrer sa trouvaille avec un air triomphant.

« Hey, regardez ! J’ai- Hey ! Tout va bien ? »

Décidément… Quand le pied de manioc lâcha sous les efforts des deux jeunes femmes, celles-ci se retrouvèrent de nouveau sur le sol à cause de leur élan. Anders se précipita pour les aider, soupirant doucement en voyant la compote de mûres ainsi que le pied de manioc qui… n’en était pas un.

« Merde, désolé… J’étais pourtant sûr que c’en était un… On a perdu les mûres, on n’a qu’une racine de manioc au lieu de deux et vous êtes tâchées à cause de moi du coup… Pardon. »

Anders les fixait avec une moue sincèrement désolée alors qu’il se frottait la nuque.

« Bon, je pense qu’on ferait mieux de rentrer. Avec notre poisse, on va réussir à se perdre, à perdre l’eau ou à écraser les autres fruits… On y va ? »

Le trio quitta donc les lieux avec ses quelques trouvailles, en direction du campement où se trouvaient déjà les autres rescapés. Ils ne leur rapportaient pas grand-chose à manger, mais ce serait toujours ça !




En tout cas, une chose était sûre : Anders était pressé de rentrer ! Ce stage avait été haut en couleurs et il ne s’était pas DU TOUT passé ce que l’Islandais s’était imaginé. Lui qui était venu pour draguer et pécho, il repartait bredouille ! Non seulement Véronique n’avait pas semblé très sensible à ses charmes, sans doute à cause du regard que leur avait lancé Haru, mais en plus le blond s’était retrouvé dans une posture un peu gênante avec la demoiselle en question. Ça l’avait perturbé tout ça, et, pour ne plus y penser, il préféra se jeter sur son dernier repas frugal sur cette île. C’était sympa, mais Anders était bien mieux en ville, avec son téléphone et son ballon de basket à proximité ! D’ailleurs, comme la fin approchait, l’Islandais se rapprocha de son sac après avoir terminé de manger, histoire de faire l’inventaire de ses affaires et…

« Hein ? Elles sont passées où ? »

Surpris, l’Islandais fouilla avec bien plus d’insistance dans chaque recoin de son sac, finissant par tout renverser sur le sable pour être sûr de ne pas manquer ce qu’il cherchait. En vain. Ses précieux avaient disparu ! Comment c’était possible ? Qui avait osé faire ça ?! Scrutant les autres survivants un à un avec les yeux plissés, Anders essaya de tous les sonder pour savoir qui aurait pu commettre un tel crime.

« Hey, dites ! Y’a quelqu’un qui a fouillé dans mon sac ? On m’a volé des trucs ! »

Quelle drama queen franchement ! Ce n’étaient que deux préservatifs après tout ! Mais s’il en avait besoin avant de partir, hein ? Comment il allait faire ?! Il se rapprocha donc de chaque personne pour avoir leur témoignage, puis il finit par s’assoir dans le sable, profondément dépité. Qui pouvait être assez cruel pour lui faire une telle crasse ? Il était en déprime totale, mais, soudain, son regard se planta sur son aînée qui parlait avec Akio. L’Islandais se rapprocha d’eux avec une moue boudeuse.

« Sérieux, j’pensais pas que quelqu’un serait aussi dégueulasse… Me voler mes capotes, faut vraiment pas avoir de cœur… Vous en avez pas à me dépanner ? Non parce que bon, on sait pas ce qu’il peut se passer d’ici à ce qu’on soit rentré ! J’suis blasé putain ! Mais bon, ça va toi ? Ça te fait pas trop mal ta brûlure ? »

James avait mal partout. Décidément, il n’était pas fait pour les stages de survie ! Ou alors, c’était cette île qui était maudite, il ne pouvait pas en être autrement ! Comment, depuis son arrivée ici, pouvait-il être aussi maladroit ? En tout cas, ce n’était certainement pas un mal si la fin approchait… Qui sait ce qui aurait pu lui arriver de dramatique s’il était resté une semaine entière sur place ? L’Américain préférait ne pas y penser, pouffant doucement aux mots de Mun qui était venu à sa rescousse.

« Effectivement, elles ont même l’air assez mécontentes de nous voir sur leur territoire. »

James put donc se dégager de son tas de branches grâce à Mun, prenant juste quelques instants pour se remettre de tout ce qui venait, littéralement, de lui tomber sur le coin du visage, passant ensuite le dos de sa main sur sa lèvre meurtrie qui ne semblait pas encore vouloir s’arrêter de saigner. L’Américain, malgré la douleur qui l’assaillait de toutes parts, esquissa tout de même un doux sourire à Mun qui s’évertuait à l’aider à s’épousseter. Il était vraiment très gentil ! Il lui rappelait même un peu Jilian... Est-ce qu’ils pourraient donc devenir amis tous les deux ?

« Merci beaucoup pour votre aide. Je dois avouer que je ne suis pas dans ma meilleure forme, mais tout va bien, je vais pouvoir continuer à vous aider avec le radeau. »

Le sourire de James pour Mun se fit bien plus tendre alors qu’il refusait poliment son aide avec la feuille. Ils avaient une mission à terminer et le temps filait à toute vitesse ! Le trio se remit donc à la confection du radeau, jusqu’à ce que, finalement, ils y apportent la touche finale. Leur embarcation n’était pas la meilleure en termes de flottabilité, mais ils pourraient y grimper tous les onze sans problèmes ! Et alors que James allait proposer à ses camarades de retourner sur le campement, Mun lâcha une nouvelle phrase qui toucha le médecin scolaire en plein cœur. C’était trois fois rien, des mots qui se voulaient juste rassurants, mais l’attention était tellement adorable qu’elle parvint à étreindre le cœur de James. L’Américain fixa d’abord son collègue avec un air surpris, avant de lui offrir un nouveau sourire tendre.

« Merci beaucoup Kagami-san… Vos mots me touchent, vous êtes vraiment très gentil. »

Après avoir pris soin de lui, s’être inquiété pour lui et lui avoir dit des choses aussi gentilles, James avait presque l’impression d’être face à un ange. Un ange au moins aussi maladroit que lui, mais un ange quand même ! Ce Mun… C’était définitivement quelqu’un de bien !

« Je pense que nous pouvons retourner au campement puisque notre radeau est terminé. C’est dommage qu’on ne puisse pas le prendre en photo pour en garder un petit souvenir… »

James fit une petite moue et attendit que les deux autres soient prêts pour partir avec eux en direction du campement.




Le trio retrouva tous les autres survivants sur le campement, et James s’approcha pour aider à la préparation du repas. Il n’était pas le plus doué dans ce domaine, mais s’il pouvait se rendre utile, il n’allait certainement pas passer à côté ! Puis, après avoir dévoré son déjeuner frugal, l’Américain se fit accoster par Anders qui semblait avoir perdu quelque chose de très précieux. Un voleur ? Sur cette île ? L’étudiant n’avait pas voulu lui dire ce qu’on lui avait volé exactement, mais James resta perplexe devant cet interrogatoire. Il ne voyait pas bien pourquoi il aurait voulu fouiller dans ses affaires alors qu’il n’avait besoin de rien ! Quoi qu’il en soit, maintenant qu’il était à nouveau libre en attendant que le départ soit annoncé, l’Américain se rapprocha de Min-Ho pour savoir comment il allait, faisant également un signe à Véronique pour s’enquérir de son état.

Il lui fit le top en tapotant le pied d’Ariana dès que suffisamment de poisson était rassemblait à l’endroit où il lui avait conseillé d’envoyer le filet. Lui coucher sur le sol dur et froid de la pierre avec la tête dans l’eau, il ne sut dire si suffisamment de poisson s’était fait prendre alors, il plongea en se relevant à peine, habitué à passer de la terre ferme à l’eau en un instant tout en lâchant un.

- J’y vais, prépare le sac.

La profondeur de l’eau n’était pas bien grande, mais assez pour qu’il dut plonger un peu, 2 mètres environ. Le filet était là, au fond, les poids étalés comme il devait l’être. C’était un beau lancer pour un premier essai. La brûlure se faisait sentir, mais le jeune homme était un peu trop concentré sur sa tâche pour s’en rendre compte et referma le filet en tâchant de ne pas laisser échapper une prise. Il y avait 4 poissons à la base et l’un deux fut assez vif pour s’enfuir, mais pas les autres.

Rejoindre la terre ferme ne fut qu’une bagatelle et une fois à la surface, il posa tout de suite le filet encore replié sur les poisons pour éviter d’en perdre un pendant qu’Ariana s’affaira à les placer en sécurité. Il se hissa et en l’espace de quelques secondes, une main vint soulever son maillot très vite suivit d’une voix qui l’apostropha alors qu'il lachait un grognement sous la surprise. Le jeune homme se gratta le dos du crâne en rigolant avec gêne.

- Rien de grave, une méduse m’a fait un petit câlin, c’est tout. Je vais survivre, j’en suis plus à ma premiere brûlure par ces bêtes-là.

Rien à faire, la jeune femme ne semblait pas décidée à le laisser souffler et l’invita avec toute sa délicatesse naturelle possible à rejoindre le campement en sa compagnie. Il tenta de justifier son choix en insistant sur le fait qu’ils auraient perdu un temps précieux et que le jeune homme savait parfaitement qu’il n’était pas en danger. En vain…

Plus tard.

Le repas ne fut pas bien glorieux au final, malgré tous ses efforts pour faire en sorte que la pêche soit bonne, sans feu… Bah, peu importe, c’était toujours mieux que rien. Il avait dû passé par la tente des organisateurs qui lui avaient appliqué une pommade ainsi qu’un bandage autour de la brûlure. Seul une fine ligne rouge sur son bras droit était encore visible. Il s’installa ensuite de son côté en remarquant qu’Anders semblait plus nerveux que d’habitude… Aie.

Ariana le rejoint au bout d’un petit moment, alors qu’il frottait son bandage, ça le démangeait et il n’aimait clairement pas ça. Mais au moins, la douleur était loin derrière. Il sourit en rassurant la blonde.

- Mais oui, ce n’est pas pire que de poser la main sur un oursin. Ou de se prendre le pied dans les pierres. Tiens regarde, j’ai encore la cicatrice.

Il lui montra la vilaine marque au-dessus de sa cheville droite, à l’extérieur. Pas besoin, d’être médecin pour comprendre qu’un bout pointu de rocher l’avait bien entaillé. C’était pour dire qu’il en avait vu d’autres. Anders les rejoints alors, pendant toute la durée de sa réplique, Akio eut un regard allant de gauche à droit fixant un à un chaque membre du campement avant d’avoir une autre question à répondre.

- Ça démange, sérieux, je vais finir par l’enlever ce bandage… Normalement faut laisser respirer la peau. Tu ne penses pas que tu pourrais les avoir perdues ? Ce n’est pas bien grand et pas forcément dur à égarer.

C’était une hypothèse logique en soi. Le jeune homme se doutait que s’il tentait de toucher à son bandage, il allait avoir quatre pairs de main pour l’en empêcher et soupira. Puis saisit l’occasion pour dire d’un ton plus calme.

- Au fait Anders, pour Shimizu… Je ne veux pas que tu te fasses des idées hein. Je la connais à peine, on s’est croisé deux fois et ce qu’elle a dit il y a deux jours. Ce n’est vraiment pas ce que tu crois. Je t’expliquerais tout à Nara, d’accord. J'ai voulu te le dire plus tôt, mais pas moyen de te croiser... Je regrette qu'on aient pas fait équipe d'ailleurs.

Ce fut la mine gênée et rougissante que je finis la conception du radeau avec l’aide de l’équipe. Peu habitué à recevoir des compliments, je ne savais jamais quelle réaction avoir pour les accueillir. Je ne savais quel geste il fallait faire, quelle phrase il fallait dire si bien que je finis par répondre d’une voix faible un « ce n’est pas grand chose » sans aller plus loin. D’autant plus que je ne lui avais pas connu ce sourire, il me sembla quelque peu différent de celui qu’il avait donné jusqu’alors. Je ne voyais pas une grande différence notable mais je sentais bien qu’il avait une teneur différente. Il y avait parfois de drôles de choses qui pouvaient passer et je fus assez surpris que cet événement puisse permettre un lien plus sympathique avec un collègue. Sans cela je n’aurais pas pris le temps de moi-même à communiquer ou à partager. Non pas que je ne trouvais pas mon collègue intéressant mais j’avais un naturel réservé, timide et une tendance à la solitude qui me privait de la possibilité de m’ouvrir pleinement aux autres. Au contraire je prenais un soin jaloux à cacher ma personnalité au maximum. Malgré les mésaventures je pus donc passer un bon séjour qui avait fini sur une note positive.

La rencontre avec la jeune fille ne fut pas pour rien non plus dans l’affaire. Elle ne me fit pas le même effet de profonde gentillesse comme pour James mais je l’avais senti bienveillante également. J’ignorais si j’allais préserver un contact, en un sens je l’espérais. Ce fut ce vers quoi mes pensées se tournèrent alors que j’observais notre travail l’inscrivant pleinement dans ma mémoire. Il était vrai que c’était dommage de ne pas pouvoir prendre une photo. Je n’aurais pas détesté garder un souvenir de cette journée, d’autant plus que j’avais accompli l’exploit de réussir une tâche sans en faire une catastrophe. Ce qui était particulièrement rare. Néanmoins j’avais confiance en ma mémoire et je savais qu’elle suffisait à graver ces moments dans le marbre. Je restais assez perplexe des nombreuses blessures que le médecin scolaire avait reçu sans compter Ariana.

- Réussir malgré les embûches. Ce radeau est un beau témoignage de cette phrase. Il est dommage effectivement que l’on ne puisse pas le cristalliser en photo, dis-je retournant mon sourire.

Je revins vers le campement une fois que toute l’équipe fût prête à repartir. James était parti s’enquérir de d’autres personnes. Le séjour touchait à sa fin et il était temps pour chacun de nous de retrouver les habitudes quotidiennes. Ce n’était pas sans me ravir quelque part. J’allais de nouveau pouvoir retrouver mon cocon et mes habitudes, et tout cela avec la conviction que j’avais peut-être avancé d’une marche aussi ridicule pouvait-elle être. La joie d’avoir fait quelque chose de différent, ce que ce soit bien passé dans l’ensemble. Néanmoins dans mon inquiétude, je ne pus m’empêcher de penser de nouveau à Ariana en l’apercevant au loin parmi les autres candidats. Je fus surpris de la voir en compagnie du jeune Akio et une autre personne que je ne connaissais pas. Sans le savoir, j’avais peut-être pressenti quelque chose, même si je ne savais pas quoi lorsque j’avais énoncé le nom d’Akio comme cela. La conversation semblait bien animée entre eux. En m’approchant je n’aperçu que quelques brides de conversation auxquelles je ne portais pas une grande attention. Elle semblait ne pas se porter trop mal, cela me rassura. Je pus constater que ce séjour avait fait plus d’un blessé. J’ignorais encore par quel miracle j’étais passé entre les mailles du filet. Les voyant ici, je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire. Ils prenaient leurs maux à la légère, c’était un beau spectacle en un sens.

Ce fut donc satisfait et rassuré que je me mis comme à mon habitude dans ma bulle en attendant de pouvoir repartir. Je levai les yeux vers le ciel teinté de la couleur que lui donnait les molécules d’oxygène. Quelques oiseaux volaient au-dessus de mon champ de vision. Au sol, je pus me mettre à l’observation de quelques insectes que je croisais. Manifestement de leur côté il y avait quelques guerres de territoire alors qu’en parallèle la bande de jeunes adultes s’entraidaient au mieux. Je souris de nouveau en moi-même de ce drôle de constat.

Ariana avait regardé non sans une petite pointe de curiosité la cicatrice qu’Akio lui montrait. Eh bien, c’était un vrai casse-cou ! Mais il allait falloir qu’il se calme s’il ne voulait pas qu’une tempête blonde s’empresse de le lui imposer une bonne fois pour toute ! D’ailleurs, l’Islandaise ne se priva pas de donner une petite tape sur la main de l’étudiant quand il recommença à frotter son bandage, non sans claquer sa langue contre son palais pour le prévenir de faire attention.

« Arrête d’y toucher ! Sinon j’vais te donner une bonne raison de le faire ! Et puis, suffit de penser à autre chose, là aussi j’peux t’aider si tu veux… »

Ariana lui lança un sourire malicieux, mais ne préféra pas aller plus loin dans ses mots puisque son frère les avait rejoints, visiblement très abattu à cause du vol de ses précieux préservatifs. L’Islandaise, très bonne comédienne, haussa les épaules à sa question.

« Désolée Andy, j’suis pas venue ici dans le but de pécho contrairement à toi, donc j’ai rien emmené. J’pourrai toujours te dépanner quand on sera à la maison si tu veux, mais en attendant… Tu vas devoir t’abstenir mon pauvre petit-frère chéri ! »

Ariana se mit à rire et attrapa son frère par le cou pour l’amener contre elle et lui faire plein de papouilles à la manière d’une grand-mère trop gaga de son petit-fils. Elle le lâcha toutefois quand Haru les approcha, la saluant avec un grand sourire. Bon eh bien… Il était temps de s’esquiver et de laisser les trois amis régler leurs soucis ! Mais avant de partir, Ariana s’approcha d’Akio.

« Sérieux, arrête de gratter. Ça m’embêterait d’avoir à te pisser dessus pour calmer la douleur ! C’est bien comme ça qu’on fait quand on se fait piquer par une méduse, non ? »

Pouffant en fronçant le nez, la demoiselle s’éloigna pour retourner préparer son sac, passant rapidement saluer son coéquipier Mun, qui semblait complètement absorbé par la contemplation de la nature qui l’entourait. Elle se planta devant lui avec un grand sourire.

« Bonjour cher coéquipier ! Alors ? Votre dernière journée de stage s’est bien passée ? J’ai cru voir que vous aviez réussi à construire un radeau, c’est cool ! Enfin, en tout cas, avant qu’on doive partir, j’voulais juste m’excuser encore une fois pour… La petite prise de bec qu’on a eue. Et j’voulais aussi vous remercier, j’ai passé deux super jours en votre compagnie ! J’espère qu’on aura l’occasion de se revoir une fois rentrés à Nara ! Vous faites quoi d’ailleurs dans la vie ? »

Les minutes s’écoulaient irrémédiablement et le départ approchait. Ariana ne pouvait pas s’empêcher d’être un peu triste que le stage ne se soit pas prolongé quelques jours de plus, mais elle devait avouer qu’elle avait également hâte de retrouver son carnet à dessin, sa machine à coudre et ses précieuses consoles !

Qui avait osé lui faire ça ? Il avait pourtant été sympa avec tout le monde, alors pourquoi on aurait voulu attenter à sa vie en lui volant ses précieux préservatifs ? On venait de foutre sa journée en l’air là, de ruiner toutes ses chances d’avoir une aventure sensuelle avec l’une des survivantes sur cette île ! C’était un crime odieux et Anders se jura de trouver le coupable avant que ne soit sonnée l’heure du départ ! Il n’était pas fils de flic pour rien, il mettrait la main sur cet odieux personnage, il se le promettait !

Mais après avoir fait une première ronde d’interrogatoires qui ne fut pas du tout concluante, Anders rejoignit Akio et sa sœur qui discutaient ensemble. Aux mots de son ami, l’Islandais plissa les yeux.

« Les avoir perdues ? Moi ? Parce que tu crois que j’suis pas habitué à en prendre soin ? Non, c’est impossible que je les aie perdues, on me les a volées, c’est obligé ! Surtout qu’elles étaient encore dans mon sac hier, quand j’suis revenu de ma mission avec Véronique et Thomas ! Donc le vol a eu lieu entre hier soir et ce midi ! »

Anders ne savait plus trop bien ce qu’il ressentait… Il était tellement dégoûté qu’on ait décidé de le voler qu’il n’arrivait plus à savoir s’il était plus triste qu’en colère. C’était tombé sur ses préservatifs cette fois, mais qui sait quel pourrait être le prochain truc que ce type volerait ? Surtout que merde, qui pourrait en avoir besoin à part lui sur cette fichue île ?!

« Enfin… Comme quoi, c’était une belle erreur de faire ce stage… J’aurais su, j’serais resté à la maison… On aurait même mieux fait de rester tous les deux à la maison ! T’imagines c’qu’on a loupé ? On aurait pu se faire un week-end de folie rien que tous les deux ! J’me serais pas fait voler mes capotes et tu ne te serais pas fait piquer par une méduse ! Rhaaa, quelle erreur sérieux… Mais retire pas ton bandage et arrête de le gratter, sinon j’te fais une prise de catch dont tu te relèveras pas. »

Anders avait fixé Akio pendant qu’il lui parlait, finissant par l’attraper en riant pour simuler sa prise de catch. Telle sœur, tel frère ! Le pauvre brun n’était pas près de s’en tirer avec les deux blonds sur son dos !

Et comme si deux blonds ne suffisaient pas, une troisième rejoignit la bande alors qu’Ariana papouillait exagérément son frère à la manière d’une mamie trop gaga. Anders grogna et essaya mollement de la repousser, parce qu’il aimait quand même bien les papouilles, écoutant vaguement ce qu’Akio lui racontait. Il voulut lui répondre qu’ils auraient tout le temps d’en discuter lors du trajet de retour quand la voix d’Haru s’éleva derrière lui. Sursautant légèrement, parce qu’il ne s’était pas attendu à la voir débarquer, il s’écarta tout de suite un peu plus vivement de sa sœur. Parce que c’était quand même un peu la honte. L’Islandais tourna ensuite son regard vers la nouvelle arrivante, la surprise se mêlant à l’inquiétude : depuis combien de temps elle était là ? Qu’est-ce qu’elle avait entendu au juste ? Et… Merde. Tout. Elle avait tout entendu…

« Je… Nan, j’ai pas réussi à retrouver mes… Hein ? Attends… Me dépanner ? Genre… T’en as avec toi ? Sérieux ? Pourquoi ? »

C’était l’incompréhension totale : pourquoi Haru aurait-elle emmené des préservatifs pour ce stage de survie ? Est-ce que son objectif était le même que le sien ? Pourquoi ? Avec qui ? Quand ? Comment ? Hein ? Le cerveau d’Anders surchauffait alors qu’Haru continuait à parler, puis il tendit sa main pour la rattraper lorsqu’elle s’éloigna, mais en vain.

« Noooon ! Sérieux ? Pourquoi elle en a ? Pour pécho qui ? Ouais, j’avoue y’a des beaux gosses, mais merde ! Rhaaaa ! AH ! Ou alors c’est elle qui me les a volées ? T’en penses quoi Akio ? Sérieux, cette histoire va me rendre dingue ! »

Anders s’ébouriffa énergiquement les cheveux en grognant, avant de capituler. Tant pis, il abandonnait les recherches. Il ne voulait pas savoir le fin mot de l’histoire, parce qu’il avait comme l’impression que celui-ci ne lui plairait pas. Pas du tout même.

« Okay, j’abandonne… La prochaine fois, j’les planquerai dans mon calbut. Au moins, j’suis sûr que personne viendra m’les voler. Bon, allez, viens ! Faut qu’on en profite un peu rien que tous les deux avant qu’on doive partir vu qu’on a pas réussi à tomber dans la même équipe ! »

Anders retrouva son sourire et attrapa Akio par le cou pour qu’ils puissent se promener un peu et que le blond puisse profiter d’une dernière baignade. Il faisait comme s’il était passé à autre chose, mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser à Haru. Était-elle vraiment la coupable ? Et si ce n’était pas le cas, pourquoi avait-elle cru utile d’emporter des préservatifs dans son sac ? Tant de mystères qui resteraient très certainement non élucidés…

Finalement, ils avaient quand même réussi à faire un radeau! Bon, ce n’était pas le plus beau, mais au moins, objectif accompli, non? Véro se sentait un peu mieux, mais aurait décidément besoin d'une bonne douche et surtout d'un bon repas. Tiens, elle pourrait proposer à Ariana d'aller manger ensemble sur le chemin du retour. Elle trouva James plutôt gentil de s'inquiéter de sa santé, malgré que lui-même avait quand même pas mal souffert physiquement durant les épreuves.

— Ça va passer, j'ai fait l'erreur de boire l'eau de la source vendredi quand on est allé en chercher alors qu'elle n'avait pas été bouillie. Hier, ça allait, mais on dirait que ça reprend aujourd'hui.

Pas impossible non plus qu'avec l'alimentation particulière et les heures de sommeil peu nombreuses, le tout n'ait pas aidé à la cause de l'estomac. Revenant vers le groupe, elle fit un dernier détour pour les toilettes avant de revenir. Plusieurs discutaient et elle finit par avoir des bribes sur le fait qu'Anders s'était fait volé des condoms. Se retenant de rire, elle n'arrivait pas à croire qu'il avait vraiment apporté des capotes dans un stage de survie. Il n'y a pas à dire, il avait le sens des priorités. Véro aurait sans nul doute bien aimé les utiliser avec lui, mais elle se souvenait comment Haru l'avait regardé. Même maintenant, il y avait quelque chose de particulier entre eux. Pourtant, Anders lui avait dit que ce n'était qu'une amie. Soit c'était le cas, mais une amitié possessive tout de même, soit elle était vraiment accrochée après lui. S'approchant d'Ariana, Véro lui sourira.

— On a réussi à survivre!

Elle lui pointa du menton Anders.

— Il n’a même pas réalisé qu'il y a quand même plein de trucs à faire sans condom? D'ailleurs, c'est quoi le lien entre lui et la blonde? Elle m'a lancé un de ses regards quand j'ai été en équipe avec Anders, mais il m'a dit que c'était juste une amie, je n’ai pas trop su comment me placer dans ça...

Après, ça n'aurait peut-être pas été super si elle s'était retrouvée avec des douleurs abdominales pendant qu'ils s'embrassaient. Enfin, elle ne le saura peut-être jamais.

— Ça te dit d'aller se faire une bouffe au retour? Je sens que je vais avoir besoin de plus que des racines de manioc aujourd'hui...

Les organisateurs vous laissent tranquillement profiter de ce dernier repas et de la plage, avant de vous annoncer une dernière épreuve collective : vous devez vous élancer à l’eau avec le radeau que vos camarades ont construit avec les restes de la cabane. La flottaison n’est pas optimale et vous avez tous les fesses dans l’eau lorsque vous vous élancez, mais c’est finalement sur une bonne note que vous terminez cette aventure.

Les organisateurs vous laissent pagayer avec vos mains pendant quelques minutes, avant de finalement vous approcher avec leurs petits bateaux rapides pour vous y faire grimper. Le radeau est repoussé sur la plage pour être détruit et vous vous éloignez finalement de ce qui a été votre maison pendant 3 jours en fendant à nouveau les flots. Après un trajet de retour calme à cause de la fatigue se faisant grandement ressentir, vous débarquez tous à la gare routière de Nara pour reprendre votre petit train-train quotidien et citadin.