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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES]

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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyDim 30 Mai - 20:14
Souvent il m’arrivait de repenser à mes premiers jours de rentrée à Yokuboo, la première rentrée de ma vie durant laquelle je n’arrivais pas en tant qu’élève mais en tant que professeur. Cela me faisait tout drôle de me le dire et comme tout changement était source d’une forme d’angoisse à mes yeux, je ne pouvais m’empêcher d’en ressentir comme un profond pincement au coeur. J’avais à la fois toutes les idées claires concernant les missions à accomplir et en même temps je ressassais en tête tous les imprévus qui allaient me tomber dessus. J’entrevoyais déjà tout le travail que j’allais devoir fournir mais les préparations des cours n’étaient pas le pire. Il allait falloir que je gère une classe, que j’y mette moi-même de l’ordre. J’étais responsable de tout ce dont il pourrait se passer. Je n’étais pas le plus compétent quand il s’agissait de faire preuve d’autorité et encore moins quand il s’agissait d’être le centre d’attention et le pilier d’un groupe. Le plus étrange était que tout au long de mon parcours d’étudiant je n’avais pas songé une seule fois à tout cela. Je ne pensais qu’à l’aspect transmission du métier. Je me voyais simplement expliquer les notions philosophiques et repartir tranquillement dans mon monde. Mais malheureusement ce n’était pas aussi simple. J’avais oublié que la réalité existait, qu’il y avait un monde autour de moi, celui du professeur qui doit obéir aux exigences, aller aux réunions, sympathiser avec les collègues…Tous ces éléments repassaient encore et encore dans mon esprit sans en sortir. Si bien que les jours qui suivirent la rentrée, malgré que j’avais déjà entamé mes premiers cours avec des élèves, j’avais été plus préoccupé que de coutume. Je ne pensais à rien d’autres qu’à la somme de tout ce que je devais faire.

J’avais beau remplir mon carnet scrupuleusement afin de ne rien oublier, j’avais toujours peur de passer à côté de quelque chose. J’en frôlais parfois la crise d’angoisse. Si bien qu’un jour que je me rendais vers l’école après une pause déjeuner que j’avais décidé de passer à l’extérieur, un accident vint troubler ma journée. Ce ne fut pas un accident grave qui aurait impliqué d’aller aux urgences à l’hôpital mais qui devait au moins être vu par un médecin. J’avais tellement la tête dans les étoiles que je ne vis pas le léger creux présent à mes pieds sur le trottoir. J’allai donc en plein dedans, trébuchai puis mon poignet droit se prit violemment contre un mur lors de la chute. Les frottements provoquèrent quelques plaies légèrement sanglantes sur tout le côté de la main. Sur le moment je fus si surpris de cette chute que je ne réalisai pas. Je me mis à trembler, les genoux à terre. Je ne me rendis pas compte de la douleur tout de suite. Je restai quelques instants comme ça le temps de me remettre de ce mauvais imprévu. J’étais au bord de l’explosion intérieure mais je parvins à me contenir au mieux. Je pris alors le temps d’inspirer et d’expirer calmement. Ce ne fut que lorsque je commençai à prendre appuie sur mes deux poignets que je me rendis compte que le droit me lançait des douleurs lancinantes jusque dans le coude. Il devenait légèrement bleu et une boule commençait à apparaître petit à petit suggérant que c’était enflé. Je fis donc sans pour me relever.

L’inquiétude me gagna à nouveau. Ce n’était pas que la douleur me dérangeait. J’essayai de bouger le poignet et le coude en espérant que tout rentre vite dans l’ordre mais rien n’y faisait. Je n’aimais pas l’idée d’être blessé dans la mesure où j’éprouvais une peur irrationnelle de l’hôpital. Il s’agissait des endroits que je supportais le moins au monde. Cela équivalait à aller dans les enfers à mes yeux et rien que d’y penser des sueurs froides coulèrent tout le long de mon front. Je me dis donc que c’était sans doute le choc et que j’allais attendre que cela passe. Je continuai donc mes cours de l’après-midi comme si de rien n’était ignorant la douleur qui ne s’en allait toujours pas. Lors de la fin de mes cours, je du me rendre à l’évidence qu’il allait falloir quelques soins et que quelque chose clochait avec mon poignet droit. Il avait davantage bleui et enflé pourtant je n’avais pas le sentiment que quelque chose s’était cassé. Une pommade et tout rentrerait dans l’ordre me dis-je. Je me dis que passer voir le médecin de l’école serait le plus judicieux. Cela ne me rassurait pas mais me paraissait moins pire que le fait de devoir aller aux urgences et de supporter l’atmosphère pesante d’un hôpital. Je soupirai allant jusqu’aux bâtiments administratifs pour rejoindre le médecin avec le plus de lenteur possible. Lorsque j’arrivai il n’y avait personne qui attendait et rien ne suggérait que quelqu’un était présent. Je fis face à une porte close. Devais-je frapper ou non ? Après tout je pouvais encore faire demi-tour et empêcher le futur calvaire…Mais mon poignet continuait de gonfler et il fallait bien faire quelque chose pour l’empêcher d’empirer.

Rien qu’à l’idée qu’il allait devoir me toucher le poignet, appliquer un produit dont je ne connaissais pas les composants, l’odeur épouvantable des produits médicaux…Mon Dieu…Tout cela me provoquait une terreur indescriptible. Je restai donc ainsi longtemps devant la porte comme une jeune femme allant à son premier rendez-vous amoureux. Je levai mon poignet gauche prêt à frapper, les sueurs continuèrent à couler sur mon front. Enfin je me décidai à le faire frappant anormalement fort. Puis pris de panique je changeai d’avis et dis sans savoir si quelqu’un se trouvait vraiment ou non derrière la porte:

- Euh…Ce n’est rien excusez moi ! Je repasserai !

Je dis cela en reculant si vite que je tombais une nouvelle fois mais sur les fesses et me cognais légèrement la tête. Mon coeur battait si fort que je ne me rendis pas compte qu’une personne humaine sembla se manifester…
James P. Campbell
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyMer 2 Juin - 16:37
Mai 2020



Une nouvelle année avait débuté pour James en tant que médecin scolaire. Et même s’il était encore loin de son rêve de devenir pédiatre, il devait avouer que cette position lui convenait plutôt bien pour l’heure. L’Américain pouvait s’occuper de jeunes gens plus que d’adultes, contrairement à quand il officiait en tant que médecin dans l’hôpital de la ville, et il pouvait également régulièrement voir Jilian et passer du temps avec lui. Forcément, travailler au même endroit que son meilleur ami, c’était un plus non négligeable !

Aujourd’hui, plusieurs patients s’étaient succédé dans son infirmerie, allant du petit mal de tête à la blessure en cours de sport, en passant par les étudiants qui avaient simplement besoin d’un peu de repos. James était toujours occupé, ce qui ne lui laissait que peu de temps pour faire des pauses et se détendre un peu. Les seuls moments où il s’accordait quelques instants pour souffler, c’était pour sa pause déjeuner du midi, puis sa pause-café à la fin des cours. Les étudiants se rendaient pour la plupart dans leurs clubs respectifs et étaient donc, à priori, à l’abri de visites inopportunes à l’infirmerie ! Et c’était donc pendant ce laps de temps que James en profitait pour fermer son bureau l’espace de quelques minutes, juste assez pour faire l’aller-retour entre la machine à café de la salle de repos et son antre !

Fermant donc la porte derrière lui, James quitta les lieux en ayant toujours sa blouse blanche sur le dos. Ses cernes étaient pour le moins marqués et il n’avait pas pu s’empêcher de soupirer longuement et silencieusement sur le trajet, son pouce et son index venant délicatement masser ses pauvres tempes. La fin de journée était compliquée, la faute à une assez mauvaise nuit due à tout un tas de cauchemars et cette foutue douleur fantôme au niveau de sa cicatrice à l’épaule. Il avait besoin d’une bonne tasse de café bien noir pour finir son service ! Peut-être même deux d’ailleurs !

Par chance, il n’y avait personne sur place quand James arriva devant la précieuse machine. Il s’empressa de faire le café le plus noir possible, puis attendit patiemment en lisant le journal que son remontant soit prêt. D’ailleurs, plutôt que de simplement se servir une tasse, et parce qu’il savait aussi que son café était considéré comme le pire jus de chaussette de l’univers par certains de ses collègues, l’Américain remplit son thermos et prit quelques instants pour bien nettoyer la cafetière pour ne pas contaminer les prochaines boissons qui y seraient préparées. Chose faite et armé de son thermos de potion magique, James quitta donc les lieux et fit le trajet en sens inverse pour retourner à son bureau. Ce fut d’ailleurs quand il arriva à proximité de celui-ci qu’il entendit quelqu’un frapper bruyamment à une porte, avant de baragouiner quelques mots et… Ce fut finalement face à un homme assis par terre que James se retrouva. Surpris par la scène, le médecin scolaire fixa l’inconnu quelques secondes sans rien dire ni même bouger, avant de froncer légèrement les sourcils.

« Est-ce que tout va bien ? Vous vouliez me voir ? Désolé, je m’étais absenté quelques minutes pour aller chercher un peu de café. »

James ne connaissait pas cet homme et se demandait s’il ne s’agissait pas d’un nouveau professeur ou membre du personnel fraîchement débarqué. Il n’avait pas encore eu l’occasion de faire la connaissance de tous les petits nouveaux, alors c’était fort probable ! À moins qu’il ne s’agisse d’un étudiant, c’était possible aussi !

Quoi qu’il en soit, James se pencha un peu et tendit sa main à l’homme pour l’aider à se relever. Il ne comprenait pas bien pourquoi il était assis devant son infirmerie, mais ce n’était pas une bonne idée de rester ici, il finirait par se faire marcher dessus sinon !

« Je ne crois pas qu’on se connaisse, je suis James Campbell, le médecin scolaire de l’académie. Et vous, vous êtes ? »

Sauf qu’au moment où le regard de James se posa sur sa propre main, attendant que l’autre s’en saisisse, un détail attira son attention : le poignet enflé et bleui de cet inconnu ! Aussitôt, les yeux de l’Américain s’écarquillèrent.

« Qu’est-ce qui est arrivé à votre poignet ? Depuis quand est-il dans cet état ? Venez, suivez-moi, je vais m’occuper de ça. »

Et hop, ni une, ni deux, James aida l’inconnu à se relever et s’empressa de déverrouiller sa porte pour l’inviter à y entrer. À en juger par l’apparence de ce poignet meurtri… Ca devait déjà faire un bon moment qu’il faisait souffrir cet homme !
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyJeu 10 Juin - 17:42
J’étais comme tétanisé, incapable de bouger et d’émettre le moindre son sur le moment. J’avais bien compris que l’on s’adressait à moi et c’était bien cela le problème. J’avais été repéré. Cela signifiait que je n’avais plus le choix, que je ne pouvais plus faire marche arrière. J’allais devoir accepter que l’on m’examine, que l’on me touche, même une infime partie de la main suffisait à me mettre profondément dans l’embarra. Ma peur des médecins et de la médecine en général en était même quasiment symptomatique. Mais je n’étais plus un enfant, il fallait que j’apprenne à prendre sur moi. Il fallait que je me fasse comme Galilée qui a affronté ceux de son époque pour imposer la vision héliocentrique de l’univers. J’avais beau me le dire, je ne bougeais toujours pas. Mon esprit pensait mais mon corps ne suivait pas. Néanmoins je parvins à lever la tête lorsque l’homme s’adressa à moi. Je l’observai un instant, interdit. Il semblait bien s’agir du médecin scolaire…Ce qui n’était pas de chance. Cette fois il n’y avait plus la moindre échappatoire possible. Lorsqu’il me demanda si je souhaitais le voir, je me montrai hésitant me mordant assez fortement la lèvre inférieure. Je me sentis incapable de répondre un simple oui ou un simple non. Je secouai donc la tête silencieusement comme pour signaler qu’il n’y avait rien, que tout allait bien. Je fis ensuite un mouvement de politesse de la main comme pour indiquer que je l’excusais totalement pour le café.

Face à mon silence, il devait me prendre pour un fou. Je détestais être dans cet état. Je me sentais comme un enfant qui n’avait pas atteint un bon seuil de maturité, incapable de grandir et de faire des progrès. N’importe qui n’en ferait pas toute une scène comme j’étais capable de le faire. Il n’y avait rien de compliqué pourtant ! Il n’allait rien faire de grave ou de douloureux. Son rôle n’était que le soin. Qu’avais-je à craindre au fond ? Rien ! Un être humain normalement constitué serait même soulagé à l’idée que l’on soigne sa blessure et sa douleur et je désirais que l’on m’enlève la sensation de douleur et de battement dans le poignet, mais un quelque chose en mon être faisait que je ne vivais pas les événements de manière normale. Je me sentais ridicule. Un professeur n’avait pas à se conduire ainsi. Ravalant ma salive et prenant enfin sur moi, je finis par balbutier un:

- Euh…Eh bien…Hum…

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase que malheureusement le médecin remarqua mon poignet. Ni une ni deux il reprit instantanément son rôle de médecin et n’attendit pas avant de me prendre en charge. Il m’aida à me relever avant même que je puisse me rendre compte. Je me laissai faire sur le moment complètement surpris par la tournure des événements. Mon coeur en battait la chamade à cause de l’angoisse bien que la douleur me ramenait sans cesse à la réalité. Ni une ni deux c’était ainsi que je me retrouvai presque malgré moi à devoir entrer dans l’antre du médecin. Puisque l’engrenage venait de se mettre en marche, il ne manquait plus qu’à répondre à son invitation et à entrer dans le bureau. Je fis un rapide coup d’oeil de la pièce mais je préférai ne pas trop m’attarder sur cela afin de ne pas finir en position foetal sous le siège. Je restai debout dubitatif, cachant inutilement mon poignet derrière mon dos comme un enfant mêlé d’un sentiment de honte d’agir ainsi. Sans oser m’approcher davantage, je finis par répondre de manière plus intelligible:

- Ce n’est pas si terrible, j’ai juste fait une mauvaise chute et ça fait un peu mal…, commençais-je en me disant que la douleur était plus intense que ce que je voulais bien le décrire, …mais vraiment rien de grave. J’ai souvent lu qu’un poignet bleu ne voulait pas forcément dire entorse ou autre, ajoutais-je comme pour me convaincre moi-même que ce n’était rien, ça va sûrement se remettre tout seul. A vrai dire je pense que j’ai paniqué pour rien et que je ne devrais pas vous déranger. Vous m’avez l’air épuisé, du moins, si vous me permettez cette remarque, vous avez deux grosses poches sous les yeux. Je ne voudrais pas abuser de l’énergie qu’il vous reste pour malheureux poignet bleu.

Pris dans ma lancée de concentrer la conversation sur le médecin et de changer totalement de sujet, je continuai à parler alors même qu’il n’était pas dans ma nature d’être autant bavard. L’angoisse suffisait à me délier la langue pour me faire dire des choses totalement inutiles et incongrues:

- Je sais que vous avez un métier vraiment difficile au niveau de la fatigue et jamais je ne pourrais me sentir capable de le faire, mais vous savez le sommeil contribue à améliorer les capacités cérébrales, permet la régularisation des hormones dont les hormones de l’appétit; C’est pour ça que souvent ça donne faim. Enfin ça vaut pas pour tous évidemment…Ah oui et aussi ça permet une meilleure mémorisation des informations et des apprentissages dans la journée, sans compter qu’on obtient à la longue de meilleures défenses immunitaires…

Mais je m’arrêtai soudainement réalisant que j’allais peut-être trop loin d’autant plus que je n’étais pas le mieux placé pour faire des leçons sur le sommeil. J'en avais même oublié de me présenter en retour.
James P. Campbell
James P. CampbellMédecin scolaire
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyMer 7 Juil - 15:04
James dut l’avouer, cette personne assise par terre, dans le couloir, pile devant la porte de son infirmerie, avait quelque chose d’assez étrange. Il ne répondait à aucune des questions que le médecin scolaire lui posait, et il semblait vraiment mal à l’aise à l’idée même qu’il soit en train de lui adresser la parole. L’Américain ne comprenait pas trop bien la situation, mais ce qu’il savait, c’était que cet homme ne pouvait pas rester assis dans le couloir ! On finirait par le percuter ou même lui marcher dessus ! James lui tendit donc sa main pour l’aider à se redresser. S’il n’était pas venu le voir, alors tant pis. Mais peut-être qu’il pourrait quand même l’aider d’une manière ou d’une autre ? C’était qu’il semblait complètement perdu le pauvre…

Sauf qu’au moment où James baissa les yeux vers la main de l’inconnu pour pouvoir s’en saisir quand il la lui tendrait, il remarqua aussitôt que quelque chose clochait : un rapide coup d’œil lui permit en effet de déceler les symptômes d’une belle entorse au niveau du poignet de cet homme. C’était pour ça qu’il s’était retrouvé devant la porte de son infirmerie ? James comprit alors de quoi il en retournait… Ce n’était pas le premier patient mal à l’aise, voire phobique, avec tout ce qui touchait au domaine médical qu’il rencontrait ! Ce n’étaient vraiment pas les personnes les plus simples à traiter, surtout quand on avait le tact et la délicatesse d’un ours comme lui, mais James savait à présent un peu mieux comment aborder cette consultation imprévue pour eux deux.

Quand l’inconnu se retrouva finalement dans son infirmerie, puisque James ne lui avait pas trop laissé le choix (il avait bien trop de conscience professionnelle pour laisser s’échapper quelqu’un qui avait besoin de soins), l’Américain resta interdit en entendant la tirade de son patient. Lui ? Fatigué ? Haha… Quel doux euphémisme… James se prit même à sourire doucement.

« Heureusement pour nous deux, j’ai pu faire le plein d’énergie juste avant en allant me chercher ce fameux café. Est-ce que je peux vous servir à boire ? »

James préférait commencer par essayer de détendre un minimum l’atmosphère, avant de passer au vif du sujet. Puisque cet homme ne semblait pas à l’aise, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour eux deux ! Par contre, l’Américain avait toujours autant de mal à accepter les gens qui prenaient aussi peu soin de leur santé… Depuis quand les gens pouvaient s’auto-diagnostiquer sans avoir aucune expérience dans le domaine ? Ce n’était pas en lisant quelques livres qu’on pouvait s’improviser médecin !

Mais l’homme ne répondit pas, embrayant aussitôt sur un long monologue qui laissa James complètement interdit. Euh… Est-ce qu’il était vraiment en train de lui faire un cours sur la fatigue ? À un médecin ? Une fois la surprise passée, James ne put s’empêcher de rire. Et ça, c’était un fait suffisamment rare pour être souligné ! L’Américain commençait doucement à sortir de sa coquille, à se montrer plus expressif et moins maladroit dans ses interactions sociales, mais c’était certainement la première fois qu’il riait d’aussi bon cœur face à un parfait inconnu depuis son retour du front. Bien évidemment, ce rire n’était teinté d’aucune moquerie !

« Eh bien ! Si je m’attendais à ce qu’on vienne me faire un cours sur la fatigue ! Merci beaucoup, ça me touche que vous sembliez vous préoccuper autant de mon bien-être, mais tout va bien. À moins que vous ayez quelques conseils à me donner pour réussir à dormir convenablement ? »

James avait déjà tout essayé, mais cet homme face à lui, lui semblait tellement décalé, qu’il avait bien envie de savoir ce qu’il pourrait lui conseiller pour ne plus faire de cauchemars, ni souffrir de cette cicatrice de blessure par balle.

« Est-ce que vous me permettez de m’assurer que votre poignet a effectivement simplement décidé de changer de couleur et rien d’autre ? Je ne remettrai pas en cause ce que vous avez pu lire dans vos livres, mais on dit toujours qu’il vaut mieux ne pas se fier qu’à une seule source pour se faire un avis sur un sujet. D’ailleurs, est-ce que vous pouvez m’en dire un peu plus sur cette chute ? »

James se dirigea vers les deux chaises qui se trouvaient devant son bureau, puis les tourna de manière à ce qu’elles soient en face l’une de l’autre. D’un geste de la main, il indiqua alors une des chaises à l’inconnu, l’invitant à s’y assoir. Il ne savait pas bien pourquoi, mais il sentait que cette consultation serait pour le moins inhabituelle !
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyMar 20 Juil - 15:37
Ce médecin ne me donnait pas la même impression que me donnait les autres médecins. Je les voyais comme des personnes froides, occupées, se donnant des airs importants afin d’être pris au sérieux. Je les voyais comme des personnes pleines de confiance en elle et je ne me sentais pas à ma place avec eux. Je me sentais comme une petite souris, incapable de faire le moindre geste. Le véritable problème néanmoins n’était pas les médecins en eux-mêmes, c’était l’idée d’être touché, de devoir présenter des parties corporelles et toute cette blancheur, cette sorte de pureté apparente qui me perturbait chaque fois que je l’analysais. J’ignorais les raisons pour lesquelles cette couleur s’imposait ainsi dans ce métier, l’histoire sans doute. Pourtant l’atmosphère qui sortait de ce bureau et ce médecin dégageaient une aura différente. Je me sentais davantage comme un égal d’à égal. Malgré la fatigue qui se lisait directement sur son visage, il avait pris le temps de sourire et d’alléger l’atmosphère. Je fis un mouvement négatif de la tête lorsqu’il me proposa un café, j’avais été surpris de cette proposition et cela me rassura quelque peu. Il était inhabituel qu’un médecin prenne le temps de se montrer cordial et amical.

Le voir sourire parvint à m’en décocher un en retour. J’espérais ne pas encore avoir fait un mauvais pas. Ma mère m’avait souvent expliqué que déblatérer mes savoirs sans raison pouvait avoir un impact négatif dans les relations sociales. J’avais effectivement remarqué un surcroît d’agacement ou d’énervement lorsque je finissais de déblatérer ce que je savais sur un sujet sans vraiment en comprendre les raisons. Cela était simplement un moyen d’évacuer, de réguler un stresse souvent trop lourd à porter. C’était en partie la raison pour laquelle il m’était difficile de me faire passer cette mauvaise habitude. Le plus surprenant fut que le médecin me relançait même sur le sujet, j’en fus si surpris que je ne répondis pas sur le moment le regardant dans les yeux. Je faisais peut-être erreur mais il me semblait que c’était la première fois qu’un tel cas de figure se présentait à moi. Il en vint tout de même à mon poignet la véritable raison de ma venue ici. Après tout je n’étais pas dans ce bureau pour analyser des problèmes de fatigue. Je m’étais tellement concentré que je ne ressentis la douleur que lorsqu’il se mit à m’en parler.

Je tournai donc instinctivement mon regard vers celui-ci, il n’était pas très jolie. Et je n’étais pas rassuré de le voir ainsi, j’avais peur qu’il me dise d’aller aux urgences. Je ne me sentais pas de me retrouver dans le tumulte d’une ambiance d’hôpital, d’imaginer la danse des particules des appareils d’imagerie. Tout cela me donnait mal au crâne rien que d’y penser. Je tentai néanmoins de me concentrer voyant que le médecin faisait un effort pour ne pas me perturber davantage. Je me sentais comme un gosse idiot qui n’aurait pas voulu grandir.

- Euh…eh bien une maladresse qui m’a bêtement fait tomber contre un mur, un mur un peu épais. Il y avait un creux et je ne l’ai pas vu, avec la surprise je ne suis pas parvenue à me retenir à temps. J’ai pensé que ça passerait sur le moment mais la douleur semble ne pas vouloir se calmer. J’ai espéré que ça partirait dans l’après-midi. Mais un choc ça peut durer longtemps non ? Ça ira mieux dès demain n’est-ce pas ?

Je baissai la tête pris dans mes réflexions réalisant que je ne pouvais pas me contenter de lui exposer les événements. Il allait bien falloir que je le laisse manipuler le poignet pour en savoir davantage. Et entre me faire toucher le poignet par une personne ou plusieurs dans un hôpital, mon choix était vite fait. Je me mis néanmoins à me concentrer davantage sur mon interlocuteur. Travailler c’était si épuisant, c’était ce que je ne pouvais m’empêcher de penser en le regardant. Je me sentais épuisé mais j’avais l’impression de m’en sortir mieux que lui qui semblait au bord de la fatigue. Peut-être avait-il juste un naturel à avoir facilement des cernes ?

- Alors vous ne parvenez pas à dormir convenablement ? Je serais mal placé pour donner des conseils car celui que j’aurais à donner, je ne l’applique pas moi-même. Cela peut-être dû à un trop grand investissement dans le travail, surtout quand on ne s’accorde pas de moments à soi même en dehors du lieu de travail.

Ce que j’avais tendance à faire mais je le faisais aussi beaucoup pour m’empêcher de penser. Avoir des projets et réfléchir à mes missions étaient des moyens d’évacuer tout le stresse que j’accumulais chaque jour.

- Dans tous les cas le mieux est sûrement de creuser les raisons pour lesquelles il vous est difficile de dormir. Sinon il y a des moyens chimiques de le faire mais j’imagine qu’avec votre savoir en médecine, vous n’avez pas besoin que j’en dise trop. Ou dans les moyens non-médicaux il y a les soins par les plantes. Je n’ai jamais essayé mais j’ai entendu dire que cela fonctionnait bien… Mhh si je devais quand même émettre une hypothèse personnelle, avec un travail comme le vôtre je pense que j’aurais aussi bien du mal à dormir. Vous devez gérer des situations difficiles, ça doit être prenant. Je ne saurais même pas où me mettre à votre place.

J’esquissai un sourire, le côté avenant du médecin m’avait incité à parler davantage et il m’avait rendu désireux de comprendre cette fatigue, d’où elle venait. Ce n’était qu’un détail mais je me sentis comme un Sherlock Holmes devant une énigme à résoudre. Ainsi je trouvais la communication plus stimulante et plus facile que lorsque toute l’attention se pose sur mon poignet blessé.
James P. Campbell
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyJeu 12 Aoû - 15:22
Assis l’un en face de l’autre, James attendait patiemment que son interlocuteur semble enclin à ce qu’il regarde un peu plus en détail ce poignet qui n’avait visiblement pas DU TOUT apprécié cette chute contre un mur. L’Américain le regarda dans les yeux pendant ses longues tirades, se contentant d’hocher la tête en silence pour le laisser terminer. On lui avait souvent dit que c’était assez désagréable et déstabilisant de le voir toujours chercher le regard de la personne avec qui il discutait, mais il n’avait toujours pas réussi à régler ce problème. Et puis, lui qui était déjà un beau boulet en termes d’interactions sociales, si en plus il se mettait le handicap de ne pas pouvoir observer les expressions passant sur le visage des gens avec qui il parlait…

« Eh bien… Selon la puissance du choc en question, la douleur peut ne pas réussir à s’atténuer rapidement, surtout si vous sollicitez beaucoup la zone impactée. Et j’imagine assez aisément que vous n’avez pas laissé votre poignet au repos depuis votre chute. N’est-ce pas ? »

James avait posé une de ses mains sur sa cuisse, la paume tournée vers le plafond pour commencer à préparer le terrain. Il laissait ainsi un peu de temps à son patient pour se préparer au moment où cette même main attraperait délicatement la sienne pour ausculter son poignet. Le médecin scolaire n’était pas pressé et il laissa donc l’inconnu ramener la conversation sur lui et ses problèmes de sommeil. James ne put s’empêcher de pouffer doucement aux mots qu’il entendit. Lui ? Trop s’investir dans son travail et ne pas s’accorder du temps ? Nooooon, si peu !

« Vous avez une excellente capacité d’analyse en tout cas, c’est assez fascinant de voir avec quelle rapidité vous avez réussi à me cerner en seulement quelques phrases échangées. Je suis arrivé à Nara depuis quelques temps déjà, mais je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de vraiment me construire un cercle de connaissances avec lequel faire des activités en dehors du travail, raison pour laquelle je préfère utiliser ce temps libre pour me rendre utile en travaillant encore plus. »

Il y avait bien Jilian, qui était devenu son meilleur ami et qu’il voyait déjà beaucoup lorsqu’il était à Yokuboo, mais un peu moins en dehors hormis leurs quelques petites sorties ponctuelles, puis Karin, qui était devenue sa petite-amie, mais qu’il ne voyait pas souvent et avec qui il n’avait pas l’occasion de passer beaucoup de temps. Deux liens forts qui lui suffisaient amplement, mais il n’arrivait quand même pas à s’empêcher de ressentir comme un vide en lui, un vide qui le faisait trop réfléchir et qu’il n’arrivait à combler qu’en se perdant dans le travail, que ce soit à l’Académie ou chez lui, quand il se plongeait dans ses manuels de pédiatrie.

« Il en est donc de même pour vous ? Vous n’avez pas de passions qui vous permettent de lâcher un peu prise pour prendre du temps pour vous ? »

James ne voulait pas que la conversation se centre trop sur lui, parce qu’il n’avait pas tellement envie de raconter à un parfait inconnu l’horreur qu’il avait pu vivre lorsqu’il avait été médecin de guerre. Il avait déjà eu beaucoup de mal à en parler à Jilian, alors quelqu’un qu’il ne connaissait pas…

« Disons que depuis que je suis arrivé à Yokuboo en tant que médecin scolaire, le quotidien est quand même bien moins difficile que lorsque je travaillais encore à l’hôpital de la ville. On vient bien plus souvent me voir pour des petits bobos que je peux aisément guérir avec le matériel que j’ai à disposition ici. »

C’était tout de suite autre chose quand on se retrouvait dans un hôpital ! Les accidents étaient parfois bien plus graves qu’une lèvre fendue ou une cheville foulée et James avait pu voir tout un tas de choses qui retourneraient certainement l’estomac de la majorité des gens, mais c’était son travail. Il serait faux de dire qu’il s’était habitué à tout ça, puisqu’il n’avait pas pu supporter tout ce qu’il avait pu voir sur le front, mais il avait tout de même accepté l’idée de faire face à des choses plus ou moins terribles au quotidien.

« D’ailleurs, vous ne m’avez pas répondu tout à l’heure… Pourrais-je au moins savoir votre nom, afin que je puisse plus facilement échanger avec vous ? »

Parce que se contenter de « hey » pour attirer son attention, ce n’était quand même pas terrible !

Quoi qu’il en soit, puisque son patient semblait un peu plus à l’aise avec lui, James tenta une approche. Il se pencha en avant pour que sa main s’avance vers son interlocuteur, l’arrêtant juste devant lui pour que ce soit à lui de faire la démarche de déposer son poignet sur cette main tendue.

« Vous permettez ? Si jamais je vous fais mal, n’hésitez surtout pas à m’arrêter. »

James continuait de le regarder dans les yeux, espérant ainsi lui faire comprendre qu’il pouvait entièrement se reposer sur lui.
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyLun 23 Aoû - 13:44
Face à la suggestion que je n’avais sans doute pas laisser mon poignet en repos, je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire coupable. Je me frottai la tête rougissant d’un coup. Encore une fois je réalisai que je réagissais comme un enfant mais j’avais une crainte tellement exacerbé de l’hôpital que je ne voulais pas en montrer trop. Lorsque son regard rencontra le mien je n’eue même pas la franchise de le soulever en retour, je tournai au contraire la tête pour regarder ailleurs comme si le reste de la pièce attirait mon attention. J’en cachai même instinctivement mon poignet sans véritablement en avoir conscience. Je me mis à réfléchir au choc que j’avais reçu comme pour tenter d’en juger par moi-même. Il n’y avait pas à dire je m’étais cogné assez violemment que je veuille l’admettre ou non. Je tentai de faire de nouveau un léger mouvement du poignet mais je m’arrêtai rapidement ressentant toujours cette douleur lancinante qui me rappelait sans cesse qu’elle n’allait pas partir comme par magie comme je l’espérais.

Je tournai de nouveau mon regard vers le médecin qu’à la suite de ses paroles. Je me concentrai sur la paume de sa main qu’il me tendait. J’aurais été tenté d’y mettre tout ce qu’il y voudrait même mon salaire, tout sauf mon poignet. Mais ce serait de la corruption et je ne me sentais pas assez « rebelle » dans l’âme pour envisager ce genre d’alternative et cela n’arrangerait en aucun cas mon mal à long terme. Il n’y avait pas de doute, il allait falloir que je laisse mon collègue faire son travail aussi insupportable cela pouvait l’être pour moi. Après tout c’était soit lui, soit l’hôpital. Et vu sous cet angle, mon choix était rapidement fait. Je rougis néanmoins une nouvelle fois à ses compliments. J’y étais si peu habitué que je ne savais même plus où me mettre d’autant plus que je ne me trouvais pas si étonnant. « Euh…eh bien c’est assez habituel quand on y pense un médecin surchargé… », balbutiais-je timidement. D’un autre côté à ce qu’il me disait il devait avoir une vie bien plus calme au sein de l’établissement puisqu’après tout il s’occupait de personnes ciblées, celles qui appartenaient à l’établissement. Ce qui réduisait considérablement le champ. Il était aussi certain que les problématiques n’étaient pas les mêmes. Si seulement j’avais juste un petit bobo comme il le disait, je n’en serais pas à là à paniquer comme un fou pour un malheureux poignet.

Il me posa quelques questions en même temps. Ma tendance à ne pas me présenter pouvait aller loin, j’oubliais systématiquement moi qui avais appris toute ma vie à bien dire de manière mécanique « bonjour, je m’appelle untel » mais avec le temps je finis par trouver cela assez fatiguant. D’habitude les gens ne s’en formalisaient pas et étaient bien content de pouvoir m’expédier au plus vite. Là aussi j’eue la surprise de constater que j’étais tombé sur un médecin plus prévenant et attentif. Puis revins l’invitation de déposer un quelque chose dans sa main, je savais pertinemment ce qu’il voulait. Sur le moment je ne pus m’empêcher de faire l’enfant regardant sa paume puis le regardant ensuite dans les yeux:

- Je pourrais y déposer plein de choses dans cette paume, des bonbons, des livres, des accessoires en tout genre…même un hamster…il faudrait s’en occuper par contre, c’est assez lourd de responsabilité un être vivant. Mais, c’est mon poignet que vous voulez j’imagine…, dis-je en souriant jaune.

J’hésitai un instant n’aimant vraiment pas le contact extérieur. Je fermai donc les yeux et déposai rapidement le poignet dans sa paume si bien que sa main cogna légèrement sur la surface plate du bureau. J’en eu un frisson mais je pris sur moi et finis par parler beaucoup pour me faire oublier et ce contact, et l’incident pour lequel je me devais de m’excuser:

- Toutes mes excuses, je ne voulais pas vous faire mal. Vous n’avez pas mal hein ? Je suis vraiment confus…marmonnais-je avant d’ajouter d’un ton un peu plus accéléré, sinon je m’appelle Jam…euh non ça c’est vous…Mun…Mun Kagami, bégayai-je, et pour vous répondre à tout à l’heure, j’ai beaucoup de temps pour moi, hum…je vis seul donc je peux me consacrer à tout ce que je veux. Je note mes idées dans un carnet, enfin ça j’en ai plein. La philosophie c’est une vraie passion donc ça ne me fatigue pas de faire que ça, c’est tout ce que j’arrive à maîtriser correctement, ajoutai-je avec un sourire. La dernière fois que je suis sortie je suis tombé sur Lily, elle était vraiment gentille, mais dans un endroit avec de très mauvaises ondes, alors je reste chez moi.

Puis n’y tenant plus après avoir fait ma longue tirade dont il ne devait rien y comprendre, je finis par demander:

- Alors ? C’est fini ? Mon poignet va bien ?…Et vous d’ailleurs vous sortez aussi de temps en temps ? Vous avez une famille à vous occuper à côté ?
James P. Campbell
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyJeu 26 Aoû - 15:47
James pouffa doucement à la remarque de son patient. Il était vrai qu’il ne risquait pas trop de se tromper en déclarant qu’en tant que médecin, l’Américain devait être surchargé. La profession voulait ça, mais le brun doutait un peu que beaucoup d’autres médecins se trouvent dans un tel état de fatigue pour les mêmes raisons que lui. Mais qu’importe, il n’allait certainement pas parler de tous ses démons à un patient qu’il rencontrait pour la première fois, surtout qu’il avait quand même autre chose à faire : ausculter ce poignet meurtri que son patient ne semblait pas vouloir daigner lui donner. Non, en effet, à la manière d’un enfant, l’homme se mit à énoncer tout un tas de choses qu’il pourrait déposer dans la main tendue par James, comme s’il espérait qu’ainsi il pourrait retarder l’échéance. L’idée de se retrouver avec un hamster dans la main fit d’ailleurs rire l’Américain.

« C’est vrai que je préfère de loin avoir votre poignet sur ma paume qu’y voir un hamster. Je n’ai jamais eu d’animaux domestiques et je ne suis pas sûr que je serais le mieux placé pour m’en occuper étant donné que c’est quelque chose qui m’est totalement inconnu. Vous avez déjà eu des animaux domestiques vous ? »

Voilà, continuer à détourner l’attention du dénommé Mun avec d’autres sujets de discussion, alors qu’il lui tendait enfin son poignet, non sans le faire taper maladroitement contre le bureau. James grimaça légèrement et attrapa délicatement la main de son patient, ne perdant pas une seconde de plus pour commencer l’auscultation avant que son patient ne décide de soudainement le retirer. On ne savait jamais ! Puis, pendant qu’il scrutait ce poignet sous tous les angles, le manipulant aussi délicatement que possible, James secoua doucement la tête.

« Non, non, ne vous inquiétez pas, c’est surtout vous qui devez avoir eu mal… Vous avez tendance à être assez maladroit, je me trompe ? Est-ce que c’est la première fois que vous vous faites mal de la sorte ? »

Mais Mun se mit ensuite à rapidement parler de tout un tas de choses, laissant ainsi le champ libre à James pour finaliser son verdict.

« Je vais commencer par vous éclairer sur l’état de votre poignet : il semblerait que vous vous soyez fait une belle entorse. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas grave et ça peut se soigner plutôt facilement. On va commencer par mettre de la glace dessus, ça permettra de le faire désenfler. Je vais ensuite vous poser une attelle, ça vous permettra d’éviter de trop le bouger, mais il faudra quand même que vous fassiez attention à ne pas trop le solliciter. Dites-vous que plus vous forcerez dessus, plus la douleur sera vive et trainera. Je vais aussi vous prescrire des antalgiques pour calmer la douleur. »

James rendit son poignet à Mun et se leva pour aller chercher de la glace qu’il tendit à son patient. Étant donné qu’il ne semblait pas friand des contacts physiques, autant ne pas le brusquer et le laisser maintenir lui-même cette glace sur sa peau ! L’Américain se rassit ensuite sur sa chaise face à son patient, puis se tourna vers son bureau pour attraper une ordonnance vierge et y inscrire tout ce dont Mun aurait besoin pour traiter son entorse lui-même. Il en profita d’ailleurs pour répondre à tout ce que son patient avait dit avant d’entendre son verdict.

« En tout cas, je suis ravi de faire votre connaissance Kagami-san. Vous êtes passionné de philosophie, est-ce que ça veut dire que vous enseignez cette matière ici ? »

Après tout, s’il s’était retrouvé dans les couloirs du bâtiment administratif, pile devant l’infirmerie, c’était bien qu’il occupait un poste à l’académie, non ?

« Pour vous répondre, je suis célibataire et je vis seul dans mon appartement, je n’ai donc aucune famille à m’occuper à côté. Surtout que je suis un expatrié, je suis américain, mais je vis au Japon depuis de longues années déjà, j’y suis venu pour poursuivre mes études. Et je ne suis pas un grand amateur de sorties nocturnes comme tout le monde l’entend en général, je préfère aller me balader tranquillement pour souffler un peu. »

Voilà, nul besoin de rajouter qu’il avait coupé les ponts avec toute sa famille lors de son départ pour le pays du Soleil levant.

Terminant ensuite de tout inscrire sur l’ordonnance, James la signa et fit glisser le papier sur son bureau, en direction de Mun.

« Voilà, vous n’aurez plus qu’à présenter cette ordonnance en pharmacie afin qu’on vous donne tout le nécessaire pour traiter votre entorse. Vous n’êtes bien évidemment pas obligé de repasser me voir, mais si vous êtes d’accord, j’aimerais bien pouvoir suivre l’évolution de votre guérison. »

James lui offrit un petit sourire, avant de surveiller ce qu’il faisait avec la glace.

« Et cette Lily, où l’avez-vous rencontrée ? »

Parce que, mine de rien, ça intriguait pas mal James de savoir quel endroit pouvait être considéré comme ayant de très mauvaises ondes !
Salem
SalemMascotte de Yokuboo
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyDim 5 Sep - 11:56
Mince, il semblerait que je me sois encore égaré dans cette partie du campus que je détestais ! J’aurais dû le sentir pourtant, que je me rapprochais de cette salle à l’odeur désagréable et de cet humain qui l’était tout autant ! Mais il fallait dire que mon esprit était bien plus accaparé par ce truc qui ne voulait pas me lâcher la pattoune : sérieusement, j’adorais les petits humains qui me donnaient souvent à manger et qui me papouillaient à l’infini, mais ne pourraient-ils pas être un peu plus respectueux de la nature pour certains ? Parce que voilà, à cause de leur négligence (et de la mienne aussi, mais on taira cette erreur de ma part), je me retrouvais avec morceau de ce qui semblait être un fil de fer enroulé autour de la patte ! Mais si ce n’était que ça… Je me retrouvais aussi à boiter dans ce couloir à l’odeur désagréable car, pour me défaire de ce fil, j’avais tiré de toutes mes forces dessus, ce qui m’avait valu de me blesser. Je ne saignais pas beaucoup et je finirais certainement par vite m’en remettre, mais ce que ça faisait mal !

J’entrai finalement dans cette pièce où je savais que le vilain humain soignait les autres petits humains, en poussant la porte laissée entrouverte, espérant qu’il puisse me venir en aide malgré notre dernier petit différent. Je lâchai alors un miaulement rauque et plaintif, boitant jusqu’à ces deux humains que je connaissais bien.
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyLun 6 Sep - 23:43

Tout le long j’étais si étonné et déconcerté de faire face à ce médecin si ouvert que j’en oubliais parfois légèrement la gêne lorsqu’il m’ausculta le poignet. Je n’étais pas habitué que qui que ce fût puisse rire à mes paroles. J’avais plutôt tendance à provoquer le contraire autour de moi. Je n’étais pas très connu pour mon don pour l’humour. J’étais davantage le type bizarre, celui que l’on regardait d’un air méfiant comme si je venais d’une autre planète. Avec mes réactions que je savais peu communes chez les mortels, je m’attendais à ce que ce médecin s’offusque ou me trouver un peu étrange à tout moment. Mais rien de tout cela n’arriva. Il préservait son ton cordial, son rire facile. Après tout c’était son travail en un sens, cela n’avait rien d’étonnant. Sauf que lui au moins le faisait bien. Je finis même par rire en retour au sien à l’évocation du hamster. Il était vrai que l’idée était plutôt saugrenue. Puis je me mis à réfléchir intensément à la question qu’il venait de me poser.

Enfin je connaissais la réponse. Je n’en avais jamais eu malgré mon amour inconditionnel pour les animaux, peu importait qu’il s’agisse de mammifère, de poisson, d’insecte…Je ressentais un profond respect pour la vie en générale et je me sentais plus apte à les comprendre que ceux de ma propre espèce. Pourtant je ne me sentais pas capable d’en adopter un. Je me savais trop distrait et irresponsable. Même un bambou avait fini par pourrir dans mon appartement alors je ne pouvais que m’imaginer le triste sort d’un animal qui se retrouverait entre mes bras. Je savais malgré tout ce qu’il fallait à un être pour se sentir bien, ils avaient besoin non seulement d’eau et de nourriture mais aussi de beaucoup d’attention. C’était des choses que j’étais capable de donner sans aucune mesure, il m’arrivait même de nourrir les chats errants lorsque j’en croisais. Après ces quelques pensées je finis par répondre par le négative d’un mouvement de la tête:

- Je suis bien trop irresponsable pour ça. Ce serait un meurtre que d’accueillir un être aussi merveilleux qu’un animal chez moi.Un bambou est mort par ma faute alors je m’en préserve et vous ?, dis-je en esquissant de nouveau un sourire.

Et de nouveau le sujet revint à ce qui me fâchait ce jour: mon poignet. Je ne pus réprimer une grimace à l’idée qu’il était dans un sale état et au contact de la main de quelqu’un d’autre. Et tout cela je le devais évidemment à ma maladresse. Il avait visé juste. Je n’étais pas la personne la plus adroite du monde, loin de là même. Je me prenais sans cesse des murs, ouvrais les placards sur mon propre visage lorsqu’ils étaient à ma hauteur, me prenais les rambardes et tout obstacle qui pouvait se trouver à proximité sur mon passage. Je devais bien l’admettre, j’étais une véritable catastrophe ambulante. Je me grattai donc avec gêne tournant la tête un instant pour éviter le regard du médecin. Après tout je n’étais pas très fière de ma tendance à me blesser régulièrement mais heureusement je me faisais rarement des blessures graves.

- Il y a eu d’autres fois déjà mais je n’ose pas vraiment les compter, et il y en a eu trop pour que je m’en souvienne…Mais je pense effectivement que l’on peut me qualifier de maladroit.

Je fus néanmoins très attentif à ses recommandations. Il allait falloir que je me montre prudent mais allais-je vraiment le faire sur le long terme. Ce qui m’inquiéta était que j’étais professeur et que je ne pouvais me passer de mes deux mains. Mais ce n’était pas cela le pire, le pire était d’envisager de vivre mon quotidien avec une seule main valide. Cela signifiait du changement, une certaine forme d’adaptabilité et je ne me sentais pas prêt à cette idée. En tous les cas je fus soulagé de ne pas devoir passer par l’hôpital. Puis mon attention s’arrêta sur la recommandation d’aller chercher les médicaments en pharmacie. Je n’y mettais jamais les pieds ne me soignant pas la plupart du temps.

- C’est que ça va bouleverser tout mon quotidien…Et euh…Vous savez où je peux en trouver une ? Et je dois faire une présentation de l’ordonnance ? Expliquer ce que je dois prendre c’est ça ?…Et oui bien sûr je reviendrai, dis-je presque certain que je ne le ferai pas forcément n’étant que peu sérieux en matière de médecine.

Comme à mon habitude j’avais pris le mot « présenter » dans son sens propre et non au sens figuré. Je compris qu’il voulait que je fasse un discours non pas que je montre simplement l’ordonnance. Sur le moment je ne me rendis pas compte de ma bêtise et j’allais y repenser que beaucoup plus tard lorsque je fus chez moi dans la soirée. Je me concentrai de nouveau sur le médecin scolaire malgré les questions:

- Un expatrié ? J’ai toujours été fasciné par les personnes qui changent de pays. Je sais que jamais je ne pourrais être capable de cela alors ça m’impressionne beaucoup. Et pourquoi le Japon ? Parmi tous les pays du monde ?, demandai-je curieux.

J’allai ensuite enchaîner sur Lily mais ce fut à ce moment-là qu’un événement interrompit notre conversation. Je fus soulagé de ne pas devoir aller plus loin. Après tout il valait mieux que j’évite de trop parler sur mon lieu de travail que j’avais fréquenté un bar à hôtesses. Il me prendrait certainement pour ce que je n’étais pas. Je compromettais déjà rien qu’avec ma façon d’être ma réputation alors j’osais à peine l’imaginer s’il me prenait pour un homme à fréquenter cet endroit. Imaginer que je pouvais être pris pour un « consommateur » de femme me faisait si honte que je fus vraiment gratifiant de pouvoir garder le silence. Mais passons ! Un chat que je n’avais pas encore rencontré jusqu’alors ne faisant que mes débuts intervint dans la salle. Je tournai la tête attentif au bruit que je venais d’entendre. Ce fut là que je le vis mais un détail attira vivement mon attention. Il était blessé ! Le voyant marcher je ne mis pas longtemps à comprendre que quelque chose clochait. Je me levai aussitôt et m’accroupis doucement vers le chat afin de ne pas lui faire peur. J’avançai ma main comme pour le laisser la sentir testant de savoir s’il accepterait mon contact ou non.

Je me mis donc à lui parler oubliant brièvement que mon collègue n’était pas loin.

- Tu t’es pris un mur toi aussi ? On dirait qu’on a décidé de se blesser le même jour toi et moi. Pauvre petit ! Tu as l’air d’avoir vraiment mal, ajoutai-je en lui caressant délicatement la tête.

Je ne le pris pas dans les bras de peur de le blesser davantage mais pris d’une forme d’angoisse je me tournai vers le médecin:

- Vous êtes médecin non ? Vous pouvez le soigner ? Il a l’air d’avoir besoin de soin tout de suite ! On ne sait même pas depuis combien de temps il est comme ça…Oh pauvre chat ! Il faut l’aider !, m’exclamais-je suppliant.
James P. Campbell
James P. CampbellMédecin scolaire
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyMer 8 Sep - 14:48
James secoua lui aussi la tête à la négative pour répondre à la question de Mun concernant les animaux domestiques. Lui non plus n’en avait jamais eu chez lui, pour la simple et bonne raison que ses parents étaient bien trop occupés par leur métier de médecin et que l’Américain avait bien trop rapidement marché dans leurs pas. Son temps libre n’avait été dédié qu’aux études, encore et encore, jusqu’à ce qu’il finisse par rencontrer la personne qui bouleversa tout son quotidien : Gabriel, la première personne de qui il tomba profondément amoureux. La personne aussi qui lui avait valu de se faire envoyer à l’autre bout du monde par ses parents qui n’avaient jamais accepté le fait que leur fils chéri puisse faire l’objet de telles déviances.

« Non plus, je n’ai jamais vraiment eu de temps à consacrer à un animal quand j’étais plus jeune et mes parents n’ont jamais voulu que nous en ayons. Et finalement, quand j’ai pris mon indépendance, je n’ai pas non plus eu le temps de songer à en adopter un. Je ne suis de toute façon pas très à l’aise avec les animaux… »

Ni avec les humains en réalité… Toutes ces choses qui demandaient de l’attention et avec lesquelles James ne savait jamais comment se comporter… Il n’était pas doué avec les interactions sociales et il s’était déjà retrouvé plusieurs fois dans des situations embarrassantes à cause de son incapacité à prendre les choses au second degré ou à saisir les sous-entendus. Combien de fois avait-on dû lui faire remarquer que certaines personnes avaient le béguin pour lui alors qu’il pensait juste qu’elles se rapprochaient de lui pour d’autres raisons tout à fait autres ?

« Après, ne dit-on pas que c’est en forgeant qu’on devient forgeron ? Si vous avez envie d’adopter un animal, vous ne devriez pas vous en empêcher. De nos jours, on trouve énormément de livres ou d’informations sur Internet pour nous aider. Et puis j’imagine qu’un bambou est plus facilement oubliable qu’un animal, étant donné qu’il ne fait rien pour se manifester quand il a besoin de quelque chose. »

James afficha un sourire plus doux, espérant qu’il parviendrait à convaincre son patient de reconsidérer la question d’adopter un animal. S’il en avait envie, c’était idiot de s’en priver après tout ! Surtout que s’il s’inquiétait autant de ne pas être à la hauteur, c’était qu’il serait certainement la personne la plus attentionnée du monde avec son petit protégé, afin de s’assurer qu’il ne ferait rien de travers !

Quoi qu’il en soit, maintenant que l’atmosphère s’était un peu détendue, il était temps de passer à l’auscultation de ce poignet pas forcément très joli à voir. Le verdict de James fut sans appel : l’homme s’était fait une belle entorse ! Mais quand Mun posa toutes ses questions concernant la marche à suivre pour se procurer ses médicaments, l’Américain ne put s’empêcher d’afficher une mine franchement surprise. Il n’avait jamais mis les pieds dans une pharmacie ou quoi ? Alors qu’il semblait être une des personnes les plus maladroites de cette planète ? James était quelque peu embêté, mais il ne pouvait décemment pas le laisser se débrouiller alors qu’il semblait dans le flou le plus total !

« Ça risque sans doute d’être un peu compliqué au début oui… Est-ce que vous avez quelqu’un qui pourrait vous aider un peu au quotidien ? Au moins pour les tâches impliquant de porter des choses lourdes, ainsi que pour la cuisine et le ménage ? Pour l’ordonnance mmh… Est-ce que vous voulez que je vous accompagne à la fin de ma journée ? Je pourrai vous réexpliquer à quelle fréquence prendre vos cachets comme ça. »

Ça tombait quand même bien que la journée de boulot de James se terminait bientôt ! Ce Mun était un sacré phénomène !

« Disons que le Japon est sans doute l’un des meilleurs endroits où se rendre pour profiter des avancées de la médecine. Comme j’ai dû quitter les États-Unis avant la fin de mes études, mes parents m’ont conseillé de m’y rendre pour les y terminer. J’avais pris des cours de japonais en parallèle, c’était donc plus simple pour moi de venir ici plutôt que d’aller dans un autre pays dont je ne connaissais pas la langue. »

James ne s’étala pas davantage sur le sujet, son visage s’étant imperceptiblement fermé à l’évocation de ses parents. Il n’avait pas vraiment dit toute la vérité à Mun, mais ce n’était pas à un parfait inconnu qu’il allait raconter des choses aussi personnelles que le fait qu’il soit aussi bien attiré par les femmes que par les hommes et que c’étaient ses parents qui l’avaient forcé à prendre la direction du Japon pour l’éloigner le plus possible de son premier amant.

La discussion fut ensuite mise en suspens par l’arrivée d’une boule de poils que James connaissait bien. En entendant ce miaulement, ne comprenant pas la nuance pleine de douleur de celui-ci, l’Américain ne put s’empêcher de grogner un peu.

« Encore toi… »

La dernière fois qu’il avait eu affaire à la mascotte de l’Académie, celle-ci s’était fait un malin plaisir de grignoter les câbles de son ordinateur, le privant de son écran alors qu’il était en plein boulot ! Autant dire que James n’en gardait pas un très bon souvenir et qu’il se méfiait sans doute un peu trop de ce matou malicieux ! Et alors que l’Américain s’apprêtait à le chasser, Mun se leva pour s’approcher de lui. Il lui parla comme s’il s’agissait d’un être humain, avant de se retourner vers le médecin scolaire en le suppliant de venir en aide à cette boule de poils. James écarquilla les yeux, ne s’étant pas du tout attendu à un tel retournement de situation.

« Euh… C’est que je suis médecin moi, pas vétérinaire… »

Mais en voyant l’air suppliant de Mun et celui du chat qui se tenait près de lui, James ne put que capituler. Il soupira faiblement et s’approcha lui aussi de la boule de poils.

« Hum… On dirait qu’il s’est blessé à la patte à cause de ce morceau de fil de fer… Est-ce que vous pouvez le transporter sur un des lits ? Je serai plus à l’aise pour l’examiner s’il est à ma hauteur. »

Et puis Mun semblait bien plus à l’aise avec cet animal que lui ! Mieux valait que ce soit son patient qui le porte ! Chose faite, James remit ses lunettes bien en place sur son nez et commença son inspection détaillée de la pauvre patte meurtrie de Salem.

« Bien, il va falloir commencer par lui retirer ça. Maintenez-le bien surtout, il ne faudrait pas qu’il se blesse davantage pendant que j’essaie de le débarrasser du fil. »

James attendit que Mun soit prêt et commença à retirer le fil le plus délicatement possible, Salem lâchant des miaulements presque déchirants alors qu’il essayait de se débattre. L’Américain n’en revenait pas, c’était vraiment une drôle de journée… Voilà qu’il se retrouvait à soigner un chat maintenant ! D’ailleurs, une fois le fil retiré, il laissa la boule de poils avec Mun.

« Je vais regarder sur Internet ce qu’ils conseillent de faire. Je peux vous laisser le calmer et le rassurer ? Vous avez l’air plutôt doué pour ça. »
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyDim 19 Sep - 1:40
Le médecin avait beau se montrer rassurant, je n’avais pas la confiance en moi nécessaire pour prendre en charge un être vivant autre que moi. Je ne pouvais pas me permettre de parler de mes difficultés à un inconnu et des proportions qu’elles pouvaient prendre parfois. J’étais incapable de cuisiner même le plat le plus simple au monde sans un post-it afin de ne pas oublier telle ou telle tâche. La moindre tâche de la vie quotidienne était une vraie épreuve du combattant même si je les répétais chaque jour. Que deviendrait un animal innocent avec moi ? Pourtant je les adorais plus que tout. J’aimais beaucoup à les observer, à prendre le temps de les décoder, de comprendre leurs réactions, leurs envies qu’ils soient mammifères, insectes, poissons…peu importait. J’étais resté très attentif néanmoins à ce qu’il me disait. Je me sentais triste pour lui que ses parents lui avaient refusé cette opportunité. Il semblait si humain que je l’aurais bien vu s’amouracher d’un petit animal. Je fus donc très surpris lorsqu’il avoua ne pas être à l’aise avec les animaux. Je le comprenais en un sens, les animaux avaient des comportements et des codes bien différents des nôtres et qui pouvaient être déstabilisants pour ceux qui ne connaissaient pas.

Pourtant je trouvais les êtres humains bien plus alambiqués et complexes. J’avais beau les décoder, je n’y voyais que du flou. Les seuls éléments que je pensais comprendre s’avéraient devenir contradictoires par la suite. Les hommes me troublaient de par leurs expressions, le manque de franchise, leurs intérêts…D’ailleurs ce médecin que pensait-il de ses congénères ? Le fait qu’il se montrait si prévenant et gentil avec moi signifiait-il vraiment qu’il l’était ? C’était ce questionnement qui me rendait la compréhension compliquée. Je baissai néanmoins la tête reconsidérant ce qu’il m’avait dit.

- Merci sincèrement de vos mots qui me vont jusqu’au plus profond du coeur. J’y songerai plus sérieusement à l’avenir, peut-être que je serai prêt un jour. En revanche, pour vous je trouve cela triste que votre famille vous ait privé de la chance de pouvoir en avoir un. J’ai souvent lu et entendu que cela aidait beaucoup à l’épanouissement personnel. Protéger un petit être qui manifeste en retour une gratitude sans faille…Je dois bien admettre que c’est tentant.

Néanmoins la conversation revint à des choses beaucoup moins drôles par la suite. Si j’avais pu continuer à éluder le sujet, je l’aurais fait sans aucun doute. Je voyais bien qu’il voulait sincèrement m’aider et qu’il se sentait touché par ma situation. J’avais peur au contraire de m’être trop livré et de faire face à de la raillerie comme c’était plus souvent ce qui se passait. Rien de tel n’arriva. Au contraire le médecin se montrait d’un naturel prévenant, si prévenant que j’en gardai quelques instants le silence. J’en rougis de gêne et d’incrédulité et me mis à me gratter la nuque ne sachant que dire. J’avais peur d’en dire trop voyant mes incapacités comme des échecs cuisants, des sortes de montagne que je ne pouvais gravir.

- Vous…vous feriez ça p..p..pour moi ?, bafouillais-je difficilement. Mais vous êtes si fatigué et je peux me débrouiller. Si je note tout sur une feuille, je devrais m’en sortir…

Me concentrant je me mis à réfléchir intensément. Je ne voulais plus perdre personne alors je ne pouvais plus me permettre de dépendre des autres pour faire ce que j’avais à faire. J’étais tenté de répondre par l’affirmative mais il fallait que j’apprenne à prendre sur moi. Je tournai mon regard vers mon poignet sachant que ma mère s’occuperait sans aucun doute de tout cela, ou du moins m’aiderait à établir un plan afin de m’en sortir. Lorsque le médecin me posa toutes ces questions, je me sentis néanmoins très honteux. Je ne pouvais pas lui dire que je dépendais encore de ma mère pour survivre, rien que d’y penser j’en ressentais un profond échec. Je relevai la tête me forçant au mieux à sourire.

- Avec un peu d’entraînement je devrais m’en sortir avec mon autre main, dis-je alors en tentant de sortir de mon sac une feuille de ma main valide. Evidemment cela fut une véritable galère et je renversai le tout au sol. Je réagis au même moment à ce qu’il me disait comme pour attirer son attention ailleurs. J’ignorais que le Japon avait une telle réputation à l’étranger. Cela a dû vous demander du courage de venir jusqu’ici et de couper avec vos racines.

Ce n’était pas de la simple politesse de ma part. J’avais même une tendance à parler spontanément avec franchise. Ce fut après cette discussion que vint l’incident avec le chat et ma supplique pour qu’il s’occupe de lui. Le pauvre chat semblait blessé au même endroit que moi. C’était assez troublant comme parallèle mais moi j’étais un être humain et je pouvais encaisser. Je ne pouvais pas en dire autant pour ce pauvre chat qui pourrait avoir plein de complications. Je me sentis très anxieux puis voyant que mon collègue acceptait, je poussai un soupir de soulagement et j’entrepris de faire ce qu’il demandait. J’oubliai par ailleurs en un instant mon poignet et l’utilisai à nouveau pour porter le chat et le déposer sur le lit. Il devait être habitué au contact humain car il se laissa faire sans broncher. Je ne portai aucune attention à ma douleur regardant le médecin l’examiner.

Je restai attentif réagissant à la seconde même où il me demandait d’accomplir telle ou telle tâche. Il m’aurait demander de faire des galipettes en tournant sur moi-même que j’aurais tâché de le faire même très maladroitement. Je le maintins donc de toutes mes forces essayant de ne pas lui faire mal mais j’éprouvais une profonde peine pour le chat qui sentirait sans aucun doute une douleur terrible. Lorsque le chat gémit, je ne pus m’empêcher de retenir les larmes qui coulèrent automatiquement sur le visage. Entendre un animal souffrir m’était insupportable. D’habitude je cachai mes émotions mais je n’y parvins pas. Je continuai à le tenir sachant que c’était pour son bien.

- Pardon, pardon, pardon…, répétais-je sans arrêt.

Je séchai mes larmes une fois l’opération terminée, un large sourire s’étira sur mes lèvres et je me mis à caresser le chat en douceur comme pour lui indiquer qu’on ne faisait que l’aider et que tout irait bien pour lui.

- Un immense merci pour lui ! Un médecin n’aurait jamais fait autant, vous avez bien plus de coeur que les autres et croyez-moi ce chat vous en sera à jamais reconnaissant. Les animaux comprennent très bien ce que l’on fait pour eux. Je pense que vous vous sous-estimez et que vous serez doué avec eux. Vous n’avez juste pas eu la chance de les connaître.

Alors que je ne cessais de parler, je tenais le chat dans les bras le caressant de mon poignet blessé. J’étais si pris dans les événements que j’en avais oublié la raison de ma présence ici. Je m’approchai ensuite du médecin regardant sur son ordinateur car j’étais aussi très curieux de savoir ce que l’on pouvait bien faire par la suite pour l’aider correctement. J’avais encore le chat dans les bras.

- Vous avez trouvé quelque chose ? Vous pensez qu’il lui faudra des points de suture ou autre à cause de ce fil ? Si c’est juste une plaie, j’imagine que du désinfectant, une sorte de Bétadine…Je ne sais pourrait faire l’affaire avec hum…du bandage ?, tentai-je de suggérer tout en questionnant mon collègue que je savais bien plus compétent que moi.

Puis regardant de nouveau le chat, je proposai:

- Vous ne le voulez pas un peu dans vos bras aussi ? Il a l’air gentil. Il aurait déjà attaqué vu le mal qu’il a ressenti quand vous l’avez soigné. S’il se laisse autant faire c’est que vous ne risquez rien.
James P. Campbell
James P. CampbellMédecin scolaire
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"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin" Hippocrate [FLASHBACK PV: JAMES] EmptyMar 12 Oct - 14:40
James avait gratifié Mun d’un sourire bienveillant quand il le remercia pour ses mots et lui assura qu’il songerait à adopter un petit animal un jour, quand il serait prêt. Il préféra toutefois ne pas répondre à ce qu’il lui avait dit concernant sa famille. L’Américain soupira légèrement en y repensant. C’était certes dommage qu’ils ne l’aient pas laissé avoir un animal, mais ce n’était malheureusement pas la seule chose et la plus anodine non plus qui était dommage les concernant… Fort heureusement, James put se concentrer sur son patient, secouant doucement la tête sans se départir de son petit sourire bienveillant.

« Non, non, ne vous inquiétez pas, ça ne pose aucun souci pour moi de vous aider, au contraire. Et puis, si vous êtes accompagné cette fois-ci, vous pourrez vous débrouiller seul la fois suivante, même si j’ose espérer que vous n’aurez pas besoin de retourner de sitôt dans une pharmacie… »

James pouffa légèrement, ne voulant pas passer pour un médecin qui se réjouissait du malheur des gens parce que ça lui donnait plus de travail. Son sourire laissa toutefois bien vite place à une mine inquiète en voyant que Mun semblait avoir un peu de mal à se dépatouiller seul avec une unique main valide. Il ne semblait pas vouloir d’aide, mais l’Américain ne pouvait pas ne pas proposer.

« Si jamais vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à me passer un coup de téléphone. Est-ce que vous vivez dans le coin ? »

Après tout, si James ne vivait pas trop loin de chez Mun, peut-être qu’il pourrait l’aider un peu, notamment pour se faire à manger. L’Américain n’était pas le meilleur des cordons bleus, mais si ça pouvait être utile à son patient, il ferait des efforts pour que ce soit mangeable par une autre personne que lui !

Après avoir fait glisser sa carte de visite avec son numéro de téléphone vers Mun, James répondit à sa remarque par un petit haussement d’épaules et un sourire qui cachait assez mal le fait que cette conversation le mettait mal à l’aise. Trop de mauvais souvenirs…

« Ça a été difficile au début, mais je me suis finalement habitué à vivre ici, tant et si bien que je ne pense pas retourner un jour dans mon pays natal. »

Ce n’était pourtant pas comme ça qu’il pourrait tenter de renouer avec ses parents, mais tant pis. Les années avaient beau passer, la douleur était toujours présente et la rancune aussi. L’Américain le savait : ses parents l’avaient séparé de l’homme de sa vie. Jamais plus il ne pourrait aimer quelqu’un comme il avait aimé Gabriel…

Et comme si cette consultation n’était déjà pas assez surréaliste, voilà que James se retrouvait à jouer les vétérinaires ! Salem dans les bras de Mun, l’Américain s’évertua à débarrasser la pauvre bête de ce vilain fil de fer qui l’avait blessée, ne pouvant pas passer à côté des larmes et de l’évidente douleur que provoquait cette opération chez son patient. C’était terrible, mais voir autant d’empathie pour cette boule de poils lui serrait très fort le cœur ! Fort heureusement, Mun retrouva bien vite son sourire une fois le plus difficile réalisé, ce qui soulagea grandement James qui lui offrit de nouveau un petit sourire bienveillant.

« Je ne sais pas s’il me sera assez reconnaissant pour ne pas revenir grignoter les câbles de mon ordinateur, mais je ne pouvais décemment pas le laisser souffrir comme ça. D’ailleurs, je suis désolé, vous semblez avoir souffert vous aussi pendant que je le débarrassais de ce fil… J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi empathique que vous. Est-ce que tout va bien ? »

James lui tendit un mouchoir et s’éloigna ensuite pour regarder sur Internet les recommandations à suivre pour désinfecter cette petite plaie. L’Américain scrutait les divers textes passant à l’écran, les sourcils froncés sous la concentration. Il écouta un peu distraitement ce que Mun lui disait, avant de sursauter légèrement quand il lui proposa de prendre l’animal dans ses bras.

« E-Euh non, ça ira, je… Il est sans doute bien plus à l’aise dans vos bras à vous. Surtout que je vais avoir besoin de mes mains pour effectivement passer un peu de désinfectant sur sa plaie. Elle n’est pas très étendue, ni très profonde, alors un peu de désinfectant et un petit bandage devraient faire l’affaire. Même si j’ai comme dans l’idée qu’un chat presque sauvage comme lui n’appréciera pas vraiment ce bandage et cherchera forcément à le retirer… »

C’était évident, mais James ne pouvait malheureusement pas faire plus. Il se leva donc de sa chaise, attrapa du désinfectant et un bandage, puis s’occupa du chat pour finir de le soigner. Chose faite, l’Américain arbora un nouveau petit sourire.

« Et voilà, il ne reste plus qu’à attendre que le tout cicatrise comme il faut. Est-ce que je peux compter sur vous dans les jours à venir pour essayer de vérifier que son bandage est toujours en place ? Ah euh… Mais peut-être que vous ne travaillez même pas ici, si ? »

Après tout, Mun n’avait fait que lui confier son nom et son prénom, sans même lui parler de sa profession ou de ce qu’il faisait précisément sur le campus au moment où il l’avait trouvé dans le couloir, devant son infirmerie !

Quoi qu'il en soit, après avoir terminé de soigner le pauvre Salem, James quitta son infirmerie en compagnie de Mun, afin de l'aider avec son ordonnance à la pharmacie. Une fois dehors avec tout le nécessaire pour que l'homme puisse se soigner et avant de le quitter, l'Américain appuya une dernière fois sur le fait qu'il ne devait surtout pas hésiter à le contacter si jamais il avait besoin de quoi que ce soit. Il lui demanda également de passer le voir d'ici deux jours à l'infirmerie, afin qu'il puisse s'assurer que son poignet se remettait correctement. Puis, après l'avoir salué, James rentra chez lui. Cette rencontre avait été pour le moins particulière, mais l'Américain avait étrangement hâte de pouvoir revoir cet étrange personnage !
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