Mais c’était qu’il en rajoutait en plus de ça ! Amelia venait de le traiter de sale dragueur juste après sa déclaration d’amour parfaitement inattendue, mais Kenji ne semblait pas vouloir s’arrêter en si bon chemin. Bon sang… Pourquoi est-ce qu’il avait attendu une situation pareille pour lui dire « je t’aime » pour la première fois ? L’Australienne ne pouvait même pas lui sauter dessus ! D’ailleurs, à ses nouveaux mots, elle préféra grogner, les joues toujours un peu rougies sous la gêne et la joie d’avoir entendu de telles paroles. Elle donna ensuite un léger coup avec son poing fermé sur l’épaule de Kenji qui n’avait pas déjà souffert à cause du magnifique salto périlleux du robinet de l’évier. Ça ne servait à rien de répliquer parce qu’Amelia sentait que ça pousserait encore plus Kenji à continuer, et elle ne pourrait pas se retenir indéfiniment de lui sauter dessus.

Elle se hissa donc sur la première table pour maintenir la seconde qu’ils avaient mis debout, le temps que Kenji parte chercher le fameux fauteuil qui leur servirait à boucher définitivement cette ouverture béante dans la fenêtre. Quand il s’approcha d’Amelia, celle-ci lui rappela leur accord, ce qui fit rire Kenji, puis grogner la jeune femme.

« C’est pas un petit fauteuil qui va me f- »

Okay… C’était effectivement plus lourd que prévu ! Amelia dut bien se repositionner pour pouvoir réussir à hisser le fauteuil sur la table, non sans un grand grognement de guerre qui montrait bien toutes les forces qu’elle était en train de mobiliser pour arriver à ses fins. Finalement, une fois le poids bien en place, les deux amoureux se laissèrent tomber sur et contre lui, le temps de reprendre leur souffle et de se remettre de leurs émotions. Aux mots de Kenji, Amelia se sentit sourire et elle tendit une de ses mains vers lui pour pouvoir attraper celle qui n’était pas blessée et enroulée dans son t-shirt trempé.

« C’est clair ! J’suis sûre qu’on s’en sort mieux que tous les autres gens qui sont eux aussi coincés dans cette Académie pourrie ! »

Par contre, maintenant qu’ils avaient repris leur souffle, Kenji avait raison : il valait mieux ne pas rester ici, près des fenêtres. Qui sait si un autre banc n’allait pas se défaire d’une de ses planches afin de les malmener encore un peu plus ! Amelia hocha donc la tête et se rassit bien comme il fallait sur son fauteuil.

« Ou c’est la mort qui va nous choper… Mais… Tu crois pas qu’on devrait carrément aller ailleurs ? Je veux dire, je sais pas comment ça se passe dans les autres salles mais… On va pas vraiment pouvoir se trouver un petit coin tranquille ici étant donné que tout ce qui peut servir à s’assoir est là, à calfeutrer cette fenêtre, et qu’en plus, il y a du verre partout sur le sol. Ou alors, on se trouve un placard à balais pour pouvoir se réchauffer en attendant qu’on vienne nous sortir de là. »

Parce que c’était vrai que, mine de rien, Amelia commençait à avoir pas mal froid. Elle avait sans doute eu raison de retirer tous ses vêtements trempés, mais là, à rester en plein courant d’air avec juste le manteau de Kenji sur elle, manteau qui commençait lui aussi à laisser passer le froid et l’humidité, c’était un coup à choper un vilain rhume à vous clouer au lit plusieurs jours d’affilée ! L’Australienne sentait ses dents prêtes à claquer.

« Je vais marcher, t’inquiètes pas. T’as pas l’air dans un meilleur état que moi de toute façon… Ça va ton épaule ? »

Amelia le regarda avec une pointe de tendresse et d’inquiétude alors qu’elle se levait à son tour en grimaçant. Elle descendit vraiment lentement de son perchoir, soupirant doucement en sentant les morceaux de verre se briser sous ses chaussures.

« Alors ? On opte pour le placard à balais ? J’pense que je vais laisser mes fringues trempées ici par contre… J’ai pas envie de m’amuser à les trimballer et puis… Peut-être que tu les retrouveras d’ici quelques temps dans un des placards, pour remplacer cette bougie moche qui a failli nous faire cramer ! Ceci dit… On aurait peut-être dû laisser la table brûler, ça nous aurait réchauffé. »

Amelia esquissa un petit sourire, s’empressant de venir contre Kenji pour se stabiliser, mais aussi et surtout pour profiter de sa chaleur. C’était lui qui connaissait le mieux cet endroit, c’était donc à lui de la guider. Quoi qu’il en soit, cette idée de rester enfermée avec lui dans un placard à balais n’était pas forcément pour lui déplaire…

Finalement, après toutes ces péripéties, le monde avait l'air d'enfin vouloir se calmer. Enfin ! Quand tu penses qu'il y a à peine deux mois, il t'arrivait encore de trouver ta vie ennuyante par moment, là, ça fait quand même pas mal d'action... Enfin là, si tu pouvais avoir ne serait-ce que quelques instants pour profiter d'avoir retrouvé Amelia, ce serait parfait !

Académie pourrie... pour le coup, tu étais plutôt d'accord ! C'est fou comme tout était tombé en miettes si vite.. C'était vraiment pas sérieux ! À se demander qui avait conçu le tout... en tout cas s'il avait eu son diplôme à Yokuboo, il y avait matière à s'inquiéter de la qualité des enseignements ! Remarque, ça expliquerait qu'on t'ait recruté d'une certaine façon.

"Je t'avoue que les autres, là je m'en fiche un peu !"

Bon, c'était pas complètement vrai. Tu espérais quand même bien que tes collègues et tes élèves s'en sortaient bien. Une pensée rapide pour Somun aussi. Lui aussi tu l'avais évité... et maintenant tu te demandais dans quelle galère il s'était foutu avec ce tsunami ! Doué comme il était, nul doute que ça devait pas être beau à voir. Mais pour le moment, tu ne peux rien faire de toute façon, et soyons honnête, tu as juste envie d'être avec Amelia.

"C'est vrai que l'endroit commence à être un peu délabré. Faudra qu'on laisse des notes à l'équipe d'entretien, c'est vraiment pas des conditions de travail. Tu as raison, on devrait aller prendre le café dans un placard à balais."

Un placard à balais ? En voilà une idée ! Tu ne peux pas t'empêcher de sourire. Il te paraît assez peu probable qu'un placard à balais soit l'endroit le plus confortable pour attendre les secours. À moins d'avoir autre chose à faire... Parce que c'est vrai que c'était bien le moment ! Mais en même temps, rien depuis le début de cette conversation n'était arrivé au bon moment ! Alors à quoi bon lutter, autant s'amuser !

Tu penses très franchement qu'elle ne devrait pas marcher du tout. Mais tu sens aussi que pour le coup, ton avis n'est pas demandé... tu as déjà réussi à la faire changer d'avis sur un truc, inutile de pousser ta chance ! Tu es de toute façon presque sûr qu'il y a un placard à balais pas loin.

"Mon épaule ? Disons qu'elle n'est pas très contente. J'imagine qu'elle va protester encore quelques jours. En plus de tester je ne sais combien de couleurs de peau histoire de. Ça promet de pas être joli à voir ! Mais ça va."

En faisant attention, ça devrait être assez vite remis de toute façon. Ce sont plutôt les vertiges qui posent problèmes, mais eux aussi commencent enfin à passer. De son côté, Amelia avait l'air des plus déterminée à trouver ce fameux placard à balais. Le temps de la laisser se coller contre toi, et vous voilà prêts à partir... Pas dit que tu dégages encore beaucoup de chaleur à être torse nu, trempé, en plein courant d'air, mais bon, l'idée est là !

"Alors c'est parti pour la quête du placard à balais. Très franchement je ne suis pas sûr de faire confiance à un placard de si tôt mais après c'est vrai que y a beaucoup plus de choses à faire dans un placard à balais que devant le placard de la salle de repos... je te dirai si tu veux si tes fringues ont rejoint la bougie bizarre dans le dit placard d'ailleurs. Enfin tu me donnerais presque envie de rallumer le feu tiens ! Je commence à être gelé aussi..."

Tout en la gardant contre toi, ton bras sur ses épaules, tu avances doucement, en essayant de t'adapter à son rythme. C'est vrai que la salle a un petit air de champ de bataille. Inutile de dire que ça va faire bizarre à la rentrée de revenir après tout ça... Vraiment bizarre...

Le couloir est un autre champ de bataille, à se demander ce que les gens ont bien pu trafiqué ici. Mais au moins, pas d'éclat de verre ! Ça ferait presque bizarre de ne plus entendre craquer sous vos pieds ! En même temps, il serait temps. Vue l'humidité qui rentre, inutile de te dire que tes semelles ont rendu l'âme. Encore un peu et ça n'aurait fait aucune différence que tu sois pieds nus ou en chaussures !

"Voici donc la visite guidée. À ta droite un bureau dans le noir. À ta gauche, un autre bureau dans le noir. Ouai moi aussi au début je trouvais qu'il y avait trop de bureaux partout. Déjà avec de la lumière ça faisait trop alors là..."

Finalement, au bout du couloir, dans un renfoncement, le placard à balais ! La pièce est exigüe mais vous pouvez quand même y tenir à deux, et même vous y assoir, voire vous allonger, si vous le souhaitez !

"Terminus !"

Une fois dans le placard, tu ne peux pas t'empêcher de rire un peu.

"C'est rigolo, j'ai l'impression d'avoir 15 ans et de m'être planqué dans le placard avec la plus belle fille du lycée pour se rouler des pelles en scred."

Bon évidemment, tu n'as jamais eu l'occasion de faire ça à 15 ans, ce qui t'amuse d'autant plus !

Aux mots de Kenji, Amelia afficha une mine faussement outrée.

« Han ! Comment t’es trop méchant avec tes collègues et tes élèves ! Quel vilain prof tu fais ! »

Un sourire vint de nouveau étirer les lèvres de la demoiselle avant qu’elle ne propose de poursuivre la soirée dans un placard à balais en attendant que les secours ne finissent par arriver. L’étroitesse de l’endroit pourrait leur permettre de se réchauffer un peu plus ! Et puis… Ils auraient peut-être aussi un peu d’intimité, chose qui leur avait terriblement manqué depuis deux mois. Les deux amoureux avaient besoin de se retrouver, tant pis si ce n’était pas vraiment le moment. Amelia n’avait, de toute façon, pas le cœur à partir jouer les héroïnes pour sauver d’autres gens qui pouvaient en avoir besoin. Pas le cœur… ni les pieds ! Ils étaient amochés et avaient bien mérité de se reposer un peu avant de devoir être évacués après tout. Personne ne leur en voudrait !

En tout cas, Amelia était soulagée d’entendre Kenji lui dire que son épaule allait bien. Elle n’avait pas envie de lui faire passer un interrogatoire pour en être sûre, se disant que, de toute façon, les médecins qui les prendraient en charge par la suite feraient très bien leur travail.

« T’inquiètes pas, je te protègerai si jamais tu es la cible d’un nouveau placard ! Et parle pas de feu ! Tu veux que je te colle ma main sur la tronche ? Tu verras que c’est une mauvaise idée ! »

Amelia n’avait pas forcément peur du feu et elle s’était déjà brûlée à plusieurs reprises, mais elle devait bien avouer qu’une fois était largement suffisante pour aujourd’hui ! Le feu, elle préférait le voir dans une cheminée, pas à menacer de tout ravager autour d’elle ! Et puis… Si Kenji avait aussi froid qu’il le disait, l’Australienne était prête à se sacrifier pour le réchauffer, ça ne posait pas de problèmes !

Ils marchèrent côte à côte dans les couloirs, Amelia prenant soin de ne pas trop forcer sur ses pieds, mais de ne pas non plus être un trop gros poids pour Kenji. Sa main posée sur son dos essayait de lui transmettre un peu de chaleur tout en lui fournissant l’appui nécessaire à la poursuite de sa marche.

« Waw… Franchement, heureusement que je suis venue te voir aujourd’hui, ça aurait clairement manqué à ma vie d’avoir l’honneur de faire une telle visite guidée ! »

Amelia se mit à rire, amusée par cette visite guidée pour le moins originale, gardant son sourire une fois arrivée au niveau du placard à balais de ses rêves. Les deux amoureux s’enfermèrent dedans, l’Australienne ne pouvant pas s’empêcher de rire aux mots de Kenji. Ils étaient vraiment trop cons quand même…

« C’est vrai ! Par contre, si tu veux me rouler des pelles, joue pas les ados de 15 ans s’il-te-plaît, j’ai assez donné ! »

Son sourire malicieux toujours collé à ses lèvres, Amelia dézippa finalement le manteau de Kenji pour qu’il puisse glisser ses bras à l’intérieur et que leur peau puisse se toucher. Ça serait mieux si l’enseignant voulait se réchauffer après tout, non ? Il valait mieux avoir une peau chaude contre la sienne plutôt qu’un manteau tout trempé ! L’Australienne passa ensuite ses bras autour du cou de son petit-ami pour venir l’embrasser tendrement. Elle se colla le plus possible à lui, prolongeant le baiser en se faisait un peu plus avide au fil des secondes. Ce n’était pas de sa faute si Kenji lui avait autant manqué ! Elle savait que les secours ne tarderaient plus et qu’ils allaient sans doute faire une tronche bizarre en ouvrant la porte de ce placard, quand ils les trouveraient dans cette position mais… Franchement, Amelia s’en foutait. Elle avait besoin de ce moment, de sentir qu’elle avait retrouvé Kenji. De sentir que les choses étaient sur le point de s’arranger…

Vous aviez pensé aux yeux chastes que vous pourriez choquer dans cette position ? Heureusement, le pompier qui a ouvert la porte du placard à balais a plus semblé surpris que choqué, ayant quand même presque aussitôt refermé la porte pour vous laisser le temps de terminer ce que vous étiez en train de faire et à Amelia de refermer son manteau. Chose faite, quand vous sortez de votre cachette, on s’assure rapidement de votre état et vous êtes amenés avec d’autres jusqu’au hall d’entrée. L’Australienne se fait porter par un pompier jusqu’à destination et on vous administre les premiers soins. Finalement, Amelia est amenée en fauteuil roulant jusqu’à une ambulance qui vous conduit à l’hôpital pour des examens plus poussés, par pure précaution. Kenji se retrouve avec un gros hématome au niveau de l’épaule et des consignes de suivi pour une possible commotion. Sa blessure à la main a été prise en charge sans problèmes. Amelia reçoit quant à elle la consigne de marcher le moins possible, le temps que ses blessures aux pieds guérissent. Sa brûlure à sa main est quand à elle légère et ne laissera pas de cicatrice.


Pour cette dernière étape, vous n’aurez plus qu’à conclure ! Les secours sont arrivés pour vous aider, et le typhon est actuellement en train de se calmer. Le courant est toujours coupé dans toute la ville, mais la situation revient doucement à la normale. Il est actuellement 20h00, quatre heures ont passé depuis le début de l’évent.

Nous vous faisons confiance pour gérer les blessures de vos personnages, alors essayez de rester aussi cohérents que possible ! Si votre personnage à une jambe cassée, il ne pourra pas aller gambader dans les champs une semaine après le typhon !

Cette étape se déroulera du 5 au 19 septembre, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum. Concrètement, il s’agit ici de poster votre message de clôture, donc essayez de jouer le jeu même si l’évent est terminé ! Si vous le souhaitez, vous pourrez poster plus d’un message pour clore votre évent, mais sachez que tous les sujets seront verrouillés dès le 19 septembre à 20h00, afin que l’évent ne perdure pas trop dans le temps et que tout le monde puisse passer à autre chose. Après, rien ne vous empêchera d’ouvrir un autre sujet pour vous, par exemple à l’hôpital ou ailleurs, afin de poursuivre l’aventure de votre personnage après le typhon ! Si vous avez des questions, nous restons bien évidemment à votre disposition dans les groupes créés sur Discord ! On espère que cet évent vous aura plu autant qu’à nous, et que vous vous serez bien amusés !

Pas un pour rattraper l'autre ! Vraiment, vous avez le sens de l'à propos... en même temps après deux mois sans vous voir... c'était bien beau de papoter papoter mais bon, à un moment il y avait d'autres retrouvailles qui devaient être faites ! En plus, Amelia avait sans doute ça aussi en tête pour proposer une planque pareille... Si bien qu'après cette merveilleuse visite de l'académie, vous vous retrouviez donc collés l'un à l'autre, bien cachés des regards indiscrets (si tant est qu'il puisse encore y avoir quelqu'un pour regarder !).

"Normalement j'ai fait des progrès depuis mes 15 ans !"

Mais l'heure n'était plus aux blagues... Amelia avait déjà rouvert son manteau pour pouvoir mieux se coller à toi et réclamer des baisers, chacun plus enflammé que le précédent. C'était un peu comme si le typhon n'existait plus, rien d'autre n'existait que sa peau, ses lèvres, sa langue. Même son odeur t'avait manqué.

Résultat, c'est à peine si tu as entendu la porte s'ouvrir pour se refermer aussitôt. Enfin si, tu l'as entendue, mais ton corps n'a pas eu très envie d'interrompre ce que tu étais en train de faire... Décidément, impossible d'être tranquille plus de cinq minutes... mais puisqu'on vous avait laissés tranquille, après tout, autant aller au bout !

Et puis finalement...

"Je crois qu'il va falloir qu'on sorte..."

C'était dur de devoir lâcher Amelia alors que tu n'avais qu'une envie c'était de rester collé à elle. Mais si c'était les secours, il fallait qu'on la soigne, il était temps... Le temps de te rhabiller (ce qui était vite fait vu qu'il te restait plus qu'un pantalon), et qu'Amelia puisse repositionner son manteau, et vous voici sortis. L'un des pompiers soulève Amelia jusqu'au hall pour lui éviter de marcher. Tu suis sans un mot. Alors qu'on vous administre les premiers soins, quelqu'un a la bonne idée de te donner un genre de poncho imperméable. Pas l'idéal, pas hyper chaud, mais c'est déjà ça.

Une fois à l'hôpital, vous êtes séparés un temps. Évidemment, l'interne qui ausculte ton épaule ne peut s'empêcher de commenter la collection de cicatrices sur ton torse. Tellement prévisible. Tu restes silencieux, ne répondant pas à ses questions. Il n'a pas besoin de savoir ça pour te soigner. Déjà que de base, tu n'as pas vraiment besoin de lui pour te soigner... il ne va rien dire que tu ne saches pas déjà d'expérience. Et effectivement, ton épaule n'a rien de grave, un bel hématome. Quelques consignes pour surveiller en cas de commotion. Ta main n'aura même pas besoin de point de suture. Bref. Tout va bien. Il t'agace juste l'apprenti toubib à vouloir trop bien faire son boulot... comme s'il n'y avait pas assez de monde qui attendait son tour, avec sans doute plus grave à soigner !

Tu remercies donc et retournes t'assoir en salle d'attente, le temps qu'Amelia arrive et que vous puissiez rentrer. Tu n'es pas bien sûr de qui va rentrer où après une telle soirée, mais tu ne te vois clairement pas partir sans prévenir ! Et puis de toute façon, les clés sont toujours dans la poche de ton manteau... Tu te retrouves donc à poireauter, les yeux dans le vide. Tu réalises que tu n'avais pas mis les pieds dans un hôpital depuis cette nuit où tu avais failli mourir. En même temps, tu y étais resté plusieurs mois... ça faisait une bonne moyenne !

Et puis, la fatigue te rattrape... celle accumulée depuis deux mois, deux mois passés à être constamment sur le qui vive, seul, la fatigue de la soirée, à s'engueuler, à récupérer catastrophe après catastrophe... dès demain, la vie allait reprendre son cours, avec son lot d'anxiété, d'inquiétudes et d'incertitudes. Même si les choses s'étaient arrangées avec Amelia, tu te doutais bien qu'elles n'allaient pas non plus s'arrêter là... mais en attendant, tu étais juste tellement, tellement fatigué...

Si bien que quand Amelia revient enfin vers la salle d'attente, prête à partir, elle te trouve endormi sur son siège...

Finalement… Peut-être que ces retrouvailles après deux mois d’absence ne s’étaient pas si mal passées ? Bon, si on mettait de côté les raisons qui avaient poussé Kenji à s’éloigner de l’Australienne et tout ce qui avait découlé de ce typhon… Ouais, bon, en fait, il n’y avait bien que ce moment dans le placard à balais qui avait réussi à rendre à Amelia son sourire. Elle avait affreusement mal à ses pieds, mais qu’importe, elle était bien trop heureuse de pouvoir sentir de nouveau son petit-ami contre elle, de sentir ses mains sur son corps, ses lèvres contre les siennes, ainsi que son odeur.

Cette petite bulle d’amour manqua alors d’éclater quand la porte s’ouvrit, laissant entrer un faisceau de lumière, avant qu’elle ne se referme aussi sec. Amelia ne put s’empêcher de grogner de mécontentement, l’espace d’une seconde, se reconcentrant bien vite sur Kenji qui était bien décidé à aller jusqu’au bout de ce qu’ils avaient commencé.

L’euphorie du moment retomba presque aussitôt quand l’enseignant confia à Amelia qu’ils devaient à présent sortir de leur cachette. Affichant une moue attristée, la demoiselle remit correctement ses sous-vêtements et referma son manteau, retenant Kenji pour lui voler un dernier baiser avant d’ouvrir la porte. Elle ne se priva pas de lancer un regard noir à l’homme qui semblait les attendre sagement dans le couloir. Il avait eu la décence de s’éloigner un peu pour ne pas avoir à tout entendre, mais quand même… Amelia lui en voulait à mort ! Même si c’était un pompier sexy qui la prenait dans ses bras pour la ramener jusqu’au hall d’entrée !

Sur place, on leur administra les premiers soins, l’Australienne ne se privant pas non plus de passer sa sale humeur sur la personne qui s’occupa de désinfecter correctement ses plaies à ses pieds, râlant encore plus quand on la colla dans un fauteuil roulant. Elle voulut dire qu’elle n’était quand même pas handicapée et qu’elle pouvait marcher, mais les pauvres ne faisaient que leur travail et ils n’avaient rien demandé alors… Elle préféra rester aussi calme que possible, même si son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine à l’idée d’aller à l’hôpital. Elle avait toujours détesté ces endroits ! Surtout qu’une fois sur place, on la sépara de Kenji. Décidément, on faisait tout pour la mettre en rogne !

Amelia se laissa tout de même ausculter, histoire de vérifier que tout était en ordre. On lui banda les pieds et on lui rendit ses chaussures de sécurité en lui faisant un topo sur les soins à suivre pour ses blessures aux pieds et sa brûlure à la main, en plus d’instructions sur le comportement qu’elle allait devoir adopter pour bien guérir. L’Australienne n’écouta que d’une oreille, bien trop pressée de pouvoir rentrer. Maintenant que la pression était retombée, elle sentait que la fatigue alourdissait beaucoup trop son corps…

Elle retourna donc jusqu’à la salle d’attente, espérant que Kenji y serait déjà pour qu’ils puissent partir d’ici le plus vite possible. Amelia l’y trouva bel et bien, mais endormi. Un sourire tendre vint étirer ses lèvres alors qu’elle s’approchait beaucoup trop lentement de lui, s’asseyant finalement sur la chaise à côté de lui. Elle resta quelques secondes à le regarder dormir avant de caresser doucement sa joue, pressant chastement ses lèvres contre les siennes.

« T’es en train de jouer à la Belle au bois dormant avec ton poncho tout moche ? Allez, on rentre. »

Enfin ! Amelia était tellement soulagée que tout soit fini et que Kenji soit à nouveau près d’elle qu’elle sentit quelques larmes venir humidifier ses yeux. Elle prétexta que c’était à cause de ses pieds qui lui faisaient mal, les essuyant rapidement avant de se lever, gardant la main de l’enseignant dans la sienne. Il était hors de question qu’elle le lâche maintenant ! Ils avaient deux mois à rattraper ! Et même s’ils en avaient bien profité dans ce placard à balais, ce n’était toujours pas suffisant pour l’Australienne !

Leurs pas les menèrent hors de l’hôpital et Amelia parvint à appeler un taxi qui les ramena directement chez Kenji. Ils auraient plein de choses à se dire, le lendemain ou un autre jour, mais pour l’heure, ils avaient bien mérité de se reposer.