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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji|

Kyojiro Sakurai
Kyojiro SakuraiUniversité • 4ème année
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyMer 20 Fév - 14:55
Janvier 2019


Cette rentrée après les vacances de Noël avait été particulièrement difficile pour Kyojiro. En effet, après un curieux incident dont il n’avait pas vraiment compris les tenants et aboutissants, sa camarade Zelda avait décidé de faire la morte. Plus de nouvelles d’elle depuis avant ces vacances, elle ne répondait à aucun de ses appels ou de ses mails et il n’avait pas non plus réussi à la toper à l’Académie. Il ne comprenait vraiment pas ce qu’il avait pu faire de mal, ni pourquoi son amie l’évitait de la sorte sans lui fournir une seule explication. Car oui, il considérait bel et bien la jeune femme comme son amie, et autant dire que ce titre que lui accordait le kendoka était assez rarement donné pour que ce soit souligné. A part son meilleur ami Tetsuya, Kyojiro n’avait jamais vraiment réussi à se faire des amis dans cette académie. Il y avait bien eu Yutsuki, mais lui aussi avait fini par prendre la poudre d’escampette. Sans doute que la mort de sa mère y était pour beaucoup… Quoi qu’il en soit, lui qui avait été si heureux en présence de la demoiselle dans son quotidien avait à présent l’impression d’être au fond du gouffre. C’était vraiment difficile émotionnellement parlant de se retrouver seul sans aucune explication, surtout pour quelqu’un comme Kyojiro qui avait énormément de mal avec ses sentiments. Il ne savait pas comment surmonter cette nouvelle épreuve et n’avait, jusqu’à lors, rien trouvé de mieux que de passer tout son temps libre au dojo, s’entraînant sans relâche au kendô pour essayer de se vider la tête et trouver une solution pour résoudre ce problème avec Zelda.

Si cette méthode ne marchait pas vraiment concernant ses pensées dirigées vers la lycéenne, ça marchait plutôt bien pour tout le reste. Résultat, Kyojiro avait été tellement absorbé par un moyen d’oublier cette peine qui lui crevait le cœur qu’il en avait totalement oublié de faire ses devoirs. Et ce, depuis plusieurs jours. Il avait eu droit à plusieurs remontrances de la part de ses professeurs la première fois, mais ces remarques étaient passées bien au-dessus de sa tête. N’importe qui connaissant un peu le brun aurait remarqué que quelque chose n’allait pas parce que c’était bien loin d’être son genre de se rebeller de la sorte. C’était un bon élève, suffisamment studieux pour obtenir de bonnes notes à ses examens. Bref, après plusieurs avertissements, la sentence finit par tomber : Kyojiro venait d’écoper de deux heures de colle. Cette annonce n’eut absolument aucun effet sur lui. Il était juste un peu dépité et espérait que ce moment passé en salle de retenue allait quand même lui permettre de penser à autre chose qu’à Zelda.

Avec son sac de cours sur l’épaule, le brun se rendit d’un pas lent vers sa salle de détention. Adieu le kendo pour aujourd’hui. Il poussa un long soupir alors que sa main se posait sur la porte pour l’ouvrir en la faisant glisser sur le côté, et au moment où il relevait la tête pour saluer le surveillant (parce qu’il était poli quand même !), il se rendit compte que personne n’était assis derrière le bureau. Kyojiro balaya la salle du regard, remarquant qu’aucun pion n’était présent, mais qu’il n’y avait même aucune autre âme qui vive. Bah mince… Kyojiro était là pour subir sa punition, mais il n’y avait personne pour lui en donner une ! Comment est-ce qu’il était censé faire ? Se disant que le surveillant devait sans doute être un peu en retard, et ne voulant surtout pas avoir plus de problèmes à côté de ces deux heures de colle, le kendoka s’avança vers une table au milieu de la salle, juste à côté des fenêtres, afin de pouvoir perdre son regard vers l’extérieur. Il tira la chaise pour s’y assoir, posant son sac sur le bureau afin d’en sortir un cahier et sa trousse.

Kyojiro attendit un peu, sagement et en silence, fixant le tableau alors que ses pensées étaient à nouveau toutes tournées vers Zelda. Bon… La meilleure solution pour résoudre ce problème serait de l’obliger à lui parler. Si elle l’évitait à chaque fois, il n’y avait pas d’autres alternatives. Le kendoka devait la suivre et attendre qu’elle soit seule pour lui déballer tout ce qu’il avait sur le cœur. Oui, voilà, c’était la solution ! Kyojiro était tellement absorbé par ses pensées qu’il ne se rendit pas vraiment compte qu’il était en train de déchirer une feuille de son cahier et que ses mains la pliait machinalement pour lui donner la forme d’un avion en papier. Ce ne fut qu’après avoir terminé ses pliages que le kendoka baissa son regard sombre sur son œuvre fragile. Mince… Si le surveillant débarquait maintenant, il allait se faire gronder ! Mais il n’y avait encore personne et… Kyojiro avait bien envie de savoir si son avion pouvait aussi bien voler que ceux que son père faisait. Fixant la porte d’entrée quelques secondes, les sourcils froncés, le kendoka inspira profondément, sentant soudain un frisson d’adrénaline l’envahir (oui, il ne lui fallait pas grand-chose). Et… Il arma son bras pour faire s’élancer son avion. Sauf qu’étrangement, il vola super bien, mais ne prit pas du tout la bonne direction ! Au lieu de s’élancer vers le bureau, il fonça droit sur la porte d’entrée et, karma pourri oblige, s’écrasa pile entre les deux yeux de la personne qui venait de l’ouvrir.

Kyojiro sentit ses yeux s’écarquiller alors qu’il se levait précipitamment de sa chaise pour s’incliner vivement et plusieurs fois en avant.

« P-P-Pardon !  C-C’était pas voulu ! Je… Je suis désolé ! »

Non, non, le kendoka n’était pas du tout en train de paniquer ! Et ses joues n’étaient pas non plus en train de prendre feu sous la honte !
Kenji Onizuka
Kenji OnizukaProfesseur d'Histoire-Géographie
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyJeu 21 Fév - 22:09
Voici un truc que tu vas pouvoir ajouter à la liste de réponse à "mais que font les profs quand ils ne donnent pas cours ?" : ils surveillent des heures de retenue. Tu l'avais pas vue venir celle-là.Ça va te rappeler des souvenirs ! Parce que t'en as fait quelques unes en ton temps... Enfin, quand tu te donnais encore la peine d'y aller. Après tu as fini par te dire qu'il était aussi con d'aller en retenue que d'aller en cours. Ça n'avait d'ailleurs pas beaucoup de sens d'être envoyé en retenue pour ne pas être allé en cours. C'était complètement stupide maintenant que tu y repensais. Si déjà un élève ne se donne pas la peine de venir en cours, va-t-il se donner la peine d'aller en retenue ? L'expérience avait prouvé que non.

Du coup, tu te demandes ce que tu as bien pu faire dans ta vie d'adulte pour mériter d'être envoyé en retenue, même si c'est de l'autre côté du bureau cette fois. Une histoire de karma peut-être ? Un retour de bâton ? Une blague cosmique de l'univers qui n'avait semble-t-il rien de mieux à faire ce jour-là ? Putain qu'est-ce qu'il est con l'univers quand même... En plus t'avais des choses de prévues toi aujourd'hui ! Comme par exemple... errer dans la ville... manger de la pizza décongelée... ou peut-être voir si Amelia avait un peu de temps à te consacrer... mais la pizza était quand même en tête du classement des probabilités. En bref, des choses importantes quand même !

Après c'était un peu ta faute quand même. Parce que si on était honnête, on t'avait sans doute prévenu il y a quelques temps que tu allais devoir surveiller cette heure de colle. Sans doute qu'on t'avait laissé une note ou envoyé un mail, peut-être même qu'on te l'avait dit de vive voix. Bref, tu avais été prévenu. mais comme souvent, tu n'avais pas jugé utile de le noter, et tu avais un peu oublié. Un peu beaucoup. À vrai dire, tu étais même quasiment sorti de l'académie quand du fin fond de la mémoire est remontée l'information. Une pensée en forme de "tiens, j'avais pas un truc de prévu ? genre j'étais pas sensé finir la journée plus tard ?". À force de et retourner le cerveau, tu avais fini par exhumer l'information. Ha oui. Les deux heures de retenue... Bon par contre impossible de te rappeler le nom de l'étudiant concerné. Ni ce qu'il avait fait. Pas que ça soit si important que ça de ton point de vue. Lui il le connaissait son nom et pourquoi il était là. C'était l'essentiel ! Toi tu pourrais toujours faire semblant "hanlala, c'est pas bien ce que t'as fait", et ça passerait. À peu près.

Tu fis donc tranquillement demi tour, direction les salles de retenue. Pas la peine de se presser, de toute façon tu étais déjà en retard. Alors foutu pour foutu, pourquoi s'embêter ? Qui plus est, si l'étudiant avait deux sous de jugeote, il aurait sans doute saisi l'occasion pour se barrer. En tout cas toi c'est ce que tu aurais fait !

Mais ce n'est pas toi, et l'étudiant ne semble pas posséder les deux sous de jugeote qui faisait te renommée au même âge (heureusement finalement quand on sait de quoi était vraiment faite te renommée à l'époque !). Non seulement il n'est pas parti, mais en plus, tu te prends un avion en papier en pleine face à peine passée la porte. Ha. Soit le môme l'a fait exprès, et dans ce cas il faut lui reconnaître que c'est un joli timing, soit c'est un pur accident. Vu les excuses qu'il bégaie, on est dans le deuxième cas.

Tu soupires. Décidément, ces jeunes, faut tout leur apprendre... tu ramasses l'avion, contemples l'oeuvre. Simple mais efficace. Vole bien. Non, c'est du beau travail de pliage. Et vu que tu viens de le prendre en pleine tête, on ne peut pas nier son efficacité. Tu reviens tranquillement vers lui, observant l'avion dans ta main. Arrivé à son niveau, tu plaques l'avion sur la table, poses tes deux mains de chaque côté dans un geste légèrement surdramatique, histoire de lui faire un peu peur, et regarde l'étudiant dans les yeux.

"Joli tir. Félicitations. Mais par contre faut pas s'excuser comme ça après sinon ça gâche tout l'effet. Surtout qu'apparemment je suis obligé de comprendre que c'était un coup de chance... c'est dommage ça de gâcher ton effet ! C'est pas comme ça qu'on fait ! Donc puisqu'on est coincé ici... va falloir t'entraîner un peu..."

Tu files voir du côté du tableau, récupère une craie dont tu t'empares. Puis tu retournes devant la porte sur laquelle tu dessines à l'arrache un bonhomme patate à hauteur d'yeux. Tu rebalances la craie du côté du tableau, retourne à la table de l'étudiant. Tu arraches une feuille de son cahier que tu plies alors pour faire un avion de ton coté. La mémoire te revient vite ! À croire que t'as fait ça toute ta vie. Assis sur la table à côté de lui, tu vises alors le visage sur la porte (il faut noter qu'en dessin par contre tu es beaucoup moins doué qu'en avion en papier...), eeeeeet en plein dedans ! Tu lèves les bras en signe de victoire.

"Tu vois. C'est comme ça qu'on fait. Réessaie maintenant."

Heureusement que t'es là pour leur apprendre des trucs quand même...
Kyojiro Sakurai
Kyojiro SakuraiUniversité • 4ème année
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyJeu 28 Fév - 15:49
Kyojiro ne se rappelait pas avoir déjà été en retenue, mais il devait avouer qu’il ne s’attendait pas à ce que ça se déroule de la sorte. Est-ce que les surveillants étaient toujours en retard ? Ils avaient peut-être oublié ? Ou alors, c’était lui qui s’était trompé d’heure ? De jour ? D’endroit ? Le Japonais préférait se dire qu’il était, de toute façon, ici pour « purger sa peine », donc, plutôt que de tout bonnement fuir comme l’aurait fait tout adolescent normal, le kendoka se contenta de prendre place derrière un bureau et d’attendre sagement que quelqu’un vienne. Ou pas. Mais au moins, il n’aurait rien à se reprocher ! Il fallait dire que Kyojiro se destinait à devenir un vaillant policier qui pourrait défendre la justice et le bien alors… Il était sans doute un peu trop sage et droit dans ses bottes.

Quoi qu’il en soit, pour faire passer le temps, le lycéen avait entreprit, sans vraiment le vouloir, de plier un avion en papier. En découvrant sa création, un peu surpris, Kyojiro se dit qu’il serait quand même dommage de ne pas en tester les performances ! Après tout, il était seul… Il arma donc son bras et suivit des yeux son projectile avec un petit sourire. Il volait super bien, mais pas du tout dans la bonne direction ! Le kendoka avait visé le tableau, mon son avion était en train de se diriger dangereusement et à toute vitesse vers la porte d’entrée qui… s’ouvrit pile au mauvais moment ! Kyojiro sentit tout son corps se décomposer en voyant un adulte se manger l’extrémité de son projectile pile entre les deux yeux. Mince ! C’était sans aucun doute son surveillant ! La poisse ! Le lycéen s’empressa donc de se confondre en excuses, son bégaiement les rendant soudainement bien moins compréhensibles. Il resta le visage tourné vers ses pieds plusieurs secondes, les yeux fermés le plus fort possible, comme si ça pourrait lui permettre de se téléporter ailleurs. Sauf que ça ne marchait pas vraiment…

Un silence pesant s’installa alors, Kyojiro sentant qu’il allait se faire remonter les bretelles comme jamais. Il serrait les poings le long de son corps, ayant comme une furieuse envie de prendre ses jambes à son cou. Et quand l’homme approcha de son bureau pour y déposer son avion en papier et y placer ses mains de chaque côté de celui-ci, le kendoka sursauta tellement violemment qu’il manqua de lâcher un petit « Hiiiii ! » pas du tout viril de surprise. Il n’osait même plus bouger ni même respirer, attendant que son surveillant annonce la couleur de sa nouvelle sentence. Mais…

« Ah ? »

Euh… Pourquoi il ne se faisait pas engueuler ? Kyojiro était une nouvelle fois plus que surpris et il osa enfin relever la tête pour fixer son bourreau avec une mine traduisant parfaitement son incompréhension. Alors, d’une, il ne se faisait pas gronder, et de deux, l’homme lui proposait de s’entraîner ensemble ? Ah mais ! C’était son professeur d’histoire-géo en plus ! Le kendoka resta interdit pendant toute la manœuvre suivante, regardant d’un air hagard l’homme qui attrapait une craie, dessinait sur la porte de la salle et revenait vers son bureau pour faire à son tour un avion en papier qu’il lança en direction de son « œuvre ». Quand l’enseignant leva les bras en l’air en signe de victoire, Kyojiro dut avouer que toute son appréhension et son stress venaient de s’envoler. Est-ce que c’était toujours comme ça que se déroulaient des heures de colle ? Un petit sourire étira presque imperceptiblement ses lèvres alors qu’il fixait le dessin sur la porte. On n’avait jamais vu ça un prof qui « dégradait » volontairement les biens d’une école ! Il hocha finalement la tête et se rassit à sa table, arrachant à son tour une feuille de son cahier (il s’en voudrait sûrement beaucoup d’avoir gaspillé autant de papier et ses fournitures plus tard, mais pour l’heure, il prenait ça comme si c’était sa punition).

« Hum… Onizuka-sensei, est-ce que… est-ce que vous pourriez me montrer votre pliage ? »  

Parce qu’on avait tous une façon différente de plier ces petits projectiles ! Et Kyojiro était curieux d’apprendre une nouvelle technique puisque leurs avions semblaient sensiblement différents. Quoi qu’il en soit, avant de voir son enseignant lui montrer plus en détails l’ordre de ses plis, le kendoka s’appliqua à plier un nouvel avion en papier avec la feuille qu’il venait de déchirer, hésitant un peu avant de déchirer des petits bouts au niveau des ailes. Il n’avait pas pris la direction souhaitée juste avant alors… Il fallait régler ce problème !

« Je… J’y vais. »  

Kyojiro fronça les sourcils et arma de nouveau son bras après s’être tourné vers la porte.

« Ah hum… Je… C’est vous qui… devez me surveiller pour… ma retenue ? Parce que… si jamais quelqu’un d’autre entre… »

Ouais, Kyojiro n’avait pas trop envie de vraiment finir par crever l’œil de quelqu’un !
Kenji Onizuka
Kenji OnizukaProfesseur d'Histoire-Géographie
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptySam 2 Mar - 21:24
Est-ce qu'il essaie de se cacher sous son bureau là ? Non parce que c'est quand même ridicule là ! Faut assumer quand on fait des trucs pareils voyons. C'est quoi ça ? Pour un peu tu aurais presque envie de le soulever de sa chaise et de le secouer comme un prunier. Aller gamin, secoue toi ! C'est juste un avion en papier... y a pas mort d'homme... loin de là ! Mais bon, il croit déjà que tu vas lui dévisser la tête avec les dents on dirait... C'est tellement facilement impressionnable à cet âge-là... c'en est presque pas drôle... presque.

Tu ne peux pas résister à l'envie de le faire mariner encore un peu. C'est vraiment beaucoup trop drôle de le voir se faire le plus petit possible alors que tu t'approches de lui. Et alors le petit cri d'effroi une fois que tu es rendu à la table ! une perle ! Faudrait pouvoir prendre ce moment en photo pour s'en souvenir. Bon aller, si tu restes trop longtemps là, il va finir par se pisser dessus, et ça c'est pas ton trip. Ça serait de l'humiliation gratuite. Dans le fond, vous êtes coincés là tous les deux, alors autant faire en sorte de passer un bon moment. Ce qui a l'air de surprendre l'étudiant tout autant que ton arrivée dans la ligne de mire de son avion. Clairement, il s'attendait à passer un sale quart d'heure. Mais franchement... tu as clairement la flemme. Mais genre... vraiment.

C'est bien pour ça que tu te retrouves à dessiner une cible à visage quasi humain pour y tirer un avion en papier de ta création dedans. Et te voilà tout fier de toi, comme si tu venais de réussir quelque exploit. Enfin vue la tête du gosse, on peut peut-être parler d'exploit. D'ailleurs, maintenant qu'il a retrouvé la parole, tu le reconnais. C'est un de tes étudiants. À bien y réfléchir, tu es surpris de le voir là. Ce n'est clairement pas le type d'étudiant que tu t'attendais à retrouver ici. Effectivement, plus droit qu'un bâton comme ça, on fait pas... Ça n'a presque aucun sens. Par contre, tu réalises qu'on a sans doute du te prévenir. Définitivement... peut-être que c'est pour ça que c'est toi qui t'y colles ! Est-ce qu'on t'avait demandé ton avis pour ses heures ???

"Alors attends, que j'te montre comment on fait ça correctement."

Tu t'installes donc à califourchon sur la chaise à côté de celle de l'étudiant, le torse contre le dossier. Tu retrousses tes manches histoire d'être plus à l'aise, et lui montre comment plier correctement son avion.

"Alors après, certains puristes te diront qu'il faut éviter les fioritures, plus aérodynamiques comme ça. Mais moi j'ai bien juste relever les pointes des ailes. Juste parce que ça fait plus classe. Ils vont pas nous faire chier pour un pli sur un avion non plus..."

Et effectivement, encore une fois, ton avion vise parfaitement pour atteindre sa cible. Nouvelle victoire !

"À toi."

Alors que Kyojiro, parce que ça y est tu as fini par retrouver son nom dans ta petite tête de moineau, s'apprête à faire une nouvelle tentative pour lancer son nouveau projectile correctement, voici qu'il s'arrête en plein élan. C'est dommage, le geste était beau. On pouvait y sentir toute la précision nécessaire à l'art du lancer d'avion en papier, un art que certains avaient tendance à ne pas suffisamment prendre au sérieux. Parfois, il valait mieux ne rien faire que de faire les choses à moitié !

Et encore une fois, voici que l'adolescent joue les premiers de la classe, inquiet de voir débarquer une troisième personne qui pourrait hypothétiquement se prendre ce nouvel avion... Alors bon, soyons honnête, il y avait sans doute beaucoup de chance du débutant dans son lancer, une très belle chance certes, mais de la chance quand même. Les probabilités qu'il réussisse directement un nouveau lancer n'était pas des plus élevées... et quand bien même ! Merde, il était en retenue oui ou non ?

"À ma connaissance non. Mais j'avais oublié que je devais être là. Et très honnêtement, je me demande bien ce que tu fous là aussi. Je veux dire par là que la simple perspective de mettre un avion en papier dans la tête de quelqu'un, même par accident, ça te paralyse. Alors qu'est-ce que t'as fait pour finir en retenue ? T'as mal boutonné ta chemise et t'as dit "zut" à haute voix ? Dis moi, comment t'as atterri ici ? Qu'on sache si ça vaut la peine ou pas."
Kyojiro Sakurai
Kyojiro SakuraiUniversité • 4ème année
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyJeu 7 Mar - 12:34
Kyojiro analysa attentivement chacun des gestes et des plis de son professeur, essayant de bien tout mémoriser avant de les reproduire lui-même sur son avion en papier. En tout cas, il n’y avait pas à dire, Onizuka-sensei était vraiment unique en son genre ! On n’avait jamais entendu un professeur parler comme ça avec un de ses élèves ! Enfin, c’était le premier que le kendoka croisait et qui était aussi familier avec lui. C’était presque comme s’il n’y avait plus de barrière élève-professeur et qu’ils étaient tous les deux un peu comme des amis ou des frères. C’était ce que l’ambiance pouvait laisser s’instaurer, mais Kyojiro était bien trop respectueux pour venir à penser qu’il pourrait parler aussi librement que son enseignant en sa présence.

Quoi qu’il en soit, le lycéen s’appliqua à plier son avion selon les consignes d’Onizuka-sensei, hochant la tête à ses mots. Lui n’était pas un puriste, la preuve en était qu’il avait même osé déchirer un peu les ailes de son avion pour faire des espèces de gouvernails. L’enseignant avait une nouvelle fois visé juste et Kyojiro sentait étrangement un peu de pression peser sur ses épaules. Il arma son bras, se concentrant à mort pour réussir à atteindre la cible lui aussi, mais il se ravisa pile au moment où ses doigts allaient se relâcher pour que l’avion s’élance vers son objectif, s’inquiétant de la possibilité qu’une autre personne entre dans la pièce et se prenne à son tour son avion entre les deux yeux.

Quand Onizuka-sensei reprit la parole, Kyojiro fronça un peu les sourcils. C’était vraiment un prof étonnant… Il avait oublié qu’il devait surveiller une colle et plutôt que de lui donner une punition, il s’amusait à plier des avions en papier avec lui… Non, décidément, y’avait rien de normal dans tout ça et le lycéen n’était pas habitué à sortir autant des clous. Son enseignant devait le savoir puisqu’il lui demanda pourquoi il se retrouvait là, en bon premier de la classe qu’il était (bon, en vrai, ses notes étaient au-dessus de la moyenne, mais bien loin du niveau d’une tête d’ampoule, malgré le sérieux constant qu’il affichait). Baissant son bras, son avion toujours entre ses doigts, Kyojiro se mit à fixer son cahier, s’attardant sur le papier déchiré en son centre.

« Je… J’ai eu du mal à me concentrer sur les cours ces derniers temps et j’ai… J’ai oublié de faire mes devoirs à plusieurs reprises malgré les avertissements. Je… J’ai passé trop de temps au dojo pour m’entraîner pour essayer de me changer les idées et… voilà. »

C’était pitoyable quand même… Se faire coller parce qu’on n’avait pas fait ses devoirs… Onizuka-sensei avait sans doute dû faire face à des délinquants bien pires qui avaient osé insulter leurs professeurs ou même embêter un peu trop leurs camarades… Le lycéen se frotta la nuque. Son enseignant n’était pas psy et n’en avait sans doute rien à faire de ses préoccupations personnelles, alors il ne voyait pas vraiment l’intérêt de lui expliquer que c’était à cause de Zelda et de sa disparition volontaire de son quotidien. S’il lui racontait, il passerait pour un gros faible mais… Il avait tellement peu de liens avec les autres que Kyojiro prenait toujours ces relations trop à cœur. Le pire dans tout ça, c’était qu’il ne comprenait pas pourquoi ils en étaient arrivés à ce point-là tous les deux.

Et puis, d’un coup, sans crier gare, Kyojiro arma son bras pour tirer de toutes ses forces vers la cible dessinée sur la porte de la salle. Sauf que la force n’était pas forcément un facteur important pour le vol d’un avion en papier. Résultat, à avoir tiré comme un gros bourrin pour relâcher un peu de sa pression, l’avion s’écrasa brutalement sur le sol. Affichant une petite moue alors qu’il fronçait davantage les sourcils, Kyojiro se leva pour aller chercher le cadavre de son projectile qui avait le nez tout plié. Il revient à sa place et essaya de le réparer, mais il valait mieux recommencer depuis le début. Il arracha donc une nouvelle page et reprit ses pliages.

« Je suis désolé, je… Je dois vous faire perdre votre temps pour avoir été collé pour quelque chose d’aussi… insignifiant. »

Insignifiant, c’était un peu comme ça qu’il se voyait actuellement. Fronçant les sourcils alors qu’il sentait que ses yeux s’embuaient, Kyojiro inspira profondément alors qu’il terminait de plier son nouvel avion. Sa pratique du kendo, il devait se concentrer là-dessus et sur toute la discipline que ce sport impliquait. Il ferma les yeux alors qu’il se tournait vers la porte, faisant le vide avant d’armer de nouveau son bras. Il attendit d’être parfaitement rasséréné avant de fixer la cible et de tirer en dosant toute la puissance dont il pouvait faire preuve. Et cette fois-ci, son projectile atteignit sa cible ! Quand l’avion glissa jusque sur le sol, Kyojiro sentit un petit sourire étirer ses lèvres. Il avait réussi ! Est-ce que c’était signe qu’il pouvait réussir à gérer ce tourbillon de sentiments qui le secouait depuis les vacances de Noël ?

« Merci beaucoup Onizuka-sensei. Votre méthode pour plier les avions en papier est vraiment très bonne. »

Gardant son micro sourire sur les lèvres, Kyojiro daigna enfin regarder son professeur, espérant réussir à lui faire comprendre qu’il le remerciait pour ce qu’il avait fait. Ça n’était vraiment pas grand-chose, mais il avait été le seul à prendre la peine de le secouer un peu. Il se morfondait beaucoup trop le petit kendoka !
Kenji Onizuka
Kenji OnizukaProfesseur d'Histoire-Géographie
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyDim 10 Mar - 20:58
Allait-il se décider à lancer ce foutu avion sur la cible ? Vraiment, la compétition n'est pas à la hauteur si rien que ça c'est impossible à faire pour lui... Tu attends patiemment. Mais l'envie de lui secouer les puces se fait de plus en plus sentir... Est-ce qu'il fait toujours ce qu'on lui dit de faire sans réfléchir plus que ça ? C'est étrange quand même... Toi en tout cas ça te paraît plus que bizarre. Franchement, à son âge, ça ne te serait pas venu à l'idée de suivre aussi naïvement ce qu'on te disait sous prétexte que c'était un adulte qui te le disait... Kyojiro et toi n'êtes clairement pas fait du même bois ! Du coup tu es vraiment curieux de savoir ce qu'il a bien pu faire pour se retrouver là. Qu'est-ce qui justifie que vous vous retrouviez tous les deux coincés dans cette pièce ? D'ailleurs, le fait d'être coincé ici te fait réaliser une chose : tu as bien changé, maintenant toi aussi tu fais ce qu'on te dit. Cette pensée te semble un peu déprimante... comme un nuage sombre dans la tête en y réfléchissant. Alors c'est ça ta nouvelle vie ? Faire ce qu'on te dit te faire et te retrouve en colle comme un crétin ?

Pas le temps de t'apesantir sur ce nuage ceci dit, car voici que Kyojiro révèle enfin les raisons de votre présence ici : le garçon n'avait pas fait ses devoirs. Tu as un moment de blanc, tu attends la suite. Mais de suite il n'y a point. Il se retrouve en colle parce qu'il était dans la lune et qu'il n'a pas fait ses devoirs. Tu ne peux pas t'en empêcher, tu éclates de rire à gorge déployée. C'est tellement ridicule ! Tu as du mal à t'arrêter de rire, en plus, le voici qui s'excuse ! jusqu'au bout dis donc !

"Tu sais, moi je suis payé pour être là. C'est chiant, mais je suis payé. T'es le seul qui soit vraiment puni. Pour une connerie en plus. Tu le vis bien ? Tu penses que cette colle ça va régler le problème ? Changer quelque chose ? Je veux dire, t'as pas fait tes devoirs parce que t'as décrété que tu voulais pas les faire, ou parce que t'avais autre chose dans la tête ? Parce que dans le deuxième cas, je vois pas très bien ce qu'on fout là et en quoi cette colle va changer quoi que ce soit au problème. On aura juste tous les deux perdu deux heures de nos vies. Surtout toi. Surtout si tu ne réussis pas à toucher cette cible."


L'adolescent reprit alors où il en était. Toujours pensif, clairement pas à l'aise dans ses bottes, pas trop sûr de comment agir, comment se positionner. Il faut dire que pour quelqu'un qui ne voit aucun problème à être collé pour avoir oublié de faire ses devoirs (alors que jusque là son comportement n'avait jamais été à déplorer), tu devais représenter une piètre figure d'autorité. Tu avais admis toi-même avoir complètement oublié cette heure de colle, et à qui tu devais les donner, pour le moment, pas de punition, vous êtes même en plein concours d'avion en papier ! Alors pour le coup, on peut comprendre qu'on soit à des lieux de ce à quoi il s'attendait...

Et enfin ! l'adolescent réussit à atteindre la cible ! Victoire !

"Bravo ! belle progression ! T'as compris le truc on dirait."

C'était subtil, mais au moins là, l'espace d'un instant, Kyojiro avait l'air bien plus léger. Comme quoi, y avait jamais rien de tel que faire des avions en papier pour aller mieux. La vie c'était quand même pas si compliqué. Sauf qu'en attendant, il restait encore du temps à tuer. Et tu n'en avais pas fini de réveiller ce brave garçon. Il avait l'air malin, alors sans doute que si on le secouait un peu, il y avait moyen d'en tirer quelque chose d'intéressant.

"Barf, pas la peine de me remercier, les avions en papier on devrait vous apprendre ça en cours. Les profs le font pas parce qu'ils ont peur que vous soyez meilleurs qu'eux. Donc maintenant que tu sais faire voler des avions dignes de ce nom, et comme il nous reste du temps, dis moi, quelle serait la "punition" que tu mériterais vraiment. Je veux dire, une punition c'est une façon de faire comprendre à quelqu'un qu'il a merdé. L'idée c'est d'ensuite pouvoir faire en sorte que ça ne reproduise pas. Est-ce que tu penses que passer deux heures ici est une punition qui fera que ça ne se reproduira pas ? Si non, à ton avis, qu'est-ce qu'il faudrait ?"

Tu le regardes en souriant, attendant patiemment sa réponse. Pour le coup, tu es vraiment curieux de savoir ce qu'il va pouvoir inventer ! De ton point de vue, la question est passionnante... mais ça risque de lui faire drôle lui qui semble prendre la parole des adultes pour argent comptant ! Tu ne résistes d'ailleurs pas à l'envie de pousser le vice en ajoutant :

"D'ailleurs, penses-tu vraiment mériter une punition pour ne pas avoir fait tes devoirs de manière répétée ?"

Tu te retiens cependant de lui demander s'il pense vraiment que faire des devoirs est une bonne chose... tu risques de le faire imploser sinon !
Kyojiro Sakurai
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyMer 13 Mar - 15:02
Kyojiro savait bien que se retrouver en colle simplement parce qu’il avait oublié de faire ses devoirs (pour de vrai, ce n’était même pas une excuse pour dire qu’il n’avait juste pas eu envie de les faire) était complètement ridicule comparé à ce qu’avaient pu faire d’autres élèves pour se retrouver à sa place, mais quand même… Quand Onizuka-sensei se mit à rire, le kendoka sentit ses sourcils se froncer tellement fort qu’ils auraient pu fusionner, alors que ses joues prenaient très rapidement une teinte cramoisie. Il… Il était en train de se foutre de sa gueule là ? C’était un prof, d’accord, mais quand même ! C’était méchant…

Fixant intensément ses doigts qui se crispaient sur le bord de son cahier, le lycéen préféra garder la tête baissée pendant que son professeur lui faisait un peu la morale mais… sans doute pas de la manière dont ses collègues auraient pu le faire. Et puis, quand il termina sa tirade, Kyojiro sentit un désir incommensurable naître en lui : celui de se tirer d’ici !

« Je… Je n’ai pas suivi le règlement, c’est… C’est normal que je me retrouve ici… Et je… J’ai vraiment oublié de les faire. »

Kyojiro fit une pause. Il n’aimait tellement pas se justifier comme ça… Pourquoi est-ce qu’Onizuka-sensei ne pouvait-il tout simplement pas lui donner une punition à faire ? Ce n’était pas bien de ne pas faire ses devoirs et il était en train de lui dire clairement que cette colle ne changerait rien au fait qu’il avait trop de choses en tête pour penser à les faire. Bon… La méthode était loin d’être conventionnelle, mais le kendoka ne pouvait pas nier que l’adulte face à lui avait entièrement raison.

« P-Peut-être que je ferai plus attention maintenant… Je… Je ne sais pas trop… »

Ça allait peut-être marcher le premier jour, parce qu’il aurait encore cette colle en mémoire, mais au final, si le problème avec Zelda ne se réglait pas rapidement, ça allait très certainement recommencer ! Mais le pire dans tout ça, c’était que ce n’était absolument pas ce que Kyojiro voulait ! Il avait la chance d’étudier dans une académie aussi prestigieuse que Yokuboo grâce à ses talents au kendo, mais s’il se retrouvait avec de trop mauvaises notes ou des mauvaises appréciations sur son comportement, il allait risquer le renvoi ! Il était boursier après tout, il ne fallait pas l’oublier !

« Je… Je n’ai vraiment pas envie de me faire renvoyer de cette académie à cause de mon mauvais comportement. »

C’était déjà suffisamment honteux d’avouer être boursier, même si son enseignant devait peut-être déjà le savoir, alors Kyojiro espérait que l’adulte comprendrait que s’il restait dans les clous, c’était pour la meilleure des raisons : continuer à étudier ici !

Et, finalement, le kendoka se lança, tirant son avion en papier en prenant tous les paramètres en compte afin de réussir, lui aussi, à atteindre la cible dessinée sur la porte. Un infime sourire étira ses lèvres quand il vit qu’il avait atteint son objectif, sourire qui se fit même plus grand en entendant son enseignant le féliciter. Kyojiro savait qu’il ne devrait pas se réjouir qu’un prof le félicite pour quelque chose comme ça, mais au bout du compte, ça lui avait quand même fait plaisir.

La suite des mots d’Onizuka-sensei fit de nouveau baisser la tête du lycéen qui perdit son sourire et se remit à froncer les sourcils. Le début de sa tirade l’avait beaucoup amusé, mais la fin… Ce qu’il méritait comme punition ? Il n’en savait trop rien… Copier des lignes, c’était le truc bateau non ?

« Hum… Je… Je ne sais pas trop quelle punition je mériterais… Je… Je ne pense pas que cette colle puisse hum… résoudre le problème qui fait que je suis un peu distrait mais… Peut-être que ça pourrait m’aider à… trouver le courage d’agir au lieu de réfléchir autant. »

Ah ? Est-ce que Kyojiro avait balancé ses pensées à voix haute à l’instant ? Il avait un peu parlé dans sa barbe, mais Onizuka-sensei avait clairement pu entendre le fond du problème. Le kendoka n’avait pas donné tous les détails, mais il avait quand même avoué être trop peureux pour se lancer. Et il était certain que ce qui l’empêchait le plus d’être aussi libre et à l’aise dans sa peau, c’était ce manque de confiance en lui et cette fâcheuse manie à beaucoup trop réfléchir. En tout cas, l’adulte était vraiment doué pour réussir à lui tirer les vers du nez !
Kenji Onizuka
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyLun 18 Mar - 19:56
Apparemment, tu l'avais un peu vexé à rigoler comme ça. En même temps, tu n'avais pas pu t'en empêcher. C'était tellement ridicule. Qui plus est, si c'était un oubli malheureux, ça arrivait. Des fois dans la vie, on fait de la merde, et on le fait même pas exprès. S'il fallait coller tous les gens qui faisaient une pauvre bêtise qui ne faisait de mal à absolument personne, les salles de colle de désempliraient jamais, et tu passerais l'entièreté de tes nuits à surveiller des gens en train de se morfondre d'avoir jeté une bouteille en plastique dans la poubelle verte par inadvertance. Quel intérêt ? Mais le jeune homme avait vraiment l'impression que c'était un crime, comme entraver la marche même de l'univers.

Tu sais, il y a des gens comme ça pour qui le respect des règles est plus important encore que la pertinence de celles-ci. Ça les rassure, sur eux-mêmes, sur leur place dans le monde, et sur le fonctionnement de celui-ci. Il est lycéen, et les lycéens ça fait ce que les profs leur disent de faire. Point final. Donc s'il ne le fait pas, il va à l'encontre de sa nature de lycéen. Et le monde ne peut alors plus tourner. Tu comprends un peu. Toi tu es plutôt du côté des gens qui ont besoin que les règles aient du sens pour être utiles. Parce que sinon, elles ne protègent personne.

Et dans le cas présent, elles ne permettent pas de résoudre le problème de l'adolescent en face de toi, alors même que celui-ci y croit dur comme fer à ces précieuses règles. Et ça, ça te paraît injuste à toi. Les règles sont souvent mal faites et la plupart du temps, elles desservent leurs plus grands défenseurs.

"D'accord. Je comprends ta position. C'est tout à ton honneur de vouloir respecter une règle, même absurde. Je respecte ça."


Ha oui, il y avait la menace du renvoi. Tu ne faisais pas vraiment attention à la situation économique de chacun. Tu étais d'avis que l'éducation n'était pas un bien qu'on devait vendre, et tu faisais donc toujours attention en cours à ne pas demander constamment d'acheter du matériel ou des livres. Même si la plupart avait des familles qui pouvaient casquer sans poser de questions, tu savais qu'il y avait aussi dans le lot quelques boursiers pour qui la situation pouvait être plus tendu. Tu n'avais pas vraiment envie d'accentuer encore les inégalités dans les groupes... elles n'avaient pas besoin de toi pour ça. Finalement, pour toi, la situation économique se sentait à cette peur du renvoi. Finalement, pour les friqués, il y aurait toujours une autre école quelque part, et de toute façon, on avait toujours du mal à virer quelqu'un qui crachait autant de fric à l'année. Il en fallait donc beaucoup plus pour passer la ligne jaune... la tolérance envers les boursiers n'était pas tout à fait la même... une autre preuve que les règles n'avaient d'utilité que si elles étaient correctement appliquées. Dans la vie, c'était rarement le cas...

Tu laissas l'adolescent tirer son avion, atteindre sa cible. Tu ne sais pas pourquoi, tu étais quand même un peu fier de lui. Sans doute parce que sans s'en rendre compte, il avait encore enfreint une règle finalement ! Ceci dit, sa dernière remarque te trottait encore dans la tête.

"Ton mauvais comportement ? D'accord, tu as enfreint une règle. Mais tu n'as tué personne que je sache. Il n'y a pas mort d'homme, et personne d'autre que toi n'en as souffert. Et encore, dire que tu as enfreint une règle me semble un abus de langage. Tu as oublié de faire tes devoirs. Ce genre de chose arrive. On est humain, on est faillible. Des fois, on se plante, même quand on voudrait bien faire. C'est comme ça. Accepte-le. Parce que les règles ne le feront pas pour toi. Les règles diront simplement que tu es en tort. Elles ne feront pas la différence entre toi qui a la tête ailleurs et le mec qui a décidé de mettre le feu à ses livres sur la place publique. Rien ne t'empêche de réfléchir à la différence entre toi et un pyromane. Mais si tu te considères comme un pyromane parce que vous avez enfreint la même règle, ici ne pas faire ses devoirs, ce n'est pas bon pour ton estime de toi, et ça ne règle absolument pas le problème..."

Tu restas pensif un instant, le temps que Kyojiro lui aussi, rumine la colle que tu venais de lui poser : quelle punition méritait-il ? Toi tu avais choisi de brûler tes livres... tu t'en souviens encore de ce jour-là. Ça t'avait valu un renvoi. Et une sacré mandale une fois à la maison. Contrairement au jeune homme face à toi, tu n'avais pas éprouvé le moindre regret d'avoir brisé la règle. Tu avais seulement regretté la solitude que cet acte n'avait pas brisé et celle à laquelle il t'avait mené. Comme quoi, quel que soit le bout par lequel on prenne la chose, se prendre la tête pour une règle à tout prix n'était sans doute pas la solution. Et c'est bien ce que tu espérais transmettre à l'adolescent aujourd'hui, même s'il n'avait pas le même rapport que toi à tout ça. L'autre extrême n'était pas beaucoup mieux...

La réponse à sa question lui parvint dans un grognement. Quelques phrases mal articulées que l'adolescent ne semblait prononcer qu'à contre coeur t'arrivèrent tant bien que mal aux oreilles. Tout cela serait donc une histoire de courage ? De passage à l'acte ?

"Du courage t'en as. T'as tiré un avion en papier sur un prof. Et tu m'as fait savoir que tu n'étais pas avec moi."


Tu replongeas un instant dans le silence, plongé dans tes réflexions. Comment l'aider à se décoincer ?

"Sans réfléchir, deux choses avec lesquelles tu n'es pas d'accord dans cet établissement. Et pourquoi. Je te laisses 10 secondes pour répondre."

Et dans l'instant, tu commences à compter.
Kyojiro Sakurai
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyMar 19 Mar - 17:17
Kyojiro ne put se retenir de lâcher un petit soupir de soulagement quand l’enseignant face à lui déclara qu’il comprenait sa position et que c’était respectable de vouloir autant se conformer aux règles établies, même si celles-ci étaient absurdes. La vraie question était d’ailleurs là : est-ce que le kendoka considérait vraiment ces règles comme absurdes ? Il savait que toutes les règles étaient importantes et devaient être suivies par tous pour que chacun puisse vivre à sa place dans la société, du moins c’était ce qu’il pensait de son point de vue de lycéen qui voulait devenir policier comme son père, mais il devait quand même avouer que certaines règles n’étaient absolument pas au point. Tout comme certaines lois. Les prisons ne seraient pas autant remplies d’innocents sinon, non ?

Quoi qu’il en soit, après que Kyojiro ait tiré son avion en papier pile dans la cible qu’avait dessinée son enseignant sur la porte d’entrée de la salle, celui-ci reprit la parole. Est-ce que les adultes avaient toujours cette manie de trouver les bons mots pour expliquer les situations les plus complexes ? Mine de rien, le kendoka se sentait admiratif. Onizuka-sensei avait entièrement raison, il le savait, et Kyojiro avait vraiment espoir qu’un jour il pourrait lui aussi conseiller et aider des gens à avoir un peu plus confiance en eux.

« O-Oui, vous… vous avez raison, c’est différent de faire quelque chose sciemment ou malgré nous mais… Si on prend un autre exemple, les conséquences peuvent être assez graves non ? Enfin… C’est comme… comme pour les meurtres. Qu’on ait tué une personne parce qu’on le voulait ou parce qu’on ne l’a pas fait exprès, le résultat est toujours le même, la victime est morte. »

Wow… C’était quoi cette déclaration un poil morbide ? Bon, en même temps, avec un Kyojiro qui buvait toutes les anecdotes que son père voulait bien lui raconter, et son envie débordante de se lancer dans la même carrière que son paternel qui lui valait de dévorer tout un tas d’affaires… Mais il fallut quelques secondes au kendoka pour comprendre qu’il venait clairement de répondre à son professeur. Grimaçant et paniquant un peu à cette réflexion, il s’empressa de s’incliner un peu en avant.

« D-Désolé ! Je… Je veux dire que vous avez raison, que ce n’est pas… « grave » de ne pas avoir fait ses devoirs mais… Si tout le monde se mettait à oublier de les faire parce qu’on ne les sanctionnait pas, ça finirait par poser problème non ? »

Rhaaa ! Excuses loupées ! Kyojiro remettait ça en relançant clairement le débat ! Mais, étrangement, il trouvait cette discussion vraiment passionnante. C’était intéressant de confronter son point de vue avec celui d’une autre personne qui avait une expérience plus grande et visiblement totalement différente de la sienne.

En tout cas, le kendoka avait beaucoup de mal à trouver une idée de punition qui pourrait correspondre à son « pêché ». Tout ce qui lui manquait, c’était le courage d’agir. Le courage d’aller voir Zelda pour mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes. Il n’y avait que ça qui pourrait l’aider à se reconcentrer sur ses devoirs et ses études. Mais Onizuka-sensei ne semblait pas être de son avis. Pour lui, il ne manquait pas de courage pour avoir tiré un avion en papier sur lui et avoir osé clamer haut et fort qu’il n’était pas d’accord avec son enseignant. Kyojiro sentit ses joues se réchauffer à nouveau alors qu’il se frottait la nuque et baissait un peu les yeux. C’était vrai que dit comme ça… Bon, il n’avait pas fait exprès pour l’avion, mais il avait parfaitement réussi à affirmer sa position face à son professeur, même si celle-ci était contradictoire à la sienne. Et ça, c’était pas rien ! Le Japonais était presque un peu fier de lui, un petit sourire étirant doucement un coin de ses lèvres.

Mais Onizuka-sensei ne semblait pas décidé à laisser de répit au pauvre Kyojiro, lui ordonnant de lui citer deux choses avec lesquelles il n’était pas d’accord dans cet établissement, ainsi que les raisons de son choix. Le tout dans un délai imparti ! Le kendoka sentit ses yeux s’ouvrir en grand alors qu’il fixait son enseignant, commençant à paniquer à chaque chiffre qui sortait de sa bouche.

« Ah ! Euh… Euh ! Hum… »

Waw ! Il le prenait carrément de court là ! Kyojiro n’avait jamais vraiment réfléchi à la question et il n’avait aucune idée de quoi répondre ! Mais sous la panique de ce compte à rebours, le brun se mit à balancer ce qui lui passait par la tête.

« L-L’argent ! »

Kyojiro fixa son enseignant avec un air un peu désespéré, espérant qu’il allait arrêter son compte à rebours, le temps qu’il s’explique.

« Je… Je trouve qu’il y a un hum… fossé entre les élèves qui viennent de familles aisées et ceux qui sont boursiers c-comme moi. Je… Nous avons bien moins le droit à l’erreur et on doit redoubler d’efforts p-pour continuer à étudier ici. »

Le kendoka fit une petite pause, se sentant mal de dénoncer aussi ouvertement ces différences si flagrantes entre les riches et les pauvres. Le monde avait toujours fonctionné comme ça, mais c’était quelque chose qui l’agaçait profondément.

« E-Et… Il y a aussi la nourriture. J-Je… Je trouve qu’il n’y a pas assez de ramens au menu. »

Ouais, bon ça, c’était carrément insignifiant à côté du gros problème qu’il avait soulevé juste avant mais bon… Il avait dû trouver deux choses et il n’y avait que ça qui lui était venu en tête à ce moment précis alors...
Kenji Onizuka
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptySam 23 Mar - 16:22
Finalement, il était intéressant ce petit. Bon, il fallait lui tirer les vers du nez, c'est sûr. Mais il en avait dans la tête. Si d'un côté tu trouvais regrettable qu'on l'ait envoyer en retenue pour un prétexte aussi bidon, tu commençais à apprécier cette petite conversation. Pas uniquement parce que c'était amusant de le torturer, mais parce que c'était toujours chouette de voir les élèves commencer à développer leur propre réflexion. Personnellement, tu ne voyais aucun intérêt à former les élèves à recracher bêtement ce que tu leur disais. Ça serait vraiment une drôle idée. D'autant que tu pouvais toi-même te tromper... il t'arrivait même de faire exprès de glisser des énormités dans tes cours pour voir combien allait tomber dans le panneau. C'était d'ailleurs parfois un peu inquiétant comme test, mais révélateur... Pour certains, il était tout à fait possible que César soit mort d'une balle dans la tête pour peu qu'un enseignant l'ait dit... Tu préférais donc leur apprendre à toujours réfléchir par eux-même, au cas où...

Ceci dit, tu n'avais pas vu venir cette réflexion sur les homicides volontaires... et involontaires. Tu laissas le jeune homme aller au bout de sa pensée et garda un visage impassible. Ceci dit, tu ne pouvais pas t'empêcher de réfléchir. Quelles qu'aient été tes intentions, il était possible que tu rentres dans cette catégorie. Tu le savais. C'était une chose à laquelle tu préférais ne pas penser. Certes, tu n'avais activement cherché à tuer personne, c'était comme une espèce de ligne morale que tu avais tâché de ne pas franchir. Mais est-ce que ça changeait quelque chose ? De la même façon, tu t'étais rassuré parfois en te disant qu'après tout, si vraiment quelqu'un était mort de ta main, on t'aurait arrêté. C'est ce que tu te racontais... en vrai... si tu étais mort sur ce banc, personne n'aurait jamais retrouvé les coupables. On se soucie assez peu des morts de cette espèce. On aurait conclu à un "règlement de compte entre gangs" et fin de l'histoire. Direction la fosse commune, et affaire classée.

C'était en partie à cause de ça que tu dormais si peu la nuit, peut-être plus qu'à cause de l'ennui. Tu avais du sang sur les mains, à n'en pas douter. Et il serait sans doute impossible de savoir pour de bon si tes ex adversaires en avaient perdu suffisamment pour en mourir.

De tout ça, tu ne montras rien. Visage impassible, les yeux sur un point fixe visible de toi seul. L'adolescent se crût coupable et recommença à s'excuser de plus belle. Sans doute parce qu'après tout, les meurtres, les assassinats, c'est pas vraiment des choses qu'on aborde dans une académie. Enfin sauf avec son prof d'histoire. Après tout, l'histoire est pleine de complot, de putchs et d'assassinats divers pour prendre le pouvoir, alors finalement, ça faisait sens. Et puis il repartit à nouveau sur cette histoire de devoir, ce qui te fit sourire.

"Pour les meurtres, je ne sais pas, ça sort un peu de ma compétence. Tu as raison, le résultat est le même en bout de ligne. Il y a toujours beaucoup d'éléments à prendre compte dans ce genre d'affaire. Plus les choses sont importantes, plus il y a d'éléments à prendre ne compte. Après, ce n'est pas tout à fait la même chose. On peut s'entendre sur le fait que tuer un homme soit une ligne à ne franchir sous aucun prétexte. C'est une règle fondamentale que l'on doit respecter pour qu'une société fonctionne, et il y aura assez peu de débat sur la question."


Historiquement, ce n'était pas tout à fait vrai, et puis il y avait toujours la question de la peine de la mort... tout cela faisait partie des multiples éléments à prendre en compte pour décider. Pour le coup, tu avais plutôt envie de passer à un autre sujet de conversation.

"En revanche, pour les devoirs, il y a plein de théories sur leur utilité. Ou leur inutilité. Déjà, que tu fasses ou non tes devoirs, ça n'influe pas vraiment sur les autres, contrairement à un meurtre qui par définition nécessité une autre personne. En vrai, moi je pense qu'il n'y avait pas besoin de te mettre en retenue, car tu as déjà été puni. Si on t'a demandé de faire des devoirs, c'est pour une raison. Pour que tu apprennes quelque chose, ou pour te permettre de mieux comprendre une notion, ou encore de faciliter le cours suivant afin que là aussi tu comprennes et apprennes mieux. Donc si tu ne mets pas tes devoirs, c'est toi seul qui en souffres. C'est toi que tu mets en difficulté."


Tu basculas un peu en arrière, passa tes bras derrière ta tête et fixa le plafond.

"Maintenant, si tout le monde ne faisait pas ses devoirs... j'imagine que ça voudrait dire que nous on ferait mal notre boulot puisqu'on arriverait pas à vous apprendre quelque chose. Ou plutôt, ça montrerait qu'on est pas capable de changer de méthode, si personne ne fait ses devoirs, pourquoi continuer un système basé là dessus ? Après, on peut aussi considérer qu'on vous l'impose parce que pour beaucoup vous êtes trop jeune pour comprendre l'intérêt de la chose tout seul. Pour comprendre l'intérêt à faire des efforts. C'est quelque chose qu'on apprend plus tard... bref, tu vois, même savoir si oui ou non c'est mal de ne pas faire ses devoirs, c'est pas si évident que ça en vrai..."

Tu lança finalement un grand sourire à l'adolescent. Peut-être que tu embrouillais les choses plus que tu ne répondais, mais tu n'étais pas du genre à donner des réponses absolues... tu avais pour principe de toujours te méfier des réponses absolues ! Elles étaient dangereuses et empêchaient la réflexion. Finalement, tu posas ta petite colle à Kyojiro, comptant à rebours pour voir ce qu'il parviendrait à répondre sans avoir le droit de réfléchir pendant des heures. Là aussi, tu tâchas de ne laisser voir aucune émotion sur ton visage pour qu'il se sente libre de répondre honnêtement. Tu ne pus t'empêcher de rire franchement à l'évocation des ramens.

"C'est vrai, pas assez de ramens à la cantine ! C'est sans doute lié à ton premier point, les gosses de riche ça ne mange sans doute pas de ramens..."

Une fois le rire passé, tu te levas, repris la craie avec laquelle tu avais tracé un visage sur la porte et inscrit au tableau les deux choses nommées par Kyojiro, l'argent et les ramens, séparées par un grand trait.

"Maintenant en cinq minutes, une façon d'agir sur ces deux problèmes. Tu n'as que cinq minutes, donc on se prendra la tête après pour savoir si les solutions que tu évoques sont efficaces ou viables. Le compte à rebours commence dans 5, 4, 3, 2, 1... à toi !"

Kyojiro Sakurai
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyVen 29 Mar - 12:56
Onizuka-sensei était resté impassible et silencieux pendant toute la réflexion de Kyojiro, avant de retrouver un petit sourire alors qu’il se décidait à reprendre la parole. Le lycéen hocha doucement la tête à ses mots, comprenant avec ce changement de sujet que les homicides n’étaient sans doute pas quelque chose qui devait être discuté plus en avant avec son enseignant. Le sujet revint donc sur le problème principal qui faisait que ces deux hommes étaient actuellement en train de discuter dans cette salle de retenue : les devoirs du kendoka. Là encore, Kyojiro écouta religieusement tout ce que son professeur lui racontait, le détaillant un peu alors qu’il avait le regard tourné vers le plafond. C’était quand même une dégaine plutôt étrange pour un professeur… Onizuka-sensei n’avait rien de banal, tant dans son apparence que dans son comportement. Il était un peu comme l’opposé de Kyojiro et pourtant, le lycéen ne pouvait pas s’empêcher de l’envier un peu. Il y avait comme une aura de liberté qui émanait de cet adulte…

À la fin des mots de son enseignant, le kendoka baissa un peu les yeux. Il avait, encore une fois, complètement raison.

« Oui, vous… vous avez raison. Ce n’est préjudiciable que pour moi si je ne fais pas mes devoirs… »

Kyojiro redressa la tête pour croiser furtivement le regard de son professeur qui lui souriait. Non, vraiment, le kendoka avait envie de le remercier pour cette discussion. C’était très intéressant de découvrir ces points de vue qui divergeaient des siens et qui lui faisaient doucement prendre conscience que cette colle, c’était plutôt une punition que lui s’infligeait plutôt que l’un de ses enseignants. Il avait failli à son code de conduite, celui de toujours suivre les règles et de rester dans les clous, mais ce n’était pas non plus une fatalité. Il n’avait fait de tort à personne si ce n’était lui-même.

Mais Kyojiro n’eut pas le temps de penser davantage à tout ça puisqu’Onizuka-sensei lui posait une grosse colle en lui demandant deux choses qui n’allaient pas dans cette académie selon lui. Se mettant aussitôt à paniquer à l’entente de ce compte à rebours, le kendoka balança les deux premières choses qui lui passèrent par la tête : l’argent et les ramens. À cette dernière évocation, l’adulte se mit à rire, Kyojiro détournant la tête en se frottant la nuque, les joues légèrement rougies. C’était débile, mais les ramens, c’était un peu son plat préféré ! Et il commençait sans doute à avoir un peu trop faim, raison pour laquelle son cerveau avait aussitôt pensé à la nourriture.

Kyojiro releva la tête quand Onizuka-sensei se leva pour aller inscrire ses deux points au tableau, se demandant ce qu’ils allaient bien pouvoir faire maintenant. Trouver des solutions ? Et encore un compte à rebours ? Le kendoka lâcha un long grognement plaintif en son fort intérieur. Finalement, il aurait préféré copier des lignes ! Il avait l’impression qu’il allait se ridiculiser à vouloir proposer des solutions à des problèmes qui le dépassaient !

« E-Euh… P-Pour les ramens hum… J-J’imagine qu’il faudrait demander à la personne responsable des menus o-ou peut-être au directeur… Je… On pourrait peut-être f-faire un sondage parmi les élèves p-pour savoir ce qu’ils v-voudraient manger… »

Fronçant les sourcils, Kyojiro continuait de réfléchir en fixant le mot « ramens » inscrit au tableau mais… A part ça, il ne voyait pas bien comment régler le problème ! Et puis, ce n’était qu’un goût personnel… Le kendoka préféra donc passer à l’autre mot : l’argent. Là, il y avait sans doute plus de choses à faire mais…

« P-Pour l’argent hum… Je… Je ne sais pas trop quoi proposer, c’est… C’est un problème qui est assez récurrent dans la société et ça a toujours été c-comme ça alors… Et même si les élèves venant de familles plus riches disposent de certains p-privilèges, ce… ce serait injuste d’inverser les rôles… Il… Il faudrait que tout le monde soit sur un pied d’égalité m-mais… C’est un peu utopique… »

Kyojiro s’entendit lâcher un léger soupir. Les riches étaient moins affectés par les sanctions parce qu’ils savaient qu’ils pourraient, au pire des cas, aller étudier dans une autre grande école réputée. Mais au final, les mêmes punitions s’appliquaient aux élèves, quelle que soit leur origine. Ce n’était donc pas le système de l’école qui était à remettre en cause, mais celui de toute la société et Kyojiro avait l’impression d’être une fourmi qui s’attaquait à un problème mille fois plus grand que lui.

« Il faudrait ne plus utiliser d’argent… P-Peut-être… revenir au troc ou quelque chose comme ça ? Comme les gens faisaient avant ? »
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptySam 30 Mar - 20:35
Il est temps de passer à autre chose que cette stupide histoire de devoir ! Vous n'allez pas passer tout votre temps là-dessus. Et puis, le gamin semble avoir compris où tu voulais en venir. Il est plus malin qu'il croit, ça fera son chemin. Tu n'as aucun doute là-dessus, sans doute qu'il va finir par trouver l'équilibre qui lui convient entre la règle, ses principes et les aléas de la vie. Ça va juste lui prendre un peu de temps. Mais si déjà il pouvait arrêter de se fouetter avec des orties fraîches pour un truc aussi bête, tu n'auras pas perdu ta soirée.

La prochaine étape, c'est de le pousser à sortir de sa zone de confort. Plus exactement, tu voudrais qu'il soit capable de s'imposer un petit peu plus. L'adolescent l'avait dit lui-même, son problème, c'était de se lancer. C'est bien pour ça que tu lui avais posé ces petites colles. Bon et aussi pour le plaisir de le torturer, il fallait bien l'avouer ! C'était rigolo de le voir se creuser la cervelle à toute allure. Vu sa tête, il aurait sans doute préféré une punition plus classique. Des lignes, ou un truc bête et méchant du même tonneau. Seulement tu voyais encore moins l'intérêt des lignes que de l'heure de colle. Ça allait lui apporter quoi de copier 200 fois la même chose ? Et toi alors ? Ça t'aurait apporté quoi de regarder quelqu'un écrire 200 fois "ne pas faire ses devoirs c'est pas bien" ?? Non. Au moins, quitte à être là, tu voulais que les choses soient constructives. Alors autant tâcher d'avoir une conversation intéressante et qui vous force à réfléchir. Car si Kyojiro se retrouvait à turbiner du cerveau à toute allure, ses réponses te poussaient à toi aussi réfléchir. Pour le coup, tu apprécierais que tous tes cours puissent être aussi enrichissants ! Mais ce n'était pas la même chose de devoir discuter avec une personne qu'avec tout un groupe... et puis la direction n'apprécierait sans doute pas la tournure que prennent les événements. Enfin ! elle n'acceptait pas grand chose de toute façon cette direction !

Une fois noter les deux choses sur lesquelles le jeune homme souhaitait intervenir, tu lui avais laissé cinq minutes pour réfléchir à comment il pourrait éventuellement agir. Là aussi, un temps limité, pour arrêter de trop réfléchir. Ça c'était l'étape suivante. Simplement, si on se censure dès le début, on ne fait jamais rien... il y a un temps pour avoir des idées folles, et un temps pour se dire que c'est irréalisable. Tu notes donc tout ce qu'énonce le lycéen dans la colonne appropriée sans faire le moindre commentaire ni la moindre remarque.

Quand les cinq minutes se sont écoulées, tu t'assieds au bureau, face au jeune homme.

"Ça c'est ce qu'on appelle un brainstorming. Le truc c'est de balancer toutes les idées que tu as sans les juger ni les critiquer. Ça permet de se libérer du jugement. C'est pour ça que je t'ai imposé un temps limité. Parce que ça a l'air difficile pour toi de faire ça. Des fois les et si et les détails, ça n'aide pas... ça c'est une seconde étape."

Et c'est justement à cette seconde étape que tu voudrais arriver maintenant, tranquillement. Tu commences donc par la partie facile. Cette histoire de ramen. Aussi ridicule que cela puisse paraître au premier abord, cela a au moins le mérite de proposer un exercice pratique simple d'accès, surtout pour un grand échalas de ce genre, tellement préoccupé qu'il en oublie tout simplement de faire sa vie...

"C'est dans la seconde étape qu'on peut s'interroger sur le comment on fait les choses. J'insiste, on se demande comment on fait. C'est là qu'on va voir si une idée est réalisable ou non, s'il faut la réorienter un peu, ou l'abandonner complètement. Mais d'abord réfléchir en terme de comment. Donc, pour les ramens, tu as évoqué deux choses. D'une part parler à la personne responsable. D'autre part, organiser un sondage auprès des étudiants de l'académie pour connaître leur avis sur ce sujet on ne peut plus brûlant que sont les menus de la cantine. Comment penses-tu qu'on puisse mettre en oeuvre ces idées ? Encore une fois, l'important, c'est de rester concret."

Affalé sur le bureau, tu attendais donc tranquillement que le lycéen réfléchisse. Cette fois-ci, pas de compte à rebours. Pour cette étape, il valait mieux justement pouvoir peser le pour et le contre, réfléchir tranquillement. Tu espérais pouvoir prouver au jeune homme qu'il était parfaitement capable de sortir de son immobilisme, et de façon constructive qui plus est.

Tu hésites un peu. Tu aimes bien le fait qu'il ait parlé d'utopie. Tu aurais presque envie de le faire réfléchir un peu plus avant là dessus. Tu as deux possibilités. Soit tu lui demandes de réfléchir à cette histoire de troc, tu es sûr qu'il y a moyen d'organiser des événements intéressants dans l'école, de quoi proposer aux étudiants de moins jeter, moins consommer, et plutôt s'échanger ce dont ils n'ont plus besoin. Soit tu lui demandes à quoi devrait ressemble un monde idéal, utopique. Mais dans ce cas, tu as un peu peur de tomber dans les idées creuses et plates... d'autant qu'il est jeune... et toi tu n'as plus la foi dans la moindre utopie. Drôle d'équipe, ceci dit...

"Pour ce qui est de l'autre colonne. C'est vrai que ça serait beaucoup te demander de t'attaquer à toute la société... et c'est vrai que ça serait un monde utopique... ceci dit, les utopies c'est faire pour réfléchir un monde meilleur. Tes profs de littérature t'en parleraient sans doute mieux que moi. Les utopies, on ne peut jamais vraiment les atteindre, mais c'est important d'y travailler... Du coup, on devrait peut-être réfléchir à notre échelle. Est-ce que tu penses qu'un système de troc serait possible à l'échelle de l'académie ?"


Si ce garçon n'a pas le cerveau qui lui fond sur les chaussettes avant la fin de la colle, c'est qu'il est bien plus concentré que ne le disent ses profs...
Kyojiro Sakurai
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyLun 1 Avr - 16:53
La colle de Kyojiro avait donc pris une tournure pour le moins… Improbable. Après une séance de lançage d’avions en papier avec son professeur d’histoire-géographie, voilà que le duo partait dans un brainstorming afin de savoir ce qu’il serait éventuellement possible de faire pour pallier à ces deux problèmes que le kendoka avait soulevés : les différences entre les élèves provoquées par l’argent de leurs familles, et l’absence de ramens au menu de la cantine. Kyojiro avait donc balancé les idées qui lui passaient par la tête pendant qu’Onizuka-sensei les inscrivait sur le tableau. Le lycéen ne put s’empêcher de soupirer doucement de soulagement quand le compte à rebours se termina enfin et que son enseignant reprit la parole, le Japonais comprenant un peu mieux l’exercice à présent. S’il avait su qu’il fallait donner toutes ses idées, même les plus farfelues ou irréalisables, il aurait sans doute pu proposer un peu plus de solutions ! Enfin… C’était ce qu’il se disait, mais pour quelqu’un ayant autant les pieds sur terre que Kyojiro, le résultat n’aurait sans doute pas été bien différent...

Le lycéen hocha doucement la tête pour signifier à Onizuka-sensei qu’il avait bien compris l’exercice. Les ramens donc, pour commencer. Kyojiro fronça les sourcils en fixant les deux solutions qu’il avait proposées, croisant les bras sur son torse.

« Hum… Je pense qu’il faudrait d’abord commencer par le sondage. On… On pourrait peut-être imprimer des questionnaires où tout le monde pourrait inscrire son plat préféré et répondre à d’autres questions comme hum… S’ils sont satisfaits des menus actuels, ce qu’ils changeraient ou non… On pourrait distribuer les questionnaires à l’entrée de la cafétéria et hum… l-les récupérer à la sortie, quand les gens ont terminé de manger. E-Et… Après ça, il faudrait faire un résumé de tous les questionnaires et aller voir la personne responsable des menus avec la synthèse de tout ça. »

Wow… Kyojiro n’avait sans doute jamais autant parlé avec un de ses professeurs ! Mais c’était… vraiment passionnant comme discussion ! Surtout que la suite s’avérait encore plus propice à la réflexion : le troc au sein de l’établissement.

« O-Oui, c-c’est… C’est important d’avoir des rêves. »

Le kendoka afficha un petit sourire alors qu’il baissait la tête pour fixer son bureau, les joues un peu rougies. Des rêves, il en avait plein la tête. Le problème, c’était qu’il était bien trop pessimiste et terre à terre pour croire qu’il pourrait un jour les réaliser. Pourtant, devenir champion national de kendo était quelque chose à sa portée, surtout depuis l’accident de son modèle !

« P-Pour le troc, je… Ça me semble un peu compliqué en fait… J’imagine que les élèves non boursiers n’ont pas les mêmes envies et besoins que les élèves boursiers alors… Qu’est-ce qu’il pourrait bien être possible d’échanger pour que ce soit équitable ? »

Kyojiro se frotta la nuque en perdant son regard vers l’extérieur. C’était bien beau de réfléchir à tout ça, mais si c’était un brainstorming et qu’ils étaient deux, est-ce que ce n’était pas injuste que le lycéen soit le seul à se creuser la tête à propos de ces deux problèmes ? D’ailleurs, vu le comportement assez original d’Onizuka-sensei, est-ce que lui aussi ne pensait pas que certaines choses devaient être changées dans cet établissement ? Rougissant en tournant un regard un peu timide vers son enseignant, le kendoka parla d’une voix assez peu assurée, ne voulant pas donner l’impression qu’il imposait quoi que ce soit à l’adulte face à lui.

« E-Et vous O-Onizuka-sensei ? E-Est-ce que… Est-ce que vous pensez que des choses devraient ê-être changées à Yokuboo ? »

Il espérait aussi que son professeur n’allait pas penser qu’il lui posait cette question simplement pour se défiler. Kyojiro était juste… très curieux.
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptySam 6 Avr - 17:36
La conversation avançait bien. Des choses se dessinent et tu es presque sûr que des choses concrètes pourront en découler, quoi qu'en pense l'adolescent. Même si ce n'était rien de plus que changer quelques menus, après tout, c'était déjà quelque chose ? Tu avais toujours pensé qu'il fallait inclure les étudiants autant que possible dans leur vie sur le campus. C'était logique après tout. Tout ça, c'était fait pour eux. Alors si au final on les oubliait dans l'organisation, c'était un brin ridicule. Commencer par les menus, ça semblait une bonne idée. C'était suffisamment inoffensif pour que la direction ne fasse pas barrage, mais suffisamment prégnant dans la vie des membres de l'académie pour que chacun veuille s'y impliquer et y voit un intérêt direct.

"Ça me semble une bonne idée oui ! C'est très concret et pas très dur à mettre en place. Il faudrait qu'on soit plusieurs ceci dit, pour pouvoir organiser ça. Parce que ça fait quand même du monde qui y mange dans cette cantine... donc il faudrait voir pour réunir une petite équipe de volontaires qui accepteraient d'établir le questionnaire et d'en lire les réponses."

Tu ne penses pas que ça serait particulièrement difficile à organiser. Après tout, il y avait déjà de nombreux clubs dans l'académie, sans doute que créer un genre de comité pour manger mieux pourrait aisément se faire. Et manger était suffisamment important pour que ça en intéresse quelques uns ! Plus tu y penses, et plus te dis qu'il faudrait vraiment pousser l'idée au bout, pas en faire un simple exercice théorique... Enfin, tu serais encore plus intéressé par le fait de mener à bien ce projet de troc, mais pour le coup, tu te doutes bien des obstacles qu'un tel projet risque de rencontrer... À voir...

"Et bien justement, c'est le but non ? De ne pas avoir besoin des mêmes choses. Si tout le monde a besoin de la même chose, ça ne peut pas marcher effectivement. Du coup peut-être qu'il faut qu'on se demande : est-ce que les élèves plus pauvres ont les mêmes besoins que les élèves plus riches ?"


En soi, pour qu'un tel projet fonctionne, il fallait envisager que chacun veuille bien y mettre du sien... et il est vrai qu'à cet instant, cela pouvait sembler difficile à envisager... Mais pourquoi pas après tout ?

"En fait pour que ça marche, il faut une réelle volonté d'échanger, donc de se considérer d'égal à égal. C'est moins une question de ce dont l'autre a besoin que de qu'on peut s'apporter, à égalité. L'intérêt c'est de se compléter. Du coup à partir de là, pour que ça marche, il ne faut pas avoir les mêmes besoins, mais plutôt une volonté commune de faire quelque chose ensemble..."

Ça pouvait aussi être une façon de lutter contre la surconsommation, de créer des circuits courts, ce genre de choses. Mais c'était peut-être un peu trop lui en demander ? Enfin, peut-être que tu aurais l'occasion de lui faire part si la conversation se poursuivait. Mais pour le moment tu ne voulais surtout pas lui couper l'herbe sous le pied. Après tout, là aussi ce devait être un échange. Tu n'étais pas là pour lui foutre des pensées dans la tête à l'aide d'un entonnoir ! Déjà parce que tu n'avais pas d'entonnoir, pour commencer, ni ici ni chez toi. Et ensuite, parce que Kyojiro semblait peu convaincu qu'il était parfaitement incapable de penser des choses intéressantes, alors qu'en le poussant dans la bonne direction, il pouvait tout à fait sortir de son immobilisme et proposer des choses intéressantes.

Preuve en était qu'il te retourna la question. Tu souris, amusé. C'est bien ! Le Kyojiro qui venait de te poser cette question était déjà un peu différent de celui du début de l'heure qui n'était même pas capable d'assumer un avion en papier ! Bon, nul doute qu'il n'oserait jamais envoyer sciemment un avion en papier sur la face de qui que ce soit, pas même un camarade, mais au moins il se sentait le droit de t'interroger. C'était déjà un progrès bon à prendre ! Tu réfléchis donc un instant sérieusement à la question. Une question sérieuse nécessitait une réponse sérieuse !

"Et bien... pour ne pas redire ce que tu as déjà dit... je dirais... je pense qu'on devrait impliquer plus les élèves, quel que soit leur niveau, dans les prises de décision. On les considère trop comme des choses dont on dispose et qui ne peuvent décider de rien. C'est étrange de devoir vous former sans vous laisser la possibilité de répondre que vous n'êtes pas d'accord, comme paradoxal."


À l'époque, cela faisait partie des choses que tu détestais à propos de l'école... Il faut avouer que la liste des choses que tu détestais était longue et que rendu à un certain point leur simple existence suffisait à te faire enrager ! Ce n'est que depuis que tu étais de l'autre côté de la barrière que tu avais pu y réfléchir plus calmement et y mettre des mots. À voir si maintenant tu pouvais trouver le moyen d'en faire quelque chose... Tu avais toujours du mal à penser que tu n'étais clairement pas la bonne personne pour mener une telle chose..

"Et pour une deuxième chose... je dirais qu'il faudrait revoir le système de sanction qui en l'état me paraît franchement inutile. Au final, ça ne profite à personne. On a déjà parlé de ta situation, mais je pense à des cas où il y a délinquance par exemple. Certes, punir est important, mais si le seul but c'est de priver la personne de liberté pendant deux heures, on a réglé aucun problème, tout simplement parce qu'on ne s'est même pas intéressé à ce qui posait problème. Tout ce qu'on dit c'est "une règle a été enfreinte, et enfreindre les règles c'est mal". Ce qui est vrai. Mais ce n'est pas suffisant pour éviter la récidive, ni même l'escalade..."

Là pour le coup, tu étais la personne idéale pour en parler !
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyVen 12 Avr - 15:47
Kyojiro hocha vivement la tête quand son enseignant lui confia qu’ils auraient besoin de bras pour pouvoir mener à bien ce projet de questionnaires à la cafétéria. Le lycéen était un peu hésitant… Est-ce que tout ceci n’était qu’un exercice, ou est-ce qu’il pourrait vraiment se lancer dans ce projet et espérer pouvoir manger des ramens un peu plus souvent sans avoir à attendre d’être chez lui pour en savourer avec son père ? Baissant à nouveau les yeux en tordant un peu sa bouche en une légère moue, le kendoka reprit la parole.

« Dites… Est-ce que vous pensez que je… Enfin… Qu’on pourrait vraiment réaliser ce projet ? Je… Je trouve ça un peu dommage d’en parler autant et voir que c’est réalisable pour ne finalement rien faire… »

Kyojiro avait une grande volonté de changer, de s’ouvrir un peu plus au monde plutôt que de rester enfermé dans sa petite bulle et il avait l’impression que cette action serait un premier pas dans cette voie. Ce serait donc dommage de louper le coche et de ne garder ce projet qu’à l’état d’exercice pendant une heure de colle.

La réponse d’Onizuka-sensei qui suivit laissa le kendoka perplexe. Encore une fois, il avait complètement raison. Mais Kyojiro avait beaucoup de mal à voir ce que chacun pourrait mutuellement s’apporter. Au final, lui-même, de quoi avait-il besoin ? L’argent, il s’en moquait un peu. Ce qui le dérangeait, c’était surtout ce léger sentiment d’injustice qu’il ressentait face aux difficultés qu’un boursier pouvait affronter en comparaison à un autre élève issu d’une famille bien plus aisée que la sienne. Le lycéen avait l’impression d’être dans une impasse. Il ne trouvait pas d’idées pour changer les choses alors, comme ils étaient deux dans cette pièce, Kyojiro osa retourner la question à son enseignant. Autant combiner leurs idées non ?

Et encore une fois, le kendoka but les paroles d’Onizuka-sensei. C’était tellement intéressant d’avoir l’avis d’une autre personne sur un sujet, de découvrir les similitudes ou les divergences de points de vue… Surtout que bon, son enseignant avait déjà été à sa place et il avait plus d’expérience alors ils pourraient sans doute plus facilement trouver une solution en s’y mettant à deux ! En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’était que cette conversation était très stimulante. Elle donnait vraiment envie à Kyojiro de se lever et de tout faire pour changer les choses afin d’améliorer le quotidien de tous à Yokuboo.

« Oui mais… Comment impliquer tout le monde ? J-Je… Si on mettait en place comme une sorte de hum… conseil des élèves, ce serait uniquement les élèves de ce conseil qui pourraient avoir une voix auprès de l’administration alors… Ce n’est sans doute pas une bonne idée… Ou alors, il faudrait faire des questionnaires à chaque fois, mais ça ferait beaucoup de papier utilisé pour pas grand-chose alors ce n’est sans doute pas la meilleure idée… E-En tout cas, je suis d’accord avec vous pour les punitions. I-Il… Il faudrait plutôt quelqu’un comme vous qui… »

Kyojiro sentit son regard être irrémédiablement attiré par sa table alors que ses joues se teintaient de nouveau de rouge. C’était trop gênant, mais il devait le dire ! Parce qu’il sentait que ce genre de choses pourrait vraiment résoudre certains problèmes qu’avaient les élèves de cette académie.

« …Quelqu’un qui écoute et comprend d’où viennent les problèmes et… a-aide l’élève à trouver un moyen d’y remédier pour que les choses aillent mieux. »

Oui, c’était parfaitement ça ! D’ailleurs, Kyojiro sentit une petite bouffée de courage l’envahir alors qu’il relevait la tête pour croiser le regard de son enseignant.

« Merci beaucoup pour cette heure de colle. J’ai… J’ai compris qu’il ne fallait pas juste subir et qu’il fallait aussi se donner les moyens de changer les choses. Je… Je n’hésiterai plus et j’irai parler à Yoshida-san pour qu’on puisse se dire les choses au lieu de simplement s’éviter. C-Comme ça… Je pourrai de nouveau me concentrer sur mes études. »

Okay… Est-ce qu’il ne venait pas de déballer sa vie à son prof là ? Se rendant compte de ce qu’il avait fait, Kyojiro piqua un fard et cacha aussitôt son visage entre ses bras posés sur son bureau. Trop la honte… En plus, c’était carrément trop bizarre de remercier un enseignant pour une heure de colle ! Rien n’était comme d’habitude ! C’était franchement perturbant pour le pauvre kendoka qui n’était pas habitué à sortir autant de sa zone de confort !
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyMer 24 Avr - 21:24
Il progressait mais il ne voyait toujours beaucoup plus loin que le bout de son nez ! Il allait sans doute falloir que tu le pousses encore un peu. Enfin, il faut dire qu'on revenait de loin ! Tu aurais bien envie de lui dire que ce serait bien qu'il arrive à penser en dehors d'une figure d'autorité qui lui dirait quoi faire, mais bon. Cela viendrait plus tard, peut-être. En attendant, il fallait prendre le progrès là où il était ! Sinon l'adolescent allait se replier sur lui-même comme une huître pas fraîche et vous auriez tous les deux perdu votre soirée (et le goût de manger des huîtres)(ce qui tombe plutôt bien puisqu'il était en fait question de mettre des ramens au menu, encore qu'un duel ramen contre huître aurait beaucoup de sens vu le tour qu'avait pris cette conversation).

"Évidemment qu'on peut réaliser ce projet ! ce n'est pas comme si c'était logistiquement ingérable. Ça demande juste d'être plus de deux. Ce serait quand même trop bête d'avoir fait tous ces efforts pour que ça reste dans cette salle. C'est pas comme ça qu'on obtient plus de ramens à la cantine. En plus, le but de l'exercice c'était de bouger, d'agir. Alors si au final tu n'agis pas, on n'a pas fini l'exercice. Ça non plus ça n'aurait pas de sens non ?"

Ça n'en aurait aucun ! Après, dans le fond, tu n'allais pas l'obliger à mener ce projet à bien s'il n'en avait pas envie. On t'avait demandé de l'occuper pendant une heure, pas plus. Mais s'il avait vraiment envie de se lancer, tu n'allais certainement pas l'en empêcher. Au contraire ! Ça allait lui permettre de bouger un peu, de sortir de son immobilisme, tout en apportant quelque chose de positif à l'école. Même si ce n'était qu'une histoire de menu, c'était toujours un bon début ! Même si ça s'arrêtait là, au moins nombre d'étudiants seraient ravis de pouvoir avoir leur mot sur ce qu'ils mangent. Et peut-être que ça donnerait des idées à Kyojiro, ou à d'autres, pour s'impliquer un peu plus dans la vie de l'école.

Toi tu étais intimement convaincu qu'il fallait beaucoup plus impliquer tout le monde pour que les choses fonctionnent au mieux. Ce n'était jamais qu'une question de principe. Certes, les adultes avaient le savoir, un peu plus d'expérience. Mais les étudiants aussi venaient avec leurs expériences et leurs savoirs. Et puis, outre leur farcir la tête avec des dates, des figures de style, des langues étrangères ou des formules mathématiques, il fallait bien leur apprendre un petit peu la vie... sinon ils risquaient de trouver la sortie dans le monde réel bien difficile !

En attendant Kyojiro cogitait sur la façon dont on pourrait faire entendre la voix des étudiants. L'idée des représentants était intéressante, ceci dit, elle avait quelques failles.

"En fait le soucis des représentants ce n'est pas tellement cette histoire de papier. D'une certaine façon, vous avez déjà des représentants, à savoir les délégués de classe. Mais il est vrai que leur rôle est limité. Qui plus est, si les personnes élues se contentent de faire leur travail au minimum, c'est à dire simplement venir faire acte de présence aux conseils sans avoir pris la peine de s'enquérir auprès de leurs camarades de ce qu'il fallait faire remonter, on ne va pas bien loin."


Ça avait d'ailleurs le don de t'énerver, ces gosses de riche dans les conseils qui finalement venaient là pour se faire mousser et se faire voir sans vraiment prendre leur rôle au sérieux... Rien n'avait changé depuis que tu avais été à la place de Kyojiro, on élisait les plus populaires plutôt que les plus aptes à assumer la tâche...

"Que penserais-tu de créer des assemblées ? Des moments où tous pourraient parler. Quelques membres se chargeraient de s'assurer sur les tours de parole se déroulent bien, que chacun puisse s'exprimer et maintiendraient l'ordre. À la fin, on rassemble les propositions ou les problèmes soulevés par chaque assemblée, et on voit ce qui se croise, se recoupe, ce qui peut se mettre en place. Tu penses que ça serait réalisable ?"

Pour le coup, c'était peut-être trop en demander à des lycéens et étudiants. Mais après tout pourquoi pas ? Enfin, là tu t'avances peut-être sur un terrain que tu ne maîtrises pas complètement. Pas dit qu'un tel projet reçoive l'aval de la direction qui prendrait sans doute ça comme une attaque personnelle ! Enfin, en attendant, ça se tentait.

Kyojiro avait l'air d'être finalement d'accord avec toi sur cette histoire de punition. Enfin il prononçait un truc d'ado raisonnable ! Ça aura pris presque toute l'heure, mais tu y étais parvenu ! Mince à la fin, depuis quand les ados ça accepte bêtement d'être puni comme ça, presque avec le sourire ? Un peu de bon sens que diable ! Tu ne sais pas très bien comment réagir au compliment par contre. Ce qui tombe plutôt bien puisque Kyojiro semble avoir du mal à le formuler. Pour le coup, le gamin prit enfin son courage à deux mains pour cracher le morceau. Alors certes, il y a eu ce moment très étrange où il t'a littéralement remercié pour l'heure de colle, drôle d'idée, mais voici surtout qu'un nom avait été lâché dans l'air. Enfin tu allais avoir le fin mot de l'histoire !

Tu eus un petit rire, mais un rire gentil cette fois, pas un rire de moquerie. Finalement, on allait peut-être même réussir à régler le problème originel dans l'heure.

"Et tu dois lui dire quoi du coup à Yoshida-san ? En tout cas ce serait chouette oui, c'est toujours mieux de se dire les choses... puis si en plus ça peut t'éviter de te retrouver en colle, c'est tout bon !"
Kyojiro Sakurai
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Crash non contrôlé d'un avion en papier |PV Kenji| EmptyVen 26 Avr - 16:19
Kyojiro hocha doucement la tête avec un petit sourire aux lèvres. Oui, Kenji avait raison. Le but de cet exercice était de bouger et de faire avancer les choses pour améliorer la situation. Alors certes, ce n’était qu’un changement à petite échelle, mais il fallait bien commencer quelque part non ? En tout cas, le kendoka se promit de commencer à en parler autour de lui dès le lendemain. Dès qu’il se serait réconcilié avec Zelda, il commencerait par lui exposer son projet à elle, puis aux quelques autres personnes qui étaient un tant soit peu proches de lui. Chose faite, Kyojiro pourrait commencer à en parler dans ses différents clubs, puis dans sa classe et… Oui, il était certain qu’en faisant comme ça, les choses pourraient bouger. Et cette petite confiance en lui qui naissait dans son cœur le rendait vraiment heureux. C’était presque grisant de se dire qu’on pouvait contribuer, même à son pauvre petit niveau, à quelque chose de bien plus grand. Décidément, cette heure de colle avait été on ne peut plus bénéfique pour le kendoka !

Mais la suite des mots d’Onizuka-sensei fit grincer les dents du lycéen. Il était lui-même délégué de sa classe… Mais c’était vrai qu’il n’avait jamais voulu de ce poste parce qu’il ne se sentait pas du tout à la hauteur. D’ailleurs, il n’avait toujours pas compris pourquoi ses camarades avaient décidé de l’élire… Sans doute pour l’embêter un peu et éliminer tout risque de se retrouver eux-mêmes à occuper ce poste à responsabilités !

« C-C’est vrai… Je… J’étais délégué cette année m-mais… J-Je crois que je n’ai vraiment rien fait pour que les choses puissent avancer… Je… J’ai essayé mais hum… »

Ouais, quand on était aussi timide que lui, se retrouver délégué et discuter avec tous les autres élèves de sa classe à qui il n’avait, pour la plupart, jamais parlé, ça avait été une tâche des plus ardues. Surtout que bon, il ne fallait pas se mentir, mais avec Yutsuki en suppléant, qui n’était pas franchement plus débrouillard et sociable, c’était un peu peine perdue pour sa classe… Pourtant, personne n’était venu le voir pour lui parler de choses qui devaient changer. Est-ce que chacun se complaisait dans cette situation ?

« Je… Je pense aussi que les gens se hum… ne se posent pas vraiment de questions sur ce qui pourrait être amélioré. Je veux dire… Du moment que tout se passe à peu près bien, ils ne doivent pas vraiment ressentir le besoin d-de changer les choses. »

Et c’était ce qu’il avait pensé lui aussi, avant de se retrouver confronté à Onizuka-sensei. Quoi qu’il en soit, Kyojiro se promit de tout faire pour que ce projet puisse voir le jour. Au moins pour cette histoire de menus. Parce qu’en ce qui concernait ces assemblées d’élèves, il avait l’impression que le challenge était un peu trop élevé pour lui !

« O-Oui, ça pourrait être une bonne idée. M-Mais… Est-ce que ça ne serait pas compliqué de réunir tous les lycéens et les étudiants en même temps ? Ça risque d’être difficile à gérer je crois… Hum… Peut-être faire… par étapes ? Par année d’étude ? »

Oui, c’était une idée qui méritait encore pas mal de réflexion mine de rien ! Quoi qu’il en soit, comme la fin de cette heure de colle très enrichissante approchait, Kyojiro entreprit de remercier son enseignant comme il se devait. Il avait l’impression qu’Onizuka-sensei lui avait foutu un bon coup de pied aux fesses pour le sortir de sa léthargie, et il lui en était vraiment très reconnaissant. Le kendoka avait presque envie de sortir de cette salle et de se lancer dans de grands changements. Mais avant toute chose… Il devait régler le problème qui l’avait fait atterrir ici en premier lieu : Zelda.

Quand l’adulte évoqua son nom, Kyojiro sentit ses joues se mettre à chauffer fortement et rapidement. Mince ! Il avait parlé de Zelda sans le vouloir ! Et… Même si Onizuka-sensei lui avait fait ouvrir les yeux sur ce qui l’entourait, le kendoka ne pouvait décemment pas lui raconter ses histoires de cœur ! Enfin… C’était juste de l’amitié, mais c’était quand même super personnel ! Fort heureusement, la sonnerie le coupa dans son élan alors qu’il allait essayer de balbutier quelque chose. Kyojiro s’entendit pousser un profond soupir de soulagement et il s’empressa de ranger ses affaires pour ne pas trop retenir son professeur qui avait sûrement mieux à faire.

« J-J-Je… Je peux y aller ? »

Ses mains agrippant fermement son sac de cours, Kyojiro n’osait plus regarder son enseignant. C’était méchant de lui foutre un vent comme ça mais… Non, il ne pouvait vraiment pas lui parler de tout ça ! Du coup, il espérait que l’enseignant ne le prendrait pas mal et qu’il comprendrait sa gêne…

Mais visiblement, il ne lui en voulait pas, et comme Onizuka-sensei restait silencieux, ne semblant pas vouloir le retenir plus longtemps pour lui tirer les vers du nez... Kyojiro prit tout bonnement la fuite. Marchant d'un pas rapide dans les couloirs, pour se rendre jusqu'à sa chambre, le kendoka allait avoir bien de quoi penser toute la soirée et toute la nuit avec ce qu'ils s'étaient dit tous les deux pendant cette heure de colle !
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