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Mauvais timing [ft Chizuru]

Kenji Onizuka
Kenji OnizukaProfesseur d'Histoire-Géographie
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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyLun 10 Déc - 22:32
Ça avait été une journée pénible. Ce n'était certes pas une journée apocalypse où tout ce qui peut mal se passer se passe mal, et plus encore. C'était plutôt une journée du genre à te taper sur l'épaule en chantonnant "ça fait pas mal mais ça énerve ça fait pas mal mais ça énerve ça fait pas mal mais ça énerve". Résultat, pour être énervé, tu étais énervé. Sacrément même.

Déjà, il y avait la directrice qui t'était tombée dessus. Une histoire de paperasse en retard. Bien ton genre ça tiens. Tu avais écouté sans écouter, comme d'habitude. On allait pas mourir parce que tu avais oublié de leur dire qu'hier en cours tout le monde était là. On prévenait quand il y avait des problèmes, pas quand il n'y en avait pas. Quelle perte de temps l'administration... franchement, on t'aurait dit qu'être prof c'était autant de réunions et de papiers, tu aurais peut-être choisi autre chose. Genre... champion du monde d'origami. Voilà. Quitte à utiliser du papier à longueur de journée, c'était quand même plus intéressant !

Puis, il y avait eu le rendu des devoirs des secondes. Certains avaient un peu râlé parce que tu avais traîné à les corriger. En même temps, c'était pas de ta faute. Ton appartement étant tellement minuscule, tu avais juste pu y caser un lit, même pas de table ou de chaise. Tu mangeais debout devant le comptoir de la cuisine, ou directement assis dessus. Du coup, pas tellement d'espace pour les copies. En toute logique, tu les avais donc rangées sous le lit afin d'être sûr de ne pas les abîmer. Du coup, tu les y avais oubliées. BON, ça arrive. Il avait fallu qu'un grain de raisin se sauve sous le lit pour que tu les retrouves. Et donc que tu les corriges. Ce qui prenait toujours un temps fou, parce que franchement, corriger des copies, c'était la plaie. Déjà, il fallait que tu décides d'un barème, de ce qui était important ou pas, de comment on pénalise, et toutes ces sortes de choses. Ensuite, il y avait les bêtises des élèves. Certes, ça pouvait parfois être drôle. Mais des fois, ça donnait envie d'aller se ranger la tête dans le placard en claquant bien la porte. Heureusement, quelques copies sauvaient la mise. Tu commençais à les connaître d'ailleurs. Quelques noms comme ça. Chizuru notamment. Elle avait souvent des réflexions intéressantes.

Le rendu et la correction avait donc été épique. Il y avait ceux qui avaient ralé, pour commencer. Et ça, ça t'avait quand même pas mal agacé. D'autant que ça faisait suite aux commentaires de la directrice, et du coup tu étais arrivé en retard, ce que cette même directrice serait tout à fait capable de te reprocher par la suite. D'où le râlage encore plus insistant des élèves. Que tu avais fini par calmer en installant, aussi bruyamment que possible, ta chaise sur ton bureau, avant de t'y installer toi même.

"Le prochain qui parle se prend un bout de craie dans la tête."

Bien sûr ils ne t'avaient pas cru. Deux morceaux de craie avaient suffi à récupérer un peu de silence. Non mais. Le cours avait ensuite repris la normale et tu avais bientôt pu descendre de ton perchoir. Sauf que, comme souvent, les élèves se sont dit que c'était mieux d'attendre la fin du cours pour te poser leurs questions, surtout les filles. Tu t'étais donc retrouvé avec un essaim de jeunes filles posant des questions stupides et disant que tu avais bien fait de tirer des bouts de craie sur les récalcitrants, quel héro, etc etc. Tu avais eu un mal fou à t'en dépêtrer. Tu devrais garder des bouts de craie dans tes poches en plus des rasoirs ! Ça peut toujours servir.

Et finalement, ton père t'avait appelé pour une obscure histoire de réunion de famille à laquelle il serait bien que tu pointes le bout de ton nez, parce que maintenant que tu étais redevenu une personne respectable, on pouvait à nouveau t'introduire en société. Ce que tu aimerais bien voir, puisqu'après avoir prétendu que son fils était mort, tu voyais mal comment ton père allait pouvoir réussir à te réintégrer sans perdre la face. Tu avais pu sentir à sa voix qu'il n'était lui-même qu'à moitié convaincu. Sans doute ta mère qui opérait en coulisses pour te pousser à revenir dire bonjour à tes parents. Mais encore une fois, ce n'était pas dit, et franchement, ce n'était pas non plus des plus accueillants comme invitation ! En même temps, ce serait l'occasion de revoir ta mère, ton ami, et puis bon... ton père aussi, un peu.

Bref, tu sentais poindre le mal de crâne histoire de venir conclure cette sublime journée, et pas de chance, il fallait aller faire des courses ! Tu as encore traîné petit crétin, alors maintenant le frigo est vide, y a plus de PQ chez toi, et ton dernier crayon est mort en corrigeant ton tas de copies. Te voilà donc avec un paquet de papier toilettes à la main, au rayon surgelé à regarder les pizzas te faire de l'oeil alors que tout le monde faisait définitivement trop de bruit autour...

Une journée à la con quoi ! heureusement qu'elle était terminée !
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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyMar 11 Déc - 23:08

Mauvais timing


Déc-2018



Il y a des jours comme ça où on a envie de tuer tous ceux qui nous parlent et pour Chizuru, ce jour avait commencé dès qu’elle avait ouvert les yeux alors que la nuit noire régnait encore sur la ville de Nara. Elle avait eu mal au crâne, l’impression de n’avoir dormi que quelques heures, trois, quatre tout au plus. Elle avait senti une forte douleur au ventre et avait soupiré avant de partir prendre sa douche et se préparer.

Imaginez cette joie quand elle comprit, après avoir prévu le coup la veille, que cette semaine entière et non simplement cette journée, allait être un vrai calvaire pour elle. Elle avala un doliprane et un comprimé pour les douleurs abdominales et décida tout de même d’aller en cours. Elle ne participerait pas aujourd’hui, elle n’en avait pas la moindre envie, mais elle prendrait des notes, comme à son habitude.

Dès la première heure de cours ses camarades remarquèrent qu’elle ne se proposait pas pour répondre, qu’elle avait décidé de ne pas aider, ce qu’elle faisait assez souvent, comme pour apporter des feuilles, des livres ou autre. Rien de tout cela, Chizuru ne voulait parler à personne. La journée fut ainsi longue… très longue pour la jeune femme. Son mal de crâne persista durant tous ses cours, la laissant tranquille quelques temps à l’heure du déjeuner, sans doute l’effet positif de la nourriture et de la nature sur elle. Loin des autres et surtout loin du brouhaha ambiant, elle arrivait à se calmer, à lâcher un peu cette crispation constante dans laquelle elle entrait à chaque fois qu’elle passait le seuil de sa chambre.

Son après-midi se déroula ainsi comme sa matinée, et je vous en épargnerais donc les détails ennuyeux. Il y eu quelques chuchotements qu’elle n’apprécia pas et un simple regard vers les concernés suffisait à les faire taire. Généralement, ses regards, pourtant sans intention, donnaient déjà quelques frissons, mais avec une tête aussi mauvaise que celle que la jeune femme avait décidé de porter aujourd’hui, autant dire que plus d’un allait faire des cauchemars ce soir en s’imaginait qu’il est maudit à vie rien que pour avoir regardé la sorcière.

Fin de la journée et passage obligatoire au petit coin pour se sentir mieux et là, catastrophe, il ne lui en reste plus qu’une, pas le choix, elle doit aller en prendre à la supérette du quartier. N’ayant pas la moindre envie de sortir dans se froid, elle s’emmitoufle dans un gilet, un pull, un manteau chaud, une grosse écharpe, un bonnet blanc et des gants. Oui, Chizuru est une personne très frileuse et en même temps, l’herbe avait gelé ce matin et laissé quelques temps un léger tapis blanc qui avait fini par fondre avec les rayons du soleil.

Se donnant du courage, elle va faire ses quelques courses, et même si elle ne devait acheter qu’une seule chose, elle ne peut s’empêcher de passer par le rayon confiserie et de se prendre quelques petits chocolats fourrés bien connus. Après tout, la semaine ne s’y prêtant pas, elle ne voit pas pourquoi elle lutterait contre ses envies de sucre, ce n’est pas comme si ça arrivait tout le temps ! La voilà donc en caisse, avec ses chocolats et son paquet de serviette hygiéniques. Elle ne souhaite croiser personne, et normalement à cette heure, les groupes d’élèves sont encore en train de papoter de tout et de rien dans les alentours du campus.

Les élèves oui, mais les professeurs… C’est en regardant les gens autour d’elle qu’elle fait face à son professeur d’histoire et géographie, Mr. Onizuka. Ça doit être un des seuls cours où elle ne participe pas parce qu’elle ne peut pas participer. Ses camarades, les filles je parle, n’ont de cesse de lever la main pour impressionner le jeune professeur ou poser des questions en faisant croire qu’elle s’intéresse à son cours. Elle le regarde dans les yeux, surprise de sa présence, et s’empresse de cacher son paquet derrière ses chocolats en espérant qu’il n’ait rien vu. Elle rougit, couleur un peu cachée par son écharpe lui remontant haut sur le visage, et détourne les yeux pour se remettre dans le sens de la file de la caisse.



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Kenji Onizuka
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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyJeu 13 Déc - 21:56
Le mal de tête semble vouloir s'enraciner. En même temps, rester bloqué dans un rayon de supermarché bruyant et avec des néons d'un blancs criard ne va certainement pas aider. Alors tu la choisis cette pizza ? C'est quand même pas si compliqué... D'accord, avec le mal de crâne, tu vois un peu flou par moment. Du coup il faut faire la mise au point, tout ça. Forcément ça ralentit. Et puis tu ne peux pas arrêter de tourner et retourner cette journée dans ta tête. De la remarque stupide de la directrice, enfin des remarques stupides, en passant par les élèves beaucoup trop collants par moment pour finalement conclure par ton père et son hypocrisie sociale. Difficile de savoir. Sans doute cette façon que le monde entier avait d'attendre quelque chose de toi alors que toi tu n'avais rien demander. On dirait que tous avait une vision de ce que tu étais, ou en tout cas étais sensé être selon eux, et qu'ils te l'imposaient. Alors que toi il suffisait d'un mal de crâne pour t'empêcher de choisir ne serait-ce qu'une pizza !

De rage, ou peut-être pas simple réflexe, tu donnes un coup de poing dans la porte du congélateur face à toi. Les quelques passant autour de toi sont des plus surpris, ce n'est clairement pas un comportement validé en société ! Une caissière te surveille du coin de l'oeil, sans doute prête à appeler la sécurité si tu recommences une idiotie pareille. Donc maintenant, en plus d'avoir mal à la tête, tu as mal à la main. Malin. Très malin. Tu as décidé que cette journée serait rater de bout en bout ? C'est ça ? Remarque, tu sembles parti pour finir en beauté, et en parfaite autonomie cette fois. Tu finis donc par décrisper ton bras, ouvre et ferme la main pour en détendre les phalanges. Et finalement, comme si tout ceci était normal et que rien ne s'était passé, tu ouvres la porte, attrapes la première pizza venu, la jette dans ton panier, et direction la caisse. Tu te retiens au passage de claquer la porte du congélateur, ce qui est sans doute une bonne idée.

Toujours comme si de rien n'était, tu te diriges tranquillement vers la caisse. Enfin tranquillement, disons que tu es plus en pilotage automatique qu'autre chose. Tu tentes de retenir le bouillonnement à l'intérieur. Par habitude, tu te retiens aussi de te masser la main, toujours une mauvaise idée de montrer qu'on a mal. Surtout quand on s'est fait mal tout seul comme un crétin. C'est dans des moments comme ça que ta vie d'avant te manque. Ok tu dormais dehors comme un vieux clébard puant, mais au moins, si tu voulais défoncer quelqu'un parce que tu n'étais pas de bonne humeur, et bien c'était possible ! Maintenant, il faut changer les habitudes. Donc tu alignes bien gentiment la pizza, le papier toilette et les quelques autres trucs sur le tapis, sans trop faire d'histoire, tu t'es assez fait remarquer pour la journée !

En relevant la tête, tu croises le regard de la cliente juste avant toi dans la file. Tu n'avais pas du tout fait attention à son uniforme, mais elle vient clairement de Yokuboo. Non seulement elle vient de ton lycée, mais en plus, c'est une de tes élèves. Une élève que tu as même vue en classe ce matin, puisqu'il s'agit de Chizuru. Qui ne parle pas en cours. Et qui là maintenant tout de suite te fixe. Fixe. Fixe. Tu aurais presque envie de lui dire qu'une photo durerait plus longtemps, mais franchement, ça serait bien d'arrêter les conneries pour ce soir ! En plus, tu as toujours mal à la tête, et mal à la main, et la caissière semble toujours prête à appeler la sécurité. Autant la jouer fine. Qui plus est, la jeune fille rougit comme pas permis tout en tentant de dissimuler quelque chose de la main sur le tapis. Sans doute un achat dont elle a honte. Le geste te paraît un brin ridicule, après tout, tu es là avec du papier toilette. C'est bon, on est humain, les humains ça achète des tas de trucs. Et tu ne vois pas ce qui pourrait être vraiment honteux à acheter, en tout cas pas en toute légalité dans une supermarché. À moins que les supermarchés ne vendent maintenant de la méthamphétamine. Mais ça ne collerait pas trop au personnage...

D'ailleurs en y réfléchissant bien, ce geste timidement maladroit te semble bien plus coller à ce que tu connais d'elle que la méthamphétamine. Parfois, tu as l'impression que si elle pouvait se cacher sous la table pendant tout le cours, elle serait tout aussi bien. Ce qui est à n'y rien comprendre vues ses notes, mais bon.

Tu optes donc pour une approche plus sereine. Toujours comme si de rien n'était, et assez lentement parce que la tête te lance toujours, tu lui fais un simple salut de la main.

"Bonsoir. Alors comme ça vous aussi vous avez découvert qu'il existait un monde en dehors du lycée ? Je ne sais pas vous, mais je trouve que la lumière est beaucoup trop blanche à mon goût."

Un jour il faut quand même qu'on reparle de ton sens de l'humour.
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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyMer 26 Déc - 19:49

Mauvais timing


Déc-2018



Juste avant qu'elle ne se retourne son professeur lui fait un signe de main auquel elle répond avec une rapidité déconcertante. Évidemment il a aussi décidé de lui parler et c'est dans un leger sursaut et un petit soupire étouffe par son écharpe que la lycéenne se retourne et decouvre sa bouche car c'est quand meme mieux pour parler si on n'a pas une épaisse écharpe en laine devant.

Alors qu'il la salue elle l'écoute un peu perplexe à ce qu'il lui dit. Bien sûr qu'elle sait qu'il y a autre chose que le campus meme si elle ne connait que la supérette au final. Peut être essaye t'il de faire de l'humour ? En tout cas il passe rapidement sur sa question rhétorique qui n'attend sans doute pas de réponse et entame un sujet des plus lambdas. Elle s'apprête à ouvrir la bouche pour lui parler mais elle se fait couper par la caissière qui appelle une collègue au haut parleur pour un soucis de machine pour les chèques car la grand mère devant elle n'a que ca pour payer. Elle soupire après avoir sursauté au volume trop fort des enceintes du magasin et répond enfin à son professeur après avoir regardé les néons en plissant les yeux

- Oui... je trouve aussi... et le volume bien trop fort !

Elle se gratte vite fais l'oreille et regarde la pizza sur le tapis se disant qu'il n'a sans doute pas envie de cuisiner ce soir et sourit un peu. D'ailleurs, ca doit être la première fois qu'elle sourit devant son professeur d'histoire. Après tout elle n'a aucune raison de le faire en cours et même quand il lui rend une bonne note, comme elle s'y attend, elle n'affiche aucune réaction, il doit sans doute se dire qu'elle est étrange, comme les rumeurs le disent.

Alors qu'elle ne sait plus quoi dire de plus, le néon, qui clignotait quelques peu depuis un moment déjà, lâcha et une panne de courant s'en suivi. Surprise, Chizuru se retourna pour regarder si c'était une panne générale ou simplement la supérette mais elle glissa sur une petite flaque d'huile et se retrouva les fesses à terre. Le soucis étant qu'elle ne portait pas ses béquilles pour son entorse, car bien trop encombrantes et peu pratique pour les escaliers du campus. Évidemment c'est sur ce pied qu'elle s'était appuyée pour se retourner et c'est donc ce même pied qui pris tout le choc et tout son poid. Par la surprise elle lacha un léger cri, retenant une injure, et partit en arrière venant poser son dos sur les jambes de Monsieur Onizuka.

Maintenant elle avait mal à la cheville, aux fesses, elle était gênée d ela situation d'avoir été obligée de s'appuyer sur son prof pour ne pas tomber en arrière. Elle était énervée de la situation actuelle qui l'obligeait à rester car elle avait absolument besoin de son achat et pour couronner le tout, comme elle était sur les nerfs grâce à dame nature, ses nerfs lâchèrent et des larmes perlèrent sur ses joues sans qu'elle n'y puisse rien.



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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyJeu 3 Jan - 22:21
À un moment, sans doute qu'il fallait tourner à gauche, et tu as tourné à droite. Ceci expliquerait sans doute cela. Si tu avais tourné à gauche, tu ne retrouverais pas dans cette situation absurde et tu serais... tu serais... et bien tu ne serais pas ici là maintenant tout de suite et ça serait déjà pas mal ! Seulement voilà, tu as tourné à droite, et tu te retrouves dans cette supérette qui est sans doute un genre de portail caché en direction de l'enfer. T'avais qu'à faire un peu attention, et puis c'est tout.

La caissière continue de te surveiller du coin de l'oeil, un autre jour, tu lui aurais sans doute envoyer un sourire charmeur, l'air de dire que tout va bien. Mais comme rien ne va bien, tu n'as pas envie de te donner cette peine. Tu vas payer tes deux pauvres courses et te barrer, et elle sera contente, ça reviendra au même.

Sauf qu'en attendant, tu te retrouves avec Chizuru dans les pattes. Ça non plus tu ne sais pas comment on fait. Comment on est sensé socialiser avec les élèves en dehors des cours, et même, en dehors de l'académie. Voire même carrément comme c'est le cas à l'heure actuelle, comment socialiser avec une élève qui tâche de se rendre invisible aux portes de l'enfer sous les yeux inquisiteurs de la caissière ? Franchement, rien ne t'avait préparé à une situation pareille lors de ta formation. Un grave manquement ! Chizuru semble aussi prompte à discuter ici qu'en cours. Peut-être que tu as fait le mauvais calcul et que tu aurais dû faire comme si elle n'existait pas. Peut-être même qu'elle aurait préféré aussi. En tout cas toi tu aurais préféré. Alors pourquoi tu lui as parlé pauvre patate peroxydée ??? Faudra réviser ta maîtrise des conventions sociales... franchement, c'est n'importe quoi.

"C'est vrai qu'il y a toujours trop de bruit dans ces endroits."

Oua. Bravo. Quelle conversation. Non vraiment si c'était pour dire des trucs pareils, tu aurais vraiment mieux fait de fermer ta gueule. Depuis quand tu joues les profs gentils qui font la conversation à leurs élèves en dehors des heures payées ? Depuis quand tu es gentil ? À quoi tu joues ? T'as qu'à lui dire "bonne soirée je me barre dans ma tête" et voilà. T'as d'autres emmerdes à régler, et toute façon, ça a l'air de la faire chier encore plus que toi de te voir là.

Sauf qu'au moment où tu t'apprêtes à clore cette conversation, l'enfer se déchaîne. Coupure de courant !

Manquait plus que ça...

Tu tentes de jeter un rapide coup d'oeil autour de toi pour comprendre l'ampleur des dégâts. Est-ce que c'est limité à la supérette ? Ou bien est-ce tout le quartier qui est touché ? Ton corps se tend par réflexe, les mains prêtes à saisir les rasoirs dans tes poches sans même que tu y penses. Ce qui est quand même très con, parce que peux-tu nous expliquer à quoi vont servir des rasoirs dans le cadre d'une coupure de courant ? Tu vas couper la coupure de courant ? Que d'idées pourries en une journée.

De toute façon, dans la seconde où tout ça se passe, tu n'as pas le temps d'aller plus loin que Chizuru te tombe carrément dessus. Tu te retrouves littéralement avec Chizuru dans les pattes. Ton corps retrouve ses appuis en une seconde, à peine déséquilibré. Tu ne sais pas comment elle a fait son compte, elle semble s'être fait mal. Rien de bien grave, sans doute plus de peur que de mal d'ailleurs. Sauf que voilà qu'elle se met à chouiner. Tu sens le mal de crâne t'enserrer la tête un peu plus. Tu entends à nouveau les commentaires de la directrice, et pire encore ceux de ton père. Tu revois à nouveau ta classe particulièrement pénible aujourd'hui, et en retrouver un morceau à tes pieds alors qu'à cet instant tu voudrais voir brûler le monde.

Pendant une fraction de seconde, tu te retiens de lui en coller une, par réflexe, qu'elle arrête son cinéma. C'est juste une chute bordel ! Une chute dans le noir, rien de bien dramatique. Il doit bien y avoir un générateur. Et de toute façon, tout le monde étant déjà en train de sortir son téléphone pour éclairer, on ne peut même pas parler d'obscurité. Heureusement tu te retiens à temps. Ça n'aiderait rien du tout, et puis tu pourrais avoir des problèmes. Quelque part, tu comprends un peu. Dans le fond, toi aussi tu es dans le même état. T'as juste passé l'âge de pleurer dans les jambes d'un prof. Mais finalement, tu es dans le même état de ras le bol et de fatigue générale.

Tu l'attrapes donc par les épaules et la soulève d'un rien pour l'asseoir sur le tapis de la caisse en un geste. Plus facile comme ça pour pouvoir compenser la différence de taille. Tu la maintiens par les épaules pour ne pas qu'elle tombe, sans doute que tu sers un peu trop fort ceci dit. Dessers... dessers ! Tu lâches un peu la pression et tâche de te faire la voix la plus douce possible, tu y parviens, mais l'impression générale doit sévèrement contraster par rapport à tes gestes la seconde précédente.

"Chizuru ? Chizuru... Tout va bien. Il n'y a rien de bien grave ici. Rien de dramatique. Même pas la fin du monde. Juste une mauvaise journée. Une très longue, et très mauvaise journée. D'accord ?"

Tu tentes de compenser un peu. Tu lui offrirais bien un mouchoir, mais tu n'as pas sur toi. Tu déchires donc l'emballage du papier toilette, en arraches quelques feuilles que tu lui tends.

"Je ne suis pas très doué pour les mots gentils. Désolé... c'était une mauvaise journée pour moi aussi. Vous vous êtes fait mal ?"


T'aurais vraiment dû tourner à gauche !
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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyLun 7 Jan - 23:00

Mauvais timing


Déc-2018



Ca l’énerve !!! Les jours comme ça l’énervent tellement, et particulièrement lorsque dame nature vient fourrer son nez dans ce qui ne la regarde pas et décide que bah voilà c’est maintenant et que non, ça ne pouvait pas attendre quelques heures, quelques jours. La voilà donc par terre, adossé sur les jambes de son professeur d’histoire et de géographie, et en plus de ça ses nerfs lâchent et elle pleure comme une imbécile, comme une gamine qui se serait fait mal en tombant sur les fesses, sauf qu’elle a mal à la cheville et qu’elle a ses hormones qui la travaillent.

Elle se sent alors soulevée et se retrouve sur le tapis roulant, qui ne roule pas du coup et son prof qui la regarde, la serrant un peu, avant de calmer sa prise. Il l’appelle et essaye de la rassurer. Mais elle n’a pas besoin d’être rassurée, elle n’a pas peur, juste qu’elle n’en peut plus et que si elle pouvait retenir ces satanées larmes qui ont décidé de couler sans lui demander son avis elle le ferait. Elle le sait bien qu’il n’y a aucune raison de pleurer mais n’aller pas contrarier le corps d’une femme quand elle est à vif et sur les nerfs il suffit de peu pour que dans cette période-là elle ne craque.

Elle est à deux doigts de craquer et de tout lui balancer à la figure sans aucun filtre, toutes les merdes qui lui arrivent aujourd’hui, mais elle se retient en serrant les poings et en se crispant un peu. Ok il s’excuse, et il dit qu’il n’est pas doué pour ce genre de situation. Il lui demande si elle a mal. Elle hoche la tête avant de souffler pour retrouver son calme et de répondre.

- Oui… je suis retombée sur ma cheville…

Et en même temps elle a mal aux fesses aussi mais ça c’est seulement passager alors que sa cheville, elle espère ne pas avoir à prolonger son temps avec ses béquilles, elle va sans nul doute devoir retourner à l’infirmerie et se faire taper sur les doigts par l’infirmière ou le médecin. Elle regarde son pied et ses béquilles à terre par la même occasion.

Quelques personnes commencent à s’impatienter et à s’énerver, à croire que cette journée n’est la bonne pour personne. La caissière revient enfin pour prendre son téléphone qui va lui servir de lampe torche… Chizu soupire en la voyant, décidément, plus personne ne connait la lampe de poche basique depuis que les smartphones sont sortis.

- Je suis désolée… de m’être servie de vous pour ne pas tomber.

Elle ne pleure plus, enfin, ses larmes ne coulent plus, simplement elle peste intérieurement. Certains clients commencent à partir, laissant leurs courses sur place. Ils ont bien de la chance de ne pas en avoir réellement besoin ce soir, alors que la jeune femme n’a pas le choix d’attendre.

- Vous avez l’air autant sur les nerfs que moi… et que beaucoup de personnes ici au final…



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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyMer 9 Jan - 22:25
Les gens s'agitent, s'impatientent, s'énervent. De ton point de vue, c'est un peu toujours ce que font les gens de toute façon. Sans doute que le fait de se retrouver dans le noir dans une supérette participe à l'agacement général. En tout cas ça alimente le tiens. Quoique. Tu commences à retomber. Tu te trouves un brin ridicule. Après la colère sourde, vient simplement un dégoût las et profond, autant pour ta personne que pour toute créature vivant dans un rayon de trois kilomètres autour de ta personne. Une fatigue. Tu jettes un oeil sur la pizza qui décongèle mollement sur le tapis. Comme si ce genre de chose se voyait à l'oeil nu. Franchement ça fond pas aussi vite les pizzas ! Si ? Faudrait vérifier.

En attendant, il va falloir garder figure humaine encore un moment. Déjà parce que si tu veux manger ce soir, il va bien falloir attendre que le courant revienne et que tu puisses payer la pizza mollassone sur le tapis. Et puis parce que tu te retrouves avec une étudiante dans les pattes et que tu n'as vraiment pas besoin qu'elle aille raconter à la directrice quel crétin violent tu es en dehors des cours. Elle a déjà l'oeil sur toi cette foutue directrice...

Dans le fond, Chizuru n'y es pas pour grand chose. Si tu n'étais pas aussi dégoûté par la terre entière à l'heure qu'il est, tu l'admettrais sans soucis. C'est pas ton genre de laisser tomber les gens qui galèrent. T'as pas attendu qu'on te fasse signer un contrat pour ça. Tu soupires un peu, mets les mains dans tes poches et trouvent le contact rassurant des rasoirs. Tes mains se resserrent dessus. Leur froideur a un côté hypnotique, rassurant. Tu te calmes un peu.

Et pendant ce temps la gamine marmonne. Une histoire de cheville. Finalement, plus de mal que de peur. Tes yeux commencent à s'habituer au noir et tu distingues effectivement les béquilles au sol. Tu te penches, les ramasses et les appuies sur le tapis. Aussitôt, tu remets tranquillement la main dans ta poche, retour à la position de départ.

"Qu'est-ce que tu t'ais fait ?"


Tu essaies de te rappeler si elle fait du sport, ou quelque chose. Mais les informations sont loin dans le fond de ta tête. S'il fallait connaître le CV complet de tous les élèves, on en sortirait jamais...

"Les chevilles c'est traître..."

Les articulations en général d'ailleurs. Enfin tu pourrais éviter d'ajouter cette phrase à la liste des phrases stupides et inintéressantes que tu auras prononcé aujourd'hui non ? Franchement, ça serait peut-être mieux si tu te barrais et que tu la laissais se débrouiller. T'es un boulet plus qu'autre chose là. Faut toujours que t'empires tout ce que tu approches toute façon.

La caissière revient, utilisant son smartphone en lampe torche. Elle annonce que le générateur va être mis en route. La panne semble être locale. En attendant, ses collègues s'agitent pour sauver les rayons surgelés et frais. Au milieu de tout ça, Chizuru s'excuse. Tu te frottes la tête. Cette situation est tellement ridicule...

"Pas vraiment besoin de t'excuser. On fait un peu comme on peut dans ces moments-là. Quand on tombe on s'accroche à ce qui nous tombe sur la main. Pas trop le temps de se demander ce que c'est. T'inquiète pas pour ça. Mes jambes en ont vu d'autre ! J'espère juste que ta cheville aura pas trop souffert au passage."

Les gens autour continuent de s'agiter. Certains décident de partir. D'autres restent en maugréant. D'autres prennent leur mal en patience. Ça t'agace d'être là, de faire partie de ces gens qui ont besoin d'être là et ne peuvent pas trop faire autrement. Tu voudrais tous les voir disparaître.

Du coup, tu ne t'attendais pas vraiment à la remarque de Chizuru. Que lui répondre ? À l'heure actuelle, ses antennes fonctionnent mieux que les tiennes on dirait. Tu souris. Un sourire fatigué, mais un sourire quand même.

"C'est une mauvaise journée oui. Heureusement, on arrive au bout ! Peut-être qu'il y a quelque chose dans l'air... Mauvaise journée pour toi aussi ?"

À défaut d'être franchement heureux d'exister, ça serait bien d'essayer de te détendre un peu.
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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyMar 4 Juin - 17:07

Mauvais timing


Déc-2018




Le professeur fini par ramasser les béquilles à terre, il n'a sans doute pas dû les voir avec la lumière qui s'est éteinte d'un seul coup. Chizuru lui sourit et le remercie puis il demande ce qu'elle s'est fait. C'est vrai qu'elle a simplement dit qu'elle était retombée sur sa cheville mais ça reste une explication assez vague. Même si elle n'a pas besoin de rentrer dans les détails, une réponse s'impose pour continuer la conversation.

- Je me suis fait une entorse en tombant bêtement en cours de sport... C'est le genre de matière où soit on est doué, soit on ne l'est pas, et moi...

Elle ne finit pas sa phrase, pas besoin d'être sortir de l'ENA pour se douter que le sport et elle ça fait bien plus que deux ! Elle n'a clairement pas une carrure de sportive et en plus la malchance la suit comme une abeille suivrait un parfum fruité. Il ajoute que les chevilles c'est traître et, elle ne peut s'empêcher d'acquiescer. Bon en plus elle est la première à ne pas tenir debout toute seule et à se casser la figure pour un rien mais les deux combinés, forcément...

Après s'être excusée, Monsieur Onizuka explique à la lycéenne qu'elle n'a pas besoin de le faire et que c'est ce que tout le monde aurait fait : s'accrocher à la première chose qui nous tombe sous la main. Il s'inquiète encore pour sa cheville et la jeune femme trouve son attention très gentille. Elle hoche la tête en disant que ça devrait aller. Après tout, ça serait vraiment con de se refaire une entorse par-dessus une entorse non !?

Après l'avoir observé et lui avoir fait remarqué qu'il ne semble pas des plus à l'aise, il sourit un peu et lui répond que oui, c'est une mauvaise journée. En même temps les seuls qui ont dû passer une bonne journée doivent être rares... Il y a des jours comme ça où on se dit que le mec là-haut s'est levé du pied gauche et à décider de faire chier son monde... et comme son monde c'est LE monde bah... voilà, ça retombe sur les pauvres petits humains que nous sommes. Enfin, elle y pense mais vu qu'elle ne croit qu'en ce qu'elle voit et qu'elle n'a encore rien vu d'autre que des coïncidences la concernant... Elle répond à sa question par un hochement de tête.

- Oh que oui !! C'est un peu comme si quelqu'un nous en voulait de s'être simplement levé ce matin... Enfin bon... ça ne pourra pas être pire demain... du moins j'espère...

Il ne manquerait plus que ça ! Elle ne devrait pas en avoir encore pour bien longtemps avec ces satanées béquilles et pourra reprendre une vie un peu plus... normale. Même si la normalité ne fait pas réellement parti de son quotidien. Une simple routine à subir, littéralement.

Autour d'eux, les gens bougonnent mais ne parlent pas. Ils sont tous sur leurs téléphones à pianoter plus ou moins vite, plus ou moins franchement selon leur degré d'énervement. Cela fait soupirer la jeune femme qui ne sort quasiment jamais son téléphone et qui ne doit avoir que trois ou quatre numéros dedans. La lumière se rallume enfin, la faisant sortir de ses pensées et la décidant à descendre du tapis avant qu'il ne se remette en route. Elle se laisse doucement glisser sur sa jambe valide en évitant de retomber et de se fracturer la deuxième cheville puis attrape sa béquille. Cependant, la caissière ne semble pas pointer le bout de son nez.

Après les "aaaahh" généraux qui se sont fait entendre, les soupires et les remarques se font de nouveau entendre. Décidément, les supérettes, passé une heure, il ne faut plus y aller. Elle est sans doute en train de profiter pour fumer sa clope à l'arrière du bâtiment ou autre. Elle ne sait pas trop quoi dire à son professeur qui l'a aidé et supporté durant ce moment alors elle le regarde et lui dit simplement :

- Merci de m'avoir ramassé et écouté.

Que dire de plus ?



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Kenji Onizuka
Kenji OnizukaProfesseur d'Histoire-Géographie
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Mauvais timing [ft Chizuru] EmptyDim 16 Juin - 19:27
À croire que cette maudite journée n'allait jamais terminer. Tu commences à sérieusement envisager de juste laisser tes affaires ici et tant pis. Tu mangeras demain. Ça serait pas la première fois de ta vie que tu louperas un repas. Vraiment, tu veux juste t'en aller. Ne plus avoir à interagir avec des humains, et encore moins avec des élèves. Tu fais l'effort, tâches de rattraper ta propre brusquerie, mais ça te coûte. Pourquoi fallait-il que tu tombes sur une étudiante ?

Tu fais donc appel à toute l'énergie disponible pour être aimable et souriant et patient, alors qu'au final elle a l'air à peu près aussi ravi que toi d'être coincé dans cette situation en ta compagnie. La conversation semble se coincer dans les rouages.

"Bah, c'est pas bien grave de pas être douée en sport. C'est pas ça qui te manquera le plus dans la vie. Sauf si tu voulais faire pompier ou sauveteur en mer. Là oui, ça risque de coincer. Mais sinon, tu es douée ailleurs non ?"

Honnêtement, tu ne te rappelles pas de son dossier dans le détail. Tu crois te souvenir qu'elle fait partie des bons éléments, discrète en cours, mais copie intéressante. Si tu ne trompes pas c'est à peu près ça le portrait.

La conversation s'enchaîne tant bien que mal, comme si elle aussi marchait sur béquilles. Tu aurais presque envie de voir entrer un médecin pour déclarer l'heure du décès de cette petite causerie. Tant pis, tu continues tant bien que mal. Au moins elle ne panique plus maintenant. C'est quand même plus simple.

Enfin, sa réflexion sur le fait qu'un dieu là haut avait dû décider que tout le monde passerait une mauvaise journée t'amuse un peu. Tu pouffes un peu. C'est pas l'éclat de rire, vu que clairement tu en as marre d'être là et ta tête te lance, mais tu n'as pas envie de jouer les cyniques non plus. C'était drôle comme remarque.

"Je pense que là il nous l'a bien fait payé son mauvais réveil !"


Tu réfléchis une seconde.

"Comment ça pourrait être pire demain ? Je veux dire, concrètement ? Je vous demande, parce que des fois quand les choses m'inquiètent comme ça, j'essaie de visualiser le pire qui pourrait arriver. C'est étrangement réconfortant, d'une certaine façon. Au moins ça permet de se préparer au pire."

En attendant tu espères bien que demain en sera pas pire ! Parce qu'après tout, c'est très largement possible. Et pour le coup, le pire tu as connu, et tu n'as absolument aucune envie d'y revenir... Ceci dit, y penser un peu te permet de prendre du recul : certes, cette journée est bien pourrie, mais tu as vécu largement pire ! Après tout, tu as déjà failli mourir plusieurs fois, tu as dormi à la rue et tu t'es retrouvé dans des combines pas bien nets. Normalement, tu devrais pouvoir survivre à cette journée.

La lumière revient ! La caissière traîne à revenir à son poste... tu espères bien qu'elle va faire vite. Que tu puisses enfin partir de là ! Les remerciements de Chizuru te prennent un peu par défaut. Tu n'as pas l'impression d'avoir fait grand chose d'exceptionnel.

"Pas de quoi. On allait pas faire semblant de pas se connaître... Et puis, on devrait pouvoir bientôt partir et retourner à nos vies maintenant. Il y a encore le temps de passer une bonne soirée !"


En tout cas c'est ce que tu espères...
La caissière revient enfin. Pour le coup, elle a complètement oublié ton existence. La situation se débloque en caisse et chacun peut alors payer ses articles. Une fois que tu as réglé tes propres courses, tu salues Chizuru une dernière fois avant de te retirer.

"Je vous souhaite une excellente soirée. Faîtes attention à vous sur le chemin du retour."

Tu récupères ton sac, et files sans un regard en arrière. Assez, tu veux juste rentrer chez toi et en finir avec cette foutue journée ! Tant pis si tu parais sec, ce n'est plus vraiment ton problème.
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