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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon]

Académie Yokuboo
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyJeu 25 Juil - 10:48
Cela fait déjà quelques jours que les médias en parlent : un typhon a commencé à se former et se rapproche de plus en plus de la ville de Nara. Vous en avez entendu parler, forcément, mais jusqu’à présent, les médias n’évoquaient que quelques alertes au niveau de la pluie et du vent. Pas de quoi s’alarmer selon eux, et puis, le Japon est de toute façon connu pour avoir de bonnes infrastructures permettant d’éviter le pire. La vie a suivi son cours, jusqu’à ce jour fatidique : le jeudi 25 juillet.

Le matin-même, les avertissements étaient toujours de rigueur. Le vent était fort et la pluie battante. Pourtant, aucune activité n’avait été suspendue : les commerces étaient toujours ouverts et les cours étaient toujours dispensés. Toutefois, la violence de ce typhon, que tous avaient sous-estimé, redoubla d’intensité aux alentours de 16h00. Le vent se fit bien plus violent et la pluie torrentielle. Forcément, si vous étiez en extérieur, vous avez cherché à vous abriter dans le bâtiment le plus proche. Si vous étiez déjà en intérieur, vous avez très certainement sursauté en entendant ce déluge frapper les murs de votre abri. Et même si le Japon est habitué à subir de plein fouet ces aléas météorologiques, la surprise engendrée par cette soudaine hausse de violence des éléments a réussi à toucher absolument tout le monde, surtout à cause de cette coupure brusque du courant.

La ville de Nara se retrouve donc entièrement plongée dans le noir, les nuages obscurcissant bien trop le ciel pour laisser passer un quelconque rayon de soleil. Vous ne savez pas si ce typhon va réussir à causer de gros dégâts, mais vous ne pouvez pas ignorer sa violence actuelle. Vous êtes à présent coincés dans votre abri, en compagnie d’une autre personne mais… pour combien de temps ? Et à quel prix ?

**********

Le typhon ayant soudainement redoublé d’intensité, on vous a recommandé de vous abriter dans la salle la plus proche. Par chance pour vous, il s’agit de la cafétéria ! Les tables sont vides et certaines chaises ont été renversées par les personnes qui venaient prendre une petite pause pour le goûter et qui ont détalé suite à ce gros grondement. Plus aucune lumière ne fonctionne, et vous errez un peu à tâtons en vous aidant de la faible lueur qui arrive à passer les nuages, par les fenêtres du lieu. Plus d’électricité… Cela veut donc dire que tout ce qui se trouve dans les frigos menace de se perdre ! Serez-vous assez vaillants et gourmands pour passer de l’autre côté du comptoir de service pour vous aventurer dans les cuisines ?

**********

Pour cette première étape, vous pourrez décrire votre arrivée dans ce lieu, votre ressenti, discuter avec votre binôme et commencer à analyser la situation. N’oubliez pas que le courant est coupé dans toute la ville et qu’un typhon fait des ravages à l’extérieur. Vous ne pourrez donc pas sortir du bâtiment, ni du lieu actuel pour le moment (on vous a conseillé à tous de rester bien à l'abri dans la pièce la plus proche de vous au moment de cette hausse de violence du typhon).

Cette étape se déroulera du 25 juillet au 7 août, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum (sinon, l’évent se poursuivra sans vous). Vous pourrez poster autant de fois que vous le voulez avec votre binôme pendant cette étape, le PNJ se réservant le droit d’intervenir plus tôt que prévu si jamais vous entreprenez certaines actions (n’hésitez pas à en faire surtout, on vous demande juste de ne pas sortir de la pièce pour le moment !). Amusez-vous bien ! ♥
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyJeu 25 Juil - 13:17
Comme tous les jours de semaine à cette heure-là, Aki traversait la cours du campus pour se diriger d’un pas dynamique vers le club de Basket. Non sans penser à se restaurer d’un bon goûter revivifiant. Le réconfort avant l’effort. Et après aussi quelques fois. Il pleuvait déjà depuis un moment, certainement dû à l’approche d’un typhon au large des côtes dont les médias rebattaient les oreilles de tout le monde depuis des jours. Rien de bien inquiétant à priori, et Aki s’était déchargé de toute éventuelle inquiétude en se disant que vu le lieu de la formation du typhon, il y avait toute les chances pour qu’en quelques jours, le vent le fasse bifurquer plus au sud vers la Mer des Philippines.

Malgré les alertes répétées, Aki ne s’était pas encombré d’un parapluie, et comme à son habitude, il préférait s’abriter d’une simple capuche. De toute façon, les rares fois où il en avait eu, il les oubliait systématiquement là où il les déposait. Alors même si les distributeurs de pébrocs (Ah le Japon, ce merveilleux pays de distributeurs en tous genres) ne pouvaient pas créer de véritables trous dans le budget, pour Aki, il était clairement plus économique de s’en passer, tout bonnement.

Sauf que là, la pluie devenait vraiment drue, et même carrément violente. En l’espace de cinq secondes à peine, c’était devenu un déluge carrément flippant. Et d’ailleurs, une annonce résonna dans les hauts-parleurs de toute l’Académie, recommandant aux gens en extérieur d’aller vers le bâtiment le plus proche et de s’y abriter jusqu’à nouvel ordre. Ce qui signifiait probablement que le typhon n’avait pas dévié de sa trajectoire et allait très certainement passer sur Nara et sa région d’ici peu. Aki croisa pas mal de gens qui, s’abritant de ce qu’ils avaient sous la main (parapluie, livre, ou même bento, sacrilège !) fuyaient à toutes jambes vers le bâtiment principal. Quant à lui, il accéléra sa cadence pour atteindre la cafétéria au plus vite afin de s’abriter lui aussi, content que le bâtiment le plus proche pour lui soit justement celui-ci. Il avait suffit de quelques enjambées pour être littéralement trempé jusqu’à la moelle ! Pourvu que Saya ait pu s'abriter elle aussi ! Il tenta de lui envoyé le SMS suivant : "Tout est Okay pour toi ?" en espérant que le réseau soit opérationnel.

Dégoulinant, ses vêtements collés contre sa peau toute aussi trempée, Aki entra dans ce lieu habituellement si plein de vie, mais qui, pour l’heure, était désert et dévasté. En effet, plusieurs tables d’ordinaire bien alignées avaient été bousculées, des chaises avaient été renversées sans être ramassées, les lumières de la salle clignotaient de façon inquiétante, bref, un décor de film catastrophe !

”Wow ! C'est The Walking Dead ou quoi ?!” lâcha t-il tout haut.

Finalement, Aki n’était pas tout à fait serein ici, et quitte à affronter les éléments déchainés, il valait peut-être mieux prendre le risque de rejoindre le bâtiment principal plutôt que de rester ici tout seul. Un lieu que tout le monde avait fui au premier gros coup de vent. Est-ce que les murs de ce bâtiment là étaient aussi résistants que les autres ? même le gymnase paraissait mieux préparé à subir la tempête.

”Mauvais calcul, Aki !” se dit-il à lui-même…

Comme pour lui donner raison, une coupure de courant plongeant les lieux dans la pénombre. Plus de lumière, ni au plafond ni autour du comptoir où étaient exposés les mets du jour. Que faire en attendant que ça passe ? Il n’y avait plus personne ici, même pas un employé auprès de qui passer commande pour…

”Heyyy! Bon calcul en fait !” murmura t-il tandis qu’une idée germait dans son esprit. Après tout, ce qui était supposé être bien au frais n’allait plus l’être longtemps ! Ni dans le présentoir à côté du comptoir, ni dans les frigos qui devaient avoir lâchés eux-aussi. Aki balança ses jambes du côté interdit pour aller vérifier l’information. Mais heureusement, ceux-ci étaient équipés d’une veille de secours. Ils pourraient tenir encore une heure environ.

Se trouvant face à un dilemme, Aki observait les pains melon, les onigiris au thon et ceux à la prune salé (umeboshi) dont Aki étaient un des rares de son cursus à en apprécier le goût. Il avait la dalle. Alors typhon ou pas typhon, il n’était pas question de se laisser abattre. Mais n’étant pas un voleur, sa moralité lui chantait une autre chanson. Mais quoi alors ? Attendre que ça pourrisse sous prétexte qu’il n’y a personne pour encaisser la monnaie ? Et s’il la déposait à côté du tiroir caisse ? Tsss. Mais oui bien sûr ! Ainsi, n’importe qui pouvait embarquer la tune et rien ne pourrait plus prouver qu’Aki avait bien réglé son dû. Alors perdu pour perdu, cet umeboshi finirait au fond de son estomac, et gratuitement en plus ! L’onigiri providentiel était déjà dans sa main. Et de toute façon, même s’il s’en souciait vraiment, qui irait le dénoncer ? Il n’y avait personne ici, n’est-ce pas ?
Jilian Doe
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyVen 26 Juil - 14:20
Jilian aimait bien la pluie, mais il y avait quand même des limites ! Là ça faisait beaucoup de pluie... Quand il vivait encore aux États-Unis, il y avait certes eu des tempêtes. Toutefois, il était parti avant que les ouragans ne se multiplient et lui-même n'avait jamais eu à en vivre un. Depuis son arrivée au Japon, il y avait certes eu quelques tremblements de terre, il avait appris à s'en accommoder. Typhon, c'était la première fois qu'il en vivait un directement, un aussi fort en tout cas.

On lui avait dit de quand même venir travailler, alors même s'il n'aimait pas du tout ce temps, il s'était efforcé de venir ouvrir la bibliothèque. Il s'était dit qu'après tout, dans des situations pareilles, les bibliothèques étaient des endroits parfaits pour s'abriter ! Il y avait de la place, il y faisait bon, et on pouvait se regrouper tranquillement.

Finalement, le plus dur avait été de venir à l'académie... sans chapeau ! Avec un vent pareil, il était impossible d'en trouver un qui tiendrait, même en trichant à l'aide d'épingles... Résultat, il se sentait nu comme un ver ! C'était une sensation assez désagréable. Il avait quand même fait de son mieux pour rendre la bibliothèque particulièrement agréable ce jour-là, même s'il avait du mal à s'empêcher de passer sa main dans ses cheveux, comme pour constater encore et encore l'absence de son couvre-chef fétiche ! Ce qui était d'autant plus étrange qu'il ne le portait pas constamment en intérieur.

En milieu d'après-midi, il avait dû quitter son antre pour aller discuter de quelques événements qu'il voulait organiser à l'avenir. Il eût la désagréable surprise de découvrir que le directeur était déjà parti voir ailleurs, chose qu'il avait trouvée assez désobligeante et irrespectueuse...  D'autant que c'est bien à cause de lui qu'il se retrouva dehors à 16h, quand la pluie se déversa à torrent bien plus gros qu'à l'aller et que les sirènes retentirent, ordonnant à chacun de s'abriter dans l'endroit le plus proche. Jilian avait eu une seconde d'hésitation... et finalement marcha tranquillement vers la cafétéria à proximité. Il était déjà trempé et vue la taille des flaques d'eau, c'était un coup à s'étaler de tout son long !

Si bien qu'il avait poussé la porte dans la plus grand des calmes, avant de glisser le long du mur jusqu'à s'assoir par terre en soupirant. Il était détrempé, et soyons honnête, pas super rassuré. Mais après tout, il était à l'abris. Il était en train d'enlever son manteau quand il réalisa que le courant avait été coupé.

"You're kidding me right ?"


Il soupira de plus belle et envoya un ou deux coups de tête dans le mur. Ça ne servait à rien de paniquer, alors il tâchait de ne pas le faire. Mais Jilian n'était pas connu pour être l'homme le plus serein de la galaxie. Il respira profondément, essayant de rester calme. Évidemment, il avait laissé son portable à la bibliothèque. Évidemment.

"Fuck... Fuck, fuck. Fuck."


Jilian repensa aux étudiants qui se moquaient gentiment de lui, comme quoi il était trop vieillot, trop sur les livres, trop à oublier son smartphone partout... Étrangement, cela le rassura un peu. Il esquissa un maigre sourire, se releva et posa son manteau trempé sur la première chaise qu'il trouva. Au moins, il se sentait plus léger. Et maintenant ?

Il entendit du bruit du côté du comptoir, apparemment quelqu'un s'était déjà abrité là avant lui. Il se frotta un peu la tête, espérant ne pas avoir à trop jouer les adultes rassurants... Se guidant à la lueur qui venait de l'arrière salle, probablement les quelques diodes de secours des appareils, il traversa la cafétéria. Non sans se cogner au passage ici et là. Déjà qu'en plein jour, il se cognait souvent, il ne fallait quand même pas espérer de lui un parcours sans faute dans le noir !

"Hello, il y a quelqu'un ?"


Il arriva finalement près du comptoir, se hissa et passa de l'autre côté et put alors voir une silhouette visiblement en train de manger quelque chose... ce qui fit éclater Jilian de rire. Dehors tout le monde paniquait, et il n'était pas complètement tranquille non plus, et là, un étudiant était en train de se servir dans les placards ? C'était tellement absurde !

"Je vois que vous avez décidé de secourir la nourriture du pourrissement... vous arrivez à voir ce qu'il y a au menu, ou vous avez choisi au pif ?"


Après tout, quitte à mourir dans un typhon ravageur, autant manger un peu !
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyDim 28 Juil - 22:16
Assis par terre, derrière le comptoir, Aki s'occupait de son estomac avec soin. Le triangle de riz et sa garniture était encore parfaitement frais. Et pour cause puisque la coupure n'avait eu lieue que depuis cinq minutes à peine et que le système de réfrigération avait encore de la réserve de jus. Par contre, le réseau déconnait sévèrement. Le SMS envoyé à Saya était resté dans sa boite d'envoi avec la mention "Échec". Il soupira.
Le vent qui sifflait dehors et la pluie torrentielle qui se déversait à grand bruit sur le toit de taules et contre les vitres couvraient bruyamment le silence de ce lieu vide. Ce concert de la nature déchainée couvrait même les bruits de mastication d'Aki. La faim, et le côté gratuit de la chose, lui avait fait perdre de vue qu'il s'était déjà enfilé trois onigiris, deux mochis au thé vert, un à la pâte de haricots rouges, un pain melon et même un dorayaki, alors qu'il n'aimait pas particulièrement ça d'habitude, trouvant cette pâtisserie trop sucrée. À croire que toute cette bouffe gratuite lui faisait perdre l'esprit.

"You're kidding me right ?"

La joue encore remplie de son dessert archi sucré, Aki s'arrêta de mâcher. Etait-ce la tempête qui avait fait ce bruit-là ? On aurait dit la voix de quelqu'un. Des mots anglais qu'il avait même cru comprendre. Il tendit l'oreille un instant, et se remit finalement à mâcher lorsque le bruit suspect se manifesta à nouveau :

"Fuck... Fuck, fuck. Fuck."

Cette fois, clairement, ce n'était pas le vent ! Aki risqua un œil discret au-dessus du comptoir derrière lequel il s'était installé. Il y avait quelqu'un là-bas. Il en devinait la silhouette à travers la quasi obscurité. Les lumières de secours permettaient de voir quelques contours ici et là.

*Merde ! Le ricain !* pensa t-il en reconnaissant le bibliothécaire assis par terre à l'autre bout de la salle. Tiens ! Sans son chapeau ! Bizarre ! Remarquez, avec l'apocalypse qui sévissait dehors, il l'avait sans doute perdu et voilà pourquoi, cet homme ordinairement si élégant et bien élevé, se laissait verbalement aller. Devait-il se manifester pour signaler sa présence ? Aki avait déjà commencé à se lever lorsqu'il se ravisa et s'assit brutalement pour se planquer. Avec ce qu'il venait de bouffer à l’œil, il aurait certainement droit à un sermon interminable et bien senti.

"Hello, il y a quelqu'un ?"

En touchant le sol, son séant, recouvert d'un survêtement en polyamide trempé, dénonça sa présence. Le "flotch" avait alerté monsieur Doe qui s'était levé et s'avançait dans sa direction, non sans rencontrer quelques obstacles sur sa route.

*Aie ! 'Tain, il est pas doué...* se dit-il à chaque fois qu'il entendait l'homme se heurter aux différentes choses sur son chemin. Aki hésitait à sortir de sa planque, puisqu'en entendant les pas se rapprocher, il était presque sûr désormais qu'il allait être découvert. Il soupira, et décida de finir son dorayaki, vaille que vaille. C'est là que le bibliothécaire passa de l'autre côté, le repéra à la lueur des frigos, et se mit à rire, étonnant Aki qui s'était déjà préparé à se prendre un savon.

"Je vois que vous avez décidé de secourir la nourriture du pourrissement... vous arrivez à voir ce qu'il y a au menu, ou vous avez choisi au pif ?"

Aki prit le temps de déglutir, pour au moins, ne pas parler la bouche pleine, et aussi pour encaisser le choc. L'homme le félicitait presque de son initiative. Presque... En tout cas, son humour détendit l'étudiant qui lui répondit d'un air légèrement contrit :

"Bah... c'est-à-dire que... comme ça a sauté... 'fin j'ai pensé que ça se perdrait alors... Vous en voulez ?" demanda t-il en tendant un onigiri qu'il piocha au pif pour le bibliothécaire, retrouvant un peu d'assurance.

Aki connaissait peu cet homme. Comme tout élève, il savait qui il était et le voyait chaque fois qu'il avait besoin de documentation. Mais en dehors des "bonjour / bonsoir" de convenance, il ne lui avait jamais vraiment parlé. Tout ce qu'il savait de lui était son nom, son attachement à son chapeau, et son goût prononcé pour les pin's, ce qui était devenu assez rare pour être remarqué. Comme tous les gens qui ne se la racontait pas et qui se foutait du qu'en dira t-on, Aki avait plutôt une bonne opinion de ce mec-là. Mais comme il n'en connaissait que la surface, il n'avait pas d'avis très prononcé sur l'individu. À priori, il n'était pas venu pour le faire chier, et bien qu'il l'ait prit en flag, son rire avait tout de suite détendu l'étudiant. Du moins, en partie.
Alors qu'il tendait la boule de riz vers l'américain, un grondement sourd retentit de nouveau au-dessus d'eux, résonnant longuement dans la taule du bâtiment. Les deux échoués de la cafet' échangèrent un long regard dubitatif, se demandant ce qu'il se passait au-dessus d'eux, si le toit allait tenir, s'ils allaient ressortir vivants... ce genre de choses... !

"La vache ! C'est pas prêt de s'arrêter ! J'espère qu'on va pas poireauter là toute la soirée !"
Jilian Doe
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyMar 30 Juil - 15:17
La traversée de la cafétéria ne s'était pas faite sans accro. Quelle idée aussi de mettre autant d'obstacle ! En même temps, quelle idée de vouloir bouger dans le noir comme ça... En plus il n'avait aucune idée de ce qu'il allait pouvoir trouver une fois arrivé. Vraiment, quand on pensait à tous les scénarios apocalypse possibles dans ce genre de situation, ce n'était pas peut-être pas malin de se diriger comme ça dans le noir vers le bruit. Mais ce n'est pas comme s'il craignait grand chose non ? Le danger était dehors, pas dedans. Il n'y avait vraiment pas lieu de s'inquiéter.

Aussi fût-il plutôt rassuré de découvrir caché derrière le comptoir un étudiant en train de vider goulument le contenu des frigos. Ça valait bien la peine d'avoir peur ! Le rire qu'il lâcha fût libérateur. Voilà une surprise comme on aimait en trouver !

C'est sûr que oui, maintenant que le courant avait été coupé, la nourriture risquait de se perdre si elle n'était pas consommée... enfin Jilian pensait bien se souvenir qu'un frigo pouvait encore garder le frais un moment, un peu comme une glacière, mais ça n'était qu'un moment. Combien de temps allaient-ils devoir rester ici ? Est-ce que tout cela allait se calmer avant que les frigos ne commencent à fondre ? Il se frotta à nouveau la tête, toujours à la recherche de son chapeau fantôme.

"Oui effectivement ça serait dommage que tout ça se perde. Et puis bon, manger un morceau ça met du baume au coeur ! J'accepte cet onigiri avec plaisir !"

Il attrapa celui que lui tendait l'étudiant et commença à le grignoter à petites bouchées. Il comprit soudain, avec un décalage qui lui était coutumier, que l'étudiant avait sans doute craint d'être réprimandé. Ce qui aurait pu sembler logique, puisqu'après tout, on était sensé payer pour cette nourriture. Ce qu'ils étaient en train de faire, c'était du vol. Ni plus ni moins !

Jilian eut aussitôt en tête les scènes de pillage que l'on pouvait voir dans les journaux télévisés lors de catastrophe natuelle et se sentit assez mal à l'aise. Est-ce qu'ils en étaient déjà là ? À piller l'académie de ses ressources pour leur propre survie ? Non... il fallait qu'il se calme... ce n'était jamais que quelques onigiris, on n'allait quand même pas leur en tenir rigueur pour si peu ! Et certainement pas dans des circonstances pareilles ! Vraiment, il n'y avait pas mort d'homme. Et si manger les empêchait de paniquer, alors pourquoi s'en priver ? En même temps, n'était-il pas sensé être l'adulte dans le duo qu'ils se retrouvaient à former ? Celui qui devait porter le poids de la responsabilité ?

"Fuck..."

Lui qui ne jurait jamais se retrouvait à marmonner encore pour lui même sans trop pouvoir s'arrêter. Il n'aimait vraiment pas cette situation et il ne se sentait pas les nerfs pour la gérer. Il était clairement loin d'avoir le courage de James ! Sans doute que son ami gérait tout cela à merveille de son côté et devait venir en aide aux étudiants. Mais lui, pauvre bibliothécaire, ne voyait pas très bien quoi faire pour gérer les choses à part manger dans les frigos en compagnie d'un étudiant. Clairement, il se demandait ce qu'il avait fait au ciel pour se retrouver dans cette situation !

Un grondement traversa le ciel. Ça n'allait pas en s'arrangeant ! Jilian se tendit sensiblement. Son regard attrapa celui de l'étudiant. Difficile de savoir comment celui-ci se sentait, ils ne se connaissaient pas et on ne pouvait pas dire que les veilleuses des frigos permettaient de très bien lire les expressions du visage... De son côté, il marmonnait toujours, s'adressant à lui-même.

"It's only gonna get worse right ? Fuck"

Il tâcha de se ressaisir. Jilian n'avait clairement pas la prétention de rassurer qui que ce soit, et il n'était même pas sûr que le jeune ait besoin d'être rassuré de toute façon. Mais il avait par contre clairement conscience qu'il fallait qu'il fasse attention à ne pas trop entretenir la tension ambiante en y rajoutant son angoisse. Il avala une grosse bouchée de son onigiri et reprit la parole de sa voix la plus assurée possible.

"J'ai bien peur qu'on en ait pour un moment oui... au moins on est à l'abri, et nous avons de quoi ne pas mourir de faim ! C'est un bon début déjà. Pensez aux gens qui sont coincés dans des salles de classe ennuyeuses. Les barreaux de chaise c'est quand même moins bon à manger que les onigiris !"

Mais là était la question. Combien de temps allaient-ils devoir rester là ? Peut-être qu'ils seraient une meilleure idée de commencer à restreindre la nourriture ? Peut-être même qu'il faudrait d'ores et déjà faire des rations au cas où ils devraient rester là un long, très long moment ? Et puis ils ne pouvaient clairement pas garder tout ça pour eux deux, il devait bien y avoir d'autres gens qui auraient bien besoin d'un petit quelque chose à se mettre sous la dent, auquel il serait plus qu'égoïste de leur part de ne pas aller à leur recherche pour partager !

"Breathe breathe breathe..."


Marmoni marmona encore... Comme c'était difficile de rester calme avec le vent qui hurlait comme ça sur le toit ! Il s'assit finalement en face de l'étudiant, histoire d'être plus à l'aise...

"Si on doit rester un moment ici, autant qu'on se présente non ? Comment vous appelez-vous jeune homme ? Moi c'est Jilian."

Peut-être même qu'il fallait laisser tomber les politesses, après tout s'ils devaient rester coincés ici jusqu'à ce que le plafond lâche, ça ne servait à rien de se donner du vous !

"Breathe..."
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptySam 3 Aoû - 21:41
Contrairement à ce que Aki avait cru, le bibliothécaire ne l'avait pas assassiné de sermons. Au contraire, il riait de la situation et accepta même de se joindre au sauvetage de la bouffe. L'ambiance était donc plutôt bonne entre Aki et Monsieur Doe, même si ce dernier montrait quelques signes de nervosité que l'étudiant ne parvenait pas expliquer. Un typhon n'était pas une chose rare au Japon. Mais peut-être que l'américain n'était pas très serein vis-à-vis de ce phénomène météorologique. Et vu la violence de celui-ci, cela pouvait se comprendre.

"Fuck..." lâcha -il soudain, au grand étonnement d'Aki qui suspendit momentanément sa mastication sous l'effet de la surprise. Mais le coup de tonnerre et le vent qui s'intensifiait au-dehors augmenta d'un cran la pâleur des joues de l'occidental. "It's only gonna get worse right ? Fuck"

"Euh... oui..." répondit Aki, totalement à côté de la plaque face à l'accent américain de l'homme. Son séjour en Angleterre pour des cours intensifs ne lui avait pas permis d'être incollable non plus... Et puis étrangement, alors que le bibliothécaire n'avait pas l'air d'être le plus serein des deux, il eut un élan généreux en se voulant rassurant sur leur situation :

"J'ai bien peur qu'on en ait pour un moment oui... au moins on est à l'abri, et nous avons de quoi ne pas mourir de faim ! C'est un bon début déjà. Pensez aux gens qui sont coincés dans des salles de classe ennuyeuses. Les barreaux de chaise c'est quand même moins bon à manger que les onigiris !"

Aki confirma d'un hochement de tête et d'un sourire amusé à cette remarque. C'est vrai qu'ils n'étaient pas les plus à plaindre et pour le moment, il n'y avait vraiment pas de quoi paniquer. Certes, la situation n'était pas des plus agréables parce que le mauvais temps n'avait pas l'air décidé à se calmer dans l'immédiat : les taules grinçaient, les fenêtres craquaient sous la pression du vent, et manifestement, ils étaient coincés ici pour un petit moment. Mais quand même pas jusqu'à la nuit, si ? Quoiqu'il en soit, Aki avait le ventre plein, et de ce fait, les conditions lui apparaissaient désormais comme moins dramatiques.

"Breathe breathe breathe..."

Aki observa l'homme du coin de l’œil. Lui qui se voulait rassurant une minute plus tôt n'avait plus l'air d'aller très bien. Il était pâle et malgré la pénombre, Aki cru déceler un visage légèrement brillant de sueur. Était-ce l'angoisse ou la chaleur ? Il faisait lourd ici. D'ailleurs, Aki avait vidé plusieurs canettes fraiches et sa vessie commençait à lui signaler qu'elle avait atteint sa limite.

"Si on doit rester un moment ici, autant qu'on se présente non ? Comment vous appelez-vous jeune homme ? Moi c'est Jilian."

Jilian ? Voilà donc le prénom de l'homme derrière le comptoir de la bibliothèque ? Aki lui sourit, flatté de l'attachement que l'occidental lui manifestait en lui "offrant" ainsi son prénom. Mais c'était un occidental, et chez eux, ils échangeaient cette intimité pour un oui ou pour un non. Aki devait-il faire de même pour lui renvoyer la politesse et le respect dû à son statut ? Ou bien devait-il respecter l'usage japonais et son "infériorité" estudiantine ? Après un petit temps d'hésitation, Aki tenta de montrer son respect en se présentant comme il devait le faire ici :

"Hotaba Aki, étudiant en première année. Enchanté monsieur Do...hm... Jilian." se corrigea t-il sur la fin. Il trouvait ça super bizarre de l'appeler ainsi, mais le moment était particulier et il ne voyait pas de mal à se montrer sympa et détendu avec un homme qui le traitait comme son égal. Il trouvait même ça fun de jouer à l'américain !

"Breathe..."

Néanmoins, le fameux Jilian n'en menait pas large apparemment. Et Aki, très embêté de le voir tendu, chercha un moyen de lui changer les idée, n'en déplaise à sa vessie qui se faisait pressante. il fit semblant de pianoter sur internet, mais le réseau étant inoppérationnel, il fit appel à ses vagues talents de comédiens pour simuler une découverte qu'il avait lu le matin même :

"Quoi ? Dae-Hyun Jang sort avec la mannequin Akihara Mandy ?Sérieux, ils sont ensemble ?? "

Mais sentant le bide venir, il cru bon d'ajouter :

"Vous voyez de qui je parle... ou pas ?"

Et là, d'un coup, il se leva en un éclair et déclara :

"K'so je peux plus tenir ! Faut que j'y aille !!"

Sans plus de précision, il se dirigea précipitamment vers les toilettes de la cafeteria pour soulager l’absorption massive de coca, café glacé et jus de fruits en tous genres...
Jilian Doe
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyMar 6 Aoû - 11:28
La situation était sous contrôle ! Enfin à peu près. Presque sous contrôle. Presque sous contrôle en plein typhon, c'était rassurant non ? Non pas vraiment en fait... Parce qu'il pouvait s'en passer des choses dans ce "presque" pendant un typhon ! Du coup Jilian faisait de son mieux pour ne pas se mettre à paniquer. Ce n'était sans doute pas extrêmement convaincant, d'autant qu'il avait du mal à empêcher sa bouche de marmonner en anglais plutôt que de garder ça dans sa tête. En même temps, on ne s'entendait plus paniquer intérieurement avec tout ce bruit dehors ! Mais il essayait quand même...

Il faudrait peut-être qu'il arrête de jurer ceci dit. Ça ne faisait pas sérieux, et puis ça ne lui ressemblait tellement pas ! En plus, l'étudiant avait l'air de le comprendre un minimum... ça il en avait encore moins l'habitude ! Dans ce pays ce n'était pas si évident de trouver quelqu'un qui parle l'anglais, surtout avec son accent aussi marqué. C'est bien pour ça qu'il avait été content de tomber sur James, américain lui aussi ! C'était quand même un sacré soulagement de pouvoir parler à nouveau anglais quand ils se voyaient...

C'était peut-être pour ça qu'il était reparti sur un système de présentation à l'américaine... Ce qui était plutôt drôle dans la mesure où il était arrivé plutôt jeune au Japon. Il s'était dit que ça ne servait à rien de se faire des chichis vu la circonstance et que peut-être ça serait plus simple d'utiliser les prénoms, mais il crut sentir que cela mettais l'étudiant mal à l'aise... Diantre ! pourquoi est-ce qu'il n'existait pas quelque part dans le monde un précis de bonnes manières en cas de typhon ? Parce que c'est exactement ce dont il aurait besoin là maintenant ! Comment les livres avaient pu l'abandonner de la sorte ???? Fuck.

Le bibliothécaire le va donc les mains devant lui comme en signe d'excuse.

"pardon ! J'en oublie mes bonnes manières japonaises... Ne vous sentez forcé à rien hein, si c'est plus facile pour vous de m'appeler par mon patronyme ce n'est pas un soucis Hotaba-san."

Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il avait pu rattraper l'incident diplomatique.... Aki commençait d'ailleurs à pianoter sur son téléphone. Est-ce qu'il s'était planté au point que le jeune homme préférait maintenant éviter de lui adresser la parole ? Décidément... qui plus est de son côté, il ne savait pas très bien quoi faire de ses mains.

Jilian ne s'attendait cependant absolument pas à apprendre que deux étudiants étaient en couple. Il en resta comme deux ronds de flan.

"Well... good for them ?
"

Il ne savait pas du tout comment réagir ! D'un côté il avait bien envie de saisir cette occasion de renouer la conversation sur un sujet moins glissant, de l'autre il avait l'impression de se retrouver à espionner dans la vie des étudiants et que ce n'était pas du tout sa place. Il sourit toutefois lorsqu'Aki se rendit compte que peut-être il ne les connaissait pas... ce qui n'était pas complètement faux !

"Je connais Akihara-san oui. Elle faisait partie du club de théâtre que je gère et puis elle était venue à mon atelier chapeau ! Mais j'avoue ne pas connaître son compagnon. c'est un ami à vous ?"

Il n'était pas très très doué pour la conversation, mais il faisait de son mieux. En plus, pendant qu'il se concentrait sur les règles de bonne conduite à suivre, il avait moins le temps de penser au typhon dehors. Il ne savait pas si c'était l'effet recherche par l'étudiant, mais il apprécia quand même.

Jusqu'au moment où celui-ci dût partir précipitamment, visiblement pris d'un soudain besoin pressent, ce qui laissa notre bibliothécaire seul. Celui-ci commença par se triturer les mains, les cheveux... pas de chapeaux... pas de téléphone... pas de livre... rien... rien que le vent qui hurlait dehors...

"That's... not cool... fuuuuck. I'm stuck I'm stuck i'm stuck..."

Il commençait à avoir du mal à respirer. Pas encore une crise d'angoisse ! Enfin au moins pour une fois il n'aurait pas trop de mal à justifier qu'il paniquait ! Si on avait même plus le droit de paniquer quand on était coincé par un typhon, vraiment où allait le monde ! Mais il ne pouvait quand même pas laisser à Aki la responsabilité de s'occuper de lui, c'était lui l'adulte... Il fallait à tout prix qu'il se calme.

"Let's go for a walk... we're safe so... yeah... let's...walk around... see what's there..."

Il se releva tant bien que mal, attrapa un onigiri au passage, parce que manger ça ne pouvait qu'aider, sauf s'il s'étouffait avec un grain de riz en cherchant son souffle bien sûr, et il se dirigea vers l'arrière salle, la cuisine. Il tâcha de longer les murs au maximum, histoire de ne pas se cogner partout comme il l'avait fait. Ici, il faisait encore plus sombre que le réfectoire, à cause de l'absence de fenêtre. Seules subsistaient les diodes des frigos. Combien de temps avant qu'elles n'indiquent la décongélation ?

"What now you idiot ?"

Maintenant qu'il était là, il se demandait si c'était une si bonne idée que ça... Qu'est-ce qu'il cherchait là au juste ? Peut-être qu'il y avait quelqu'un d'autre qui s'était réfugié là et n'avait pas osé les rejoindre ? Il avait du mal à ne pas penser à ses films où dès qu'on se retrouvait seul dans ce genre de circonstances, on finissait par se faire trucider à grand renfort d'hémoglobine sur les murs... non seulement il se retrouvait seul, mais en plus il était dans le noir, et comme il était borgne, il y avait tout un côté dont il ne pourrait pas venir voir le tueur ! Vraiment cette histoire ne pouvait pas bien finir.

Jilian s'adossa donc au frigo le plus proche du mur gauche, histoire que son angle mort ne le gène pas trop, et se mit à fredonner de vieilles berceuses en mangeant nerveusement son onigiri, qui était par ailleurs très bon ! Quitte à mourir là, au moins son dernier repas était fort goûtu ! Sans doute qu'il aurait fallu retourner du côté réfectoire, mais pour le moment ses jambes ne voulaient plus fonctionner... il allait donc falloir attendre que la panique se dissipe un minimum !
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyJeu 8 Aoû - 11:18
Quelle fausse bonne idée vous avez eue de vous séparer ! Vous n’avez jamais regardé de films d’horreur ? En général, c’est le signe que quelque chose de terrible va bientôt se produire et… C’est le cas ! Aki s’est donc dirigé vers les toilettes pour se soulager, mais la pluie tombant à l’extérieur est tellement drue que les canalisations ont réussi à se remplir jusqu’à déborder. À peine l’étudiant passe-t-il la porte qu’un des WC se fait propulser à cause de la pression exercée dans ses canalisations. Autant dire que tout ça a provoqué un boucan d’enfer, surtout qu’un geyser est actuellement en train d’inonder toute la pièce au niveau des toilettes qui ont valsé et heurté Aki au niveau du dos (dos très douloureux avec hématome en prévision). La pièce est littéralement en train d’être inondée, et l’étudiant est obligé de fuir, complètement trempé et couvert de substances très malodorantes provenant des canalisations de ces toilettes, et n’ayant surtout pas eu le temps de se soulager (ou alors dans son pantalon, mais ça, c’est un autre détail). Du côté des cuisines, la situation n’est pas forcément mieux puisque les frigos viennent officiellement de rendre l’âme. Les frigos, mais aussi les congélateurs qui vont commencer à dégivrer. De l’eau se déverse lentement sur le sol et une secousse assez violente se faire ressentir au niveau du sol, comme si les éléments avaient vraiment décidé de vous en faire baver. Le frigo qui se trouve juste derrière Jilian lui tombe dessus, heureusement amorti par le plan de travail juste en face. Celui-ci lui évite d’être tout bonnement écrasé, mais l’appareil a tout de même heurté la tête du bibliothécaire, qui se retrouve sonné et avec une jambe coincée juste en-dessous. La douleur est vive, et l’os du tibia est même très certainement cassé. Il va falloir que vous vous débarrassiez du frigo pour fuir cette pièce et vous réfugier en hauteur sur les tables de la cafétéria pour éviter l’inondation !

**********

Pour cette deuxième étape, vous êtes libres de faire les actions de votre choix pour vous dépatouiller de la situation de crise dans laquelle vous vous trouvez. La seule obligation que nous vous imposons reste toujours de ne pas sortir de la pièce (ou du bâtiment). Le typhon s’accompagne actuellement de petites secousses liées à des tremblements de terre de faible magnitude. N’oubliez pas que le courant est toujours coupé dans toute la ville et que typhon ne cesse d’être de plus en plus violent.

Cette étape se déroulera du 8 au 21 août, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum (sinon, l’évent se poursuivra sans vous). Vous pourrez poster autant de fois que vous le voulez avec votre partenaire pendant cette étape, le PNJ se réservant le droit d’intervenir plus tôt que prévu si jamais vous entreprenez certaines actions (n’hésitez pas à en faire, surtout qu’on a essayé de vous donner des objectifs ! On vous demande juste de ne pas sortir de la pièce pour le moment !). Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter le staff dans les groupes formés sur Discord ! Amusez-vous bien ! ♥
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyVen 9 Aoû - 22:37
Lorsque l'étudiant avait parlé du dernier potin en date au bibliothécaire, il n'avait pas remporté un franc succès ("Well... good for them ?"). De plus, Aki observait l'américain du coin de l'oeil, et ce dernier semblait plutôt tendu. Voire même angoissé. Toutefois, il eut la courtoisie de participer à la conversation, aussi peu intéressante soit-elle :

"Je connais Akihara-san oui. Elle faisait partie du club de théâtre que je gère et puis elle était venue à mon atelier chapeau ! Mais j'avoue ne pas connaître son compagnon. c'est un ami à vous ?"

"Non, non... je le connais juste comme ça. Un aimant un meufs mais c'est tout ce que je sais de lui."

Suite à quoi Aki s'était précipité dans les toilettes.

À peine avait-il passé la porte que l'un des wc fut propulsé avec une violence ahurissante ! Aki eut juste le temps de se tourner et de se proteger le visage. Mais un gros morceau de porcelaine le heurta assez violemment dans le dos, le faisant tomber à genoux. Sur le coup, Aki ne réalisa pas la douleur et se contenta d'ouvrir des yeux immenses en voyant le wc brisé à côté de lui. Il l'avait échappé belle ! Seule une partie de la cuvette l'avait touché en plein milieu du dos, juste sous les omoplates. Essoufflé par le choc et la surprise, il se passa machinalement la main dans le dos pour chasser une douleur dont il n'avait pas encore réalisé l'existence. Il tenta de se mettre debout mais le sol glissant le fit chuter. Il se releva encore, avec prudence cette fois. Le bruit et l'ampleur du désastre tout autour de lui avait été suffisamment terrorisante pour lui couper net l'envie de pisser. La nature était ainsi faite.

Déjà trempé par la pluie quelques instants plus tôt, il dégoulinait désormais d'une eau moins clean, en provenance directe des canalisations...

"Putain ! C'est quoi ce délire !?" marmonna t-il pour lui-même, subjugué par l'état des lieux. Tout d'un coup, il entendit un autre bruit en provenance de la grande salle, puis un autre peu rassurant qui venait des cuisines. Celui-là était accompagné d'un cri.

"...Le ricain !!!" dit Aki tout haut avant de se précipiter vers la sortie des wc. Du moins, aussi vite qu'il le pouvait avec toute cette flotte puante qui se déversait partout sur le carrelage. Une pensée à la con traversa l'esprit d'Aki tandis qu'il visualisait en pensée la petite pancarte jaune que tous les lieux publics sortent dès qu'il y a trois gouttes qui tombent dehors.

*Attention, sol glissant !*

S'accrochant aux lavabo, il progressait laborieusement vers la porte. Dans la grande salle, le bruit avait été celui d'une fenêtre qui s'était ouverte sous la pression du vent. La pluie s'y frayait un chemin, mais rien de catastrophique ici. En revanche, il cherchait le bibliothécaire du regard et ne le trouva pas. l'inquiétude monta d'un cran lorsqu'il l'appela et qu'il n'entendit aucune réponse.

"MONSIEUR DOE ?... MONSIEUR DOE !!... "(il cherche) "...bordel... MONSIEUR DOE ?! ...M'SIEUR JILIAN ?"

Il avançait vers les cuisine dans un flic floc laborieux, l'eau des chiottes envahissant rapidement les lieux. Il remarqua qu'un frigo s'était cassé la gueule mais ne trouvait toujours pas l'américain. C'est au moment où il allait repartir vers la salle de la cafeteria qu'il entendit un leger gémissement. Là, sous le frigo, l'homme semblait bien sonné ! Aki se précipita vers lui pour lui porter secours, pensant qu'il fallait juste l'aider à se relever. Mais dès qu'il passa ses mains sous ses aisselles pour le tirer de là, Jilian se mit à crier.

"Okay ! Okay ! pardon ! J'dois faire quoi ?"

Un peu en stress, Aki le fut d'autant plus lorsqu'il remarqua l'étendu du problème. Une des jambes du bibliothécaire était coincée sous le réfrigérateur.

"Merde !!" lâcha t-il en se massa le front. Que faire pour le sortir de là. Appeler des secours ? Mais le réseau était en vrac ! D'ailleurs, Aki trouvait ça bien con que tout le monde soit muni d'un portable pour parer à tout imprévu et se sortir de n'importe quelle situation d'urgence... sauf en cas de météo capricieuse ! Mais MERDE !! C'en était pas une ça, de situation d'urgence ???? Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien foutre ces glands de la téléphonie mobile ??

Aki tenta de reprendre rapidement le plus de lucidité possible. Il regarda d'un côté, puis de l'autre, tout en essayant de rassurer l'homme écrasé en-dessous.

"Vous inquiétez pas... ça va aller. Je vais vous sortir de là !"
*Putain mais qu'est-ce que j'en sais, moi, si je vais pouvoir le sortir ? C'est des trucs qu'on entend dans les films ça. ça marche dans la vraie vie ?*

La jambe était bien coincée dessous et en imaginant le frigo pivoter vers l'arrière pour le dégager, il y avait fort à parier que ça jouerait sur la blessure.

"Bon... j'vais pas vous le cacher. Il se peut... que ça vous fasse un peu mal." dit-il avant de murmurer pour lui-même : "Mais qui ne tente rien n'a rien."

Il posa ses deux mains sur le frigo, souffla un bon coup et demanda bien fort :

"Vous êtes prêt ?"

Allait-il seulement réussir à pousser ce frigo seul avec ce dos qui commençait à le tirailler sévèrement ?
Jilian Doe
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptySam 10 Aoû - 16:20
Un aimant à meufs ? Jilian n'eût pas vraiment le temps de réfléchir à cette étrange expression que l'étudiant était déjà parti pour les toilettes. C'était une drôle de conversation... mais à la limite, il préférait encore ça au silence gênant qui s'en était suivi. Tellement gênant qu'il n'avait pas trouvé mieux que de partir un peu explorer de son côté. Qu'est-ce qu'il espérait trouver ? La peur le reprenant, il s'était replié contre un frigo, attendant de pouvoir se calmer à nouveau et de retourner vers la salle de la cafétéria.

Sauf qu'il existe une loi de l'univers qui dit que ce qui doit mal se passer se passera mal. Au milieu du silence, il entendit un bruit fracassant, comme une explosion. Sauf que ce n'était pas possible, il avait dû mal entendre. Une explosion, ici ? C'était n'importe quoi. Il se décolla un peu du frigo, fit quelques pas...

"Hotaba-san ?"

Il n'eût pas le temps d'entendre la réponse. Le sol se mit à trembler d'un coup, extrêmement fort. Il eût du mal à garder son équilibre, d'autant que de l'eau commençait à se répandre sur le sol. Est-ce que les congélos fondaient déjà ?? Il voulut prendre appui sur le frigo sensé se trouver derrière lui sauf que... c'est finalement le frigo qui chercha à prendre appui sur lui. Pas le temps de comprendre la situation. Un choc violent sur la tête qui entraîna sa chute, nouveau choc à la tête, cette fois sur le sol. Il voyait flou et une douleur lancinante lui vrillait le corps. Il voulut bouger, tenta de se dégager, pire idée possible. Le mouvement lui arracha un hurlement.

Jilian avait la respiration haletante tant la douleur était vive. Il gémissait, avait du mal à penser. Il était complètement trempé. L'angoisse muta en panique un brève instant. Un instant stupide qui poussa le bibliothécaire à donner des coups au frigo, ce qui était complètement crétin, car à part se faire en plus mal aux mains, il n'obtint pas de grand résultat. La panique disparut à son tour, remplacée par du vide... et la douleur. Il restait néanmoins une peur de taille : combien de temps est-ce qu'il allait rester coincé comme ça ? Il avait peur de perdre sa jambe, peur de se noyer, car l'eau lui semblait monter. Certes, il n'y en avait que quelques centimètres, mais il ne pouvait guère changer de position, et si elle continuait de monter il aurait tôt ou tard le nez dans l'eau... et malgré tout ça, il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre. Il fallait qu'il retrouve son calme, qu'il trouve une façon de respirer... c'était tout ce qu'il pouvait faire et il fallait qu'il le fasse au plus vite.

Il entendit son nom. Il avait l'impression que la voix venait de loin. Il était sonné par le choc et se représenter les distances était difficile. Tout semblait flou. Il fallait qu'il signale sa présence, c'était sa seule chance.

"Help. Help !"


Il n'arrivait pas vraiment à crier. Mais il essayait de pousser la voix autant que son souffle coupé lui permettait.

"Heeelp"

L'étudiant arriva près de lui. Il n'eût pas le temps de lui expliquer, il avait la tête dans le brouillard et faire des phrases était compliqué, surtout s'il fallait les faire en japonais ! Si bien que l'étudiant n'attendit pas : il le saisit par les aisselles et tenta de le relever. La réaction fût encore plus immédiate que quand le bibliothécaire avait tenté de se dégager lui même quelques minutes plus tôt Il hurla aussitôt, la douleur lui déchirant la jambe était absolument insupportable. Putain il allait falloir lui couper ! en plus d'être borgne il allait en prime perdre une jambe ! putain putain fuck !

"My leg... stuck..."

Les morts sortaient difficilement. Tant qu'il serait coincé là il craignait d'avoir du mal à parler... Il sentit l'étudiant partir du côté du frigo, et comprendre la situation. Clairement, ça ne s'annonçait pas bien. "Vous allez avoir un peu mal" Jilian sentait d'ici venir l'euphémisme. En même temps, pouvoir penser au mot euphémisme, c'était déjà un peu rassurant en soi non ?

"Ready."

Il savait que l'étudiant aurait lui-même du mal à pousser le frigo. Il faudrait qu'il rampe le plus vite possible pour se dégager de là, suffisamment pour libérer sa jambe. Après, on verrait... Il serra les dents, et prit une grande inspiration.

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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyMer 14 Aoû - 22:31
"My leg... stuck..."

Okay, mais qu'est-ce que ça voulait dire "stuck" déjà ? Collée ? Cassée ? Non ! Coincée ! Heureux d'avoir trouvé la réponse à son énigme, il déchanta aussitôt quand il réalisa que le seul à pouvoir lui porter secours dans l'immédiat... bah c'était bibi ! Ouais ! Pas le choix ou le pauvre mec risquait de rester un sacré moment sous ce foutu frigo ! Quel bordel ! Aki se frottait le crâne, comme si ce geste automatique allait le faire réfléchir plus vite pour trouver une solution ! Il y avait de la flotte partout ! Et elle ne sentait pas la rose cette eau-là ! Et Aki n'ont plus ! Après s'être demandé ce qui puait si fort, il s'était reniflé la manche rapido et avait vite compris. une odeur qui englobait tout à présent ! Le bon parfum des canalisations !
Pas le choix. Aki devait faire une nouvelle tentative pour soulever le frigo. Il n'arriverait pas à le remonter complétement, vu la taille du truc, et surtout qu'il était plus ou moins encastré dans autre chose alors ça n'allait pas être une partie facile. ajouté à cela sa douleur dans le dos et cette flotte partout qui rendait les surfaces lisses lissantes... Autant dire qu'ils allaient en chier !

"Ready."

"OKAY !" beugla Aki pour se donner du courage.

L'étudiant se mit en position et posa ses mains sur l'appareil réfrigérant. Mais il souffla et se redressa.

"Putain ! Moi pas ! J'suis pas prêt !!" Il souffla, se motiva, transpirait à grosses gouttes... Allez ! Le mec d'en-dessous était en trop mauvaise posture pour se donner le luxe d'hésiter. Aki se replaça aussitôt et poussa. Mais ses mains glissaient sur les paroies du frigo, rendant la tâche quasiment impossible. Cette humidité partout ! Rien n'avait bougé ! Le ricain non plus. Il fallait faire vite ou il aurait bientôt le visage sous l'eau. Aki, un brin affolé pour le coup, chercha partout autour de lui quelque chose pour lui permettre de garder ses mains bien en place. Il n'y avait rien de caoutchouteux dans cette cuisine ? Un éclair lui traversa l'esprit !

"Bougez pas ! Je reviens !"

Comme si le mec allait se tirer fumer une clope tranquille ou se taper un marathon en attendant, histoire de se passer le temps ! ... Aki enjamba les débris pour retourner vers le comptoir, empoigna deux mochis et revint en pataugeant vers le blessé. Il se colla une boule de cette nourriture bien collante dans chaque main, les écrasa et se remit au boulot ! Le frigo ne lui glissait plus des mains et il put le soulever suffisamment pour que le bibliothécaire puisse s'extirper. Aki lâcha un énorme cri guttural tant il sentait les muscles de ses bras souffrir, mais surtout son dos qui chauffait d'un douleur lancinante et très nette désormais !

L'amerloque avait du mal à bouger dans toute cette flotte et avec sa jambe en vrac. Il avait l'air assez sonné aussi. Mais avec l'énergie du désespoir, il parvint à se sortir de là, non sans exprimer toute son bien-être du moment !

"Vite ! Je lâche !"

Aki ne pouvait pas voir si l'homme était sortit de là. Il s'efforça de tenir le plus possible mais fini par n'en plus pouvoir et lâcha le frigo dans un énorme vacarme. Le frigo resta penché, soutenu par le matériel d'en face, permettant à Aki de ne pas finir écraser à son tour. Son premier réflexe fut de regarder en-dessous pour voir si le mort allait bien. Voyant qu'il n'était plus là, l'étudiant constata avec soulagement que le mort ne devait pas l'être tant que ça et qu'ils avaient réussit à se sortir de ce mauvais pas. Mais ou était-il ? Aki se contorsionna pour passer de l'autre côté du frigo et trouva le ricain assis par terre, dans un sale état. Totalement démuni et désolé pour lui, Aki s'accroupit devant lui et lui demanda :

"Qu'est-ce que je peux faire ? Y'a pas des trucs de premiers secours par là ? Oh la vache ! Elle est niquée votre jambe. ça va ? Vous tenez le coup ?"

Aki se frotta les mains l'une contre l'autre pour se débarrasser des restes de mochi. Et voilà que son envie de pisser se rappelait à son bon souvenir.

"Je vais voir si y'a pas des trucs qui pourraient servir. Je reviens."

Aki fila, en glissant ça et là sur cette saloperie de sol trempé, cherchant du regard quelque chose qui ressemblerait à une trousse de secours. Mais l'envie était plus forte d'un coup et Aki n'avait pas le choix. Il retourna dans la zone WC mais voyant que l'apocalypse s'y était abattu, il se trouva un coin pas tellement fait pour ça à la base et se soulagea rapidement. Foutue pour foutue cette cafet... ça schlingait de partout.
Une fois de retour près de Jilian, Aki le voyait assis dans la flotte sans pouvoir rien faire pour l'aider. Dépité, il se posa le cul sur un plan de travail histoire de s'échapper quelques temps à cette rivière puante.

"Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on fait ?"

Là, sans être d'une nature particulièrement pessimiste, il y avait de quoi être un tout petit peu vénère et déprimé ! ...
Jilian Doe
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptySam 17 Aoû - 12:56
Bougez pas...

Il fallait vraiment que Jilian ait mal à crever pour maudire intérieurement l'étudiant... c'était bien la chose la plus stupide qu'il pouvait lui dire à l'instant ! En même temps... en même temps on disait des trucs cons quand on paniquait... preuve en était que lui même se retrouvait à maudire un pauvre étudiant de ne pas être capable de soulever un frigo à lui tout seul. Vraiment, le moment était à la panique !

Jilian se retrouvait à nouveau seul, le bec dans l'eau, incapable de bouger, la respiration déchirée par la douleur. À ce stade il ne savait plus trop ce qui était le plus difficile à gérer entre la douleur et l'angoisse. Il avait franchement du mal à comprendre l'étendue de la situation, et le fait de dépendre ainsi de quelqu'un d'autre était des plus désagréables... et si Aki n'arrivait pas à le sortir de là ? Est-ce qu'il allait devoir passer la nuit sous ce foutu frigo ? Est-ce que l'eau allait continuer à monter comme ça jusqu'à le recouvrir ? Et bordel, c'était quoi cette odeur ? Et si Aki ne revenait purement et simplement pas et qu'il se retrouvait tout seul pour de bon ?

Il entendit le jeune homme revenir, impossible de voir ce qu'il trafiquait, mais au moins il était revenu ! C'était déjà ça... Aki recommença à essayer de soulever le frigo, et cette fois sembla y parvenir. La pression sur la jambe du bibliothécaire se déplaça, lui arrachant de nouveaux gémissements de douleur. Il avait l'impression qu'on lui passait la jambe au rouleau compresseur... bon un rouleau compresseur avec des angles droits, mais le résultat était à peu près le même. Dès qu'enfin la pression se relâcha, il extirpa sa jambe et tâcha de ramper le plus loin possible du frigo. Et vraiment, ramper quand on avait qu'une jambe pour se propulser, c'était pas évident ! Heureusement que des années à soulever des piles de livre lui avait donné un minimum de force dans les bras !

Jilian réussit à ramper ainsi sur quelques trois mètres, de quoi revenir vers les plans de travail. Il entendit le fracas du frigo lorsqu'Aki le relâcha. Il usa ses dernières forces pour se retourner et pouvoir s'assoir, dos au plan de travail. Il était trempé, complètement à bout de souffle avec l'impression d'avoir la jambe en miette, mais au moins il n'était plus coincé ! Même si la situation sentait toujours aussi mauvais, de son point de vue, il y avait un net progrès.

L'étudiant revint alors vers lui. Bon, il ne lui apprenait pas grand chose en lui annonçant que sa jambe était niquée. Il n'avait pas encore eu le courage de regarder, mais il sentait bien qu'il n'allait pas sortir de là un sautant comme un cabris ! La respiration toujours sifflante, il tâcha de répondre au mieux au jeune homme...

"Merci beaucoup... sans vous je passais la nuit là dessous..."

Pour le reste.. est-ce qu'il y avait une trousse de secours dans le coin ? Sans doute, on était dans un réfectoire, les gens manipulaient des outils tranchant, du feu... il y avait forcément quelque chose. Mais est-ce que ce quelque chose servirait à quoi que ce soit en cas de jambe en miette ??? Là dessus c'était pas sûr...

"Il faut juste... que je la repose un peu je crois... "

L'étudiant partit néanmoins, voir s'il pouvait trouver quelque chose pour aider. Bon. Peut-être qu'il aurait une meilleure idée que lui... après tout, à ce stade, il n'avait plus vraiment d'idée du tout. Juste mal. Il resta un instant immobile, fixant le plafond pour reprendre son souffle. Cette journée avait vraiment viré au cauchemar...

Il se décida enfin à jeter son oeil sur sa jambe. On y voyait pas grand chose... Jilian essaya de palper un peu... Mauvaise idée ! Enfin, au moins il put s'assurer d'une chose : pas de sang. L'os était sans doute cassé à plusieurs endroits vu comment le frigo avait bougé sur la jambe, mais au moins il n'y avait pas fracture ouverte ! Clairement, l'eau dans laquelle il baignait devait être tout sauf stérilisée ! Qui sait ce qu'il aurait chopé...

Lorsqu'Aki revint, il était encore prostré, récupérant au mieux. Il avait toujours mal, mais le brouillard dans sa tête commençait à se dissiper, ce qui était quand même un peu rassurant ! L'étudiant se percha sur le plan de travail, hors de l'eau. Qu'est-ce que l'on faisait maintenant ? Alors ça...

"J'imagine qu'on attend les secours. En tout cas moi je ne vais pas pouvoir faire grand chose d'autre... Vous pourriez certes sortir, mais je crains que le temps dehors ne vous fasse pas trop de cadeau non plus..."

Il parlait doucement, comme pour économiser des forces, mais il parlait ! Et il retrouvait enfin un peu de vocabulaire. Étrangement, l'angoisse était partie. Elle n'était plus qu'un bruit de fond maintenant. Il y avait d'autres choses à gérer ! Il leva un peu la tête vers Aki

"Je crois qu'on a plus qu'à attendre. Comment vous allez vous ? Avant d'être coincé j'ai cru entendre du bruit de votre côté... un lien avec cette soudaine inondation ?"

Ceci dit, il commençait à avoir terriblement froid à baigner dans cette eau puante... Il fallait qu'il se sorte de là ! Ça n'allait pas être une mince affaire. Heureusement qu'il s'était remis à la gym ces derniers mois ! Ça allait lui être utile dans l'immédiat... Il se redressa autant qu'il put, posa les bras sur le haut du comptoir, et tâcha de se hisser dessus à la force des bras. Il essaya pour le reste de prendre appui sur sa jambe valide, espérant traîner le moins possible la jambe cassée. Il se mordait les lèvres, se retenant de hurler... La figure n'eut certes absolument aucune élégance, il se traîna sur le comptoir comme un phoque s'extrait de la banquise... mais au moins il était au sec ! Il s'allongea, la jambe aussi à plat qu'il put. Il était au sec !

Reprenant son souffle, il déclara simplement :

"Si vous voulez mon avis, c'est le moment où on est sensé raconter des histoires. C'est pour ça qu'on racontait des histoires à la base, pour oublier la tempête dehors... les contes surtout... mais ça marche aussi pour les histoires d'horreur à Halloween. C'est ça... c'est le moment des histoires..."

Pour le coup, le bibliothécaire n'avait vraiment pas beaucoup mieux à proposer ! Il savait très bien que dans son état, il serait un fardeau pour l'étudiant quoi qu'ils décident, il ne se voyait donc pas lui proposer une nouvelle exploration ! D'autant qu'on ne pouvait pas dire que la précédente leur ai franchement réussi !
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyLun 19 Aoû - 23:04
Le bibliothécaire faisait peine à voir. Pendant qu'il le voyait grimper sur un comptoir, Aki tentait de mettre en corrélation l'image de cet homme blessé, trempé, décoiffé avec l'homme si élégant qu'il avait l'habitude de voir au milieu des livres bien rangés. Le contraste était foudroyant au point que l'étudiant ne songea même pas à lui apporter son aide pour le hisser au sec. Quand l'idée lui vint, l'homme s'allongeait déjà pour tenter de se reposer au mieux. Et à sa question de savoir quoi faire à présent, l'homme de lettres répondit ceci :

"J'imagine qu'on attend les secours. En tout cas moi je ne vais pas pouvoir faire grand chose d'autre... Vous pourriez certes sortir, mais je crains que le temps dehors ne vous fasse pas trop de cadeau non plus..."

Sortir !! Pas con ! Aki sauta de son perchoir, non sans grimacer sous la douleur. Son dos tirait méchamment. L'étudiant marcha jusqu'à une ouverture vers le monde extérieur et constata que la tempête était toujours aussi déchainée. Il tenta d'ouvrir une fenêtre mais celle-ci était bloquée par la pression constante du vent. Impossible d'appeler à l'aide de ce côté-là. Pourtant, le ricain avait très certainement la jambe cassée. Il n'y avait pas besoin d'être médecin pour constater que l'os était brisé sous l'articulation. Doe devait drôlement douiller ! Aki revint s'asseoir, la mine défaite et contrariée.

"Je crois qu'on a plus qu'à attendre. Comment vous allez vous ? Avant d'être coincé j'ai cru entendre du bruit de votre côté... un lien avec cette soudaine inondation ?"

Étonné par la force du gars qui souffre le martyr mais qui se préoccupe quand même des autres, Aki le regarde les yeux ronds pendant un court instant.

"Bah les chiottes ont explosées. C'était pas beau à voir ! Un vrai carnage là-bas ! Mais moi ça va, j'ai rien."

Comparé à lui, Aki n'avait pas à se plaindre. D'autant que se prendre un gog dans le dos n'avait rien de bien héroïque à raconter ! L'étudiant sourit à l'américain en guise de gratitude pour s'être inquiété de son sort. Mais le sourire s'évanouit rapidement, dépité qu'il était de ne rien pouvoir faire pour lui pour le moment. Bordel ! C'était pas possible qu'il n'y ait rien de rien pour le soulager un minimum ! Se remettant sur ses pieds dans la fange qui se déversait toujours partout, Aki se remit à fouiller les placards, les dessertes et autres tiroirs pour trouver n'importe quoi qui puisse aider.

"Si vous voulez mon avis, c'est le moment où on est sensé raconter des histoires. C'est pour ça qu'on racontait des histoires à la base, pour oublier la tempête dehors... les contes surtout... mais ça marche aussi pour les histoires d'horreur à Halloween. C'est ça... c'est le moment des histoires..."

"Pourquoi pas." dit Aki sans cesser de fouiller les lieux. "Ah tiens vous connaissez celle de la femme sans jambes ?"

Merde la boulette ! Aki n'avait pas réfléchit. Comme il cherchait quelque chose qui pourrait aider en cas de jambe cassée, il avait naturellement des idées bizarres au sujet d'unijambistes et autres. Mais ce n'était pas vraiment approprié.

"Ou plutôt celle-là ! C'était une nuit de tempête semblable à celle-ci. dit-il en prenant une sale voix d'outre tombe bien pourrie qu'il décida d'abandonner aussitôt.

"Une nana, Akiko est au volant de sa caisse et roule sur une route trempée. Elle pique du nez. Un bip strident la tir de sa somnolence. C'est le réservoir qui indique qu'elle va manquer d'essence. Akiko s'arrête à la première station service sur sa route. Le mec de la station lui semble bizarre. Il a l'air très distrait par l’arrière de la voiture pendant qu'il fait le plein. Quand il a fini, il lui demande d'ouvrir le capot car il flaire un problème. La nana s'angoisse. Elle réalise qu'elle est seule dans une petite station-service crasseuse au milieu de nulle part et le pompiste est chelou. Mais bon elle ouvre le capot. Alors le mec lui demande de sortir de la voiture pour venir voir le moteur. Elle s’exécute, toute tremblante. Aussitôt arrivée devant la voiture, il lui chope le bras et lui dit : « Cette voiture a besoin d'une remorqueuse, vous devez venir avec moi dans le bureau! ». Sans la lâcher, il l'entraine de force dans la boutique. Akiko essaye de se dégager mais une fois dans la boutique le mec la lâche et s'approche d'elle pour lui murmurer : « Il y a un homme couché sur le siège arrière de votre voiture avec une hache entre les mains ! Il faut appeler la police. » Mais Akiko voit bien que le taré, c'est lui et elle se sauve de la boutique en courant. Elle saute dans sa caisse et démarre à toute berzingue. Trois jours plus tard on retrouve le cadavre d'Akiko dans la forêt avec sa caisse plantée en bordure de forêt. La nana a une hache plantée dans le crâne... Ah !! Du paracétamol !"

Aki revint auprès de l'américain avec sa trouvaille et un verre d'eau. Ce n'était certainement pas ça qui allait endormir la douleur mais si cela pouvait soulager le blessé un minimum, ça serait déjà ça.

"Essayez de boire ça. ...vous en connaissez vous, des histoires ?"

Il ne manquait plus que le feu de camp et les guimauves...
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyJeu 22 Aoû - 11:53
Vous avez finalement trouvé refuge sur les hauteurs d’un plan de travail afin d’éviter de barboter dans cette eau vraiment répugnante, dont le niveau monte de plus en plus, et vous avez décidé de vous raconter des histoires pour faire passer le temps. Ce plan aurait pu être le bon si cette eau ne s’était pas justement révélé être un problème… En effet, les appuis de l’électroménager de la pièce sur le sol se font de plus en plus précaires et leur mouvement, même faible, commence à faire de plus en plus de bruit, ce qui est loin de vous rassurer. Vous avez le temps avant qu’une autre catastrophe ne se produise, mais vous comprenez rapidement qu’il vous faut quitter les cuisines si vous voulez éviter qu’un autre frigo ne vous tombe malencontreusement dessus. Le point de chute le plus sûr pour vous : la salle de la cafétéria, là où se trouvent toutes les tables et les chaises, ainsi que cette fenêtre brisée laissant entrer la fureur des éléments. Il va donc falloir vous trouver un nouveau refuge en hauteur, ainsi qu’un moyen de barrer la route à ce typhon qui essaie de vous rejoindre.

**********

Pour cette troisième étape, vous êtes libres de faire les actions de votre choix pour vous dépatouiller de la situation de crise dans laquelle vous vous trouvez. La seule obligation que nous vous imposons reste de ne pas sortir dehors. La violence du typhon est actuellement en train de se stabiliser et les tremblements de terre ont cessé. N’oubliez pas que le courant est toujours coupé dans toute la ville ! Il est actuellement 18h00, deux heures ont passé depuis le début de l’évent.

Cette étape se déroulera du 22 août au 4 septembre, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum (sinon, l’évent se poursuivra sans vous). Vous pourrez poster autant de fois que vous le voulez avec votre ou vos partenaires pendant cette étape, le PNJ se réservant le droit d’intervenir plus tôt que prévu si jamais vous entreprenez certaines actions. N’hésitez d’ailleurs pas à en entreprendre, ni à nous prévenir si jamais vous êtes bloqués ! Nous ne pouvons pas savoir si vous n’arrivez pas à poster simplement à cause de votre IRL ou parce que vous avez besoin d’indices/d’aide. Nous sommes là pour vous aider/aiguiller au besoin, alors n’hésitez pas à nous mp si vous êtes un peu dans le flou ! Si vous avez des questions, nous sommes également à votre disposition dans les groupes créés sur Discord ! Amusez-vous bien ! ♥
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyJeu 22 Aoû - 16:17
Aki ne tenait pas en place... Il fallait qu'il essaie par lui même, qu'il tourne et qu'il cherche. Jilian laissait faire, un peu envieux il fallait bien l'avouer. Lui aussi il aurait bien voulu faire les cent pas ! Mais pour le moment, à part reprendre son souffle et trouver l'axe dans lequel sa jambe lui faisait le moins mal, il ne pouvait pas faire grand chose d'autre. Que c'était frustrant ! Il avait beau être d'un tempérament plutôt calme, être coincé comme ça l'agaçait... autant prendre son mal en patience, ils n'avaient aucune idée de combien de temps ils allaient rester coincés là.

L'étudiant revint finalement s'assoir et lui expliqua la raison du bruit. Bon, au moins, il allait bien ! Ouf. Ils auraient eu l'air fin à être tous les deux éclopés !

"Ha, c'était donc ça l'odeur... mais si vous n'avez rien c'est le plus important."


Il avait encore la voix étouffée, mais il arrivait mieux à parler. Comme quoi, il y avait du progrès ! Voyant Aki repartir fourrager à la recherche de Dieu seul savait quoi, il proposa de raconter des histoires. Après tout, c'était encore ce qu'il faisait de mieux ! Et pour ça, il n'y avait pas besoin de courir partout ! Aki prit donc la main et proposa une histoire... de femme sans jambe. Jilian ne sût pas bien s'il fallait rire ou pleurer... D'un côté il trouvait cela plus que mal venu, de l'autre... de l'autre il était lui même si peu doué pour faire la conversation qu'il se voyait mal reprocher au jeune homme d'être à peine plus talentueux que lui, surtout vues les conditions ! D'ailleurs, celui-ci changea aussitôt son fusil d'épaule en proposant une autre histoire. Jilian pouffa donc, c'était quand même une drôle de scène !

L'histoire qu'il raconta était un classique, mais Jilian préféra le laisser aller au bout. Après tout, il en existait plein de versions, il était curieux de voir celle qu'il allait lui proposer ! Pour le coup, c'était une version qui finissait assez mal. Et elle finit d'autant plus abruptement qu'Aki avait fini par trouver quelque chose : du paracétamol. Bon... le bibliothécaire n'était pas convaincu que cela serait d'une grande aide, mais après tout, si ça pouvait atténuer la douleur ne serait-ce que de 0,7%, c'était toujours ça de prix. Il tâcha donc de se redresser pour s'assoir, non sans grimacer. C'était compliqué pour le corps de perdre cette sale habitude qu'il avait de prendre appui sur ses deux jambes !

"C'est gentil merci."

Il avala donc bien gentiment son paracétamol avec le verre d'eau. Il sourit à l'étudiant.

"On va dire que c'est pour le principe !"

Surtout, ne pas trop bouger ! Il sourit encore plus grand lorsque l'étudiant lui demanda s'il connaissait des histoires. C'était drôlement ironique ! Il tâcha donc de rassembler sa voix autant que faire se peut, et même si elle était toujours un peu voilée, il se lança.

"Un homme emménage dans un appartement. Il en est ravi, vraiment, tout est parfaitement à sa place. Il peut sentir à quel point il sera heureux là. Il a parfaitement choisi les meubles et leur emplacement, la décoration, tout. Il est aux anges, c'est le début d'une nouvelle vie ! Seulement, lorsqu'il va se coucher pour sa première nuit ici, il entend un bruit. Régulier. Poum poum. Poum poum. Sans qu'il puisse savoir d'où cela vient, ni ce que c'est. Poum poum. Poum poum. Il tâche de passer outre. Le bruit n'est pas si fort. Mais il ne s'arrête pas. Il se tourne et se retourne. Poum poum. Poum poum. Il dort d'un sommeil entrecoupé. Le lendemain matin, le bruit est effacé dans le brouhaha quotidien, si bien qu'il pense avoir rêvé. Mais dès la nuit suivante Poum poum. Poum poum. Il se lève, cherche dans tout l'appartement l'origine de ce bruit inopportun. Poum poum. Impossible de trouver. Il retourne se coucher, le sommeil encore plus entrecoupé que la veille. À la troisième nuit, il lui impossible de fermer l'oeil. Poum poum. Tout le temps. Toujours aussi régulier. Poum poum. Poum poum. Cette fois(ci il ne se contente pas de chercher... il retourne les meubles, poum poum. Poum poum, vide les tiroirs, poum poum. Poum poum, renverse les penderies, poum poum. Poum..."


Jilian s'interrompt brusquement, lui aussi a entendu un bruit. Il pâlit soudainement. C'est le bruit qu'il avait entendu juste avant le choc sur la tête, juste avant que le frigo ne s'écroule.

"Something's wrong..."


Aucun doute possible, c'est exactement le même bruit. Il semble que le moment de calme soit déjà fini... Le reste du mobilier risque de ne pas tenir éternellement.

"Fuck... listen, something's wrong, we gotta move."


La panique revenant, il était repassé en anglais... Jilian n'était définitivement pas un homme avec le cerveau câblé pour gérer l'angoisse ! Il ne savait pas si Aki pouvait entendre le bruit, et surtout, s'il pouvait comprendre ce que ça voulait dire. Après tout, il n'était pas là à ce moment-là... Il fallait à tout prix qu'il reste suffisamment calme pour lui faire comprendre la situation. Et qu'il arrête de jurer en anglais par la même occasion ! Il se glissa du plan de travail, tâchant de se remettre debout. Grimaçant et grognant de douleur... même en s'appuyant sur le plan de travail, sa jambe gauche refusait de supporter son poids... Le corps appuyé sur le plan de travail, une main sur sa jambe, ce qui aidait à peu près autant que le paracétamol, il était déjà essoufflé par l'effort. Mais il savait qu'il fallait bouger de là.

"Il faut qu'on bouge de là... le bruit..."

Entre la douleur et l'angoisse qui remontait, il peinait à retrouver ses mots en japonais. Et fucking fuck ce que c'était frustrant ! Lui qui parlait pourtant si bien le japonais d'habitude se retrouvait à bredouiller des phrases dont il aurait eu honte déjà à 8 ans ! Il fit un geste de la main vers le frigo duquel il était prisonnier quelques instants plus tôt.

"Ce bruit, c'est le bruit avant que ça tombe. Il faut bouger."

Il tenta un nouveau pas, toujours en prenant appui sur le plan de travail, ce qui lui valut un nouveau hurlement... il n'était pas prêt d'arriver dans la salle de la cafétéria, à ce rythme, il allait finir coincé sous un deuxième frigo !
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyDim 25 Aoû - 23:27
Pendant que Jilian avalait son comprimé de paracétamol, Aki avait continué d'explorer l'endroit où il l'avait trouvé. Un tube de pommade contre les brûlures, des compresses, du sparadrap, des pansements... Un peu léger tout ça. En tout cas, rien qui puisse aider une jambe cassée. Un long soupir dépité sonna la fin de ses recherches. Le bibliothécaire devait souffrir atrocement, mais il ne se plaignait pas. Au contraire, il entama courageusement le récit d'une histoire. Et tel un conteur hors paire, il la narrait avec un charisme si puissant que l'étudiant se réinstalla sur un plan de travail pour écouter attentivement, captivé par la voix de l'américain.

"Un homme emménage dans un appartement. Il en est ravi, vraiment, tout est parfaitement à sa place. Il peut sentir à quel point il sera heureux là. Il a parfaitement choisi les meubles et leur emplacement, la décoration, tout. Il est aux anges, c'est le début d'une nouvelle vie ! Seulement, lorsqu'il va se coucher pour sa première nuit ici, il entend un bruit. Régulier. Poum poum. Poum poum. Sans qu'il puisse savoir d'où cela vient, ni ce que c'est. Poum poum. Poum poum. Il tâche de passer outre. Le bruit n'est pas si fort. Mais il ne s'arrête pas. Il se tourne et se retourne. Poum poum. Poum poum. Il dort d'un sommeil entrecoupé. Le lendemain matin, le bruit est effacé dans le brouhaha quotidien, si bien qu'il pense avoir rêvé. Mais dès la nuit suivante Poum poum. Poum poum. crrrcht crrrcht
"Il se lève, cherche dans tout l'appartement l'origine de ce bruit inopportun. Poum poum. crrrcht crrrcht "Impossible de trouver. Il retourne se coucher, le sommeil encore plus entrecoupé que la veille. À la troisième nuit, il lui impossible de fermer l'oeil. Poum poum. Tout le temps. Toujours aussi régulier. Poum poum. Poum poum. crrrcht crrrcht "Cette fois-ci il ne se contente pas de chercher... crrrcht crrrcht
"il retourne les meubles, poum poum. crrrcht crrrcht
"Poum poum, vide les tiroirs, poum poum. Poum poum, crrrcht crrrcht
"renverse les penderies, poum poum. Poum..."crrrcht crrrcht...crrrcht crrrcht

Aki était tellement prit par le récit qu'il ne remarqua même pas que des bruits étranges venaient ponctuer l'histoire de Jilian, comme de magnifiques effets spéciaux renforçant la narration de l'homme de lettres. Mais ce n'est que lorsque ce dernier s'arrêta pour tendre l'oreille qu'Aki sortit du conte pour revenir à la réalité lui aussi.

"Something's wrong..."

Aki tendit l'oreille à son tour. Effectivement, le crrrcht crrrcht revenait de plus en plus régulièrement. Quelque chose grattait, ou grinçait, ou crissait... Sans qu'aucun des deux hommes ne voient de quoi il s'agissait. Aki était intrigué mais pour le moment il n'était pas plus inquiet que ça. C'était surtout chiant ce bruit en fait. Mais en voyant la mine de plus en plus préoccupée de Jilian, Aki se leva pour commencer à mener l'enquête. Il tendait l'oreille près des éviers, mais manifestement, ça ne venait pas de là.

"Fuck... listen, something's wrong, we gotta move."
"Il faut qu'on bouge de là... le bruit..."

L'homme se mit debout avec un effort considérable, grimaçant et gémissant sous la douleur. Aki vint tout de suite vers lui pour l'aider, passant un bras de Jilian autour de son cou pour le soutenir. Mais il ne comprenait pas pourquoi il était descendu de son perchoir sécurisé et qu'il se retrouvait à patauger dans l'eau brune avec sa jambe en miettes.

"Hey mais qu'est-ce que vous faites ? Il faut remonter. Je vais vous aider."

Mais l'homme secoua la tête. Il cherchait ses rapidement ses mots tout en luttant contre la douleur.

"Ce bruit, c'est le bruit avant que ça tombe. Il faut bouger."

Aki tourna la tête vers l'objet désigné. Un frigo ? Oh putain de merde ! Jilian avait raison ! Il valait mieux bouger au plus vite car ils se trouvaient juste au mauvais endroit si ce foutu machin décidait de leur tomber sur la tronche. Et vu que c'était justement ce qui était arrivé à l'américain quelques instants plus tôt, Aki lui faisait confiance. Jilian savait très certainement de quoi il parlait et l'étudiant n'avait aucune envie de rester planté là pour vérifier ses dires.

"Oh merde ! Okay, on bouge !"

Par chance, la carrure d'Aki et sa bonne forme physique, (mis à part l'hématome en formation dans son dos), lui permis d'attraper le boiteux par la taille et de le soulever légèrement du sol. Sans prendre le temps d'être délicat, il l'embarqua tant bien que mal vers la sortie de la cuisine, enjambant plusieurs objets qui jonchaient le sol et faisant de son mieux pour ne pas glisser dans ce marécage ! La traversée n'était une partie de plaisir pour aucun des deux. À peine étaient-ils sortis des cuisine qu'un énorme vacarme de chute et de fracas se fit entendre. Aki ne se retourna pas et avança jusqu'à une table pour tenter d'y allonger le pauvre bibliothécaire qui souffrait énormément du déplacement. Plus précautionneusement cette fois, Aki aida Jilian à se mettre sur la table.

"ça va aller ?" dit-il avec un air désolé et inquiet.

La fenêtre brisée claquait sous les assauts du vent. Aki grogna. C'était vraiment une soirée de merde ! Dans tous les sens du terme ! En odorama en prime ! Aki était reparti à fureter dans tous les coins à la recherche de... il ne savait même pas quoi. Il trouva le placard à balais et ustensiles de ménage. Okay ! À la guerre comme à la guerre ! Il prit un balai à frange pour tenter de coincer la fenêtre. Le vent continuait de passer mais il parvint au moins à bloquer le battant pour que celui-ci ne claque plus violemment. Il retourna dans le placard pour prendre un balai brosse. Il le déposa près de Jilian sans explications, retourna dans la cuisine et y trouva un beau bordel ! Un autre frigo s'était bel et bien cassé la gueule, pile là où se trouvait Jilian précédemment. Décidément, entre Jilian et ces appareils, c'était une véritable histoire d'amour ! Au moins, l’expérience malheureuse de Doe leur avait sauvé la peau.
Puis, sans perdre le fil de son objectif, il recommença le parcours du combattant, enjambant par-ci, se baissant par-là, pour parvenir jusqu'au petit nécessaire de secours qu'il avait trouvé. Il prit le sparadrap et s'en retourna auprès de Jilian.
Enfin, s'improvisant urgentiste, sorcier, marabout, et agent de nettoyage, il concocta une attèle miraculeuse à l'américain pour qu'au moins, sa jambe soit maintenue fixe et droite. ça ne le soignerait pas mais ça éviterait d'aggraver son état et peut-être qu'il souffrirait légèrement moins si sa guibole ne se baladait pas comme un vieux morceau de caoutchouc. Ce n'était pas du travail parfait, loin de là, mais la jambe était droite et fixe désormais. Epuisé et en sueur, Aki s'essuya le front d'un revers de poignet. Il espérait avoir un peu de répit dans les prochaines minutes. Mais il eut une angoisse. Pourvu que Saya s'en sorte mieux que lui, qu'elle soit bien tranquille à l'abri et qu'elle aille bien.

"Putain ! On a eu chaud ! Un peu plus et j'aurais jamais su la fin de l'histoire !"

Il approcha une autre table non loin de celle de Jilian et s'y installa dessus.

"Bon donc le mec retourne son appart pour trouver l'origine du bruit. Me dites pas que c'est son frigo qui se casse la gueule d'accord ?" ajouta t-il en riant à demi.
Jilian Doe
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyMar 27 Aoû - 16:20
Si raconter des histoires semblait lui avoir fait autant de bien qu'à Aki, le typhon lui avait plutôt l'air de s'en moquer éperdument. Il s'en moquait tellement qu'il fallut interrompre la narration des histoires. Jilian avait commencé à paniquer quand il avait entendu ce bruit, et surtout qu'il avait compris ce que ça voulait dire... Entre la panique et sa jambe, il était compliqué de fuir, et compliqué d'expliquer à l'étudiant ce qui se passait... si bien que dans un premier temps, Aki voulut l'aider à remonter sur son plan de travail, ce qui était l'exact inverse de qu'il voulait. Comme il était largement plus grand que lui, il l'avait déjà passé son bras autour de son cou, et il fallut que Jilian débloque rapidement des mots pour lui faire comprendre que non, le problème n'était pas là...

L'étudiant comprit finalement ce qui se préparait et l'urgence qu'il y avait à bouger de là. Il attrapa Jilian par la taille et c'était parti pour sortir de là... ce qui ne fût pas une mince affaire ! La carrure de l'étudiant lui permettait de soutenir le bibliothécaire, voir de le soulever régulièrement du sol, sans trop de délicatesse, de toute façon ils n'avaient pas le temps pour ça. L'Américain se retrouvait donc à essayer de sauter à cloche pied, sans perdre l'équilibre, sans glisser, et sans utiliser sa jambe gauche... Inutile de le préciser : il en chiait. Ça ne devait pas être agréable pour Aki non plus qui se retrouver à devoir le traîner comme un sac de patates encombrant... La douleur se relançait à chaque impact, à chaque pas... C'était proprement insupportable, au point qu'il devait s'en mordre les lèvres pour ne pas hurler... Ça n'aurait clairement pas aider son porteur !

Clopin, mais surtout clopan, ils arrivèrent enfin du côté du réfectoire. L'Américain avait eu l'impression que la traversée avait nécessité des heures et des heures tant il avait mal... C'était flippant, il était persuadé qu'on allait retrouver ses os en miettes, littéralement, que ses os avaient été réduits à l'état de gravier perdus quelque part dans les muscles, absolument pas là où ils devaient être. Aki le déposa sur une table où il tâcha de s'allonger, cherchant à nouveau une position dans laquelle il n'aurait pas l'impression de sentir sa jambe partir en vrille. L'étudiant voulut savoir comment il allait... qu'est-ce qu'il voulait qu'il lui dise ? Il garda les mains sur son visage comme pour se rassurer, et surtout tâcher de retrouver son souffle. La traversée l'avait épuisé...

"Hurts... hurts like fucking hell..."

Il ne se souvenait pas avoir jamais eu aussi mal de sa vie... il avait d'ailleurs du mal à comprendre comment c'était seulement possible. Aki repartit à l'aventure... Jilian resta là, toujours pas décidé à partir courir un marathon. En vérité s'il avait gardé les mains sur son visage, c'était bien parce que la douleur avait réussi à lui tirer les larmes... Il fallait qu'il arrive à se calmer. Sa respiration revenait enfin à la normale... Il entendant Aki trafiquer on ne sait quoi, il essaya de jeter un regard. Est-ce qu'il essayait de chasser le typhon avec un balais brosse ? Certes la tentative était noble, mais ça risquait de ne pas lui faire beaucoup d'effet... L'instant d'après, l'étudiant repassa vers lui, et y laissa un autre balais brosse. Décidément ! Une vraie lubie... et il repartit vers la cuisine. Jilian eut un mouvement de panique tenta de se redresser

"Carefull !"

mais trop vite et se réécrasa sur sa table, grognant... il allait vraiment falloir qu'il s'habitue à ne pas pouvoir bouger comme il l'entendait. Mais qu'est-ce qu'il était parti foutre là-bas à la fin ?? S'il se retrouvait coincé lui aussi, ils auraient l'air bien con ! Heureusement, l'étudiant revint vite, cette fois avec du sparadrap. Jilian comprit enfin où il voulait en venir. Mais là encore, cela ne se fit pas sans grognement de douleur... il essayait vraiment très fort de ne pas hurler sur l'étudiant, mais inutile de dire qu'à cet instant, il ne le portait pas dans son corps, quand bien même il savait que c'était une bonne idée... Finalement, Aki put bricoler une attelle d'urgence, au moins maintenant sa jambe n'allait plus se balader dans tous les sens...

Aki rapprocha une table. Au moins, il semblait avoir laissé tomber l'idée de s'aventurer partout... et il fallait bien avouer que cette perspective rassurait Jilian. Se retrouver seul dans cet état et ici rendrait la chose encore plus désagréable ! Il tâcha de se redresser et de s'asseoir à nouveau. Il essuya les larmes qui lui coulaient encore des yeux.

"J'avoue que parmi les raisons de ne pas avoir la fin d'une histoire, "le narrateur a fini sous le frigo" est sans doute très bien placée dans le classement. Bien qu'étant relativement rare si vous voulez mon avis..."


Encore que, il y avait sans doute des cas où...

"Ou alors on parle d'un pays aux frigos extrêmement légers et aux vents extrêmement violents... là peut-être... mais ça c'est une autre histoire si vous voulez mon avis !"

Malgré la douleur, Jilian savait reconnaître quelqu'un qui voulait la suite d'une histoire quand il en croisait un... il apprécia la tentative d'humour. Sans doute qu'Aki aussi devait secoué par tout ça. Après tout, c'est pour ça qu'il avait proposé des histoires, ça servait à ça. Le bibliothécaire tâcha donc de reprendre une position aussi confortable que possible et de retrouver le souffle qui lui permettrait d'aller au bout. Au fil des mots, il retrouva la confiance nécessaire pour raconter cette histoire...

"Non ce n'était pas le frigo ! Comme nous avons pu le constater vous et moi, un frigo qui se prépare à chuter ne fait pas ce bruit-là. Ceci dit, notre homme aurait sans doute préféré...
Comme vous le dites si bien, l'homme avait donc retourné l'entièreté de son appartement, mais toujours aucune idée de la provenance du bruit. À partir de cet instant, il perdit toute notion du temps. Le jour et la nuit fusionnèrent. Plus rien n'existait que ce bruit. Poum poum. Poum poum. Inlassable... il ne sortait plus, ne mangeait plus, n'essayait même plus de dormir. Non, il restait là, l'oreille aux aguets, cherchant toujours d'où pouvait provenir l'odieux son. Poum poum. Poum poum. Quand enfin, un ami s'inquiéta de ne plus le voir dans le monde extérieur... il vint le voir, et trouva notre homme dans un état à faire peur. Il avait démonté tous les meubles, Poum poum. Poum poum, brisé toute la vaisselle, Poum poum. Poum poum, arraché tous les câbles de tous les appareils, poum poum. Poum poum. Lorsque son ami entra, il était armé d'un couteau, essayant d'arracher les plaintes des murs. L'autre voulut comprendre, il paniqua.
-merde ! qu'est-ce qui se passe ?
-il faut que ça s'arrête
-que quoi ça s'arrête ?
-le bruit
-mais quel bruit ?
Poum poum. Poum poum. Enfer et damnation, l'autre n'entendait pas. Mais c'était impossible, le bruit était partout présent, comment pouvait-il ne pas entendre ? Il ne pouvait plus faire un pas, poum poum. Poum poum, plus respirer, poum poum. Poum poum, sans l'entendre. Comment est-ce qu'il pouvait ne rien entendre ? L'autre tenta de le calmer, pire, de le raisonner. Mais cette tentative était insupportable. Pourquoi est-ce qu'il refusait d'entendre ? Poum poum. Poum poum. Le bruit était partout, il était si fort maintenant... il ne pouvait pas ne pas l'entendre... il n'y avait qu'une seule explication. Poum poum. Poum poum. L'autre mentait. Il entendait et il savait. Il savait, et il refusait de l'aider. C'était ça ! Poum poum. Poum poum. Ça se disait ami, mais c'était prêt à le laisser devenir fou pour le plaisir... Il n'allait pas se laisser faire. Poum poum. Poum poum. Il se redressa de toute sa hauteur, et avant que l'homme ait pu comprendre ce qui se passait, il lui sauta dessus, couteau en avant. Le sang gicla. Et alors, pour un instant, le bruit cessa, comme sautant des battements. Poum. Poum. Dans une boucherie sans nom, l'homme arracha le coeur de l'autre avant de le cacher derrière la plainte qu'il avait arraché. Enfin soulagé. Poum. Poum. Les vêtements couverts de sang, il partit sans un regard en arrière. On ne retrouva aucune trace de lui. On ne retrouva pas non plus trace du coeur de l'autre. Aujourd'hui encore, les nouveaux locataires entendent le même bruit, maintenu à travers les années, poum poum. Poum poum, sans savoir d'où il vient... la nuit prochaine, ils commenceront à chercher... mais peut-être que ce n'est qu'un bruit de tuyau après tout... Poum poum. Poum poum."


Jilian termina là son histoire, pas bien sûr de s'être souvenu de la fin correctement... avec la douleur, il avait dû broder un peu. Il espérait que cela aurait quand même plu à son auditeur.
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyVen 30 Aoû - 22:21
À voir le visage de Jilian, il était évidant qu'il douillait un maximum ! Aki était d'autant plus mal pour lui qu'il ne pouvait rien faire de plus pour le soulager. Il ne pouvait que compatir en silence. Pourtant, le courageux américain reprit le fil de son histoire, en sueur, et tout en douleur, mais avec son talent de narrateur hors paire :

"Non ce n'était pas le frigo ! Comme nous avons pu le constater vous et moi, un frigo qui se prépare à chuter ne fait pas ce bruit-là. Ceci dit, notre homme aurait sans doute préféré...

"Ouais bah je lui cède volontiers la place !" Grommela Aki, toujours bien vénère d'être coincé là, dans une cafet où la bouffe était devenue inconsommable pour la majorité, où ça puait le rat crevé et où des frigos leur tombaient sur la gueule ! Mais ça, c'était son avis avant qu'il n'entende la fin de l'histoire...

" Poum poum. Poum poum. Il se redressa de toute sa hauteur, et avant que l'homme ait pu comprendre ce qui se passait, il lui sauta dessus, couteau en avant. Le sang gicla. Et alors, pour un instant, le bruit cessa, comme sautant des battements. Poum. Poum. Dans une boucherie sans nom, l'homme arracha le coeur de l'autre avant de le cacher derrière la plainte qu'il avait arraché. Enfin soulagé. Poum. Poum. Les vêtements couverts de sang, il partit sans un regard en arrière. On ne retrouva aucune trace de lui. On ne retrouva pas non plus trace du coeur de l'autre. Aujourd'hui encore, les nouveaux locataires entendent le même bruit, maintenu à travers les années, poum poum. Poum poum, sans savoir d'où il vient... la nuit prochaine, ils commenceront à chercher... mais peut-être que ce n'est qu'un bruit de tuyau après tout... Poum poum. Poum poum."

Aki resta quelques instants muet sans réagir à le fin de l'histoire. Pendant plusieurs secondes, il n'y eut que le vent du typhon passant à travers la fenêtre brisée qui se faisait entendre. Puis, Aki cligna des yeux et se massa l'arrête du nez tout en cherchant à comprendre :

"Donc en fait le mec entendait ce bruit... dans sa tête en prévision du meurtre qu'il allait commettre sur son ami ? Et comment le coeur peut encore battre si le mec est mort ?..."

Puis il réalisa que toute cette histoire était mystérieuse justement parce qu'elle avait sa propre logique et non pas celle qu'il essayait d'établir.

"ça me rend fou ce genre d'histoire !" ria t-il. "Je crois toujours qu'il y a un truc à piger que j'ai pas saisi. ...À moins que... ça soit le cas ? Rah ça m'énerve ! Qu'est-ce qu'il faut comprendre en vrai ?" demanda t-il en s’ébouriffant les cheveux sous l'effort démesuré de ses cellules grises.

Mais il n'eut pas beaucoup de temps pour apprécier la réponse puisque la fenêtre qu'il pensait avoir calé avec le balai à franges venait de s'ouvrir à nouveau, cassant le manche en deux et projetant les morceaux dans leur direction. Aki baissa la tête par réflexe, espérant que l'américain n'ait rien. Heureusement, tout deux avaient échappé aux projectiles. Mais décidément, il était temps que ce typhon se barre vers les pays chauds !

"Putain ! J'crois qu'il nous en veut personnellement cet empaffé de typhon ! Vous avez du réseau vous ?"

De plus en plus tendu par cette situation, Aki commençait à être vraiment très inquiet pour Saya. Avait-elle reçu son SMS ? Non, celui-ci n'était toujours pas partit. Est-ce qu'elle était saine et sauve ? Et son père ? Et son grand-père ? Et tous les gens de ce pays !? Qu'est-ce que les infos allaient leur annoncer demain ? Et s'il n'y avait qu'eux deux à se prendre tout en pleine tête ? Est-ce qu'on retrouverait leurs cadavres demain ? Aki n'était pas particulièrement pessimiste en temps normal, mais là, il en avait plein le dos, au sens propre comme au figuré !
Jilian Doe
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyLun 2 Sep - 18:58
L'histoire semblait avoir eu un sacré effet sur Aki qui en resta silencieux un instant. Un moment de silence pendant lequel Jilian put de son côté à nouveau profiter pleinement du bruit du vent et de la pluie. C'est vrai que l'ambiance se prêtait particulièrement bien aux histoires d'horreur. À part qu'il manquait un feu auprès duquel se réchauffer... oui, ça ça manquait cruellement ! Il était trempé de cette eau puante, et le vent qui rentrait par la fenêtre cassée le glaçait jusqu'aux os... Sans compter la douleur...

L'étudiant finit par reprendre la parole pour émettre ses hypothèses quant à l'interprétation à donner l'histoire. Le bibliothécaire lui souriait simplement, le laissant aller jusqu'au bout de ses propres suppositions. Une fois racontée, une histoire appartenait à celui qui l'avait entendue, hors de question de lui gâcher le plaisir d'y trouver le sens qu'il voulait ! Toutefois, il avait quand même envie d'apporter quelques réponses à l'étudiant.

"Ce qu'il faut comprendre ? Je ne sais pas. Je ne crois pas qu'il y ait une façon de voir les choses. Votre hypothèse est intéressante. Peut-être qu'il voulait tuer son ami depuis longtemps sans vraiment le savoir et qu'il entendait ce bruit en prévision. Ou peut-être que juste il a cauchemardé ce bruit, n'en a jamais trouvé la cause et est devenu. Peut-être encore que cet appartement est maudit et que de nombreux coeurs y ont été arrachés et qu'on les entend à travers les années. Je crois que ce genre d'histoires ne sont pas faites pour être interprétées d'une seule et unique façon. Chacun peut leur donner le sens qu'il veut et avoir raison. On en apprend d'ailleurs beaucoup sur les gens en fonction de l'interprétation qu'ils choisissent !"

Il n'eut pas le temps de continuer plus avant son explication puisque le balais utilisé pour bloquer la fenêtre, c'était donc à ça qu'avait servir le premier balais !, venait de céder sous le poids du vent. Jilian eut juste le temps de protéger sa tête de ses bras par réflexe. À part un faut mouvement de la jambe qui lui arracha une énième grimace de douleur, il ne fût pas touché. Ouf ! Ça commençait à bien faire là...

"Fuck this shit..."


Vraiment...
Il ne pouvait qu'approuver Aki. En temps normal, il trouverait ça étrange d'accuser un phénomène naturel d'avoir des intentions de la sorte, mais là... il avait froid, mal, il était épuisé, et très franchement il en avait ras le bol ! Il voulait juste rentrer chez lui...

Qui plus est, Jilian avait fait suffisamment de crises d'angoisses pour sentir qu'une énorme se préparait dans sa gorge... Mais il pouvait aussi sentir l'inquiétude de l'étudiant qui montait. Il se sentait inutile, et avait l'impression d'être un boulet. Ce qui, vu comment Aki avait dû le traîner jusqu'à la cafétéria, n'était pas complètement faux. Il voulait trouver quelque chose à lui offrir qui puisse lui remonter un peu le moral. Il ne savait pas combien de temps ils seraient encore coincés ici. Il savait qu'à peine les secours l'auraient pris en charge, la crise d'angoisse exploserait, qu'il fondrait en larmes et serait très probablement incapable de parler autre chose que l'anglais. En attendant, il fallait qu'il tienne, pour Aki, pour ne pas l'entraîner plus loin avec lui dans l'inquiétude...

Il tâcha donc de rester aussi calme que possible.

"Je n'ai pas pris mon téléphone avec moi désolé..."

Il chercha ses mots, que dire qui pourrait être rassurant.

"Ceci dit, je crois que c'est plus simple de se dire que tout le monde va bien. Si quelque chose va mal pour les gens qu'on aime, d'ici, nous ne pouvons rien faire de toute façon. Au minimum il faut qu'on attende de pouvoir sortir de là pour s'en préoccuper pour de vrai. Avant ça, on ne peut rien faire que s'inquiéter encore et encore... Ça n'aide personne. Et surtout pas vous. C'est normal de s'inquiéter, mais c'est sans doute mieux de se dire pour le moment qu'ils ont eux aussi trouver à s'abriter."

Il réfléchit encore. C'était tellement plus facile à dire qu'à faire, il le savait. D'autant qu'ils n'avaient pas forcément beaucoup de choses pour s'occuper l'esprit et ne pas penser à tout ça.

"Ceci dit, j'espère aussi que ce typhon va se décider à partir voir ailleurs maintenant qu'il n'a plus de frigo à faire tomber ici. Drôle de divertissements ça d'ailleurs, faire tomber des frigos, si vous voulez mon avis... Il y a quand même mieux à faire de ces soirées... tiens d'ailleurs, je ne vous ai même pas demandé... que faîtes-vous comme études ?"

Finalement, le mieux était peut-être de revenir sur des terrains moins glissants, des conversations neutres... et croiser les doigts pour que les secours arrivent bientôt. Il ne savait pas combien de temps encore il allait pouvoir réussir à garder son calme...
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyJeu 5 Sep - 10:41
Vous n’aurez malheureusement pas le temps de vous raconter plus d’histoires effrayantes ce soir, car, enfin, les secours tant attendus sont là ! Vous êtes éblouis par la lumière des lampes torches qui se braquent sur vous et vous êtes finalement soulagés de voir plusieurs personnes avancer vers vous pour vous déplacer jusqu’au hall du bâtiment administratif, où vous retrouvez d’autres rescapés. Jilian a été transporté avec la plus grande des précautions et on l’a finalement installé sur un brancard dans une ambulance qui vous emmènera tous les deux jusqu’à l’hôpital après les premiers soins dispensés sur place. Aki écope simplement d’un énorme hématome sur tout le dos, tandis que Jilian se retrouve immobilisé avec un plâtre afin de soigner sa fracture du tibia pendant 1 mois et demi.

**********

Pour cette dernière étape, vous n’aurez plus qu’à conclure ! Les secours sont arrivés pour vous aider, et le typhon est actuellement en train de se calmer. Le courant est toujours coupé dans toute la ville, mais la situation revient doucement à la normale. Il est actuellement 20h00, quatre heures ont passé depuis le début de l’évent.

Nous vous faisons confiance pour gérer les blessures de vos personnages, alors essayez de rester aussi cohérents que possible ! Si votre personnage à une jambe cassée, il ne pourra pas aller gambader dans les champs une semaine après le typhon !

Cette étape se déroulera du 5 au 19 septembre, période pendant laquelle vous devrez poster obligatoirement un rp de 400 mots minimum. Concrètement, il s’agit ici de poster votre message de clôture, donc essayez de jouer le jeu même si l’évent est terminé ! Si vous le souhaitez, vous pourrez poster plus d’un message pour clore votre évent, mais sachez que tous les sujets seront verrouillés dès le 19 septembre à 20h00, afin que l’évent ne perdure pas trop dans le temps et que tout le monde puisse passer à autre chose. Après, rien ne vous empêchera d’ouvrir un autre sujet pour vous, par exemple à l’hôpital ou ailleurs, afin de poursuivre l’aventure de votre personnage après le typhon ! Si vous avez des questions, nous restons bien évidemment à votre disposition dans les groupes créés sur Discord ! On espère que cet évent vous aura plu autant qu’à nous, et que vous vous serez bien amusés ! ♥
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptyVen 6 Sep - 23:03
L'américain n'avait pas son téléphone sur lui. Du coup les histoires de réseau, il n'en avait sûrement pas grand chose à carrer. Surtout qu'il était blanc comme un linge, certainement à cause de la douleur aiguë qu'il devait ressentir, et le froid ambiant n'aidait pas vraiment à se détendre. L'odeur de rat crevé et de fiente non plus. Néanmoins, malgré l'accumulation d'emmerdes qu'ils avaient rencontré depuis qu'ils étaient venus s'abriter là, Aki trouvait l'amerloque très fair play. Car celui-ci, sentant Aki devenir beaucoup moins patient, montrait toute l'étendue de son courage pour faire taire ses propres angoisses, et en plus de cela, réussir à se montrer rassurant. Alors en effet, Aki n'avait plus qu'à espérer que sa famille, ses potes, Saya... soient bien au chaud, en sécurité, et indemnes.


Le fait de rester plusieurs minutes sans cavaler partout avait refroidit le corps de l'étudiant qui commençait à sentir de manière bien plus précise cette espèce de tiraillement de plus en plus sourd qui s'étendait sur l'ensemble de son dos. En fait, même respirer lui faisait mal dans les muscles dorsaux et le long de la colonne. Il pouvait sentir précisément l'emplacement de chacune de ses côtes à chaque expiration. Et aucune position ne semblait plus confortable que la précédente. Un vrai bonheur !!

Dehors, la pluie continuait de tomber mais elle était beaucoup moins drue. Le vent, lui, ne sifflait plus. Mis à part les cliquetis de l'eau qui coulait encore des toits, le silence et le calme étaient presque revenus.

"Ceci dit, j'espère aussi que ce typhon va se décider à partir voir ailleurs maintenant qu'il n'a plus de frigo à faire tomber ici. Drôle de divertissements ça d'ailleurs, faire tomber des frigos, si vous voulez mon avis... Il y a quand même mieux à faire de ces soirées... tiens d'ailleurs, je ne vous ai même pas demandé... que faîtes-vous comme études ?"

Aki décida de s'allonger sur une table, comme son partenaire de galère, et de poser son dos à plat. Pour que ses jambes ne dépassent pas de la surface, il les avait plié, genoux vers le haut. Mais cette position n'était pas meilleure que les autres. Appuyer son dos le faisait souffrir. Il eut beaucoup de mal à se tourner en position latérale, les jambes en chien de fusil. Pas beaucoup plus confortable mais il se fatiguait moins et son dos n'était pas écrasé par son propre poids.

"Littérature..." Puis il émit un petit rire nerveux avant d'ajouter :
"Ouais je sais. Je ne viens pas beaucoup à la bibliothèque pour un littéraire..."

Aki y allait bien plus régulièrement du temps où il était lycéen. Maintenant qu'il se retrouvait nez à nez avec le taulier de la bibliothèque, il en éprouvait un peu de honte. Pourtant, il n'y avait pas songé avant ce moment. Sans doute l'absence du chapeau ordinairement vissé sur la tête de Doe ne l'avait pas vraiment convaincu qu'il s'agissait bien de la même personne. Et malgré tout, malgré le typhon, l'eau brune, l'odeur fétide, et les frigos kamikazes, Aki ressentait un certain plaisir à se trouver en présence de l'énigmatique américain de la bibli. Là, depuis bientôt quatre heures qu'il était enfermé ici avec lui, il se demandait si cet homme rongé d'angoisse mais doté d'un grand courage, d'un sens de l'humour très appréciable, d'une grande culture et d'un sens inénarrable de conteur était bien le même que ce type au chapeau qui parlait si peu. Il en était là de ses pensées vagabondes lorsque des ronds de lumières se mirent à virevolter dans tous les sens en provenance de la cour. Des lampes torches ? Quelques instants plus tard, des coups dans la porte de la cafeteria, et des voix.

"OUI !!! ON EST LÀ !!!" Beugla l'étudiant, à demi incrédule. Les secours arrivaient ! Il esquissa un pâle sourire à son acolyte. Il allait pouvoir être soigné correctement, autrement que par un connard d'élève avec son manche à balai ! La porte s'ouvrit. Aki se redressa douloureusement sans regarder ceux qui entraient. Il marcha plutôt vers Jilian et posa une main sur l'épaule du blessé !

"ça y est ! C'est fini ! Tenez bon."

Bizarrement, Aki se vit serrer la main de cet homme, et le regarda comme s'il le voyait pour la dernière fois. Pourtant, cela n'avait rien d'un adieu, puisqu'évidemment, ils se reverraient dès que le cours de la vie aurait reprit, mais Ak venait de vivre un chapitre tellement intense avec cet homme que plus jamais il ne pourrait le voir comme avant. Il ne le reverrait pas avant que Doe ne sorte de l’hôpital alors... il s'agissait bien d'une séparation.
Deux secouristes venaient d'arriver près d'eux. L'un demanda du renfort dans un appareil semblant sortir tout droit des années `90. Quelques minutes plus tard, cinq hommes emportaient Jilian sur un brancard avec mille précautions, et un autre entraîna Aki vers la sortie de ce lieu infernal. À l’extérieur, de nombreux dégâts avaient été occasionnés par ce satané typhon. Aki marchait doucement pour ménager son dos endolori, mais il eut la présence d'esprit de consulter son portable. Son SMS était partit. Saya devait probablement avoir reçu son message...
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Jilian & Aki [Évent n°4 : Le typhon] EmptySam 7 Sep - 11:27
Le froid s'installant, Aki commençait à s'agiter. Il avait l'air d'avoir lui aussi. Sans doute était-il blessé et n'avait pas souhaité en parler vue la situation... Jilian n'avait plus qu'à espérer que le jeune homme connaissait suffisamment ses limites pour ne pas forcer inutilement sur son corps. Ça ne faisait pas tout d'être grand et bien bâti ! Le bibliothécaire s'était rallongé sur sa table, cette position demandant moins d'effort et d'énergie. Il put voir l'étudiant en faire autant, même si celui-là peinait plus à trouver une position confortable, d'autant qu'il était bien plus grand que lui...

Ils se retrouvaient donc à se parler, allongé chacun sur sa table. Jilian sourit malgré tout. La conversation prenait des allures de discussion en internat. Au moins, cet instant prouvait que les lits des internats n'étaient pas si inconfortables que ça après tout ! En tout cas c'était mieux que les tables du réfectoire, dans le noir, avec une fenêtre explosée... comme quoi, tout était relatif ! Il sourit à la remarque d'Aki.

"Oh vous savez, les bibliothèques sont juste des endroits où les mots vont se cacher quand ils sont fatigués. On peut les apprécier à plein d'autres endroits, l'important c'est de trouver celui qui marche pour vous !"


Malgré son métier, il n'avait jamais été le genre de bibliothécaire à sacraliser les bibliothèques. Les mots étaient faits pour vivre, les histoires pour être lues et racontées. Si les gens préféraient lire chez eux, télécharger des epub, ou lire un livre en trois ans, ce n'était pas bien grave. L'important c'était d'avoir la chance de les rencontrer, et c'était ça son travail : créer un endroit où on facilitait cette rencontre. Pas un temple...

Aki vit les lumières en premier, et surtout comprit plus vite ce dont il s'agissait : on venait enfin les sortir de là ! Jilian tenta de se redresser, mais il était déjà trop fatigué... Il apprécia ceci dit le contact de la main d'Aki, et lui rendit sa poignée de main en souriant : c'était enfin fini.

"Merci à vous."

C'était un moment étrange. L'Américain était à la fois soulagé et anxieux. Après quatre heures passées avec Aki, il trouvait étrangement d'être subitement séparé. D'autant que durant ces quatre heures, leur séparation avait rarement mené à de bons moments ! Mais malgré tout, il y en avait eu, des bons moments. Des moments de connexion, de partage... c'était bizarre... il était du coup un peu ému d'arriver à cette séparation, quand bien même elle n'était que ponctuelle.

D'autant qu'il allait maintenant devoir faire face au trop plein d'émotions qu'il avait tenu sous contrôle tant bien que mal pendant tout ce temps... Il ne réagit pas tout de suite. Il sentit qu'on le soulevait, ce qui malgré toutes les précautions prises fut un peu douloureux, pour l'installer sur un brancard. Les portes de l'ambulance s'étaient à peine refermées que le bibliothécaire fondit en larmes. C'était comme si tout explosait à l'intérieur d'un seul coup. L'angoisse, la fatigue, la douleur, le froid... il était déchiré de sanglots et de spasmes, ces derniers relançant la douleur à chaque fois. Les urgentistes avaient essayé de le calmer, mais dans la panique, son cerveau avait décidé que maintenir le japonais prenait trop d'énergie alors qu'il devait maintenant gérer cette tornade interne... le bibliothécaire ne parlait plus qu'un anglais haché et désarticulé... pas de chance dans un pays où la plupart des gens ne parlait qu'un minimum d'anglais !

Arrivé à l'hôpital, ils se mirent donc en quête de quelqu'un qui parlerait anglais. Parce qu'en attendant, il était impossible de savoir ce qui lui était arrivé, et donc comment pouvoir le soigner... Par chance, on trouva assez rapidement quelqu'un... parmi les patients fraîchement évacués de l'académie. Il fallut un moment pour que Jilian reconnaisse la voix de James au travers de sa tornade intérieure... il retrouva peu à peu son calme et réussit à expliquer ce qui lui était arrivé. On put donc enfin faire les radios, et surtout lui donner des anti-douleurs plus efficace que le comprimé de paracétamol trouvé au hasard de la trousse de secours de la cafétéria. Le tibia était cassé à deux endroits, la bonne nouvelle, c'était que les cassures étaient nets, on n'aurait donc pas besoin d'opérer pour poser des broches, un plâtre suffirait. Un plâtre et beaucoup de repos...

On donna finalement un somnifère à Jilian pour qu'il dorme... il eût tout juste le temps de se rendre compte qu'il habitait au deuxième étage sans ascenseur avant de s'endormir. La convalescence s'annonçait un peu compliquée !
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