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La plume et l'encre [PV Stanislas]

Karin Winterberg
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMar 17 Sep - 21:15

Eeet c'est le retour des petits boulots ! Après un mois de tournée, ça fait vraiment bizarre... c'est qu'à force, même quand tu bouges tout le temps partout, tu finis par te créer une routine. Là, tout me paraît étrange, pas à sa place. Alors qu'en fait c'est juste moi qui suis pas à ma place. Ça va passer. Ça fait toujours ça au début, les deux premières semaines surtout. Ça fait des vacances qu'elle dit Sasha. Et c'est pas faux ! C'est vrai que y avait besoin de repos... mais bon, la transition est un peu bourrine du coup !

Du coup, j'étais plutôt contente de recevoir l'appel pour ce job. Pourtant, c'est pas ce que je préfère... La télévision, je trouve toujours ça un peu plat, un peu fade. Tu fais du passe partout. Pas vraiment là que tu t'amuses le plus. D'ailleurs j'en fais pas souvent... mais là le mec habituel était malade et il leur a filé mon numéro. On bosse régulièrement ensemble, donc on se file des plans quand y en a. Et faut admettre que là, ça dépanne bien. Surprise de retour de tournée, le frigo avait profité de notre absence pour nous lâcher ! L'enfoiré. Obligées de le changer en urgence. La joie. Donc une mission facile et rapide, ça le fera. Même si c'est pas super amusant.

Je fais l'effort de m'habiller le plus normalement du monde. Débardeur noir avec mon éternelle capuche, pantalon noir... et les rangers. Et les bras tatoués. Oui bon, normal présentable on va dire. Pas trop extravagant. Faut pas trop leur faire peur aux gens de la télé. Surtout si tu veux être payé à la fin. Et j'ai trèèèèès envie d'être payée. Faut bien admettre que le black metal paie assez mal les factures. Enfin, faut savoir ce qu'on veut dans la vie.

Bref, j'arrive aux studios. Ça faisait longtemps. J'installe mes affaires tranquille, salue les quelques têtes que je connais un peu. L'invité du jour est écrivain semble-t-il. Son nom ne me dit rien, mais ça ne veut pas dire grand chose. C'est pas pour le peu que je lis... J'espère juste qu'il sera pas trop con. J'en ai soupé des vedettes... la dernière fois que je me suis retrouvée prise dans ce genre de plan, j'ai failli baffer le gars.... Matthi... ça joue les rocks stars pédantes dès 6h le matin... vraiment, jlui aurais arraché les yeux de la tête si j'avais pas eu besoin de l'argent... Donc là, j'espère que ça va aller.

Je dois être un peu en avance j'imagine. Personne pour le moment. Je m'ennuie... c'est un peu bizarre parce qu'en général on te fait pas venir juste pour maquiller une seule personne. Quand bien même la personne en question est la star. Enfin, à la télé peut-être que si... comme quoi j'ai vraiment pas choisi la bonne branche ! Y a des sous ici ! Enfin...

Je demande bien à gauche à droite si quelqu'un a un exemplaire du bouquin de ce gars, histoire de savoir un peu qui c'est, c'est quand même plus sympa, mais non. À croire que tous ses livres ont disparu comme par magie. Tant pis, j'aurais essayé. Je remets donc mes écouteurs. Il n'y a personne d'autres dans la salle. Tout le monde vaque à ses occupations plus loin. Ça fait un peu isolé. Sans m'en rendre compte, je me perds dans la musique et me mets à chantonner en attendant que l'écrivain arrive...
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyJeu 19 Sep - 21:45

La plume et l'encre



L'éditeur de Murphy l'a appelé une fois, deux, quatre, dix fois. Autant de messages vocaux que d'appels manqués. Il soupira en le rappelant. C'était impératif, une chance à ne pas manquer, quelque chose de gros, oui oui il pourrait parler des associations qui lui tiennent à coeur actuellement mais il fallait qu'il aille parler de son dernier roman qui venait d'être traduit en japonais. Murphy espérait que cet exil au Japon allait lui permettre de souffler un peu loin de la noirceur de ses romans. Raté. Il avait refusé à plusieurs reprises jusqu'à ce que son éditeur londonien lui annonce le montant du chèque qu'il pourrait très bien reverser à une association ou à une cause humanitaire -si possible en le faisant publiquement, un auteur bienveillant et humain ça c'est vendeur tu sais, même si je sais que tu ne fais pas ça pour ça oui, mais quand même.

Dans un long soupire, Murphy raccroche et pose son téléphone portable. À force de louper les appels et de se trouver des excuses pour ne pas rappeler, la date du rendez vous avec la grande chaine tv locale est plus proche qu'il n'espérait. Après demain. Il pianote quelques fois sur l'écran lumineux de son téléphone afin d'enregistrer l'adresse, l'heure et le nom de celui qui est censé l'interviewer. D'un copier coller rapide, il vogue ensuite sur les pages web parlant de son futur bourreau. Même si les caméras font tout pour donner une ambiance joviale et bonne enfant dans le rendu des diffusions, la vérité est tout autre. Il sait très bien que le but de l'émission est de faire parler d'elle et quoi de mieux qu'une information exclusive, même si elle est tirée de conclusion hâtives, quoi de mieux qu'une news croustillante à annoncer sur la vie privée de l'invité, même si ce n'était pas vraiment ce qu'il disait, voir pas du tout. C'est pour cela que Stanislas préfère se renseigner sur l'animateur de l'émission afin de savoir à quelle sauce il sera mangé, comment il doit armer Murphy. Rares sont les émissions bienveillantes qui vous tendent une oreille et un micro sincère.

Les jours défilent rapidement et il n'y pense plus, il se concentre sur les cours qu'il doit donner et sur certains de ses élèves difficiles. Deux particulièrement retiennent son attention de par leur comportement et leur façon d'être sur la défensive. Il note un symbole discret à côté de leurs prénoms dans la liste des élèves afin de penser à veiller sur eux aux autres heures de cours et peut-être même demander des informations aux autres professeurs. Son métier lui tient énormément à coeur et il se donne à fond pour essayer de ne laisser personne de côté. Mais là n'est pas le sujet, dans une heure, il doit se rendre à l'agence de tournage pour l'émission qui sera diffusée à heure de grande écoute sur la chaine principale du pays. Il a un peu le trac mais ne se laisse pas déborder.

Tenue classique. Chemise rouge, bien repassée. Veste de costume noire, serrée. Jeans noire, cintré. Chaussures noires, cirées. Il termine ses lacets avant de constater que le chauffeur devant l'emmener est en train de l'attendre devant chez lui. Il n'apprécie pas énormément qu'un inconnu connaisse son adresse, il craint les fuites et les approches étranges de fan, il en a déjà subit plus d'une fois lorsqu'il vivait à Londres et ne tient pas à réitérer l'expérience. Pour autant, son éditeur et l'agence ont insisté, apparement c'était vraiment plus simple comme ça, sous entendant presque qu'il faisait un caprice de star en souhaitant se rendre sur place par ses propres moyens, mais bon...

Le trajet se passe dans un silence total, même pas de musique pour occuper les oreilles et les pensées, à peine si le conducteur a répondu à son bonjour. Stanislas soupire, ayant l'impression de laisser une partie de lui avec cet ennuyeux chauffeur alors qu'il rentre doucement dans le rôle de Murphy. La distinction est énorme mais cette carapace lui permet de prendre de la distance sur les critiques et les dégénérés liés à la célébrité. Surtout que très peu de personnes sont au courant de sa vie personnelle, de son vécu et des événements marquants de son passé et il prend bien soin de protéger ces informations qui lui sont chères. Il ne tient pas à voir remonter à la surface les fantômes du passé, encore moins en plein live dans un pays qui n'est pas le sien. Quoi que, ni en Angleterre d'ailleurs.

Il passe par derrière, une secrétaire très propre sur elle, cheveux impeccablement coiffés, vêtements plus que lissés, l'attend devant une porte. Elle se présente rapidement et l'invite à le suivre. Autant, s'il a appris à maitriser parfaitement le japonais depuis qu'il est jeune, il a l'impression d'être parfois très maladroit avec sa façon de se comporter. Le comportement londonien et japonais est tellement différent. Mais très souvent on l'excuse du fait de son arrivée récente et beaucoup trouve que cela lui donne un charme fou.

Il gravit les étages rapidement dans un ascenseur moderne et trop brillant à son gout. La secrétaire débite un tas d'informations. Il en connait certaines à force de faire des interviews et des tournées pour signer ses livres mais c'est sa première télévision japonaise, il se demande si certaines choses sont différentes qu'en Angleterre, il suppose que oui mais n'arrive pas à couper la parole de la demoiselle pour lui poser une question. Mlle Je-Récite-Mon-Cours entame un nouveau paragraphe particulièrement indigeste sur ce qu'il doit éviter de dire devant la caméra, c'est outrant et énervant mais il a l'habitude de ce genre de censures. Apparement, elle vient de finir son premier chapitre puisqu'elle s'arrête en pointant du doigt un miroir devant lequel attend une chaise, un tas de truc pour le maquillage et une demoiselle qui semble s'impatienter. Murphy a cru comprendre qu'ils ont déjà du retard mais il reconnait bien là ce qui doit être le titre d'un des paragraphes qu'elle récite "on est déjà en retard, il faut se presser", à chaque fois c'est pareil.

Une demoiselle attend avec des écouteurs dans les oreilles. De dos, il tilt sur le look différent de la majorité des japonais. Ses tatouages colorant ses bras et sa coupe de cheveux particulière semble attirer l'oeil comparé à la pâleur de la plupart des autres personnes ce studio. C'est peut-être un cliché mais jusque là peu de personnes semblent aller contre cet apriori. Pour éviter un contact physique, Murphy se contente de toussoter derrière la demoiselle avant de simplement s'avancer jusqu'à apparaitre dans son champ de vision. Il remarque une femme plutôt grande, un visage fin avec de joli trait. Habitude d'écrivain, il prend un soin particulier à détailler les personnes qu'il rencontre et ils s'incrustent toujours quelque part dans sa tête, ressortant parfois d'une façon ou d'une autre dans l'un des personnages de ses romans. Il s'imagine déjà prêter un caractère compliqué et super exigeante à la demoiselle qui entrainerai facilement les lecteurs si elle était une héroïne de roman. Mais ne pas laisser ses pensées s'égarer, l'homme tend une main polie à la demoiselle afin de la saluer.

- Bonjour, excusez moi, apparement je suis arrivé en retard, pourtant c'est même en avance par rapport à l'heure que mon éditeur m'avait annoncé... Bref. Murphy Lewys enchanté.

Il semblait regarder partout autour de lui, détaillant ce qui l'entoure. Murphy se pose sur la chaise et tente d'une main baladeuse de régler son siège afin d'être moins haut mais c'est trop d'espoir, trop basique pour être réglé, il faudra se contenter de se pencher ou de se baisser pour faciliter le travail de la maquilleuse. Avec sa taille et les chaises prévues pour des humains de petites tailles, il a l'habitude de la contorsion. Heureusement pour lui, sa maquilleuse n'est pas petite, ça lui évitera de sortir au grand jour ses plus grosses capacités de contorsion et de yoga. Il tente de lancer la conversation, par curiosité et pour ne pas rester dans le silence.

- Vous travaillez depuis longtemps ici ?


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Karin Winterberg
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyDim 22 Sep - 21:02
C'est toujours long d'attendre. L'impression que quand je bosse pour eux les horaires sont un brin aléatoires. Enfin toi si tu les respectes pas tu te fais blacklister... On s'habitue à attendre avec ces gens-là, sauf que j'arrive encore à me faire avoir et à oublier de prendre de quoi m'occuper. Heureusement que j'ai toujours mes écouteurs... sauf que c'est un peu le piège, parce que du coup je me retrouve la tête dans ma musique, et que je fais plus vraiment gaffe à tout ce qui m'entoure... J'imagine par défaut que toute façon quand ils auront besoin de moi, ils finiront par me sonner...

Et c'est un toussotement qui me sort de ma rêverie. Je relève la tête et m'empresse de retirer les écouteurs qui forment automatiquement un tas de noeuds inextricables. Je me demanderai toujours comment font ces merdes pour en arriver là... J'imagine que c'est lui l'auteur. Le mec est immense vues les normes du coin. Il doit se prendre tous les hauts de porte ! Au moins, le gars est poli, ça me changera des crétins habituels que je dois supporter presque à chaque fois que je bosse ici. Différence appréciable donc. Je lui sers la main en souriant.

"Ha vous inquiétez pas, de mon côté j'étais carrément en avance. Je crois que les horaires ici c'est un peu le grand mystère vous savez ! Faut juste espérer tomber juste... Karin Winterberg, à votre service !"

Enfin tant qu'on restait sur un niveau pro... faudrait que j'arrête avec cette phrase d'ailleurs, ça m'attire des remarques stupides beaucoup trop souvent. En même temps, faut bien trouver un moyen de briser la glace d'une façon ou d'une autre. Si on reste là à se fixer dans le blanc des yeux tout du long, ça va être long long long ! Alors que je commence tranquillement à sortir le matériel maintenant que je sais quelle tête et quelle couleur de peau il a, je le vois se batailler avec le siège du coin de l'oeil. Je lui souris gentiment.

"Erf, cherchez pas, le siège bougera pas. Apparemment nous faciliter la vie ne faisait pas partie des objectifs. Mais vous inquiétez pas, on se débrouillera ! Vous avez des allergies particulières ? On m'a rien transmis mais je préfère vérifier..."


D'autant plus que bon, c'était vraiment à la dernière minute comme contrat. Ça serait pas la première fois que l'info se perdrait. Je préfère prendre les devants... Le silence s'installe un peu. Le temps que je trouve de quoi causer... la littérature n'étant pas mon domaine, j'ai un peu de sortir une énormité. Je me suis toujours sentie un peu bête face aux gens de ce milieu... les mots n'ont jamais été ma force... Au final, c'est lui qui brise le silence. La question m'amuse.

"Alors moi c'est particulier, je fais partie de la maison sans en faire partie. Je fais simplement des remplacements à l'occasion. On m'a appelée hier. C'est un ami normalement qui occupe ce poste. Ça dépanne dirons-nous. Ça doit être la troisième fois que je bosse ici. Après je vous avoue que de mon point de vue tous les studios de télé se ressemblent, alors si ça se trouve ça fait plus... Je peux avoir votre main s'il vous plaît ?"


Je dois sans doute passer pour quelqu'un qui se fout de son taf. En vrai, j'adore mon travail. C'est juste que j'aime pas ces endroits. Tout a toujours l'air tellement faux et la plupart des gens te parlent mal. Sans compte que c'est pas dans ces endroits que tu fais les trucs les plus cools... Après, même si je déteste les studios télé, ça m'empêche pas de faire mon travail correctement. Les gens que je maquille ont pas à payer pour la bêtise de mes employeurs...

Je prends sa main, histoire de faire les tests habituels pour trouver le bon fond de teint. C'est pas si souvent au final que j'ai à maquiller des blancs ! Ça change un peu.

"Et vous alors ? Ça fait longtemps que vous faîtes des émissions dans ce genre-là ?"

Fond de teint sélectionné ! À partir de là ça devrait rouler tout seul !

"Je suis désolée je ne connais pas du tout votre travail. Je voulais voir si quelqu'un dans le coin avait votre bouquin, histoire de patienter, mais non... Ça parle de quoi du coup ? Attention, fermez les yeux !"

Le temps de lui relever un peu la tête, de vérifier deux trois trucs niveau état de la peau, et c'est parti.
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMar 24 Sep - 23:48

La plume et l'encre




Karin Winterberg. Lewys essaie de mémoriser ce nouveau prénom et s'interrogeant sur l'origine de son nom de famille. Poliment, il écoute la présentation de la demoiselle. La formule de politesse "à votre service !" lui arrache un sourire mais qui se confond largement avec un simple acquiescement, loin d'être un sourire ironique et stupide. Il reste professionnel et surtout se concentre d'autant plus que le jeune écrivain commence une lutte perdue d'avance avec son siège. Recherche de manivelle à gauche, tapotement pour trouver un bouton à droite... Rien du tout nul part et Karin prend les devants en annonçant que le plateau ne semble pas dans l'optique de les aider avant de lui demander ses potentielles allergies.

Stanislas aurait bien répondu que tout ce qui concerne le maquillage lui file de l'urticaire mais il n'a pas envie de déranger la maquilleuse qui est déjà en train de déballer un nombre de produit improbable. Il sait très bien que les touches d'humour sur les métiers font uniquement rire ceux qui lancent la blague. Clairement, pour la personne en face, ce n'est qu'une énième répétition d'une phrase aussi lourde qu'ennuyeuse. Il secoue la tête pour répondre que non, observant avec des grands yeux curieux les gestes de la professionnels. Toujours curieux et attentif aux autres, il détaille le monde qui l'entoure à la recherche du prochain tic de son héros de ses écrits. Tic, manie, habitude, n'importe quelle petite chose qui peut rendre ses personnages plus humains, plus proches de monsieur tout le monde. Et puis il faut admettre qu'au delà de son observation dû à la déformation professionnelle, Stan est quelqu'un de particulièrement attentif aux autres naturellement.

C'est d'ailleurs dans cette curiosité qu'il enchaine en posant une question à la demoiselle afin de savoir si elle travaille pour ce plateau depuis longtemps. Instinctivement, il suppose que non, son look n'allant vraiment pas avec l'ambiance qui se dégage de cet endroit, il l'imagine mal être une habituée des lieux surtout connaissant la fermeture d'esprit des dirigeants des grosses entreprises locales. Elle explique faire partie de la maison sans vraiment en faire partie, avoir déjà travaillé à plusieurs reprises ici pour dépanner un ami mais sans trop se souvenir de combien de fois exactement. Murphy ne peut qu'être d'accord lorsqu'il entend dire que tous les studios se ressemblent et ce qui aurait pu être pris par un manque de professionnalisme par un accro à ce genre d'endroit est simplement pris comme un bon sens de l'observation dans la tête de l'écrivain. Il existe une sphère particulière d'humains étranges appréciant ce genre de lieu. Aimant le côté hautain de chacun, le trop de manière de tous. Se sentant à l'aise parmi les employés à vos services afin de se donner l'impression de valoir quelque chose. Ce n'est vraiment pas quelque chose dans lequel Stan apprécie baigner malgré qu'il sache singer ce type de comportement et semble apprécier le côté décalé de son interlocutrice.

Il tend la main à cette dernière justement, observant curieusement son ballet de geste précis et semblant si logique à la jeune femme. Comment quelque chose d'aussi précis peut être fait aussi rapidement ? S'il avait du se ravaler la façade lui même, il aurait sûrement pu postuler pour le casting d'un film d'horreur. Des petits tests rapides sur la main du londonien et en quelques essais, la demoiselle trouve la teinture idéale pour la peau de son client. D'un doigt curieux, il tâte l'une des couleurs en posant sa pulpe dessus, s'amusant à faire des petits points clairs sur le dos de sa main avant de se reprendre et de radopter une attitude sérieuse lorsque Karin l'interpelle avec une question sur lui.

- Je comprends totalement ce que vous voulez dire sur la ressemblance des studios... J'en fais dès que mon éditeur juge ça utile, souvent c'est lorsque mon roman est traduit dans un nouveau pays. L'avantage c'est que je parle la langue de celui ci comme je suis actuellement prof à un lycée voisin. C'est plus simple pour comprendre le présentateur, ceci dit.

La demoiselle semble satisfaite d'une de ses manipulations et attrape tout un attirail afin de commencer à oeuvrer sur Stan qui essaie de ne pas grimacer et d'être facile à maquiller. Il ne prend jamais trop l'habitude, n'étant pas tactile facilement, il a tendance à ciller au moindre impact sur son visage. Il trouva les excuses de Karin touchantes, expliquant qu'elle ne connaissait pas ce que l'écrivain avait fait et que personne n'avait pu lui prêter de roman pour patienter d'ailleurs. Il n'était pas le genre d'auteur à se balader avec un stylo et un exemplaire toujours sur lui, surtout qu'il avait un peu de mal à comprendre le succès de ses ouvrages, étant pour lui simplement un moyen de sortir ses pensées noires. Il était toujours un peu perdu lorsqu'il devait répondre à des questions aussi générale. Il hésite quelques secondes en fermant les yeux, essayant de ne pas bouger à chaque mouvement de la professionnelle.

- Encore, c'est le titre du roman dont ils veulent parler aujourd'hui. C'est l'histoire d'un enlèvement raconté par diverses personnes dont un proche a disparu. Ils reçoivent des lettres, des appels témoignant de l'horreur que celui ci subit au quotidien par son bourreau. Et ça part sur des retournements de situations autour de qui aurait pu faire ça, pour quelle raison... C'est pas très joyeux, je suis pas sûr de vous le recommander pour un beau dimanche ensoleillé. Vous appréciez la lecture ?

Stan essaie d'en dire un peu sans trop en dire. Le suspense de son livre avait été compliqué à installer et il était particulièrement fier du développement de ses chapitres, son idée ayant murie pendant longtemps avant d'en faire un roman dont il était satisfait. Violent sans être gratuit, il crachait particulièrement sur toutes ces oeuvres dégoutantes juste pour être sales, juste pour choquer. Ça ne sert à rien de décrire une scène immonde si elle ne sert pas vraiment l'histoire. C'est facile de choquer, c'est facile de faire pleurer, mais créer ce suspense qui tient en haleine, faire naitre ce sentiment de malaise chez le lecteur... Ce n'est pas donné à tout le monde. Ce n'est pas apprécié par tous les lecteurs surtout.

Murphy rouvre un oeil lorsqu'il entend les talons de Dame récitation claquer jusqu'à lui. Il ne saurait expliquer pourquoi mais il préfère sans hésiter la présence de la maquilleuse que la secrétaire beaucoup trop hautaine à son goût. Pourtant à ses yeux, le travail de la professionnelle semble bien plus important et essentiel que celui de la jeune femme vadrouillant pour obéir à deux ordres. Mais qui est-il pour juger après tout. La femme les interrompt sèchement pour annoncer qu'une vingtaine de minute de retard est supposé, si ce n'est un peu plus. L'écrivain la remercie de l'information avant de lancer un regard au miroir afin d'observer son reflet.

- Vous allez avoir le temps de me transformer en véritable oeuvre d'art à ce rythme là dites moi, j'espère que vous êtes inspiré...

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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyJeu 26 Sep - 21:44
L'auteur a l'air d'aimer cet endroit à peu près autant que moi. Au moins comme ça on est deux à être coincés dans cette galère. C'est quand même plus sympa ! J'avais vu quelque part que les auteurs étaient souvent mauvais pour parler de leur bouquin, et que ceux qui étaient bons étaient pas forcément de grands auteurs. Aucune idée si c'est véritable ou une autre de ces vérités à la con qu'on balance comme ça sans trop y penser. Peut-être que les gens ne peuvent pas être doué pour écrire ET pour parler. Ou juste que c'est tellement de taf en amont d'écrire un livre qu'après t'as pas forcément envie de t'étaler dessus encore et encore.

C'est rigolo ça un auteur qui donne des cours. Ça doit être chouette pour les étudiants, ça fait classe d'avoir un prof qui écrit des bouquins, à moins qu'ils s'en tapent. Ça se trouve c'est moi qui me fait des films et la plupart n'en n'ont rien à fiche. J'en aurais rien eu à fiche à leur place. En même temps ni les livres ni les cours ne m'intéressaient, alors forcément...

"J'imagine que ça doit être plus simple oui... vous avez un interprète sinon d'habitude ? Ça doit ralentir la conversation terriblement... Vous enseignez quoi du coup au lycée ? Comment on fait pour survivre en milieu télévisuellement hostile ?"

Ça ferait un drôle de cours remarque. Et pas si utile que ça... enfin pas pour la plupart !

J'écoute d'une oreille, cherche ce qu'il me faut. Un jour je vais ranger ce sac, et je vais gagner un temps précieux à retrouver ce qu'il me faut tout de suite. Je ferai partie de ces gens organisés qui te trouve tout d'un claquement de doigt. Mais bon. Entre les tournées et les contrats qui s'enchaînent ou se succèdent à un rythme bizarre, tout s'entasse dans le sac sans que je trouve le temps de ranger. Ou que je le prenne. C'est presque pareil. À peu de choses près. Un jour je vais finir par sortir un truc chelou de ce sac que j'aurais laissé là après un concert ou un tournage et j'aurai l'air fine ! Enfin pour aujourd'hui, ça ira, pas de mauvaise surprise ! Juste le bordel ! Heureusement que pour le reste, ça se fait plus facilement.

Murphy ferme donc sagement les yeux et s'applique à ne plus bouger tout en me racontant son livre. Bon clairement, le maquillage, c'est pas son truc. Ou alors c'est qu'il est pas tactile. Ou les deux. Pas de soucis, il est loin d'être le seul... c'est même assez fréquent dans ce genre de situations. Des gens qui n'ont ni l'habitude ni l'envie, mais pas trop le choix. Et vaut mieux pour eux passer par cette case, sans ça, l'éclairage ne te rate pas ! J'essaie de faire les gestes le plus léger possible, et on va viser le minimum syndical, que ça prenne le moins de temps possible et qu'il le sente pas trop. S'il a pas l'habitude, j'imagine qu'il est plus sensible... Si au moins on peut lui éviter d'avoir trois couches de peau en plus, ça devrait lui faciliter la vie !

Le sujet de son bouquin a l'air... intéressant. Enfin au moins la façon dont c'est écrit me semble chouette. Je sais pas si je lirais ça, mais l'idée en elle-même, varier les points de vue comme ça sur un même événement, je trouve que ça donne toujours un certain relief à l'histoire.

"Pourquoi Encore comme titre ?"

C'est presque la chose qui me vient en premier. Peut-être parce que pour devoir nommer des chansons ou des albums, le titre c'est toujours un peu galère... enfin, soit c'est galère, soit ça te vient tout de suite. L'impression qu'il n'y a pas vraiment de juste milieu. En tout cas "Encore" c'est efficace comme titre. J'imagine que ça doit bien passer à la traduction.

"Mais effectivement, pas vraiment une lecture de dimanche ensoleillé. Peut-être plutôt lecture d'un lundi orageux. Je suis sûre que ça aurait été du plus bel effet pendant le typhon tiens ! Mais après honnêtement, je lis pas beaucoup. Donc je serai sans doute pas très bon juge ! Enfin j'aime bien le principe d'écriture que vous avez choisi, ça a l'air vivant."


À peine le temps de terminer d'appliquer la couche de fond de teint que rapplique notre secrétaire préférée... Toujours aussi aimable. Je me demande toujours si c'est juste qu'elle m'aime pas ou si elle est comme ça avec tout le monde. Enfin, je fais semblant de pas m'en rendre compte. C'est pas pour le peu de fois où je suis là... Accessoirement, j'ai trop besoin de l'argent pour me permettre de faire la fine bouche. Et connaissant le panier de crabe qu'est cet endroit, si je dis quoi que ce soit, ça risque de retomber sur mon pote pour avoir filé mon contact... Donc bon, acquiesce simplement. En l'occurrence, ça change pas grand chose pour moi. Juste plus de temps pour faire ce que j'ai à faire, et comme j'ai plutôt prévu de faire le minimum vu les réticences du client du jour, j'étais vraiment pas à la panique.

Du coup, je ne m'attendais absolument pas à sa proposition. Et pour le coup, j'éclate franchement de rire. La tête que feraient nos amis de la télé si je transformais leur précieux auteur en une des mes oeuvres d'art ! Ça serait drôle, mais je suis pas sûre qu'ils sachent apprécier mon art !

"Vu comment vous aviez l'air d'apprécier l'opération, j'étais plutôt partie pour vous faire le minimum syndical mais si vous voulez j'ai tout ce qu'il faut !"

Pour le coup, j'attrape rapidement dans le bordel faux sang, poils, prothèse de chair pour faire des plaies, ainsi que la palette pour faire les maquillages des mômes... le fameux atelier que j'étais censée animer le jour du typhon !

"Si vous voulez, on peut vous transformer en zombi, en loup-garou, en tableau de Picasso ou Dalhi. Et si vous préférez plus enfantin je dois pouvoir vous faire un très chouette visage de tigre ! Ça fait longtemps que j'en ai pas fait mais c'est marrant à faire ! Y a qu'à demander ! Mais bon je vous charge d'assumer après, moi je vais me faire engueuler si on croit que j'ai pris des """libertés artistiques""", c'est pas trop leur truc ça la liberté artistique !"

Comme quoi des fois ça vaut le coup d'être bordélique !
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyVen 27 Sep - 16:48

La plume et l'encre



Stan s'amuse à constater la lutte de la maquilleuse pour trouver les produits qu'elle cherche. Lui si ordonné, son sac lui donnerait presque de l'urticaire mais c'est surtout que ça lui démange de proposer à la jeune femme un coup de main pour ranger ce dernier. Loin de lui l'idée de se moquer, il préfère aider. Karin continue la conversation en posant un tas de question à l'écrivain.

- C'est vous qui devriez animer l'émission avec toutes vos questions, au moins elles sont plus variées qu'une simple recherche de potins... Ça dépend le pays, je maitrise pas mal de langues mais ça m'est arrivé deux trois fois d'avoir un interprète... J'enseigne l'anglais et la calligraphie ! Et pour suivre à ces milieux hostiles... On survit quand on a pas le choix et qu'un petit paragraphe ridicule d'un contrat nous oblige à venir sourire ici en fait.

Il est honnête, peut-être trop honnête et si ses paroles remontent jusqu'à son éditeur ou un journaliste, il est bon pour passer un sale quart d'heure. C'est le soucis lorsqu'on est plus jeune que la majorité des personnes du milieu. Malgré le fait qu'il s'approche doucement de la trentaine, il a souvent ce sentiment désagréable d'être considéré comme un enfant de par son éditeur. Pourtant pas par les autres personnes. Peut-être est-ce grâce à sa taille ou à sa carrure. Ses traits se sont durci avec le temps sans qu'il ne s'en rende compte lui.

La conversation s'enchaine sur son roman qu'il présente de quelques mots. Il aurait pu retenir une présentation type avec un peu de suspense pour donner envie de livre son bouquin mais il improvise chaque fois des phrases différentes. En fonction de son interlocuteur pas mal aussi. Beaucoup de personnes répliquent en lui demandant la fin de son livre ce qui a le don de l'ennuyer. Même s'il comprend que lire ne soit pas la passion de chaque individus, demander la fin alors que l'auteur est encore en train d'en parler est un véritable manque de respect pour lui. Elle lui demande l'origine du titre en question.

- C'est une référence aux lettres reçues, un fil rouge qui annonçait le dénouement presque depuis le début du livre.

La demoiselle reprend la parole en expliquant son expérience vis à vis de la lecture et en le complimentant sur son choix. Il la remercie d'un signe de tête alors qu'il ferme toujours les yeux en sentant son pinceau percuter sa peau à plusieurs reprises.

Leurs conversations s'interrompt par les talons de la secrétaire annonçant une vingtaine de minute de retard minimum. Vingt minutes peut aussi se traduire en une heure parfois dans ce genre d'endroit. Même souvent en fait. Mais bon, puisqu'ils sont là, autant s'occuper et comme l'auteur apprécie la compagnie de la demoiselle, il envisage de simplement attendre avec elle, lui proposant cette option avec une pointe d'ironie dans sa phrase en lui demandant de faire de lui une oeuvre d'art.

Il ne s'attendait sûrement pas à déchainer une telle motivation, un tel engouement chez la professionnelle qui commence à sortir un tas de matériel improbable. Stan cligne des yeux en observant les objets dont il ne pourrait même pas deviner ni l'utilité ni l'utilisation. Il ouvre grand les yeux en touchant une prothèse de chaire, se demandant comment ça s'accroche et le rendu que cela peut avoir. Et c'est à ce moment que la Maquilleuse lui propose d'en faire un chef d'oeuvre mais lui faisant promettre de ne pas l'accuser si jamais quelqu'un venez à les gronder.

Il hésite. La proposition est motivante. Se faire transformer en Loup-Garou ça peut être très amusant. Mais comment justifiera t-il cela à son éditeur quand la chaine de télé locale l'appellera pour se plaindre de son comportement enfantin. Il réfléchit. Louper l'occasion de devenir un zombie, ça le dérange quand même. Que faire ? Son éditeur saura très bien qu'il ment si jamais il prétexte une erreur de compréhension entre la maquilleuse et lui, surtout qu'il n'a pas envie de mettre la faute sur la demoiselle.

- Si vous me transformez en grand malade, ça nous ferait une excuse pour esquiver cette ennuyeuse émission... Si zombie, c'est dans vos cordes, malade au bord de l'agonie ça doit être faisable non ? Malgré que l'idée de devenir un tigre me tentait tout autant...



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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyDim 29 Sep - 16:23
"Ha faut me le dire si je vous embête avec mes questions ! C'est juste que sinon ça fait vraiment bizarre de se regarder dans le blanc des yeux quoi. Mais faut pas vous sentir obligé de faire la conversation si ça vous emmerde."

L'idée de me retrouver animatrice sur ce genre d'émission m'amuse autant qu'elle me dégoûte ! Ça doit être affreux ! Presque autant que pour les invités ! J'imagine que la liberté des questions doit être aussi grande que la marge de manoeuvre de Murphy pour y répondre. C'est quand même vraiment un drôle de milieu. Tout semble pré-conçu, pré-écrit, et je me demande si y a vraiment des gens qui y trouvent leur compte au final. Ça se trouve oui, enfin j'imagine... sinon le tout se sera déjà écroulé depuis longtemps. En même temps je lui dis ça, mais la curiosité l'emporte et je repars dans les questions. Même si bon, j'en enterre quand même quelques unes au passage, sinon ça va vraiment faire inquisition !

"En même temps, les potins quand on connaît pas les gens, c'est chiant non ? Autant regarder une série dans ce cas-là... c'est rigolo que vous enseigniez deux matières aussi différentes ! Ça n'a pas grand chose à voir l'un avec l'autre. Faudrait leur apprendre à bien lire les petits paragraphes sur les contrats alors, c'est fourbe ces bêtes-là."

Ça, les petites lignes, les petits astérisques... enfin tout quoi. C'est vrai qu'on vous apprenait pas vraiment ces trucs-là à l'école, à lire un contrat. Alors que c'est con, c'est une compétence dont on a clairement besoin une fois sorti de là. Faudrait des cours pour apprendre la vie d'adulte. Gérer un budget, remplir des papiers administratifs. Ce genre de trucs. Y a masse de monde à qui ça pourrait servir...

"Ha je vois ! J'aime bien les trucs comme ça, où finalement on se rend compte qu'on avait la réponse depuis le début. C'est bien vu souvent. Du coup quand vous écrivez vous aussi vous savez dès le début ou vous découvrez au fur et à mesure ?"

J'aime pas lire, mais discuter avec les gens des histoires et comment on les fait, ça c'est plutôt sympa. Puis au moins je peux reconnecter avec des trucs qui existent dans ma branche aussi. À défaut, ça fait toujours des conversations intéressantes, en plus pour le coup, Murphy explique plutôt bien alors c'est assez agréable à écouter.

La secrétaire fait irruption et les plans semblent devoir changer quelque peu. Vingt minutes de retard. Bon. À défaut d'en avoir besoin, il va falloir tuer le temps, mais bon ça me semble pas trop mal parti. D'autant que Murphy a l'air soudainement intéressé par le maquillage. Il en faut pas plus pour me faire sortir l'ensemble du matériel à ma dispo ! Suffit de demander, c'est pas les idées qui manquent ! Bon après ça risque de pas être du goût des grands pontes en face. Ni de son éditeur. Suis presque sûre qu'il doit y avoir un truc dans le fameux paragraphe sur son contrat à propos de ça aussi !

D'ailleurs, il doit y penser lui-même vu qu'il revient un peu sur ses positions. Ou alors juste il avait pas envisagé que je puisse le prendre au sérieux à ce point-là. Je dois bien avouer que ça m'amuse grandement ! Peut-être que j'aurais dû lui réduire le champ des possibles... mais bon, c'est beaucoup trop tentant cette affaire. En même temps, en 20 minutes, c'est un peu présomptueux de ma part, y a des trucs que j'aurai pas le temps de faire.

"J'avoue, un tigre c'est forcément tentant. Ça quel que soit l'âge, ça a toujours beaucoup de succès ! C'est tellement stylé. Et c'est assez drôle à faire, d'autant que ça en a pas l'air mais faut adapter le tigre à chaque visage. C'est encore plus chouette ! Après je ne sais pas si serait vu comme classe sur un auteur... ça risque de trop les impressionner ! Du coup vous avez sans doute raison, on va partir sur un bon teint malade, ça peut faire son petit effet !"

Faudra juste qu'il assure derrière niveau jeu d'acteur s'il espère vraiment que ça suffise à le sortir de là ! Je ressors donc les palettes à la recherche de ce qu'il me faut. Ha la voilà ! Une belle palette de verts et de marrons. Je lui montre un peu au passage.

"Y a quelques temps j'ai dû maquiller des gens en malades de la peste pour un clip. Donc normalement j'ai absolument tout ce qu'il nous faut pour vous faire passer pour au bord de l'évanouissement total. Avec ça, on va pouvoir vous creuser les jours et renforcer les cernes. J'ai ce qu'il faut pour faire un effet suintant, comme si vous aviez de la fièvre. Et on pourra peaufiner le tout avec ce joli teint verdâtre, histoire de renforcer un peu l'effet "attention je pourrai vomir sur votre présentateur à tout moment". Ça vous va ?"


Je préfère vérifier, je sais toujours pas s'il est vraiment sérieux ou pas ! Ça serait con que je m'emmerde à me lancer dans un truc si je dois tout effacer puis recommencer à zéro d'ici dix minutes parce qu'il se sera dégonflé ! Je peux comprendre qu'il veuille pas d'ennui avec son éditeur, mais du coup autant en être sûr avant ! Sinon c'est drôle pour personne...
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyLun 30 Sep - 21:35

La plume et l'encre



Il espère sincèrement ne pas avoir vexé la demoiselle lorsqu'il lui a dit qu'elle devrait animer les interviews au vue de ses questions intéressantes. C'est vrai que cela pourrait être pris comme une remarque pour lui souligner le fait qu'elle parle beaucoup alors qu'au contraire, il est heureux d'être tombé sur quelqu'un dont la conversation est intéressante.

La maquilleuse change vite de sujet en reprenant la parole pour poser des questions sur l'activité scolaire de l'écrivain. Effectivement, les deux matières ne sont pas similaires mais c'est plus complexe, il enseigne l'anglais et est professeur dirigeant du club de calligraphie. Elle fait ensuite une remarque sur les petits paragraphes des contrats auxquels on ne fait jamais trop attention et qui sont pourtant souvent plus importants que le reste de la page. C'est vrai que leur apprendre les vraies choses de la vie aiderait les étudiants à mieux s'intégrer dans leur vie d'adulte mais les programmes scolaires sont déjà tellement chargés et tellement mal organisés, les établissements sont débordés. Une réforme serait la bienvenue mais chacun sait que ça sacrifierait une génération entière d'étudiants qui n'auraient pas été habitué à ce que l'on devrait vraiment attendre d'eux. Après tout, c'est comme la différence des études entre lycéens et étudiants à la faculté ou dans les grandes écoles, le passage entre les deux est plus grand qu'un fossé et pourtant, on continue de laisser les élèves avancer tête baisser en pensant que ça passera.

Murphy ne semble pas d'humeur à entrer dans ces débats pessimistes, il sait combien c'est éprouvant une interviews sur ses romans plus que pessimistes, ne montrant aucun espoir en l'humanité alors que lui ne peut s'empêcher d'y croire, au fond. Triste ironie. Il acquiesce en hochant la tête, ajoutant un commentaire un peu passe partout mais pas hypocrite pour autant sur le fait qu'effectivement, apprendre un peu plus de choses de la vie serait utile pour beaucoup.

La maquilleuse embraie ensuite sur des questions sur ses ouvrages et Murphy résume son dernier roman comme il peut, essayant de ne pas trop en dévoiler pour autant. Après qu'il ai répondu à l'origine du titre de son livre, vient la question de la fin de l'histoire. C'est vrai que ça varie énormément d'un auteur à l'autre et que certains avancent en suivant un fil continu déjà tracé dans leur tête alors que d'autres font naitre leurs romans en ayant simplement comme idée de base qu'un vague squelette comprenant uniquement les personnages et un trait de caractère. Pour avoir parlé avec beaucoup d'auteurs, Murphy a vu énormément de débuts différents et de façon de commencer qui n'ont rien à voir. Il se souvient aussi d'une règle qu'un auteur français, le médecin et écrivain Baptiste Beaulieu, lui avait dit un jour : on n'écrit jamais le mot "faire", c'est laid, on fait caca, mais on ne fait rien de beau avec ce verbe trop facile dans les romans. C'est vrai qu'au début c'est compliqué de l'éviter, mais ensuite ça force à travailler ses tournures de phrases.

- Pour mes deux romans, j'avais le début et la fin en tête, surtout pour Encore dont l'ensemble de l'histoire me semblait évidente. Du coup ensuite, ça se trace presque tout seul. Certains chapitres ont été recommencé plusieurs fois, des dizaines de fois, pour trouver une expression sincère du narrateur justement. Mais c'est agréable comme travail, même si parfois les personnages que l'on a en tête prennent une place dingue dans nos pensées.

La secrétaire dans un élan nonchalant les coupe dans leur conversation afin de les prévenir du retard d'au moins vingt minutes avant de tourner les talons. Stan soupire intérieurement, il n'a pas la tête à passer quatre heures à attendre juste pour un soucis technique débile. Des retards sur les plateaux, c'est presque systématique, les deux jeunes gens le savent très bien et l'un comme l'autre ne semble ravie de la nouvelle. Pour autant, le moindre soupire pourrait être vexant pour leur interlocuteur alors c'est poliment qu'ils reprennent leurs débats.

Murphy demande d'apprendre plus de choses sur le maquillage dont la demoiselle semble bien s'y connaître et s'y intéresser énormément à en voir les variétés composants le bazar de son sac. Il la taquine en lui demandant de faire de lui une oeuvre d'art et c'est presque en sortant son CV que répond la maquilleuse, lui proposant ainsi une variété de maquillages que le londonien n'imaginait même pas possible sans une équipe entière. Ironiquement, un peu pour tâter le terrain, il propose à la demoiselle de le maquiller en grand malade afin d'éviter les huit heures d'attentes ici. Il sait très bien qu'il ne peut pas partir en faisant un caprice de star. Elle sait très bien qu'elle ne peut pas partir même lorsque l'émission aura commencé puisque de nombreuses retouches sont à faire entre deux prises.

- Ah mais ce n'est pas parce que mon premier choix se porte sur le malade imaginaire que je ne veux pas me transformer en tigre quand vous en aurez l'occasion. Je suis sûr que je peux être un très bon tigre.

En vrai, l'idée de se déguiser de façon mignonne et d'aller faire la lecture à des enfants hospitalisés lui traverse l'esprit. Il ne sait pas si la demoiselle serait partante pour une après midi lecture en présence de mômes, mais peut-être au moins accepterait elle de le maquiller lui et plusieurs bénévoles motivés afin d'égayer une après midi de temps en temps. Il se note dans un coin de sa tête de lui demander plus tard, pour l'instant il est intrigué par la réponse celle ci qui lui explique qu'ayant du déguiser des humains en malades de la peste récemment, elle a tout l'attirail pour le rendre malade au moins d'aspect. Cernes, fièvre, teint pâle, elle peut y arriver sans soucis. Karin propose même d'aller jusqu'au seuil de celui qui ne va pas tarder à vous rendre son petit déjeuner en pleins sur votre nouveau costume, ça serait si dommage....

- J'adore l'idée de la menace de vomi, c'est génial ! Peut-être une ou deux rougeurs dans le cou ou des boutons et je peux simuler une allergie alimentaire ? Quelle bonne idée.

Il tend son petit doigt en direction de la demoiselle. Si l'un d'eux balance la vérité, ils sont bons tout les deux pour se prendre des répercutions très désagréables. La maquilleuse risque d'avoir du mal à être embauchée à nouveau même pour dépanner, et sa réputation risquerait d'être tachée de par l'égo des grands dirigeants de cette boite. Pour l'écrivain ça ne serait pas mieux et les ventes de son livre risquerait d'être touchée si jamais le présentateur décide de le dépeindre comme un menteur hautain et tout les défauts qui pourront rentrer dans l'écran sur lequel il lit son texte.

- Promesse du petit doigt ? Je ne dis rien à personne et vous non plus ? Si l'un de nous ment ou trahis la promesse, il se verra perdre un doigt !

Malgré que cette tradition soit d'origine japonaise, l'auteur a souvent croisé des japonais ne connaissant pas cette petite histoire. Murphy adore connaître un tas d'histoires diverses et variées, leurs origines, l'explication d'expressions... Des petites anecdotes agréables à apprendre et à partager. Sans jamais passer pour quelqu'un d'hautain pour autant.



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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMer 2 Oct - 16:59
C'est tellement bizarre le boulot d'auteur en vrai. Enfin je sais pas. C'est titanesque comme truc. Mais assez intéressant. J'imagine oui que les personnages doivent rester un moment... Tu te fais chier à faire tout un monde, à leur inventer une allure, un caractère, une vie, il leur arrive plein de trucs et si tu ne fais rien en fait il ne se passe rien. Ça me surprend pas que ça puisse te rester dans la tête longtemps après en vrai. Ça semble même plutôt logique. La vraie question c'est comment tu fais après quand c'est fini. Ça doit laisser un sacré vide...

"C'est un peu comme nous quand on bosse sur un album en fait. Les morceaux de mélodies ça reste longtemps en tête. Et elles te sortent pas du crâne tant que t'as pas réussi à leur donner une forme satisfaisante... Enfin j'imagine que ça ressemble un peu comme sensation."

En tout cas je retrouvais bien l'impression. En mieux dit. Normal, c'est son boulot d'utiliser des jolis mots. Je suis beaucoup plus douée pour les faire sonner juste que pour les trouver à la base. On peut pas être doué en tout ! En plus l'avantage des chansons c'est que tu peux les faire un peu dans la langue que tu veux, c'est tout de suite beaucoup plus facile... en plus quand tu fais du grunt, y a encore moins de gens pour réussir à comprendre les mots que tu prononces, ça fait beaucoup moins d'ennuis !

L'ambiance change drastiquement après le passage de la secrétaire. Fini les gentils plans bien propres sur eux, on rentre dans la grande combine du maquillage artistique ! C'est parti pour le numéro d'équilibriste à trouver un truc marrant qui puisse passer pour naturel. D'autant plus qu'il espère que ça puisse le sortir de là. Honnêtement, je vais pas l'en blâmer ! Tout dans ce foutu studio donne envie de s'enfuir en courant. Y a pas d'âme, nulle part. Même les gens finalement on dirait des photocopies les uns des autres.

Mais bon tout ça l'oblige à renoncer à un magnifique maquillage de tigre. Je ne peux que comprendre la déception ! C'est un de ceux qui a le plus de succès. Limite je devrais me spécialiser en maquillage de tigre. Je réussis plutôt bien les écureuils aussi, c'est un autre genre, mais c'est pas mal non plus ! Il me fait rire à vouloir s'accrocher au tigre quand même !

"Je pourrai vous laisser ma carte si vous voulez. Vous m'appellerez quand vous aurez pile l'occasion parfaite et je vous transformerai. Promis vous serez le plus beau tigre que vous aurez jamais vu. Faudra juste vous entraîner à feuler un peu quoi. Mais bon, faut pas que ça vous freine non plus ! Vous avez raison, faudrait pas se priver de l'occasion de devenir un tigre, c'est pas tous les jours que c'est possible !"


Enfin en attendant, faut qu'on se mette d'accord sur la tête que je vais pouvoir lui faire pour la suite. C'est pas toutes les maladies qui te donnent un passe droit pour rentrer chez toi faire dodo... La nausée, ça marche plutôt bien. Faut dire que ça tâcherait un peu trop l'endroit qui se veut tiré à quatre épingles jusque dans les détails les plus absurdes... Le coup de l'allergie c'est pas mal ! Je fouille un peu histoire de voir ce que j'ai dans mon sac qui permettrait de simuler une poussée d'urticaire assez convaincante.

"Ha pas mal du tout ça ! Alors par contre, petit conseil, choisissez bien à quoi vous faîtes une réaction allergique parce que vous ne pourrez plus jamais y avoir accès ! En tout cas pas en public..."


On a vu des bobards tomber pour moins que ça ! Alors ça serait vraiment dommage de pas y penser en avance, d'autant que s'il veut partir sur la réaction allergique, on va forcément lui demander ce qui s'est passé. D'autant plus que la secrétaire était là à l'instant et que ça allait bien, donc bon.

Ce plan est quand même pas mal foireux dans le fond ! Mais ça m'amuse beaucoup trop. Surtout de voir qu'il est presque aussi flippé que moi rapport aux répercussions si on se fait pincer. En fait on est vraiment des gosses. Des gosses en train de monter tout un plan pour échapper au devoir pour lequel on a pas révisé ! Comme quoi on grandit jamais vraiment... et maintenant voilà qu'on est parti sur une promesse du petit doigt ! En vrai on doit avoir huit ans. Résultat, j'ai encore plus envie de le faire ! Je saisis donc le petit doigt tendu.

"Promesse du petit doigt. Si vous ne dîtes rien je ne dirai rien ! Et maintenant, si vous voulez une belle irruption cutanée sur le cou, penchez la tête en arrière et ne bougez pas !"

J'ai retrouvé de quoi lui faire des plaques rouges, avec même un petit relief granuleux. On s'y croirait. D'abord appliquer la matière, la coller, puis maquiller par dessus. Ça prend peut-être cinq minutes.

"Vous inquiétez pas c'est facile à enlever. Du coton, savon et eau et ça part. Faut juste prendre un peu son temps sinon vous risquez effectivement de vous retrouver avec des vraies plaques rouges si vous tiraillez trop votre peau ! Je vous laisse admirer !"


Je recule un peu pour le laisser constater la belle irruption rougeâtre qu'il se traîne maintenant. Juste le temps pour moi de rassembler les produits qu'il me faut pour la suite.

"Prêt pour le teint de la mort ?"
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyDim 6 Oct - 22:17

La plume et l'encre



Stan hoche la tête lorsque la demoiselle lui propose de lui laisser sa carte pour d'éventuels futurs maquillages de tigre. Comment refuser ? Elle lui annonce qu'il faudra s'entrainer à feuler pour être crédible et cela ne décourage à aucun moment l'écrivain. Quitte à être ridicule lors de l'entrainement, pourquoi pas s'entrainer avec des enfants malades afin d'apprendre tous ensemble les noms des animaux et leurs cris ? Il en profite souvent pour leur apprendre quelques mots d'anglais, sa langue natale, pour le plus grand bonheur des petits curieux.

- Je ne demande qu'à apprendre, vous avez l'air experte en la question dites moi ! Vous maquillez souvent des tigres et d'autres animaux du coup ?

Le débat s'oriente ensuite sur les possibilités de maquillages qui permettraient d'éviter la longue attente qu'ils risquent de subir à deux. La proposition de l'allergie alimentaire vient rapidement sur le tapis et Karin avance à juste titre que si l'écrivain décide de dénoncer un aliment en particulier comme celui qui aura provoqué cette future crise, il devra renoncer à manger en public ce coupable. Effectivement, c'est bien pensé. Murphy réfléchit quelques instants. Pourquoi pas dénoncer quelque chose qu'il n'aime pas ? Au moins, aucun risque de se laisser tenter par un plat composé de cet ingrédient et de gaffer. Sa réflexion ne dure que quelques secondes avant de se décider. Le coupable est tout désigné. Les fruits de mer. Surtout qu'ils sont connus pour leur côté allergène et ça fera une raison à l'écrivain pour revenir sur le sujet de la consommation d'animaux marins. D'une pierre deux coups, c'est parfait. Même si ce sera peut-être mal vu d'entrer en guerre contre le poisson dans un pays qui en consomme autant, mais si personne ne se lance la dedans, ça ne bougera jamais.

- Les fruits de mer. Coupable idéal je pense. J'ai déjà vu de belles allergies à ces horreurs. Ça vous va ? On part sur ça ?

Les deux complices semblent se rendre compte de la banalité de leur idée mais ne s'en décourage pas le moins du monde. Un coup d'oeil à gauche pour vérifier que personnes de les regarde, un coup d'oeil à droite pour constater que la plus part du staff est en grande conversation autour de la machine à café. L'écrivain se positionne de façon à être de dos à la plus grande partie des employés sans pour autant qu'ils ne puissent le voir de par le miroir. Ce serait dommage d'être dénoncé alors que le plan commence enfin à avoir une certaine logique.

L'anglais tend son doigt à la maquilleuse pour lui proposer de mettre en jeu leurs petits doigts respectifs. Promesse du petit doigt, c'est sacré. En tout cas, pour lui ça l'est. Il garde en lui cette part enfantine qui l'empêche d'aller contre ses promesses mais il se dit que les adultes devraient plus souvent s'inspirer des enfants plutôt de se trahir les uns les autres. Murphy ne le sait peut-être pas lui même ou du moins n'ose t-il pas se l'avouer mais ses promesses du petit doigt était surtout l'habitude de sa petite soeur pour négocier tout et n'importe quoi avec lui. Peut-être est-ce mieux pour lui de garder cette partie de sa vie dans un coin de sa tête, pas trop fréquenté le coin pour éviter qu'il ne dévore à nouveau sa peau, ses rêves et ses nuits.

Karin ne semble pas juger un seul instant Stanislas qui attend, doigt levé, devant elle. Elle aurait pu le dévisager. Elle aurait pu avoir ce petit rire moqueur. Elle aurait pu. Mais rien. Juste un sourire complice, et un petit doigt venu rejoindre celui de son complice. Apparement, les deux jeunes gens n'ont pas dépassé le stade des 10 ans dans leurs têtes, l'âge ou fuir les obligations ennuyeuses est la meilleure des occupations et qu'il ne faut surtout pas toucher le noir entre les dalles du passages piétons (gare aux crocodiles.) Quel étrange sentiment cela procure t-il que de croiser quelqu'un avec des idées aussi étranges que vous et qui ne vous juge pas ? L'écrivain se sent bien à cet instant, un sentiment spécial l'anime. Ce genre de sensation qui vous dit que vous savez bien que vous faites une bêtise mais qui vous pousse aussi à le faire. Si son manager savait ce qu'il était en train de faire, il n'aurai pas besoin d'huitres pas fraiches pour s'en faire une réaction.

Après avoir accepté la promesse, la demoiselle ordonne à Murphy de regarder le plafond afin de commencer son chef d'oeuvre. Il essaie d'observer comment elle se débrouille en veillant à ne pas être désagréable à maquiller. L'anglais se doute bien qu'un humain qui gigote doit être horrible comme client. Donc il se contorsionne délicatement tout en sentant une attaque de doigts dans son cou sous le regard concentré de la demoiselle. Au vu de ce qu'elle prend entre ses doigts, il ne comprend vraiment pas comment cela pourra donner quelque chose de réaliste mais cela semble prendre forme. Étrange sensation que de se faire triturer la pomme d'Adam. Pas très agréable mais il se laisse faire, l'habitude de laisser son corps tel un pantin. Vielle habitude. Mauvaise habitude. Mais pratique pour le coup.

Karin vient rassuré son cobaye en expliquant que le tout s'en va avec de l'eau et du savon, surtout avec beaucoup de patience pour ne pas risquer de s'abimer la peau. Ça semble logique. C'est gentil de la part de la maquilleuse de donner des conseils pour retirer ce qu'elle applique ceci dit. Au début, quand on ne connait pas le maquillage, ça n'est absolument pas évident. Et pendant longtemps, l'écrivain s'est frotté le visage à en rougir pour décoller les couches de fond de teint, de poudre et d'autres substances inconnues que les maquilleuses lui appliquaient avant une émission. La demoiselle les sort de ses pensées pour lui annoncer qu'il peut admirer son cou.

D'un regard dans le miroir, Stan en est surpris immédiatement. C'est si réaliste. Il écarquille grand les yeux. S'il n'avait pas senti les doigts experts de la maquilleuse tapoter sa chair, il jurerait qu'il est en train d'avoir une réaction allergique. Quel talent.

- J'en perds mes mots, vous avez un don, c'est fou ! Comment avez vous appris ce genre de chose dites ?

Les yeux toujours aussi écarquillés, il observe son cou. Il n'ose pas trop toucher ni même trop bouger pour ne pas attirer le regard des humains du staff mais il est littéralement choqué. C'est fou le talent que certaines personnes peuvent avoir sur des points ou vous même êtes dépourvu de la moindre once de talent. Il n'aurait sûrement même pas su appliquer le moindre produit uniformément alors ce rendu là. Il serait bien curieux d'apprendre. Pas forcément pour imiter cela chez lui plus tard même s'il faut avouer que ça doit sauver dans plus d'une situation. L'anglais est de nature curieuse et cherche toujours à apprendre. Que ce soit des choses sur la vie des gens qui l'entourent ou des informations, des anecdotes, des faits sur tout sur rien.

Il hoche la tête doucement, ayant peur d'abimer ce qu'il a dans le cou malgré qu'il ai conscience qu'il ne devra plus avoir cette crainte lorsqu'il ira annoncer la mauvaise nouvelle à la secrétaire coincée. Peut-être est-ce que cela la déridera ? Si un balais s'en échappe, personne n'en sera surpris. La maquilleuse entame donc les étapes pour un teint cadavérique mais pas trop, il ne faudrait pas que l'équipe se sente obligé d'appeler les secours tout de même. S'il part en ambulance et que les infirmiers découvrent la supercherie, il est sûr que l'information sera balancée à gauche à droite jusqu'à remonter aux oreilles de son manager. Un manager, par définition, à des oreilles qui trainent partout.


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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMer 9 Oct - 20:01
Souvent... je sais même pas. Honnêtement c'est pas forcément ce que je préfère le maquillage sur les mômes. C'est toujours un peu curieux. Entre ceux qui tiennent pas en place que tu sais pas trop canaliser, ceux qui voulaient pas vraiment, mais les parents ont vachement insister pour la photo, ceux qui mettent trois plombes à se décider, ceux qui changent d'avis en cours de route... c'est fatigant je trouve ! Pas mon public préféré, même si y a quand même toujours des moments marrants. Dans le fond c'est toujours mieux que bosser pour des connards imbus d'eux-mêmes !

"C'est pas ma spécialité, mais j'en fais régulièrement. C'est plus facile à trouver que le reste, donc je prends. Puis j'aime bien les défis, et les mômes ont l'avantage de toujours avoir des idées originales ! Donc c'est sympa comme job. On s'amuse bien en fait !"

C'est vrai qu'à choisir, je préférerai toujours un job où je dois maquiller des pirates à la chaîne que juste faire du ravalement de façade pour des gens qu'ont tellement l'habitude d'être vus partout qu'ils croient connaître ton taf mieux que toi... alors que... non. Mais bon. En attendant on peut toujours croiser les doigts pour qu'un jour le groupe marche suffisamment bien pour qu'on ait plus besoin de bosser à côté ! Et espérer qu'on devienne pas aussi con !

Mais c'est pas le tout, on a un plan génial à mettre en place ! Notamment décider du coupable de la réaction allergique. Pas un détail à laisser au hasard ! Surtout pas ! Perso c'est bien le genre de trucs sur lequel je me planterai tôt ou tard... pire plan de toute la terre... mais notre homme semble moins facilement perturbable que moi et trouve aussitôt son coupable idéal. Et quel coupable ! C'est vrai que dans ce pays, le poisson et compagnie, c'est un peu partout tout le temps, presque pour le goûter même... ça semble donc assez crédible et facile de s'en souvenir !

"Ça me paraît parfaitement bien fonctionner ! Avec ça vous êtes tranquille. Ça et les arachides c'est assez redoutable en général. Bon choix je pense. Faut juste savoir où comment vous auriez pu en absorber en oubliant votre allergie. On aurait pu vous proposer un gâteau avec de l'encre de seiche dedans ? Généralement c'est plus pour la coloration que pour le goût, si bien que vous auriez pas fait gaffe, que personne aurait pensé, et comme ça ça vous fait une réaction assez virulente, mais pas non plus le genre à vous envoyer à l'hosto suite à la dégustation d'un paquet de coquilles saint jacques..."


J'ai l'impression que ce plan devient de plus en plus tordu à chaque fois qu'on y rajoute des étapes ! Mais aussi de plus en plus drôle, ça va de paire après tout. Ne reste plus qu'à sceller le tout avec une solennelle promesse de petits doigts et tada ! Nous voilà complice d'une fausse allergie. À moi de passer à l'action maintenant ! Comme quoi, finalement, les choses deviennent marrantes.

Et je dois avouer que je suis assez fière de ma réaction urticante. On y croirait complètement ! Pour un truc improvisé avec les moyens du bord, ça claque. Bon d'accord, en vrai les moyens du bord sont assez larges vu le contenu du sac, mais quand même, j'avais pas l'idéal non plus pour faire ça. Donc je me permets d'être quand même pas mal fière de moi ! Et puis le résultat a l'air de lui plaire, ce qui est encore mieux. Après tout c'est son évasion ! Juste le temps de trouver l'équilibre des couleurs pour la suite. Je me marre complètement ! C'est assez marrant à faire. Faut que ça soit assez marqué pour être crédible, mais pas trop uniforme pour faire naturel.

"En fait à la base c'était pas trop mon objectif maquilleuse. J'ai commencé une année de licence à la fac, mais bon, l'école et moi c'était pas trop ça. J'ai vite lâché l'affaire. J'ai commencé à prendre des petits boulots, et à côté on a monté un groupe de black metal avec des copines. Du coup, à traîner dans le milieu, j'ai eu des occasion pour des trucs plus chouette que serveuse. J'ai appris à coudre et maquiller. Ce qui est rigolo dans ce milieu c'est qu'on se retrouve assez vite à faire des trucs qui sortent de l'ordinaire. J'ai appris sur le tas... l'avantage du milieu metal c'est qu'au pire ce que vous faîtes a l'air kitsch et bon, ça fait un peu partie du truc, alors on vous en veut pas trop ! J'ai appris pas mal de choses et je continue d'apprendre, c'est assez chouette !"


Le temps de blablater sur mon parcours, et mon oeuvre est terminée !

"Tada ! avec ça normalement on a pas trop envie de vous laisser aller sur le plateau."

Reste plus qu'à l'annoncer à notre secrétaire préférée. Elle va pas aimer ça jle sens venir d'ici ! J'espère que notre ami est bon acteur.

"Si vous voulez jpeux sortir en courant pour chercher de l'aide. Histoire de rajouter un tit côté drama. Ou vous pouvez courageusement tituber jusqu'à l'accueil où vous expliquerez pourquoi il faut vous commander un taxi vite vite vite."


Moi j'ai quasiment fini de jouer mon rôle en vrai. J'ai plus qu'à ranger mon bordel ! Mais pour lui, c'est l'heure de vérité !
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyJeu 24 Oct - 0:11

La plume et l'encre



Le débat passe sur comment l'écrivain aurait pu ingérer un aliment dont il est allergique. Effectivement, la demoiselle pense à tout, s'il sait à quoi il doit faire attention, il est peu probable qu'il en consomme volontairement. La proposition des gâteaux à l'encre de seiche mise sur la table, elle sonne comme une évidence. Ce n'est pas écrit dessus qu'il y a des fruits de mer à l'intérieur et l'encre de seiche doit sûrement faire réagir les allergiques. Réflexion faite, c'est probable. Quoi que, Murphy aurait bien visé le saumon ou les huitres histoire d'en suite tourner ça pour saquer un peu la pêche maritime dont le Japon fait preuve de façon excessive.

- Hm pas bête l'idée de l'encre dans les biscuits mais je partirai bien sur un petit gâteau apéro avec du thon ou bien de l'huitre. Ça se cuisine, ça se mélange, et si ça peut me permettre ed faire un peu de propagande pour diminuer la consommation de produits marins... L'encre de seiche, c'est plus compliqué pour sensibiliser les gens... Puis bon, avec la tête que vous êtes en train de me faire, je ne pense pas qu'ils vont chercher à débattre longtemps, vous avez un talent fou !

Stan balade ses yeux comme il peut sur tout ce qui peut lui permettre de se voir rien qu'un tout petit peu. Plus les gestes de la demoiselle progressent et plus son visage semble muter. C'est un don qu'elle possède, il n'y a pas à dire. Une promesse du petit doigt fini par unir les deux complices qui se lancent un regard aussi enfantin l'un que l'autre. Si quelqu'un les voyait à ce moment là, il serait impossible de savoir lequel est le moins mature des deux et qui entraine qui dans les bêtises. Sur quelle genre de bêtises vont ils ensuite embrayer ? Au fond d'eux, les deux jeunes adultes s'amusent beaucoup et c'est dur de retenir les rires qui pourraient attirer les oreilles curieuses. C'est déjà un miracle que la secrétaire au balais coincé ne soit pas revenu pour une quelconque intervention inutile.

Murphy embraie sur une question sur les talents de la maquilleuse et l'interroge sur son expérience. Curieux de savoir comment on apprend à se sortir de telle situation mais surtout comment on fini par savoir maquiller des pustules si réalistes. Dès qu'il croise un morceau de miroir ou quoi que ce soit de réfléchissant, le londonien essaie de s'observer sans pour autant déranger l'artiste. Intérieurement, son petit enfant qui est en lui court partout en tapant des mains tant cette situation l'amuse. Lui qui pensait devoir tenir son sérieux d'adulte responsable et mature pendant plusieurs heures devant une caméra et un présentateur affreusement ennuyeux, il est au sommet du bonheur là.

Karin prend la parole pour expliquer son parcours, de ses débuts en licence à comment elle a fini par migrer dans différentes professions diverses et variées. C'est fou ce que la vie peut réserver comme surprise et comme on ne s'attend pas à ce que peut nous réserver l'avenir. Passer des bancs de la faculté à maquiller un écrivain en monstre pustuleux, c'est improbable. Murphy est admiratif de ce parcours lui qui trouve le sien trop basique et ennuyeux. Il adore parler à des personnes passionnées, douées de leurs mains, il déteste les flemmards touchés par le stress au moindre changement de plan. Karin sait rebondir et s'adapter aux différentes situations qui lui arrivent, le londonien trouve cela admirable.

Un coup de pinceau et un dernier tapotement, tapotement auquel Stan commençait enfin à s'habituer malgré son côté si peu tactile, et la demoiselle fini déjà son travail. C'est dommage, il trouvait ça agréable de se faire triturer comme ça par une maquilleuse dont la conversation est aussi agréable. Il se note vraiment dans un coin de sa tête qu'il veut faire appel à elle pour des maquillages à différentes occasions. Peut-être même fera t-il un petit caprice de star en exigeant à son manager que ce soit elle et personne d'autre qui ne le maquille en cas de prochaine interview. Qui sait, peut-être que cela peut arranger la demoiselle d'avoir d'autres contacts comme ceux là ? Même si ce n'est pas la branche qui semble la motiver le plus au monde.

Discrètement, Karin tend un miroir à l'écrivain pour qu'il puisse voir sa face. Ne pas se faire remarquer surtout, et adopter une attitude en accord avec son état, s'il saute de joie et que dans deux minutes il se met à tousser tel un mourant, personne n'y croira. Karin, fière de son travail, lui lance que normalement personne ne le laissera s'approcher du plateau. Stan ne peut s'empêcher de sourire en voyant le résultat.

-À couper le souffle, tout simplement !

La demoiselle en profite pour proposer ses talents d'actrice de Drama Queen pour ajouter un peu de piment. Murphy réfléchit très vite, la secrétaire sait qu'ils sont ensemble depuis un petit moment, ça n'a pas pu apparaître d'un coup sans que la maquilleuse ne le remarque.

- Hm, ça n'a pas pu apparaitre d'un coup. Je propose que vous rangiez tout votre matériel pour faire disparaitre les preuves, pendant ce temps, je passe quelques minutes aux toilettes, si on vous demande, vous direz que je me sentais un peu mal. Je reviendrai vers vous ensuite en titubant, et là, vous sortirez votre meilleur jeu d'acteur de Drama Queen. Est-ce que vous avez le permis ou un moyen de locomotion ? Vous n'avez qu'à proposer de m'emmener en urgence à l'hôpital ou chez le médecin, comme ça vous pouvez fuir en même temps que moi ? Après tout, je me sentitrai coupable d'être le seul à profiter de votre oeuvre d'art !

Murphy en a profité pour inviter la demoiselle. Il apprécie parler avec elle, et les conversations avec des nouveaux adultes intéressants se font rares. Non pas qu'il n'apprécie pas ses collègues, mais pour l'instant il n'accroche pas spécialement. Il ne désespère pas d'en rencontrer l'un ou l'autre sympathique pour autant. Alors là, quand il a vu comme le feeling passait bien avec la maquilleuse qui semble différente et spéciale, il n'a pas envie de la quitter tout de suite. Il attend un accord de Karin et se dirige, tête baissée et bras autour du ventre, en direction du panneau toilette qu'il vient de repérer. Plus qu'à croiser les doigts pour ne croiser personne sur le chemin.

Il se faufile et s'enferme dans une cabine. Murphy dégaine son téléphone portable pour s'observer. Du bout des doigts, il ose à peine effleurer ce qu'il a sur le visage, c'est fou. Il prend une photo de lui et l'envoie à Puri pour l'effrayer un coup. Un pincement nostalgique lui serre le coeur, il ressent toujours une émotion particulière lorsqu'il repense à elle et qu'ils se voient. Il n'arrive pas à mettre de mots sur ce qu'il ressent, comble absolu pour un écrivain dont le métier est justement de poser des mots. Pour autant, Puri et sa douceur, Puri et sa patience, Puri et son caractère de cochon... Puri a été la première à l'aider à décoincer des mots coincés en lui et pourtant, impossible aujourd'hui de comprendre ce qu'il ressent pour elle. Il ne pense plus que cela ne soit de l'amour, pourtant c'est si fort. La sonnerie indiquant que le message est passé retenti et Stan se perd dans ses pensées plusieurs minutes avant de remarquer que presque dix minutes sont passées depuis qu'il s'est enfermé ici. Ça doit faire assez.

Après avoir tiré la chasse, il se passe les mains sous l'eau pour s'humidifier un peu les cheveux et la nuque afin de se donner un air transpirant allant à merveille avec le teint fiévreux que la maquilleuse lui a fait. Il veille tout de même à ne pas abimer le superbe travail d'artiste de Karin avec l'eau puis se dirige vers la porte. C'est maintenant qu'il faut être sérieux. La foule dans le studio s'est épaissie soit parce que l'émission va bientôt commencer soit simplement pour régler les problèmes techniques. Ce n'est pas son problème. Murphy marche doucement en direction de Karin qu'il reconnait de dos. Une main sur le ventre, il se passe la seconde sur le front jusqu'à ses cheveux comme pour essuyer de la transpiration, les yeux légèrement fermés il arrive à la hauteur de sa complice. À elle de se donner à son pour attirer l'attention sur eux, il attend impatiemment de voir ses talents de Drama Queen inquiète en oeuvre.
Karin Winterberg
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyDim 27 Oct - 19:24
Apparemment, il a l'air de vouloir profiter de cette fausse allergie pour faire passer un message. Ça m'amuse, j'y crois pas une seule seconde, mais ça m'amuse. C'est pas vraiment avec une allergie que tu peux convaincre les gens d'être végé, mais après tout, pourquoi pas, ça se tente. Ça coûte rien !

"C'est vrai, vous pouvez en avoir dans des préparations, genre pour des petits fours ou des trucs du genre ! Si ça vous fait plaisir après tout, vous privez pas. Vous militez beaucoup contre l'exploitation animale ?"

J'ai quelques potes dans ces milieux-là. Et c'est vrai qu'au Japon, niveau consommation de poisson, on explose les scores. Encore qu'avec l'influence des US, la viande soit aussi remontée en flèche, ce qui n'est pas forcément beaucoup mieux pour tout le monde...

Je sais pas trop comment on en arrive à parler de mon parcours. Pourquoi pas. Y a pas vraiment de secret là dessus de toute façon. Pendant ce temps-là, je fais au mieux. Toujours en essayant de faire attention à pas trop m'appesantir vu que le maquillage, c'est pas son truc. Encore que, pour le coup, je le trouve nettement plus détendu que tout à l'heure. À croire que jouer l'école buissonnière lui a fait passer outre ses propres réticences. La faim justifie les moyens j'imagine ! Ça doit sans doute valoir un peu plus le coup de se faire triturer la face quand on aime pas être touché si c'est pour s'enfuir que si c'est juste pour aller répondre à des questions débiles dans un endroit où on a pas envie d'être ! Ça je peux comprendre pour le coup.

"Et bien contente que ça vous plaise ! Quoique c'est un peu bizarre d'apprécier de se voir malade, faut bien le dire !"


J'ai l'impression de jouer les grands conspirateurs. Comme si on planifiait le meurtre d'une personnalité dangereusement déviante, sauf qu'au final c'est juste pour qu'un écrivain puisse filer en douce. Et vu ce qu'il écrit, des trucs sérieux et tout avec moult suspens, j'imagine qu'ils ne le pensent pas capable de se lancer dans ce genre de combines. Ce qui devrait grandement nous faciliter la tâche ! Le voilà maintenant en train de planifier son évasion ! Ce serait dommage de se planter maintenant !

"Hum, j'ai le permis, mais pas de voiture... enfin ça ils sont pas obligés de le savoir ! On peut toujours leur proposer oui. Vous êtes sûr qu'ils vont pas plutôt essayer de rappeler le chauffer que vous aviez à l'aller ? Au pire, je peux essayer de les convaincre oui, si on les prend au dépourvu, zauront pas trop le temps de réfléchir à ça... après faut pas vous inquiétez pour moi vous savez. Je suis payée pour vous maquiller, si vous êtes plus là, ils vont pas chercher à me retenir plus longtemps !"

C'est pas trop le genre à vouloir te garder pour le plaisir, surtout si ça implique de te payer plus. Et je vais pas non plus insister une fois ma mission remplie ! Mais après tout, je m'amuse bien avec l'auteur du jour, alors tant qu'à partir d'ici, autant le suivre !

Je le laisse donc filer en douce et commence à ranger mon bordel. Ce qui consiste à faire un bordel qui puisse rentrer dans le sac et y rester sans que les différents éléments du bordel ne soient trop abimés. Tout un art !

Une fois le sac sur l'épaule, ne reste plus qu'à choper quelqu'un. La foule s'amasse un peu. Je sais pas si c'est pour discuter de la suite du problème technique de toute à l'heure, ou juste que c'est normal, l'émission va commencer. Finalement c'est la nana stricte en talons de tout à l'heure qui me chope en premier et m'avoine comme si j'étais personnellement responsable du fait que Murphy ne soit pas présent là maintenant tout de suite. Je me retiens de lui répondre sur le même ton que moi je suis juste payée pour le maquiller, pas pour le babysitter... ça risquerait de compromettre le plan, mais putain, c'est tentant !

"Il est parti aux toilettes. Je pense que vous devriez voir avec lui, il avait pas l'air trop bien... je sais pas ce qu'il avait mais il tirait vraiment une tête bizarre..."


Elle fait exprès d'avoir une voix aussi énervante ou c'est juste la nature qui a décidé qu'elle allait en chier ? Parce que vraiment, on a envie d'y filer des beignes dès qu'elle ouvre la bouche...

"Non je suis pas médecin certes, mais vous conviendrez que quelqu'un qu'a le teint cireux et qui transpire d'un coup c'est pas bon signe non ?"

C'est elle qui se met à transpirer pour le coup. Elle aussi elle commence à sentir le mauvais plan... et ça va être à elle de l'annoncer. Pour le coup, je ne l'envie pas ! Ça promet de pas être un moment sympa... c'est à ce moment que notre cher Murphy rapplique, en titubant, et l'air prêt à vomir sur le premier qui aurait la bonne idée de laisser ses chaussures à porter de main. Y a plus qu'à monter d'un cran niveau inquiétude et de jouer la surprise totale.

"Mince, vous allez bien ?? Olala, vous tirez vraiment une sale tête... vous avez mal quelque part ?"


Surtout ne pas laisser le temps à notre amie à talons de réfléchir trop à la situation.

"Vous me croyez maintenant ? Vous voyez bien qu'il va pas bien ! Je pense que c'est mieux de l'emmener voir un médecin. Je peux l'accompagner si vous voulez, et vous chargez vous de prévenir l'équipe ! On va quand même pas le faire monter sur le plateau dans cet état non ??"

En vrai, j'ai beaucoup trop envie d'éclater de rire. Tout ça me rappelle teeeeeellement le lycée !
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyJeu 31 Oct - 13:04
La demoiselle explique qu'elle possède le permis de conduire mais pas de véhicule. Effectivement, c'est souvent le cas dans les grandes villes, il aurai dû s'en douter. Mais comme elle l'explique, personne ne va lui demander les papiers de sa voiture pour emmener l'écrivain à l'hôpital. Surtout que vu comme elle a réussi le maquillage, ils n'y verront que du feu. Murphy baisse la tête lorsqu'il parle, il ne voudrait pas attirer l'attention sur lui ni sur leur conversation. Karin propose de les prendre au dépourvu, de toute façon elle n'a aucune raison de rester sur place s'il n'y a plus personne à maquiller. L'écrivain acquiesce et prend la direction des toilettes, la tête basse.

S'en suit plusieurs longues minutes d'attentes, occupées grâce à son téléphone portable. Un petit selfie souvenir histoire de se moquer d'une proche en qui il a évidemment confiance, il ne faudrait pas que la photo fuite sur les réseaux sociaux, ils auraient l'air fins. Murphy regarde s'écouler le temps avant de décider de sortir de sa cabine. Réflexe, il se lave les mains, en profite pour s'humidifier la nuque et très légèrement les tempes, il ne voudrait pas gâcher le maquillage. Un regard échangé avec lui même, il mime de tousser pour essayer de se mettre dans le rôle. Il devrait y arriver sans soucis.

Main sur le ventre comme s'il était barbouillé, il se dirige vers la demoiselle qu'il reconnait de dos. Pendant ce temps, Secrétaire au balais bien coincé semble être intervenue et la conversation entre les deux jeunes femmes n'a pas l'air des plus tendre. Murphy a bien fait de partir aux toilettes, ça n'aurait pas été crédible si son état avait évolué en face de la maquilleuse qui n'aurait soit disant rien remarquer. Il se félicite intérieurement de ce timing plutôt sympathique.

Quelques mots de la conversation lui parviennent à l'oreille et le londonien essaie d'en déduire l'humeur général. Ça sent l'embrouille à plein nez vu comme la maquilleuse est sur ses gardes. Karin a du essuyer les reproches de la secrétaire, prenant surement la jeune femme pour une baby-sitter comme si c'était à elle de veiller sur l'invité du jour. Lewis arrive juste au moment où Karin explique à la Jeune coincée qu'une fièvre et que de la transpiration, ça n'annonçait rien de bon. Murphy mime un haut le coeur à peine retenu alors que la secrétaire se retourne vers lui après que la jeune maquilleuse ait paniqué en le voyant. Quel timing.

Tout va très vite, moins il parlera, plus vite ils seront sortis et moins ils auront de risques de se faire découvrir. Pas qu'un médecin sur la plateau ou qu'un pseudo secouriste sorti de nul part ne viennent gâcher leurs plans. L'écrivain papillonne des yeux, fermant les paupières comme si celles ci lui pesaient énormément. La fatigue de la fièvre, quel fléau. Il secoue simplement la tête pour acquiescer à la question de Karin lorsqu'elle lui demande s'il a mal quelque part. Il ne sait pas encore où, mais sûrement qu'une telle allergie doit être douloureuse.

Lèvres pincées, la secrétaire ouvre la bouche pour tenter une réflexion ou une question qui restera à jamais en suspend puisque Karin lui coupe la parole afin d'enfoncer un peu le clou. Dévouée, la maquilleuse se sacrifie pour l'emmener chez un médecin et donne l'ordre à l'employée paniquée d'aller prévenir l'équipe de l'annulation de cet interview.

- Je suis.... désolé...

Il articule péniblement ces mots alors qu'il adopte l'épaule de sa maquilleuse comme support. Loin d'en profiter pour la tripoter ou quelconque geste inapproprié, Murphy s'est laissé tomber de façon à simplement peser sur la demoiselle, passant son bras sur son autre épaule afin de se servir d'elle comme une béquille humaine. Bon, faute de leurs presque 30 centimètres d'écart, ce n'est pas la meilleure béquille qu'il puisse imaginer, mais ça fera l'affaire.

Murphy mime un nouveau haut le coeur et en profite pour tirer la demoiselle qui continue son spectacle, prenant le rôle de la personne inquiète mais ayant suffisamment la tête sur les épaules pour gérer la situation. Il ne faudrait pas qu'elle panique tellement que quelqu'un se sente obligé de les accompagner pour être sûr que tout se passera bien. Elle parle fort, elle parle beaucoup mais c'est cohérent dans l'ensemble. Son discours adressé à Murphy comme s'il était à deux doigts de s'évanouir, leurs démarches suffisamment nettes pour ne pas donner l'impression que Karin va s'effondrer sous le poids de l'écrivain. Non vraiment, le duo est doué dans ce qu'il fait. Pour de l'improvisation à froid comme ça, pour deux personnes qui ne se connaissaient pas, ça marche bien entre eux. Un aurait pu en faire trop, l'autre pas assez. Là, c'est juste bien doser pour que ça passe comme une lettre à la poste.

La secrétaire détale à toute allure et les complices prennent la direction de la sortie de secours afin d'éviter l'ascenseur principal dans lequel ils risqueraient de croiser trop de monde. La porte qui les sépare maintenant du lieu de tournage vient de se claquer, Murphy adresse un sourire complice à la demoiselle mais il n'est pas encore le moment de se relâcher. Si quelqu'un utilise la sortie de secours pour une pause clope, prendre l'air ou un appel, il ne faudrait pas que l'écrivain soit vu en plein fou rire dans sa meilleure des formes. Il se contente simplement de ne plus peser sur la demoiselle afin de la soulager d'un poids plutôt conséquent.

- Quel talent, je suis bluffé ! On y est presque.

Il chuchote ça à l'oreille de sa complice, fier de lui, d'eux. Bon, son manager va sûrement s'énerver en apprenant ça et il est bon pour retourner sur ce plateau dans moins d'une semaine. Peut-être même demain si son manager insiste suffisamment pour que l'interview soit retournée rapidement. Mais au moins, il a sa journée. Le temps est plutôt plaisant pour un mois d'octobre et passer leur journée enfermé dans un studio est une insulte à la météo. D'accord, c'est un prétexte bidon mais quand même.

La sortie de secours les emmène jusqu'au bas des studios, vu la taille de ce genre de bâtiment, ils se doutaient bien qu'ils ne pourraient sortir si facilement. Un vigile doit être placé à chacune des entrées et sorties du bâtiment pour être sûr des personnes présentes. Deux possibilités s'offrent aux complices, passer par une issue de secours à nouveau mais risquer de faire face au chauffeur de Murphy, lui ayant dit qu'il l'attendrait à l'arrière du bâtiment. Ou bien passer par l'entrée basique et croiser plusieurs personnes.

- Le chauffeur risque d'être garé non loin de la sortie de secours, on ne peut pas passer par là... Prête à renfiler votre rôle, faudra passer par l'avant du bâtiment.

Murphy ne parle pas fort, ces grands escaliers en ferraille raisonnent énormément. Il attend la réponse de la demoiselle avant de pousser la porte qui les sépare de l'accueil. Ses yeux se referment et son poids se repose à nouveau sur l'épaule de sa complice, en avant pour une démarche titubante. De sa main libre, il passe ses doigts sur sa gorge au cas ou il devrait à nouveau mimer un énième haut le coeur. Il est étonné de voir à quel point ça fonctionne bien. Un simple mouvement en avant avec un bruit peu ragoutant et voilà que votre interlocuteur se recule instinctivement de plusieurs centimètres avec un air de dégout, à croire que vous allez vous transformer en geyser d'une minute à l'autre, quel plaisir.
Karin Winterberg
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyDim 3 Nov - 16:53
La secrétaire marche comme pas permis. Faut dire qu'on ne lui laisse pas vraiment le choix. Et que Murphy a vraiment l'air au bord de lui vomir sur les chaussures, chaussures qui vaut certainement le prix d'un de nos amplis... du coup, elle ne cherche que très vaguement à négocier, pour le principe. Et plus pour avoir un moyen de savoir où se trouve sa vedette à l'instant clé. J'aurais presque eu envie de compatir si elle avait évité de me prendre de haut... enfin bon, chacun sa galère hein. Nous, il faut qu'on mette les voiles avant que quelqu'un ne découvre le pot aux roses !

Je me retrouve donc à soutenir un Murphy complètement sonné tandis que la secrétaire abdique devant la gravité de la situation. Elle doit déjà être en train de réfléchir à comment elle va pouvoir expliquer tout ça à ses boss sans que ça lui retombe trop dessus... je sais même pas si c'est en direct leur truc... sans doute que non, ça coûte trop cher maintenant le direct... enfin je sais pas, ça se trouve...

On file donc, direction les sorties de secours plutôt que les ascenseurs. Et heureusement que la secrétaire a déjà tourné les talons, parce que rien que ça, en soi, c'est quand même un peu gaulé ! J'ai beau le soutenir, je suis le chemin que trace Murphy, faut dire qu'il est plus grand et plus lourd, donc bon... en soit ça pose pas de problème, j'ai l'habitude de décharger et charger le matos, j'ai clairement plus de force que j'en ai l'air... mais j'aurais été lui j'aurais choisi les ascenseurs, certes, plus de gens, mais plus logique si jamais on voit les gens en question. Les gens malades ne se tapent pas tous les escaliers jusqu'à dehors ! M'enfin, on fera avec, au pire on leur dira que ça lui file le mal des transports... à ce stade s'ils gobent encore quoi que ce soit, sont plus cons que ce que je pensais !

"Je vous avais dit que ça passerait tout seul ! Suffit juste de pas leur laisser le temps de réfléchir..."

On arrive en bas. Reste encore à décider si on file par l'avant ou l'arrière du bâtiment. Murphy choisit par l'avant, son chauffeur l'attendant à l'arrière. Quoiqu'il aurait pu tout simplement dire au chauffeur de le ramener chez lui, vue sa tête il aurait certainement pas négocié, et pour le coup on aurait même pu lui faire croire que l'interview avait bien eu lieu. Mais je comprends la logique. Il faudra juste passer l'accueil et l'éventuelle sécurité. Je souris.

"Pas de soucis, j'ai un plan !"


Murphy se réappuie alors sur moi et nous voici dans le grand lobby. Erf, j'aimais mieux les couloirs de sortie de secours... Le hall est impersonnel, outre les studios, plusieurs entreprises ont leurs bureaux ici. Normalement, il n'y a pas vraiment d'accueil général, juste un grand panneau indiquant à quel étage trouver qui. Et deux agents de sécurité qui tournent tranquillement, attendant que la journée file. Normalement, ils font à peine attention à vous quand vous sortez. Ce qui les intéresse plus qu'autre chose ce sont les entrées. À moins que vous ne sortiez de l'ordinaire, genre, une nana en rangers et en noir portant un grand mec verdâtre sur le point de rendre son petit déjeuner. Avec un peu de chance, les gars ont à peu près autant de culture littéraire que moi et ne ferons donc pas le lien avec les studios. Et je ne pense pas que la secrétaire aura eu la présence d'esprit de les prévenir...

Du coup quand l'un des gardiens s'approchent de nous pour nous demander ce qui se passe, sans doute plus inquiet à l'idée que deux punks à chien dégueulassent le hall que pour la santé du gars, je réponds avec mon sourire de gentille fille paumée, mais sûre de moi.

"Entschuldigung ! Wir sprechen keinein Japanisch... Alles gut. Aber mein Freund ist sehr krank und wir mussen zu dem Krankenhaus gehen. Wir arbeiten am den vierten Boden... ein Treffen...Er hat Fische gegessen, während ist er allergish. Er wird nicht sterben, aber er braucht zu dem Krankenhaus gehen. Schnell !"
Désolée ! nous ne parlons pas japonais... Tout vas bien. Mais mon ami est très malade et nous devons alors à l'hôpital. Nous travaillons au 4ème étage... une réunion... Il a mangé du poisson alors qu'il est allergique. Il ne va pas mourir, mais il a besoin d'aller à l'hôpital. Et vite !

Le gardien bat des paupières, complètement affolé, avant de rendre les armes et finalement hocher la tête, finalement trop pressé de nous voir décampé. Je me retiens d'éclater de rire, décidément, l'allemand ça marche toujours aussi bien... et nous voici du coup enfin dehors ! Mission accomplie.

"Je pense qu'on a réussi !"
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptySam 16 Nov - 0:29
La voix et surtout les mots rassurants de Karin tombent à pic. Elle a un plan, dans sa tête, elle sait déjà comment se faufiler sans soucis pour éviter les problèmes. Que demander de plus. Avec leur dégaine particulière, les deux jeunes gens risquent surtout d'être pris pour des vandales, des punks à chiens ou des journalistes essayant de s'infiltrer. Quoi que, ces derniers auraient été sûrement plus discrets que notre duo. Murphy tangue et fait tanguer par la même occasion la demoiselle qui porte les deux poids. Leur démarche est particulièrement originale mais plutôt crédible. Un garde s'approche d'eux, sûrement inquiet de leur identité et de la raison de leur présence ici. Ce genre de chaîne se méfie de tout et de tous. Ils ne tolèrent rien, tout est contrôlé et carré.

La demoiselle a un éclair de génie. Des mots d'allemands, des phrases entières. Un flot de parole germanique qu'elle laisse s'échapper de sa bouche comme pour attaquer le pitbull prêt à les mordre. Stan n'a jamais étudié l'allemand. Autant il connait plusieurs langues différentes, autant il a plusieurs notions dans un tas de langues, mais l'allemand, c'est presque le néant. Il déchiffre quelques mots par-ci par là. Pardon, on ne parle pas japonais, une référence au poisson, une à l'hôpital et un bonnet ? Mais ça il n'est pas sûr, au vu de la phrase il suppose s'être trompé de traduction.

Il se contente de fermer les yeux longuement, ne mimant pas un énième haut le coeur, mais passant sa main sur son front pour expliquer la fièvre. Il ne tente pas le moindre mot même s'il pourrait en rajouter une couche dans une autre langue, mais bon, justifier que deux touristes tournent ici avec une langue chacun, ça risque d'être compliqué. Autant laisser la professionnelle gérer, elle a la situation bien en main alors autant ne pas tout gâcher. Le trop est l'ennemi du bien, c'est pas ça qu'on dit ?

Le gardien n'a pas pipé un mot, heureusement pour le duo et cligne des paupières à plusieurs reprises avant de se dégager pour laisser la voie libre. Sûrement qu'il était perdu et ne voulait pas chercher plus d'explications. De toute façon, les deux jeunes cherchaient à quitter les locaux et surtout que l'air de Murphy semble confirmer le fait qu'il va mal. Éviter un scandale ou un drame dans leurs locaux, c'est tout ce qui peut les arranger.

Le duo fait encore quelques pas avec la même démarche, lui pesant sur elle et eux zigzaguant et ce jusqu'à être hors de vu du moindre membre de l'équipe. Heureusement, les rues sont denses et la foule aussi, ils se retrouvent rapidement éloignés du bâtiment principal.

Un grand sourire s'arque sur le visage de Murphy et la maquilleuse est tout aussi soulagée. Certes, c'était une bêtise d'enfant mais tout deux auraient pu avoir pas mal de soucis si la supercherie était découverte. Murphy fait craquer ses épaules d'un mouvement précis, se détendant de s'être autant pencher sur un petit être comme Karin. Certes, elle est assez grande pour une femme, mais lui est très grand pour un homme, alors forcément.

- Merci encore pour ce maquillage de qualité, et votre jeu d'acteur ! Je ne m'attendais pas à ces mots venant de vous, comme quoi, l'allemand peut sauver des vies !

Murphy rit de bon coeur, amusé de la situation. Il va se prendre un savon de par son manager, même malade, rien ne justifie d'avoir loupé une interview sur une grande chaine comme celle-ci. Il espère juste que la secrétaire ait eu assez peur pour son tailleur sortant sûrement du pressing et ses chaussures cirées pour qu'elle ait décrit Murphy comme à deux doigts de la mort. Si elle pouvait exagérer un peu, ça l'arrangerait bien. De toute façon, il s'attend à devoir revenir dans quelques jours dans ces mêmes locaux, il n'aura qu'à croiser tous les doigts qu'il peut pour retomber sur la même maquilleuse, pas sûre que l'après midi soit aussi amusante sinon. Même s'il sait qu'il finira bien par passer par le micro du présentateur télé...

Il pose ses deux yeux sur les deux longues tresses de Karin. Elle a un charme particulier. Elle ne ressemble pas à toutes ces demoiselles que l'on peut croiser dans la rue. Rien que par son style, elle se démarque. Murphy adore particulièrement les personnes qui sortent du lot, c'est les personnes qu'il trouve le plus intéressantes, celles qui ont le plus de choses à raconter, à cacher aussi souvent. Il lui adresse un large sourire sincère et doux.

- Je vous offre un verre pour vous remercier ? Je n'avais vraiment aucune motivation pour cette interview, je vous dois une fière chandelle !

L'écrivain regarde autour de lui, c'est le quartier chic et bourgeois de la ville. De hautes tours avec des bureaux, des entreprises, des chaines de télévisions, de radio, d'éditions. Ce n'est de loin pas son quartier préféré, trop moderne, trop carré, trop aseptisé, tout se ressemble, c'est laid. Mais s'il se souvient bien, trois rues plus loin, enfin à quelques minutes de marche, ils peuvent trouver un coin plus ancien de la ville avec des anciennes bâtisses. Beaucoup plus typiques et surtout beaucoup moins fréquentées. Non pas qu'il soit célèbre au point d'être arrêté à chaque coin de rue par un fan hystérique mais il est suffisamment connu pour que certaines personnes le reconnaissent. Et comment dire que cela serait compliqué de justifier qu'il est en train de boire un verre avec une demoiselle avec une tête pareil. Surtout que certains lecteurs sont étranges, ils prennent en photo la personne qu'ils reconnaissent et publient la photo sur les réseaux sociaux sans approcher la dite personne. C'est étrange comme réaction, l'écrivain n'a jamais compris cette démarche. Il attend simplement la réponse de la demoiselle avant de lui proposer d'aller boire un verre dans une des petites boutiques qui se trouve non loin. Il a une adresse en tête dont la cave est particulièrement belle, décorée comme un jardin antique.
Karin Winterberg
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyLun 18 Nov - 18:49
On a réussi ! On est parvenu à sortir ! Sans grande surprise, les deux mecs n'ont pas insisté après ma déclaration en allemand... En même temps, en tout logique, ça doit être plus facile de sortir que de rentrer. Ça serait bizarre d'empêcher les gens de sortir quand même, aussi bizarres soient-ils... surtout avec quelqu'un de malade dans le lot ! C'était un immeuble de bureau et de studio, pas Guantanamo non plus !

Nous marchons encore un temps dans la rue, histoire d'être sûrs d'être hors de vue. On n'en fait sans doute beaucoup trop pour ce que c'est. Mais j'avoue que je me laisse prendre au jeu de cette désinfiltration. C'est juste qu'entre mon sac sur une épaule qui contient tout mon bordel, et Murphy sur l'autre, ça commence à devenir un peu inconfortable. Et ça doit pas être beaucoup mieux de son côté ! J'ai beau être grande, on doit bien avoir vingt ou trente centimètres de différence. Le pauvre est cassé en deux...

Alors quand finalement il se redresse, je pense que c'est un peu la libération pour nous deux ! Je masse mes épaules et les faire tourner sur place histoire de les délasser. Mais surtout j'éclate de rire, trop contente du tour qu'on vient de jouer. Non vraiment, ça m'avait manqué en fait ce genre de plan. Se comporter comme des gamins de temps en temps ça fait du bien quand même ! Au moins ça a donné du piment à ce qui devait juste être une mission de base. Bon par contre il faudra que je pense à repasser au studio réclamer mon chèque ce soir ou demain. Après ils vont oublier... Après tout moi j'ai quand même fait mon taf ! Je souris tranquillement.

"En fait en vrai c'est pas si surprenant, je suis allemande, c'est ma langue maternelle. Par contre, ça surprend toujours le reste du monde de s'entendre crier dessus en allemand ! C'est assez pratique pour se débarrasser des boulets ou des emmerdeurs. Personne n'a envie de contredire quelqu'un qui d'un coup vous engueule en allemand, même si en vrai vous êtes juste en train de dire des trucs randoms..."

Ça m'avait tiré d'un paquet de mauvaises situations ! Ça m'amusait toujours comment les gens pouvaient être aussi surpris de m'entendre parler une autre langue alors que très clairement, je n'avais pas le physique des habitants du coin... sans doute que de l'anglais ou du français ça passerait mieux. Mais l'allemand... ça jette toujours un froid. J'avoue que ça m'agace parfois un peu. Ma langue me manque et c'est un peu pénible de la voir réduite aux nazis caricaturaux des films hollywoodiens quand elle a beaucoup plus de poésie et de mélodie à apporter... Enfin, en attendant ça permet de se débarrasser des relous en trois phrases ! S'il fallait compter sur le japonais pour ça, on serait pas sorti...

L'invitation me surprend un peu. Je sais pas trop pourquoi, après tout on venait quand même de mettre au point tout un plan diabolique pour faire l'école buissonnière, enfin l'émission buissonnière en l'occurrence. Après tout, pourquoi ne pas prolonger le fun. En plus, ça donne soif ces conneries.

"Si vous voulez. J'avais rien de prévu pour le reste de l'aprem. Je me méfie de leur retard maintenant... Vous connaissez un endroit ? Je connais pas trop le quartier, pas l'impression que ça soit pensé pour qu'on puisse se poser."

Le temps qu'il décide, je lui emboîte le pas, changeant mon sac d'épaule histoire de rééquilibrer un peu la fatigue.

"J'ai du démaquillant quelque part là dedans si vous n'avez pas envie de vous promener avec votre gueule de zombie pestiféré partout dans le quartier. Enfin après ça peut permettre d'obtenir plus d'espace à votre table. Genre vous allez voir les gens s'écarter et les serveurs vont vous proposer du coca et une aspirine."


Ce qui est drôle avec ce genre de blague, c'est que c'est toujours après qu'on s'interroge sur les conséquences.

"Vous n'allez pas avoir de problème d'avoir séché votre interview comme ça ? Je veux dire, vous en aviez peut-être besoin ?"

J'imagine que ça doit servir à communiquer sur son livre... alors s'il se grille un espace de promo ça peut être un problème sans doute...
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyJeu 28 Nov - 11:26
La demoiselle explique sa technique ultime pour effrayer les gens en leur criant dessus en allemand. Effectivement, ce n'est absolument pas courant comme langue ici au Japon, alors forcément, ça doit en surprendre plus d'un. Karin accepte ensuite la proposition d'aller boire un verre pour occuper leur après midi mais précise tout de même ne pas trop connaître le quartier et donc, par conséquences, ne pas savoir où se diriger.

- À quelques rues d'ici, il y a un petit café-bar avec une cave décorée de façon assez atypique, ça vaut le coup, si ça vous tente.

Murphy remarque le mouvement de la demoiselle qui reporte le poids de son gros sac sur son épaule en essayant tant bien que mal d'équilibrer le tout. C'est vrai qu'elle a du se carapater avec tout ses produits et son matériel. D'un geste poli, l'écrivain tend la main pour attraper la lanière du sac de sa complice pour lui proposer de le porter et de la soulager. Ce n'est pas tant de la galanterie que de la courtoisie, le londonien a appris à se comporter ainsi avec tout le monde, s'il est en position de pouvoir aider, il va le faire instinctivement. Il sait qu'avec sa carrure, il lui est plus facile et moins désagréable de porter un sac plus ou moins lourd que d'autres personnes. Mais cette gentillesse a souvent pu être mal interprétée que ce soit par des femmes ou des hommes qui ne comprenaient pas un élan de courtoisie envers eux... Cette génération manque vraiment d'éducation et de respect.

Karin embraie la conversation sur la proposition d'un démaquillant pour éviter de créer une émeute dans le café convoité. Il rit de bon coeur en imaginant la situation et l'éventualité de se voir servir uniquement un coca et une aspire le dégoute d'avance. Il ne va donc pas hésiter bien longtemps avant d'accepter un véritable ravalement de façade suite à sa tronche actuelle.

- Ah c'est pas bête ça, j'y pensais déjà plus moi, je le sens même pas votre maquillage, je peux vous emprunter quelque chose pour enlever tout ça du coup ?

C'est vrai que s'il pouvait avoir récupéré un air normal avant d'arriver devant le café, ça serait positif pour les deux. En même temps qu'elle ne fouille dans son sac pour lui sortir tout ce qu'il faut, les complices ralentissent naturellement le pas et la conversation reprend son cours. Karin demande à l'écrivain si le fait de rater une telle interview ne va pas le pénaliser dans son travail ou quoi que ce soit du genre. Murphy écarquille légèrement les yeux tout en appliquant le coton tendu par la demoiselle sur son visage.
S'il était mature et responsable, il répondrait que sûrement, oui, et que son manager va lui taper sur les doigts, c'est sûr. Mais comme il est bien content d'avoir pu esquiver ça et qu'il n'a pas souvent l'occasion de parler sincèrement de ce qu'il ressent à ce niveau là, il profite de cette question et de ce moment surréaliste pour se confier un peu. Si on lui avait dit la veille au soir qu'au lieux d'être sur un plateau beaucoup trop lumineux, beaucoup trop faux avec un présentateur beaucoup trop sérieux avec des questions beaucoup trop réfléchies à l'avance et des réponses beaucoup trop attendues aussi... il serait en charmante compagnie en direction d'un café particulièrement beau, il n'aurait peut-être pas aussi mal dormi que hier soir.

- Ah ça, mon manager va s'énerver fort fort fort mais bon. Je lui dirai que j'étais malade, et il me reprogrammera l'interview pour dans quelques jours j'suppose. Mais c'est vraiment pas mon truc ces plateaux tv et leurs présentateurs ennuyeux. Je voulais juste écrire des livres, on pense pas à tout ce que ça provoque avec, enfin même pas, à la base je voulais juste écrire, j'avais pas pensé être publié au début. Mais bon. C'est bon là, le démaquillage au fait ?

Murphy fait une grimace pour essayer de démaquiller ce qui lui reste dans le cou. Bon, évidemment, comme il n'a pas l'habitude de se démaquiller, il l'a très mal fait. En général c'est quelqu'un qui le démaquille après les émissions télévisées et même s'il s'est toujours dit qu'il était assez grand pour le faire, il ne doit pas réaliser à quel point il s'est louper. Un seul passage de coton n'a pas tout enlevé, a simplement étalé certaines parties et Murphy a carrément oublié de passer sur certaines zones. Ce qui lui donne un côté moitié mort vivant, moitié presque vivant (mais pas totalement pour autant)

La séance démaquillage finie, Murphy reprend le sac sur son épaule et continue à guider la demoiselle. Ils ne sont plus qu'à deux rues du café auquel ils arrivent donc plutôt rapidement. L'écrivain s'arrête devant la boutique qui s'appelle "Jadis". Il pousse la porte d'entrée et la tient à Karin pour la laisser entrer à son tour. Le rez de chaussé est décoré comme une maison grecque, blanche, fleurie, colorée par endroit. Une serveuse arrive les accueillir et leur demande à combien ils sont et s'ils ont une préférence sur l'endroit où s'assoir.

- Deux personnes s'il vous plait ! Oui, à la cave de préférence.

Deux paliers descendus plus tard et le duo se retrouve dans la cave décorée à la mode de la Grèce antique, enfin plutôt comme un jardin antique. Une fontaine au milieu avec une statue Grecque donne une petite ambiance très sympathique à l'endroit. Énormément de verdures, de belles plantes bien entretenues, un air frais comme s'ils étaient à l'extérieur. Un charme très artificiel mais particulièrement réussi.
Karin Winterberg
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMar 3 Déc - 18:07
C'est parti donc pour aller prendre un verre. Apparemment il connaît un endroit. Je vais finir par croire qu'il avait planifié son affaire plus qu'il ne le dit tiens ! Enfin, ça fera toujours une adresse de plus à connaître, et puis ça donnera l'impression qu'il y a un peu de vie dans ce quartier.

"Eh bien va pour la cave alors. Je vous suis."


Juste le temps de changer le sac d'épaule, histoire de délacer les muscles. C'est pas particulièrement lourd, jusqu'à force c'est peu confortable. Enfin techniquement c'est peut-être un peu lourd quand même, les filles ont raison, va vraiment falloir que je prenne le temps de faire un tric dans le bric à brac. En attendant mauvaise foi pour mauvaise foi, on va faire comme si c'était pas lourd du tout ! Murphy repère sans doute le geste. La proposition silencieuse me fait sourire, mais j'aime autant décliner.

"Ça va vous inquiétez pas, c'est pas si lourd puis j'ai l'habitude."


Et puis bon, je l'aime bien, mais dans le fond je le connais pas et j'aime pas trop l'idée de filer mon sac de matos au premier venu... Le mois commence déjà assez mal alors je vais pas en plus confier plusieurs milliers de yens de matos à un inconnu... J'aime autant m'en charger moi même. Au moins comme ça si je le perds ou que je me fais voler, je pourrai m'en prendre qu'à moi-même.

Bon ceci dit, ça serait peut-être bien qu'il reprenne forme humaine ! Enfin si son bar est rempli à craquer au moins on sera sûrs d'avoir une table avec ça... Je fouille un peu et lui trouve une lingette démaquillante.

"Avec ça ça devrait partir assez facilement. Ça aura été un maquillage éphémère !"


Je laisse Murphy faire, normalement avec ça, ça devrait pas être trop dur, même sans miroir. C'est plus pratique quand je ne peux pas rester jusqu'au bout ou qu'on manque de temps. Ça permet aux gens de se débrouiller, et puis ça abime moins la peau que certains produits.

Par contre effectivement, les possibles répercussions m'interrogent. Normalement, moi j'aurai mon chèque. Je suis venue, j'ai fait le taf. Pour le coup, pour une fois, c'est peut-être pas moi qui vais être le plus emmerdée, et je dois avouer que dans le fond, ça me réjouit un peu, même si c'est pas trop gentil pour lui. Shadenfreunde* comme on dit chez moi...

"Non j'imagine que ça ne fait pas partie de la fiche description du métier ! Mais du coup c'était peut-être pas très malin finalement de partir en courant ? Au final c'est reculer pour mieux sauter, ça va vous pourrir deux après-midis au lieu d'une seule... Ça n'arrive jamais des interviews intéressantes ?"


Doit bien y avoir des journalistes qui font leur taf correctement non ? Pour le coup ça me réjouit presque que le groupe ait pas encore trop eu le droit à ce genre de couverture médiatique... Pas hâte de raconter comment on s'est rencontré au lycée. Faudra qu'on pense à inventer des histoires bis.

Par contre j'éclate complètement de rire quand il me montre son oeuvre de démaquillage. Plus fort que moi...

"Pardon, vous vous êtes juste... bien raté ! Ça donne quelque chose d'assez étrange on va dire. Aller donnez moi ça, je vais vous aider, sinon vous allez en retrouver plein votre oreiller demain. Faut juste vous pencher un peu et fermez les yeux."


Entre lui tout plié et moi sur la pointe des pieds, ça fait un drôle de truc. Mais bon au moins on va venir à bout de tout ça, j'ai plus l'habitude et je vois ce que je fais... faut juste que je fasse attention à pas trop lui appuyer sur la peau, ce qui dans cette position n'est pas forcément évident mais on fait au mieux ! Je lui montre finalement la lingette complètement colorée de tous les côtés des restes de maquillage.

"Et voilà ! Vous voyez la différence ? Perso j'aime bien, ça fait des jolies couleurs vu comme ça !"


On repart tranquillement vers son bar. L'endroit est effectivement peu ordinaire. Déjà c'est assez original de devoir aller dans une cave ! Normalement c'est le moment où on s'attend à se faire dépecer. Je demande amusée

"Dîtes votre truc c'est pas un genre de club privé pour cannibales où chacun votre tour vous ramenez la pièce de viande pour le dîner ? Non parce que si c'est le cas il faudrait au moins que je paye ma part du loyer du mois avant sinon ma coloc va râler ! On aurait peut-être dû vous laisser maquiller, vous auriez pu jouer les vampires !"

C'est quand même assez curieux comme endroit. Une telle volonté de faire comme si on était à l'extérieur, mais dans une cave. Après c'est plutôt joli.

"C'est original en tout cas. Vous avez connu cet endroit comment ? De l'extérieur c'est à peine si on se rend compte qu'il y a quelque chose."


Ceci dit joli ou pas, c'est clairement pas le genre d'endroit où je viendrais tous les quatre matins. Les caves... c'est bien pour ranger des trucs que t'utilises une fois tous les cinq ans, mais bon, pour un moment social, c'est une drôle d'idée. Comme quoi, je suis peut-être pas assez black metal dans le fond !

"On dirait un peu que les patrons auraient voulu un bar avec une grande terrasse dans une petite cours mais qu'en ville les loyers de ce genre d'établissement sont beaucoup trop chers, résultats, nous voici dans une cave. Ça serait drôle si le toit était occupé par un restau qui avait le même but."

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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMar 14 Jan - 21:51
La question fait réfléchir l'écrivain qui passe trop superficiellement pour être efficace la lingette que la demoiselle vient de lui tendre. N'aurait-il pas mieux fait d'assister à cette interview pour éviter les soucis ? Si jamais son manager n'arrive pas à la reprogrammer rapidement, il va se faire disputer il le sait. Et puis, il est prêt à parier qu'il n'aura pas une maquilleuse aussi sympathique que Karin avec qui il s'entend vraiment bien.

- Peut-être saurais-je mieux me préparer pour la prochaine après-midi. Mon manager m'a pris de court en pensant que je me prendrai moins la tête en apprenant l'avant veille ce qui m'attend, je crois qu'il est vraiment persuadé que je n'en dors plus avant chaque interview, il ne veut pas comprendre que je n'aime simplement pas ça... Au moins, j'aurai le temps de réfléchir à deux trois réponses et à voir un peu le type de questions que posent ce présentateur là. J'aime bien me renseigner sur la personne qui m'interroge, certains sont vicieux, d'autres plus gentils... Après, des journalistes intéressants ça arrive a peu près aussi souvent que des maquilleuses qui nous transforment en mourant pour en profiter pour venir boire un café avec leur travail sur pâte... Autant dire presque jamais !

Murphy ironise, il sait bien que la demoiselle n'a pas proposé ce plan simplement pour boire un verre avec lui mais que c'est simplement venu au cours de la conversation. Ceci dit, il en serait flatté. Quoi que, une technique aussi poussée pourrait surtout être l'oeuvre d'une détraquée... Oh, s'il s'y penche un peu plus, il finira par se dire qu'une aventure avec une personne aussi intelligente que folle pourrait l'inspirer pour son prochain roman. Oh chère psychopathe, tu seras ma muse, mon inspiration... Ses pensées l'emmènent encore trop loin et il peine à se re-concentrer sur la conversation, ça lui fait ça souvent.

Au vu de la réponse et de l'expression de Karin, l'écrivain déduit qu'il n'est pas doué en démaquillage et après s'être gentiment moquée de lui avec subtilité et politesse, elle lui propose un coup de main pour recommencer tout ça plus proprement. Sauf qu'avec la distance qui les sépare, les deux doivent faire des efforts pour s'ajuster, faute d'un tabouret pour être à la même hauteur. Murphy se plie dans les genoux, ayant l'impression de s'adresser à un enfant ou de tenter de se regarder dans l'un de ces miroirs publics toujours trop bas (être grand est vraiment quelque chose qui fait travailler les genoux au quotidien, vous n'imaginez pas) alors que Karin s'hisse sur la pointe des pieds. Ça donne un ensemble très original. Stan sent les doigts de la demoiselle s'agiter, appuyer à des endroits auxquels il ne pensait même plus être maquillé, insister sur d'autres... Il ferme sagement les yeux et attend, il n'a jamais été autant maquiller s'il se souvient bien.

Une lingette multicolore agitée devant ses yeux qu'il vient de rouvrir lui fait comprendre à quel point il s'était mal débrouillé. Stan a une moue d'un enfant que l'on dispute et il hoche la tête en signe d'approbation, effectivement il s'était loupé.

- Ah, oui, effectivement, j'en avais oublié pas qu'un peu... J'aurai eu l'air fin en arrivant dans le bar à moitié malade, à moitié naturel. Merci en tout cas !

Les deux complices reprennent la direction du lieu proposé par l'écrivain. La discussion continue naturellement et le trajet passe rapidement, surtout qu'ils ne sont pas loin. Il lui explique brièvement le principe du lieu et la demoiselle semble particulièrement surprise, son commentaire fait pouffer de rire le jeune londonien qui ne s'attendait pas à une tel réplique.

- Mince, démasqué. J'avais promis de ramener un plat allemand un jour à mes collègues cannibales, dites à votre coloc' que je m'arrangerai pour votre moitié de loyer, je veux tenir mes promesses moi. Le teint blanchâtre et l'air malade c'est hazbeen, ça fait longtemps qu'on a laissé ce style de côté avec les copains, c'est too much !

Ironie réponse à l'ironie, ça avait manqué à Murphy qui trouve sérieusement que les gens de ce pays ou peut-être simplement de cette ville manquent cruellement d'humour. Ou peut-être est-ce l'humour britannique qui ne passe pas partout. À en croire les plaisanteries de la demoiselle, peut-être devrait-il élargir sa généralité à l'humour européen.

Le jeune homme pousse la porte du bâtiment devant lequel ils sont arrivés et laisse entrer la jeune maquilleuse. Une serveuse arrive pour demander à combien ils seront et s'ils ont une préférence pour la salle. Ils descendent les marches rapidement et se retrouvent dans cet espace particulier, la serveuse les emmène jusqu'à une petite table dans un coin non loin d'une grande fontaine. À cette heure-ci, les clients ne se bousculent pas, étant surement tous au travail. Les personnes fréquentant ce genre de lieu sont un type de client particulier, ce n'est pas n'importe quel passant qui connait cet endroit ni qui l'apprécie. Non pas qu'il soit le lieu favoris de l'écrivain, mais il savait pertinemment qu'il n'y aurai pas foule non plus et qu'ils pourraient être tranquille. S'il croise quelqu'un que son manager connait, il risque de passer un sale quart d'heure alors il ne préfère pas prendre de risques. Karin semble trouver le lieu très joli et très original sans pour autant être emballé par le concept d'ouverture dans la cave. Elle commente justement ce principe un peu spécial que celui d'un jardin artificiel dans une cave.

- Effectivement c'est un concept particulier, mais je supposais qu'à cette heure là, il n'y aurait pas foule et ainsi moins de risques de croiser quelqu'un sachant que nous ne sommes pas censé être en train de boire un café... Ceci dit, vous venez peut-être de trouver un concept novateur avec votre idée de toit aménagé comme une cave.

La serveuse leur dépose deux cartes et trois petits ramequins avec différents amuses bouches à déguster. La liste de choix est assez variée sans être trop grande. C'est surtout des jus de fruits divers et variés, des thés, des chocolats chauds, et quelques propositions d'alcools. S'il se souvient bien du concept, tout vient de producteurs locaux et d'un commerce équitable. Karin demande à l'écrivain comment il a connu ce lieux et Murphy se perd dans ses souvenirs, il se souvient avoir été invité pour l'inauguration mais il ne sait plus réellement par qui, il se souvient vaguement avoir fréquenté la patronne de ce lieu ou quelque chose du genre.

- J'avais été invité à l'ouverture et j'avais trouvé le concept assez particulier, mais vu la taille de la ville, c'est plutôt complexe de trouver des bars et restaurants avec des produits sains et, ou au moins, naturels... Ça ne vous plait pas ? Vous pouvez être sincère, promis je n'ai pas d'actions dans ce lieu !

Il parcourt rapidement la carte des yeux et se décide d'opter pour un jus de framboise dont il a un bon souvenir. Il avait rapidement hésité avec un verre d'alcool, son coeur balance, finalement il n'est pas décidé. Il choisira en fonction de Karin, si elle prend de l'alcool, il se laissera tenter par un verre, si elle prend un soft, il partira sur le jus de framboise.

- Oh fait, vous m'avez dit que vous jouez dans un groupe de musique, c'est quel genre de musique ? Vous jouez depuis longtemps ? Parlez moi un peu de votre groupe, je suis curieux si je peux me permettre !
Karin Winterberg
Karin WinterbergChanteuse/Maquilleuse/Costumière
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyJeu 16 Jan - 12:47
J'éclate de rire.

"Alors oui je crois qu'on est rare dans le milieu pour ce genre de prestation ! C'est un monde impitoyable, faut savoir se démarquer ! Encore que, si je rends tous leurs "invités" malades on va finir par soupçonner quelque chose. Faudrait que je trouve un système où c'est les invités qui me demandent, un genre de système où je fais fuir les gens par la porte de derrière. On pourrait créer tout un réseau d'évasion pour artistes fuyards !"

Ça serait beaucoup plus amusant ! C'est vrai que si à chaque fois ce genre de plan boulot purement alimentaire dans un milieu qui me débecte pouvait finir sur ce genre d'évasion enfantine, ce serait top ! Mais sans doute qu'on finirait par se douter de quelque chose et que je finirai par être emmerdée pour payer le loyer, ce qui serait un autre problème. Erf, la vie d'adulte c'était quand même bien pénible !

Alors par contre le démaquillage, c'est pas ça... on se retrouve donc dans une position absolument pas confortable, ni pour lui pour moi, en plein milieu de la rue. C'est pas très pratique, et les passants font une tête bizarre, presque encore plus que quand Murphy avait juste l'air malade. Peut-être que finalement on aurait dû attendre d'être installés au bar pour cette séance de démaquillage, mais bon...

"De rien ! Disons que pour le coup ça aurait été drôlement compliqué à expliquer. Vous n'auriez même pas pu plaider que vous vous préparez pour incarner Double Face tellement c'était mal réparti..."


Tiens ça aussi faudra que j'essaie un jour comme maquillage. Faut juste que je me trouve un cobaye disposé à se retrouver à moitié défiguré, mais à moitié seulement... ça doit pouvoir se faire ! Y aura bien des volontaires pour Halloween...

"Oh bah si vous vous occupez du loyer alors j'imagine qu'il ne devrait y avoir aucun problème ! Enfin par contre merci de ne pas déshonorer mon nom en me consommant avec une bière qui n'en a que le nom ! J'ai une réputation à tenir moi quand même. Puis vous avez raison, le teint palichon ça vous va pas du tout."


Enfin vu l'endroit, ça mettrait une drôle d'ambiance d'égorger quelqu'un au milieu des plantes vertes ! Ça ferait tâche pour ainsi dire. C'est rigolo parce qu'en général quand on vous dit cave réaménagée en bar, on pense pas forcément à une ambiance cosy, toute douce, avec des plantes. Enfin en tout cas pas dans les milieux où j'évolue... où pour le coup quitte à faire un truc dans une cave, autant impliquer un ou deux vampires !

"Je vous laisse le concept de la cave sur le toit si vous voulez ! Après j'ai peur que ça vire vite au bunker finalement... c'est un peu dommage d'avoir une terrasse sur un toit pour tout cloitrer vous trouvez pas ?"

La serveuse apporter les cartes et je me rends compte que j'ai absolument aucune idée de ce qui me fait envie. Y a du choix sans en avoir trop. Mais je sais pas. Ça doit être d'enchaîner les endroits où j'ai qu'à moitié l'impression d'avoir ma place, ou l'impression de faire tâche. Autant c'est pas mon premier bar dans une cave, autant le soin du bio du local... ça a souvent tendance à me passer au dessus de la tête. Pas le temps en général pour ça. Ou pas toujours l'argent d'ailleurs. Du coup j'ai vraiment l'impression de me retrouver encore une fois au mauvais endroit ! J'ai plus l'habitude des bars à l'arrache avec deux bières pression et qui servent des cacahuètes où tout le monde est aussi tatoué que moi... ça doit se voir sur ma tête d'ailleurs vue la question de Murphy.

"Ha non, c'est très joli tout ça. J'ai juste pas l'habitude de ce genre d'endroits, du coup j'ai l'impression de faire tâche dans le décor. Rien de bien grave. C'est juste... ce genre de lieu, ça fait des belles photos pour instagram tout ça, mais ça me donne toujours l'impression que ça a un petit côté... impersonnel. Ou trop propre, je sais pas. Vous savez, comme dans les chambres d'hôtel où on fout un peu de déco, soit kitsch soit pseudo feng shui en général, histoire de faire genre que c'est vivant, mais quand vous y êtes vous savez que c'est pas vrai, que c'est juste de la façade. C'est beau, mais c'est pas vivant."

Et pour le coup des chambres d'hôtel j'en ai fait quelques unes avec les tournées ! Même si effectivement ceux qu'on peut se payer sont loin de trop s'embêter avec la déco ! En attendant c'était peut-être pas très malin de lui dire ça, s'il connaît la personne qui tient l'endroit, c'est vexant... mais je sais pas, ça me parle pas ces endroits trop propres sur eux...

"Mais c'est agréable ce calme après le brouhaha du studio ! Ça soulage un peu. Puis ça vous évitera de croiser quelqu'un effectivement !"


Moi à la limite, je m'en fous. Les maquilleuses, c'est pas le truc le plus reconnaissable dans un studio... dès qu'on est sorti de notre local, plus personne sait qui on est ! La serveuse revient pour les commandes, j'opte pour une bière. Tant pis, quitte à faire tâche autant faire tâche jusqu'au bout ! Mine de rien en studio c'est fatigant de faire semblant et d'être sage, alors franchement, je rêve d'une bière bien fraîche ! Et pour le coup, Murphy m'interroge au sujet du groupe. C'est vrai que j'avais mentionné ça tiens !

"Je suis chanteuse dans un groupe de black metal, Schwarzbald. C'est aussi moi qui gère le concept et une partie de l'identité visuelle du groupe. On s'est rencontré au lycée pour la plupart, donc ça fait un moment qu'on joue ensemble sous une identité ou une autre. Schwarzbald ça doit faire trois ans et ça commence à plutôt bien marcher. On tourne pas mal au Japon, et on espère pouvoir tourner à l'international bientôt."
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyDim 26 Jan - 20:51
En descendant les escaliers et en s'installant à table, la jeune femme émet la possibilité que l'idée de la cave sur le toit pourrait se transformer en bunker et que ce serait fort dommage de louer un espace extérieur pour en faire un endroit d'intérieur. Il hausse les épaules et sourit, amusé de sa remarque et se demandant si la maquilleuse joue la carte de l'ironie ou est sincère dans sa déduction.

- C'est là toute la subtilité du lieu, vous faire sentir à un endroit sans y être justement !

La serveuse les installe et Karin demande au londonien comment il connait ce lieu. La discussion s'enchaine amicalement, elle ne se sentant pas spécialement à l'aise dans cet endroit et tentant sûrement de ne pas le laisser paraitre, lui ne prêtant pas trop d'importance à ce qui l'entoure, moitié concentré dans la conversation, moitié perdu dans ses pensées. Murphy demande à son interlocutrice si elle n'apprécie pas le lieu et elle répond simplement que ce n'est pas le genre de lieu qu'elle a l'habitude de fréquenter avant d'embrayer sur un développement de son idée qui va perturber le jeune anglais.

Elle dit simplement que ces lieux sont beaux pour les photo publics mais si vides quand on s'y penche. Elle ajoute que c'est pour faire semblant que c'est vivant, mais que quand vous y êtes vous savez que c'est pas vrai, que c'est juste de la façade. C'est beau, mais c'est pas vivant. Et Murphy se prend une claque sans qu'elle ne puisse s'en apercevoir. Ce sentiment de beau mais mort à l'intérieur, il l'a tellement expérimenté, que ce soit à cause des journalistes, des interviews ou simplement ce qu'il ressent à l'intérieur de lui que ça le perturbe cette description de ce lieu comme si son interlocutrice avait su voir un peu au delà de ce qu'il montre. Pourtant il s'est que c'est impossible et qu'elle se contente innocemment et naïvement de décrire ce lieu très impersonnel malgré le côté différent qu'il a voulu se donner. L'écrivain s'est constitué peu à peu sa carapace, année après année, et sa tour est inébranlable mais ça ne l'empêche de se sentir visé par certaines choses. Pourtant il embraiera simplement sur le vide de ce lieu et de ces semblants zen attitude en souriant. Elle surenchérit en disant que le calme après la tempête des studios fait du bien.

- Effectivement ! Après... Peut-être font-ils un concours du lieux le plus vraiment faux ? Que les grands dirigeants derrières tout ça s'amuse bien à donner un côté chaleureux comme le veulent les gens ? Ceci dit vu comme ce genre d'endroit ou d'hôtel marche, je suppose que les personnes sont sensibles à cette façon de faire. Après, pour trouver un coin où l'on se sent bien dans cette grande ville, c'est tout de suite plus complexe vous m'direz.

Par rapport au fait que personne ne le reconnaisse, il n'ajoute rien et c'est ce moment là que choisit la serveuse pour venir prendre note de la commande du duo. Karin opte pour bière , Murphy hésite quelques secondes les yeux sur la carte, il n'est pas compliqué à ce niveau là et se contente souvent de suivre la personne avec qui il est pour ne pas se sentir en décalage. Il aurait l'impression de mettre la demoiselle mal à l'aise en commandant un jus de framboise bio ou une coupe de crémant pourtant au même prix que la pinte de bière mais dégageant tout de suite une autre impression. Ou bien c'est peut-être lui qui cherche trop loin. Il parcourt la courte liste de bière pour opter pour la plus sucrée d'elles et
se met questionner son interlocutrice au sujet de son groupe ainsi que sur ses débuts dans le monde de la musique dès qu'est repartie la serveuse.

Schwarzbald semble si naturellement sortie de la bouche de la jeune chanteuse alors que notre écrivain londonien écorcherait à coup sûr le nom du groupe s'il tente de le prononcer. Il maitrise l'anglais, le français, le japonais et se débrouille très bien en espagnol mais n'a vraiment aucune notion d'allemand si ce n'est pour dire bonjour, qu'il habite à Londres et qu'il mag die kartoffelsalat même s'il a découvert à ses dépends à un repas avec des personnes allemandes qu'il n'avait aucune idée de ce qu'était la dite salade en question avant de se retrouver avec le plat devant lui.

Karin ajoute que son groupe s'est crée au lycée et qu'ils jouent ensemble depuis plusieurs années laissant donc supposer qu'elle a quitté les bancs de l'école depuis un moment. L'écrivain a du mal à lui donner un âge, il suppose un peu moins que la trentaine au vu des expériences qu'elle raconte et de sa façon d'être. La jeune chanteuse ajoute que son groupe marche plutôt bien depuis 3 années et qu'ils espèrent tourner à l'internationale bientôt. Murphy sourit face à l'enthousiasme sincère de son interlocutrice.

- Ah oui ? C'est vous qui écrivez les textes que vous chantez du coup ou pas forcément ? Ça attise souvent ma curiosité quand j'entends des musiques qui me plaisent, peu importe le style d'ailleurs.

La serveuse approche en douceur de la table, dépose deux petits dessous de verres colorés d'une citation en japonais sûrement sur l'importance de faire attention au moment présent ou à la nature et pose ensuite les deux verres avant de se retirer aussi doucement qu'elle n'est apparue, pour ne pas gêner la conversation. Murphy a un peu de mal avec ce genre de comportement d'effacement du personnel au maximum, il n'arrive pas à s'habituer au fait que des personnes soient payées pour en servir d'autres et qu'on leur impose de se faire oublier, comme si on reniait leur côté humain au profit de leur compétence ou de leur utilité. Il essaie toujours d'être le plus gentil avec toutes les personnes qui l'entourent, discutant beaucoup et s'intéressant à ses interlocuteurs sans distinction. Il soulève son verre en direction de Karin.

- Trinquons à cet étrange duo et à cette après-midi hors du temps ? D'ailleurs, je me permets, mais pouvons nous nous tutoyer ? À quoi voulez vous trinquer avant tout ?

Murphy a toujours du mal avec le vouvoiement, même s'il est moins présent dans la langue japonaise que celle française par exemple, il n'y en a pas moins tout un tas de vocabulaires, de suffixes, de préfixes à ajouter pour montrer le respect, la politesse en fonction de votre genre, votre rang, vos appartenances etc... Il sait les manier sans soucis mais ne peut s'empêcher de trouver que cela impose une certaine distance entre deux interlocuteurs malgré qu'il soit possible de respecter une personne que l'on tutoie et à qui on s'adresse familièrement tout comme il est souvent possible de manquer de respect et de se moquer d'une personne que l'on noie de formules ambiguës et beaucoup trop polies pour être sincères...
Karin Winterberg
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMar 28 Jan - 18:27
J'ai eu le peur de le vexer avec ces histoires de lieux tout vide en dedans. Et pour le coup, ça laisse un drôle de petit silence. Enfin pas non plus un silence interminable, mais un silence quand même. Je sais pas très bien comment l'interpréter. Ou alors juste j'ai encore dit un truc trop bizarre à la mauvaise personne. Ce serait con pour un auteur... mais pas impossible. Mais finalement, le silence ne s'éternise pas et Murphy reprend.

"Ça serait un drôle de concours ! Je me demande bien comment on pourrait organiser un concours pareil. Y a une histoire derrière pour un roman ou un film je pense. Genre... comment on choisit les critères ? Comment on organise ça ? Et dans quel but surtout ! Ça pourrait faire un cool truc de SF. Ou un truc totalement absurde."


Ça m'amuse presque du coup. Je repense aux chambres d'hôtel qu'on traverse et c'est un peu moins déprimant comme endroits si on s'imagine ça.

"Ou alors justement il faut faire voter le public. Pour le meilleur vrai faux endroit ! C'est vrai que ça plaît dans le fond, sinon les gens ne viendraient pas. Sans doute parce que c'est le genre d'endroit qui ne prend pas de risque. Enfin... plutôt des risques contrôlés. Je veux dire, j'aime pas spécialement ces chambres d'hôtel, mais au final, je les déteste pas non plus. C'est facile d'y être. Ici c'est un peu pareil, ça me semble difficile de dire qu'on aime pas. C'est joli, bien aménagé, reposant. Y a tout ce qu'il faut finalement. Un peu comme les émissions de télé, genre celles de cet aprem. C'est sans surprise et produit en série, mais ça marche parce qu'au final, bah même si on aime pas on a pas de raison de détester. Et mine de rien tout ça ça demande vachement de travail, ça a juste l'air simple... En fait le vrai faux ça demande autant de taf que le vrai vrai !"


Je parle beaucoup troooop. En même temps c'est intéressant ces questions. Ça serait chouette à débattre dans les milieux musicaux aussi. Surtout avec tous ces metalleux qui sont persuadés de posséder la science infuse... Mais bon, à mon avis y en a beaucoup qui sont pas prêts... pas que dans le metal. J'avais essayé un peu d'en parler quand j'avais maquillé Mathi machinbidule là... Mais bon il m'avait pas mal agacé, alors pas dit que c'était si clair que ça ! C'est pas parce qu'une chose est simple que ça demande pas masse de travail derrière et que c'est une mauvaise chose...

"Je pense que des fois, on a besoin de choses simples. C'est reposant."

C'est sans doute pour ça que ce genre d'endroits existe. Même si c'est pas ce que je préfère, au final, sans doute qu'il y a des moments c'est plus facile. Et ça soulage.

Enfin... La serveuse revient prendre les commandes, et la discussion dérive sur mon groupe et ce qu'on fait. J'ai pas trop de mal à parler du groupe, en fait en général je me demande surtout quel niveau de détail je suis censée donner. Y a tellement de gens qui te demandent par pure politesse qu'au final, autant la faire courte. Si je me lance à parler black metal, tout le monde fait des yeux bizarres sans plus rien comprendre... Du coup c'est galère. Pour le coup, ça a l'air de vraiment l'intéresser. Ça change !

"C'est moi au parole ouai. Enfin faut que ça soit validé par les autres membres quand même. Au moins ça me permet de parler un peu allemand !"


Les occasions étant rares dès que je ne suis pas avec ma famille, j'aurais tort de me priver... En chanson ça passe tout seul, y a même des gens qui connaissent les textes par coeur, y compris les couplets en allemand, qui chantent avec nous pendant les concerts ! L'occasion est beaucoup trop belle pour être ratée !

"Vous écoutez quoi du coup comme groupe ?"

Tant qu'à parler musique, autant en parler vraiment ! Puis j'ai déjà prouvé que j'étais pas capable de parler littérature. Alors autant rester sur un terrain connu. Les bières arrivent et dans le même temps, Stan propose de passer au tutoiement.

"Pas de soucis pour le tu. C'est vachement plus facile je trouve ! La grammaire japonaise est beaucoup trop compliquée pour moi..."

Ce qui est assez rigolo venant de quelqu'un parlant une langue que tout le monde aime décrire comme compliqué sans jamais en avoir appris deux mots... mais bon. Je lève donc mon verre histoire de trinquer.

"Et bien on a qu'à trinquer avec allergie aux fruits de mer !"
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyLun 17 Fév - 21:56
Murphy pense plutôt à un concours dans le sens ironique, débat de coups montés, complot et tout ce qui s'en rapproche mais Karin l'a pris au pied de la lettre et est déjà en train de s'imaginer les modalités du concours en question. L'écrivain cligne des yeux, amusé de ce malentendu qui emporte la conversation dans une toute autre direction de ce qu'il avait en tête lorsqu'il parlait. Il ne peut s'empêcher de se demander combien de ses chapitres ont été interprété aussi différemment que ce qu'il voulait décrire, combien de lecteurs perçoivent ses personnages et leurs complexités d'une façon peut-être opposé à ce qu'il avait en tête. Douce ironie.

Cependant, par politesse et intérêt envers son interlocutrice, Lewis ne se permet pas de se perdre dans ses vagabondages et se concentre sur cette voix féminine débitant un flot de parole qui aurait pu en effrayer plus d'un. Le londonien apprécie les personnes bavardes, surtout avec autant d'imagination que ce que semble avoir son interlocutrice. Elle propose un vote du public, se perd un peu dans un débat interne et continue en disant que tout de même, elle apprécie ces chambres d'hôtels impersonnelles dans lesquelles elle arrive à se reposer et finit en comparant les faux décors à ces émissions TV qui auraient dû occuper leur après-midi et dont le but est de paraitre le plus naturel et spontané possible. Murphy ne peut qu'être d'accord lorsqu'elle termine son discours en parlant du fait que le faux crédible est tout aussi dur à atteindre qu'une vérité crédible. Il y a déjà pensé souvent, quand on est auteur de roman comme ses thrillers, il faut s'assurer à sortir un peu du quotidien sans trop dépasser les limites. C'est compliqué de rester dans l'effrayant sans arriver dans le ridicule ou dans l'improbable. Surtout qu'en parlant de certaines déchéances mentales que peuvent atteindre des personnes souffrantes, des lecteurs banales et disons plus équilibrés pourraient vite arriver à la conclusion que Murphy exagère et en fait trop. Vraiment, c'est un jeu digne d'un équilibriste.

- C'est sûrement pour cela que ce genre d'émission nécessite autant d'employés, entre les maquilleurs qui nous donnent un aspect naturel mais uniquement pour le rendu caméra, le perchman qui est là pour essayer de reproduire le son le plus naturel comme si on était dans votre salon, le cameraman qui pense à la vue la plus simple et complexe à la fois, les gens qui gèrent le décors sans en faire trop, et toute l'équipe qui se stress pour que la conversation de deux inconnus ai l'air d'un échange sympathique entre deux amis... Le plus beau c'est qu'il y a des personnes qui semblent croire que tout ça est naturellement ainsi !

La jeune chanteuse reprend ensuite la parole pour dire que peut-être, parfois, on a simplement besoin de choses simples et Murphy ne peut qu'être d'accord. Il sait très bien que de plus en plus, les personnes demandent à s'occuper avec des choses très simples, qui ne nécessitent pas de réflexions surtout. Peut-être est à cause de cela que la société va toujours plus loin dans l'imitation du réelle, dans le partage des choses personnelles, donner toujours un peu plus de visibilité aux vies privées des personnalités auxquelles s'intéressent les gens. Ça en devient malsain, ça Murphy en prend conscience lors de ses tournées et des conversations avec son manager qui aimerai le voir plus actif sur les réseaux sociaux.

- Je ne sais pas si c'est vraiment un besoin, ou un choix de facilité quand on y pense. Mais après, je suis d'accord avec vous, les choses les plus simples peuvent parfois être celles qui font le plus de bien. Je me demande juste si nous ne sommes pas en train de perdre la réelle notion de chose simple.

La serveuse arrive ensuite prendre la conversation et la conversation reprend sur le sujet du groupe de musique de la demoiselle dont Murphy est curieux d'en apprendre un peu plus. Elle explique que les paroles viennent d'elle mais sont ensuite validées par le groupe. Logique. Il se demande à quoi ressemble le metal allemand et se dit qu'il ira écouter cela plus tard.

- Pfiou, j'écoute de tout, du classique, du metal, des groupes anglais et français surtout, je vous avoue ne pas m'y connaître en musique japonaise mais je m'y penche doucement. Et vous ? Vous écoutez des groupes en particulier ?

Bon il n'a pas précisé être originaire de Londres et le fait qu'il parle couramment français, il n'y a ps pensé, il essaie de chercher les groupes qu'il pourrait avoir en tête dernièrement. Les verres arrivent et Murphy profite du fait de trinquer pour proposer de passer au langage plus familier ce que la demoiselle s'empresse d'accepter, elle aussi lassée de toutes les distinctions qu'obligent la langue japonaise.

Les deux verres s'entrechoquent et Murphy rit de bon coeur lorsqu'elle propose de trinquer aux allergies aux fruits de mer, pauvre crustacés. Ses lèvres posées sur son verre, il avale quelques gorgées fraiches et bien méritées.
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La plume et l'encre [PV Stanislas] EmptyMer 4 Mar - 21:26
C'est vrai que quand on y pensait, ce genre d'émission c'était tellement d'énergie investie pour que le faux ait l'air vrai.. C'était souvent ça qui me déprimait depuis les coulisses. Façon de parler. Que le faux ait l'air vrai, c'était quand même le coeur de mon boulot. C'est juste qu'à chaque fois ça me donnait une impression de "tout ça pour ça ???". Comme s'il n'y avait pas mieux à faire de toute l'énergie disponible avec autant de talent dans un même endroit.

"Faudra que vous leur proposiez autre chose un de ces quatre, histoire que ça bouge un peu plus sur ces plateaux. Plutôt que de toujours resservir la même chose indéfiniment !"


Après, c'était un métier complètement différent. Et il avait l'air d'apprécier ce genre d'endroit à peu près autant que moi. En même temps, il y avait sans doute moyen de faire du contenu de qualité à la télé aussi. Après tout y avait pas de raison pour qu'on doive jeter un medium tout entier à la poubelle ! Au pire, ça lui ferait un projet de retraite si jamais un jour il en avait marre d'écrire...

"Je ne sais pas, c'est un vaste débat philosophique ! Après j'imagine que chacun a sa définition de simple qui plus est. Moi on me dit toujours que l'allemand est une langue compliquée alors que ça me semble bien plus simple que tout le reste... alors je ne sais pas, c'est sans doute pas si évident. Et jamais si universel. La preuve, vous avez fui une émission qui est censée plaire au plus grand nombre ! Avouez que c'est quand même une sacrée performance !"


Doublée d'une belle ironie ! Si même les participants fuient... ça ferait une drôle de pub pour la chaîne !
On revient finalement vers des sujets plus légers, plus agréables. Parler musique, c'est quand même toujours bien plus sympa. Par contre ça me fera toujours rire les gens qui disent écouter de tout comme si c'était possible... Mais bon, je vais pas faire ma chieuse, sinon on est pas sorti !

"J'écoute beaucoup de metal industriel allemand, pour le black, la Pologne fait des merveilles ! Au Japon, y a toute une scène de prog et d'expérimental assez fabuleuse."


Je cite quelques noms. Je pourrais sans doute tenir des heures rien qu'avec le descriptif de la playlist qu'on a dans le van pour les tournée... mais bon on va essayer d'éviter de le noyer tout de suite ! Après tout on a dit qu'il fallait un certain retour à la simplicité.

La conversation continue ainsi tranquillement, jusqu'à ce que je reçoive un SMS un peu agacé. Merde ! J'ai pas vu passer l'heure... c'était tellement pas prévu que j'ai pas pensé à faire attention. Je me lève un peu précipitamment, m'excuse.

"Je suis vraiment désolée, mais il faut que je file en répète ! Comme les plans ont changé, j'ai pas fait attention à l'heure... je viens de me faire gronder par ma guitariste. Il est temps que j'aille faire des choses pas universelles du tout ! Je vous laisse ma carte, appelez moi si vous avez besoin de sécher une autre interview ! Ça sera avec plaisir. Puis faudra bien que je vous transforme en tigre zombi comme promis !"

Je souris, un signe de la main enthousiaste, et j'attrape mon sac et file en courant... c'est la troisième fois ce mois-ci que je suis en retard. Dure la vie entre plusieurs boulots !
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