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L'interet du passé [Pv Jillian]Soren HarukaSurveillant
| Dim 28 Nov - 14:11 - Avant-propos.:
(Ps : Ce rp reprend un ancien contexte que j'avais débuté, mais pas fini pour Soren sur un autre fofow, du coup, en fin de rp, il y aura une fan fic inachevé tourné autour des ancêtres de ce dernier, ce que Soso avait conclu de la vie de ses ancètre en lisant les lignes d'une vieux carnet de famille :) Libre à vous de la lire. Eh oui, son ancêtre portait le nom d'Akio, car j'aimais bien, prénom que j'ai repris pour mon premier compte ici xD)
Soren avait un peu de temps libre durant la pause de midi et une fois le repas passé, ne sachant pas trop quoi faire, le jeune homme décida de se rendre à la bibliothèque. Ça faisait un moment qu’il n’avait pas vraiment prit le temps d’arpenter les rayons de livre quelque part. Lui qui aimait bien lire, ça lui avait manqué. Mais il fallait reconnaître que son travail de surveillant, cumuler à celui de père célibataire n’y aidait. Certes, il aurait eu du temps pour lire, mais au-delà de ça, ses études en art n’étaient pas terminées et s’il voulait décrocher son certificat pour devenir professeur, alors, le jeune homme devait encore travailler plus dur. Le sujet n’était pas la aujourd’hui et un petit break ne faisait pas de mal. Soren se saisit d’ailleurs d’une livre sur l’ère Meiji, l’une des plus marquantes au japon. Celle qui avait amené la fin des samurais. Soren se souvint qu’il avait été plutôt fasciné par cette période, car c’est durant celle-ci que sa famille vit le jour. Il avait d’ailleurs découvert qu’il était un descendant d’un samurai venu d’une île au nord du Japon. Un journal intime de l'époque de son arrière x fois grand-mère en attesté. Durant l’université, il avait d’ailleurs pris un moment à traduire le dis journal car sa grand-mère l'avait écrits dans un Japonais très ancien, un japonais visiblement transmis sur l’île ou elle était resté quelque temps. Cependant, il avait rapidement compris pourquoi elle avait fait cela à l’époque. Pour que personne de sa propre famille puisse le lire, car la femme était anglaise et visiblement censée épouser une tout autre personne. Soren pendant qu’il était assis à une table se souvenait à peu près tous les détails qu’il avait pu déchiffrer. La rébellion du samurai, son bateau qui fut obligé d’accoster sur l’île à cause d’un typhon. L’attaque sur le petit convoi censé rejoindre l’autre côté de l’île pour y prendre un ferry. La prise en otage de la jeune femme par son arrière x fois grand-père… Prise d’otage que de nom, car il lui avait en réalité sauvé la vie. Bref, c’était une longue histoire. Soren lâcha d’ailleurs d’une voix amusé. - Je ne connais toujours pas la fin d’ailleurs. Il faudrait peut-être que je reprenne mes recherches dessus un jour.Sans avoir conscience qu’on pouvait l’écouter à ce moment. Il parlait bien entendu du journal intime qu’il avait commencé à déchiffrer. Soren avait même eu l’intention de se rendre sur la fameuse île, mais contre toute attente, sa mère décéda entre temps et tous ses plans avaient changé. Lui, qui voulait en savoir plus sur le passé de sa famille, avait fini par partir dans un tout autre pays. - Ce que Soren avait déjà déchiffré à l'époque.:
Partie 1 "18 Novembre 1876 Quelque part sur l'île d'Okushiri.
La calèche avançait tranquillement dans la nuit, à son bord, trois femmes. Une noble et deux servantes visiblement. Celle-ci discutée tranquillement d’un mariage arrangé prévu pour la jeune femme. Habillé d’une longue robe jaune et d’un chapeau se mariant avec. Elle ne faisait pas autant noble que d’autres femmes de sa classe sociale, mais inspiré un certain respect aux autres. Elle avait l’habitude de se laisser vivre, car tout le monde faisait ce qu’elle demandait. Aslin Gray devait avoir environ 25 ans, des cheveux brun clair d’une longueur assez raisonnable et des yeux bleu que l’on qualifié souvent de froid.
Elle était impatiente de rejoindre Tokyo, leur bateau avait dû faire escale sur l’île d’Okushiri à cause d’une tempête imprévue. Tout avait était déchargé afin qu’elles et leurs escortes rejoignent l’autre côté de l’île pour y prendre un autre bateau mieux adapté aux eaux japonaises. Les trajets passé par une forêt pendant au moins une bonne heure de route, c'est la que tout derapa.
En pleine réflexion, Aslin entendit alors un cri dehors. Quelqu’un s’était fait mal ? Non leur escorte avait subi une attaque ? Pourtant, l’île était calme, on leur avait certifié qu’il n’y avait pas de bandit. Le véhicule s’arrêta alors net et des bruits de combats se firent entendre au-dehors, des cris de douleur, des armes qui s’entrechoque et des coups de feu tirés. Ses deux servantes sortirent alors pour voir ce qu’il se passer en insistant pour qu’Aslin reste à l’intérieur. Des nouveaux cris ainsi que des paroles en japonais, puis le silence. Le stress était à son comble, jusqu’à ce que la porte s’ouvre.
Un homme en armure tomba nez à nez avec la noble et sans ménagement l’attrapa malgré ses débattements. La trainant tant bien que mal jusqu’à deux hommes qui ce parlé avec véhémence. Difficile de reconnaître leur visage à cause de leur masque. L’un avait un visage de démon menaçant, et l’autre… Un renard… Non une belette ? Dure à définir tant le moment était mal choisi.
- Elle était dans le chariot, qu’est-ce qu’on fait d’elle ?
Les deux hommes arrêtèrent leurs discussions et durant ce laps de temps qui lui procuré la réflexion sur son avenir proche. Elle remarqua de nombreux corps étendu et rassemblé peu à peu en un même point. Même ses deux suivantes avaient subi un sort peu enviable. La peur commençait à monter en elle, le souffle de la mort s’approché doucement de son visage.
- Vous ne deviez pas les tuer !!! Ils n’ont même pas eu le temps de se défendre !!! Ce n’était qu’un simple transport, pas des soldats de l’autre monde…
L’homme au masque animal semblait parlé avec agressivité vis-à-vis de son « complice ». Mais l’autre ne semblait même pas l’écouter, ses yeux injectés de sang se posaient tour à tour sur elle et sur son ami. Il dit alors d’une voix grave.
- Ils n’ont que ce qu'ils méritent pour ce que leurs amis ont fait à ma femme !!! De toute façon, tu veux la laisser vivre pour qu’elle aille nous dénoncer… Non, on n’a pas le choix, il faut la tuer.
À peine avait-il parlé que son arme était déjà tiré pour s’abattre vers elle. Aslin ferma les yeux en laissant échapper un cri, mais le coup ne sembla jamais l’avoir atteint. Au contraire, un bruit de lame l’avertit qu’un sursit semblait lui être accordé. L’homme animal avait stoppé le coup avec son arme et se tenait maintenant face au démon tout en faisant un mur avec son corps… Mais que se passait-il à la fin ? On comptait la tuer ou l’épargner. Le démon parla alors que deux hommes venaient déjà se placer au côté de l’Animal pour le soutenir et faire front avec lui.
- Akio, ce n’est pas judicieux. L’hiver arrive, que vas-tu faire d’elle ? La nourrir comme prisonnière ? C’est tout ce qui manque à ton village, une bouche de plus. - Elle prendra ma part… On ne tue plus personne ! Ce ne sont ni nos valeurs, ni ce pour quoi, je me bats. - Ah !!! Quelle hypocrite, ta femme doit bien rire ou elle est… Tu donnerais ta vie pour défendre une chienne occidentale. - On ne tue plus personne ! Je ne me répéterais pas, elle vient avec moi et toi nettoie ton carnage ! Mon village n’a pas besoin des hommes de l'Empereur en plus de l’hiver.
Que quoi ? bon ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour avouer qu’elle parlait leur langue. Mais ils avaient perdu leurs femmes tous les deux ? Il s’en était pris à son convoi par simple vengeance ? Aslin observé la scène avec des yeux à la fois horrifiée et haineux. L’homme prénommé Akio lui saisit doucement le bras, mais elle s’écarta d’un geste brusque tout lui disant en Anglais qu’il n’avait pas à la toucher et l’insulta copieusement avant de cracher sur son masque.
Un rire général se fit entendre, procurant une certaine satisfaction à la jeune femme. Akio lui ne se laissa pas intimidé et la saisit pour la faire passer par-dessus son épaule sans un mot, sachant qu’il ne fallait surtout pas traîner ici. Ne pouvant pas la relâcher, mais ne voulant pas la tuer. Il n’avait plus vraiment le choix sur la question. Il parla alors d’une voix forte afin que tout le monde entende tout en indiquant les corps de la pointe de sa lame.
- Donnais leurs une sépulture décente, si j’apprends que vous avez simplement mit le feu au tas. Je vous passerez au fil de ma lame moi-même !
Après quoi, il « déposa » la femme en travers de son cheval et grimpa derrière elle sans vraiment lui laisser le choix. Des hommes se rassemblaient pour l’accompagner et les autres commençaient déjà à faire ce qu’il avait ordonné. Akio fixa une dernière fois le démon, avant de prendre congé. Ils s’enfonçaient dans la forêt pour se rendre je ne sais où. Avec pour seul bruit, les sabots de chevaux et les plaintes d’une prisonnière fraîchement capturée."
Partie 2 "4 décembre 1876
Elle avait commis une erreur, qui n’en était pas vraiment une au final. Parler japonais était facile pour elle qui l’avait appris mais maintenant, son détenteur le savait. Elle lui avait dit de ne pas la toucher alors qu’il voulait simplement vérifier une éraflure qu’elle avait au genou. Éraflure qu’elle ne serait pas faite si on lui détachait un peu les mains. Pourtant, depuis, il venait lui parler. Lui expliquer pourquoi il faisait.
- Tu sais, ça ne m’amuse pas. Je ne t’aime pas. Mais tu ne m’a rien fait de mal, alors je n’ai aucune raison de t’en faire non plus. - Tout comme les autres, mes amis ! Ils n’ont rien demandé et vous les avez sauvagement tuées.
L’homme fut surpris. Il était bien moins impressionnant dans un simple kimono. Oui, au début, Aslin avait eu peur de lui, mais désormais, elle le trouvait petit, insignifiant. Tout le monde semblait le respecter dans ce village paumé entre deux montagne, mais elle n’avait que du mépris pour lui. Il dit alors d’un ton calme et amical.
- Tu m’accuses à tort, je n’ai jamais voulu que quiconque meure. Cependant certains sont plus extrêmes… J’essaie de les tempérer, mais ce n’est pas si…. - Ça suffit ! Toi où un autre, c’est du pareil pour moi ! Que ce soit tes compagnons, c’est la même chose !!! Ils sont morts ! Tu aurais mieux fait de me tuer avec plutôt que de m’infliger cette humiliation !
Elle hurlait sur lui, il fallait que ça sort, elle pleurait depuis deux semaines. Pourtant, l’homme en face resta impassible et la seule chose qui brisa le silence, ce fut un enfant qui se mit à pleurer. Il faisait déjà nuit ? Aslin avait perdu la notion du temps. Akio se leva et commença à se diriger vers la porte quand il fut interpellé de façon odieuse par la jeune femme.
- Pourquoi tu ne laisses pas faire sa mère ! Tes mains de meurtrier ne devraient pas toucher ce pauvre enfant…
Akio resta dos à elle et tourna juste la tête avant de dire d’un ton plus froid.
- Elle est morte, à cause des tiens.
Puis, il sortit sans rien ajouté. Pourtant, elle s’en était voulue et aurait voulu lui présenté des excuses sur le coup. Se rendant compte que la guerre devait faire bien plus de ravage qu’en apparence. Les pleurs durèrent un moment, comme pour rappeler à la jeune femme à quel point elle avait été ignoble. Il lui avait sauvé la vie, malgré sa haine. Il valait clairement, mieux que la jeune femme. Mais elle n’était pas responsable de ça… Ce serait hypocrite de dire un truc pareil, alors qu’elle l’accusait sans hésitation pour la même chose.
Le lendemain matin, il était venu sans un mot avec un couteau en main. Aslin crut que c’était la fin. Elle ferma les yeux en pensant très forts qu’elle parlait beaucoup trop. La jeune femme prenait alors une dernière respiration, anticipant la lame froide qui pénétrerait dans sa peau. Pourtant… Lorsqu’Aslin ouvrit les yeux, c’était pour constater que tous les liens qui l’entravé avait été coupé. Akio avait fait ça façon tellement rapide, qu’il était déjà ressortit avant qu’elle ne s’en rende compte.
Pouvait-elle partir ? La jeune femme se risqua alors hors de la pièce, la maison d’Akio était froide, sans vie. Une maison japonaise typique, quoi qu’un peu grande. Le village se déroulait en étage et compté environ cinquante habitants, au mieux. Sans compter les enfants. Aslin s’approcha de l’homme assis près du feu qui faisait cuire un bouillon et l’homme lui tendit alors un bol de nouille sans la regarder.
- Mange. - Pourquoi m’as-tu détaché ? - Mange. - Qu’est-ce que tu attends de moi ? -… - Je … Je suis désolé… Pour hier, j… J’ai dépassé les bornes. Être prisonnière me rend nerv… - Tais-toi…
Elle s’exécuta, l’homme avait parlé d’une voix calme, mais elle était trop honteuse pour oser parler plus. Aslin se mit alors à manger et revit doucement en sentant la chaleur que le bouillon lui procurait. La jeune femme observa alors l’homme qui ne mangeait pas de son côté. Elle se risqua alors à dire.
- Ce n’était pas moi qui ai tué ta femme et je veux bien croire que tu m’a en fait sauvé la vie. Mais pourquoi tu me détache comme ça, je peux partir ? - Tu peux, sauf que la neige a fermé le seul passage vers la civilisation. Notre village est coupé du reste de l'île pendant la saison. Donc, tu mourras. - Ah, c’est direct. Que vais-je faire alors ? - Arrêter de parler.
C’était encore plus direct. Une vielle femme arriva sur ces entrefaits. Expliquant qu’un peu de main-d’œuvre ne serait pas de refus pour tisser des habits plus chauds. Akio proposa alors qu’Aslin travaille. Ce n’était pas un choix pour elle, cependant, c’était toujours mieux que de rester là. Alors la jeune femme suivit la grand-mère.
10 decembre.
Ça ne se passait pas si mal, maintenant que tout le monde savait qu’elle parlait Japonais. Aslin n’avait plus aucun mal à se faire comprendre. La grand-mère lui expliqua alors un peu la vie du village, c’était un endroit plus que modeste et il n’y avait qu’une famille de samouraï qui fédéré cet endroit. L’île était divisée en trois petites zones ou chaque famille s’était installée. Ici, c’était celle des Harukani. On lui expliqua qu’il n’avait pas réellement de nom à la base. Cependant, lorsqu’il s’était présenté sur l’île principal. Les grands-parents d’Akio avait simplement dit « loin » lorsqu’on leur avait demandé d’où il venait. Depuis la famille samurai de cette terre portait le nom d’Harukani. Les guerriers venus de loin.
Aslin mit un moment à s’habituer au tissage, c’était compliqué mais elle avait une bonne prof. Aslin apprécié surtout rejoindre les autres femmes aux sources chaudes du coin après chaque dur labeur. Comme toutes les iles du Japon, il y avait des volcans et forcement, les sources chaudes n’étaient pas rares. On prenait bien plus soin d’elle depuis que la jeune femme faisait preuve d’un peu plus de volonté. Même Akio se fendait d’un petit sourire en le voyant travaillé.
Cependant, ce dernier, travaillé beaucoup trop. Son père était l’ancien chef du village et bien qu’il soit l’ainé d’une fratrie de trois enfants. Il sentait peser sur lui un fardeau bien plus lourd que sur celui de ses frères. L’homme se sentait obligé de répondre à chaque demande, il portait les charges d’une grand-mère par ici, réparer un toit par là. S’en aller chercher des enfants qui étaient allé trop loin. Akio était pour ainsi dire partout où on avait besoin de lui. L’hiver était particulièrement rude et tout le monde se soutenait pour ne pas se laisser abattre. Aslin devait être la seule a remarqué que l’homme n’était pas beaucoup soutenu, peut-être les gens d’ici avait pris la mauvaise habitude de le laissé faire.
18 Décembre.
Akio avait encore un peu de mal a laissé Aslin s’occuper de son petit. Pourtant, elle ne pouvait pas le laissé tout géré alors qu’il était sans arrêt happé par ses fonctions de chef. Dire que la première fois qu’elle avait voulu consolé ce pauvre enfant orphelin de sa mère, elle s’était retrouvée avec une lame sous la gorge. Malgré tout, elle lui avait tenu tête ce jour-là.
- Tu penses sincèrement que je m’abaisserais à tuer où quoi que ce soit d'autre avec ce pauvre petit… Ne m’insulte pas plus que tu le fais déjà. Tes mains sont toujours prises par quelques choses, alors que les miennes sont vides. Je veux juste t’aider.
Bien que la réticence fût de mise, l’homme avait tôt ou tard, accepté qu’elle s’occupe de son petit protégé. Mais ce n’était pas sans surveillance. Cela va sans dire. Le soir, alors qu’ils mangeaient. Il l’avait autorisé à garder son enfant contre elle pour le repas. Elle se risqua alors à demander d’un ton curieux.
- Tu sais, je ne connais toujours pas ton nom mon petit. Tu crois que ton père serait assez aimable pour me le dire ? - Tama. - Je vois, c’est très jolie, Tama Harukani, je suppose.
L’enfant s’en moqua, il mangeait le riz avec une sorte de cuillère en bois a sa taille. Il se moquait bien de ce qu’on lui disait. Plus tard, ils le couchèrent et elle resta un moment a le regarder dormir en restant assise près de lui. Ce n’était qu’un enfant innocent, il pleurait parfois l’absence de sa mère. Malgré tout, depuis qu’Aslin s’occupait un peu de lui, il semblait apaisé. Akio les rejoint et s’installa alors à coté d’Aslin pour couvrir le petit un peu plus. La jeune femme pensa que le guerrier n’avait pas les mains sauvages, il aimait son fils.
- Comment elle s’appelait ? - … Hina. Elle était originaire de Kyoto. C’est là-bas que… Que… - J’ai compris, c’est triste… Je suis désolé… Pour tout ça et pour lui. - Tu n’y es pour rien, je ne t’en ai jamais voulu.
Elle l’observa alors avec surprise, il n’était pas hyper expressif alors, car depuis le début, elle avait juste l’impression qu’il lui tirait la tronche. Pourtant, le regard d’Aslin s’adoucit alors doucement et elle lâcha avec rancœur.
- Moi, je t’en ai voulu. Je t’en veux encore. - Je sais.
Il se releva et invita la jeune femme à faire de même pour laisser le petit dormir. Il faisait toujours froid malgré que toute les paravents et porte était installé. Akio lui dit d’un ton toujours aussi froid.
- Quand la neige aura fondu, il faudra attendre quelque temps. La mer ne sera pas encore praticable. Mais je te ramènerais là où tu dois être.
Aslin rit légèrement, là où elle devait être. Lorsqu’elle gagna sa chambre, ce fut l’esprit en proie au doute. En quelque temps, toute sa vie avait changé de façon drastique. Maintenant, elle ne savait même pas ce qu’elle voulait. Alors, elle se mit a pleurer dans son lit, c’était la seule chose à faire. Elle voulait retrouver sa mère, son père… Mais une partie d’elle-même, ne voulait pas quitter cet endroit. Elle s’y sentait utile, on l’a traité comme elle était et pas juste comme une fille de marchand riche. Ici, on l’estime… Alors que là ou elle devait être, ont estimé surtout sa dot et les intérêts qu’elle rapporterait à sa famille.
22 Décembre.
Tout était allé si vite.
Aslin transporté un panier remplis de nourriture qu’elle distribuait aux divers travailleurs du village. Lorsqu’en se retournant après avoir entendu plusieurs personnes crier, elle le vit. Akio, sur le toit, retenu par une jambe et un bras. Ses frères avaient eu le bon réflexe. Cependant, lorsque les hommes l’aidèrent à le ramener sur la terre ferme. La doyenne du village, celle qui avait passé beaucoup de temps avec elle, Oba comme elle l’appelait affectueusement. Elle palpa le front avant de dire à tout le monde, qu’il était bouillant. Akio respirait fort. Elle ne comprenait pas, elle vivait avec lui et n’avait pas vu qu’il était malade. Sur le moment, elle se maudit. Elle maudit tout autant ce type et son besoin de cultiver le secret. Si elle avait vu qu’il était malade, alors…
Akio était au plus mal. Il s’était surmené et lorsqu’elle vit les hommes qui le portaient, voyant son corps vidé de toute vie. Elle lâcha son panier.
| | Jilian DoeBibliothécaire
| Dim 5 Déc - 16:43 La bibliothèque coulait des jours heureux. Depuis la catastrophe de la porte bloquée à cause de l'alarme défectueuse en mars dernier, il n'y avait plus eu d'aussi gros incident ! Et encore heureux parce que depuis cet événement, le pauvre Jilian était toujours extrêmement nerveux au moment de désenclencher l'alarme le matin... comme s'il s'attendait à une catastrophe imminente. De nature angoissée de base, le bibliothécaire n'avait pas vraiment besoin qu'on vienne encore lui rajouter des sources d'angoisse ! Il tenait à sa routine, à ces gestes qu'il pouvait faire toujours dans le même ordre sans avoir à y penser. Parce que si jamais on le sortait un temps soit peu de ses rails bien tracées, il était complètement perdu.
Mais aujourd'hui, même sans catastrophe, les petites routines de Jilian n'avait eu de cesse d'être interrompues. Comme toujours, la veille au soir, il avait fait le point sur sa journée et s'était laissé une petite liste de choses à faire pour le lendemain. Seulement le lendemain... dès l'ouverture, l'étudiant qui était censé prendre son service à l'accueil n'avait pas pu venir car malade et Jilian avait dû le remplacer au pied levé pour gérer les questions ainsi que les retours et emprunts. Du coup, il n'avait pas pu enregistrer les références des nouveaux ouvrages qui attendaient toujours d'être indexés...
Quand il avait voulu s'atteler à la réparation des livres qui n'attendaient que ça, il avait dû gérer plusieurs appels de différents bibliothèques universitaires, rapports à certains partenariats, transfert de livres et autres activités qu'on organisait parfois en réseau. De base, Jilian n'était pas fan du téléphone, mais pour son travail, il arrivait en général à faire l'effort, d'autant que c'était des activités qu'il aimait organiser. Il avait toujours mis un point d'honneur à ce que la bibliothèque soit vivante et accueillante... mais à chaque appel, il se voyait reposer tout sur son atelier et au bout des deux heures dévolues à cette tâche, c'est à peine s'il avait finit de réparer un livre sur les cinq qui attendaient...
Il était remonté pour rencontrer le groupe d'un professeur de littérature qui voulait les initier à la recherche. Là encore, rien de grave, mais les choses ne s'étaient pas tout à fait passer comme prévues... Le groupe était plus gros qu'annoncé, et les questions légèrement... absurdes ? En tout cas rien de ce que Jilian avait préparé... bref, il fût plutôt content de voir le groupe s'en aller, même si dans l'ensemble, les choses s'étaient bien passées...
Rien de grave, mais ces multiples petites interruptions l'avaient fatigué et Jilian était légèrement plus fébrile qu'à son habitude. C'était le moment parfait pour ranger les livres ramenés par les étudiants, ainsi que ceux qui traînaient. Une tâche qui avait en général le mérite de l'apaiser. Il poussait son chariot dans les allées, et voir les livres réintégrer leur juste place avait quelque chose de rassurant. Il s'était emparé d'une pile allant dans les mêmes allées quand une étudiante était venu l'interroger. Il l'avait renseigné sans soucis, mais en voulant repartir, il n'avait pas fait attention. Trop fébrile et moins attentif, il avait percuté quelqu'un de plein fouet en se retournant... l'homme étant dans son angle mort, Jilian ne l'avait purement et simplement pas vu...
"Sorry !!! I'm so sorry..."
Sous la panique il était repassé en anglais... il s'agenouilla aussitôt pour ramasser ses livres, continuant à s'excuser, cette fois-ci de retour en japonais.
"Vraiment toutes mes excuses, je n'ai pas fait attention... je ne vous ai pas fait mal ???" | | Soren HarukaSurveillant
| Ven 10 Déc - 23:46 Soren était absorbé par la lecture pendant un bon moment, ne voyant même pas le temps passé. Évidement, il était encore large avant de reprendre son travail, mais il devait encore ranger ce qu’il avait pris à sa place. En observant l’heure, le surveillant se dit qu’il avait encore un peu de temps devant lui, peut-être qu’il pourrait se tourner vers un ouvrage sur l’étude de l’art, histoire de pouvoir réussir a passé une leçon sur laquelle il butait depuis quelque temps dans ses cours à distance.
Cependant, au moment où il rejoignait les rayonnages en passant près du chariot du bibliothécaire, ce dernier ne le percuta pas vraiment méchamment. Une petite douleur au niveau de la hanche se réveilla et en voyant l’homme se répandre en excuse, Soren afficha un sourire rassurant. De l’anglais, ça faisait du bien à entendre. Le jeune homme avoua quand il put.
- Non, du tout, c’est à peine si je l’ai senti même.
Il compléta en utilisant l’anglais à son tour.
- Et votre chariot, il n’a rien eu de mal ?
Une petite blague ayant pour but d’aider son interlocuteur à se détendre. Soren massa doucement l’endroit du choc et posa le livre sur le chariot le temps d’observer en relevant doucement son haut. Il ne conserverait même pas un hématome de cet incident. Le surveillant reprit tranquillement le livre qu’il avait pris et demanda sur un ton calme.
- Vous devez travailler ici non ? Je peux vous donner un coup de main ? J’ai un peu de temps devant moi encore.
Après tout, Soren en ne faisant pas attention à son environnement ne venait-il pas de lui faire perdre un peu de temps ? Un temps précieux même ? Il pouvait au moins lui proposer un coup de main histoire d’éviter que l’inconnu au chariot puisse rattraper ça. Cependant, comme il était nouveau dans le personnel, peut-être était-il tout autant utile de se présenter. Soren s’inclina respectueusement en avouant.
- D’ailleurs, j’en oublie la politesse. Je me nomme Soren Haruka. Je suis arrivé ici en tant que surveillant il y a peu.
Une bonne chose de faite, c’était le minimum après tout. Puis au moins, il connaîtrait aussi le nom de l’homme au chariot, le bibliothécaire présumé. Le jeune homme se dit au passage qu’il pourrait lui demander un coup de main pour trouver l’ouvrage dont il avait besoin. Où encore poser quelques questions sur comment fonctionner les emprunts ici. | | Jilian DoeBibliothécaire
| Dim 19 Déc - 17:11 Quelle journée ! De ces journées où il ne se passe rien de notable mais où pourtant, à la fin on est fatigué de toutes les petites inconvenances qui sont venues se glisser dans les rouages de la journée parfaite... Jilian vivait donc une de ces journées-là. Et il en était tellement fébrile qu'il enchaînait les petites bêtises. Voici donc la dernière : se cogner lui et son charriot contre un jeune homme tranquillement occupé à chercher un livre. Quel champion... Le bibliothécaire se confond donc en excuse, d'abord en anglais, puis se reprenant, en japonais. Au moins, il ne lui a pas fait mal...
"Ha, tant mieux."
Hein ?? Faire mal au charriot ??? La panique de Jilian reprend aussitôt.
"Oh non, vous pensez ??? oh non non non..."
Il faut quelques secondes à Jilian pour comprendre que l'on parle d'un charriot inanimé, et que le jeune homme était simplement en train de plaisanter. Il se gèle sur place, se sentant quelque peu ridicule de n'avoir pas compris l'évidence tout de suite... Un sourire gêné apparaît sur son visage tandis que Jilian se frotte la tête, embarrassé.
"Pardon, je crois que je suis un peu fatigué je n'avais pas compris tout de suite... Mais oui je crois qu'il va bien. ouf alors..."
Le jeune homme vérifie rapidement et Jilian ne peut pas s'empêcher de se sentir un peu anxieux. Mine de rien, il aurait pu l'écorcher, même légèrement... Ça lui arrivait régulièrement de se cogner sur son charriot et de se laisser quelques griffures ici ou là... C'était comme ça quand on ne voyait pas les volumes ! Il était habitué, et même s'il sait d'expérience que ce n'est pas bien grave, il n'a pas envie d'avoir blessé quelqu'un ! Fort heureusement, il n'y a vraiment rien de rien... Le bibliothécaire est soulagé.
La question le surprend un peu. Jilian n'est pas vraiment du genre à passer inaperçu et il est présent tous les jours. Mais après tout, certaines personnes ne font que passer, et la bibliothèque universitaire est grande, alors il vadrouille souvent... Ha mais oui ! Nouveau surveillant, forcément, ça explique bien des choses... Il s'incline en miroir à Soren, par réflexe.
"Enchanté. Je suis Jilian Doe, le bibliothécaire."
C'est vrai que Jilian n'était que peu au courant de l'équipe des surveillants. Il était rare qu'ils aient à travailler du côté de la bibliothèque, et Jilian lui-même n'errait que rarement sur le campus. Alors forcément, il les croisait peu. Et mine de rien, ça lui faisait plaisir d'avoir l'occasion de rencontrer des collègues... même s'ils avaient peu l'occasion de travailler ensemble.
"Et bienvenue parmi nous alors Haruka-san, puisque vous êtes arrivé depuis peu... Vous avez bien pris vos marques déjà ?"
Ça lui avait pris tellement de temps à Jilian... comme toujours... d'autant que c'était la première fois qu'il devenait responsable général d'un lieu comme ça... et puis il avait changé de ville... en bref il avait changé toute sa vie d'un coup ! Quelle idée lui avait traversé l'esprit mine de rien... Certes, tout le monde n'avait pas ses difficultés à s'adapter au moindre micro changement, néanmoins, il voulait quand même s'assurer que tout se passait au mieux pour le nouveau venu.
"En tout cas si vous avez des questions sur l'établissement n'hésitez pas !"
Se faisant, Jilian finit de replacer ses livres sur le chariot, non sans vérifier au passage que personne n'a été blessé dans la chute. Il se rappelle alors que Soren lui a proposé son aide. Le bibliothécaire répond alors, le débit plus rapide, comme pour rattraper le retard de réponse... c'est compliqué de suivre les conversations parfois !
"Ha euh non ne vous inquiétez pas... j'ai juste pris un peu de retard sur mes tâches quotidiennes, mais rien d'insurmontable... enfin peut-être que je peux vous aider ? Vous cherchiez quelque chose en particulier ?"
Il était plus logique que l'aide aille dans ce sens... après tout c'était quand même son métier non ? En plus il se sentait coupable d'avoir interrompu Soren de la sorte, quoi qu'il ait été en train de faire. C'était une chose d'être en retard dans son propre travail, mais il s'en voudrait de retarder les autres ! | | Soren HarukaSurveillant
| Sam 1 Jan - 18:51 La réaction du bibliothécaire sur la blague de Soso eut le mérite de valoir le détour à elle seule. Soren dut se retenir de rire derrière un sourire neutre de façade qu’il avait eu le temps de travailler durant des années. Cependant, le jeune homme ne tint plus lorsque son interlocuteur comprit enfin le tenant et aboutissant de la blague dont il venait d’être victime.
Fort, heureusement, le surveillant n’était pas du genre à se moquer méchamment et préféra ne rien ajouter de plus sur le sujet, considérant que c’était déjà beaucoup pour un premier échange. Mieux valait attendre d’en savoir plus sur son interlocuteur avant de pousser la blague un peu plus loin. Il lâcha cependant.
- Dommage, je comptais vous faire aller chercher de l’huile de coude pour le réparer. Mais on dirait que ce sera pour une autre fois.
Sa mère avait fait le coup à sa fille une fois, faisant croire à Riku la sœur de Soren qu’elle avait un flacon d’huile de coude dans la buanderie de leur demeure. Autant dire que Riku avait très mal pris la chose. Soren avait subit la même duperie lorsqu'il avait eu quelques années de moins aussi avant elle. Cependant, ils avaient bien rigolé. Soren eut rapidement un nom et prénom à mettre sur le visage de Jilian qui lui souhaita rapidement la bienvenue d’ailleurs. Soren afficha un sourire détendu et répondit d’une voix polie.
- Merci à vous Doe-San… LE plus dur a été de prendre mes marques en ville et la vie japonaise tout court. Ça faisait plusieurs années que je n’avais pas utilisé les marques de politesse et j’en passe.
Ajoutant presque aussitôt.
- D’ailleurs, je m’excuse par avance pour tout manque de respect accidentelle. Je vais tacher de faire de mon mieux.
Oui, car Soren durant sa vie en Angleterre avait perdu de nombreuses notions de politesse japonaise. Bien qu’il n’ait jamais été vraiment très fervent de ces dernières, Soren tachait tout de même de les appliquer au mieux. Il hocha la tête en mettant dans un coin de son esprit le fait qu’il pourrait lui poser des questions si jamais. L’homme lui demanda ensuite ce qu’il cherchait et Soren avoua d’un ton plus sérieux.
- Eh bien, je regardais ce que vous aviez sur l’histoire du Japon. Votre bibliothèque et bien plus fourni que celle où j’ai étudié par le passé, enfin avant de partir du Japon, je veux dire. Du coup, je m’intéresse beaucoup à l’ère Meiji et je me demandais s’il n’y avait pas un livre traitant directement sur cette période. | | Jilian DoeBibliothécaire
| Dim 9 Jan - 16:10 Quand le bibliothécaire était angoissé, il avait une légère tendance à prendre les choses trop au pied de la lettre... Si bien qu'il avait complètement raté une plaisanterie plus qu'évidente. Décidément, il n'en ratait pas une aujourd'hui ! Il se serait presque attendu à ce que l'autre se moque de lui en réponse, ça ne serait pas la première fois que ça lui arriverait... Mais non, la réponse fût dite sous le ton de la plaisanterie, mais Jilian pouvait sentir que l'homme riait avec lui et non de lui.
"C'est sans doute mieux, je crois qu'il faut que j'en commande à nouveau."
Répondit-il en souriant doucement. D'autant qu'aujourd'hui, il n'avait sans doute plus beaucoup de l'huile en question de toute façon ! Ce n'était donc qu'à moitié une blague... mais au moins il faisait de son mieux.
Les présentations furent faites. L'homme était donc surveillant, ayant pris son poste depuis peu. Il était même dans la ville depuis peu, voire même dans le pays à en croire ses excuses sur les marques de politesse. C'était surprenant de ne pas être celui qui présentait ce genre d'excuses !
"Ha ne vous inquiétez pas, c'est vrai que je suis arrivé dans ce pays très jeune, mais je suis Américain à la base... je n'accorde sans doute pas la même importance à ce genre de marques, alors ne vous inquiétez pas, je ne me formalise pas de ce genre de choses !"
Même s'il était arrivé au Japon à 8ans, Jilian avait quand même déjà appris la politesse à l'américaine, et même après leur arrivée à Tokyo, il avait été élevé comme tel. Les marques de politesse, il les avait apprises, et faisait au mieux pour les appliquer. Mais pour lui, elle relevait plus du protocole que de quelque chose en quoi il croyait vraiment.
"Vous arrivez d'où ? C'est vrai que ça peut être compliqué de s'habituer à une nouvelle ville ! J'ai eu du mal aussi quand je suis arrivé ici... Ce sont des choses qui prennent du temps... J'espère que vous avez pu trouver tout ce qu'il vous fallait en tout cas !"
Là dessus aussi, le bibliothécaire était plus que bien placé pour comprendre que la phase d'acclimatation puisse prendre du temps et être quelque peu compliquée ! Alors s'il pouvait rendre service à un nouveau venu pour que tout se passe pour le mieux pour lui, ce serait avec grand plaisir ! Mais avant de parler d'explorer la ville, faire son travail de bibliothécaire serait sans doute un bon début ! Il s'enquit donc de ce que cherchait Soren. Il écouta la requête et réfléchit aussitôt, relevant la tête pour voir dans quelle allée ils étaient.
"Ha oui, la filière d'histoire est assez importante à Yokuboo alors nous nous devons de suivre les besoins ! Tout dépend ce que vous cherchez. Si vous avez besoin d'un ouvrage général, vous êtes au bon endroit."
Lâchant son chariot, Jilian se glissa dans l'allée aux côtés de Soren, son oeil cherchant rapidement le bon rayon. Aussitôt repéré, aussitôt sa main sortait deux ou trois ouvrages.
"Ici vous aurez les grandes lignes. Ce sont de bons ouvrages qui permettent d'avoir une vue d'ensemble de l'évolution du Japon au fil des siècles. En fonction des ouvrages, vous trouvez les dates et noms clé, les caractéristiques principales, et quelques comparaisons et cartes. Maintenant, si vous souhaitez vraiment vous plonger plus avant dans l'ère Meiji, il faut que nous changions d'allée."
Attendant de voir si Soren lui emboîtait bien le pas, Jilian les dirigea quelques rayonnages plus loin.
"Voilà, sur toute cette étagère, nous n'avez QUE des livres sur l'ère Meiji. Les coutumes, les vêtements, les conquêtes, les guerres, les légendes, etc etc. Tout y passe. Si vous aviez un sujet précis en tête, il y a forcément quelqu'un qui a écrit dessus, et vous le trouverez juste ici." | | Soren HarukaSurveillant
| Lun 31 Jan - 19:43 La petite blague de Soren ne fut pas mal prise ce qui était déjà pas mal, car après tout, il pouvait parfois avoir un humour bien à lui. Le jeune homme constata donc que son interlocuteur ne semblait pas prendre la mouche et le prit même plutôt bien en surenchérissant par-dessus. Un petit sourire de la part de Soren avant que le sujet ne passe à autre chose.
On le rassura bien vite qu’il n’était pas en présence d’une Japonaise pure souche, c’était même le contraire, car Jilian était en réalité américain selon s’est dire. Enfin, de souche en tout cas, car Soren apprit qu’il était au Japon depuis tout petit. C’était amusant, car Soren avait grandi au Japon, mais de par l’éducation de sa mère, il avait fini par ne plus avoir les réflexes de politesses Japonais. Soren répondit avec calme et sérieux.
- Oh non ! Je suis Japonais et j’ai grandi à Kyoto. C’est pour des études que je suis parti en Amérique quelques années et ça m’a suffi à tout oublier.
Il lâcha en prime avec un petit rire.
- Puis, ce n’est pas facile d’avoir les bons réflexes quand la moitié de mon sang n’est pas Japonais non plus.
Le bibliothécaire lui indiqua ensuite ou se trouver ce que cherché Soren, le jeune homme observa avec attention ce qu’on lui montrait. Notant dans un coin de sa mémoire toutes les informations qui pourraient lui être utiles pour plus tard quand il reviendrait. Si le surveillant faisait ce qu’il avait en tête, alors, il aurait sûrement besoin de tout retrouver facilement ici.
- Je vous remercie, ça me sera sûrement utile. Je compte faire quelque recherche bientôt pour un projet personnel… Alors tout est bon à prendre, j’imagine.
D’ailleurs, tant qu’il y était, il pouvait aussi en profiter pour demander également où se trouver le rayonnage prévu spécialement pour le domaine artistique, ça pourrait l’aider dans ses études pour devenir professeur de faire quelques extras en plus en terme d’éducation. Le jeune homme demanda donc avec curiosité.
- Du coup, il n’y a que les élèves qui peuvent emprunter des livres ? Et est-ce que je n’abuse pas trop si je vous demande de me montrer la section artistique aussi ?
Il fit un sourire radieux, comme pour convaincre son interlocuteur d’accéder plus facilement à sa demande. Le surveillant observa le rayonnage en attendant d’avoir une réponse. | | Jilian DoeBibliothécaire
| Sam 5 Fév - 18:15 "Oh, alors nous avons presque fait des trajectoires inverses !"
C'était amusant de se rendre compte de ce genre d'effets miroirs. Comment finalement on pouvait avoir des chemins de vie terriblement proches et en même temps parfaitement opposés... C'était drôle quand on y pensait. D'une certaine façon, on se retrouvait à être bien plus proche des gens qu'on ne le pensait au premier abord.
"Oui j'imagine que ce sont des choses qu'on oublie vite... surtout si à la maison vous avez d'autres habitudes qui ne suivent pas à 100% les us et coutumes du pays. C'est vrai que quand je passe trop de temps chez mes parents j'oublie tout aussi !"
Malgré les années, Jilian se faisait encore régulièrement avoir quand il allait passer une ou deux semaines chez ses parents pour des vacances... Et quand ils partaient aux États-Unis pour voir de la famille, c'était encore pire ! Comme quoi, quoi qu'on dise, la famille continuait de jouer un rôle essentiel dans les socialisations... et l'Américain avait beau être là depuis ses 8 ans, certaines habitudes restaient bien ancrés !
"Vous avez étudié quoi du coup aux États-Unis ?"
Il suffisait qu'on nomme son pays de naissance et aussitôt le bibliothécaire se trouvait un peu plus bavard... peut-être qu'il valait mieux revenir sur son sujet de base, à savoir : demander à Soren s'il avait besoin d'aide dans ses recherches. Heureusement, malgré son côté maladroit et éparpillé, Jilian connaissait maintenant sa bibliothèque comme sa poche ! Ça faisait ça quand vous étiez particulièrement angoissé, vous appreniez tout par coeur pour être capable de palier au moindre problème. Au moins, ça permettait de donner des réponses rapides aux visiteurs sans qu'il perde encore plus de temps à réfléchir.
"Disons qu'au moins vous saurez où trouver les choses oui. Après vous pourrez affiner vos besoins au fur et à mesure. C'est mieux d'avoir trop au début que pas assez..."
Encore que trop c'était parfois submergeant et ça empêchait d'avancer. On se retrouve juste écrasé par la masse d'informations sans savoir quoi en faire. C'était parfois l'erreur des étudiants de prendre tout ce qui pouvait avoir l'air de toucher leurs sujets de près ou de loin, couvrant leur table de livres avant de passer l'heure suivante à se demander lequel lire en premier.
"Enfin le mieux, c'est quand même de vous décider sur une direction à prendre dans vos recherches, quitte à revenir sur vos pas après en quelques sortes. Mais sinon vous risquez de vous éparpiller et vous perdre sans trouver ce que vous voulez... Enfin si vous voulez juste en apprendre sur cette époque par pure curiosité ce n'est pas un soucis, mais si vous avez un objectif plus précis, c'est u coup à le perdre..."
Jilian hésitait toujours... Quand il avait affaire à des étudiants, ça paraissait logique de leur demander l'objet de leur travail pour les guider. Ça faisait partie de son travail après tout, surtout pour les plus jeunes. Mais pour les adultes c'était une autre histoire... D'autant qu'il n'était pas rare qu'il y ait des raisons parfois bien plus personnelles et complexes derrière leur recherche que l'innocente curiosité. Il en était lui-même la preuve d'ailleurs. Alors posez trop de questions, c'était parfois être terriblement intrusif.
"Oh bien sûr que non ! Techniquement, n'importe qui pourrait s'inscrire, mais pour les enseignants et les personnels de Yobuko cela reste gratuit. Je pourrais vous faire une carte tout à l'heure si vous le désirez."
Grand sourire, on allait quand même pas limiter l'accès des livres aux seuls étudiants ! C'était aussi un travail pour tous que de gérer la bibliothèque. Un travail d'utilité publique.
"Oui bien sûr, suivez moi ! Je récupère simplement ma monture et nous pourrons nous y diriger sans soucis."
D'autant qu'il avait bien des livres à ranger du côté de la section artistique... alors autant ne pas laisser son charriot derrière lui. Bon bien sûr ça voulait dire ne pas faire dans l'ordre habituel, ce qui bien sûr était une nouvelle minie contrariété, un nouveau petit pas de côté sur la routine. C'était rallonger le circuit de manière illogique, mais c'était quand même moins pire non ? Récupérant son charriot Jilian ouvrit la voie. Ils sortirent de la salle d'histoire pour rejoindre le hall qui desservait les différentes salles. Histoire de ne pas trop penser à son circuit tout embrouillé par cet écart, le bibliothécaire décida finalement à relancer la conversation.
"Du coup vous faîtes ces recherches par pure curiosité ou vous avez un objectif précis ?" | | Soren HarukaSurveillant
| Mar 8 Fév - 23:35 Soren sourit en entendant Jilian parler de trajectoires inverses. Oui, en un sens, c’était pratiquement ça en vrai même si Soren aurait préféré de très loin ne pas grandir au Japon par moment. Sa vie d’héritier de la famille lui avait coûté une grande partie de sa jeunesse, car on prenait toute la décision pour lui… S’il avait pu grandir en Amérique, les choses auraient sûrement pu être différentes. Soso rassura cependant le bibliothécaire en lui avouant.
- Après, même si on oublie. En règle générale, au Japon, il faut juste être plus poli à l’excès, ça passe dans la plupart des cas. Et puis l’avantage d’être des adultes, c’est qu’on n’est pas forcément les premiers à devoir s’incliner… Parce que durant mon adolescence, c’était une horreur d’oublier ça.
Avoua-t-il en rigolant. Combien de fois s’était-il fait reprendre à l’ordre au lycée ? Il ne les comptait plus en réalité. Son interlocuteur lui demanda ensuite ce qu’il avait étudié en Amérique, la réponse était simple, presque même trop simple. Il lâcha simplement.
- L’art !
Bon peut-être que cela ne suffirait pas comme réponse, il rassembla un peu pêle-mêle dans son esprit tout ce qui pourrait servir à donner une réponse plus complète. Car au final, Soren, qui avait vécu dedans grâce à sa mère, n’avait besoin que de ce mot pour comprendre tout ce qui en retournait dernière.
- Pour faire simple, je suis parti étudier tout ce qui compose l’art dans l’université ou avait étudié ma mère. Du coup, c’était principalement dans le domaine de l’art plastique, appliqué ou design. Avec en plus beaucoup d’histoire et de travaux pratique. Je continue encore maintenant pour décrocher les diplômes qui me permettront d’enseigner, ici ou ailleurs.
Car oui, surveillant, c’était temporaire pour lui. Le jeune homme voulait réaliser un rêve en devenant prof. Jilian lui donna ensuite quelques conseils sur comment effectuer ses recherches. Évidemment, il n’avait pas vraiment tort, le pire lorsqu’on voulait trouver quelque chose, c’était bien de s’éparpiller et de ne plus savoir dans quelle direction allée ensuite. Soren ne le savait que trop bien, cependant, une méthode ne valait pas vraiment l’autre au final, car tout dépendait des recherches en réalité.
- Ce n’est pas faux, après, ce n’est pas non plus négatif de s’éparpiller, car au final, on en ressort toujours avec un peu plus de connaissance. Voir même obtenir des réponses à des questions qu’on ne se pose pas encore. Enfin, je suppose.
Ce n’était pas un avis ferme ni tranché, mais bien une simple théorie qui avait pourtant fait ses preuves en réalité. Il remercia cependant Jilian pour ses précieux conseils après l’avoir gratifié d’un sourire reconnaissant. Puis le surveillant écouta son interlocuteur qui lui confirma qu’une inscription été possible. Ce qui ravit Soren avant qu’il ne suive Jilian pour se rendre dans la partie artistique. Une question, Soren réfléchit un peu, comment l’expliquer ?
- Eh bien, c’est vraiment idiot en réalité. Ma famille est une famille traditionnelle anciennement conservatrice de Kyoto possédant un Dojo de Kendo. Cependant, si on est sûr que nos origines dans Kyoto remontent à un peu plus d’un siècle. Je me suis toujours demandé où nous étions basés avant. Après de nombreuses recherches, j’ai appris que notre famille n’était pas basée à Kyoto, nos ancêtres sont descendus du nord du Japon. Plus précisément d’une petite île qui s’appelle Okushiri. À l’époque, j’avais comme projet de me rendre là-bas pour en savoir plus, surtout que je sais qu’il y a des Haruka sur place. Sauf que … faut croire qu’on ne peut pas toujours faire ce qu’on veut parfois.
Il observa le plafond en marchand, d’une voix pleine de nostalgie.
- J’avais complétement oublié ce projet jusqu’à mon retour au Japon. | | Jilian DoeBibliothécaire
| Dim 13 Fév - 11:33 Jilian sourit, peut-être trop enthousiaste par rapport au sujet évoqué, mais ça lui faisait plaisir d'avoir une interaction toute simple avec quelqu'un qui avait fini par développer la même logique que lui. Au moins pour une fois, il ne passait pas pour quelqu'un de bizarre.
"Oui c'était aussi ma stratégie ! Je crois par contre que je m'inclinais trop souvent tellement j'avais peur d'oublier quand il ne fallait pas..."
Et d'une certaine façon, il n'avait pas perdu l'habitude. Disons simplement qu'il était passé de "trop souvent" à "systématiquement". Ce qui était un progrès, léger, mais un progrès quand même. C'était plutôt drôle d'y repenser en tout cas. Enfin c'était drôle d'y repenser parce qu'il était en compagnie de quelqu'un qui trouvait ça drôle aussi ! Au moins ils étaient deux à s'en amuser.
Le bibliothécaire l'écouta ensuite parler de ses études. C'était toujours intéressant d'apprendre le parcours qu'avaient pris les gens, surtout quand ils évoluaient dans des univers si différents. Jilian adorait récolter ces petits morceaux de vie, comme s'il pouvait, l'espace d'un instant, vivre par procuration tout ce qu'il serait jamais capable de faire.
"Oh c'est un vaste champ d'études effectivement ! Vous avez un sujet de prédilection dans tout ça ? Ça va vous arrivez à concilier vos études et votre travail à l'académie ? J'imagine que ça ne doit pas toujours être facile... Je vous souhaite bon courage pour y parvenir en tout cas ! C'est votre mère qui vous a donné envie de poursuivre dans cette voie ?"
Voilà qu'il s'emportait tiens ! Ce n'était pas forcément dans ses habitudes d'être aussi curieux avec des inconnus... Mais là, la conversation semblait...facile ? Depuis cette histoire de chariot, il n'avait pas l'impression de gêner, juste de suivre le flot de la conversation...Quelque chose qu'il arrivait assez rarement à faire en vrai. Alors pour une fois qu'il pouvait presque passer pour un humain fonctionnant normalement, il avait du mal à se dire qu'il faudrait qu'il se contienne.
Peut-être que c'est pour ça qu'il se permit un conseil sur les méthodes de recherche. Après, chacun avait sa façon de voir les choses, et si Soren était déjà avancé dans ses études, il avait déjà une petite idée de la manière de procéder.
"Tout dépend de ce que l'on veut oui. Et du temps qu'on se donne..."
Des fois, on était submergé. Quand Jilian avait commencé ses propres recherches sur l'autisme afin de comprendre ce qu'il vivait depuis l'enfance, il s'était perdu comme ça. D'autant qu'au début, il ne savait pas très bien ce qu'il cherchait, et les réponses avaient été terrifiantes avant de pouvoir enfin arriver à celles dont il avait vraiment besoin. Certes il avait appris des choses entre temps, mais est-ce qu'il avait vraiment eu besoin de les apprendre ? Pas sûr...
"Mais comme vous dîtes, on ne peut pas savoir ce qu'on veut savoir ou non quand on commence ce genre de projet."
C'était finalement une bonne façon de le résumer oui. On pouvait tâcher de s'y préparer et faire au mieux, mais d'une façon ou d'une autre, sans doute qu'on se faisait toujours dépasser, tôt ou tard.
Jilian écouta Soren lui expliqua la genèse de ses recherches. Il sourit doucement, comme s'ils partageaient un secret, parce qu'à nouveau, c'était un sentiment qu'il connaissait. À sa façon, il avait mené ses propres recherches, même si contrairement à Soren, les siennes étaient vouées à l'échec.
"Je ne trouve pas ça stupide personnellement. C'est même assez naturel, surtout dans ce type de famille où l'héritage du passé est justement essentiel."
Il prit une petite seconde de pause, et finalement, se décida à reprendre la parole.
"Mon nom de famille c'est Doe. La plupart des Japonais ne le savent pas, mais c'est le nom de famille qu'on donne aux personnes que l'on retrouve et dont on ignore l'identité, qu'elles soient vivantes ou mortes. Aux États-Unis c'est tellement présent que tout le monde oublie que des vrais gens peuvent porter ce nom pour de vrai. Si bien que quand j'étais enfant, pour moi c'était l'inverse. Je croyais que tous les Doe dont on parlait faisait partie de la famille, et qu'il y avait comme une sorte de malédiction qui planait sur nous... J'avais même fini par faire un album qui rassemblait tous les articles mentionnant un ou une Doe. C'était un peu macabre quand on y repense !"
Mais il souriait quand même. À croire qu'enfant, il était déjà angoissé, et déjà sa manière de réagir avait été de faire des recherches, même maladroites et avec le mauvais point de départ, pour comprendre.
"Enfin tout ça pour dire que je comprends un peu qu'on puisse vouloir remonter ce genre de pistes. J'imagine que c'est normal que vous ayez voulu reprendre votre projet une fois de retour au Japon. Vous allez pouvoir vous rendre sur ces îles prochainement ? Ha nous y voilà ! La salle des arts."
| | Soren HarukaSurveillant
| Dim 20 Fév - 18:03 Soren développa un peu plus ce qu’il avait vécu du côté des études en Amérique afin de répondre à ses interrogations. Il essaya d’être le plus clair possible, évitant tout terme technique ou qui n’aurait pas forcément été compris du premier coup pour des néophytes dans le domaine. Le jeune homme ne voulait pas vraiment que Jilian se sente perdu lors de la discussion. Ce dernier rebondit d’ailleurs assez facilement en embrayant sur d’autres questions. Soren ne put s’empêcher de rire un peu, il ne pouvait pas jeter la pierre, lui aussi était d’un naturel assez curieux.
- Eh bien, ce n’est pas simple tous les jours surtout avec ma fille qui me prend beaucoup de temps en dehors de mon travail. Mais j’y arrive. Pour l’instant. Un domaine de prédilection ? Le dessin, à l’état brut, je dirais. Mais aussi l’histoire de l’art, dans la mesure où même l’histoire me passionne à la base. Je trouve qu’il y a tout un sujet de débat autour, ça mériterait une classe spécialement pour ça.
La dernière question fut la plus importante. Oui, Soren depuis tout petit avait grandi en voyant une artiste à l’œuvre. Malheureusement, sa mère n’avait pas pu percer dans ce domaine à cause de sa maladie qui l’avait emporté à la quarantaine. Elle avait donc mis ses talents à contribution dans la restauration d’œuvre d’art.
- Oui, on peut dire ça comme ça. Même si c’était plus un point de départ qu’une réelle inspiration. Elle m’a simplement ouvert la porte et le reste, j’ai fini par me faire ma propre opinion. Je pense que l’art quelle que soit sa forme doit être un moyen de communication. C’est d’ailleurs le cas, car dès ses débuts, le dessin était utilisé pour communiquer. De façon certes brutale, mais voilà, si on en sait autant sur les us et coutumes de nos ancêtres, c’est principalement grâce à l’art. De mon point de vue et c’est ce point qui m’a toujours fasciné.
C’était habile de sa part, il avait complétement évité le sujet. Non pas qu’il avait du mal à en parler. Mais si pendant une période, Soren avait toujours pensé qu’il tenait ça de sa mère, il avait fini par réaliser que non pas vraiment.
Alors que la discussion se faisait désormais autour des origines de Soren. Jilian parla à son tour de son passé. Du moins des origines de son nom de famille. Bizarrement, Soren fit la référence avec une série que son ex adoré. Une série ou les enfants illégitimes portait des noms communs comme « Neige, ou Sable » à la place de vrai nom. Ça n’avait aucun rapport dans le contexte, mais pourtant, Soso ne put s’empêcher d’y faire un lien. Ils venaient d’arriver dans la zone qu’avait demandée Soren, sauf que ce dernier avait une question pour son interlocuteur. Ca risquait d’être un peu dur à demander, mais….
- Du coup, si j’ai bien compris, vous n’avez pas connu vos parents ? C’est bien ça ? Peut-être ai-je mal compris après. Néanmoins, si vous dites que Doe ce n’est pas un vrai nom de famille, mais plutôt, un … substitut ? Bref, du coup, je demande, car ce n’est pas impossible que cela soit votre père qui a porté ce nom avant vous et vous l’ai transmis. Ou alors, vous avez grandi sans eux ?
Bon Soren ne pouvait pas vraiment être appelé Sherlock, mais ce n’était pas un sujet facile à aborder. Jilian se permettait certes des questions un peu personnelles, mais pas à ce point. Le jeune surveillant se reprit alors en s’excusant.
- Enfin, après, rien ne vous force à me répondre. Ça ne me regarde pas après tout ! Je suis juste, un peu curieux, je n’ai pas entendu parler d’une telle chose lors de mon séjour en Amérique, mais il me semble qu’il y avait un Doe… ou un Poe dans ma classe, je ne sais plus maintenant. | | Jilian DoeBibliothécaire
| Sam 26 Fév - 13:19 Hochement de tête. C'est vrai que si en plus le jeune homme avait une fille, ça ne devait pas être évident... Entre son travail de surveillant, son rôle de père et ses propres études, ça faisait quand même beaucoup ! Jilian était presque épuisé rien que d'imaginer les journées que ça devait représenter, alors il était carrément admiratif de voir Soren s'en sortir avec tout ça. À tel point que le reste passait presque au second plan maintenant qu'il imaginait ce que tout ça devait représenter de travail et d'énergie.
"C'est courageux de mener des études dans ce genre de situations ! Vous arrivez à trouver du temps pour tout ? C'est vrai que ça doit être compliqué au quotidien j'imagine... Elle a quel âge votre fille ?"
Parce que mine de rien, en fonction de l'âge qu'elle avait, ça n'était pas les mêmes besoins, ni le même temps nécessaire... Comme souvent, à peine rencontré, et Jilian s'inquiétait déjà pour cet homme... est-ce qu'il avait le temps de souffler ? de se reposer ? de prendre soin de lui ? Ça pouvait vite être compliqué quand on avait autant à gérer... Enfin après, il avait plutôt l'air d'aller bien. Sans doute que le surveillant avait des gens pour le soutenir au quotidien. Mais sur ce point, poser des questions aurait vraiment été indiscret de la part du bibliothécaire ! Il valait mieux éviter de franchir trop de frontières.
"Oui c'est vrai que c'est un vaste sujet l'art comme moyen de communiquer ! Disons que dans tous les cas ça permet de laisser une trace... ce qui est intéressant avec l'art je trouve c'est qu'on ne peut jamais vraiment être sûr de ce que révèle cette trace. Comme vous dîtes, les dessins qu'on a pu retrouver d'il y a longtemps, on ne peut en avoir que des interprétations et c'est compliqué d'avoir un avis tranché et définitif... mais c'est d'autant plus passionnant oui !"
Et un peu angoissant oui. Le principe même de l'art c'était d'être un moyen d'expression, mais qui passait par des voies détournées, souvent sujette à l'interprétation. Il suffisait d'avoir la mauvaise clé de compréhension, et tout s'écroulait, ou bien on passait à côté. Pour quelqu'un qui avait toujours du mal à naviguer certains codes, c'était une pensée assez vertigineuse ! Mais il comprenait aussi qu'on veuille se plonger dans ce domaine pour l'étudier justement.
De fil en aiguille, les deux hommes se retrouvèrent à parler de leurs origines. Et Jilian sourit devant la confusion de son collègue. Il n'était pas surpris de ne pas avoir réussi à se faire comprendre. Peut-être que c'était une habitude typiquement américaine qui ne trouvait pas d'équivalent ici... Alors forcément, quand il expliquait la confusion qu'il vivait dans son pays d'origine, ça ne faisait que créer encore plus de confusion ! Confusion dont il se sentait coupable en plus...
"Ha si ! Mes parents sont toujours vivants. C'est même parce que mon père a été muté au Japon que nous avons tous déménagé."
Ça... et d'autres raisons. Mais pour le coup, il n'avait aucune envie d'en parler.
"Quand je vous disais que cette histoire de nom rend tout le monde confus ! Je suis vraiment désolé de vous avoir embrouillé de la sorte avec mes histoires. D'autant que ce n'est pas spécialement intéressant... Mon nom est vrai nom de famille, en tout cas pour ma famille ! Mais il sert aussi de "substitut" comme vous dîtes, quand on trouve des corps sans qu'on ait aucune idée de leur véritable identité. J'imagine que c'est plus humain de les appeler "John ou Jane Doe" que juste "X"... Mais c'était quelque chose que je ne comprenais pas quand j'étais enfant, du coup je croyais que c'était vraiment des gens de ma famille. J'imagine que c'est un peu comme quand enfant on croit que les gens dans les films avec le même nom que nous sont de la même famille. Quelque chose comme ça."
Il hausse les épaules. Comme pour s'excuser d'avoir autant parlé.
"Enfin désolé, ce n'est pas très intéressant en vrai... Je n'aurais pas dû vous raconter ça. Vous aviez besoin d'autre chose ?"
Autant revenir au sujet principal... | | Soren HarukaSurveillant
| Dim 6 Mar - 21:22 Soren était typiquement comme ça, il n’avait jamais vraiment eu besoin d’être pleinement égoïste dans sa vie et résultat, vivait bien plus pour les autres que pour lui-même. Avant, c’était pour sa famille, puis pour sa copine et désormais, c’était pour sa fille qu’il vivait. S’il y avait bien une personne au monde à qui il voulait offrir le meilleur de lui-même, c’était bien elle. Soren était bien décidé à obtenir un poste de professeur, faire ce pour quoi il se débrouillait le mieux et par la même, donnait une vie saine à Abi. Jilian rebondit sur de nouvelles questions, évidentes au vu de ce que le jeune papa avait dit.
- Oui, par chance, j’ai ma famille qui m’aide en gardant la petite. Ils en sont un peu tous dingue alors forcément, je n’ai même pas besoin de le demander. Bientôt 3 ans.
La suite eut le don de réveiller dans l’esprit de Soren, sa curiosité naturelle. Son besoin de comprendre les choses qui l’entouraient. En l’occurrence, Jilian marquait un point dans son raisonnement. Difficile de comprendre pourquoi tel ou tel œuvre d’art avait été composé. Bien souvent même, ces dernières étaient dénaturées par beaucoup d’éléments. Il y a aussi un élément à prendre en compte, le point de vue de chacun. Certains verront de l’art là ou d’autres verront beaucoup d’autres possibilités.
- Oui, c’est vrai. Tout dépend de l’interprétation. La vision dont nous avons sur l’art est souvent abstraite. Un forgeron du moyen-âge verra souvent une œuvre d’art dans une bonne épée là où un homme du commun verra une arme commune. Il y a tellement d’éléments à prendre en compte et de façon de penser différente, d’éducation et j’en passe. Ça rend mon domaine d’autant plus compliqué… en quoi une toile blanche peut-elle être plus qualifiée d’œuvre d’art que le dessin d’un enfant pas du tout initié au domaine ? Par exemple. Ceci est une bonne question d’interprétation.
Il sourit doucement et avoua d’une voix plus détendue.
- Je pense que les prémices de l’art, c’était un moyen de communiquer là ou les mots on leur limite. Mais… Nous n’avons pas déjà du mal à nous comprendre par nos propres mots ? Nous les êtres humains ? Alors, l’art… n’en parlons pas.
Soren éclata de rire avec la chute, même si malheureusement, c’était une bien triste réalité de notre monde. Que ce soit les mots ou l’art, les créations humaines sont par essence faillible. Jilian précisa ensuite un peu plus cette histoire autour de son nom, ce qui permit au jeune homme de comprendre un peu mieux. Un substitut donc. Dommage de ne pas se donner un vrai nom dans ce cas, un nom original qui marquerait le début d’une lignée. Après tout, de ce qu’il savait, Haruka n’était pas le nom d’origine de ses ancêtres, mais plus un nouveau départ après le temps des samurais. Une façon de s’intégrer dans le nouveau Japon.
- Je comprends mieux. Effectivement, ça porte à confusion, mais je pense comprendre ça y est. J’ai entendu dire que parfois, le nom Smith pouvait être un substitut aussi durant l’époque où je vivais en Amérique. J’aurais dû faire le rapprochement tout de suite.
Jilian lui avait demandé s’il avait besoin d’autre chose. Mais là, comme ça, Soren ne voyait pas trop. Peut-être pouvait-il en profiter cependant pour en apprendre un peu plus sur le campus. Jilian aurait sûrement des informations à lui transmettre.
- Non pas vraiment. Enfin, mise à part s’il y a des choses que je devrais savoir pour bien m’intégrer parmi le personnel. Toute information sera bonne à prendre je suppose. Mais j’ai l’impression d’abuser de votre temps. | | Contenu sponsorisé
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