Akio venait tout juste de finir son dernier cours de la journée et passa rapidement par son casier pour y déposer le plus gros de ses affaires afin d’alléger son sac, car le reste de la journée ne lui permettait pas vraiment d’être trop chargé. Il devait rejoindre Saku à l’entrée du campus pour y faire une chasse au fantôme. Enfin, Akio continuait à la définir comme ça bien qu’il avait compris le pourquoi du comment de la chose.

Sa jambe allait bien mieux depuis quelque temps et il avait repris la natation depuis le début du mois, deux mois d’attentes… c’était trop long pour lui sans nager de façon poussée. Bon, il avait pu s’immerger et nager de temps en temps. De toute façon, le sujet n’était pas là, enfin si d’une certaine façon, car c’est dans le paranormal qu’il allait nager aujourd’hui.

Akio avait pris contact avec Saku pour savoir quand serait prévu sa prochaine « Enquête » dès qu’il le put, une fois sûr que son rétablissement serait complet, car on n’était jamais vraiment sur de ce qui pouvait arriver. Le jeune homme enfila au passage la casquette qu’il avait dans son casier puis prit la direction de l’entrée du campus. Une fois qu’il trouva Saku, le jeune homme dit d’un ton un peu essoufflé par la marche.

- Eh ! Pardon, je suis un petit peu en retard ! Je pensais que je mettrais moins de temps pour faire un détour au casier. Ça va toi ? Tes cours se sont bien passés ?

Les banalités, on n’en avait jamais assez. Le jeune homme sourit doucement tout en l’observant calmement. Il était encore assez curieux de savoir ce que ça faisait de chasser un fantôme, même s’il n’y croyait pas vraiment, Akio ne crachait jamais sur une découverte quelconque et quelque chose qui pouvait égayer son quotidien. Il demanda alors d’un ton tout aussi curieux.

- Du coup, on doit se rendre où ? Tu as une idée ? C’est un endroit qui sera censé nous faire peur ? On doit chasser quoi ? Un Yokai ou un fantôme ?

Bon, il était peut-être un peu trop enthousiaste pour le coup et ce n’était pas dur de le remarquer car même le fantôme lui-même avait dû s’en rendre compte de sa position ou qu’il soit. Akio releva sa casquette légèrement avec le dos de son index pour observer le ciel, constatant un détail.

- Il ne risque pas de pleuvoir par contre aujourd’hui ? C’est plutôt couvert quand même.

Ça ne sentait pas bon. Pas bon du tout ! Mes moustaches commençaient à frissonner et même à frisotter, c’était mauvais signe ! Je levai mon museau vers le ciel et grognai en voyant que les nuages semblaient un peu trop présents et quelque peu menaçants. Il n’y avait plus aucun doute possible : la pluie était proche ! Il fallait donc que je m’empresse de trouver un abri si je ne voulais pas finir complètement trempé !

Trottinant dans l’herbe du campus à la recherche du meilleur endroit pour m’abriter, je croisai quelques humains par-ci par-là qui quittaient l’académie ou semblaient se retrouver pour discuter. Fuyez pauvres fous ! Vous allez finir par sentir le chat mouillé si vous restez trop longtemps à l’extérieur !

J’esquivai donc quelques humains un peu trop collants, préférant de loin l’idée de me trouver un abri plutôt que de profiter de généreuses papouilles. Sauf que voilà, à trop me presser et à ne pas faire attention, un humain me prit par surprise en me touchant le dos, ce qui me fit piquer le plus gros sprint de ma vie ! Et forcément, avec une telle frousse, je ne regardai pas du tout devant moi, ma course se terminant assez violemment contre la jambe d’un humain qui ne semblait pas du tout m’avoir vu arriver et qui avait dû sacrément sursauter à cause de la surprise du choc. Arquant mon dos et feulant, je protestai contre ces deux stupides humains (même si l’un d’eux n’avait rien fait et que j’étais clairement en tort), puis je déguerpis aussi vite que j’étais arrivé. Vite, vite, vite ! Un abri !

Aujourd'hui était une bonne journée. C'était toujours une bonne journée quand il y avait une expédition à mener ! Comme toujours, tu passais les jours précédents à tout peaufiner, à rassembler tous les documents en rapport avec l'enquête du jour, à réfléchir au matériel dont vous pourriez avoir besoin (en plus des basiques lampe torche, de quoi écrire, manger et boire). Tu faisais toujours ça aussi sérieusement que pour préparer tes cours. Tu ne t'attendais certes pas à trouver un fantôme, mais ça ne t'empêchait pas de prendre tout ça très au sérieux ! Tu trouvais ça important de faire les choses sérieusement, après tout, il arrivait que vous tombiez sur des histoires extrêmement sérieuses, voire grave. Des gens dont la vie avait pris un tournant dramatique... à partir de là, tu estimais qu'il était nécessaire de faire les choses bien.

En plus, cette fois-ci, tu embarquais Akio avec toi. Même si tu avais toute confiance en lui, tu appréhendais quand même un peu. La dernière fois que tu avais emmené des gens qui ne faisaient pas partie de l'Action Fantôme en expédition, les choses avaient mal tourné... En mettant tes affaires dans ton sac, tu souffles un grand coup. De ce que tu en as vu, Akio n'a pas l'ego disproportionné d'Aki... comme quoi, peut-être qu'une lettre, ça joue beaucoup ! Et puis, lui ça avait vraiment eu l'air de l'intéresser votre travail, il venait pas pour (se) prouver un truc... Puis c'était lui qui était venu te demander, après que sa jambe ait guéri....

Tu patientes tranquillement à l'entrée du campus. Pour cette fois, pas spécialement besoin de rentrer par effraction quelque part. C'est peut-être pas plus mal. Tu rêvasses un peu, regardant les gens passer, reprenant dans ta tête les différentes éléments de l'enquête en mâchonnant ton collier, quand la voix d'Akio te sort un peu de ta rêverie.

"Ça va. J'avais pas de cours cet après-midi alors j'ai travaillé à la bibliothèque. C'est pour ça que j'étais là tôt, j'ai pas fait attention à l'heure. Ça a été toi ? Ta jambe va mieux ?"

Sans doute, il avait l'air de plutôt bien marcher. Tu n'avais pas suivi toute l'histoire, tu l'avais juste croisé lui en béquille à un moment. Tu ne sais pas trop si tu as le droit de lui demander ce qui lui est arrivé, ou si au contraire ce serait mal vu de ne pas le faire. Ça semble plus simple de juste lui demander si ça va mieux...

"On va aller du côté du gymnase et des courts de sport. Il y a régulièrement des choses qui disparaissent. Tu sais on retrouvait des choses écrites sur les murs, ou du matériel un peu en bazar. Sauf que les dessins sont devenus de plus en plus complexes, comme une langue étrange, et que les structures à base de haies et de plots commencent à ressembler à des antennes. Au début, on a pas trop vu en quoi ça nous concernait. Après tout, des humains pourraient très bien faire ce genre de blagues stupides. Sauf que certains sportifs ont remarqué qu'à chaque fois qu'un dessin ou une sculpture apparaissait, il se passait quelque chose de terrible après. Les sportifs sont persuadés qu'il y a un esprit qui essaie de les prévenir et que celui-ci est coincé quelque part... Apparemment il y a plein d'histoires autour du gymnase. Tu en as peut-être entendu quelques unes ?"

Tu as l'impression que tous les clubs de sport, toutes les équipes, et presque toutes les années, ont presque leur propre histoire de fantôme, ça en est vertigineux ! Vous allez avoir un sacré travail pour tout démêler ! Alors autant partir de celles que vous connaissez tous les deux avant d'aller fouiller dans les autres. Et si vous avez de la chance, vous tomberez justement sur l'apparition des dessins ou des sculptures ! Tu jettes un oeil en l'air... et pile à ce moment, Salem débarque en courant, se prend dans vos jambes, vous jette un regard courroucé, vous crache dessus et repart aussitôt.

"Hé !"

C'est un chat... il t'a juste surpris. Mais tu as du mal à décrire ce que tu ressens. Tu grimaces un peu.

"Hum. Ça je sais pas si c'est bon signe."

Oui bon, on ne peut pas forcément enquêter sur les fantômes sans développer quelques superstitions. Et Salem avait débarqué dans quelques unes de tes enquêtes... souvent pile au moment de trouver la solution. Soit grâce à lui, vous trouviez soudainement la clé, soit il empirait drastiquement la situation. Difficile de savoir si le voir passer était une bonne chose ou non dans ces conditions !

La jeune femme lui répondit assez rapidement à son arrivé, elle semblait plutôt motivé, c’était assez rare de voir quelqu’un arrivé avant lui d’habitude. Le jeune homme en était même le premier surpris et à sa question, il tapa doucement de la pointe du pied au sol tout en souriant comme à son habitude. Plus de peur que de mal en réalité et les blonds qu’ils avaient dû subir un peu par moment aient bien veillé à ce qu’il ne fasse aucune entorse à sa convalescence.

- Oui beaucoup mieux, j’ai repris la nage et tout. Donc tout va bien pour ma part.

Il rigola puis écouta calmement le briefing qu’elle fit. Donc ils allaient rester sur le campus, ça ok. C’était coté zone de sport, visiblement des objets bougeaient tout seuls et des écrits bizarres apparaissait ici et là. Dit comme ça, n’importe qui aurait pensé à des plaisantins faisant des farces et c’est même la chose la plus sensée qu’on pourrait croire. Akio sourit doucement en se remémorant à sa question.

- Oui, en effet, une fois, on a retrouvé une bonne partie de ballon d’eau dans la piscine sans raison. Mais on nous avait dit que c’était juste des garnements qui étaient venu s’amuser. Sinon, rien d’autre à ma connaissance et j’ai repris le club depuis peu, donc ça joue un peu aussi.

Akio n’avait pas vraiment fait la relation avec un fantôme à ce moment, d’autant qu’il n’avait même pas vu ça lui-même, un camarade lui en ayant parlé. Donc, maintenant, qu’elle lui avait raconté cette histoire, bizarrement, il fit un lien. Sauf que bon, c’était quand même peu probable et Akio se trouvait être trop terre-à-terre pour tout de suite crier au fantôme ou autre.

Le hasard voulu qu’un chat noir passa par la … aie aie, là par contre, on ne pouvait pas croire au hasard. Un chat noir le jour où ils voulaient faire une chasse au fantôme. La coïncidence pouvait faire mal pour le coup. Akio lâcha d’une voix plutôt optimiste en réponse à Saku.

- On va passer un bon moment, je sens. Après tout, quoi de mieux qu’un chat noir pour ce qu’on veut faire. De toute façon, le but, c’est encore de croiser un fantôme non ?

Il sourit à pleine dent et mis ses mains derrière la tête avant de proposer d’une voix tout aussi amusé en faisant la relation avec l’histoire qu’elle lui avait raconté un peu plus tôt.

- Bien, et si on allait tout droit vers quelque chose de terrible pour en avoir le cœur net ?

T'es plutôt contente de voir qu'il va mieux. Ça aurait été compliqué déjà s'il avait encore mal (au cas où il faudrait partir en courant ou escalader quelque chose). Et puis surtout ça voulait dire que c'était pas non plus si grave que ça sa blessure s'il était déjà remis. Et s'il avait déjà pu reprendre la natation, ça signifiait sans doute qu'il aurait pas de soucis sur le long terme.

"Tant mieux."

Voilà, c'était tout. T'étais pas spécialement du genre à savoir comment exprimer de la sollicitude ou de la compassion, même quand t'en ressentais. Sans doute pour ça que tu passais pour froide ou hautaine...

Enfin pour le coup, Akio lui-même avait l'air plutôt content de passer à autre chose, alors tu suivis le mouvement. Tu lui expliques donc sur quoi porte votre enquête de ce soir. Même si ça peut donner l'impression de quelque chose d'anodin, il y a quand même certains éléments plus "étranges" qui justifient votre présence. Enfin... selon les critères de l'Action Fantôme en tout cas ! Tu hoches la tête quand il complète la liste avec sa propre expérience.

"Bah... c'est possible... c'est ça qu'il faut qu'on vérifie. Si c'est juste des blagues d'humains qui s'ennuient ou si c'est... autre chose."

Même si pour le coup, la nature du "autre chose" est un peu vague. Un peu beaucoup. Ça dépendra des indices que vous réunirez. Tu n'es pas inquiète. Dans un cas comme dans l'autre, tu es sûre qu'Akio sera un très bon partenaire pour élucider tout ça !

C'est ce moment que Salem choisit pour vous rentrer dedans. Décidément celui-là, fallait toujours qu'il soit fourré dans les mauvais coups ! Tu tâches de ne pas te montrer trop superstitieuse. Après tout, la dernière fois que tu l'avais croisé en mission, c'est vrai que c'était dans les sous-sols, normalement, cette mission-ci s'annonçait moins chaotique... et puis Akio avait l'air optimiste. Le frisson est passé aussitôt et tu retrouves ta fougue habituelle de début de mission.

"Exactement ! Alors ça va forcément bien se passer !"

Puis sa déclaration t'amuse. Tu aimes bien les gens qui n'ont pas froid aux yeux sans en faire trop non plus. Il essaie pas de t'impressionner ou de se donner un genre. Et ça, ça te plaît.

"T'as raison, on fonce !"

Façon de parler, parce que tu ne vas pas te mettre à courir à travers la cours, ça attirerait trop l'attention. Mais tu marches d'un bon pas, direction le gymnase. Tu profites du chemin pour réfléchir avec Akio sur la stratégie à aborder.

"On devrait peut-être vérifier les installations extérieures, voir si déjà il y a quelque chose qui sort un peu de ce que ça devrait être... et puis je me disais qu'on pourrait "piéger" un peu la zone. Genre mettre des systèmes qui fassent du bruit, genre avec une ficelle et un grelot, si quelqu'un marche dessus. Comme ça si on est pas à côté, on pourra savoir s'il faut revenir vite. Tu en penses quoi ?"

En plus, vous pourrez déjà éliminer certaines créatures non matérielles ou qui sont censées bien voir ans la faible obscurité du soir... Mais peut-être que ton partenaire du jour a une meilleure idée.

Akio écouta Saku lorsqu’elle lui confia que c’était le but de leur mission, découvrir le vrai du faux. En soi, c’était la base, recherchée pour trouver et comprendre. Akio admis mentalement que ce n’était pas une aventure déplaisante qui s’annonçait à eux pour le moment jusqu’à ce qu’un chat vienne se pointer. Mais ce n’était pas le même chat que… peu importe !

Le moral d’Akio ne mit pas longtemps avant de remonter au beau fixe et le jeune homme retrouva rapidement son entrain. Après tout, s’ils commençaient déjà à partir défaitiste, alors le reste de cette mission s’annoncer plutôt mauvais. Akio n’était pas du genre à garder le mauvais et préférer nettement la bonne humeur. Un chat noir … peuh, c’était plutôt une bonne nouvelle s’ils voulaient croiser un fantôme après tout.

Le jeune homme parvint même à faire retrouver un peu de bonne humeur à Saku au passage, alors que demander de plus, ça s’annonçait juste passionnant. Elle était maintenant dans le même mood que lui et semblait prête à en découdre avec le fameux fantôme, ou on ne savait quoi. Akio sourit doucement et hocha la tête lorsqu’elle proposa de foncer.

- A votre ordre chef !

Puis en chemin, elle proposa quelques idées, mais Akio fut plutôt sceptique. L’idée était bonne de posé des pièges, mais pour ça, il aurait vraiment fallu une zone plus fixe non. Un peu comme sur son île ou une apparition était connu pour apparaître spécifiquement les soirs d’orage sur un cap au nord de celle-ci. Quand on sait où et comment piéger le fantôme, c’est sûrement plus facile d’anticiper les choses. Mais la…

- Eh bien, c’est flou, tu ne trouves pas. On ne sait pas où il pourrait y avoir une apparition spécifiquement, donc c’est compliqué de posé des pièges sur une zone aussi vaste. Sans compter les animaux errants qui vont nous induire en erreur comme l’autre boule de poils noirs là.

Il réfléchit un petit moment, cherchant quelque chose de logique à faire. Après tout, c’était bien beau de dire non à son idée, mais si c’était pour ne pas savoir quoi faire de son côté, il n’était pas plus avancé en réalité. Donc le jeune homme fini par trouver un truc, ils pourraient profiter du temps qu’ils auraient perdu pour concentrer leurs recherches sur des cachettes éventuelles. Des endroits ou les fantômes ou autres choses pourraient se terrer en cas de soucis, ou les passages cachés, c’était bien des garnements qui faisaient des bêtises. Akio proposa alors.

- Plutôt, on devrait peut-être faire un tour pour chercher des ouvertures dans le grillage, ou des zones plus simples d’accès. Si on ne découvre rien, on pourra éliminer des intrus extérieurs. Après tout, si des enfants viennent jouer ici, y a peu de chances qu’ils passent tout le campus sans se faire remarquer au moins une fois.

Vous voici partis ! La venue de Salem vous avait interpellé tous les deux. Mais finalement, vous aviez décidé de passer outre. La chasse aux fantômes étaient ouvertes, alors haut les coeurs et direction le gymnase et les terrains de sport ! Ça vous laissait le temps de reprendre tous les éléments dont vous disposiez déjà et de commencer à mettre au point un plan d'attaque.

Tu n'avais pas eu le temps de faire de repérage. Ou plutôt, c'était compliqué d'en faire alors qu'il y avait toujours des gens pour chahuter dans tous les sens pendant les cours de sport ou les heures de club... Mais tu avais quand même quelques idées pour débusquer le fantôme, ou les plaisantins responsables de ces différentes perturbations... d'autant qu'à force, vous commenciez à avoir quelques tours dans votre sac ! Malgré tout, Akio avait quelques observations à faire, et même si c'était agaçant, il fallait bien admettre que ses remarques étaient tout à fait pertinente.

"Oui c'est vrai... c'est un soucis..."

Après, c'est vrai qu'il y avait le chat, mais l'académie n'était quand même pas réputée pour sa vie sauvage. Ceci dit, on ne pouvait pas complètement éliminer cette idée non plus, c'était vrai.

"En vrai je sais pas si y aurait tant d'animaux errants que ça... mais ce maudit chat est capable d'activer tous les pièges qu'on pourrait imaginer juste pour le plaisir."

T'étais presque sûre qu'il est suffisamment intelligent pour ça. Sans doute que ça l'amuserait beaucoup de vous faire tourner en bourrique ! Alors même s'il était le seul animal sauvage à se balader sur le campus, c'était déjà bien assez pour prendre ça en compte.

Heureusement, Akio n'était pas du genre à rejeter une proposition sans lui-même en faire une. Au moins c'était constructif et on avançait ! Finalement, c'était peut-être une très bonne idée de l'avoir pour cette mission. Tu approuves donc son idée.

"C'est une bonne idée oui. On devrait faire le tour du périmètre, ça nous permettra déjà d'éliminer une piste ou d'en repérer une plus précisément. On fait ça !"

Aussitôt dit aussitôt fait ! Direction les abords des terrains de sport pour inspecter minutieusement les grillages et installations à la recherche d'une ouverture, d'un passage, quoi que ce soit... Comme toujours, tu prends ça très au sérieux et contrôles tout. Tu testes les grillages cherches des marques dans le sol ou les poteaux. Et finalement, tes yeux habitués à la traque de ce genre d'indice finissent par repérer un endroit où le grillage est plus lâche.

"Regarde !"

En bas du grillage, un "buisson". Mais si on regarde bien, le buisson ne semble pas ancré dans le sol... En t'approchant, tu commences à voir comme un quelque chose qui cloche. Et effectivement, on s'en rend compte dès qu'on touche : c'est un faux. Un faux de très bonne qualité, mais un faux quand même !

"Aide moi ! On va le bouger juste un peu pour voir comment ça marche ce passage, et on le remettra pour faire leur... Enfin peut-être qu'on devrait regarder s'il y a d'autres passages du genre ? T'en penses quoi ?"

Pour le coup, ton enthousiasme est palpable ! C'est quand même pas souvent que vous trouvez une piste aussi rapidement dans une enquête...

Akio avait avancé que le « Fantôme » pourrait tout aussi bien être qu’un simple animal. Un raisonnement logique, dans la mesure où il avait déjà vu plusieurs fois le chat noir se balader ici et là sur le campus. Une petite pensée lui vint à l’esprit… Et si ce chat était un fantôme ? Ou alors un esprit uniquement la pour tourmenter les étudiants par sa seule présence ? Naaaaaan impossible… C’était un chat. Un simple chat !

Quoi qu’il en soit, posé des pièges revenait à offrir un terrain de jeu à ce chat s’il passait par là et Akio ne voulait pas perdre du temps sur quelque chose qui n’était pas vraiment sûr de marcher. Là, c’était hasardeux, beaucoup trop. Saku semblait aller dans son sens sur ce point, même si elle avouait qu’il n’y avait pas autant d’animaux que ça sur le campus. Encore heureux, sinon on serait en droit d’envisager que beaucoup d’élèves enfreignaient les règles. Il proposa cependant de faire un tour du coin et Saku tomba d’accord sur cette idée dans un premier temps. Akio répondit d’ailleurs à sa phrase avec un air songeur.

- Oui puis, si on élimine le probable, il ne restera que l’improbable après tout. Donc, avant de songer à un fantôme, il vaut mieux suivre les pistes logiques. Enfin, ce n’est que mon avis.

Ils firent donc un petit tour jusqu’à ce que Saku trouve quelque chose d’étonnant. Un faux buisson, tient oui, ce n'est pas commun, la jeune femme semblait vraiment enthousiaste d’un coup. Mais s’il y avait vraiment un passage derrière, ça excluait totalement un fantôme du coup. Le jeune homme sourit doucement, mais constata qu’il y avait un petit souci quand même. Pourquoi un buisson se trouverait la en plein milieu sans que le jardinier s’en rende compte ? Akio l’aida tout de même et pas de passage dans le grillage… Bon ben au moins, on pouvait rester sur la piste du fantôme, c’était déjà ça.

Il observa le sol cependant et remarqua alors un boîtier électrique. C’est vrai que la plaque de métal faisait vraiment tache dans l’herbe en y réfléchissant un peu. Akio sourit et dit d’une voix détendue.

- C’était juste pour masquer le trou dans l’herbe. C’est vrai qu’un buisson, c’est beaucoup plus pratique qu’un carré d’herbe.

Par contre, oui, on pouvait envisager que ce soit un passage vu que le grillage semblait plus souple à cet endroit, mais visiblement, ce n’était pas ça. Le jeune homme sourit doucement en remettant l’objet à sa place et proposa d’une voix calme.

- Derrière le gymnase, il y a une haie le long du grillage, s’il y a un passage, ce n'est pas impossible qu’il soit planqué là.

Tu hoches la tête pour approuver. Oui il valait toujours mieux procéder avec une certaine logique. D'abord le plus vraisemblable : un animal, une blague, quelque chose de mal installé. Éliminer petit à petit et méthodiquement toutes les options. C'est une erreur de débutant de vouloir chasser un fantôme dès le début. C'était un coup à perdre un temps précieux et ruiner les vrais indices.

"Oui c'est le plus efficace à faire. Sinon on va perdre beaucoup trop de temps et on ne va rien trouver du tout... enfin rien qui vaille la peine je veux dire. On sera juste bons à raconter à nouveau nous aussi des histoires, on aura rien fait avancer."

Et ça pour toi c'était pire que tout. Tu étais prête à repartir sans avoir trouvé le fin mot de l'histoire. Ça arrivait des fois, surtout avec une disposition comme celle de ce soir. Quand le terrain d'enquête était vaste, c'était forcément plus difficile de tout éliminer, il fallait s'y prendre à plusieurs fois. Toi ça te convenait, ce qui était important c'était de trouver la vérité. Ça t'agaçait toujours quand certains du club accéléraient tout juste pour ramener une réponse, n'importe laquelle. On te voyait fréquemment t'énerver et t'engueuler avec eux à cause de ça.

"C'est mieux que de courir dans tous les sens en tout cas."

C'était donc plutôt appréciable qu'Akio soit capable de garder la tête sur les épaules plutôt que de foncer tête baissée ! Avec un peu de chance, vous allez peut-être même réussir à repartir avec quelques pistes solides. Ce serait déjà une belle victoire en vrai !

D'inspection en inspection, tu tombes sur un faux buisson. C'est déjà une première piste intéressante ! Les fantômes n'ont pas vraiment besoin de faux buisson... Peut-être une voie d'accès non ? Mais lorsque vous le dégagez, vous constatez qu'il n'y a pas de passage dans le grille. Tu restes perplexe : mais quel intérêt alors ??? Akio trouve la raison : une plaque de métal qui doit camoufler un compteur électrique, ou quelque chose du genre.

"Oui c'est sûr, ça habille mieux l'endroit j'imagine."

Tu n'as pas vraiment d'avis sur l'esthétique de la chose. D'ailleurs, tu vois mal en quoi c'est plus pratique. Un simple carré d'herbes ça s'enlève plus facilement non ? Enfin bon, tu ne cherches pas à épiloguer là dessus. C'est pas pour ça que vous êtes là.

"OK pour la haie."

Tu te relèves, direction l'arrière du gymnase. Vous longez la haie et tu inspectes aussi précisément que possible. C'est vrai que cet endroit est plus discret... s'il doit y avoir un passage.

"Là !"

Effectivement, en bas de la haie, un trou. Des branches ont été coupées. Derrière, le grillage a lui aussi été coupé, libérant ainsi un petit passage par lequel on peut passer à quatre pattes. Tu t'agenouilles pour voir, mais ce n'est pas évident. Tu jettes ton sac de l'autre côté et te faufiles dans le passage.

"Tu viens ?"

De l'autre côté c'est un peu sombre, c'est l'arrière de l'académie. Pas forcément une zone de passage donc. Tu te relèves, époussettes ton pantalon et récupère ton sac à dos.

"On trouvera peut-être des indices dans cette zone non ? Les gens ont peut-être laissé quelque chose derrière eux."

Akio avait donné son avis, après tout, c’était un raisonnement logique et Saku sembla allé parfaitement dans ce sens. Ils étaient tout à fait d’accord sur l’aspect « perte de temps » d’une entreprise à l’aveugle. Cependant, de cette façon, il pourrait aussi écourter leur recherche, ce qui n’était pas vraiment le but non ? Après tout, ce qui était amusant, c’était de croire… pas de savoir. Parce que si l’on sait, alors on a plus besoin de chercher.

Le jeune homme suivit donc Saku jusqu’à ce qu’ils trouvent un premier élément bizarre en chemin qui trouva rapidement une explication logique. Une plaque électrique et un besoin d’aération justifiant la présence d’un buisson par-dessus. Première piste résolue, ce n’était pas une entrée secrète ni caché. Akio sourit à sa partenaire de chasse et se remit en route avec elle jusqu’à ce qu’elle trouve un autre point d’intérêt.

Cette fois-ci, il s’agissait bel et bien d’un trou dans la haie et le grillage. Fait délibérément ce qui indiquait bien la présence de personne non autorisée sur le campus. Un animal aurait-il pu faire ça ? Non… De mémoire, il n’avait jamais vu un chien ou un chat coupé du grillage avec ses crocs. LA médecine avait aussi eu une approche sur la physionomie des animaux domestiques durant une petite période. Ils n’étaient clairement pas adaptés pour ça. Si ça avait été des animaux, alors le sol aurait été creusé jusqu’à permettre un passage ainsi que le bas du grillage courbé vers le haut selon la taille de la bête.

Donc c’était bien d’origine humaine, Surtout que la découpe du grillage était trop nette. Saku était déjà passé de l’autre côté pendant que le jeune homme observa calmement tout ça et il la suivit. Ce fut un peu plus complexe pour lui vu la différence de gabarit qu’ils avaient tous les deux, mais une fois de l’autre côté, Akio lâcha d’une voix calme et détendu.

- Du coup, on peut éliminer la présence de fantômes et autres esprits du genre non ? S’il y a un trou dans le grillage, ce n’est pas sans raison après tout.

D’ailleurs, une petite pensée assez logique lui vient en tête alors qu’il se redressa sur ses jambes en observant les alentours.

- Tu penses qu’on devrait signaler ce trou à l’administration ?

Car oui, c’était bien la chose la plus sensée à faire, sauf qu’en attendant, il pouvait toujours chercher des indices oui. Akio observa Saku, ne sachant pas trop vers ou allé et avoua avec un sourire radieux.

- Du coup, je te laisse ouvrir la marche. J’observe les alentours pour voir si je trouve quelque chose qui en vaille la peine.

En remontant la haie comme l'avait suggéré Akio, vous aviez fini par tomber sur un passage. Tu ne te fais pas prier : sans même demander la permission ni rien, tu te glisses à travers la brèche. Peut-être que ça n'a rien à voir, mais tu es beaucoup trop curieuse pour te priver d'aller jeter un oeil dans cette direction ! Y avait forcément quelqu'un qui avait fait ce trou non ? C'était beaucoup trop net pour être de la simple usure. D'une façon ou d'une autre, ça ne s'était pas fait tout seul.

Akio te rejoint, il a un peu plus de mal à passer dans l'ouverture de son côté. Tu n'avais pas fait attention à la taille de l'ouverture. Tu notes ça mentalement. Les responsables de l'ouverture sont donc sans doute plus petites et/ou moins épaisses que lui. Sinon, quitte à se faire une ouverture, ils l'auraient sans doute fait à leur taille, sinon ce serait trop gênant.

"C'est vrai que ça limite un peu cette possibilité. Après si on est sur une créature mythique ça peut encore marcher, mais ça ne colle pas forcément avec leur profil non plus. Peut-être que c'est aussi juste une coïncidence ? Pour le moment c'est une piste à remonter en tout cas..."

Quant à savoir s'il faut le signaler à l'administration... tu n'as pas d'avis sur la question. Tu hausses simplement les épaules. Pour le coup, tu ne te sens pas trop concernée. À la limite, si cela mettait quelqu'un en danger, oui, il aurait fallu prévenir. Mais là, c'est juste un trou dans un grillage, alors tu ne vois pas trop en quoi c'est ton problème.

"Ça va dépendre de ce qu'on trouve en fait..."

Peut-être que c'est juste un trou. Peut-être que ça permet un passage pour des choses qui craignent. Bref, pour le moment tu préfères ne pas trop t'avancer. En plus, vous n'êtes sans doute pas trop censés vous aventurer dans cette zone non plus, alors tu n'as pas forcément envie d'attirer l'attention sur vous s'il n'y a pas un enjeu minimum pour le reste de l'académie.

Vous commencez alors à fouiner un peu dans les environs. Au sol, tu finis par tomber sur des traces de peinture. À la base juste une petite tâche de peinture blanche, mais en regardant bien, il y en a d'autres, espacées, et qui semblent aller dans une direction. Le sol est un peu humide, et pourtant, il n'y a pas spécialement de trace de pas. Pas même dans la peinture. Mais les tâches sont régulières. Tu montres le tout à Akio.

"Ça vaut peut-être le coup de suivre ça non ? Peut-être que ça va quelque part ?"

Quand vous avez passé le grillage, vous étiez arrivé dans une zone herbeuse un peu vide, mais en suivant les traces de peinture, vous regagnez une zone urbaine. Vous descendez une pente et petit à petit, l'herbe laisse la place au goudron. Vous arrivez alors dans une immense cours, un peu comme celle de Yokubo d'ailleurs. D'ailleurs, plusieurs grands bâtiments entourent cette cours, là encore, un peu comme l'Académie. Mais en y regardant de plus près, on ne dirait pas des salle de classe. Plutôt...comme des entrepôts ? Ou des bâtiments industriels ? Quelque chose comme ça. Tu hausses un sourcil surpris.

"Tu savais que y avait ça dans le coin toi ?"

Bon, et ces traces de peinture là ? Elles mènent à un de ces bâtiments alors ?

Akio était passé par le grillage et il était vrai que sa première préoccupation serait probablement de signaler cela auprès des autorités compétentes de l’établissement. Après tout, si c’étaient des lycéens qui avaient fait ce trou ? Non pas que ce soit grave, mais sans savoir ou cela menait, ce n’était pas un endroit très prudent non ? Donc l’administration de Yokuboo n’aimerait sûrement pas découvrir que des pensionnaires de son établissement se serait blessé non loin de ce dernier.

Bref, pour le moment, ce n’était pas le débat. Saku avança la possibilité d’une créature mythique. Oui, possible si on restait dans un domaine cryptozoologie. Mais alors, il y avait toujours la parfaite ouverture dans le grillage qui excluait bon nombre de créatures de l’équation. Il avança d’une voix pensive, démontrant qu’il en avait clairement plus dans la caboche qu’il ne voulait bien le montrer.

- Peut-être, mais alors on peut exclure les créatures qui n’ont pas l’intelligence assez élevée pour faire un trou aussi net. Je ne doute pas qu’une créature soit capable de se servir d’outils ou de possédé des griffes assez coupantes… Dans le dernier cas, je t’avoue que si une créature comme ça se balade sur le campus, je risque de plus trop sortir la nuit cependant… JE ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Puis les traces de peinture… Une créature artiste ? On est plus dans le domaine des Pokémon là, je trouve.

Avoua-t-il en rigolant un peu. Car après tout, s’il tombait sur un Pokémon avec un pinceau au bout de la queue et un autre avec des lames à la place des cisailles à la place des mains… Il serait sur la découverte du siècle. Mais bon, dans l’immédiat, le seul moyen de savoir, c’était d’avancer. Alors en avant.

Cela les mena jusqu’à une vieille zone industrielle. Pas immense comparé à d’autres, mais assez pour avoir hébergé une vieille entreprise qui avait percé dans la ville. Peut-être que le terrain n’avait jamais été racheté à cause de son accessibilité. Saku demanda à Akio s’il était au courant de cet endroit.

- Oui, j’en avais entendu parler par un prof pour qui son père avait travaillé ici. C’était une entreprise d’embouteillage de Ramune, je crois. Allons voir. On sera vite fixé de toute façon.

L’une des portes type garage était en partit ouverte, retenu par une palette posée debout pour l’empêcher de se fermer. Il entra le premier et mise à part un chat qui s’enfuit sur son passage et une souris maintenue entre ses pattes qui ne demandant pas son reste. L’endroit était vide, limite désert. On pouvait voir des bureaux séparé de la grande pièce par des murs en béton brute et des vitres. Une architecture de métal le long des murs, probablement pour donner accès à la machinerie qu’il y avait à la base. Le chat en s’enfuyant tapa se cogna dans la palette et en un instant, la porte retomba. La palette ne devait pas manquer de grand-chose pour céder. Les termites s’en étaient probablement bien occupés aussi.

Akio sortit son téléphone pour activer la lumière, car les fenêtres du toit, ainsi que des murs étaient si sale que le soleil parvenait à peine à passer et observa Saku.

- On est coincé, tu crois ? Mince, je n’ai pas de réseau en plus ! Bon, ben mon trouillomètre vient de prendre quelques degrés la ….

Il ne mentait pas, Akio n’était pas serein. Cependant, en balayant la pièce de la lumière, quelque chose sur le mur juste à côté de la porte désormais fermé l’interpella... Une grande fresque peinte à la main, représentant diverses choses. Il resta bouche bée, car c’était vraiment magnifique de voir ça. Certes, il y avait quelques tags ici et là, mais cette fresque avait le mérite d’être appelé œuvre d’art pour lui. Il montra du doigt le mur et avoua.

- Au moins, on sait d’où vient la peinture. Mais attend… C’est … des Pokémons ?

Il ne put s’empêcher de rire sur le moment. Même si la situation n’était pas au beau fixe, c’était assez ironique et il avait bien envie de rencontrer les artistes pour les remercier. Mais là, il avait d’autres chats à fouetter. Il demanda d’une voix plus détendue.

- Qu’est-ce qu’on fait ? On fouille ou on cherche d’abord une sortie.

C'est sûr qu'elles étaient drôle nettes ces coupures dans le grillage... Si c'était une créature mythique, elle devait avoir de sacrées griffes, ce qui était surprenant pour la taille du trou. En même temps si on parlait monstre, des fois les proportions et les forces ça pouvait être surprenant. Enfin pour le moment tu n'avais pas d'avis sur la question. La vérité c'est que s'il fallait choisir entre un monstre et un type qui se baladait avec des tenailles, tu voyais mal comment l'un était préférable à l'autre, mais bon. Tu préfères garder ton opinion pour toi sur ce coup.

D'autant que tu ne comprends pas sa dernière remarque. Tu es passée complètement à côté de cette histoire de pokemon. Tu sais que ça existe, et ça s'arrête à peu près là. Du coup tu ne comprends absolument pas le rapport. Mais ça a l'air drôle... c'est toujours un peu agaçant d'être laissée à la porte d'une blague... mais cette fois tu arrives à te revenir de l'envoyer bouler. Tu préfères te concentrer sur la piste à suivre. Si ces histoires l'amusent, soit. Tu te contentes donc de hausser les épaules et reprendre le chemin. Inutile d'étaler ton animosité...

Tu n'avais aucune idée qu'un tel lieu se cachait si près de l'académie. En revanche, Akio semble en avoir entendu parler et tu écoutes attentivement. Tu ne peux qu'approuver quand il parle d'aller voir. C'est pas en restant là que vous allez trouver des réponses !

"Exactement !"

Tu suis Akio à l'intérieur d'un bâtiment. La porte du garage est seulement maintenu par une palette. Tu te notes intérieurement que le lieu ne doit vraiment plus servir fréquemment, mais quand même assez pour qu'on ait pensé à un tel système. Alors que tu t'approches de la vitre qui sépare la partie bureau, un bruit sourd te fait te retourner. La palette est tombée et la porte s'est refermée. Ha. Tu fronces les sourcils, mécontente. Évidemment. Tu te mets alors à fouiller ton sac pour en extraire la lampe de poche que tu prends toujours pour ce genre d'excursion. Imperturbable, tu réfléchis à haute voix. Pas besoin que vous soyez deux à avoir peur...

"Y a forcément une autre sortie. Je crois pas que les gens qui travaillaient ici rentraient tous les jours rentraient tous par la porte du garage. Il y a des bureaux là, genre, pour les comptables et les gérants j'imagine. Bref, des gens en costume qui vont pas se salir les mains pour ouvrir une porte. Donc, forcément une autre entrée. Pour les humains tu vois ?"

C'était ça la logique des usines. Une entrée pour les humains, une pour les marchandises. Enfin de ce que t'en avais compris. En période de fonctionnement, on pouvait supposer que cette porte était pas ouverte tout le temps non plus. Maintenant fallait effectivement trouver l'autre issue...

La lumière d'Akio finit par tomber sur un genre de fresque avec des créatures dessus. Ha. Encore ce truc. Décidément, ça a l'air d'être le thème de la journée.

"Oui ça explique la peinture. Et la palette aussi. Les gens ont dû se faire une entrée plus facile d'accès."

Au moins, ça avait le mérite de calmer un peu Akio. Alors c'était forcément bon à prendre.

"Quitte à être là autant fouiller un peu non ? Sauf si vraiment tu préfères sortir direct ?"

On sait jamais. S'il était claustro ou quelque chose du genre, ça lui suffirait pas qu'il y ait une sortie...

"On devrait commencer par les bureaux, ça paraîtrait logique qu'il y ait aussi une sortie par là, pour les humains."

Tu t'aventures donc du côté de la vitre, histoire d'y voir de plus près. La porte qui permet d'y accéder est dégondée. À l'intérieur de l'espace bureau, les bureaux commencent un peu à s'affaisser. Mais à part ça, on n'a rien laissé derrière... Tu fouines quand même au cas où. Ici et là, des emballages de fast food. Sans doute que les peintres venaient ici pour une pause casse-croûte... Quand un bruit au plafond te fait sursauter. Un genre de choc. Tu balaies le plafond de ta lampe. Des tâches, une fissure, quelques zones un peu usées. Mais d'ici, rien à voir. Un autre choc.

"Je crois qu'on est pas tout seul. On monte ?"

Ça se trouve c'était les peintres. Ou un autre chat maintenant piégé avec vous. Ou un monstre. Mais vous sauriez pas avant d'y aller !

Akio n’avait clairement pas prévu de se retrouver enfermé dans un lieu comme celui-ci, ça devait sûrement faire partie des risques de chasseurs de fantômes après tout. Ce n’est pas comme si le jeune homme n’avait pas connu des situations similaires par le passé dans son adolescence quand il parcourait les moindre recoins de l’île avec ses amis.

En tout cas, il fallait admettre une chose, ceux qui venaient ici avaient du talent. Potentiellement des étudiants en art, mais il était encore un peu tôt pour en convenir. Le premier objectif serait donc de sortir de cet endroit. Saku conclut la même chose que ce que le jeune homme avait en tête, il y avait forcément d’autre sortie, ne serait-ce qu’une sortie de secours. Tout ne pouvait pas être hermétiquement fermé. Puis cette porte pouvait potentiellement être rouverte si jamais… Il faudrait probablement forcer un peu sur les bras. Elle lui demanda alors si ça valait le coup de sortir directement ? Quitte à être là, autant faire un tour. Akio était plutôt d’accord avec elle et dit d’une voix nullement affolée.

- Bien sûr, de toute façon, ça reste notre meilleure piste à l’heure actuelle, donc autant en profiter un peu.

Saku proposa ensuite de commencer par les bureaux. Akio se dit qu’il était préférable de lui donner son avis sur la situation. Surtout concernant la sortie potentielle. Il avoua d’une voix calme et détendue.

- Ben, je ne sais pas trop si on peut envisager de sortir par les passages habituels. Ah mon avis, tout doit être fermé à clé, mais il y a forcément des sorties de secours. Ce genre d’endroit doit forcément en posséder. Dans le pire des cas, casser une fenêtre ne sera pas non plus si compliqué.

Puis, le jeune homme sursauta en entendant le bruit et son regard suivit celui de Saku qui proposa presque aussitôt de monter. Si l’instinct du jeune homme l’encourageait vivement à partir dans le sens opposé au bruit, il devait aussi avoir le cœur net. Donc, pas le choix, ils allaient faire un tour dans les bureaux. D’un hochement de tête affirmatif, le jeune homme passa devant dans l’escalier menant vers les bureaux, visiblement deux pièces, enfin deux squelettes de pièce, car il ne restait plus grand-chose dedans que les meubles encastrer et les bureaux fixés au sol. Plus de chaises, plus de matériel et beaucoup de poussières. La première pièce était vide, mais une porte donnant probablement sur le reste de la partie administrative de l’usine était présente, fermée… Akio observa Saku en proposant.

- On y va ? Dans le pire des cas, ce seront peut-être juste d’autres chats.

Ou alors le bruit provenait sûrement d’une porte d’étagère qui s’était détaché et ils étaient bel et bien seuls ici.

Tu penches la tête, hausse un sourcil sceptique. C'est qu'il est agaçant à jouer les je sais tout parfois quand même. Comme si tu l'avais attendu pour mener les choses ou que c'était ta première fois... vraiment fatigant. Ceci dit, inutile de lancer une dispute ici. Il faut bien grandir à un moment, tu retiens l'envie de lui signaler qu'il peut arrêter son numéro puisqu'il est au même niveau que toi à n'avoir aucune idée de ce que vous allez trouver. Vous êtes enfermés ensemble, ça ne servirait pas à grand chose, à part à vous compliquer la tâche. Tu te contentes de répondre, peut-être un peu froidement, mais surtout factuelle.

"Parce que tu crois qu'on ne condamne jamais les sorties de secours quand on condamne ce genre de bâtiment ?"

C'est juste une évidence... à ce stade, le but n'est pas d'empêcher les gens de sortir, mais de rentrer. Tu hausses les épaules.

"Dans tous les cas oui. Il y a forcément d'autres sorties ou possibilités. Et casser une fenêtre est toujours une option."

De toute façon, vous avez d'autres choses à gérer. Un bruit à l'étage. Un choc. Tu lui emboîtes donc le pas, trop curieuse de voir ce qui se joue là haut. En haut il reste encore moins de choses que dans l'espace bureau du rez-de-chaussée. Par contre il y a encore plus de poussière ! Sacrée performance d'une certaine façon...

Tu hoches la tête pour approuver, un sourire de défi s'affichant sur son visage.

"On est là pour ça après tout !"

Au moins, faut lui reconnaître qu'il ne se barre pas en courant et qu'il est prêt à se remonter les manches. Et finalement c'est le plus important ! Alors tu t'approches de la porte doucement, pose ta main sur la poignée, juste pour voir si la porte est fermée à clé ou non... tu te retournes vers Akio, histoire d'être sûr que vous êtes synchronisés.

"Prêt ?"

Aux aguets, tu attends qu'il te donne son signal. Quoi qu'il y ait derrière cette porte, il faut que vous soyez tous les deux prêts à réagir. Inutile de mettre ton partenaire en danger parce que tu voudrais foncer tête baissée !

Une fois qu'Akio a donné son signal, tu ouvres la porte. Elle n'est pas fermée à clé, mais elle résiste un peu. Est-ce qu'elle s'est dégondée, est-ce qu'elle a gonflée ? Tu ne sais pas trop, mais il faut y mettre un peu de force pour l'ouvrir et elle racle le sol, laissant une longue traînée dans la poussière. Derrière, il fait assez sombre, les vitres ont été condamnée de sorte que la lumière du jour passe à peine. Tes yeux ont besoin de s'habituer à nouveau à la demi-clarté du lieu. Ceci dit, pas besoin d'y voir très net pour entendre le grognement sortir d'un coin particulièrement sombre : un chien. Un grand chien. Visiblement coincé sous un meuble. Sans doute que c'est ça que vous avez entendu...

"Il a dû se retrouver enfermé là... tu t'y connais en chien ?"

Vraie question. Pour le coup tu n'as pas été vraiment habituée aux animaux. Pas que tu aies peur, mais tu vois bien que le chien, lui, a peur, et se montre menaçant. Il te fait de la peine pour le coup, tu comprends bien à quel point il peut se sentir mal à cet instant... abandonné, enfermé par erreur, et maintenant coincé ??? Alors tu voudrais pouvoir faire les choses bien !

Akio avait parlé à voix haute plus pour se rassurer que pour vraiment énoncer des évidences. Il n’était pas trouillard de nature, mais se retrouvait enfermé dans un endroit complètement inconnu sans même savoir ce qu’il pouvait se cacher dedans… Il n’allait pas non plus admettre que c’était la grande éclate. Saku ne l’aida pas non plus en montrant une certaine irritation, passagère. Akio répondit cependant en riant un peu.

- Bah, tu sais, on ne sait jamais quelles choses très logiques sont capable de faire les autres parfois.

Après tout, oui, ils pouvaient très bien avoir barricadé les portes de façon à ce qu’elle soit autant hermétique de l’intérieur que de l’extérieur. D’autant plus qu’avec le temps et l’usure, certaines choses pouvaient céder… La palette de tout à l’heure en était un parfait exemple. Mais Akio n’aura pas eu le temps de développer plus, car ils allaient visiter un peu l’endroit. Faute de choix.

La première pièce ne contenant rien de vraiment intéressante mise à part ce qui n’avait pas pu être embarqué. Après tout, à quoi pourrait bien servir un tas de planches fixé ici et là si l’ancienne entreprise avait déménagé dans un autre bâtiment mieux équipé. Saku ouvrit donc la porte de la seconde salle et la, la surprise fut assez inattendue. Un chien ? Pas un petit en plus. Akio observa l’animal tout en écoutant Saku lui poser une question.

- Non pas vraiment, je n’ai jamais eu d’animaux. Enfin si, deux chats, mais c’est encore récent.

Il aurait volontiers rajouté une tigresse, mais ce n’était pas pertinent dans la situation. Akio observa l’animal, remarquant facilement que ce dernier était complétement sur la défensive. Puis la pièce, il y avait des gamelles et quelques couvertures, ainsi que d’autres linges pour faire un couchage à l’animal. Visiblement, des étudiants avaient trouvé une parade au règlement du campus concernant les animaux.

- Bon, déjà, ce n’est pas un chien complétement sauvage. Donc je doute qu’il nous attaque gratuitement. Il a juste peur… On ferait mieux de le libérer et de le laisser tranquille s’il ne veut pas de nous avec lui.

Akio essaya de rester lucide dans son raisonnement, l’animal n’était clairement pas habitué à eux et pouvait réagir n’importe comment. Mais le jeune homme n’avait pas besoin d’être très observateur pour voir qu’il était coincé, le meuble semblait avoir un pied qui avait lâché et coincer la patte de l’animal. Il soupira et proposa.

- Bon, je soulève le meuble et on prie pour qu’il ne nous fasse rien ? On ne peut pas le laisser comme ça.

C'est vrai, tu veux bien lui concéder que la logique peut être complètement absente de l'histoire. Ce ne serait pas très surprenant d'une certaine façon. Dans les différentes enquêtes que vous aviez fait, tu avais eu l'occasion de le constater plus d'une fois. De toute façon, inutile d'en discuter plus longtemps, vous verrez bien. Ça ne t'inquiète pas outre mesure.

Enfin pour le moment, vous décidez d'un commun accord de monter à l'étage voir ce qui a bien pu faire ce bruit. Vous passez rapidement la première pièce, encore plus dénudée que celle du rez-de-chaussée. Le bruit semble venir d'une pièce dans le fond. Quand vous vous décidez à l'ouvrir, vous découvrez un chien coincé sous un meuble. Il a l'air en colère... ou peut-être qu'il a peur ou qu'il est blessé... en même temps normal non ? Il est tout seul, enfermé, et maintenant coincé.

Akio n'a pas l'air plus avancé que toi. Deux chats, c'est encore différents d'un chien, surtout un chien dans cette situation. Encore qu'un chat aurait pu s'y mettre aussi non ? Enfin inutile de débattre ce point, ça va pas vous aider. Tu hoches la tête pour approuver quand il dit que l'animal a sans doute peur. Logique oui... on peut difficilement lui en vouloir. Le plan d'Akio te paraît être le bon.

"D'accord, on fait ça."

Alors qu'Akio s'approche, le chien se met à grogner, menaçant. Toi qui allais pour le suivre au cas où il aurait besoin d'aide, tu te ravises, surprise. Tu déglutis, réfléchis. Si vous y allez à deux vous risquez de lui faire encore plus peur.

"Je vais essayer de retenir son attention..."

Parce qu'Akio risque d'être proche, et une fois libéré... Tu t'approches donc de quelques pas. Pas beaucoup. Dès que le chien tourne sa tête vers toi, tu t'arrêtes, et tu t'accroupis. Tu lui montres tes mains, en prenant grand soin de rester à distance d'un coup de dents. C'est plutôt pour lui montrer que tu n'as rien d'agressif, rien contre l'autre. Tu les fais bouger tout doucement dans l'air. En vrai, tu ne sais pas trop ce que tu fais... Tout ce que tu sais, c'est que pendant qu'il te regarde, il ne fait pas attention à Akio en train de le dégager du meuble. Même si le chien reste menaçant, il est plus loin de toi que de ton camarade.. Alors tu continues de faire diversion...

Quand Akio réussit à soulever le meuble, le chien se lève rapidement. Par effet miroir, tu fais de même, fais aussitôt un pas en arrière car il continue de grogner. Mais s'il grogne, il ne bouge pas plus. En regardant bien, il y a une patte arrière qu'il n'arrive pas à poser. On ne va pas se mentir, un chien qui montre les dents, ça t'inquiète plus qu'une porte qui se ferme. Le truc, c'est que s'il est blessé, vous ne pouvez pas le laisser comme ça non plus non ? Tu tâches donc de rester calme et d'éviter les gestes brusques.

"Et maintenant on fait quoi ?"

Une opération sauvetage des plus imprévu, il fallait bien admettre. Akio n’aurait rien anticipé pour le coup et se retrouver dans une situation même plutôt risqué. Il allait devoir soulever un meuble qui retenait un animal pas forcément méchant mais capable de le mordre si l’envie l’en prenait… ou par peur. C’était dans des moments comme ça que l’étudiant regretter de ne pas avoir connu plus d’animaux dans sa vie, il aurait peut-être eu de meilleurs réflexes après tout.

Bon Saku prit le pas pendant qu’Akio se préparait à soulever le meuble pour dégager l’animal. Attirant l’attention de la bête tant bien que mal pour éviter au jeune homme un destin tragique, Akio choisis ce moment pour déglutir et inspirer tout en pensant très fort « Tu ne vas pas me mordre alors que j’essaie d’aider hein ? »

Il parait que les chiens ressentent les émotions, alors s’il y avait bien un moment où il aimerait que cette théorie soit vérifiable, c’était maintenant. Rapidement, il souleva le meuble en tachant de le faire discrètement et par chance, le chien fut plus préoccupé par le poids en moins que par le jeune homme qui venait de l’en soulager.

Il retourna vers son panier de fortune non sans quelques petites difficultés. Le pauvre, pensa très fort Akio. Jusqu’à ce que Saku attire son attention en lui demandant ce qu’il faisait. Bien que l’étudiant fût en section médicale, il n’avait aucune connaissance vétérinaire, alors autant dire qu’il ne ferait pas grand-chose. Cependant, l’animal ne les écouterait pas non plus, c’était certain.

- Eh bien… là je t’avoue que je dois prendre deux secondes pour y réfléchir.

Ce n’était pas une situation complexe, mais laisser l’animal dans cet état et partir ne semblait pas non plus … très humain comme solution. Akio soupira à force de creuser, jusqu’à un déclic. Ses « propriétaires » il pouvait au moins y en avoir un ou deux en internat sur le campus ? Ils suffisaient simplement de se renseigner dans le dortoir des lycéens. Ceux qui aimaient l’art ne devaient pas être si nombreux.

- On ne fera rien de plus ici, c’est un peu trop dangereux de tenter le diable avec lui. Mais on peut retourner sur le campus à la recherche d’un de ses propriétaires. Si c’est une tête connue pour lui, il y a des chances qu’il se calme et je pourrais éventuellement l’examiner pour voir si c’est dans mes compétences. Peut-être qu’une simple attelle suffira, ce n’est pas très grave, mais ça peut être pire s’il bouge.

L’animal semblait s’être couché tout en gardant les deux intrus à l’œil. Akio supposa qu’il allait sûrement dormir. Alors le jeune homme proposa.

- On peut l’enfermer ici le temps de revenir. Il a fait tomber le seul truc possible sur lui dans la pièce donc je ne vois aucun danger immédiat. Ça nous laissera au moins le temps de revenir avec quelqu’un. Sinon… La dernière solution, c’est la fourrière… mais bon, pas sûr qu’ils se prendront la tête pour un chien errant. Il ne mérite pas ça le pauvre.

Cette expédition prenait un tournant des plus imprévus. À croire qu'à chaque fois que t'allais partir avec quelqu'un, tu allais tomber sur un animal ou un autre. Enfin au moins c'était pas un nid de rats cette fois. Encore que le nid de rats c'était inoffensif... juste des bébés, et une fois passée la surprise de cet amalgame de plumes et autres bouts de tissus duveteux, il n'y avait pas grand chose à craindre. Là pour le coup, le chien c'était quand même un peu plus risqué. Il est blessé et de mauvaise humeur... le problème c'est qu'il est aussi dans une mauvaise passe et qu'il faut bien que vous fassiez quelque chose.

Les tâches se répartissent donc ainsi : Akio s'occupe de libérer l'animal en soulevant le meuble tandis que tu fais diversion du mieux que tu peux histoire qu'il ne s'en prenne pas à ton camarade. Une fois libéré, le chien retourne se coucher dans son panier, visiblement mal en point. Et maintenant ? Pour le coup, il ne semble pas plus avancé que toi. Est-ce qu'il faut le laisser là ? Mais qui prévenir ? Lorsqu'il propose de retrouver les propriétaires, tu ressors ton téléphone pour prendre le chien en photo... on ne sait jamais, ça pourrait aider. Tu hoches la tête pour le reste. Effectivement, pas dit que la fourrière soit très utile... et puis ces humains ne doivent quand même pas être loin, ils vont le chercher en revenant... Ça reste un endroit pas terrible pour laisser son chien, mais Akio a raison, s'il connaît les gens autour de lui, il se laissera plus facilement soigner, et là maintenant c'est le plus important. Avant de partir, tu sors la bouteille d'eau de ton sac et la verse dans l'une des gamelles sur le côté... tu n'as rien à lui proposer à manger, mais au moins il aura à boire.

"Il faut qu'on trouve une sortie du coup."

Tu sors de la pièce doucement sans tourner le dos au chien, au cas où. Même si vu son état, tu doutes qu'il vous attaque par surprise, tu préfères ne pas tenter le diable. De retour dans la grande salle vide, tu commences à réfléchir à tout allure. C'est vrai qu'il y avait ce problème à résoudre aussi : comment sortir. Avec tout ça tu avais un peu oublié.

"S'ils laissent leur chien-là, j'imagine qu'il n'y a pas une sortie vers l'extérieur directement ici..."

Tu réfléchis un peu à haute voix, regardant autour à la recherche des panneaux d'évacuation. Là ! Tu en repères un. Tu le pointes du doigt à Akio et files aussitôt dans la direction indiquée. Tu ressors donc de l'open space, tu retombes sur le palier d'escalier d'où vous êtes arrivés, mais ce n'est pas par là qu'il faut aller pour la sortie de secours. Non le panneau renvoie à un couloir qui longe l'open space, pour arriver sur une porte menant à l'extérieur.... bloquée. Tu fronces les sourcils.

"Regarde, je crois que c'est par là qu'ils passent. Tu vois, elle ferme pas complètement, y a un espace mais on peut pas la pousser. Ils doivent mettre quelque chose de l'extérieur pour la bloquer. Si on s'y met à deux on doit avoir assez de force pour la pousser."

De toute façon, ça ne doit pas non plus être si lourd que ça s'ils doivent bouger le tout à chaque fois... Le but est sans doute plus de s'assurer que le chien ne puisse pas s'enfuir des fois qu'il arriverait à ouvrir la porte de son bureau...