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Get out of my life ! (Libre!)

Akio Kuroi
Akio KuroiUniversité • 2ème année
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyMer 17 Mar - 17:07
«- Je ne veux pas de vous dans ma vie !!! »

Tout était allé trop vite, beaucoup trop vite…

Akio se réveilla seulement, on était dimanche. Le 28 mars… Plus qu’un mois. Son moral était d’ailleurs au plus bas parce qu’il savait que l’horloge tournait doucement jusqu’à son retour sur l’île. Il s’habilla en silence d’un jogging et d’un sweat, souriant quand on lui posait une question de la part d’un colocataire. « Est-ce que ça va ? » Un sourire « Pourquoi ça n’irait pas ?! J’ai juste dormi dans une position peu confortable, mais je vais bien ! ». Mentir était tellement plus facile. Seul Sora était au courant de la vérité.

Akio ne voulait rien dire, il n’en avait pas la force. Préparé à l’idée de quitter la vie de toutes les personnes qu’il avait rencontrés, du jour au lendemain… Sans dire au revoir. On toqua à la porte. Qu’est-ce qu’un type de l’administration faisait ici un dimanche ?

-Kuroi-San, est-il là ?

Le jeune homme l’observa dubitatif. Levant la main pour se faire remarquer, il le suivit dans le couloir ou l’homme lui expliqua pour le paiement de l’année prochaine. Tout était réglé ! Les yeux d’Akio s’écarquillèrent sous la surprise, la joie et le choc. Il ne comprenait rien à cette situation. L’homme lui annonça également que deux personnes l’attendaient au portail d’entrée. Ceux-là même qui avaient tout réglé. Akio songea que ça devait probablement être ses grands-parents … Forcement.

Le début de la chute.

Non, ce n’étaient pas eux. Deux inconnus, un homme et une femme. Le jeune homme n’avait pas remarqué la ressemblance entre eux et lui. Tout alla trop vite, son cerveau ne put suivre. En un instant, la conversation prit une tournure qu’il n’aimait pas… Pas du tout.

- Bonjour… Vous, vous vouliez me voir ?
- Akio ? C’est bien toi… Tu es tellement grand !
- Euh, oui, c’est moi… On me dit souvent que je suis assez grand pour un Japonais.

Un éclat de rire des deux inconnus… Pourquoi les entendre rire irrita le jeune homme, même lui n’aurait su le dire. Akio posa la question, celle qu’il regretta presque aussitôt. Le jeune homme n’était pas prêt, mentalement, psychologiquement, il n’avait jamais été prêt à faire face à cette situation totalement inédite. Il demanda qui ils étaient.

- Nous… Nous sommes tes parents, Akio.
- Ne m’appelez comme ça, s’il vous plaît… Je n’ai pas de parents… Je ne vous connais pas. Je ne vous permets pas…
- Calme toi mon grand, je sais que c’est soudain. On aurait dû être la beaucoup plus tôt.
- Sans rire ! Vous avez deviné ça comment ?! Hein ? Vous ne devriez même pas être ici. Laissez moi tranquille !
- Attends, laisse nous au moins t’expliquer.
- M’expliquer quoi ! Que vous m’avez abandonné ! Vous n’avez pas voulu de moi ! C’est bon, je suis déjà parfaitement au courant, merci !

La situation prenait une tournure horrible, il avait des souvenirs de son enfance, de la souffrance de voir les autres avec leurs parents. Sortir de l’école et les voir soit sur les épaules, soit mains dans les mains et quand il tournait son regard vers son grand-père… La tristesse l’avait envahi à chaque fois… malgré son air souriant... Il n'avait jamais rien dit.

- Akio… Je suis désolé, sincèrement. Penses-tu pouvoir au moins nous donner une chance ? Une seule ?
- Oui, laisse-nous au moins avoir une petite place dans ta vie, il n’est pas trop tard.

L’étudiant recula alors qu’il s’approchait et s’était penché en avant pour hurler sa réponse. Il n’en revenait pas, ce n’était pas lui. Le jeune homme ne parvenait pas à gérer tout ce flot d’émotions qui envahissait son esprit. Un bruit de claquement et une brûlure vive à la joue… Sa mère lui avait mis une claque… Probablement mérité. Il l’observa, lu la tristesse et l’horreur dans ses yeux. Akio posa la main sur sa joue surement déjà bien rouge et lâcha avec une voix vide de sentiments.

- Comme ça… Je pense que tout est dit…

Il se tourna et s’enfuit, bousculant quelqu’un en chemin sans le vouloir. Il s’excusa, les larmes aux yeux et s’enfuit de plus belle. Cherchant juste un endroit où il pourrait être seul. Quelques instants… Pas plus. On pouvait entendre sa mère qui lui demandait d’attendre, mais le père avait compris qu’il faudrait du temps et la retint.

Akio trouva un coin un peu plus reculé à l’arrière d’un bâtiment et se laissa glisser dos au mur. Perdu, il ramena ses jambes contre son torse et enfoui sa tête dans ses bras. Les larmes coulaient tout seul… Sa faute aussi, il avait trop tendance à tout retenir. Ses nerfs avaient lâché. Il ne remarqua même pas qu'on approchait de lui.
Saku Urasawa
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyJeu 18 Mar - 14:57
Comme chaque année, à la proche des vacances d'avril, c'est la grande nervosité. Tu sais qu'il va falloir rentrer. L'internat ferme pour ces vacances-là, alors tu n'as pas d'autres choix. Un mois complet sans échappatoire. Toujours ce goût doux amer. Bien sûr, rentrer, ça veut dire rentrer chez tes grands-parents, vivre à nouveau avec eux, faire sourire ta grand-mère en parlant russe, lui montrer tes progrès, aider ton grand-père au jardin. Si ta vie familiale pouvait s'arrêter à leur maison, tout irait pour le mieux. Mais depuis quelques jours, ton portable sonne. Messages et SMS s'enchaînent. Comme toujours, soudainement, tes parents retrouvent ton numéro. Leur envie de se faire pardonner suinte à travers chaque syllabe. Et toujours la même insistance "ce sera tellement bien qu'on se retrouve tous les quatre." Tes parents. Toi. Et Machi. Bien sûr, qu'un juge familial ait dit que vous n'étiez pas censées être dans la même pièce toutes les deux ne comptent plus vraiment depuis que vous êtes majeures. La pression familiale y a succédé.

D'autant que la pression familiale est elle-même soumise à la pression sociale. Alors forcément, ça la fout mal que tu sois autant absente de la vie familiale. Ça fait tâche. Alors les messages succèdent. "C'est loin tout ça maintenant." "Ta soeur a changé." "Tout le monde doit faire des efforts." etc etc. Tu ne comprends pas leur logique et ça te met en rage... Ça n'a aucun sens ! Tes parents étaient absents, pour ne pas dire démissionnaires. C'est bien pour ça que Machi a pu te maltraiter pendant des années au nez et à la barbe de tout le monde. Déjà à l'époque vous n'étiez une famille que pour la photo. Et maintenant ça vient te donner des grandes leçons sur le devoir familial ?? Hypocrites hypocrites hypocrites, tous des hypocrites !

Le pire, c'est que bien sûr, Machi joue parfaitement le jeu de la petite fille modèle. Brillante, parfaite sous tout rapport, réussit tout. Tu te demandes combien de temps encore avant qu'elle ramène le petit copain parfait pour annoncer le mariage parfait. Auquel tu seras sans doute forcée d'assister. Et tu es même sûre que cette sale peste poussera le vice jusqu'à te demander d'être sa demoiselle d'honneur. Alors que toi, t'as une allure de chat sauvage, crachant et griffant quiconque s'approcherait trop près. T'as choisi de partir pour survivre. Tu as embrassé la culture d'une grand-mère étrangère. Et même si tu es brillante dans ton domaine, traduire le russe, ça n'a jamais valoriser qui que ce soit... En plus de ça, ta soeur ne manque jamais une occasion de jouer les victimes, face à toi, la sauvage, qui refuse ses excuses, qui refuse de retenter.

Pourquoi tu voudrais renouer avec ta tortionnaire ? Tu lui souhaite d'être heureuse. Juste... loin. En plus, tu sais très bien que tu redeviens une pauvre chose angoissée face à elle. Machi fait ressortir la toi de cette époque,et aussi forte sois-tu aujourd'hui, la toi de l'époque ne peut pas lui faire face.

Mais voilà, les messages s'enchaînent, et tu sais que tu n'y couperas pas. Il y aura des visites. Des repas. Il faudra jouer à la famille en public. Tu es là, dans la cours, au téléphone. Tu parles peu. Ta mère fait toute la conversation. Déroulant l'agenda. Les obligations sociales. Les convenances. Tout ça. Tu mords tes doigts. Tu as oublié tes gants, on peut voir les traces de morsure qui s'accumulent depuis des jours. Tu écoutes distraitement, une boule dans le ventre.

Et puis ton oeil est attiré. Un étudiant et deux adultes se disputent au portail. Tu n'entends pas clairement la conversation. Mais la scène te frappe en plein coeur. Un écho, une similitude. Des mots qu'on hurle. Une gifle. Tu n'as pas le détail, mais tu sais. L'étudiant part en courant, te bouscule au passage, s'excuse, les larmes aux yeux, et repart en courant. Tu jettes un regard aux adultes au portail. Tu les détestes presque aussitôt. La voix de ta mère toujours plus distante au téléphone. Tous des hypocrites... tu raccroches sans réfléchir.

Et toujours sans même réfléchir, te même à courir à la poursuite du garçon. C'est con, tu le connais ni d'Éve ni d'Adam. Tu n'es même pas sûre de ce qui s'est passé. Juste que cette scène, tu la connais. Tu l'as déjà jouée. Et rejouée même. Tu le retrouves derrière un bâtiment. Assis par terre, la tête dans ses jambes, à pleurer. C'est con, qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce que tu vas lui dire ?

"Hey ?"

Tu ne sais pas. Mais comme avec Haru, tu as cette sensation tenace d'être face à quelqu'un qui partage la même solitude. Peut-être que tu te trompes. Peut-être pas. Tu restes debout face à lui, sans trop savoir quoi faire.

"C'est tous des hypocrites tu sais..."

Tu sais même pas s'il t'entend. T'as pas parlé spécialement fort. Déjà que de base t'es pas la meilleure pour consoler les gens, trop brute de décoffrage...mais alors que tu sais même pas qui il est, ni ce qui s'est passé précisément...

"Je peux partir si tu veux. Ou juste rester et rien dire le temps que ça aille mieux. Comme tu préfères."


Ton portable sonne, tu grognes. Évidemment... raccrocher au nez de ta mère ! Tu vas entendre parler du pays ! Tu sors le téléphone, rejettes l'appel, l'éteins, et le jette dans le fond du sac à dos.

"Désolée pour ça."

Voilà. Maintenant y avait plus que vous deux.
Akio Kuroi
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyVen 19 Mar - 13:39
Le jeune homme ne bougea pas, c’était une sensation étrange qui le préoccupa. D’habitude, il essayait de ne pas se montrer négatif, mais pas cette fois. Ça avait explosé en lui, comme si quelque chose qu’il avait accumulé depuis toutes ses années avait fini par remonter d’un coup. Akio était à deux doigts de faire une crise d’angoisse tellement il se prenait la tête à comprendre le pourquoi du comment.

Même ses pensées n’étaient pas plus joyeuses, il se demandait ce qu’avait bien pu croire ses parents. Bon ok, visiblement, ils avaient payé son année scolaire à venir, ce qui lui offrait un bon répit. Mais ça ne changerait rien au fait qu’il n’avait aucune place dans sa vie… Cette femme qui l’avait regardé avec un regard plein de tendresse au début… Akio aurait voulu ce regard beaucoup plus tôt…

Il aurait voulu grandir avec ses parents, qu’on joue avec lui, qu’on le console, qu’on le gronde, qu’on le berce, qu’on dissipe ses cauchemars et ses peurs avec des petites histoires bidons. Sauf qu’il avait 19 ans… Ce n’était plus un enfant et c’était tout simplement trop tard. Ses « Parents » avaient manqué les moments où il aurait eu le plus besoin d’eux. C’était pour ça qu’il avait explosé… Parce qu’il avait attendu un retour toute sa vie et que ce retour était bien trop tard. Une forme de frustration...

Quelqu’un était là ? Le jeune homme leva le visage, les yeux vers quelqu’un qu’il ne connaissait pas du tout… Ah si, ils avaient eu un bref contact un peu plus tôt. Akio s’était bien excusé non ! Alors pourquoi elle était là ? Le jeune homme aurait juré avoir entendu le mot hypocrite un peu plus tôt… Lui ? Non, elle n’avait pas l’air d’avoir parlé de lui sur l’instant. De toute façon, l’étudiant ne releva pas, car elle semblait surtout vouloir lui venir en aide, d’une certaine manière en lui demandant si elle devait partir ou rester. Akio ne voyait aucune raison de lui demander de partir, il pouvait invoquer le besoin d’être seul… Mais elle avait le droit de faire ce qu’elle voulait.

- Non, tu peux rester… Fait comme tu veux.

Elle s’excusa… Akio ne comprenait pas pourquoi les gens avaient besoin de s’excuser même quand il n’avait rien à voir avec la situation, elle n’avait pas choisi d’avoir un appel non. Pourtant, il sourit faiblement. Ce n’était pas grand-chose, le simple fait que quelqu’un soit là, alléger un peu cette situation. Lui offrait, une source de distraction qui lui permettait d’échapper un peu à la situation. Il releva un peu plus sa tête pour avoir le dos du crâne contre le mur derrière et renifla en observant le ciel.

- T’excuse pas. Ça arrive de recevoir des appels… Même à moi !

Le jeune homme ne pouvait pas louper l’occasion pour faire de l’humour, il tourna ses yeux bleu azur vers la jeune femme et l’observa. Des cheveux sombres, assez long, enfin, c’est tout ce qu’il put voir avec le regard embué de larme. Il demanda avant que son nez ne refasse des siennes.

- Dis-moi, est-ce que tu aurais un mouchoir par hasard ? Je t’en serais vraiment reconnaissant.
Saku Urasawa
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyVen 26 Mar - 16:22
Tu ne sais pas trop pourquoi tu l’avais suivi. Toi-même, tu étais agacée par tout ce qui te traînait dans la tête et que tu devais gérer tant bien que mal. Ce qui t’attendait. En plus quelle idée, raccrocher au nez de ta mère ! Tu l’entendais déjà s’écrire « c’est pas comme ça qu’on t’a élevée ! ». La question étant de savoir si cette fois tu t’autoriserais à répondre qu’ils t’avaient pas élevée du tout, ou si peu. Alors forcément, la scène dont tu avais été témoin, elle t’avait étrangement remué les tripes. Sauf que maintenant tu étais là face à lui, et tu ne savais pas trop ce que tu étais censé dire ou faire. Malgré tout, les choses avaient été différentes pour toi, alors tu ne pouvais même pas te demander ce que tu aurais aimé qu’on fasse pour toi. Du coup… autant commencer par lui demander. Bon avec une réponse comme ça, t’étais pas beaucoup plus avancée par contre.

« C’est pas une question que j’ai envie… plus… que peut-être il faut que quelqu’un soit là pour toi. »

Voilà. C’était plutôt ça. Tu te rappelles encore aujourd’hui parfaitement la morsure de la solitude qui t’a accompagné toute l’enfance. Peut-être que c’est ça, peut-être que c’est la seule chose que tu puisses vraiment faire pour lui : qu’il ne soit pas tout seul avec… « ça ». Quoi que soit ce « ça » en question. Enfin c’était sans compter sans ta mère au téléphone. Aller hop ! Portable coupé ! De toute façon elle t’en veut déjà, alors un peu plus ou un peu moins. Le garçon tente une blague. Tu lèves un sourcil, intriguée. Pas parce que la blague est un peu naze, mais plus parce que même toi tu peux voir que c’est pas vraiment l’émotion qui domine là maintenant tout de suite. Le temps que tu saches quoi lui répondre, il rembraye, te demande un mouchoir.

« Ça j’ai. »


Tu t’agenouilles, poses ton sac à dos et fouille dans le bazar qu’il contient. Tu sors pèle-mèle quelques livres et le dictionnaire russo-japonais, les seuls objets bien traités du sac, fais tomber quelques pelures de crayon toujours là depuis ta rencontre avec Catherine, avant de finalement retrouver un paquet de mouchoir en papier dans le fond. Tu lui tends.

« Tu sais, t’es pas obligé de faire des blagues si t’as pas envie. Je veux dire… y a un moment pour tout… et ptet là c’est juste le moment de pleurer, en vrai. Tu crois pas ? Je vais pas t’en vouloir parce que t’es pas sous ton meilleur jour. On se connaît pas, et je suis pas très douée en gens, mais même moi je sais que quelqu’un qui s’engueule avec des gens avant de partir en courant les larmes aux yeux va pas bien. C’est pas obligé d’être toujours à sourire… C’est comme ça qu’on pète les plombs. »

Après, tu es mal placée pour juger. Puis tu ne le connais pas. Alors tu peux pas dire si c’est le genre à tout le temps faire semblant d’être heureux. Tout ce que tu sais c’est qu’à ce moment là, ce n’est pas le cas. Et tu ne vois pas pourquoi il devrait se forcer pour toi. Alors que potentiellement dans un instant tu disparaitras de sa vie pour de bon. Tu t’assoies en tailleurs face à lui, pars à nouveau fouiller dans ton sac et retrouve une tablette de chocolat entamée, bien à l’abri dans un sachet hermétique.

« J’ai ça, si jamais t’en veux. Des fois ça fait du bien dans ce genre de moment. »

Tu ouvres le sachet, t'en casses un morceau et lui tends le reste.

"Tu veux en parler ?"
Akio Kuroi
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyLun 12 Avr - 23:17
Le jeune homme eut l’espace d’un petit moment l’impression de se faire gronder gentiment. Peut-être à cause de son moment de colère, sa perception de réaction des autres pouvait être altérée légèrement. L’étudiant avait parfaitement compris qu’elle disait principalement ça pour lui. Il tenta de sourire un peu faiblement en écoutant les propos, mais ne pouvait se résigner à craquer. Ce n’est pas vraiment qu’il était à bout, d’ailleurs, il n’allait pas exploser de rage non plus.

En réalité…

- Je ne suis pas en rogne, ou triste… Je suis simplement dégoûté. Je ne pensais même pas qu’on pouvait se mettre en colère par pur dégoût. C’est vrai que si tu n’étais pas arrivé, j’aurais sûrement craqué... Mais reste s’il te plaît.

Cette fois-ci, c’était plus clair, peu importe la personne, peu importe qu’ils connaissent ou non. Akio avait juste besoin de quelque près de lui. Il releva un peu la tête lorsqu’elle s’assit en face de lui et lui tendit du chocolat. Constatant au passage qu’elle semblait au moins aussi ordonnée que lui avec ses affaires. Cependant, il fut surpris de voir qu’elle lui tendait du chocolat ensuite. Argh… Son point faible… Comment elle était au courant ? Elle lui demanda ensuite s’il voulait en parler. Le jeune homme haussa les épaules et accepta le chocolat en la remerciant avec politesse. Mangeant par moment entre deux répliques.

- Il n’y a pas grand-chose à dire… Ce sont mes parents, visiblement. Je n’en sais rien en fait, vu que c’est la première fois que je les vois.

Il soupira et ses larmes affluèrent dans ses yeux humidifiant bien le tout. Comment pouvait-on ressentir autant de choses pour des gens qu’on n’avait jamais vus. Akio ne comprenait pas pourquoi il n’était pas plus neutre que ça. Toutes ses pensées étaient orientées vers le fait qu’il aurait voulu les voir plus tôt… Quand il avait vraiment besoin d’eux. Akio soupira.

- Je ne pensais pas qu’ils auraient pu me manquer à ce point. Comment des personnes qu’on n’a pas connues peuvent-ils autant creuser un tel vide ? Je… J’en avais pas conscience jusqu’à tout à l’heure. Je n’ai pas réussi à gérer tout ça et je pense qu’il va me falloir du temps.

Il y avait un dilemme qui se creusait aussi dans son esprit. Avait-il eu raison de réagir comme ça ? Pourquoi avoir ainsi détruit une chance de connaître ses parents ? Akio ne savait même pas si ce n’était pas lui le méchant de l’histoire… Il se sentait comme un gamin qui ne savait même plus ce qu’il voulait. C’était perturbant. Le simple fait qu’il ne savait même pas comment l’expliquer, démontrait qu’il était juste complètement perdu a l’heure qu’il était.

- Pardonne-moi, je ne tiens pas à t’embêter avec tout ça. Je suis juste complétement idiot, c’est tout. Je ne sais plus du tout ce que je veux au final.
Saku Urasawa
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyVen 16 Avr - 16:39
Ça te paraît presque irréel, quelqu'un de si peu familier avec la colère, là où toi tu as parfois l'impression que c'est la seule émotion que tu as qui fonctionne correctement. Peut-être même un peu trop. Elle finit par manger les autres émotions... Tu pourrais presque lui faire un cours sur toutes les formes de la colère... ouai... la colère de dégoût, c'est un vrai truc... ça tu comprends... et puis la demande se fait plus clair. Tu restes donc, t'asseyant face à lui et sortant du chocolat à partager comme un gage de paix.

Tu comprenais mieux pourquoi cette impression de déjà vu face à cette scène... Après, tu es plus surprise par cette histoire de première fois. Comment c'est possible ??

"Mais ils étaient rendus où ???"

C'était sorti tout seul. Pourtant tu le sais qu'il faut laisser les gens parler. Mais là t'avais pas pu te retenir. Tu comprends mieux le dégoût. Décidément les parents... Pas un pour sauver l'autre ! T'avais du mal à imaginer ce que ça pouvait faire de rencontrer ses parents pour la première fois à cet âge-là. Par contre, l'absence, ça tu comprenais. Pour la suite, tu te retiens de commenter. T'as fait l'erreur une fois, autant éviter de la faire deux fois. Entre deux phrases, tu repenses au portable dans ton sac, à l'appel de ta mère qui maintenant va rebondir sur le répondeur en boucle. Tu mordilles tes doigts. Ne rien dire. Le laisser finir à son rythme. C'était bien plus facile avec Haru, là tu te sens en colère par procuration, c'est terriblement frustrant de rester là silencieusement à écouter ! Et puis finalement, quand il a fini, tu en reviens à ton point originel, celui que tu avais marmonné avant qu'il se rende vraiment compte que tu étais là.

"C'est tous des hypocrites tu sais..."


Ça, t'en savais un rayon.

"Tu sais pas que ça manque mais ça manque parce que tout le monde a ça. Des parents. Tu vois ça partout et chez tout le monde. À la télé ça joue la famille modèle, blabla. Tu t'habitues à faire sans, tu survis, tu passes à autre chose et tu reconstruis ta bulle."

Tu grignotes rageusement un bout de chocolat avant de reprendre.

"Et puis le temps passe. T'as fait ton chemin sans eux. Et puis paf, un jour, d'un coup, eux aussi ils veulent jouer à la famille modèle. Ça veut reprendre une place comme si de rien n'était et t'es censé dire merci. Et ça fait ressortir tous les trucs que t'avais enterré pour avancer. Et faut tout gérer d'un coup, et en face, comme ils sont persuadés d'être du côté des gentils, bah ils voient pas pourquoi tu réagis pas bien, et d'un coup c'est de ta faute. À la fin t'es juste une bouteille de soda trop secouée alors que tu savais même pas que tu faisais des bulles."

Sans doute que son histoire est différente de la tienne. Clairement. Toi t'as eu tes parents. C'est juste qu'ils étaient complètement aveugles à ce qui se passait sous leur nez. D'autant plus aveugle qu'ils ne voulait de toute façon pas voir. Aujourd'hui encore, ils ne veulent pas voir. Mais dans les grandes lignes, ça doit être ça non ? Dans le déroulé et le bordel émotionnel... la différence, c'est que toi, cette scène, tu l'as vécu y a des années. L'explosion d'émotions dans tous les sens aussi. Lui c'est nouveau... Pour une fois que t'as une avance émotionnelle sur quelqu'un !

"Ça te rappelle quelque chose ?"


Parce que ça se trouve, ça lui parle pas du tout et c'est pas du tout ça pour lui. Tout ce que tu sais, c'est que c'est pas la peine de se demander ce qu'il veut tant qu'il a pas fait le tri dans tout ça...
Akio Kuroi
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyMar 20 Avr - 14:58
C’était bien le problème, il n’en savait absolument rien. Il ne savait même pas qu’il avait des parents jusqu’à aujourd’hui tellement on ne lui en avait pratiquement pas parlé. Les rares informations qu’il avait eu de la part de ses grands-parents, c’était qu’il avait dû faire un sacrifice et qu’il l’avait fait pour son bien. Son bien ? En quoi le fait de ne pas avoir de parents était un bien ? Akio aurait bien voulu savoir.

Bon sa vie n’avait pas été malheureuse pour autant, il avait même eu beaucoup de chance, car sur l’île où il avait grandi, le jeune homme avait pu s’épanouir correctement. Au moins, il avait la confirmation que ce n’était pas si normal au vu de la réaction de la jeune femme. Elle commença d’ailleurs à parler, ce qui permit à Akio de ne plus penser à la situation.

Sur le premier point, elle avait entièrement raison. Il avait vu des familles partout autour de lui, sans jamais pouvoir savoir le plaisir que c’était d’avoir des parents. En réalité, elle avait raison à peu près sur tout. Akio avait exactement ce ressentit d’ailleurs, il lui fit savoir assez rapidement d’ailleurs en avouant sur un ton un peine plus joyeux, plus la surprise que de la joie en réalité.

- J’adore ton allusion à la bouteille de soda, c’est bien trouvé.

Il rigola difficilement. Akio ne pouvait pas rester négatif, ça ne faisait pas partit de lui. C’était un jeune homme qui avait grandi en souriant pleinement. On lui avait appris à toujours prendre le bon côté des choses. Voir le verre à moitié plein et etc. Donc, forcément, il chercherait systématiquement les choses joyeuses et la bonne humeur avant la tristesse et la peine. L’étudiant en médecine lui tendit la dernière barre de chocolat qui lui restait en tentant de sourire.

- Pas grand-chose pour être honnête. Enfin, si, ça me rappelle que je ne me suis même pas présenté. Je m’appelle Akio Kuroi. Je te remercie sincèrement, t’aurais pu passer ton chemin, mais tu ne l'as pas fait.

Le jeune homme ne voulait quand même pas manquer de politesse envers elle, déjà qu’elle était bien gentille d’être venue le soutenir sans même le connaître. Cependant, la problématique de ses parents en avait réglé une autre. Il n’avait plus à s’inquiéter pour sa seconde année. Akio ne savait plus trop quoi faire sur le coup. Ce n’est pas comme s’ils avaient tenté de revenir sans rien faire. Le jeune homme récupéra la feuille que lui avait donnée l’homme tout à l’heure, qui confirmé que tout était payé.

- Cependant, je ne devais pas faire une seconde année ici, car mes grands-parents n’avaient pas les moyens. Visiblement, ils ont réglé ce problème… Je vais pouvoir continuer les cours grâce à eux. Je ne sais même pas ce que je dois faire. Je veux rester ici et continué mes études... mais ca impliquera que je leur devrais quelque chose.
Saku Urasawa
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyDim 25 Avr - 12:33
Ça pour être bien trouvé... t'avais eu des années pour y penser et le formuler. C'est sûr que si lui il découvrait tout juste ses parents, toi t'avais eu le temps de les subir, que ça soit dans leur absence ou dans leur présence. Alors mettre des mots sur tout ça, c'était forcément plus facile pour toi. D'autant que c'était ton métier accessoirement... enfin pas encore tout à fait, mais t'y travaillais !

En attendant, tu voyais bien qu'il galérait. Mais tu pouvais pas faire grand chose de plus. Tu savais que c'était à lui de trouver ses réponses, et à son rythme. À part rester là avec lui le temps que le choc passe, tu pouvais contrairement pas faire le reste. T'aurais détesté qu'on t'impose des solutions magiques. D'ailleurs t'avais détesté ça, pour les rares fois où certains avaient voulu s'y risquer. Encore aujourd'hui, c'était une de tes sources de conflit principales quand d'autres voulaient te proposer des solutions magiques ou se targuaient de prétendre savoir comment réagir. Alors t'allais clairement pas lui imposer ça non plus... tu voulais bien prendre du temps pour parler et discuter, mais le reste, hors de question.

Tu lèves un sourcil surpris à sa présentation. Ça te paraissait pas l'urgence, mais bon si ça lui fait plaisir.

"Urasawa Saku. Pas de quoi. Disons que j'avais un étrange sentiment de déjà vu... J'ai préféré vérifier."


Conclues-tu avec un haussement d'épaule, le regard fuyant. Honnêtement t'aurais préféré avoir tort. Mais bon, c'est pas trop le genre de trucs qu'on choisit non ? Faut faire avec... Mais au moins, pour une fois t'as pu aider quelqu'un... d'habitude, comme ta tendance à être beaucoup trop cash fait que les gens te croient juste froide, là où tu essayais en fait de témoigner de l'inquiétude, de la considération. De voir que pour une fois, tu ne t'aies pas complètement raté, surtout sur quelque chose d'aussi important, c'est rassurant. En même temps, c'est ptet parce que justement, pour une fois, tu sais exactement ce que c'est.

"Tu leur dois que dalle."


Ta voix a repris sa contenance habituelle. Là dessus, t'es sûre de toi. Aucun doute possible, pas de débat.

"Techniquement ils auraient dû être là pour toi depuis le début. Et ils l'ont pas fait. Des parents c'est sensé s'occuper de leurs gosses. C'est fait pour ça. C'est eux qui te doivent quelque chose. S'ils se ramènent maintenant dans ta vie, payer tes études, c'est le minimum."


Si tu pouvais comprendre l'hésitation, parce qu'elle t'avait traversée aussi, tu étais assez formelle sur la position à avoir. Tu n'avais aucun soucis à ce que tes parents payent tout... depuis le début de tes études, tu mettais des sous de côté sur ta pension, choisissant de vivre à l'internat plutôt qu'en ville par exemple, au cas où tu doives couper les ponts pour de bon... un regard vers ton sac et ton portable éteint, potentiellement, ça pourrait arriver plus vite que ce que tu penses. Tu soupires, relèves la tête vers lui.

"Et puis c'est quoi l'autre solution ? Tu aurais un autre moyen de financer tes études ? Genre en prenant un boulot à côté ? Parce que si c'est juste pour arrêter tes études au final, c'est complètement con. Ce que t'aurais fait cette année sera perdu. Tout ça à cause d'eux encore. Alors je sais pas, ptet c'est mieux, je peux pas dire à ta place. Mais finalement abandonner à cause d'eux, c'est ptet pire que continuer avec leur financement hypocrite, tu crois pas ? Clairement, ils veulent acheter ton pardon. Mais si toi au moins ça te permet d'aller au bout de ton projet, autant en profiter non ? T'as pas à décider si tu les pardonnes d'office."

Toi en tout cas, tu l'avais pas fait.
Akio Kuroi
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Get out of my life ! (Libre!) EmptySam 8 Mai - 14:04
Oui, elle avait entièrement raison. D’une certaine façon, Saku avait clairement identifié quelque chose qui était invisible pour Akio. Ce dernier l’avait observé parler jusqu’à ce qu’elle ait fini. Son regard glissant ensuite de gauche à droite comme s’il faisait le tri des informations qu’il avait emmagasiné. Les parents se devaient de prendre soin de leurs enfants, mais ils ne l’avaient pas fait, ceux d’Akio. Donc, normal qu’ils se rattrapent ? L'étudiant n’avait pas vraiment vu les choses sous ses angles.

Puis, point de vue solution, il était loin d’avoir un stock plein. Non, c’était même limité à deux extrêmes. Soit il acceptait cette main tendue, soit il ruinait ses grands-parents en insistant tout en travaillant a coté. La dernière étant d’abandonner, mais là, c’était plus le problème qu’une solution. Akio poussa un profond soupir puis dit.

- Tu as raison.

Oui, ça se limitait à trois petits mots. Bien évidemment, il n’allait pas s’arrêter à ça comme réponse. Akio cherchait simplement comment formuler la suite. Il observa Saku dans les yeux et lui offrit un léger sourire. Elle aussi, c’était une main tendue inespéré et une rencontre tout simplement surprenante.

- J’imagine qu’effectivement, je peux profiter de cette situation. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais signé un contrat avec eux. Ils ont fait ce qu’ils voulaient sans même me consulter avant. Alors, s’ils veulent me payer mes cours, qu’ils fassent. Je… Je vais simplement continuer à faire ce que je faisais avant. Vivre ma vie et atteindre les objectifs que je me suis fixés. Qu’ils soient présents ou non, ça ne changera rien à la finalité des choses.

C’était reformulé à sa sauce, mais l’idée était là. Ne pas se prendre la tête et continué d’avancer comme un idiot. Ceux qui se prennent la tête, n’avancent pas. Kikio se redressa doucement contre le mur pour être mieux installé et passa sa main en dessous de son nez… Charmant certes, mais il n’avait pas vraiment eu le choix. Bon sang, que c’était horrible d’être dans un état pareil. Mais il allait déjà un peu mieux.

- De toute façon, je ne peux pas faire grand-chose d’autre. La seule chose qui m’appartient vraiment, c’est le pardon que je pourrais éventuellement leur accordé… Mais il va clairement falloir plus qu’un coup de main pour ça. Je verrais dans le temps. Merci Sak… Excuse-moi ! Urasawa je voulais dire.

L'habitude d’appeler les gens par leurs prénoms étaient encore ancré en lui. Il s’était repris juste à temps. Puis, un détail dans ce qu’elle avait dit lui revint en mémoire. Akio se risqua.

- Mais… comment ça « un sentiment de déjà-vu » ?
Saku Urasawa
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyMer 12 Mai - 15:37
Akio avait l'air de commencer à se calmer. Le plus gros de la tempête semblait être passée. Oh il y aurait sans doute encore des secousses à l'avenir. Tu le savais bien. On prenait ce genre de décision, parce qu'à un moment il faut bien décider pour avancer. Mais ça ne règle pas tout... mais ça, tu te dis qu'il le sait très bien, qu'il a déjà compris ça.Alors ça ne sert à rien de le lui dire. Le reste lui appartient finalement...

"T'as tout compris !"


T'es quand même bien contente de le voir reprendre du poil de la bête. Les parents sont des gens beaucoup trop hypocrites pour qu'on se pourrisse la vie en leur nom ! Alors il a bien raison le Akio, de juste vouloir faire ce qu'il faut pour atteindre ses objectifs. Si ses parents veulent payer, qu'ils payent, et qu'il en profite pour aller au bout. L'inverse serait trop bête !

Tu fouilles ton sac, ressors le paquet de mouchoirs, lui tends à nouveau, sans commentaire. Tout ça ne va pas partir d'un claquement de doigts, mais bon... C'est pas spécialement que t'aimes voir les gens pleurer, mais tu préfères cette version de lui. C'est plus honnête que le sourire de tout à l'heure... Au moins maintenant, s'il se remet à sourire, ça sera un vrai sourire. Tu ne sais pas trop comment réagir quand il manque de t'appeler par ton prénom. C'est à la fois bizarre et en même temps une suite logique. C'est pas comme si vous veniez de discuter de la pluie et du beau temps. Finalement, mieux vaut ne pas réagir. Tout ça, tu as l'impression que ça pourrait t'amener en eaux troubles... Tu hoches simplement la tête pour confirmer.

"C'est ça... puis t'es pas obligé de décider tout de suite de toute façon. S'ils ont attendu toutes ces années pour se pointer, ils peuvent bien en attendre quelques autres pour savoir si oui ou non tu veux bien d'eux dans ta vie après tout. C'est pas à eux de décider pour toi sur ce coup-là. Les laisse pas te faire croire le contraire !"


Tu conclues, assez revendicative pour le coup. Si ses parents sont comme les tiens, tu sais qu'ils reviendront à la charge, et tu sais aussi que face à Akio, ils tenteront de se poser en victime... Un coup d'oeil vers le téléphone dans ton sac. Non, ça ne s'arrête jamais, et chaque interaction demander une détermination sans faille pour tenir ta ligne et avancer selon tes règles... Tu lui souhaites que les siens soient moins pénibles.

Sa question te fait froncer les sourcils. Tu n'es pas sûre d'avoir envie de lui raconter. Ce n'est pas comme avec Haru où tu ne sais pas trop pourquoi, tu lui avais dit si vite. Pourtant là aussi, ce serait plus juste comme ça. D'autant que ce que vous avez vécu se ressemble sans doute bien plus. Pourtant, fondamentalement, ce n'est pas la même chose. Il y avait chez Haru la même solitude que chez toi. Alors que pour Akio, tu sens bien que si tu l'as rencontré alors qu'il était au plus mal, ce n'est pas dans sa nature, tu vois bien que c'est quelqu'un de bien plus lumineux que toi. Si bien qu'au final, tout ce que vous avez en commun, c'est ça. Alors même que tu cherches à le fuir. Tu grimaces, mords tes lèvres. Finalement, tu déclares avec une voix aussi affirmée que possible.

"Disons qu'il y a des choses qu'ils ont préféré ne pas voir parce que ça les arrangeait. Quand tout a explosé, ils ont trouvé plus facile de dire que c'était de ma faute que d'assumer leurs responsabilités. Alors je suis partie. Et depuis c'est ma faute. Éternellement ma faute."


Tu hausses les épaules, faussement indifférente. D'une indifférence dans laquelle on se drape comme une armure parce que ce qu'il y a à gérer est ingérable.

"C'était ma mère au téléphone, comme à chaque vacance, j'ai le droit aux négociations pour que je vienne. J'y couperai pas."

Tu laisses un silence. Vraiment pas envie de rentrer dans les détails pour le moment. Ta soeur, la décision du juge, tes grands-parents...

"Enfin voilà. C'est pour ça. Des engueulades comme t'as eu au portail, c'est régulier..."


Même si de ton côté, ce sont moins des cris que de la culpabilisation et de la manipulation.
Akio Kuroi
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Get out of my life ! (Libre!) EmptySam 15 Mai - 0:43
Saku confirma les dires du jeune homme tout en affirmant que la décision lui revenait. Il était le seul à avoir le droit de décider si oui ou non, il voulait d’eux dans sa vie. Ce choix semblait tellement compliqué à l’heure actuelle. Il voulait en un sens parce qu’il l’avait toujours voulu, sauf que maintenant, c’était beaucoup trop tard et au final, il n’en voulait plus. Cependant, elle affirma également que la décision n’était pas une urgence, d’une certaine façon, il avait tout son temps lui aussi pour faire des choix.

Ça le rassura d’autant plus, et même si à l’heure actuelle, c’était un peu compliqué. Le jeune homme se doutait bien qu’avec le temps, les solutions se poseraient à lui tout seul. Bon au moins, une chose était sûr et il le dit d’une voix plus calme.

- En tout cas, je ne retourne pas chez moi avant l’été du coup si ma seconde année est payée. Bon mon île me manque un peu, mais mes cours sont plus importants.

Oui, c’était bien la seule chose qui aurait pu le rendre triste. Ne pas retourner voir ses proches. Cependant, il avait trop travaillé pour abandonner maintenant. Alors, le jeune homme se dit qu’il aurait bien le reste de sa vie pour profiter de son chez lui bien isolé. En attendant, ce n’était que quelques années à tenir. Certains avaient des sorts bien pire. D’ailleurs, Saku expliqua un peu plus sa condition familiale actuelle.

Donc, elle était visiblement en conflit « permanent » avec ses parents. Akio l’observa attentivement, en réalisant qu’avoir des parents ne semblait pas être une si bonne chose visiblement. Saku semblait plus en avoir souffert qu’autre chose en tout cas. Des parents pouvaient-ils à ce point faire culpabiliser leurs enfants ? C’était possible ? Il est vrai que dans son village, la plupart des parents étaient ce qu’on pourrait appeler des bons parents. Donc, le jeune homme n’avait jamais vraiment eu d’autre exemple sous les yeux.

- Je vois, je suis vraiment désolé pour toi, sincèrement.

Est-ce que ça changerait grand-chose à la vie de Saku ? Non pas du tout, ce n’était probablement pas à lui de s’excuser pour ce qu’elle avait vécu visiblement. Sa remarque lui semblait d’office idiote sur le moment. Il ne la connaissait pas et pourtant, il avait un peu mal pour elle. Lui encore, ne s'en sortait pas si mal pour le coup.

Il avoua d’un ton calme.

- Je ne sais pas trop comment ça se passe dans ce genre de cas. Ou comment on peut se sentir. Mais…

Ce n’était pas à lui de faire quelque chose. Pourtant, sa bienveillance naturelle et le fait qu’elle n’avait pas hésité quelques instants plus tôt à venir à lui, le poussé à lui rendre la pareille. Peut-être pas dans un futur proche cela dit.

- … Si jamais tu as besoin de soutien, je me doute que je ne sois pas le mieux placé, mais je ne te tournerais pas le dos en tout cas et je t’aiderais au mieux.

Il lui sourit doucement en penchant la tête et son téléphone sonna, le sien cette fois. Un camarade de classe… Ah oui, il l’avait complétement oublié. Akio s’était proposé pour l’aider avec le devoir que le prof avait donné. Akio n’avait pas eu le temps de répondre et envoya un rapide message avant de se tourner vers Saku en se redressant.

- Eh bien, j’ai complétement oublié que j’étais attendu. Je te remercie encore une fois, vraiment ! Tu es quelqu’un de sympa et j’espère qu’on aura l’occasion de se recroiser. De toute façon, je t’en dois une que tu le veuilles ou non !

Il rigola bien que le cœur n’y était pas. Puis s’inclina poliment pour la saluer avant de prendre la direction du dortoir.
Saku Urasawa
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Get out of my life ! (Libre!) EmptyLun 17 Mai - 19:48
Tu l'envies un peu. L'option de ne pas rentrer ne t'ai pas vraiment ouverte... Tu n'as pas réussi à gagner cette négociation-ci... on ne peut pas gagner à tous les coups sans doute. Tant mieux pour lui ceci dit. Même si tu comprends que son île puisse lui manquer. Tu lui aurais bien demandé quel île mais bon, ça ne paraît pas le sujet, pas important. Puis tu t'en fous un peu. C'est juste le caractère imprévu de cette déclaration qui te donne envie de demander que par pur intérêt. Inutile de poser la question donc.

D'autant que c'est à son tour de t'interroger sur ta propre histoire familiale. Tu restes vague. Pas envie de rentrer dans le détail. Pas envie de paraître pour une chose fragile, endommagée, infoutue de se défendre. Tu as dépensé trop d'énergie pour t'éloigner de celle que tu étais... et tu n'es pas venue étudier si loin de chez toi pour qu'elle te rattrape si facilement ! Tu hausses les épaules quand il se dit désolé.

"C'est pas à toi de t'excuser."

Ta voix est un peu froide. Tu n'aimes pas ça, le sentiment de pitié des gens. Tu n'aimes pas ça, tu n'en veux pas et tu n'en pas besoin. Tu sais qui doit s'excuser dans cette histoire, et ce n'est pas un inconnu rencontré il y a tout juste trente minutes dans la cours de la fac... il y a longtemps que tu as abandonné l'idée d'avoir des excuses des personnes concernées. Pas question pour autant de se satisfaire d'excuses par procuration. Tu préfères apprendre à t'en passer jusqu'à la fin des temps.

Tu le dévisages un instant quand il déclare qu'il sera là pour te soutenir si besoin. Tu lâches un rire un peu mauvais, pas vraiment contre lui. C'est juste que c'est une leçon que tu as dû apprendre tôt, et assez violemment : les gens qui devraient vous soutenir ne le feront pas, alors il faut se débrouiller seul... Ce n'est pas contre lui... c'est contre la terre entière.

"C'est gentil, mais je préfère pas. Compter sur les autres, c'est la meilleure façon de se faire avoir. C'est pas contre toi... je préfère juste... me débrouiller. C'est mieux comme ça."


S'il y avait eu un moment d'ouverture où tu avais accepté de prendre un risque, il est passé. Tu t'es refermée. D'ailleurs, tu commences à ramasser tes affaires, il est temps de partir. Tout a été dit, et tu n'es plus très sûre de pouvoir continuer à lui parler sans être vraiment mauvaise avec lui... ça finit toujours comme ça de toute façon quand on t'approche d'un peu trop près. De toute façon, son téléphone sonne, tu comprends bien que lui aussi doit y aller. Parfait, ça t'arrange. Tu tâches de te recomposer un visage plus avenant, plus détendu. Facile maintenant que tu sais que c'est la fin de toute façon... Tu n'écoutes que d'une oreille quand il dit qu'il apprécierait de te revoir et qu'il t'en doit une. Tu n'y crois pas trop en vrai. Mais si ça lui fait plaisir...

"Avec plaisir. J'imagine qu'on se recroisera ici ou là. Fais gaffe à toi... et oublies que ce sont des hypocrites !"

Ouai, finir sur un bout de colère, c'est quand même plus sûr... puis ça permet de retrouver un air sûr de toi, donner le change. D'autant qu'une fois qu'il sera hors de vue, il va falloir que tu rallumes ton téléphone, et tu sais que ça n'augure rien de bon...
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