Saya avait un gros nœud dans le ventre. Elle ne cessait de regarder ce texto qu’Aki lui avait envoyé pour lui donner rendez-vous à la cafétéria, totalement anxieuse. C’était à se demander si toutes les rentrées n’étaient pas bâties sur le même schéma ! Enfin, pas tout à fait… L’année passée, si la basketteuse avait eu la boule au ventre, c’était parce qu’elle avait décidé de se déclarer à Aki. Cette année, ils étaient en couple, il n’y avait donc plus de déclaration à faire mais… La demoiselle n’était pas DU TOUT sereine. Il fallait dire que les bruits de couloirs ne l’aidaient pas trop depuis la rentrée. Et encore, si ce n’avait été que ça… Saya n’était pas du genre à croire aux rumeurs. Elle les écoutait et les oubliait aussitôt, préférant se faire sa propre opinion des gens. Le fait était que cette fois-ci, elle était concernée par la dernière rumeur qui circulait. Enfin, pas elle directement, mais plutôt Aki. Apparemment, lors du festival de fin d’année du mois dernier, il avait clamé haut et fort, en public, qu’une autre était sa petite-amie. Saya n’avait pas voulu y croire, son amoureux n’était pas de ce genre-là, elle en était certaine.

Puis les jours étaient passés. La rumeur ne s’était pas vraiment calmée, mais on entendait moins de bruits de couloirs. Par contre, ça avait pris une toute autre ampleur dans la classe de la demoiselle, qui se faisait assaillir par les questions et témoignages de ses camarades qui voulaient savoir ce qu’il en était. Le problème, c’était que Saya n’en savait rien… Elle n’avait pas réussi à le voir beaucoup après le paintball et ils n’avaient même pas pu passer leurs vacances ensemble, comme prévu. Et depuis la rentrée… Ils n’avaient fait que se croiser sans avoir le temps de vraiment passer un moment en tête à tête pour discuter. Saya était plus angoissée que jamais… S’ils ne s’étaient pas vus pendant les vacances… Est-ce que c’était parce qu’Aki était finalement tombé amoureux d’une autre ? Et qu’il n’avait pas trouvé la manière de lui en parler ? La Japonaise se détestait… Comment est-ce qu’elle pouvait douter de lui ? Elle avait tenu bon tout ce temps, mais à force d’entendre les autres douter, elle avait commencé à se demander s’il n’y avait pas une part de vrai dans tout ça… Après tout, beaucoup avaient été témoins de cette scène lors du festival !

Saya se trouvait donc à côté de l’entrée de la cafétéria, son portable dans les mains, beaucoup trop angoissée à l’idée d’entrer et de retrouver Aki. Il lui avait donné rendez-vous pour une raison particulière ? Est-ce que c’était pour… rompre ? Lui avouer quelque chose de terrible ? La Japonaise se sentait affreusement mal, ses yeux s’embuant un peu à cause de toutes ces pensées négatives. L’heure tournait et elle avait déjà près de 10 minutes de retard… Que faire ? Tourner les talons et fuir ? Ou bien affronter la vérité et tirer les choses au clair une bonne fois pour toutes ? Saya crispa ses doigts sur son téléphone et tourna les talons, prête à fuir. Il ne lui fallut que quelques pas pour se rendre compte que c’était idiot, et que ce n’était pas comme ça que les choses pourraient s’arranger. Elle resta immobile de longues secondes, avant d’inspirer profondément et de chasser d’un revers de la main ses larmes naissantes. Puis, elle rangea son portable dans son sac et se tapota les joues pour se donner du courage.

Saya passa finalement la porte et chercha Aki du regard. Elle le repéra immédiatement, comme si ses yeux ne pouvaient plus voir personne d’autre que lui, même au cœur d’une foule beaucoup trop dense. C’était fou ce qu’elle pouvait l’aimer et, par extension, ce qu’elle pouvait souffrir de cette rumeur. Saya ne se pensait pas jalouse, elle n’irait jamais faire un scandale à Aki parce qu’il traînait avec d’autres filles, mais déclarer qu’une autre était sa petite-amie… Jamais, Ô grand jamais, la basketteuse n’aurait pu faire une telle chose…

Secouant doucement la tête pour chasser toutes ces idées de son esprit, les mains crispées sur la lanière de son sac, Saya s’avança vers Aki, tâchant de lui offrir son plus beau sourire malgré la douleur dans son cœur et la boule dans son ventre.

« Coucou ! Désolée, je suis un peu en retard, j’espère que tu ne m’as pas trop attendue ! »

Et maintenant ? Comment était-elle censée se comporter ? Qu’est-ce qu’elle devait lui dire ? Elle osait à peine le regarder dans les yeux en plus… Saya resta debout quelques secondes avant de finalement tirer la chaise face à Aki, relevant ses yeux pour croiser les siens.

« Ça va ? Tu… Tu voulais me parler de quelque chose en particulier ? Je… J’ai été un peu surprise par ton texto alors… Enfin, ça me fait plaisir de pouvoir passer un peu de temps avec toi, on n’en a pas trop eu l’occasion depuis la fin de l’année dernière. »

Saya souriait presque un peu tristement malgré ses efforts pour faire comme si tout allait bien. Elle était morte de trouille… Et si ce rendez-vous à la cafétéria était leur dernier ? Ses doigts trituraient nerveusement la jupe de son uniforme.

« Ah, euh… Tu veux que j’aille nous chercher un truc à boire ou à grignoter ? »

Saya essayait de retarder au maximum l’inévitable mais… le sujet finirait forcément par être abordé. Elle devait tout faire pour régler ce problème, sans quoi, elle ne pourrait pas retrouver son si doux sourire et continuer à aller de l’avant.

« Aki, je… Est-ce que je suis une mauvaise petite-amie ? »

Ah… C’était finalement sorti… Saya ou comment mettre les pieds dans le plat !

Saya avait finalement sauté le pas et était entrée dans la cafétéria. Ses yeux étaient encore un peu humides, mais elle afficha aussitôt un sourire en voyant Aki, juste histoire de ne pas l’inquiéter. Cette histoire… Ce n’était vraiment pas grand-chose, juste une rumeur comme une autre… Sauf qu’à peine installée face à son petit-ami, la demoiselle sentit son cœur se serrer affreusement fort. C’en devenait difficile de garder ce sourire... Elle essayait de relativiser, de positiver, de ne plus penser à tout ça, mais les remarques de ses camarades et de parfaits inconnus qu’elle entendait dans les couloirs ne cessaient de revenir à la charge.

Évitant le regard d’Aki parce qu’elle avait du mal à le soutenir en gardant son sourire, Saya finit par prendre la parole et essayer d’avoir un semblant de conversation normale. Sauf qu’elle n’était sans doute pas assez bonne comédienne, ou Aki commençait peut-être un peu trop bien à la connaître... Il devait avoir remarqué que ça n’allait pas aussi bien que Saya voulait le lui faire croire, d’où sa question. La basketteuse se sentit piégée. Elle ne voulait pas vraiment lui en parler, parce qu’elle avait une frousse monumentale des conséquences qu’une telle conversation pourrait avoir, mais d’un autre côté… Ça devenait compliqué pour elle de faire comme si de rien n’était tant ses yeux mourraient d’envie de laisser s’échapper d’autres larmes et que l’inquiétude lui étreignait le cœur. Saya ne put donc pas retenir cette question de franchir ses lèvres : est-ce qu’elle était une mauvaise petite-amie aux yeux d’Aki ?

Le regard toujours fuyant, la Japonaise eut un petit sursaut en sentant le contact de la main du basketteur sur la sienne. Elle se laissa toutefois faire, écoutant attentivement ce qu’il lui disait. Des mots qui, en temps normal, auraient dû la rassurer et lui réchauffer le cœur. Mais, à la place, une nouvelle douleur vint étreindre son petit cœur. N’importe quelle fille rêverait d’entendre ça et Saya était prête à mettre sa main au feu qu’Aki était sincère. Alors pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à s’en contenter ?

Les larmes revinrent embuer ses yeux. C’était difficile de les contenir, mais ils étaient dans un lieu public alors la Japonaise devait rester forte ! Saya resserra ses doigts sur la main d’Aki, restant silencieuse et prenant le temps d’inspirer profondément pour essayer de se calmer. Elle ne pouvait pas accepter ces mots pleins d’amour et faire comme si de rien n’était. C’était impossible pour elle de mentir à Aki et de se mentir à elle-même. Le meilleur moyen de venir à bout de cette situation beaucoup trop désagréable, c’était encore de mettre les pieds dans le plat.

« Je… Je me sens idiote… Je n’ai jamais accordé aucune importance à toutes ces rumeurs qui circulent toujours dans l’académie, et pourtant, là… Je… Je n’arrive pas à ne pas y penser… »

Aki n’en avait peut-être pas entendu parler, mais Saya n’en pouvait plus de ces gens qui venaient toujours lui poser des questions sur son couple. Elle ne doutait pas de l’amour d’Aki, mais elle avait besoin de savoir…

Relevant son regard humide vers lui, son air se fit grave et terriblement inquiet.

« Je… Je te fais confiance tu sais, je… Je t’aime du plus profond de mon cœur, mais… E-Est-ce que tu… Tu as vraiment dit qu’une autre fille était ta petite-amie pendant le festival de fin d’année ? »

Si Aki l’avait vraiment fait… Peut-être qu’il avait une bonne explication à lui donner ? Non, même avec ça… Est-ce que c’était vraiment quelque chose qu’on pouvait dire à la légère ? Saya ne se serait jamais vu insinuer une telle chose, même dans une situation critique. D’ailleurs, dans quel genre de situation critique on pouvait en venir à dire un tel truc si on aimait sincèrement une autre personne ?

Saya avait voulu se contenter des mots emplis d’amour et rassurants d’Aki, mais la demoiselle savait qu’il ne fallait pas garder quelque chose d’aussi gros pour elle sans en éclaircir tous les points au préalable avec son petit-ami. Si cette rumeur était vraie, si le basketteur avait bien clamé haut et fort qu’une autre était sa copine… Alors Saya devait en avoir le cœur net et elle devait surtout écouter les explications qu’Aki aurait à lui donner. Sans ça, elle ne pourrait pas avancer ni faire le point sur leur situation. Continuer et faire comme si tout allait bien… ça ne ferait que précipiter la fin de leur relation, c’était certain. Et ce n’était pas ce que voulait la Japonaise !

Alors voilà, elle décida de mettre les pieds dans le plat et d’exposer ce qui la rongeait à Aki. La surprise sembla réelle pour l’étudiant, surprise qui commença à soulager légèrement Saya. S’il semblait aussi étonné par une telle rumeur… Alors c’était qu’elle était fausse, hein ? Mais cette sensation d’apaisement fut brusquement balayée par les mots qui suivirent : Aki avouait, il l’avait bien dit… Ce n’était pas ce qu’elle imaginait ? C’était le bordel ? La Japonaise sentit son cœur se serrer violemment alors qu’elle baissait les yeux et serrait ses poings sur ses cuisses. C’était un réel coup de massue qu’il venait de lui asséner… Pourquoi est-ce que Saya s’était autant imaginé qu’il réfuterait en bloc cette rumeur ? Ceci dit… La demoiselle pouvait au moins le remercier d’avoir été aussi franc avec elle et de ne pas avoir menti pour sauver les apparences et continuer à faire comme si de rien n’était.

« J-Je vois… »

Les mots avaient eu énormément de mal à sortir de la bouche de Saya en réponse aux explications d’Aki. Sa gorge était tellement serrée et elle se retenait tellement fort de ne pas éclater en sanglots qu’elle avait l’impression que toute son énergie était drainée hors de son corps, et que le simple fait de respirer était difficile et douloureux. La Japonaise avait beau avoir écouté ses explications… Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il avait fait ça. Protéger une fille qui se faisait embêter, oui, ça lui ressemblait bien et sans doute que Saya aussi aurait aidé cette personne mais… Ce qu’il avait balancé juste pour qu’on « lui foute la paix »… C’était vraiment beaucoup trop exagéré… Il aurait pu tout simplement les envoyer chier, démentir en disant que c’était une amie à lui… Mais non, il avait sciemment confirmé qu’elle était sa copine. Alors sa question semblait comme irréelle aux oreilles de la pauvre Saya.

« Quel doute ? Tu… Tu viens de me dire que… Que tu l’avais bel et bien dit, a-alors… Je n’ai aucun doute… »

Cette rumeur était donc belle et bien vraie… Et maintenant ? Qu’est-ce qu’ils étaient censés faire ? Saya avait vraiment mal au cœur et elle avait comme l’impression qu’ils se retrouvaient dans une impasse alors qu’un silence lourd s’installait.

« Pourquoi ? Pourquoi tu n’as pas démenti ? Tu… Tu aurais pu trouver autre chose pour faire partir ces gens qui l’embêtaient… Je… »

Et finalement, les larmes se mirent à couler silencieusement le long des joues de Saya. Ses poings étaient tellement serrés que ses ongles s’enfonçaient dans la paume de ses mains. Les yeux rivés sur ces petites gouttes qui apparaissaient à la surface de la table, la basketteuse essaya de tout faire pour contrôler ce sanglot qui menaçait d’exploser. C’était la première fois qu’elle était amoureuse, et c’était la première fois qu’elle sentait son cœur saigner de la sorte.

« Tu… Est-ce que tu te rends compte ? Je… Je ne comprends pas… Jamais je n’aurais pu dire une telle chose, m-même pour venir en aide à quelqu’un… Et… Et cette fille… Peut-être qu’elle a des sentiments pour toi et peut-être qu’elle croit maintenant que c’est réciproque… »

C’était vraiment beaucoup trop difficile pour Saya d’envisager cette possibilité. Elle savait qu’Aki avait été sans doute été maladroit, qu’il n’avait pas fait ça en pensant à mal mais… Est-ce qu’il se rendait compte dans quelle position ça pouvait la mettre ? Aussi bien aux yeux des autres qu’à ses propres yeux à elle ?

« Comment tu as pu dire ça aussi facilement ? »

Saya avait finalement relevé la tête vers le jeune homme, le fixant avec un air presque totalement désemparé. L’incompréhension régnait et elle ne voyait, pour l’heure, aucun moyen d’arranger les choses... Sans doute qu’il lui faudrait un peu de temps pour digérer tout ça…

C’était l’incompréhension la plus totale pour Saya. Les questions qu’elle posait à Aki pour avoir des réponses et essayer de comprendre ce qui avait bien pu le pousser à déclarer une telle chose ne faisaient qu’aggraver la situation. La Japonaise n’était pas idiote, elle connaissait son petit-ami. Elle savait qu’il était du genre à foncer dans le tas avant même de réfléchir, qu’il était aussi très maladroit… Aussi, elle se doutait bien qu’il n’avait pas balancé une telle affirmation sciemment, dans le but de lui faire du mal ou de vraiment se déclarer à cette fille. Pourtant, même si elle le savait et même si Aki essayait de tout lui expliquer, c’était trop dur à digérer pour Saya. C’était la première fois qu’elle tombait amoureuse et qu’elle aimait aussi profondément quelqu’un. C’était donc la première fois qu’elle ressentait la peur de l’abandon et la tristesse de manière aussi exacerbée. Elle, elle savait qu’elle n’aurait jamais été capable de dire de tels mots à la légère, t-shirt mouillé ou pas. Mais la peur de perdre ce lien qu’elle chérissait tant faisait blocage dans l’esprit de Saya. Elle ne voulait pas le perdre, elle l’aimait de tout son être mais… Elle avait besoin de temps pour digérer tout ça. Elle avait besoin de réfléchir, de prendre du recul, afin de pouvoir passer outre cet événement et retrouver cette complicité qu’ils avaient tous les deux. Elle ne voulait pas le perdre, mais elle ne voyait pas comment arranger les choses autrement qu’en se laissant un peu de temps. Elle ne voulait pas rompre, juste réfléchir…

Mais Aki, toujours aussi tête brûlée et impulsif, ne lui laissa pas le temps de s’expliquer. Les larmes coulant sur ses joues, Saya tentait de se calmer. Ce n’était pas SI grave après tout… Pourtant, c’était comme si ses mots dépassaient ses pensées… Elle avait peur, ne comprenait pas… Résultat, elle ne faisait qu’envenimer les choses. Peut-être qu’elle espérait inconsciemment qu’il se lève et la prenne dans ses bras pour la réconforter, lui dire encore des mots d’amour… Saya avait sans doute besoin d’être rassurée, mais Aki se lança dans une démarche complètement opposée. Visiblement résigné, il clama d’un ton morne qu’il comprenait. La Japonaise voulut relever les yeux vers lui. C’était le moment de tout lui dire, lui dire qu’elle avait juste besoin d’un peu de temps, qu’elle l’aimait…

Mais un hoquet de frayeur passa ses lèvres alors que ses yeux s’ouvraient en grand et que tout son corps était pris d’un mouvement de recul. Son regard sombre et embué suivit presque au ralenti la table qui se trouvait devant elle, pendant que celle-ci faisait un magnifique vol plané. Complètement sonnée à cause de la surprise, mais aussi par la peur qu’avait causé un tel accès de colère de la part d’Aki, Saya sentit tout son corps se figer. Elle ne pleurait plus et avait le souffle coupé. Le basketteur était impulsif, elle le savait. Elle savait aussi qu’il n’hésitait pas à user de ses poings s’il le fallait, mais c’était la première fois qu’il faisait un geste aussi violent juste devant elle. Et surtout… à cause d’elle.

Et comme si ça ne suffisait pas, des mots fusèrent à son attention : c’était fini. Aki venait de décider ça tout seul, sans même lui demander son avis, ramassant ses affaires avant de commencer à s’éloigner. Saya était sonnée et effrayée. Toujours immobile, comme si le monde s’était arrêté de tourner, il fallut attendre un nouvel accès de rage de la part d’Aki pour la faire sursauter et lâcher un nouveau hoquet de peur et de surprise. Il avait donné un coup sur la carte des plats du jour avant de quitter les lieux, laissant une Saya presque inerte sur sa chaise, devant une table retournée. Elle n’arrivait plus à bouger, elle ne comprenait pas pourquoi les choses avaient pris une telle tournure. S’ils s’aimaient si fort et si sincèrement, pourquoi tout ne pouvait juste pas aller bien entre eux ? C’était leur première et dernière dispute. Aki venait de la quitter. Redescendant finalement sur Terre à cette conclusion, alors qu’on s’approchait d’elle pour savoir si tout allait bien, Saya se recroquevilla sur sa chaise et se laissa aller, éclatant en sanglots. Elle avait eu la peur de sa vie avec ce geste d’Aki, qui, en plus, venait de lui briser le cœur par deux fois. Comment était-elle censée aller de l’avant à présent ?

Les minutes passèrent et Keisuke vint finalement à la rescousse de sa petite-sœur après qu’une connaissance l’ait contacté. Il emmena Saya dans un endroit un peu plus isolé pour qu’elle lui explique tout, et qu’elle puisse laisser couler toutes les larmes qui ne demandaient qu’à sortir. Quand sa cadette fut trop épuisée pour continuer à pleurer, il la raccompagna jusqu’aux dortoirs. Il ne quitta sa chambre qu’une fois assuré qu’une de ses amies resterait auprès d’elle. Saya était anéantie. Elle venait de vivre sa première séparation et, le moins que l’on puisse dire, c’était que celle-ci avait été particulièrement violente et douloureuse… Ca allait certainement lui prendre du temps pour réussir à remonter la pente…