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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE]

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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyMar 23 Fév - 20:32
Nous étions en août 2019, ce fameux mois d’été durant lequel la vie en société se met en pause avec les vacances scolaires. De nombreux magasins ferment, surtout les petites boutiques car tous profitent de ce moment précieux où on n’attend plus rien d’eux pour aller se détendre soit chez soi, soit à l’extérieur. C’était aussi la seule période durant laquelle je pouvais me permettre de ne pas trop penser au concours et au travail qu’il me restait encore à effectuer bien que je ne pouvais pas non plus me permettre de ne rien faire du tout. Mon parcours scolaire touchait à sa fin et si tout allait bien j’allais pouvoir prétendre à un poste de professeur de philosophie d’ici quelques mois. Ma mère, étant éducatrice spécialisée, était parvenue à négocier avec ses collègues d’avoir une semaine de congé. Sa demande fut donc accepté sans encombre par la direction et ce fut cela qui la décida de partir s’aérer l’esprit en famille sur l’île d’Hisaka. Mon beau-père avait déjà eu l’occasion auparavant d’y aller de temps en temps et ne cessait de parler des paysages époustouflants, de la vie calme et paisible qui y régnait là-bas si bien que ma mère n’y tint plus et voulut le voir de ses propres yeux. Ils firent donc le nécessaire pour les transports et l’hôtel afin de s’offrir un petit séjour. Moi et Julia, fille de mon beau-père, furent conviés de venir avec eux. Nous étions adultes mais ils n’avaient pas perdus cette envie de voyager auprès de leurs proches. J’étais proche de ma mère et il lui était difficilement concevable de partir sans que je sois dans les parages. Julia qui était maintenant mère au foyer accepta de venir avec son mari, il avait pu se libérer également, ravi à l’idée de changer de décor. Lui et Julia avaient des bébé s âgés de un an et deux ans et ils se dirent qu’un nouvel air ne ferait que du bien à ces jeune s bambins. J’acceptai aussi de venir bien que je fusse mal à l’aise à l’idée d’être au milieu de ces deux couples. Un peu plus d’un an était passé depuis qu’Ajite avait quitté ma vie et je savais qu’il me serait difficile de ne pas y penser.

Ce furent ainsi que nous nous retrouvâmes tous à l’île d’Hisaka. L’hôtel était confortable, nous avions chacun notre chambre. Ce qui me laissait le temps d’étudier un peu ou de lire pour me ressourcer lorsqu’il y avait beaucoup de stimulation dans la journée. En revanche, il faisait une chaleur terrible et je mourrais littéralement de chaud à certains moments de la journée. Je me contentais la plupart du temps d’un pantacourt, un tee-shirt, un drôle de chapeau de paille et de simples claquettes pour me déplacer. Nous faisions certaines sorties chacun de notre côté bien que la plupart du temps nous nous mettions d’accord pour un même endroit, enfin ils se mettaient d’accord me contentant de suivre le troupeau. Ce jour-là il fut convenu que nous irions au bord d’un lac pour la journée notamment pour y prendre un pique-nique. Moi et ma mère nous occupâmes de préparer les piques-niques. J’avais toujours eu l’habitude depuis tout jeune de lui donner un coup de main. C’était aussi une manière de lutter contre mon handicap social car cuisiner restait une tâche quotidienne qui me demandait du fil à retordre. Une fois que tout fût prêt, nous partîmes en direction du lac. Il s’agissait d’un coin privilégié pour la pêche donc nous croisions surtout des pêcheurs attendant au bord de l’eau. Alors que ma famille commença à s’installer une fois arrivé sur place, je me concentrai sur la beauté de la nature environnante. Je n’étais pas à l’aise à l’idée que des poissons allaient souffrir du plaisir humain. J’en ressentis un pincement au coeur tel que je préférai me concentrer sur le chant des oiseaux, les arbres, les reflets du soleil. J’aimais aussi à m’accroupir pour tenter d’observer la vie des insectes au coin des ombres. Il faisait chaud mais le lac rendait un air de fraîcheur que l’on avait nulle part ailleurs.

« Oh eh Peter Pan, vient nous aider à installer le pique-nique au moins », tonna Julia de son air moqueur habituel. Je me tournai vers elle instantanément et répondis négligemment « ça va ça va j’arrive Capitaine Crochet ». Elle soupira et fit un « ah ah » forcé accompagné d’un « Très drôle Mun ». Alors que je les rejoignis et commençai à installer avec eux la nappe, les couverts, les bento…ma mère nous réprimanda en riant: « Allons vous n’êtes plus en âge depuis bien longtemps de vous battre tous les deux ». « Oh puis qu’est-ce que t’es lent ! », ajouta Julia jugeant que je n’étais pas assez rapide dans l’installation. Je n’étais pas capable d’être dans la rapidité comme le commun des mortels. Elle s’agaça donc contre moi, détacha le porte-bébé, mis son enfant dans les bras de son mari qui restait interdit, et sans prévenir, elle m’enfila le porte-bébé le serrant rapidement à ma taille. Comme à mon habitude je me contentai de lui demander ce qu’elle faisait sans chercher à me débattre plus que cela. Elle reprit son fils des bras de son mari puis l’installa de nouveau dans le porte-bébé. « Occupe-toi de ton neveu et va faire un tour », ordonna-t-elle. Je regardai ma mère qui se contenta de hausser les épaules et soupirai regardant mon neveu qui gazouillait. La panique monta en moi:

« Tu ne tiens pas à ton enfant ou quoi ?! Je fais quoi si je le renverse, ou s’il pleure, ou s’il veut manger », m’exclamais-je m’imaginant tout un tas de scénarios catastrophes. Je n’étais pas tranquille à l’idée d’avoir un petit être âgé d’un an dans les bras même s’il était dans un porte-bébé. « T’as qu’à aller plus vite », rétorqua-t-elle sans pitié. Ma mère intervint essayant de me rassurer au mieux. « Bien bien…je vais faire un tour, quel sale caractère », ajoutai-je en fixant Julia qui me foudroya du regard. Je m’éloignai donc posant mon regard vers le lac. J’éprouvai une fascination au spectacle des reflets du soleil à la surface de l’eau, du mouvement de celle-ci en une sorte d’onde qui s’éloigne. L’eau paraissait ressortir d’une manière éclatante. Pendant ce temps mon neveu jouait avec un espèce de hochet et ne semblait pas perturbé d’être ainsi éloigné de sa mère. Il continuait à gazouiller gaiement en balançant légèrement les bras. Je me demandais comment je pouvais tenter de communiquer avec un être dont le langage n’était pas encore complètement développé. Je me contentai donc de lui montrer différents types de fleur, les oiseaux en les désignant du doigt. Le bébé semblait attentif sur le moment et se mettait aussitôt à mâchouiller son jouet complètement hermétique. Puis, soudain, sans crier gare, il poussa un « ah » satisfait et rieur et lança son jouet assez brusquement. Ce jouet atterrit en plein sur la tête de ce qui semblait être un adolescent. Au vue du bruit que cela fit, j’entrepris de m’excuser au nom du bambin:

« Toutes…toutes mes excuses, bredouillai-je en m’inclinant, vous allez bien ? Vraiment, je suis désolé, je ne l’ai pas vu venir, dis-je d’une voix bégayante honteux d’être ainsi hésitant. Et comme si cela ne suffisait pas, mon neveu commença à pleurer frustré de ne plus avoir son jouet dans la main. Je me mis à paniquer et entrepris de chercher le jouet que je ne retrouvai pas. Il ne pouvait pas être si loin tout de même ? Je n’avais qu’une hâte rendre le fils à sa mère et retrouver un semblant de sérénité.
Akio Kuroi
Akio KuroiUniversité • 2ème année
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyMer 24 Fév - 11:40
L’été, cette saison infâme ou l’on pouvait attraper des coups de soleil pour pas grand-chose, le soleil tapé fort et Akio était exempté de travailler dans les champs avec ses grands-parents, il n’y en avait pas vraiment besoin. Donc journée à vagabonder sur l’île en prévision, du moins c’est ce que le jeune homme avait prévu au réveil jusqu’à ce qu’il entende sa grand-mère dire qu’elle n’avait pas mangé de poisson depuis un moment.

- Oh ! Tu veux que j’aille en pêcher Obâ-chan ?
- Si tu veux mon grand, ce n’est pas non plus une urgence.
- Aucun souci, c’est les vacances et mes devoirs son fait depuis longtemps. Ca me dérange pas du tout et tu m’as donné faim à parler de poisson.

Elle sourit et tapota la tête du garçon déjà un peu trop grand pour elle et Akio prépara ensuite le matériel de pêche avec son grand-père. Le lac n’était pas très loin heureusement, à peine 15 bonnes minutes de marche. Le jeune homme entreprit de partir assez vite, vêtu d’un short lui arrivant au-dessus des genoux, d’un haut bleu clair et de sandale. Malgré ça, la chaleur tapait encore très fort. Akio avait la malédiction de ne pas bronzer, mais parallèlement, il n'avait pas le coup de soleil facile.

En chemin, il croisa une voisine qui avait un petit de 7ans avec elle, prénommé Naoto. Ce dernier voyant Akio en route pour pécher demanda s’il pouvait venir avec. Le jeune homme avait l’habitude de passer des journées avec les enfants de l’île, ça lui faisait plaisir et depuis que ses amis étaient partis pour la grande île, il n’avait plus vraiment grand monde avec qui tuer son temps. À part Todoroki qui lui apprenait tout ce qu’il devait savoir pour aider ses grands-parents quand ils allaient mal.

- Bien sûr que tu peux venir, seulement si ta mère est d’accord. Ca ne pose aucun souci sinon.

Akio afficha un sourire radieux et la maman accepta avec joie. ‘De toute façon, je me serais ennuyé tout seul. Ca me manque vraiment de pêcher avec Kana… Faudrait vraiment que j’arrête d’y songer, elle ne reviendra pas de toute façon.’ Le jeune homme fit signe au petit de le suivre et reprit son chemin.

On connaît la suite, ils s’installèrent au lac et passèrent une bonne heure d’attente, au total, il n’avait pêché qu’un poisson. Il en fallait au moins trois et pas des trop petit. Le jeune homme ferma les yeux quelques instants pour savourer ce moment de tranquillité pendant que le gamin gardait la ligne en vue. Un objet non identifié frappa Akio en plein visage. ‘Hein, mais que ?

Il sursauta et observa un homme se répandre en excuse.

- Hein, mais non ! Pas de problème, ce n’est pas un jouet qui va me tuer… Oh, le jouet !

Il avait constaté que l’homme cherché quelque chose et avait d’office compris de quoi il en retourné. Akio récupéra donc sa ligne pour la poser au sol et se leva pour regarder Nao les poings sur les hanches avec un petit sourire amusé.

- Bon, chacun son boulot, faut retrouver ce jouet de toute urgence. Nao, tu t’occupes de regarder dans l’eau et moi dans l’herbe.
- Pourquoi, c’est moi qui dois me mouiller !
- Parce que c’est moi l’ainé et qu’un peu d’eau sur ta petite tête ne fera pas de mal ! Celui qui trouve le jouet aura une boisson gratuite !

À peine avait-il fini sa phrase que le gamin était déjà à l’eau, motivé. Akio se tourna vers l’adulte et afficha un sourire amusé. Tout en le rassurant, il allait bien le retrouver. ‘Il n’a pas l’air d’être du coin lui. Un touriste ? C’est une certitude.’ Akio le rassura tout en souriant après un petit rire amusé.

- Vous en faite pas, tous les enfants ici savent nager. Puis, je le garde a l’œil. Vous n’êtes pas du coin, je me trompe ? En vacance ou vous venez installer ?
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyDim 28 Fév - 1:10
Ni une ni deux j’eus à peine le temps de regarder partout au sol si le jouet s’y trouvait que l’adolescent, accompagné de quelques enfants, s’était mis ensemble afin de me donner un coup de main. Ils firent si vite que je me demandai sur le moment si je n’étais pas en pleine hallucination visuelle. Je n’avais pas non plus l’habitude d’un tel élan. Tous pratiquaient plutôt la politique du chacun pour soi et de s’éloigner des problèmes pour ne pas à avoir à les endosser sur le dos. Je n’étais pas vraiment une exception à cette règle mise à part lorsque je jugeais qu’il y avait une forme de grande mise en danger, auquel cas je joignais les secours. Mes incapacités sociales m’empêchaient d’avoir cet instinct d’agir efficacement et souvent je m’en voulais profondément. Malgré tout je ne pouvais m’empêcher de ressentir une gêne à l’idée d’en être réduit à être aidé par des enfants parce que je n’étais pas capable d’accomplir une seule tâche quotidienne correctement. A priori même garder un bébé dans un porte-bébé sans provoquer une catastrophe n’était pas dans mes cordes. Pendant que tous se mettaient en action, bien que j’éprouvasse une inquiétude pour les enfants qui étaient aller dans l’eau, je tentais tant bien que mal à calmer mon neveu qui ne faisait que pleurer. Toutes les paroles rassurantes n’eurent pas l’effet attendu. Ce ne fut lorsque je commençai à lui chanter une chanson qu’il se calma peu à peu tout ouïe à ce nouveau son qu’il ne connaissait pas. Il me regardait de ses deux petits yeux curieux. « Papa, papa » se mit à glapir le jeune bambin.

« Ah non je ne suis pas ton papa », pris-je la peine de lui répondre alors que je savais qu’il ne comprendrait pas un mot de ce que je disais puis mes yeux se posèrent enfin sur ce que nous cherchions. Le jouet avait atterri derrière un grand cailloux qui était là par je ne savais quel miracle divin. Je le pris immédiatement poussant un large soupir de soulagement et le lui donnai. Le bambin, manifestement heureux, se mit à le mâchouiller sortant des « papa » par ci et des « papa » par là. Je soupirai, cette journée allait vraiment être longue. Je fis signe à l’adolescent et aux enfants que j’avais enfin trouvé le jouet.

- Merci, c’est vraiment gentil à vous tous ! J’ai cru entendre que le premier qui trouverait le jouet aurait sa boisson gratuite mais je peux tous vous offrir un quelque chose si vous voulez en remerciement pour votre coopération, dis-je avec un sourire, sincèrement reconnaissant de l’aide qu’ils avaient tenté de m’apporter.

Puis réalisant que l’adolescent peu de temps avant que je ne trouve l’objet perdu par hasard m’avait posé une question sur mes origines, je me tournai vers lui afin de lui répondre pendant que le bambin continuait à clamer « papa » à tout va. C’était à me demander si ce bébé n’était pas habité par une sorte d’esprit diabolique, après tout il portait les gènes de Julia qui avait un vrai caractère de démon.

- J’imagine qu’ils doivent…hum…qu’ils doivent être habitués, répondis-je soudainement timidement sans trop savoir pourquoi. Non c’est exact, vous repérez les intrus au premier coup d’oeil ?…, puis j’ajoutai après un léger moment de silence, je suis en vacances. Ça fait du bien de respirer un peu la nature et d’avoir un temps aussi agréable surtout au bord du lac. L’eau ça donne bien des sentiments spirituels, dis-je encore le regard tourné vers le lac rêveur. Je tournai de nouveau mon regard vers le jeune homme, vous êtes d’ici vous j’imagine ? Un étudiant ? Vous m’avez l’air d’être bien jeune.

Julia nous interrompit désirant m’informer que le pique-nique était bien installé et que je pouvais lui rendre son fils. J’en fus profondément soulagé quand un autre « papa » s’échappa de sa bouche.

- Peter Pan tout craché ! Tu joues avec les enfants maintenant ? Et pourquoi Mabaru t’appelle papa ?, me demanda-t-elle en récupérant son fils. Je lui répondis par un haussement d’épaule et regardant l’adolescent je lui dis pour me venger, elle, c’est le capitaine Crochet, je ferai attention aux plus jeunes à ta place.

Ayant grandi avec elle, je n’éprouvais pas de mal à lui répondre du tac au tac. Julia me foudroya de nouveau du regard et me dit d’un ton autoritaire qu’il valait mieux que je me « ramène » au plus vite prenant le temps de s’incliner pour saluer le jeune homme. Je lui dis que j’allai d’abord acheter des boissons et des friandises et que j’arriverai légèrement plus tard pour le pique-nique. Puis m’adressant de nouveau à l’adolescent:

- Je ne connais pas le coin comme tu te doutes donc tu peux me montrer où je peux vous offrir quelque chose ?
Akio Kuroi
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyLun 1 Mar - 19:17
Akio se mit à chercher du regard le jouet pendant que l’adulte se débatte avec le petit dans ses bras. Le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sourire, encore plus quand il étendit l’homme proposer une boisson gratuite. ‘Certainement pas, ici, on a qu’une parole alors j’offrirais la boisson à Nao. Puis Grand-père m’a toujours appris à ne pas accepter qu’on me paie des choses.

- C’est très gentil de votre part, mais ça ira. Après tout, c’est moi qui ai proposé ça pour que Nao aille dans l’eau sans rechigner.
- Eh !
- Quoi ? t’es déjà dedans maintenant, c’est un peu tard. Elle est bonne ?
- Ouais, ça va.

Akio éclata de rire même s’il avait quand même en tête de lui offrir à boire dans tous les cas. L’homme confirma alors les suppositions du jeune homme sur le fait qu’il était bien un touriste. Le natif de l’île joignit ses deux mains derrière la tête en l’écoutant. ‘Il est un peu allumé lui quand même, l’eau ? Spirituel ? Il ne doit pas avoir entendu parler des Kappa pour dire ça.’ Mais par politesse, il ne se moquerait pas de son ainé et se contentait de l’écouter en souriant jusqu’à ce que les questions aillent dans l’autre sens.

- Étudiant ? Non pas vraiment. Le lycée est fini depuis Avril pour moi, depuis j’aide mes grands-parents dans les champs. Je joue les baby-sitters à temps partiel. Eh oui ! Attendez-vous à être facilement démasqué ici, tout le monde se connaît donc forcément, les nouvelles têtes, on les voient vite.

Le jeune homme regarda Nao toujours dans l’eau, oui, il avait volontairement omis de lui dire que le jouet était déjà retrouvé depuis un bon moment. 'Mais avec cette chaleur, c’est pour son bien. Bon, allé, je vais lui dire que c’est bon.

- Eh ! Nao ! Qu’est-ce que tu fais encore dans l’eau ?
- Ben ? Je cherche ce que tu m’as demandé.
- Ah ?! Ça ? Mais c’est bon, on la depuis un bon moment déjà, tu peux sortir, tu sais !

Il lui tendit la main en rigolant pour l’aider à sortir tandis que le gamin avait éclaté de rire à son tour surtout quand le jeune homme lui avait confirmé qu’il aurait une boisson dans tous les cas. Akio récupéra une serviette pour la lâcher sur la tête de Nao et observa la scène entre les adultes avec un petit sourire en s’inclinant pour saluer la nouvelle venue. Nao et Akio échangèrent un regard curieux d'ailleurs lorsqu’il parla de capitaine crochet, ne connaissant visiblement pas cette référence.

- Capitaine quoi ?
- Hmm ? J’en sais rien, c’est sûrement en rapport avec les Yokai ?
- Ils sont quand même bizarre les nom des Yokai de la ville non ?
- Sans doute, mais n’allons pas les froisser.

L’homme proposa alors de leur offrir quelque chose. Mais Nao rappela qu’ils n’avaient pas fini de pécher. Akio, ayant prévu une seconde canne à pêche, proposa d’un ton aimable.

- Oh vous en fait donc pas pour ça, on a besoin de rien. Allé profiter de votre famille. Mais si le cœur vous en dit, venez donc pécher avec nous plus tard. Avec deux lignes, ce sera plus rapide pour nous et on aura rattrapé le temps perdu. Après quoi, je serais ravi de vous faire visiter l’île.
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptySam 13 Mar - 23:11
- Oh vous en fait donc pas pour ça, on a besoin de rien. Allé profiter de votre famille. Mais si le cœur vous en dit, venez donc pécher avec nous plus tard. Avec deux lignes, ce sera plus rapide pour nous et on aura rattrapé le temps perdu. Après quoi, je serais ravi de vous faire visiter l’île.

Lorsque j’entendis sa réponse je ne pus m’empêcher de penser à la différence entre la ville et la campagne. Les personnes de la ville étaient bien plus nerveuses, semblaient bien plus soucieuses au quotidien comme si une mauvaise air trainait tel un fantôme sur les lieux où se concentrait une forte population humaine. J’ignorais d’où venait toute cette nervosité mais en y repensant plus profondément, je me dis que l’être humain ne supportait pas ses congénères s’ils étaient trop nombreux autour de lui. Dans une certaine mesure tous avaient une forme d’insociabilité en soi mêlée à un paradoxale besoin de sociabilité. C’était juste que certains ressentaient cela de manière plus poussée que les autres. Je faisais parti de ceux qui cultivaient bien davantage son insociabilité plutôt que sa sociabilité. Les autres représentaient l’insécurité. Je ne savais que trop bien que l’être humain avait tout autant à offrir qu’à prendre et bien que j’avais pu longtemps apprécié ce que certains avaient à m’offrir, j’avais été trop douloureux à accepter ce qu’ils avaient à reprendre. Ajite, celui avec lequel j’avais partagé ma vie durant ma vingtaine, me revint brièvement dans en tête mais en sortie aussitôt bien décidé à me concentrer sur le jeune homme qui se tenait devant moi. Il s’avérait qu’il s’agissait bel et bien d’un adolescent et il était plein de la sympathie de ceux qui avaient la joie de connaître une vie plus calme, dans un cadre où la population est moins nombreuse. Je fus étonné, par ailleurs, d’avoir en face de moi un adolescent qui se comportait presque déjà comme un adulte. Il me semblait avoir une certaine forme de maturité.

Mon attention se porta ensuite sur l’enfant. Les deux avaient l’air d’avoir une relation familiale et semblaient très à l’aise l’un avec l’autre. Il était rare de voir un adolescent prendre soin ainsi d’un enfant. Il semblait même maîtriser cet art bien mieux que je ne le faisais moi-même avec un simple bambin dans un porte-bébé. Je tournai ensuite mon regard vers le pique-nique que nous avions préparé avec ma mère qui était posée plus loin en compagnie de mon beau-père, de Julia, son mari et leurs deux enfants. Je savais aussi que nous en avions fait plus qu’il n’en fallait et que j’étais incapable de manger de grandes quantités. La pêche n’était pas une activité que je pratiquais mais je savais que mon beau-père et le mari de Julia étaient des adeptes et ne refuseraient pas de se mettre de la partie. Ils avaient par ailleurs le matériel adéquat pour l’occasion. Face à la politesse de l’adolescent, je me dis qu’il passerait sans souci auprès de la famille et que comme il refusait poliment mon offre, il accepterait peut-être de se joindre un peu au pique-nique. Je n’étais pas un expert pour ce qui était de comprendre les autres et les conventions sociales. Néanmoins je tentai une réponse en bégayant le moins possible:

- Peut-être voudriez-vous aussi éventuellement vous joindre à nous à part si cela vous gêne également. Vous semblez bien mature pour un jeune adolescent. En tous les cas il y a des amateurs de pêche parmi nous et nous sommes toujours ravis d’accueillir un peu de nouveauté dans la famille. Ils seraient aussi très intéressés de savoir tout ce qu’il y à voir sur cette île
, ajoutai-je tentant d’esquisser un sourire.

Pendant ce temps les membres de ma famille continuaient à me faire des signes de la main pour me signaler qu’ils m’attendaient et qu’il serait bien que je ne les fasse pas trop attendre. Mais je n’avais pas très à coeur de laisser ces jeunes personnes, l’adolescent et l’enfant, seuls alors qu’ils avaient la gentillesse et la volonté d’aider sans rien attendre en retour. Je leur fis signe en retour qu'il fallait patienter encore un peu. Soudainement un détail me revint en mémoire, je faillis l’oublier mais j’en fus si intrigué que je ne pus m’empêcher d’ajouter:

- Oh et…hum…, dis-je en me grattant nerveusement la tête, je n’ai pu m’empêcher d’écouter votre conversation. Tout à l’heure avec le capitaine crochet, nous faisions une référence à Peter Pan. Vous ne connaissez pas du tout cette histoire ?
Akio Kuroi
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyMer 17 Mar - 15:12
Akio observa la situation avec un petit sourire de circonstance, c’était une famille assez particulière de son point de vue. Visiblement, ils semblaient proches, mais bizarrement, l’homme mettait une distance avec eux. Enfin, Akio n’était pas assez perspicace pour comprendre le pourquoi du comment, il le ressentait à l’instinct. Ce n’était pas quelqu’un qui s’ouvrait au monde visiblement.

Le fait d’avoir vécu dans une communauté assez soudée permettait de repérer facilement les personnes un peu réservées. Les touristes de la ville en général ne faisaient pas exception d’ailleurs. Akio n’avait aucun mal à sentir même une certaine forme d’égoïsme de la part de ceux des grandes villes. On était bien loin du don de soi que pouvait faire les gens de l’île.

Ils se regardèrent à nouveau avec l’enfant à la proposition de l’homme. D’une certaine façon, ce n’était pas une mauvaise idée. Mais Akio ayant déjà mangé, il semblait judicieux de dire.

- Pourquoi pas, sauf qu’on a déjà mangé et avec la chaleur, il ne vaut mieux pas faire doubles rations. Par contre, un peu d’aide pour la pèche ne sera vraiment pas de refus. Ma grand-mère attend vraiment son poisson pour ce soir, je n’ai pas envie de la décevoir. Pour ce qui est de notre chez nous, on peut vous en parler ou même vous faire visiter… Enfin, plutôt demain si vous êtes encore là. Mais n’y a rien à voir par ici par contre.

Après quoi, le sujet capitaine crochet revint sur le tapis. Le jeune homme observa l’adulte dubitatif. Donc c’était bien une histoire de la ville ? Nao essaya de réfléchir d’où il avait pu entendre une telle histoire, mais rien ne venait. Akio en revanche ne réfléchit pas du tout est avoua.

- En fait, jamais, on a surtout l’habitude des histoires de notre île. Enfin, on n’est pas fermé non plus. Mais c’est vrai que je ne connais pas vraiment… C’est un livre à lire ? Peut-être que je pourrais le trouver à la bibliothèque au pire ?
- D’ailleurs, il était comment le dernier livre que tu as pris ?
- Oh celui avec les Hobbits, super, j’ai apprécié. Je te raconterais toute l’histoire, en plus, il y a un dragon dedans. Quand je l'aurais fini.
- Oh ! Vraiment ?!

Les deux jeunes étaient parties dans la discussions jusqu’à ce qu’ils reportent leurs attentions sur l’homme. Bien, il fallait pécher encore ! Akio demanda donc si ça ne les embête vraiment pas.

Le lendemain, comme promis, il les attendit en début d’après-midi, seul cette fois sur le petit parking de la supérette. Jouer le guide ne le déranger pas outre-mesure, il fallait bien faire vivre le tourisme sur l’île.
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyMer 24 Mar - 22:18
Le reste de l’après-midi se passa comme nous avions prévus au sein de la famille. Le jeune homme ne semblait pas enclin à venir se joindre à un groupe qu’il ne connaissait pas et sans doute son éducation y était beaucoup pour quelque chose. Il était vrai qu’il valait mieux se méfier des inconnus et c’était sans aucun doute une leçon de base qui avait été donné au jeune homme. J’ignorais s’il était particulièrement bien élevé par rapport à la moyenne des jeunes de son âge ou si c’était une caractéristique des habitants de cet île mais cet aspect calme et tranquille me rendait beaucoup moins nerveux. Je me dis que le contact serait sûrement agréable et facile sur cette île. Ce qui changeait de l’ambiance désastreuse des villes qui m’obligeait à me cacher dans les ruelles, à passer par les endroits les moins fréquentés possibles afin d’aller d’un point a à un point b. Ma vie, ma manière d’être au monde auraient été bien différentes si j’avais pu grandir dans un cadre aussi calme, serein, harmonieux que celui-ci. Concernant la pêche ce n’était pas une activité que je pratiquais et déclinai l’offre à mon tour. Ce qui n’empêcha pas, après le pique-nique familial, mon beau-père d’aller s’y mettre patiemment, plein d’espoir d’attraper des poissons. Ma mère resta avec lui tantôt discutant avec lui tantôt gardant le silence en observant le paysage alentour. Pour ma part je passai le restant de l’après-midi plongé dans mes lectures écoutant le chant des oiseaux. J’aimais à méditer de cette manière. C’était le seul moyen de me ressourcer, de profiter pleinement.

Avant de prendre congés de l’adolescent j’avais convenu avec lui que ce serait une joie de faire une visite de l’île en la compagnie d’un natif de la région, ou du moins d’un habitué. Nous devions nous retrouver le lendemain pour le début de l’après-midi. Il semblait plutôt enthousiaste à cette idée et je ne me voyais pas lui refuser ce bonheur de montrer ce qu’on aime, de partage ses coins préférés, les coups de cœur, les endroits les plus fréquentés ou les moins fréquentés. J’avais le sentiment que j’en aurais beaucoup à apprendre en sa compagnie. Néanmoins ce ne fut pas en compagnie de ma famille que je me rendis au point de rendez-vous, mais seul. Ayant déjà effectué certains itinéraires seul, j’avais été capable de circuler jusqu’au point de rendez-vous sans dépendre des membres de ma famille et sans trop de sentiment d’angoisse. Les autres avaient prévu de faire d’autres activités et n’avaient pas été tout aussi motivé que moi. Cela m’arrangeait d’une certaine façon, c’était l’occasion de retrouver un semblant de calme. J’avais par ailleurs plusieurs questions qui me brûlaient la langue. J’étais bien curieux de connaître les contes et les histoires qui avaient bercés l’enfance de ce garçon ayant grandi sur une île. J’avais été intrigué d’une si grande différence culturelle au sein d’un même pays. Je n’avais pas pris conscience de la place que pouvait encore avoir la culture traditionnelle dans certaines régions du Japon.

Comme à mon habitude j’emmenais avec moi mon sac à dos avec un tout un ensemble de nécessaires au cas où. Je ne sortais jamais sans celui-ci, il représentait pour moi comme une sorte de bouée de sauvetage en cas de difficultés au cours de la journée. La réalité était si imprévisible que je tentais au mieux de la rendre prévisible par des détails de ce genre. J’arrivai le premier sur le lieu du rendez-vous avec quelques minutes d’avance. J’entrepris donc de sortir un ouvrage de mon sac puis de le lire en attendant. Je m’y plongeai sans parvenir totalement à me concentrer. Je n’étais pas non plus totalement tranquille à l’idée d’être en compagnie d’un adolescent. Cela allait me donner une espèce de responsabilité qui ne convenait guère à une personne avec une problématique aussi compliquée que la mienne. Je commençai à me mordre la lèvre inférieure mais, lorsque je vie que l’adolescent en question s’approchait petit à petit, je lui offris mon plus grand sourire afin de ne rien laisser transparaître. Je m’inclinai et le saluai comme il était d’usage de le faire. J’ajoutai d’une voix timide:

- Je vous remercie de prendre de votre temps pour me faire visiter le coin. C’est vraiment très gentil à vous. Je suis venu seul, les autres avaient d'autres projets.

Puis fouillant dans ma mémoire, j’en vins assez rapidement aux questions qui me brûlaient les lèvres. Lorsque ma curiosité était piquée, il m’était difficile de revenir à autre chose.

- Une chose m’intrigue, il y a bien des contes et des histoires qui me sont inconnus et j’ai été très surpris de constater qu’il y avait des différences de connaissance entre nos régions. J’aimerais savoir, de ce fait, quelles sont les histoires qui ont marqué votre enfance et vous aident encore maintenant à vous forger ?, demandais-je prêt à être d’une oreille attentive.
Akio Kuroi
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyLun 12 Avr - 22:25
Le reste de la journée ne se passa sans encombre d’aucune sorte et Akio comme à son habitude parvenait à bien s’entendre avec la plupart des personnes présentes. Ce fut aux alentours de 17 h qu’on lui rappela qu’il était grand temps de ramener le jeune à sa famille. C’est donc en proposant à nouveau son offre de faire visiter l’endroit qu’il prit congé de son côté avec les poissons pêchés dans un seau d’eau.

Une fois devant la maison de Nao, Akio passa le portail en compagnie du garçon. L’enfant prit de suite les devants pour ouvrir la porte coulissante et entrer dans la maison. Son père l’accueillit en l’attrapant dans ses bras sous le regard et le sourire d’Akio. L’homme observa l’ancien lycée et lui dit d’un ton joyeux.

- Merci d’avoir gardé a l’œil ce petit démon. Il ne t’a pas causé trop de soucis au moins ?
- Bien sûr que non. Ça me fait plaisir. Nao peut revenir avec moi quand il en a envie.
- Tu veux manger avec nous ? Ma femme a fait des Ramenés, on voulait faire un petit repas en famille, mais tu es le bienvenu mon grand.

Akio recula doucement. En famille, un père et une mère ? Le jeune homme ne voulait pas les embêter surtout que sa grand-mère l’attendait. Il déclina poliment l’offre en hochant la tête avec son habituel sourire.

- Non, merci, ça me fait plaisir. Oba-San m’attend pour préparer les poissons. Une autre fois peut-être.

Il s’inclina poliment avant de repartir avec le seau et le matériel de pêche afin de rentrer chez lui. Le jeune homme avait une autre raison de décliner l’offre. Mais à quoi bon en parler. Il n’en voyait pas vraiment l’intérêt. C’était une raison parfaitement idiote.

Une fois chez lui, Akio fut heureux de retrouver sa « famille ». Oba-San l’accueillit avec un grand sourire et prit les poissons pour se rendre dans la cuisine en invitant le jeune homme a l’aidé. Ce qu’il fit avec plaisir, enlever les écailles des poissons étaient bien l’une des rares choses qu’il savait bien faire. Il aimait bien passer du temps avec elle, elle lui changeait les idées, lui raconter ce qu’elle avait appris sur d’autres personnes de l’île. Son grand-père lisait tranquillement le journal à genou à la table et prenait la parole de temps en temps pour rappeler à sa femme que ça ne se faisait pas de commérer. Mais d’un autre côté, il prenait aussi part à la conversation quand le sujet l’intéressait.

Akio riait parfois en voyant les échanges entres eux et répondait de bon cœur à la question qu’on pouvait lui poser. La soirée, se passa bien. Pourtant, dans l’esprit du jeune homme, il manquait toujours quelque chose. Il ne savait pas quoi.

Le lendemain.

Le jeune homme se rendit au point de rendez-vous convenu, un arrêt de bus. Sa grand-mère lui avait juste confié une petite mission à accomplir, car elle n’avait pas la force de s’en occuper ce jour-là. Il espérait que les touristes se montreraient compréhensifs sur ce point. Akio était habillé d’un pantalon et d’un t-shirt blanc.

Seulement une personne arriva, la discussion s’engagea rapidement d’ailleurs. Akio sourit en entendant les interrogations de l’homme. La réponse pourrait le surprendre.

- Eh bien… En fait, ce surtout du a un écart de modernité entre nos îles et les terres. J’avoue que je ne suis jamais allé au Japon, mais on m’a souvent dit que c’était bien plus avancé dans les grandes villes.

Il suffisait de regarder la plupart des moyens de transport, c’étaient principalement des vieilles voitures.

- Il doit y avoir à tout casser trois télés sur l’île. Beaucoup de vieilles personnes aussi qui vénèrent les différents Kami. Ma grand-mère par exemple. Du coup, j’ai passé mon enfance à écouter les histoires japonaises, la naissance d’Izanami et Izanagi… Susano et Kushinada… Enfin bref, y a plein de trucs qui ont marqué mon enfance… Il y a aussi ça.

Il lui montra une cicatrice qu’il avait au niveau du coude, une mauvaise chute qu’il avait faite plus jeune contre un rocher à la plage. Même si la question n’était pas du tout à prendre au premier degré, Akio afficha un sourire amusé avant de revenir dans le vif du sujet.

- J’ai une petite course à faire pour ma grand-mère juste avant de vous faire le tour de l’endroit. Ça ne vous dérange pas ?
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyDim 18 Avr - 21:06
J’écoutais attentivement les réponses du jeune homme méditant intérieurement sur chacune d’elles. Quelque chose me surprenait particulièrement, je n’avais pas conscience qu’il y avait tant de différences de vie possible au sein d’un même pays. Les îles, même habitées, étaient-elles si éloignées que cela du reste du monde ? Mais, de toute façon, qu’est-ce que je pouvais bien connaître de ce monde ? Je me contentais depuis ma plus tendre enfance de l’observer de mon point de vue subjectif, de mes propres expériences personnelles, de mes livres et de la seule et unique ville que je connaissais comme ma poche. Toute mon existence avait ses racines plantées à cette unique endroit qui portait le nom de Nara, j’avais poussé ici tel un arbre, presque impossible à déraciner. Seule ma mère parvenait à ce miracle, sans son intermédiaire, j’étais bien incapable d’aller seul où que ce soit. Aller sur cette île n’aurait pas du tout été envisageable. Ma mère, le seul être encore capable de me relier un tant soit peu à la réalité. D’ailleurs, que pouvait bien représenter la réalité pour cet adolescent ayant vécu dans une atmosphère différente ? Je me mis à réfléchir à cet « écart de modernité » dont il parlait. Cela me fit me sentir proche de lui d’une façon ou d’une autre, j’avais beau avoir grandi toute ma vie en ville, je ne me sentais pas non plus d’atome crochu avec le monde de la modernité. Je n’avais pas totalement grandi sans, les autres membres de la famille étant assez adeptes des technologies de dernière tendance. Mais j’avais préservé une forme de méfiance à l’égard de tout cela, je me contentais d’un téléphone tout simple, le reste de ma vie gravitant autour des livres et des promenades en pleine nature. Quelle nécessité avait tout cela de toute façon ? Ce garçon n’en semblait pas particulièrement embêté non plus.

Il avait eu un véritable avantage à grandir ainsi, forgé par les mythologies japonaises et le shintoïsme pur loin de la multitude des informations intéressantes ou non qui sortaient sans cesse de nos écrans. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il était si calme pour un adolescent ? Je pensais avoir été le seul à être aussi posé mais voilà qu’il me faisait démentir mes propres pensées. En y repensant, bien que j’ignorais son âge exact, il me sembla que ce fut lorsque j’étais aussi jeune que lui que je tombai amoureux pour la première fois et unique fois. Sa jeunesse me rappelait ma rencontre avec Ajite, cette flamme d’espoir qui m’habitait lorsque je me sentais plein de confiance envers l’avenir. Ressentait-il cela ? Ou peut-être n’avais-je que des préoccupations des villes ? Après tout, les comportements n’étaient pas non plus les mêmes. Ce fut lorsque j’entendis ses dernières paroles, « j’ai une petite course à faire pour ma grand-mère juste avant de vous faire le tour de l’endroit. Ça ne vous dérange pas ? », que je sortis de nouveau de mes pensées afin de répondre par la négative d’un mouvement de la tête. J’affichai à mon tour un sourire:

- Non je ne suis pas pressé. Vous semblez prendre grand soin de votre grand-mère. Elle doit être heureuse de vous avoir, ajoutai-je un peu touché par la gentillesse du jeune homme. A propos de ce que vous me disiez, il y a encore de nombreux lieux très isolés et qui cultivent le sacrement des kami mais il est vrai que les villes ont plutôt tendance à supprimer la magie des choses. La mythologie n’y trouve que difficilement sa place, j’avoue moi-même connaître les noms d’Izanami et Izanagi revenu du monde des morts pour se purifier, mais les autres me semblent plus vagues. Ce sont des histoires que vous avez apprécié ? C’est une chance de pouvoir grandir avec les mythes.

Puis me rappelant qu’il m’avait montré une vieille cicatrice:

- Les blessures ça marque aussi, c’est certain. Un accident ? Cela m’arrivait très rarement quand j’étais jeune, j’étais plutôt prudent en général. Trop prud…

Telle fut ma surprise lorsque j’entendis la voix de ma mère m’interpeller au loin et s’approcher de moi petit à petit. Elle savait où j’allais et n’avait donc eu aucun mal à suivre mes traces mais je la regardai d’un air interrogateur me demandant ce qu’elle pouvait bien me vouloir, elle avait prévu bien des choses avec le reste de la famille. Elle semblait porter dans les mains un Bento. Je compris aussitôt et regardai immédiatement dans mon sac…Comme à mon habitude j’avais oublié de prendre mon goûter et aurait été contraint de le sauter, ce qui était une coutume assez régulière chez moi. Une fois suffisamment proche de moi, elle me réprimanda légèrement d’un ton semi-agacé, semi-blasé:

- Mun ! Combien de fois je devrais te le dire ! Ne pars jamais sans nourriture ! Tu vas finir par avoir la peau sur les os, dit-t-elle en soupirant.
- Ce n’est qu’un goûté maman, rétorquai-je. Mais…pourquoi tu as ramené un Bento ? Et tu devrais aller t’amuser tu sais, ça va je n’ai pas très f…
- Chut ! Je veux rien entendre de plus, je te connais, je suis certaine que t’as encore rien mangé, ajouta-t-elle en mettant elle-même le Bento dans mon sac.

Puis voyant le jeune homme à mes côtés, elle lui sourit amicalement comme elle savait si bien le faire:

- Bonjour ! Oh comme il est charmant ! Si j’avais l’âge je craquerai c’est certain !, s’exclama-t-elle. Alors comme ça c’est toi qui va faire visiter ce bel endroit à Mun ? Je peux me permettre de te tutoyer ? C’est quoi ton nom ? Je suis certaine que mon fils ne te l’a pas demandé. Tes parents doivent être fières de toi, être aussi mature comme ça quand on est si jeune, c’est rare. C’est surtout toi qui va devoir garder un oeil sur Mun, dit-elle enfin en riant.
- Maman ! Tu es trop gênante ! Et il est pressé tu sais, il a une course à faire...

Mais elle ne m’écouta pas attendant la réponse du jeune homme pendant qu’une envie montante d’aller me cacher loin me submergeait.
Akio Kuroi
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptySam 8 Mai - 14:03
Le jeune homme avait rejoint l’adulte pour lui offrir une visite guidée de l’île. Sauf qu’avant toute chose, il avait répondu à sa question. Mais désormais, la scène qui se déroula sous les yeux du garçon était un peu inhabituelle pour lui. Marrante oui, mais inhabituel. Akio écoutait calmement la remarque de l’homme sur le fait qu’il s’y connaissait en mythes et légendes Japonaises. Puis sur sa petite blessure complètement idiote.

Puis d’un coup, alors qu’il allait répondre, une femme arriva un peu comme un cheveu sur la soupe. Indiquant à l’homme qu’il n’avait pas pris de quoi manger. Ouais, c’était trop drôle, Akio se retenait clairement de rire par politesse. En un éclair, le touriste était passé de l’état d’adulte responsable à celui d’adolescent couvé par sa maman. Même sa façon, de répondre tira un sourire au garçon jusqu’à ce que l’attention de la mère se reporte sur lui. Un petit sursaut de sa part prouva qu’il ne s’y attendait pas du tout.

Elle semblait bien plus ouverte que son fils. La pomme était-elle tombée aussi loin de l’arbre ? Akio en doutait, mais ne fit aucun commentaire sur la différence plus que flagrante. On lui demandait son nom et c’est là qu’il réalisa que depuis hier, à aucun moment, il avait songé à se présenter. Le jeune homme rigola doucement en même temps que la maman de Mun. Il s’inclina tout de même par politesse en saluant la femme.

- Aucun souci. Je n’aime pas qu’on me donne du "vous" et puis, je ne suis pas encore assez vieux pour ça ! Je m’appelle Akio Kuroi.

Mais se raidit lorsqu’elle parla de ses parents. Ils étaient peut-être fiers, peut-être. Mais Akio en douta sérieusement. Il sourit de toutes ses dents sans montrer à aucun moment son mal-être. Cette femme ne pouvait pas savoir.

- En réalité, je vis avec mes grands-parents. Mes parents sont occupés ailleurs et je ne les vois pas souvent. Concernant ma famille, je fais toujours en sorte de ne pas les décevoir, c’est un principe.

Pas souvent… Quel euphémisme. Mais ne laissons pas gâché une telle journée avec des nuages sombres. Akio se devait de profiter de la situation, ça aussi, c’était un principe. Il était malin, assez pour retourner une situation à son avantage. Pauvre Mun. Le jeune homme mit ses mains derrière la tête et dit d’un ton détendu.

- Votre fils aussi à de la chance d’avoir une maman aussi attentionnée que vous. Puis pressé… Non, j’ai le temps moi. Manger, c’est important peu importe le repas de la journée. Un oubli peut entraîner un dérèglement du métabolisme et j’en passe. Oui désolé, j’étudie un peu la médecine… Je prends des mauvaises habitudes. Je me tais ! Ce ne sont pas mes oignons.

Il rigola doucement, à force de suivre les petits cours du médecin de l’île, il avait fini par choper son tic… Pensé à voix haute ses bilans médicaux. Mais bon, ce n’était pas très grave. Il ajouta.

- Vous venez d’où au fait ?
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyMar 18 Mai - 21:58
Il n’y avait pas de doute. Ma mère était vraiment tombée sous le charme de l’adolescent. Mais je n’étais pas étonné. Ce jeune homme semblait tout aussi sociable bien que davantage réservé, ce qui était sans doute dû à son jeune âge. Lorsque je les voyais échanger avec autant de facilité, je me demandais quel était le secret. En peu de temps, ma mère semblait capable de glaner des informations facilement d’une autre personne bien qu’elles fussent superficielles. Je regardai donc silencieux la scène, incapable de réagir pour ajouter quoi que ce fut. La communication était pour moi un mystère, même le philosophe Kant me paraissait plus clair. Je voyais donc cette commutation comme quelque chose de magique dépassant la logique. Cela ne me dérangeait pas et j’aimais à voir une bonne entente chez autrui mais je ressentis comme un très léger pincement au coeur à l’idée qu’un adolescent avait bien plus de capacités sociales que moi qui approchait de la trentaine.

Je fus particulièrement saisi lorsqu’Akio, ce fut ainsi qu’il se présenta, me fit lui-même une forme de remontrance pour mes oublis de repas. Je me grattai la tête gêné alors que ma mère approuvait totalement et lui donnait son meilleur sourire. Elle me dit par ailleurs, « tu vois ? Même Kuroi-san le dit et ce n’est pas n’importe qui, un futur médecin ! ». Elle me tapota le dos et me mit le Bento dans les mains d’un air de victoire. Je l’installai donc dans mon sac prétextant que je le mangerai plus tard et que je ferai au mieux afin de ne pas oublier. Néanmoins une de ses paroles m’inquiéta particulièrement et je revins là-dessus, interrogatif:

- Mais…Hum…Comment cela un dérèglement du métabolisme ?

Néanmoins ma voix fut recouverte par celle de ma mère qui semblait au bord de l’enthousiasme. Pas de doute. Elle était complètement ravie de cet adolescent, parfait en apparence. D’ailleurs ne l’avait-elle pas déjà appelé « Kuroi-san » ?! Décidément cette journée était pleine de surprises. Bref, elle ajouta pour répondre:

- Ah ah ! Tu me flattes, j’admets que je m’en sors pas si mal ! Je suis Erika Watanabe, enchanté, dit-elle en s’inclinant à son tour bien qu’elle fusse son aîné .

Nous n’avions plus le même nom depuis qu’elle s’était mariée avec mon beau-père. J’étais alors adolescent.

- Nous venons de Nara. Tu connais cette région ? Je te souhaite d’avoir la chance de visiter, c’est un endroit magnifique. Mun pourrait t’en parler, il traîne souvent dans les collines et les montagnes en dehors de la ville. Hein, Mun ?, m’interrogea-t-elle d’un coup de coude auquel je répondis d’un mouvement de la tête. Enfin tu connais peut-être déjà ?

Je ne pus réprimer une sorte de légère jalousie intérieure à les voir discuter ainsi, surtout devant cet adolescent que j’appréciais pour son côté très calme et mâture, mais cette apparence « parfaite » me donna l’impression d’être plein de défauts. J’eue honte soudain de mes pensées et les cachèrent au mieux. Puis je n’étais toujours pas rassuré avec cette histoire de métabolisme. Voyant ma mine, ma mère me réveilla d’un coup avec un « Allez ne fait pas cette tête ! ».

- Bon je vous accompagne ! Je suis intéressée par ce tour de l’île finalement. Tu avais des petites choses à faire, non ?, demanda-t-elle se montrant prête à bouger. Et tu as dit que tu étudiais déjà la médecine, tu apprends seul ?

Pendant qu’elle posait des questions, je m’étais mis à observer plus attentivement les alentours. Puis je reconnus une espèce d’oiseau très présente au Japon en général et dont je mis un certain temps à retrouver le nom.

- Ce ne serait pas une espèce de la famille des Prunellidae ?, me questionnai-je à voix haute sans me rendre compte que j’étais hors contexte.
Akio Kuroi
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyVen 28 Mai - 23:47
Akio s’amusait beaucoup, il fallait bien le lui laisser. Entre Mun qui semblait un peu largué et sa mère qui donnait l’effet d’un véritable rayon de soleil… C’était dur de voir un véritable air de famille entre eux. Cependant, l’homme questionna bien rapidement l’ancien lycéen au sujet de ce qu’il avait dit, ce qui le fit rire de bon cœur.

- Rien de grave, c’est quelque chose qui se fait sur le long terme. Juste que notre corps à besoin d’une certaine quantité d’aliments. Ne pas les lui fournir, c’est provoquer des carences… A l’inverse, abuser de certaines choses revient à créer une dépendance, d’où le dérèglement.

Il avait tenté d’expliquer aussi simplement que possible sans chercher à perdre l’homme, ni à lui manquer de respect. Après quoi, sa mère se présenta et en dit un peu plus sur le lieu de résidence d’où il était parti. Bof Nara… À quoi bon en savoir plus, de toute façon, il ne risquait pas de mettre un pied en dehors de cette île. Ce n’est certainement pas lui qui verrait l’endroit dont ils parlaient actuellement. Akio ironisa d’ailleurs sur le sujet.

- Je connais ? Pas vraiment, à part le large, le large et encore le large. Il n’y a pas grand-chose à voir ici vous savez. D’ailleurs, c’est même assez rare que nous ayons des touristes.

C’était vrai, la suite fut assez surprenante pour lui. Erika sembla changer d’avis et plus enclin à les accompagner. Soit et elle semblait plus à l’aise que son fils pour les relations sociales. Non pas que Mun donnait l’impression d’être un peu plus en retrait, parce que ce n’était pas tant une impression. Akio avait voulu le lancer sur quelque chose, pas au sens propre bien sûr, mais en lui posant une question par exemple. Sauf que le jeune homme fut pris de court.

- Non pas tout seul. On a un médecin, et même un petit hôpital. C’est lui qui m’apprend, enfin dans les limites de ce qu’il peut m’apprendre bien sûr.

Akio sourit doucement et avoua.

- Comme je vis avec mes grands-parents, il faut bien que je puisse leur rendre la vie plus facile. Donc, si j’apprends un peu le médecin, c’est avant tout pour cela. Quoi que mon grand-père me soutient que j’aide déjà bien assez dans les champs… Au quotidien, ce n’est pas non plus simple pour eux et je suis jeune donc, c’est une forme de … euh … Devoir ? Oui, c’est ça ! Mon professeur m’a appris que c’était au plus jeune de prendre soin des personnes âgées, c’est un devoir.

Tiens Mun semblait attiré par quelque chose et Akio s’approcha calmement. Ils avaient déjà un peu marché, n’étant plus vraiment très loin de l’endroit où il devait se rendre. Ils devaient encore un peu longer la plage et un sanctuaire se trouverait là, honorant un Kami en particulier. Mais le sujet n’était pas là et Akio dit d’un ton amusé.

- C’est un Accenteur, on en voit beaucoup ici en cette saison.
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyMer 2 Juin - 18:15
Encore une fois je fus surpris de la capacité de ma mère à rebondir et à demander des informations à ce qui était pour elle un parfait inconnu. Néanmoins, bien que inexpérimenté malgré mon âge, je compris assez rapidement qu’il s’agissait d’une conversation de courtoisie. Le jeune donnait des réponses évasives dans un certain sens et n’allait pas vraiment en profondeur des choses. C’était comme s’il répondait que questions tout en cherchant à préserver une forme de distance. Il disait ce qu’il faut et rien de plus. Après tout c’était ce qu’il y avait de plus crédible et cohérent à faire, ce ne serait pas correct de dévoiler à n’importe qui des choses plus profondes. Et j’étais bien le dernier à faire l’effort de raconter quoi que ce fut sur ma personne. En tous les cas je fus soulagé de son explication concernant ma tendance à ne rien manger et les déséquilibres que cela pouvait provoquer au niveau digestif. Ce comportement était plus fort que moi. J’étais souvent si envahi par mes idées et mes pensées que je n’en ressentais pas la faim au niveau corporel. Mon estomac restait silencieux la plupart du temps et les seuls fois où je le nourrissais vraiment, il me faisait rapidement comprendre qu’il était rempli. Il suffisait parfois de quelques bouchées pour arriver à cette sensation de coupure. Une fois soulagé je pus me concentrer de nouveau sur d’autres choses.

Pendant ce temps, Akio et ma mère échangeaient de tout et de rien. Il semblait expliquer qu’il ne connaissait que cet île et n’avait jamais rien vu d’autre. Sa situation n’était pas si différente de la mienne, moi aussi j’avais grandi toute ma vie au même endroit et j’étais bien incapable d’envisager d’aller ailleurs. Ma présence sur cette île ne s’expliquait que grâce à la présence de ma famille. Bref, la discussion continuait entre eux alors que nous marchions. Je n’écoutais pas tout tandis que ma mère continuait de lui répondre d’un ton amusé. Si elle avait pu j’étais certain qu’elle l’aurait adopté. Il était rare de la voir si souriante auprès d’un jeune. Je devinai donc qu’elle l’aimait bien. Elle lui répondait avec beaucoup de sollicitude et semblait même très touché des mots d’Akio. Ce qui était compréhensible en un sens. Il avait un certain sens du devoir. Ma mère qui écoutait très attentivement finit par répondre:

- Vu ce que tu me dis et comme tu es sérieux, je suis certaine que même sans effort tu fais le bonheur de tes grands-parents. C’est rare d’être aussi responsable aussi jeune et d’avoir cette envie de faire un métier qui permet d’aider les autres. Avec de la motivation et de la persévérance, tu y parviendras mais, si je peux me permettre, si tu veux faire des études sérieuses en médecine avec un diplôme reconnu, il sera peut-être nécessaire pour toi de quitter l’île. Mais mature comme tu es, tu as déjà dû réfléchir à ça. C’est un devoir de prendre soin des personnes vulnérables, c’est vrai ! Il ne faudra pas oublier de penser à toi qui a toute la vie devant toi. Tu es encore jeune après tout. Les garçons de ton âge ils traînent déjà avec leur petite amie, ajouta-t-elle en riant.

Puis, avançant toujours tous les trois alors que je commençai à écouter d’une oreille distraite, Akio prit le temps de m’expliquer que l’oiseau que j’observais était un accenteur. C’était un bel petit oiseau aux coloris marrons, avec de très belles nuances de couleur. J’acquiesçai sur le moment en silence, surpris qu’il connaisse le nom des espèces animales. Après tout il avait vécu sur cette île depuis toujours selon ses dires et il devait connaître par coeur chaque espèce animale présente sur cette île. La faune et la flore y avait l’air extrêmement variées mais j’imaginais que pour un natif, il avait vite fait le tour de ce qu’il y avait. Ou peut-être avait-il passé beaucoup de temps à observer la nature, à apprendre les éléments qui composent l’endroit dans lequel il vivait. Coupé du monde, il avait dû trouver des occupations différentes. Je finis néanmoins par répondre:

- Merci, je cherchais son nom qui m’échappait complètement. Oui j’ai cru comprendre que c’était assez courant de le croiser sur cette île.
- Tu t’y connais aussi en animaux ?, demanda ma mère toujours aussi souriante. Mun est une vraie encyclopédie normalement mais il doit avoir un coup de faiblesse, dit-elle en riant.

Je lui fis une fausse mine boudeuse finissant par me dérider un peu moi-même.

- Alors c’est où l’endroit pour faire les emplettes pour votre grand-mère ?, demandais-je réalisant que nous marchions depuis un moment.
Akio Kuroi
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptySam 12 Juin - 0:24
La mère de Mun donna des conseils au jeune homme, sur le fait qu’il devrait aussi penser à lui car il était jeune. Le genre de chose qu’on lui avait dit au moins 20 fois depuis qu’il avait fini ses études. Akio n’avait rien contre de penser à lui, mais si son bonheur passait simplement par le bien-être des autres ? Ses grands-parents avaient pris soin de lui depuis son plus jeune Age, alors pourquoi ne pas leur rendre la pareille ? Akio ne voulait pas de cette forme d’égoïsme qui consiste à penser à soi avant les autres.

Quoi qu’il en soit, il était venu prés de Mun après avoir répondu à la femme qu’il aurait le temps de voir tout ça plus tard. De toute façon, son avenir avait bien le temps d’arriver. Pour le moment, il devait surtout leurs faire visiter l’ile bien petite pour des touristes comme eux. Un oiseau avait captivé l’attention de l’homme jusqu’à ce qu’Akio avoue le nom de l’oiseau. Le sujet revint naturellement sur quelque chose de plus simple pour lui. Il répondit donc aux deux questions, même si celle de Mun n’en était pas une.

- Je ne m’y connais pas vraiment, mais les oiseaux la sont des petites plaies pour les fruits. Mes grands-parents n’aiment pas trop voir les cultures du jardin se faire vandaliser comme ça. Mais bon, on y peut rien, les animaux ne sont pas vraiment régis par les mêmes codes que nous. C’est que disait notre prof au lycée.

Il sourit puis les invita à les suivre jusqu’à un petit monument non loin. Ce n’était pas vraiment une course, mais il devait tenir la promesse faite à sa grand-mère. Un sanctuaire dédié à un kami des eaux, Akio venait prier pour le repos d’une des sœurs de son ainé, le faire à la place d’elle. Il expliqua aux deux touristes.

- Ma grand-mère a perdu une sœur dans un naufrage. Ici, les tempêtes sont assez violentes parfois durant la mauvaise saison. Ça fait longtemps, mais chaque année, elle vient prier pour son repos, sa réincarnation ou ce que vous voulez. Tant que son âme est en paix. Mais, avec sa jambe, c’est un peu plus compliqué désormais.

Il sourit doucement puis déposa l’amulette qu’avait fait sa parente devant le petit sanctuaire, il joignit ses mains l’une contre l’autre et ferma les yeux. Le respect des traditions, ne pas abîmé ce lieu, être respectueux et prié ou à défaut, faire semblant. Sauf que là, c’était important pour sa grand-mère, et même si Akio ne croyait pas vraiment à tout cela, il lui devait ça. Une fois fini, il se tourna vers les deux touristes puis dit d’un ton joyeux.

- Voilà, je suis libre comme l’air, ou voulez-vous aller en premier ?
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyJeu 8 Juil - 1:27
A la proposition du jeune homme de se mettre enfin en route, ma mère ne se fit pas prier plus longtemps. J’avais été particulièrement intéressé par son explication sur ces petits oiseaux qui certes devaient être assez communs puisqu’on les voyait dans le Japon en général mais n’en restait pas moins des bêtes merveilleuses à mes yeux. Je ne cessais jamais de m’émouvoir devant le spectacle de la nature lorsqu’elle se manifestait ainsi avec douceur. Les oiseaux procuraient comme un sentiment de paix, une envie de liberté bien que leur fragilité ne leur permettait pas une paix aussi idéale que l’on pouvait l’imaginer en tant qu’être humain. C’était vrai que les codes des animaux n’étaient pas les mêmes que les nôtres. Comme nous ils faisaient avec ce que la nature leur avait donné et avaient donc leur propre interprétation du monde qui les entourait, une façon de concevoir que nous ne pouvions pas véritablement appréhender et comprendre. Les personnes de cette île semblaient avoir une sensibilité plus accrue à tout cela, en tout cas c’était le cas de ce jeune homme qui n’avait pas perdu de temps en savoir davantage.

Nous le suivîmes donc jusqu’à un sanctuaire sacré. Comme toujours il se dégageait une ambiance bien particulière de ces lieux, si particulière qu’elle invitait instinctivement au respect. Arrivé vers l’endroit je restai donc particulièrement silencieux. Ma mère le resta aussi ayant écouté attentivement l’histoire d’Akio mais son silence marqua le respect pour son recueillement. C’étaient les rares codes sociaux que je comprenais dans une certaine mesure, je ne parvenais pas à m’expliquer pour quelle raison garder le silence et joindre ainsi les mains pour saluer ce qui n’est plus, mais d’un autre côté je trouvais cela beau. C’était comme accepter cet autre monde incertain auquel nous étions voués un jour sans exception. Ce ne fut que lorsqu’il revint vers nous que ma mère rebondit sur les paroles du jeune homme pendant que je continuais à fouiner aux alentours regardant tantôt au sol, tantôt en l’air.

- Ça a dû être terrible pour votre grand-mère, j’ose à peine imaginer comme elle a dû souffrir. Son âme doit être en paix avec toi pour veiller sur elle. Je n’en ai aucun doute, dit-elle en souriant. Bon allons-y, alors j’ai entendu dire qu’il y avait beaucoup à voir pour une petite île. Il y a parait-il l’ancienne église de Gorin pas très loin du port. Je n’en ai entendu que du bien. Après il y a aucun mal non plus à visiter le paysage. Tu as un endroit que tu aimes beaucoup, que tu aimerais nous montrer ? , questionna-t-elle avançant en même temps.

Il était certain qu’une simple balade pouvait suffire tant les paysages ici étaient époustouflants. Plus j’avançais au rythme de leur marche plus j’admirais ce paysage presque magique, cela m’en coupait le souffle. J’avais la sensation de sentir la brise me passait sur le visage. Akio était sans doute habitué à tout cela, et sans doute ressentirait-il la magie de la nouveauté s’il allait vers le Japon ? Ce n’était plus le même constat lorsque notre regard s’habitue aux choses pourtant elles n’en étaient pas moins précieuses.

- Maman, il y aurait pas aussi l’église de Royanosako sur la période de la persécution des chrétiens ?
- Aussi oui mais je pense que le tour des paysages nous suffira. C’est déjà si gentil à Akio de prendre ce temps pour nous. Et je serais curieuse de savoir ce qu’il a à nous montrer, ajouta-t-elle en le regardant.
- Vous nous suivrons, ici les paysages doivent en inspirer plus d’un. Vous parvenez à ne pas vous en lasser ?, demandais-je curieux, continuant toujours la marche.
Akio Kuroi
Akio KuroiUniversité • 2ème année
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyMer 14 Juil - 21:33
Akio avait fait ce qu’il avait à faire. Ce n’était jamais simple pour personne, malgré la vision un peu plus légère sur la mort dans le monde japonais… Une personne qui n’était plus là, ce n’était pas rien. Le jeune homme ne voulait pas imaginer ce que cela faisait de perdre quelqu’un. Déjà qu’il souffrait du manque de personne qu’il n’avait jamais connu.

Quoi qu’il en soit, la mère de Mun se montra tout de suite bavarde une fois qu’Akio avait expliqué la situation. Oui, elle n’avait pas tort, mais de mémoire, Akio n’était même pas né quand c’était arrivé. Donc, sa grand-mère le faisait surtout pour honorer un petit rituel plus que par peine. À la suite de quoi, elle lui demanda s’il était possible de visiter certains lieus de l’île en particulier.

Akio voyait à peu près l’endroit qu’elle lui avait cité, ce n’était pas vraiment des endroits où il avait passé le plus clair de son temps, mais ce ne serait pas excessivement dur de les retrouver pour lui.

- Oui, bien sûr, on pourra y passer sans problème. Il y a même un petit panorama sur la route qu’il serait assez dommage de loupé. Donc si vous voulez bien me suivre, je vous ai fait assez patienté non ?

Il sourit doucement aux deux touristes tout en mettant ses deux mains derrière la tête. Attendant sagement que la mère et le fils se mettent d’accord sur l’endroit ou allé, le jeune homme devait bien admettre que c’était amusant de les voir ainsi ensemble. Puis une fois qu’ils étaient enfin d’accord, le natif de l’île se permit donc de jouer enfin son rôle de guide.

Sur le reste de la journée, il fit en sorte de leur faire un bon tour de cet endroit. Le jeune homme se permit aussi de prendre des libertés afin de faire voir un maximum d’endroit et découvrir un maximum de personnes. Il leur fit aussi découvrir les quelques boutiques de l’île afin qu’il ne soit pas pris au dépourvu si quelque chose venait à manquer.

Puis une fois ce grand tour fini, le jeune homme revenait doucement vers le point de départ en racontant un peu l’histoire de l’île, ce qu’il en avait appris en cours. Puis il dit d’un ton détendu.

- Eh voilà ! Nous y sommes, j’espère que ce petit tour vous a plu. Malheureusement, comme je vous l’avais dit, il n’y a pas grand-chose à voir sur l’île. Mais ça m’a fait plaisir de vous avoir accompagné tous les deux. Vous comptez rester un moment, car si vous avez besoin de quoi que ce soit, moi et ma famille, on se fera un plaisir de vous aider. On habite ici.

Il posa son doigt sur un panneau montrant la carte de l’île, à l’endroit précis où se trouver sa maison. Puis sourit à Mun avec franchise. Ce n’était pas quelqu’un de méchant… Qui sait peut-être qu’une seconde chance sera accordée au jeune homme pour faire ressortir un peu la sociabilité de l’homme. Qui sait.
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[FLASHBACK] Mésaventures sur l'île d'Hisaka [PV: Akio Kuroi][TERMINE] EmptyLun 26 Juil - 3:27

Plus j’observais le jeune homme plus il me donnait l’impression de pouvoir jouer n’importe quel rôle. Je le voyais aussi bien médecin que guide touristique. En tant que médecin il serait certainement l’un des rares médecins à préserver son sourire et sa bienveillance malgré les appels à répétition, les intempestives dans tous les sens pour aller voir tel patient, régler telle situation ou il se pouvait qu’il ne s’abîme dans toute cette débâcle et finisse par devenir de moins en moins aimable avec le temps. Il était vrai qu’il semblait aussi calme que la mer durant un ciel d’été mais il ne fallait pas oublier qu’elle pouvait se déchaîner par moment sous les effets de la tempête. Le côté guide touristique collait simplement avec l’image qu’il donnait de lui-même. Cette image d’un jeune garçon calme donnant la sensation d’être sans histoire. Je n’étais pas très attentif aux expressions des autres et j’avais bien des difficultés à vraiment comprendre ce qu’abritait le coeur de chacun mais pourtant mon expérience me disait qu’une telle attitude cachait toujours des fissures quelque part. Je savais que je n’apprendrais rien puisque ce qui créait le groupe actuellement n’était rien de plus qu’une rencontre hasardeuse mais je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que pouvait bien porter en son coeur une personne au caractère si égal.

C’était sans doute ce qui plaisait à ma mère en plus du côté garçon modèle qui ressortait de sa personne, cet aspect un peu mystérieux de celui qui sourit toujours comme un masque subtile qu’on ne pouvait remarquer. Nous passâmes par un chemin aux panoramas magnifiques. Le paysage était à couper le souffle, ce fut la seule chose qui me coupa de mes pensées et réflexions sur la personne d’Akio. La mer était visible à perte de vue si bien que cela donnait l’impression d’être vraiment perdu en plein milieu de nulle part.

- Dans un passé lointain quand personne ne pensait encore à naviguer, ils devaient penser que le monde s’arrêtait là, du moins le leur au milieu de cet eau sans avoir la moindre idée du reste du monde. Ou ils s’attendaient sûrement à des genres de monde magique et hostile. La mer…elle est si grande et si impressionnante en y repensant. Selon les époques on ne devait pas la percevoir de manière aussi sereine que nous maintenant.

Ma mère passa rapidement sa main au niveau de ma nuque en esquissant un sourire. Elle avait l’habitude de mes tirades intempestives mais n’y répondait que très rarement. Elle ne comprenait pas toujours là où je voulais en venir et elle savait que j’avais tendance à laisser passer mes pensées. Je continuai ainsi à faire des commentaires ici et là de ce que je voyais, chacun réagissait à sa guise. Ce fut un tour agréable en compagnie de ce jeune qui réussissait à m’intriguer malgré tout. Une fois le tour accompli, il se montra très hospitalier. Ce sur quoi ma mère répondit pour le remercier:

- Merci pour ce tour de l’île et au contraire je suis ravie d’avoir vu autant de merveilles en une journée. Ça n’aurait pas été possible sans toi. Tu es un jeune homme très intelligent et je te souhaite un beau futur radieux. Pour ma part je vais rentrer me reposer, je suis vieille, je fatigue plus vite, ajouta-t-elle dans un rire avant de sortir de son sac un de ses talismans pour le remettre entre les mains d’Akio, prends-le c’est cadeau, c’est pour te donner de la chance en amour, dit-elle avec un clin d’oeil avant de le saluer et de partir de son côté, tu me rejoins quand tu veux Mun, d’accord ?

Je la regardai faire totalement interloqué encore une fois. Je me contentai donc de faire un signe de la tête et me retrouvai de nouveau seul avec celui-ci. Je me demandais vraiment comment elle faisait pour être capable d’être autant naturel ainsi. J’en fus gêné pour le jeune homme si bien que j’en rougis moi-même sur le moment.

- Eh bien veuillez excuser ma mère… Ce fut très fructueux et j’en appris bien davantage aujourd’hui que les autres jours. On n’hésitera pas à solliciter votre aide si nécessaire. Venez aussi vers nous si jamais le coeur vous en dit. Nous restons jusque la fin de semaine…Eh bien…hum…il est peut-être temps que je vous libère. Ce fut une grande journée, ajoutai-je timidement car je n’étais pas très à l’aise quand il s’agissait de dire au revoir.
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