- Soren tu devrait sortir un peu plus, profite que ta fille soit avec moi pour t’amuser un peu. Faire ce dont tu as envie.

Puri était occupé à un gala dans un autre pays et Soren avait juste un jour de repos. Mais que faire, sa tante devait garder Abi pour la journée, car elle avait demandé en pensant que Soren travaillerait, mais le jeune homme avait accepté au final en se disant que ce ne serait pas un mal qu’il puisse aussi prendre du temps pour lui. Cependant, une fois seule chez lui, il ne sut quoi faire. Un sms à Puri dans l’idée de pouvoir discuter avec elle, mais elle l’avait prévenu qu’elle risquait d’être occupée. Donc Soren se retrouva assis dans le canapé, perdu.

Attends voir, quelqu’un d’autre lui en avait parlé non. Amélia ! Oui, eh bien, dans ce cas, il était temps qu’elle applique ce qu’elle lui avait dit. A savoir, le fait de sortir s’amuser. Soren se demanda cependant si c’était une si bonne idée. Il ne savait pas de quoi la femme était capable dans ce genre de situation et vu le peu de gêne qu’elle avait eu compte tenu du fait que Soren avait eu une de ses culottes dans la main, le jeune homme pouvait aisément supposer qu’elle devait pas être gêner par grand-chose.

Un message fut lancé, advienne que pourra. Soren se dit que toute façon dans le pire des cas, il pourrait toujours reculer si jamais il voyait que ça allait trop loin dans la soirée. Mais il doutait fortement qu’Amelia le traîne dans un endroit peu recommandable ou autre. LE message en revanche, quand Soren put le relire, il crispa la mâchoire.

« -Bonjour, ça fait un moment qu’on ne s’est pas vu et je me suis dit qu’on pourrait passer un peu de temps ensemble histoire de s’amuser. »

Bon sang, pouvait-il seulement envoyer un message aussi mal tourné ? Soren se tapa le front du plat de sa main et renvoya presque aussitôt un message, mais visiblement, c’était trop tard car quelqu’un frappé à sa porte. Eh mince ! Soren observa le sms qu’il avait écrit et l’envoya quand même.

« -Désolé, je voulais dire qu’on pourrait sortir, simplement. Comme c’est toi qui m’a conseillé de prendre du temps pour moi, je me souviens. Je voulais profiter d’une après-midi sans ma fille pour me dégourdir les jambes.»

Amélia allait sûrement finir par prendre mal ça, Soren n’y pouvait rien, il n’avait pas fait gaffe en envoyant le premier message que ce dernier pourrait être mal compris. Quoi qu’il en soit, il se dirigea vers la porte dans l’espoir que ce ne soit pas déjà elle. Après tout, il lui avait communiqué son adresse depuis.

Amelia avait fini tard la veille au bar, et puisqu’elle avait enfin une matinée de libre, comme c’était son jour de repos au garage, l’Australienne avait prévu de faire un bon gros dodo pour ne se réveiller qu’aux alentours de midi. Sauf que ses plans furent chamboulés par un message reçu en fin de matinée, l’hôtesse ayant complètement oublié de couper la sonnerie de son téléphone avant de s’échouer dans son lit quelques heures auparavant. Ce fut donc en grognant qu’Amelia ouvrit très difficilement les yeux pour savoir qui était le meurtrier de sa grasse matinée. Et autant dire que l’air ronchon de l’Australienne disparut presque aussitôt en voyant le nom de son contact s’afficher et, surtout, le message qu’il lui avait envoyé. Décidément, l’hôtesse espérait pour lui que sa copine n’était pas trop jalouse et qu’elle n’était pas du genre à fouiller dans son téléphone ! Il finirait par avoir des problèmes sinon ! Et elle aussi par extension…

Amelia dut donc se résoudre à quitter son lit si douillet, un peu à regret, de gros cernes sous les yeux, après s’être accordé encore 30 petites minutes pour bien se réveiller. Elle ne prit pas la peine de répondre au message de Soren, préférant lui faire la surprise de débarquer chez lui plus ou moins à l’improviste. L’hôtesse se mit même à rire en imaginant la tête qu’il ferait quand il allait ouvrir la porte et voir qu’elle se trouvait de l’autre côté ! Elle s’empressa donc de se préparer en prenant bien soin de cacher ses cernes avec un peu de maquillage, avala un petit-déjeuner/déjeuner très rapidement, puis elle sortit pour prendre la direction de la maison de Soren. Une fois à destination, Amelia ne perdit pas une seconde pour frapper, abaissant un peu sa grosse écharpe qu’elle avait remonté jusque sous son nez pour ne pas souffrir du froid qui sévissait malgré le beau temps. Et le timing qui suivit fut assez incroyable, puisque le téléphone de l’Australienne sonna pile au moment où le jeune homme ouvrit la porte, l’hôtesse fixant le surveillant avec un air malicieux, un avant-bras appuyé en hauteur contre le mur, à la manière d’un gros lourd qui s’essaierait à un petit numéro de charme.

« Alors chéri, t’es prêt à passer un peu de temps avec moi pour qu’on s’amuse rien que tous les deux ? »

Amelia s’amusa à hausser les sourcils à plusieurs reprises pour appuyer sa phrase lourde de sous-entendus, avant de se mettre à rire et de remettre ses mains dans les poches de son manteau d’hiver.

« Désolée, c’était beaucoup trop tentant ! T’étais bien réveillé quand tu m’as envoyé ton message ? T’as de la chance de me l’avoir envoyé à moi en tout cas, n’importe qui d’autre aurait pu penser qu’il s’agissait d’une invitation à une partie de jambes en l’air ! Oh et j’espère pour toi que ta dulcinée n’est pas trop jalouse, sinon je te conseille de supprimer ton message si tu ne veux pas avoir de soucis. Parce que je n’en veux pas moi non plus, j’te préviens ! »

Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois qu’Amelia aurait des problèmes de ce genre. Avec ses deux boulots, elle avait déjà eu l’occasion de faire face beaucoup trop souvent à des femmes, des amantes ou des ex jalouses. Elle aimait bien Soren et ne connaissait pas du tout sa petite-amie, mais elle n’avait pas trop envie de se retrouver dans une autre de ces situations désagréables.

Quoi qu’il en soit, maintenant qu’Amelia était là, elle prit deux secondes pour regarder le message qu’elle avait reçu au moment où le surveillant avait ouvert la porte, puis elle se mit à rire après l’avoir lu.

« Ah mince, quel dommage… Je connais pourtant tout un tas d’autres façon de se dégourdir les jambes, mais puisque tu tiens à faire une petite sortie, on va plutôt partir sur ça ! Tu as des idées ou des envies particulières ? T’es prêt d’ailleurs ? Je n’ai pas pris la peine de te répondre pour te faire la surprise, mais heureusement que tu ne m’as pas ouvert en étant à moitié nu, parce que j’aurais vraiment fini par me dire que tu voulais qu’on aille visiter ta chambre ! »

Amelia n’arrivait pas à se retenir de le taquiner, pouffant à la fin de ses mots, avant de jeter un bref coup d’œil au ciel. Le soleil venait de disparaître derrière un gros nuage gris, qui en devançait plusieurs autres, ce qui compromettait un peu un après-midi passé entièrement en extérieur. Ils n’étaient pas en sucre, mais marcher sous la pluie, avec ce froid, c’était le meilleur moyen de choper un bon gros rhume !

« Bon… Je pense qu’on va éviter de tenter le diable en restant en extérieur. J’ai bien une idée de l’endroit où je pourrais t’emmener. Tu me fais confiance ? »

En tout cas, avec le sourire malicieux qu’elle affichait et ce nez qu’elle fronçait, il y avait de quoi se méfier !

Soren ne savait plus vraiment où se mettre au moment où il avait entendu qu’Amélia se trouvait derrière la porte. Aie, il espérait vraiment qu’elle avait reçu le second message avant de passé pour… on ne savait quoi. Heureusement que Puri n’était pas là, après, il aurait pris la peine de lui expliquer et dans le pire des cas, cinq personnes derrière Soren pouvaient affirmer sans hésiter qu’il était un boulet parfois.

C’est en ouvrant la porte qu’il réalisa qu’en tant que boulet, il allait avoir une sérieuse compétition avec son amie. Sa façon de l’accoster et de se moquer de lui. Le jeune homme ne put s’empêcher de rire de bon cœur tout en observant la jeune femme alors qu’elle se reprenait en avouant que c’était beaucoup trop tentant. Lui posant une question à laquelle Soren devait bien admettre qu’il avait la tête ailleurs sur le moment. Puis mettant en avant le fait qu’il ne vaudrait mieux pas que ce genre de message soit lu par quelqu’un qu’il ne fallait pas.

- Je ne suis juste pas très doué parfois, on va ne pas en faire une affaire d’état non plus. Mais c’est vrai que cette fois… j’ai fait fort, heureusement qu’un de mes proches n’est pas là, sinon, il s’empresserait de l’ajouter à la longue liste de mes bourdes en tout genre.

Il sourit et envisagerait la possibilité de supprimé le message ou non … non ! Soren se devait d’être transparent avec Puri, alors il serait le premier à lui en parlant plutôt que d’attendre qu’elle tombe dessus et se pose des questions. Qui sait, elle en rirait sûrement… du moins, l’espéra Soren. Amelia lui demanda s’il était prêt, le jeune homme hocha la tête tout en répondant.

- Non pas vraiment, je comptais un peu sur toi. Tu connais encore mieux Nara que moi. Je n’ai pas encore trop eu le temps de vraiment visité entre le travail et la petite à gérer. Je crois même que c’est vraiment le premier jour où je suis complètement seul.

Soren attrapa son gilet, mais l’observa avec un air suspicieux sur l’instant. Quand on posait ce genre de question, ce n’était jamais une bonne chose. Sauf que bon, Soren avait proposé la sortie, donc, il ne pouvait plus vraiment reculer. Cependant, il lâcha avec un faux air méfiant.

- J’ai le choix ? C’est marrant, car à chaque fois qu’on me demande ça, je le regrette souvent assez vite. Je suis sûr que tu vas m’emmener dans un endroit pas clair…

Puis il laissa un petit rire passer pour rassurer la jeune femme, il se payait un peu sa tête à vrai dire sur le moment. Tout en récupérant son porte-monnaie qu’il glissa dans la poche de son pantalon, Soren lui fit un sourire amusé en avouant tout en fermant la porte d'entrée pour suivre Amélia.

- Si jamais je suis déçu par l’endroit où tu veux m’emmener, je te promets qu’on ira faire le musée le plus ennuyeux de la ville en guise de vengeance ! Ça te va ?

Amelia fronça le nez en entendant Soren rire à sa petite prestation du dragueur hyper lourd, avant de soudainement se montrer très intéressée par ce qu’il venait de dire.

« Ah ? Parce que c’est récurrent pour toi d’être pas doué ? Tu titilles ma curiosité là ! J’ai affreusement envie que tes proches me fassent le récit de tes pires bourdes ! Ou alors… On peut faire un petit jeu et se lancer des défis ! Comme ça, si tu perds, ton gage sera de me raconter une de tes boulettes ! »

L’Australienne sentit son sourire malicieux s’étirer en imaginant déjà quel genre de défis elle pourrait proposer au surveillant. Amelia était bonne joueuse, mais sa curiosité était telle qu’elle avait bien envie de faire exprès de lui proposer des défis qu’elle était sûre de gagner, rien que pour entendre tout plein d’anecdotes !

En tout cas, l’hôtesse fut grandement surprise d’entendre Soren lui confier que c’était sans doute sa première vraie sortie depuis qu’ils étaient arrivés à Nara, lui et sa fille. Elle ne put toutefois pas s’empêcher de poser une main sur ses hanches, pendant que l’autre se portait jusqu’à ses lèvres d’où s’échappait un rire machiavélique.

« Évidemment que non, tu n’as pas le choix ! Tu as invoqué le pire des démons pour ta requête de sortie, et maintenant que je suis là, tu ne peux plus reculer ! Surtout que je ne peux vraiment pas laisser passer ça… Tout ce temps sans même profiter pleinement de ce que cette sublime ville de Nara a à t’offrir… Enfin, je suis quand même contente que tu m’offres ta première fois Darling… »

Le sourire malicieux d’Amelia fut une nouvelle fois accompagné par plusieurs haussements de sourcils plus que suggestifs, avant qu’elle ne commence à marcher en direction de leur destination. Les mots qui suivirent la firent d’ailleurs pouffer, l’Australienne plantant un regard plein de défi dans celui de son voisin.

« Alors, déjà, impossible que l’endroit où je t’emmène te déçoive. Déjà, parce que c’est un endroit génial, mais aussi parce que je te fais grâce de ma présence ! Rien que pour ça, impossible que tu sois déçu. Je veux dire, je suis sûre que même l’endroit le plus chiant de l’univers finirait par avoir une saveur agréable juste parce que je m’y trouve ! Donc, franchement, je te mets au défi de trouver un endroit où je pourrais vraiment m’ennuyer, et où toi aussi tu pourras t’ennuyer en ma présence. C’est juste impossible ! »

Amelia avait été dotée d’une imagination beaucoup trop débordante, ce qui faisait qu’elle trouvait toujours des façons de s’amuser. Même si Soren prévoyait de l’emmener dans une exposition artistique on ne peut plus soporifique, l’hôtesse serait parfaitement capable d’interpréter les tableaux à sa façon, ou d’imaginer les situations dans lesquelles ces œuvres avaient pu être réalisées, le tout en partant bien évidemment dans le plus grand des n’importe quoi. Chaque occasion, chaque moment était bon pour s’amuser, c’était ça la philosophie de vie d’Amelia ! Et avec un tel ouragan écarlate, impossible de ne pas se laisser happer !

Quoi qu’il en soit, après quelques minutes de marche, les deux amis arrivèrent devant la salle d’arcade où l’Australienne avait prévu d’emmener Soren. Bien évidemment, ce n’était qu’un début et elle prévoyait de lui faire découvrir d’autres endroits, mais…

« Et voilà ! On y est ! Mon endroit préféré à Nara ! Surtout que c’est le lieu idéal si je veux mettre à exécution mon plan qui me permettra de te défier pour que tu me racontes plein d’anecdotes ! Rassure-moi… T’as déjà été dans une salle d’arcade ? T’as déjà testé quelques jeux, genre les jeux de shoot, de combat, les courses de voiture ou même les jeux de danse, hein ? »

Quoi qu’il en soit, même si Soren avait déjà touché à ces jeux occasionnellement, il était certain qu’il ne pourrait pas faire le poids face à une telle geek, qui venait très régulièrement dans cette salle, quand ses fins de mois n’étaient pas trop difficiles et lui permettaient de se faire un peu plaisir.

« On y va ? »

En tout cas, en voyant l’immense sourire d’Amelia, il était assez facile d’imaginer à quel point cet endroit lui tenait à cœur, et à quel point elle tenait également au fait d’y partager un moment avec le surveillant !

Peut-être que Soren aurait dû se taire… Peut-être bien. Toutes les fois où ils s’étaient dit mentalement cette phrase ne pouvait même plus ce compter sur les doigts de ses mains et de ses pieds réunis. Amélia semblait maintenant plutôt curieuse d’en apprendre un peu plus sur ce côté de lui. Le jeune homme avait en tête d’esquiver le sujet, mais en vain lorsqu’elle lui proposa des gages… Aie.

- C’est dingue, tu ne prends même pas la peine de me demander pour savoir si je suis d’accord.

Cette femme était comme sa sœur d’une certaine façon, même sa façon de demander s’il avait confiance en elle n’était pas loin d’être pareil. Au final, Soren ne le regrettait pas pour autant… mais il savait d’avance qu’on allait le sortir de sa zone de confort. Chose qui se confirma par ce que dit Ari… Amelia !... Il ne put s’empêcher de se dire qu’elle lui faisait penser à une princesse Disney qu’il avait vu il y a peu avec sa fille. Une rousse aussi, c’était amusant…

Soren l’observa, haussant doucement les sourcils avant de rire de bon cœur sur les mots de la rousse. Il avait encore tant de première fois à offrir sur ce point. Soren n’avait encore rien découvert de vraiment intéressant à Nara. Non pas que la ville le soit, c’était plutôt le manque de temps et avec Purificaçion maintenant dans sa vie, du temps, il en avait encore moi. Note à lui-même, ne surtout pas dire ça au mannequin. Elle en rajouta en avouant que l’endroit ne comptait pas vraiment au final, c’était la compagnie le plus important… Du moins, c’est que le jeune homme comprit et admis.

- Vu comme ça, oui, je te fais confiance. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup pour me rendre compte que tu tenais plus d’une tornade que d’une brise paisible depuis le temps. Alors, peu importe l’endroit en effet, je ne m'ennuierais pas. De toute façon, le pire ou m’est emmené sans me prévenir était un sexshop… Alors je n’ai pas vraiment peur !

Mais quel idiot encore une fois. Il se rattrapa en rigolant.

- Ce n’était qu’un ami et ça date de mes années à l’université ! Donc, on oublie tout de suite ce genre d’endroit sans quoi je risque de tourner les talons très vite !

Le surveillant eut la chance de pouvoir un peu mieux cerné l’endroit où elle voulait l’emmener. Ah, ce n’était que ça ?! Soren soupira d’aise en entendant que c’était une salle d’arcade. Autant dire que c’étaient beaucoup de secrets pour pas grand-chose et il put rassurer la rousse presque aussitôt.

- Je connais et j’y suis allé quelques fois que ce soit au Japon ou en Amérique. Je ne dirais pas que je suis un pro, mais je me débrouille. Surtout en danse, j’avoue. Mais si tu t’emmêles les jambes comme une certaine princesse Disney les découvrant qui te ressemble, je devrais être tranquille. Tu nages bien ? Que je sois sûr que tu ne sois pas la même personne ! Parce qu’il y a une petite ressemblance quand même, je trouve… Mise à part que c’est un dessin animé.

Oui, il n’avait pas résisté, après tout ce n’était pas un mal. Allé la savoir, le dessinateur l’avait peut-être prise comme modèle ! Le jeune homme était paré pour la suivre.

- En avant, je ne vais pas passer devant tu sais !

« Évidemment que je ne vais pas prendre la peine de te demander si t’es d’accord, je t’aurais offert la possibilité de me dire non, sinon ! En ne te demandant pas ton avis, j’évite ainsi d’entendre un refus de ta part ! »

Amelia fronça le nez et esquissa un grand sourire malicieux. Elle adorait coincer les gens pour obtenir ce qu’elle voulait ! Par contre, si jamais Soren ne voulait vraiment pas se lancer dans ces petits défis avec elle, l’Australienne n’insisterait pas. Elle aimait taquiner, mais jamais elle ne forcerait qui que ce soit à faire quelque chose qu’il ne voulait pas faire. Aussi incroyable cela pouvait-il paraître, Amelia avait bel et bien des limites qu’elle ne franchissait pas !

Son sourire s’étira ensuite à l’aveux de Soren, concernant une certaine visite dans un sexshop, le regard azur d’Amelia se mettant aussitôt à pétiller de curiosité. L’Australienne se mit d’ailleurs à rire en voyant que le surveillant s’empressait de se rattraper.

« Un ami hein… Est-ce que c’était vraiment un ami ? Il avait peut-être des vues sur toi ! Pourquoi il a voulu t’emmener dans un tel endroit du coup ? Non, parce que très sincèrement, je t’imagine plutôt sage dans ce domaine, je te vois assez mal en client régulier de ce genre d’endroits ! Mais peut-être que je me trompe ? »

Le sourire malicieux d’Amelia s’étira encore un peu, avant qu’elle ne le rassure sur le fait que leur destination n’était pas un établissement de ce genre, même si elle se promit d’y emmener Soren un autre jour.

Quoi qu’il en soit, les deux adultes arrivèrent finalement devant la salle d’arcade où Amelia avait voulu emmener le surveillant, ne pouvant pas s’empêcher d’afficher un petit air surpris quand celui-ci lui expliqua qu’il connaissait un peu ce genre d’endroits. La suite des mots de Soren surprit d’ailleurs encore un peu plus l’Australienne, qui lâcha finalement un rire franc.

« Attends… T’es sérieusement en train de me comparer à une princesse Disney ? Je sais qu’on n’a pas passé beaucoup de temps ensemble, mais je crois que je t’ai déjà pas mal prouvé que je n’avais rien d’une princesse de contes de fées ! Ou alors, on ne connaît pas les mêmes histoires ! En tout cas, je peux t’assurer que je sais parfaitement me servir de mes deux jambes, tu vas pouvoir en avoir une démonstration immédiatement ! »

Amelia attrapa donc le poignet de Soren pour le tirer à l’intérieur de la salle d’arcade, saluant avec un grand sourire le propriétaire qui semblait la regarder avec un peu trop d’insistance. Il fallait dire que des clientes comme ça, il ne devait pas en voir tous les jours ! Et comme l’Australienne venait régulièrement ici, il avait déjà pu se rendre compte à quel point discuter avec elle était facile, même si elle avait tendance à un peu trop le taquiner.

Quoi qu’il en soit, Amelia fouilla dans son petit sac en bandoulière pour en sortir de la monnaie, puis elle poussa Soren dans le dos pour le faire monter sur le plateau de Dance Dance Revolution.

« Allez ! Montre-moi comment tu sais bouger tes petites fesses Darling ! J’suis sympa, on va commencer avec une chanson en facile, histoire que tu puisses te familiariser un peu avec la bête. Mais après, on passera en normal, puis en difficile, t’es prévenu ! »

L’Australienne lança une partie et se plaça sur le plateau juste à côté de Soren, sautillant un peu sur place en bougeant ses bras et en faisant rouler sa tête à 360 degrés, comme si elle était en plein échauffement avant un combat de boxe. La jeune femme sélectionna une chanson assez connue pour ne pas que le surveillant soit trop perdu, espérant qu’il la connaissait au moins un peu, puis elle commença à bouger ses pieds sans louper aucun pas. Bon, c’était en facile, elle n’avait pas vraiment de mérite, mais ça faisait du bien de commencer par ça avant de corser un peu plus le challenge ! Surtout que, comme c’était assez simple à suivre pour elle, Amelia eut tout le loisir de laisser son regard traîner sur son voisin pour voir comment il se débrouillait pour cette première danse !

Soren n’avait pas le choix, c’est fou comme à chaque fois qu’il croisait une femme qui se rapprochait de lui, cette dernière prenait presque toujours l’ascendant sur lui. Il ne doutait pas que Puri devienne aussi comme ça avec lui, ne lui laissant pas le choix pour de nombreuses choses. Mais pour l’instant, il était avec Amelia et c’était clairement dans son caractère, il n’avait pas besoin de la connaître depuis longtemps pour s’en rendre compte.

Puis il était aussi assez doué pour faire des boulettes tout seul et ne manqua pas d’en commettre une en évoquant une sortie qu’il avait faite dans un sex-shop avec un ami de l’université durant un voyage scolaire. Aie … Soren n’avait toujours pas appris à se taire depuis le temps, mais en revanche, il avait appris à rebondir. Surtout face à la question de la rouquine.

- Oui c’est sûr que ce n’est pas moi qui irait faire une carte de fidélité la dedans et oui, c’était bien un ami qui avait des vues sur quelqu’un d’autre à ce que j’ai compris. Puis, encore faudrait-il que je sois attiré par les hommes. C’était juste pour me mettre mal à l’aise et devine quoi… ça a marché.

Avoua-t-il calmement avant de rire doucement pour ensuite la suivre. Une salle d’arcade donc ? Soren se détendit aussitôt, rassurer de voir un endroit un peu moins étranger que prévu. S’il n’avait jamais été un grand joueur dans sa vie, durant ses années d’université, on l’avait emmené dans ce genre d’endroit. Au Japon puis en Amérique également en sortant avec Cass. Il chassa bien vite les seconds souvenirs pour ne pas broyer du noir et lâcha à la remarque d’Amélia.

- C’est physique, tient d’ailleurs, elle est juste là, sur le flipper.

Alors qu’il était à l’intérieur, le jeune homme avait déjà repéré quelques jeux ici et là. Mais la chance avait voulu qu’il y ait un flipper avec de nombreux personnages de Disney dessus et Ariel également. Il lui montra donc le personnage de Disney en ajoutant avec un ton moqueur.

- Mais si tu ne veux pas que je te compare à une sirène, c’est ton droit, je ne le ferais plus !

Le premier jeu fut un plateau de danse, par chance l’un des rares jeux ou Soren avait un minimum de niveau pour s’en sortir. Ayant beaucoup pratiquer diverses formes de danse japonaise, le jeune homme avait donc une certaine expérience et savait bouger en conséquence. Il ne put battre Amelia, mais sans forcément être très loin derrière, Soren parvint tant bien que mal à suivre, s’adaptant et évitant au maximum les erreurs. Ses mouvements étaient cependant moins élancé et plus précis, il évitait clairement de se fatiguer ce qui était une habitude du Kenbu ou tout mouvement inutile pouvait être particulièrement néfaste sur la suite de la danse tant c’était physique par moment.

À la fin, en reprenant son souffle en même temps qu’elle, il se plaça 6ème sur les 10 premiers. Amélia était parvenue à faire mieux que lui, mais c’était louable.

- Pas de chance, ce n’est pas celui ou je m’en sors le moins bien celui-là. J’avoue que c’est surtout ceux où il faut tirer ou rouler.

Il remarqua un jeu d’arcade plus coopératif. Une sorte de jeu-vidéo avec des plateformes. Soren proposa alors à la rouquine.

- Si on voyait à quel point, on pourrait former une bonne équipe ? Ça te tente ?

Amelia se mit à rire aux explications de Soren quant à sa virée dans un sex-shop pendant ses années universitaires. C’était foutu… Maintenant qu’elle avait entendu ça, l’Australienne avait affreusement envie de l’y emmener à son tour, juste pour le voir mal à l’aise !

« Oh vraiment ? C’est que tu n’as pas été dans le bon sex-shop alors ! Je t’assure qu’il y en a certains qui proposent tout plein de trucs super intéressants ! Je sais que ça ne fait pas très longtemps que tu es avec ta copine, mais y’a rien de mieux que quelques petits accessoires pour casser la routine qui pourrait s’installer ! Je connais une super bonne adresse, je t’y emmènerai un jour, tu verras ! »

Amelia fronça le nez et continua à marcher, jusqu’à entrer dans cette salle d’arcade où elle avait l’habitude d’aller. L’Australienne pouffa à nouveau aux mots de Soren, levant le menton en agitant la tête pour que sa longue chevelure de feu ondule dans son dos, ses mains glissant sur ses hanches pour les redessiner.

« Tu peux continuer, c’est vrai que j’ai un physique de rêve qui fait penser aux sirènes ! Mais encore une fois, fais attention aux compliments que tu fais à une autre femme que ta moitié ! Bon et puis, très sincèrement, j’ai peut-être le physique d’une sirène, mais niveau envoûtement vocal par le chant… Je pense qu’on peut repasser… Plutôt que de séduire et attirer les gens à moi avec une chanson, je pense que j’ai plutôt le pouvoir de faire éclater les tympans de tous ceux qui m’écoutent pousser la chansonnette ! »

La jeune femme se mit à rire, puis elle lança le premier jeu : un jeu de danse. Amelia était confiante, elle avait une grande expérience dans le domaine, mais… Pourquoi Soren était-il aussi bon ?! Il ne l’avait pas dépassée au niveau du score, mais il s’était sacrément bien débrouillé ! La surprise était totale pour l’Australienne, qui le fixa avec de grands yeux ronds.

« Sérieux, je n’aurais jamais imaginé que tu étais doué en danse ! Désolée, j’ai souvent tendance à me faire une idée des gens que je rencontre et mon instinct est habituellement plutôt bon, mais là… C’était une victoire pour moi, mais aussi une belle défaite parce que je pensais vraiment te coller une raclée ! Il va falloir qu’on passe plus de temps ensemble et que tu me parles de toi ! Je suis sûre que je dois encore avoir plein de fausses idées sur toi, ça ne va pas du tout ! »

En réalité, Amelia adorait qu’on la surprenne ! Elle était tellement habituée à bien cerner les gens qu’elle rencontrait à son travail en tant qu’hôtesse, qu’elle s’était un peu trop reposée sur ses lauriers avec Soren !

« Bon, du coup, j’étais censée te donner un gage si je gagnais, mais tu m’as tellement surprise que je ne considère même pas cette victoire comme une vraie victoire ! Alors adjugé, on va plutôt tester notre alchimie avec ce jeu ! »

Amelia inséra sa pièce dans la machine et s’échauffa les poignets ainsi que le cou, prête à en découdre une nouvelle fois.

« Je te préviens, je suis plutôt mauvaise perdante ! Alors si jamais t’es nul et que tu me fais mourir, je risque de t’insulter. Mais sache que je le ferai avec amour surtout, alors ne te vexe pas ! »

Autant le prévenir avant, qu’il ne finisse pas par se froisser pour de bon en la laissant plantée là ! Amelia n’avait certainement pas envie de perdre ce lien naissant d’amitié avec Soren à cause d’un stupide jeu !

Soren avait raconté rapidement cette histoire et malheureusement, non seulement ça n’avait pas suffit, mais en plus ça avait eu l’effet inverse en rendant la rousse encore plus curieuse. Soren eut un sourire contraint en entendant la réponse de la jeune femme, mais il n’était pas trop sûr que se rendre dans ce genre d’endroit avec une autre femme que sa copine serait une si bonne idée et avoua sur un ton détendu.

- Je préfère décliner, déjà que je ne suis pas vraiment habitué à ce genre de lieu, je ne tiens pas à ce que Puri prenne mal la chose et c’est toi qui m’as conseillé de faire gaffe, je te signale. Donc j’applique tes conseils.

Finit-il en souriant avec amusement. C’était toujours appréciable de retourner les mots contre leur propriétaire. D’ailleurs, la situation prit encore une tournure amusante quand Amélia se vanta tout en rappelant au jeune homme d’être prudent avec sa grande bouche. Même animé de bonnes intentions, les mots pouvaient être mal compris après tout et la Soren avait fait attention, c’était Amélia qui ne semblait plus trop tenir dans ses chaussures. Soren se contenta de lâcher avec amusement.

- Oui, alors, je veux bien être prudent, mais je t’ai juste comparé à une princesse Disney, ce n’est pas moi qui ai dit tout ce que tu viens de dire.

Puis vint le moment du jeu, finalement, Soren s’en sortit sans trop de mal et contre toute attente prit même par surprise la rouquine qui ne s’attendait sûrement pas à ce que Soso sache gérer un minimum ce sport. Le jeune homme avait de la ressource, des années à pratiquer de nombreuse danses traditionnelles dont la danse du sabre et autres. Il avait même fait des spectacles au côté de son oncle dans l’ancien restaurant que ce dernier avait avec sa femme.

Soren haussa les épaules avec nonchalance en écoutant Amélia, comme si ce n’était pas grand-chose et qu’elle en rajoutait un petit peu. Le surveillant n’était après tout pas du genre à se mettre en avant de la sorte, alors il n’allait clairement pas se vanter et proposa rapidement un autre jeu pour détourner l’attention avant de devoir trop en dire sur lui.

Cependant, la rouquine eut le don de le rendre encore plus mal à l’aise concernant la suite des évènements qu’il ne l’aurait cru en avouant qu’elle pouvait être mauvaise perdante. Le jeu était un simple jeu de plateforme et Soren devait admettre qui n’était pas le meilleur… maintenant, il se demandait si c’était pleinement une bonne idée en sachant qu’il avait toutes les chances de la faire perdre.

Pourtant, alors que tout semblait pointer vers le bas, il parvint à suivre le personnage d’Amelia dans le jeu qui parvint à mener le jeu sans trop de mal. Soren était quelqu’un d’appliqué qui n’avait pas peur de se faire commander quand la situation l’exigeait, du coup, il suivit les directives de la sirène sans aucuns soucis et malgré quelques petits moments de frousses, ils arrivèrent au bout du premier niveau et du second sans avoir besoin de remettre de la monnaie. Malheureusement, ce genre de borne était fait pour forcer les gens à payer au bout d’un moment et ils n’eurent pas d’autres choix que de perdre avant de voir le message continué avec le compteur de dix secondes se mettre en place.

- Qu’est-ce qu’on fait, on arrête là ?

Il craignait un peu que la hargne d’Amelia lui impose de continuer, ce genre d’écran avait souvent l’effet d’une défaite pour certains. Cependant, si elle voulait retenter une partie, Soren la suivrait… sans vraiment savoir s’il s’en sortirait aussi bien cette fois. Sinon, il y avait beaucoup d’autres jeux ici.

Amelia pouffa avec un air malicieux quand Soren déclina sa proposition de se rendre ensemble dans un sexshop.

« C’est bien Soren, tu es un bon élève, tu as bien retenu la leçon que je t’ai enseignée ! Du coup, comme je n’aurais pas la chance de t’y emmener, je te conseille d’y aller avec ta moitié ! Bon, ça ne fait pas longtemps que vous êtes ensemble, mais y’a tout un tas d’articles qui permettent de sortir de la routine si jamais ! »

L’Australienne offrit un clin d’œil à son ami, avant de se mettre à rire aux mots qui suivirent. Elle avait dit tout ça pour le taquiner bien évidemment, se doutant bien que son ami ne la qualifierait pas de sirène avec une quelconque arrière-pensée si ce n’était celle de la comparer à un personnage fictif à cause de leur ressemblance physique.

Quoi qu’il en soit, les deux amis purent s’essayer à leur premier jeu, Soren parvenant à surprendre Amelia avec ses talents en danse. Ça, elle ne l’avait pas vu venir ! Comme quoi, elle avait encore beaucoup de choses à découvrir pour parfaitement le connaître ! Ils n’insistèrent donc pas et le surveillant proposa ensuite qu’ils s’essaient à un jeu en coopération. L’Australienne préféra le prévenir au préalable qu’elle était plutôt mauvaise joueuse, histoire de lui mettre la pression. Mais Soren se débrouilla une nouvelle fois plutôt bien, suivant à la lettre les directives d’Amelia qui était hyper concentrée pour aller le plus loin possible. Ils atteignirent le deuxième niveau avant de finalement chuter, l’Australienne se redressant d’un coup en lâchant un grognement déçu. Qu’est-ce qu’elle avait horreur d’être coupée dans son élan comme ça ! Elle n’aimait pas perde ! Elle voulait recommencer et montrer à ce jeu qui était le patron ! Mais même si Soren lui lança une perche pour qu’ils prennent tous deux leur revanche, Amelia soupira doucement et se frotta la nuque.

« Non, c’est bon. Si on continue, je risque de m’acharner pour aller chaque fois encore plus loin et toute ma monnaie va y passer. Il vaut mieux qu’on essaie autre chose, il y a encore plein d’autres jeux à tester après tout ! »

Amelia retrouva son sourire malicieux et fronça le nez, avant de chercher leur prochaine étape, jetant finalement son dévolu sur un jeu de course. Les lèvres de l’Australienne s’étirèrent en un sourire presque machiavélique alors qu’elle pointait les deux motos fixées au sol, devant des écrans.

« Allez, on repart sur du chacun pour soi ! En tout cas, je ne te l’ai pas dit, mais tu te débrouilles sacrément bien avec les jeux de plateforme ! Je vais finir par te recruter pour que tu sois mon partenaire lors de tournois de jeux si ça continue, fais gaffe ! »

L’Australienne fronça le nez et s’installa sur sa moto, se penchant ensuite vers la borne pour y insérer sa monnaie.

« Alors ? T’as déjà fait de la moto ? Non, parce que bon, je préfère demander cette fois ! Tu m’as déjà surprise à deux reprises, je vais finir par ne même plus pouvoir te donner de gages si tu te révèles aussi bon pour tous les jeux qu’on essaie ! »

Amelia avait plutôt fière allure sur son bolide en plastique, s’amusant à faire ronronner le moteur en attendant que Soren soit prêt pour lancer la course. Et si l’Australienne semblait aussi à l’aise sur sa monture, ce n’était pas pour rien !

« Au fait, est-ce que je t’ai déjà dit que j’avais mon permis moto ? Bon, je n’ai pas eu assez d’économies pour me permettre de m’en acheter une depuis que je suis arrivée au Japon, mais j’adore conduire celles qu’on me laisse parfois au garage quand je dois vérifier que tout est en ordre ! Ah ! Est-ce que je t’avais déjà parlé du fait que j’étais mécanicienne d’ailleurs ? On a dit tellement de trucs quand on s’est rencontré la première fois que je crois que je n’ai même pas pensé à te donner les informations les plus importantes me concernant ! »

Soren était plutôt content d’avoir proposé cette sortie à Amelia même si ce n’était pas son idée à lui de venir dans cet endroit. Le jeune se rendait doucement compte que ça lui faisait du bien de ne pas penser à tous ses soucis du quotidien pendant quelques instants. Du genre, qu’allait-il réviser le lendemain ? Quels soucis allait-il devoir encore gérer ? Et cet.

Au final, le fait qu’il ait retourné les propos d’Amélia contre elle semblait plutôt bien passer et la jeune femme lui conseilla même de se rendre dans un sex-shop avec sa copine. Soren rougit doucement, mais ne répondit rien. C’était beaucoup trop tôt, et même si un jour, ils venaient à y aller, ce serait sûrement plus sur décision de Puri que la sienne en réalité. Autant ne plus parler de ça pour le moment.

La partie en duo se passa bien, du moins jusqu’au ni 2… Il fallait s’y attendre, ce genre de jeu était clairement dans le principe de faire un niveau 1 facile pour donner envie de jouer et ensuite dès le niveau 2 voir la difficulté grimper en flèche. Soren n’était clairement pas aussi habitué qu’elle aux jeux et très rapidement, Amelia vit un jeu en coop se changeait peu à peu en quête d’escorte… Ce qui peut potentiellement être les quêtes les plus frustrantes, tout jeux confondus.

La réponse fut donc sans appel, elle préférait arrêter la avant de voir tout le Pib mensuel passer dans cette machine à sous. La rouquine le conduisit donc devant un jeu de Moto et avant que la partie ne commence, un ensemble de questions furent posé, laissant Soren un peu plus songeur que d’habitude. Non, il n’avait pas son permis Moto, mais sa copine à l’époque de l’université quand il était Japon en avait une et il avait donc put en faire avec elle. Il apprit au passage quelques détails sur la vie d’Amelia, se souvenant difficilement des infos qu’elle lui avait dit la dernière fois, car tellement d’information était passée. Il lâcha d’une voix détendue.

- Eh bien oui quelques fois, mais c’était il y a plusieurs années quand j’étais étudiant. Je me souviens plus facilement des courbatures que des restes pour être honnête. Il me semble que tu m’en avais parlé, mais maintenant, j’ai un doute, c’est vrai qu’on n’a pas vraiment été timide en sujet de discussion la dernière fois.

Cependant, un détail l’intéressa et il demanda d’une voix plus curieuse.

- Mais si tu tiens un garage, tu n’as jamais songé à prendre une moto pas chère pour la retaper ? Enfin, je dis ça, mais je n'y connais rien en mécanique, cependant ça doit être une solution plutôt propre vu que tu auras tout sous la main beaucoup plus facilement que d’autres et pas forcément au même prix.

Ouais Soren se rappelait de la seule réparation que Cass avait dû faire à sa voiture et le jeune homme avait vu des larmes. Les coups des garagistes pouvaient vraiment frôler l’excentricité parfois, mais c’était un débat qu’il ne préféra pas lancer ici. Soren sourit et lâcha d’une voix calme en se souvenant de ce qu’on lui avait dit par le passé.

- Cependant, il parait que faire un road trip en moto au Japon vaut vraiment le coup. Je connaissais quelqu’un qui l’avait fait avant.

Dans la discussion, le jeune homme en avait complètement oublié le jeu sur lequel lui et Amélia s’étaient installés.

Après deux premiers jeux où Soren avait réussi à surprendre Amelia, la jeune femme décida de passer aux choses sérieuses en emmenant son ami au niveau des simulations de courses de motos. Elle enfourcha son destrier et attendit que le surveillant se prépare, profitant de ce laps de temps pour lui poser quelques questions avant d’insérer sa monnaie dans la borne. L’Australienne pouffa aux mots de son voisin, gardant son sourire malicieux aux lèvres.

« C’est vrai que, quand on n’est pas habitué, on attrape facilement de grosses courbatures ! Par contre, je t’arrête tout de suite, je travaille dans un garage, certes, mais ce n’est pas le mien ! Je ne suis qu’une petite employée ! »

Le sourire d’Amelia se fit un peu plus rêveur. En y repensant… Est-ce que ça ne pourrait pas être un super rêve à réaliser ça ? De tenir son propre garage ? L’Australienne ne savait pas trop si ça lui plairait d’endosser toutes les responsabilités qui incombaient à un tel poste, surtout qu’elle n’était pas non plus certaine de vouloir abandonner son autre métier. Mine de rien, même si sa situation restait précaire avec ces deux petits boulots, Amelia s’épanouissait vraiment à revêtir sa tenue de mécanicienne en journée et d’hôtesse en soirée !

« J’y ai souvent pensé oui ! Mais l’appartement où je vis n’a pas de place de parking attribuée et je ne serais vraiment pas rassurée de laisser mon petit bébé dehors, même si le Japon craint bien moins que l’Australie ! Je pense qu’avant de songer à me prendre une moto pas chère pour la retaper, je devrais d’abord songer à déménager pour quelque chose d’un peu… mieux. »

L’Australienne ne vivait pas non plus dans un taudis, mais son appartement était très petit et comme elle était à Nara depuis un moment maintenant, les affaires qu’elle y entassait commençaient sérieusement à prendre de place !

« En tout cas, puisque faire un road trip semble t’intéresser et que c’est aussi quelque chose que j’adorerais faire, si ta copine n’est pas trop jalouse, je t’annonce dès maintenant que je t’emmènerai en faire un avec moi dès que j’aurai réussi à me procurer une moto ! »

Amelia fronça le nez et tendit sa main vers Soren, en recourbant son petit doigt. C’était un geste un peu idiot que les enfants faisaient pour sceller leurs promesses, mais l’Australienne n’avait pas encore tout à fait accepté d’être devenue une adulte !

Quoi qu’il en soit, après que Soren se fut bien installé lui aussi sur son fidèle destrier en plastique, Amelia inséra sa monnaie dans la borne et lança la course. Le surveillant ne se débrouillait pas trop mal, mais, à nouveau, ce fut l’Australienne qui remporta la partie, celle-ci se redressant en levant les bras une fois la ligne d’arrivée franchie. Ce fut donc avec un grand sourire aux lèvres, qui ne présageait toutefois rien de bon, qu’elle tourna son regard vers son voisin.

« J’ai gagné ! Tu sais ce que ça veut dire ! J’exige que tu me racontes une anecdote ultra gênante te concernant ! »

Amelia ricana presque, avant de descendre de sa moto pour se tenir près de Soren, les mains jointes dans son dos.

« Mais je suis sympa, on va sortir d’ici avant que tu ne me la racontes. Je t’ai dit que je voulais t’emmener quelque part, mais je n’avais pas précisé que c’était dans un seul endroit ! Après tout, si tu ne sors jamais, j’ai presque toute une ville à te faire visiter ! »

L’Australienne fronça le nez, attendant de voir si Soren allait accepter de se faire traîner ailleurs. Après tout, peut-être qu’il avait encore envie de se faire rétamer sur un autre jeu ! Et avoir donc un autre gage à honorer ! Dans tous les cas, Amelia serait ravie !

Soren devait bien admettre qu’il avait mal compris quand elle lui avait parlé de son métier. Ou bien il s’était passé tellement de chose pour lui en si peu de temps qu’il n’était pas impossible que le surveillant ait tout mélanger dans sa tête. Qu’elle soit propriétaire ou non, elle devait tout de même avoir des moyens que d’autres n’auraient pas forcément. Soren devait admettre qu’il n’avait pas vraiment beaucoup de connaissance dans le milieu, il avait même été toujours assez bête pour payer rubis sur ongle les réparations. Bête ou bien n’avait-il pas le temps de faire des devis ailleurs entre travail, cours et gestion d’enfant.

Il sourit doucement et avoua.

- Pardon, j’avais du mal comprendre. Ça peut m’arriver parfois. Cependant, tu as quand même accès à un garage dans tous les cas, puis rien qu’avec tes connaissances, j’imagine que ça ne devrait pas représenter un challenge si intense. Mais je peux me tromper aussi, je n'y connais rien, j’avoue en mécanique et tout ça. Mon domaine, c’est clairement l’art et les sports japonais.

Oui Soren savait bien mieux tiré à l’arc que réparer un moteur, c’était indéniable. Le jeune homme comprit cependant le souci de la place, lui avait un garage exprès ainsi qu’une petite allée devant pour une seconde voiture. Le jeune homme sourit cependant en proposant sur un ton plus détendu.

- J’ouvrirais l’œil alors, si jamais je vois une bonne affaire pour toi, je te préviendrais de suite. Mais sinon, tu peux toujours emprunter mon garage. Ce n’est pas comme si j’avais forcément besoin d’y mettre ma voiture, il est même plutôt assez vide en général et il n’y a pas de porte à l’intérieur donnant sur ma maison… Donc tu y serais tranquille pour travailler.

Après tout, il ne vivait pas si loin l’un de l’autre et si cela pouvait permettre à la jeune femme de posséder ce qu’elle voulait, il se ferait une joie de lui rendre ce service et avança même une petite contrepartie en retour pour que la proposition soit équitable.

- En échange, tu pourras aussi jeter un œil à ma voiture. Ça me fera des économies de révision par exemple. Qu’en penses-tu ?

Puis vint le moment où elle parla d’un road-trip. Soren rigola à l’idée, non pas qu’il se moquait, mais il ne pouvait malheureusement plus vraiment faire ce genre de folie. Bien qu’il était encore jeune, le papa était trop soudé à sa fille pour envisager prendre des vacances sans elle. Il lâcha donc sans vouloir la vexer.

- Au-delà de ma copine qui risquerait de potentiellement mal le prendre… Je ne pourrais pas vraiment laisser ma fille comme ça. C’est compliqué, mais elle a déjà vu sa mère partir sous le prétexte d’un simple voyage pour la réconforter, et même si je sais que je ne pourrais pas l’abandonné comme elle… Je me dois d’être là au maximum. Mais ! Rien n’empêche de faire un petit tour… Juste je ne partirais pas vraiment plus d’une après-midi ! Désolé !