La fin d’année approchait à toute vitesse, et qui disait fin d’année disait aussi festival de l’Académie ! Comme tous les ans, chaque classe allait proposer une animation, chaque club aurait un stand, mais, le plus important, c’était cette petite compétition sportive qui avait également lieu ce jour-là ! Et forcément, c’était un peu l’événement de l’année pour les filières sportives de l’Académie, qui se devaient de briller pour rafler toutes les premières places dans les épreuves qui étaient proposées. Et pour briller… Rien de tel qu’un petit entraînement !

C’était donc en vue de la compétition sportive à venir que les étudiants des différentes promotions de la section sportive s’étaient retrouvés sur le terrain de sport du campus. Anders, toujours collé à son meilleur ami Liam, avait un grand sourire aux lèvres. Le beau temps était au rendez-vous malgré le froid légèrement mordant de cette fin d’hiver, et il allait pouvoir se dépenser en se mesurant à d’autres personnes qu’il connaissait et d’autres qu’il ne connaissait pas ! C’était juste la meilleure après-midi de cours de l’année ! Bon, l’une des meilleures, parce qu’Anders avait quand même vraiment aimé chacune de ses journées ici, s’enthousiasmant pour les cours qui touchaient toujours à des choses qui l’intéressaient, pour les rencontres qu’il avait pu faire, ces matches qu’il avait disputés avec le club de basket… Non, vraiment, le bilan de cette première année à Yokuboo était plus qu’excellent ! Il fallait donc le finir sur la meilleure des notes en… surpassant son meilleur ami !

« Tu vas voir, j’vais tellement être tout le temps devant toi que tu vas finir par connaître par cœur la forme de mes fesses ! »

Affichant un sourire de sale gosse avant de rire quand Liam le tira vers lui en passant son bras autour de son cou pour lui ébouriffer les cheveux, Anders finit par reprendre un minimum de sérieux quand un coup de sifflet se fit entendre. Son regard azur détaillait les autres étudiants présents, curieux de voir ce dont ils étaient tous capables. Ses yeux s’attardaient d’ailleurs étrangement plus sur les étudiantes, qui avaient un peu plus d’intérêt pour lui à cet instant précis, surtout que quelques-unes semblaient aussi l’avoir remarqué. Les gratifiant de ce sourire à tomber dont il avait le secret, il écouta finalement les instructions : ils allaient commencer l’entraînement avec une courses à trois pieds ! Le principe était simple : deux personnes avaient un pied attaché ensemble et devaient trouver le bon rythme pour courir sur la piste afin d’être les premiers à franchir la ligne d’arrivée. Immédiatement, Anders et Liam se jetèrent un regard complice. S’ils se mettaient ensemble, les autres n’auraient aucune chance ! Sauf que voilà, le destin semblait vouloir leur mettre des bâtons dans les roues, puisque les professeurs encadrants avaient décidé de faire un tirage au sort entre les différentes promotions, histoire de former des duos avec des personnes qui ne se connaissaient pas.

« Font chier… »

Anders grogna un peu dans sa barbe alors qu’il affichait une moue ronchon en croisant les bras sur son torse. Avec qui il allait se retrouver du coup ? Pourvu que ce ne soit pas un boulet ! Il avait envie de gagner lui, même si ce n’était qu’un entraînement !

Les noms furent ensuite appelés les uns après les autres, Anders ne pouvant finalement réprimer un petit rire moqueur en voyant que Liam le géant se retrouvait en binôme avec une petite crevette qui devait presque faire 3 têtes de moins que lui !

« Bonne chance bro’ ! Et matte pas trop mes fesses, ça risquerait de t’exciter et de te ralentir encore plus ! »

Après cette petite taquinerie, Anders regarda son meilleur ami s’éloigner, attendant d’un air un peu absent qu’on l’appelle, sursautant d’ailleurs légèrement quand ce fut le cas. Ah… Il allait donc faire équipe avec une certaine Hebi Yamageshi. Inconnue au bataillon, il ne savait même pas à quoi elle ressemblait… Mais bon, ce n’était pas le moment de jouer les ronchons, même s’il était dégoûté de ne pas pouvoir courir avec Liam ! Il s’avança donc vers l’enseignant qui distribuait les foulards permettant de lier les chevilles des participants, un petit sourire aux lèvres, avant de se tourner vers la demoiselle qui s’approchait elle aussi. Son sourire se fit alors bien plus solaire.

« Hey ! C’est toi Yamageshi-san ? Moi c’est Anders Johansson, on va devoir s’attacher ensemble pour faire cette course, j’espère que t’es prête ! »

Anders en profita pour la détailler un peu. Bon, le premier bon point c’était qu’elle avait l’air plutôt sportive ! Ça lui éviterait sans doute de se traîner un boulet ! Et puis le deuxième bon point… Elle était plutôt pas mal, ce qui allait rendre la course avec une main sur sa hanche encore plus agréable ! Non, non, ne vous méprenez pas, il n’allait pas faire ça pour la tripoter, c’était un gentleman ! Mais ça serait quand même bien plus pratique de faire cette course à trois pieds en passant son bras autour de la taille de l’autre, non ?

Le festival de l'Académie était un moment très attendu, que ce soit par les étudiants ou par les enseignants. Un moment de détente et à la fois d'animation. Le club de photographie avait proposé quelque chose de basique, mais de très convoité. Un stand remplie de photos, certes, mais surtout de photos de Dae-Hyun Jang, le garçon le plus populaire de l'Académie. Il était le président du club de photographie et tu étais l'une de ses amies. Vous étiez comme chien et chat lui et toi. Tu cherchais à ce que toutes les filles et même les garçons, se battent pour venir dans le club. Alors il fallait bien une merveilleuse idée pour le stand n'est-ce pas ? Quoi de mieux que des photos du plus beau garçon de Yokuboo ? Et par la même occasion, pour les plus demandeuses (ou demandeurs) une photo avec lui ? C'était ton idée Hebi, et Dae avait finalement accepté, puisque tu n'avais fait que le supplier pendant une semaine. Non, on peut simplement dire qu'il en a eu marre de t'entendre crier près de ses oreilles.

Dans ta classe, tu avais proposé un maid café inversé. Quelque chose que tu as toujours rêvé de faire, ou plutôt de voir. Les filles seront vêtues d'un pantalon, d'une chemise et d'un tablier alors que les garçons seront simplement en.. Soubrettes. Et tu dois bien le dire, cette idée avait plus à beaucoup. Même les garçons trouvaient cette idée plus qu'amusante. Ils avaient joué le jeu, se maquillant, portant des perruques. Si tu pouvais revoir cette scène toute ta vie..

Tu avais finalement passé une journée plus que mouvementé mais elle était loin d'être terminée. La compétition sportive avait été annoncée et tous les étudiants des différentes promotions sportives devaient impérativement se rendre au terrain de sport. Le moment que beaucoup attendent, mais qui te freine légèrement. Après toute cette rigolade, il te faut maintenant passer à cette étape. Du sport et encore du sport. Bien que tu aimes particulièrement ça, tu n'en es pas moins fatigué par tous les entraînements que l'entraineur de ta mère t'oblige à faire lors de ton temps libre. Si tu aurais pu continuer à faire des photos de Dae et de son fan club, tu y serais retourné en sautillant de joie.

Heureusement pour toi, tu n'es pas seule. Tes deux plus fidèles amies sont avec toi. Vous faites le trio parfait, bien que ta véritable acolyte ne soit pas de l'université, mais bien de l'extérieur. Ces deux-là, tu les aimais comme tes deux sœurs d'une autre mère, alors tu étais bien contente qu'elle t'accompagne dans cette compétition. Tu espérais surtout que ce soit une épreuve à trois et pas trop compliqué pour elles. Parce que tu le sais très bien Hebi, tu es bien plus sportive qu'elle.

Alors qu'un enseignant énonçait les instructions de l'épreuve, ton regard cherche et cherche encore une merveilleuse tête blonde. Tu lèves même tes pieds pour essayer de l'apercevoir dans la foule. Tes deux amies rigolent alors qu'elle te tourne la tête en sa direction. Il est là, à quelques mètres de toi. Tu arrives à l'apercevoir entre certains élèves et ce n'est pas tant difficile que ça, puisqu'il est de grande taille. Ce garçon qui a fait battre ton cœur il y a de cela déjà deux mois. Tu connais son nom, mais connait-il le tien Hebi ? Certainement pas. Tu t'es énormément fait discrète en sa présence, bien que tu n'as fait que l'éviter finalement. D'ordinaire très tactile et taquine, tu es timide et embarrassé avec lui. Tu n'as jamais osé aller lui parler, de peur de bégayer, de stresser, d'être paralysé par la gêne. Tu es stupide Hebi et tu le sais très bien.

L'enseignant termine rapidement les explications de l'épreuve et commence à faire l'appel des groupes de deux. Tu es triste de ne pas te retrouver avec tes amis, puisque cette épreuve se fera en équipe de deux, un garçon, une fille. Il ne faudrait pas faire de jaloux quand même. Ton regard se pose sur ton amie qui récite une prière pour toi. Elle prie sa patte de lapin en poterie que tu te retrouves dans le même groupe que ton tendre Anders. Arrêtes ça tu veux, ça n'arrivera jamais. « Johansson Anders et Yamageshi Hebi. » Du pur hasard n'est-ce pas ?

Ton cœur palpite, tu manques un battement. Tes yeux s'écarquillent, tu n'y crois pas. Tu as la tremblote alors que tes deux amies refont tes deux longues tresses, elles savent très bien que tu n'auras pas le courage de les faire. Tu ne veux pas y aller, non, tu cherches un moyen de t'enfuir avec qu'elles te poussent jusqu'à l'enseignant, t'obligeant à sortir de la foule et à te retrouver côté à côté avec le grand blond. Oh putain. Tu loupes encore un battement. Mince, tu as le hoquet.

« Hey ! C’est toi Yamageshi-san ? Moi c’est Anders Johansson, on va devoir s’attacher ensemble pour faire cette course, j’espère que t’es prête ! »

Ouais, tu le connais bien son nom. Tu l'as écrit tellement de fois entourer de petits cœurs dans tes cahiers de cours que tu ne pourras jamais l'oublier. Tes mains tremblent alors que tu joues avec le tissu de ton tee-shirt. Le regard ailleurs, tu n'oses même pas le poser sur le blond.

« Ouais, je sais.. Qui tu es.. Tu déglutis, attrape le foulard et reprends de plus belle, détournant les talons. Bien, allons-y. » 

Tu te mets sur la ligne de départ, à côté de tous ceux qui étaient déjà en groupe. Tu essayes de reprendre une respiration lente, mais c'est bien trop difficile pour toi. Ta tête tourne trop, tu réfléchis trop, tu l'aimes trop. Le rouge te monte rapidement aux oreilles alors que tu poses un genou par terre, enroulant le foulard à ton pied, tu patientes.

« Hum.. Viens poser ton pied.. À côté du mien, s'il te plait. » 

Tu gardes la tête baisser, tu n'oses même pas le regarder, une fois de plus. Tu espères rapidement attacher son pied au tiens, que l'enseignant vienne rapidement approuver le nœud de votre foulard et que vous terminiez cette course au plus vite. On remercie la patte de lapin.

Anders était dégoûté de ne pas pouvoir faire cette course avec le pied attaché à celui de son meilleur ami, mais quand il vit finalement à quoi ressemblait sa coéquipière, il ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Il ne connaissait pas du tout cette Hebi Yamageshi, mais elle avait l’air plutôt sportive en comparaison à certaines autres filles présentes ! Et puis, le petit plus… Elle était plutôt pas mal ! L’Islandais lui offrit donc un grand sourire alors qu’elle récupérait le foulard qui allait leur permettre de lier leurs destins le temps d’une course, remarquant immédiatement qu’elle ne semblait pas vraiment à l’aise et qu’elle détournait soigneusement le regard pour ne pas croiser le sien. Plissant légèrement les yeux, Anders se demanda si elle faisait ça parce qu’elle n’était vraiment pas ravie à l’idée de faire cette course avec lui ou si, au contraire, elle était tellement heureuse qu’elle n’arrivait pas à le regarder. Apparemment, elle savait qui il était et… Bah ? Elle tournait les talons et s’éloignait sans même l’attendre ?

Anders resta interdit quelques secondes en voyant son binôme s’éloigner, en profitant quand même pour admirer la vue qu’elle lui offrait ainsi, puis il se décida finalement à la rejoindre avec une petite moue qui le rendait encore plus craquant. La demoiselle l’invita à poser son pied près du sien pour qu’elle puisse les attacher ensemble, l’Islandais s’exécutant en collant sa chaussure contre celle d’Hebi. Chose faite, il s’accroupit et vint poser ses mains sur celles de sa partenaire qui tenaient le foulard. Il espérait que ce contact lui ferait relever la tête, essayant de capter le regard de la jeune femme avec le sien, sans se départir de sa petite moue.

« Dis… Ça t’ennuie tant que ça de faire cette course avec moi ? T’as pas l’air hum… Franchement ravie. Pourtant, j’suis sûr que tu dois être super jolie quand tu souris ! »

Anders accompagna ses mots d’un de ses sourires dont il avait le secret, puis, en voyant que les enseignants commençaient à faire le tour des binômes pour vérifier leurs foulards, il se rapprocha encore une fois du visage d’Hebi avec sa moue désolée.

« Bon bah… On dirait que tu ne vas pas trop avoir le choix que de me laisser être ta moitié pour cette course, désolé ! On pourra demander à ne pas être de nouveau ensemble après, si tu préfères ! Mais en attendant, je compte quand même sur toi pour qu’on déchire tout ! J’vais nous attacher ! »

Anders lui fit un sourire plus doux et s’empressa de passer le foulard autour de leurs chevilles, s’assurant que le nœud était bien serré avant de retourner son attention vers sa voisine.

« Ça va ? C’est pas trop serré ? »

L’Islandais attendit sa réponse et se redressa, avant de tendre sa main vers Hebi pour l’aider à faire de même, toujours avec son beau sourire aux lèvres.

« Alors, est-ce que t’as une position préférée pour cette course ? Perso, j’pense qu’on devrait essayer de se coordonner au maximum en faisant comme si nos pieds attachés ne faisaient qu’un. Ça serait sans doute plus simple si on collait nos jambes et nos bassins, non ? À moins que tu préfères que je ne te touche pas, c’est possible aussi mais… On risque de finir bons derniers ! »

Et ça, Anders ne pouvait vraiment pas le tolérer ! Il fallait qu’il soit devant Liam ! Surtout qu’il voyait ce dernier fanfaronner du coin de l’œil en lui faisant des signes de la main… L’Islandais plongea alors de nouveau son regard azur dans celui de sa partenaire, attendant avec une certaine appréhension qu’elle accepte ou non de se retrouver à moitié dans ses bras le temps de cette course. Pourvu qu’elle dise oui !

Le sort s'acharne sur toi ma pauvre Hebi. Tu n'es pas encore prête. Tu ne te rends pas encore compte de ce qu'il t'arrive. Deux mois. Deux longs mois à te cacher d'une créature sublime. Deux mois à le regarder de loin sans qu'il ne te remarque. Et te voilà finalement, dans un groupe de deux. Lui et toi. Les chevilles attachées pour une course acharnée. Un total merdier que tu aurais bien aimé t'en passer. Mais il est trop tard. La patte de lapin de ton amie avait fonctionné et tu ne pouvais plus faire machine arrière.

En prenant le foulard, tu rejoins la ligne et attends sagement que ton merveilleux coéquipier pose son pied près du tiens pour que tu puisses enrouler le tissu autour de vos chevilles. Tu attends, alors que tu aperçois son ombre se rapproché de toi. Il colle son pied au tiens. Un frisson te parcourt le long de ta colonne vertébrale. Ahhh.. Même si ce ne sont que vos chaussures qui se tiennent l'une contre l'autre, le toucher te perturbe. Et encore, tu n'es pas prête pour la suite chérie, ne t'évanouis surtout pas. Tu commences à rapidement enrouler le foulard autour de vos chevilles, mais un poids immense vient t'écraser. Il s'accroupit à son tour de façon à être à côté de toi. Vos épaules se touchent et il pose délicatement ses mains sur tes siennes. Un fin petit bruit aigüe s'échappe d'entre tes lèvres. Tu n'as pas pu retenir ta surprise. Ou bien cette satisfaction d'avoir été touché par l'homme que tu désires le plus ? Le rouge te monte aux joues. Tu ne sais plus quoi faire. Tes mains tremblent.

« Dis… Ça t’ennuie tant que ça de faire cette course avec moi ? T’as pas l’air hum… Franchement ravie. Pourtant, j’suis sûr que tu dois être super jolie quand tu souris ! »

Tu dois être super jolie quand tu souris ? Tes yeux s'écarquillent. Tu tournes instinctivement la tête pour lui faire face, plongeant ton regard dans le sien. Ton visage est devenu rouge pivoine. Tu déglutis alors que tu clignes plusieurs fois des yeux. Tu es surprise. Ce n'est pas tous les jours que le garçon que tu aimes le plus dans ce monde te dit ça. Ah bah, c'est la première fois. Et regardez-moi ce visage. Ce sourire. Cette petite tête de chien battu. Il est tellement adorable. Comment ne veux tu pas tomber amoureuse de ce blondinet ?

Tu enlèves rapidement tes mains, détourne la tête, le regard, tout ce que tu peux. Tu pourrais même te faire un torticolis si tu continuais à l'éviter de cette façon. Chérie, tu n'es pas une menthe religieuse, ressaisi-toi. Tes mains tremblent de nouveau et une fois de plus, un frisson te parcourt le corps.

« Hum.. Ça n'a absolument.. Rien à voir. » 

Ta voix est faible. S'il n'était pas accroupit avec toi, il ne t'entendrait sûrement même pas. Tu perds tes moyens Hebi face à lui. C'est ton point faible et tu le sais. Bien qu'il ne soit pas du tout au courant des sentiments que tu éprouves à son égard et c'est bien mieux comme ça. Tu continues de te cacher alors que tu le sens se rapprocher de toi. Merde, pourquoi il fait ça. Il va te rendre folle. Tu peux sentir son souffle dans ton cou. De nouveau, un frisson te parcourt. À force, tes tétons vont devenir durs. Heureusement pour toi, tu portes une brassière sous ton tee-shirt large. Il ne faudrait pas que tu t'évanouis de honte.

Tu tournes le regard vers lui lorsqu'il termine sa phrase. Être sa moitié pendant la course ? Ce que tu voulais toi, c'est qu'il soit ta moitié pour l'éternité oui. Tu t'efforces de le regarder alors que tes joues sont rouges, brûlantes. Tu ne pourras pas toujours fuir comme tu le fais, c'est bien trop tard là. Le blondinet serre alors le foulard autour de vos chevilles. Tu frissonnes (oui encore) lorsque tu sens ton pied collé une fois de plus à sa chaussure. Comment fait-il pour être aussi beau même pour enrouler un foutu bout de tissu ? Ahhh.. Une beauté parmi les mochetés.

Il te sourit de nouveau alors que pour le moment, aucun sourire sur ton visage n'est visible. Pas même un petit, minuscule petit trait relever vers ta joue.

« Non.. Ça va.. C'est parfait. » 

Une fois que tu as donné ta réponse, le jeune homme se relève et te tend la main pour te redresser à ton tour. Tu hésites. Non, arrêtes. Ne te fais pas d'illusion. Ce n'est qu'une simple poignée de main pour t'aider à te relever, c'est tout. Il n'y a absolument rien de romantique là-dedans. Il l'aurait fait avec n'importe qui et toi aussi. Bon.. Un léger, presque inexistant soupire s'échappe d'entre tes lèvres alors que tu poses délicatement ta main dans la sienne, t'aidant de tes appuis pour être debout, à côté de lui. Tu le relâches rapidement tout en le remerciant par un petit signe de la tête.

Alors que tu es enfin debout, il t'explique rapidement comment il voit les choses pour que finissiez premier de cette course. Oui, tu le veux aussi Hebi, finir première. Tu es une compétitrice, mais là.. Ton point faible est accroché à ta cheville. Tu vas vraiment finir par être le boulet ma grande ? Bien sûr que non. Tu écoutes ce qu'il a à te dire et réfléchis en même temps. Tu hausses légèrement les sourcils, détournant le regard tout en jouant avec le tissu de ton pull.

« Donc on va vraiment finir coller.. » 

Tu marmonnes. Tu ne te rends même pas compte que ce que tu pensais à l'instant, tu venais de l'avouer à voix haute. Tu lèves finalement ton regard vers le blond.

« On n'a pas réellement le choix je suppose.. On devrait peut-être aussi.. Se.. Se.. Tenir par la taille ? » 

Evidemment, c'est le meilleur moyen de gagner cette course. Vos deux chevilles et vos bassins collés, le bras autour de la taille, le dos bien droit. C'était aussi simple que cela. Bien que.. Tu n'en avais vraiment pas envie Hebi. Putain.. Tu frissonnes une fois de plus à cette idée. Anders, te tenir par la taille ? Non, arrêtes. Tu vas te faire des films.

« Je te préviens.. Si tu en profites, je te pince les tétons. » 

Quoi ? Pincer quoi ? Hebi.. Est-ce que tu viens une fois de plus dire à voix haute ce que tu pensais ? Cette fois-ci tu t'en rends compte. Tes yeux s'écarquillent, tu fuis encore son regard, le teint d'un rouge pivoine. Tu te frottes la nuque. Gêné de toi-même. Tu as honte. Si tu pouvais te cacher dans un trou de souris, tu le ferais immédiatement.

« Euuuh.. Oublies ça.. » 

Tu déglutis alors que tes mains continuent de trembler. Il va te prendre pour qui ?

Alors que cette course aurait dû le réjouir, Anders commençait à se demander si tout n’allait pas être affreusement compliqué finalement. Lui qui se faisait une joie de se frotter à Liam lors de cet entrainement en compagnie d’une jeune femme carrément mignonne et qui semblait bien sportive… Sa coéquipière donnait l’impression de vouloir être partout sauf ici, avec lui ! C’était quand même un peu vexant de la voir se renfermer de la sorte… Est-ce qu’elle était du genre timide à outrance ? Ou tout simplement pas à l’aise avec le contact physique ? Anders pouvait comprendre, mais flûte, qu’elle fasse un effort ! Il voulait la gagner cette course lui !

Le basketteur s’approcha alors de sa coéquipière, collant son pied contre celui de la demoiselle, avant de s’accroupir à ses côtés. Ses mains se posèrent sur celles de cette Hebi, espérant ainsi réussir à capter son regard pendant qu’il lui servait sa plus belle moue en lui demandant si ça la gênait tant que ça de faire cette course avec lui. La réponse de la jeune femme fut lancée presque dans un souffle, captée de justesse par Anders. Ça n’avait rien à voir ? Alors pourquoi semblait-elle aussi distante ? Et gênée ? Est-ce qu’il… Non, il n’était quand même pas déjà sorti avec elle, hein ? Il s’en serait souvenu une chevelure pareille ! L’Islandais préféra donc mettre cette hypothèse de côté et ce comportement sur le dos de la timidité, essayant de la remotiver comme il pouvait pendant qu’il nouait le foulard autour de leurs chevilles.

Et puisqu’Hebi semblait satisfaite de ce nœud, Anders lui offrit un sourire avant de se relever, lui tendant ensuite sa main pour l’aider à faire de même. Décidément… Elle avait les joues teintées d’une couleur aussi vive que ses cheveux, mais elle n’avait vraiment pas l’air de vouloir lui décrocher un seul sourire, même infime ! Et elle semblait vraiment rebutée à l’idée d’être collée contre lui, ce qui tira une nouvelle petite moue à l’Islandais, qui finit par pouffer en l’entendant.

« Bah… J’ai bien compris que l’idée avait vraiment pas l’air de te plaire, mais si on n’est pas collés, on risque d’avoir du mal à bien se coordonner, tu crois pas ? En tout cas, je pense que c’est la meilleure des tactiques de se tenir par la taille, tu permets ? »

Bien droit à côté d’elle, Anders lui jeta un regard et un sourire charmeurs, alors qu’il tendait doucement sa main vers elle, attendant son feu vert pour la mettre en position. Mais la réponse qui fusa alors laissa le basketteur complètement interdit. Il y eut quelques secondes de flottement, avant qu’un grand rire franc ne passe ses lèvres.

« Mes tétons, carrément ? Moi qui pensais que tu pouvais juste pas me blairer, est-ce que t’es en train de me faire des avances sous couvert de tes menaces ? »

Anders continua à rire un peu, avant de passer rapidement le dos de sa main sous ses yeux pour chasser les quelques petites larmes d’hilarité qui avaient légèrement embrumé son regard azur.

« Okay, même si c’est très tentant de t’imaginer en train de me sauter dessus pour me pincer les tétons, je crois que je préfère les épargner pour le moment, alors j’en profiterai pas, c’est promis ! »

Anders mit encore quelques secondes avant de retrouver son calme, après avoir passé ses mains sur son torse pour le frotter par-dessus ses vêtements afin d’accompagner ses dires. Elle était vraiment trop drôle cette Hebi !

« Par contre, est-ce que j’ai le droit de t’infliger la même punition si c’est toi qui en profites ? »

Anders avait penché son visage vers celui de sa coéquipière, non sans afficher un air vraiment très taquin. C’était beaucoup trop tentant ! Par contre, il n’avait plus qu’à espérer que la demoiselle ait un minimum d’humour et qu’elle ne se vexe pas trop facilement, sinon, la coordination risquait vraiment d’être compliquée !

« Allez, j’rigole, t’inquiètes pas ! T’es prête pour le test ? »

Anders attendit son approbation et posa finalement sa main dans le dos de la jeune femme, puis il la fit glisser jusqu’à se poser sur sa taille, ses doigts se refermant doucement sur son corps. L’Islandais souleva ensuite son autre bras pour qu’Hebi puisse faire de même de son côté, son regard se posant ensuite un instant sur leurs chevilles.

« Bon, maintenant que la position est bonne, faut trouver le bon rythme ! Le mieux c’est qu’on commence par nos pieds qui sont attachés, t’en penses quoi ? On fait un test ? »

Anders regarda autour d’eux et constata que plusieurs binômes étaient déjà en train de tester leur coordination. Ils avaient sans doute encore un peu de temps avant que la course soit officiellement lancée, alors c’était le moment de tester le lien qui les unissait à présent !

Cette maudite pâte de lapin. Tu en es sûre, c'est entièrement de sa faute si tu te retrouves dans cette situation plus qu'embarrassante. Il faut que tu essayes de reprendre le contrôle de tes émotions, sinon, tu vas vraiment finir par t'en vouloir. Oui.. Parce qu'après cette course, tu vas faire quoi ? Repenser à ton attitude en face du beau Anders et tu t'en voudras c'est certain ! Une occasion comme celle-ci, tu n'en auras pas deux ma chérie. Et puis, réfléchis, qu'est-ce qu'il va penser de toi ? Une pauvre folle qui ne sait même pas aligner deux mots ?

On dit souvent qu'il faut imaginer les gens en sous-vêtements pour se sentir plus à l'aise. Et bien.. Essayons. Anders en sous-vêtement.. Anders en sous-vêtement.. Non. N'imagine pas. Mon Dieu, c'est bien trop beau pour tes petits yeux. Tu l'imagines ce corps d'Apollon. Ces bras qui t'enlaceraient. Ces longs doigts fins qui glisseraient dans ta crinière. Cette tendre bouche qui t'embrasserait. Tu en rêves.. Bordel, tu en baverais presque.

Ça voix vient rapidement te ramener à la réalité. Tu lèves la tête vers lui pour l'écouter attentivement. Il a raison. Il faut que vous soyez coordonnés pour que cela fonctionne. Tu jettes un petit coup d'œil aux alentours et remarque que la plupart on déjà tous commencer à chercher des stratégies. Ahh, si ça continue comme ça vous allez être à la ramasse. Alors que tu prends sur toi tout en lui donnant le feu vert d'un hochement de tête, tu lui balances en pleine tronche qu'il n'avait pas intérêt à en profiter sinon, tu t'attaquerais à ses tétons. Des mots que tu n'aurais jamais dû prononcer.

Alors que tu lui demandes d'oublier cette histoire de tétons, le jeune blond laissa s'échapper un grand rire franc d'entre ses lèvres. Woah, même son rire est merveilleux..

« Mes tétons, carrément ? Moi qui pensais que tu pouvais juste pas me blairer, est-ce que t’es en train de me faire des avances sous couvert de tes menaces ? »

Pardon ? Des avances ? Est-ce qu'il vient vraiment de dire ça ? Instinctivement tu mets en position devant toi, tes deux bras croisés pour former une croix. Quelque chose que tu fais souvent lorsque tu dois désapprouvé quelque chose.

« Non.. Jamais je n'oserai faire ça ! Ce n'était pas mon intention ! C'est vraiment sorti tout seul.. » 

Tes joues viennent se teinter de rouge alors que tu essayes de reprendre tes esprits. Faire des avances ? Impossible.. Tu n'es pas le genre à draguer, c'est plutôt les autres qui le font à ta place. Ahhh.. Pense-t-il vraiment ce qu'il dit ?

Une nouvelle fois, sa voix retentit. Tout ce que tu retiens de ces mots c'est qu'il aurait trouvé ça très tentant que tu lui sautes dessus pour lui pincer les tétons. Cette phrase résonne en boucle dans ta tête. Mais il n'allait pas s'arrêter là, pour ton plus grand bonheur Hebi !

« Par contre, est-ce que j’ai le droit de t’infliger la même punition si c’est toi qui en profites ? »

Tes yeux s'écarquillent. Ta bouche béante montre à quel point tu es surprise par ses mots. Une pivoine. Tu ne savais réellement plus où te mettre. Inconsciemment, tu viens poser tes deux mains sur tes seins, comme-ci tu voulais les protéger, les cacher. Tu l'imagines en train de te.. Non, non. Il ne faut surtout pas imaginer ça ! Ce n'est pas bien, pas bien du tout. Tu iras en enfer Hebi !

« Euuh.. Ça va pas être possible.. » 

Bah bien sûr que ça ne va pas être possible, tu vois bien qu'il rigole avec toi. D'ailleurs, il te le dit ouvertement et tu te rends finalement compte que tu es vraiment parti loin dans ton délire de pinçage de tétons. Tu essayes de sourire, de rire, mais on le voit très bien, c'est faux. Tu caches ta gêne derrière du fake. Tu en fais des tonnes et des tonnes. Ouais, tu en fais trop et c'est réellement honteux de ta part. Mais on te connait Hebi, tu as du mal à mentir.

« Ouais ! Je le savais que tu rigolais, c'était logique ! » 

Calme toi, tout va bien se passer. Finalement, le jeune homme te demande de nouveau si tu es prête. Une fois de plus, tu hoches la tête, attendant sagement qu'il place sa main dans ton dos. Ce qu'il fait d'ailleurs.. Délicatement, la main du blond se faufile dans ton dos, ce qui te fait frissonner. Il la dépose lentement et referme ses doigts sur ta taille. Tu loupes un battement. Ton cœur palpite.. Il accélère. Ne nous fais pas une syncope.

Tu reprends tes esprits et vient à ton tour, placer ton bras dans son dos, déposant ta petite mimine sur sa taille, bien que tu ne préfères pas toucher son corps, tu t'agrippes simplement à son haut. C'est déjà bien, on te félicite pour ton courage.

La voix d'Anders retentit de nouveau et tu hoches la tête à ses dires. Il est temps pour vous de commencer à vous coordonner correctement pour ne pas finir dernier de cette course. C'est impensable pour une sportive comme toi Hebi.

Tu lèves délicatement ton pied, sauf que pour une raison que tu ignores, tu lèves le pied qui n'est pas lié à celui de l'étudiant. Maladroite Hebi, maladroite. Tu vacilles et te rattrape dans ta chute en posant ta main par terre. Tu es pratiquement accroupit au sol. Un peu plus et tu te ramassais la tronche sur le goudron. Tes yeux glissent vers tes chaussures et tu te rends compte que ton lacet est défait et que tu as simplement marché dessus comme une abrutie. Pardon ? Comment est-ce possible ? Comment tu n'as pas pu le voir tout à l'heure ? Tu sens alors ton autre main, celle qui était de base autour du garçon, agripper à un bout de tissu. Et c'est lorsque tu te retournes pour t'excuser auprès du blond, que tu te rends compte que le bout de tissu que tu tenais fermement était tout simplement le bas de survêtement légèrement descendu d'Anders, laissant tes yeux pervers apercevoir le caleçon de ce dernier. Woow..

« Ça c'est canon. » 

Et une fois de plus, ta pensée est révélée..

Anders dut avouer être pas mal soulagé d’apprendre que ce n’était pas parce qu’elle ne pouvait pas le blairer qu’Hebi se comportait bizarrement avec lui. Après tout, elle aurait sans doute choisi une tout autre menace que celle visant à attaquer ses tétons si ça avait été le cas ! Et comme l’Islandais adorait taquiner les gens, surtout quand il avait cette impression qu’on avait comme un petit faible pour lui, il pouffa en voyant les bras croisés de sa camarade devant son corps pour nier en bloc cette idée qu’elle lui faisait des avances. Pauvre Hebi… Elle s’enfonçait un peu là, non ?

« Jamais t’oserais faire ça ? Pourquoi ? Je t’intimide ? Et puis, ne pas oser me faire des avances, tu sais, ça ne veut pas dire que t’as pas envie de quand même m’en faire au fond de toi. »

Le sourire d’Anders se fit bien plus malicieux alors qu’il plantait son regard dans celui de la demoiselle. Il aurait pu continuer encore longtemps comme ça, mais les autres allaient finir par prendre bien trop d’avance sur eux s’ils ne se bougeaient pas un peu les fesses pour s’entraîner ! L’Islandais dut donc se faire violence pour ne pas renchérir quand Hebi posa ses mains sur sa poitrine afin de la cacher, lui assurant qu’il ne pourrait pas inverser la punition de pinçage de tétons pour s’en prendre aux siens. Mince, c’était dommage, il en aurait bien profité pourtant ! Mais s’il voulait pouvoir commencer leur entraînement, il valait mieux mentir et feinter la plaisanterie, même s’il était clair qu’Hebi tentait, de son côté, de masquer sa gêne avec ces sourires et rires forcés. Anders était quand même un pro quand il s’agissait de masquer ses émotions, alors il n’était pas simple de réussir à le berner, surtout pas quand on agissait comme la jeune femme !

Quoi qu’il en soit, l’heure était maintenant à l’entraînement ! Puisque l’étudiante était prête, Anders passa son bras derrière elle pour agripper doucement sa taille, collant leurs deux corps pour qu’ils commencent à courir en rythme. L’Islandais ne put ensuite empêcher un sourire amusé d’étirer ses lèvres quand il sentit qu’Hebi s’agrippait à son t-shirt plutôt qu’à son corps. Elle semblait vraiment hésitante et timide, elle était trop mignonne !

Et alors qu’ils allaient se lancer, la jeune femme trébucha et se retrouva accroupie, une main au sol et l’autre bien agrippée au bas du survêtement d’Anders. En sentant que le corps de sa partenaire vacillait, l’Islandais avait essayé de la rattraper, mais il avait manqué lui aussi de tomber, se stabilisant de justesse pour ne pas finir, à son tour, avec un genou à terre.

« Wow, ça va ? »

Inquiet à l’idée que sa partenaire se soit fait mal parce que ça lui ferait un sacré poids à se traîner pour la course, Anders se pencha un peu vers elle en lui tendant la main pour l’aider, remarquant alors son lacet défait. Rhaaaa… Quelle tête en l’air vraiment ! Heureusement qu’elle était mignonne, il aurait sans doute été un peu trop incisif autrement !

« Okay, j’pense qu’il vaut mieux qu’on s’assure une dernière fois que nos lacets sont bien faits et qu’ils risquent pas de nous faire tomber pendant la course, ça serait un peu la honte quand même. »

Anders afficha un petit sourire qui se voulait doux pour la rassurer et la motiver à vite se reprendre. Mais quand Hebi tourna les yeux vers lui, ceux-ci s’arrêtèrent au niveau de sa taille, sa remarque intriguant alors le blond qui baissa son regard pour comprendre de quoi elle parlait. Puis, quand il vit qu’une partie de son boxer était à présent parfaitement visible à cause de la chute d’Hebi, il lâcha un nouveau rire franc.

« Sérieux Yamageshi-san, si t’as envie de me foutre à poil, ça me gêne pas du tout, mais on peut reporter ça à après la course ? J’te propose un truc : si on arrive dans les premiers, je ferai tout ce que tu voudras, que ce soit te laisser me déshabiller ou me pincer les tétons. »

Est-ce que ce serait une motivation suffisante pour l’étudiante ? En tout cas, après s’être assuré que ses lacets ne risquaient pas de se défaire et que tout était également okay pour Hebi, l’Islandais l’aida à nouveau à se redresser, puis il repassa sa main derrière elle pour coller leurs corps.

« On commence par le pied attaché cette fois, te trompe pas ! Pense à tout ce que tu pourras me demander de faire pour te satisfaire si on y arrive ! »

Anders s’était penché vers elle avec son sourire charmeur et son regard taquin, puis, cette fois, il se lança sans soucis. Pas besoin de courir pour le moment, il valait mieux se contenter de marcher sur une petite distance avant d’accélérer progressivement le rythme ! Mais avant ça, il voulait s’assurer qu’Hebi n’allait pas de nouveau entraver leur réussite ! Il n’y avait pas de raisons, non ? Puisqu’elle semblait avoir craqué pour lui, cette récompense de pouvoir lui demander tout ce qu’elle voulait devait être suffisamment motivante pour qu’elle se donne à fond, il en était certain !

Sérieusement Hebi, serais-tu stupide ? On le sait tous, tu es une fille pétillante et amusante, c'est vrai, on ne peut pas dire le contraire. Très tactile. Tu aimes réellement câliner les gens, c'est vrai aussi. Mais es-tu réellement obligée de te comporter de cette manière avec Anders ? Genre maintenant tu nous fais la pauvre fille timide qui a peur de toucher le corps d'un garçon ? Alors qu'en réalité, tu es une véritable perverse qui adore relooker les abdos des athlètes pendant que tu les prends en photos. Es-tu véritablement amoureuse de ce garçon alors que c'est la première fois que tu lui parles au final ?

« Jamais t'oserais faire ça ? Pourquoi ? Je t'intimide ? Et puis, ne pas oser me faire des avances, tu sais, ça ne veut pas dire que t'as pas envie de quand même m'en faire au fond de toi. »

Ces mots te ramènent une fois de plus à la dure réalité. Il cherche réellement à te taquiner Hebi. C'est un jeu qui l'amuse. Bien que tu aurais bien aimé jouer avec lui dans un autre contexte comme, si tu ne l'appréciais pas autant, tu aurais sûrement gagné. Parce que tu adores ça,toi aussi, bien que tu pousses toujours la rigolade un peu trop loin d'ailleurs..

« Non.. Tu te trompes, je ne suis pas comme ça !.. »

Ton regard divague. Son sourire malicieux te fait rougir une fois de plus. Tu manques un battement. Il est tellement beau lorsqu'il te regarde de cette façon. Comme s'il voulait jouer avec toi, telle une marionnette. Hm.. Serais-tu maso Hebi ?

Alors que tu continues de faire la stupide devant le prince charmant de tes rêves, tu viens trébucher et finir au sol en t'agrippant au bas de survêtement de ce dernier. Une situation bien embarrassante que tu aurais pu éviter si tu n'étais pas aussi maladroite et tête en l'air. Le simple fait que tu es oubliée de faire ton lacet montre à quel point ton esprit est ailleurs. Tu n'es pas toi-même Hebi et il faudrait peut-être te reprendre en main.

Le jeune Anders affiche finalement un doux et sincère sourire après t'avoir suggéré de vérifier une nouvelle fois vos lacets. Tu te frottes la nuque, gêné de la situation. Tu aimerais être une petite souris et te cacher dans un petit trou.

« Excuse-moi.. Ça ne se reproduira plus. »

Il vient tendre sa main pour t'aider à te relever, remarquant que son boxer était finalement visible, dû à la chute que tu venais de nous faire. Tu espérais simplement qu'il ne soit pas trop en colère après toi. En te voyant avec ta forme athlétique, il ne devait certainement pas s'attendre à une partenaire aussi maladroite que toi. C'est malheureux.

« Sérieux Yamageshi-san, si t'as envie de me foutre à poil, ça me gêne pas du tout, mais on peut reporter ça à après la course ? J'te propose un truc : si on arrive dans les premiers, je ferai tout ce que tu voudras, que ce soit te laisser me déshabiller ou me pincer les tétons. »

Il te redresse alors que tu es paralysée par la gêne, déviant le regard sur le côté pour ne pas croiser le sien. Tu es bien plus rouge qu'une tomate à présent. Comment fait-il pour parler aussi naturellement avec toi ? Tu trouves ça bizarre ? Mais après tout très chère Hebi.. Tu fais exactement la même chose avec les autres. L'arroseur arrosé ma belle. Tu sais maintenant que ton comportement peut mettre mal à l'aise.

Lorsqu'il vient placer une nouvelle fois sa main dans ton dos, tu fais de même et l'écoute une fois de plus. Tu n'as pas oublié. Si vous finissez dans les premiers, tu pourras lui demander absolument tout ce que tu veux. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, bien au contraire.

« Tout ce que je veux ? »

Un regard intrigué. Tu es vraiment curieuse de savoir s'il dit la vérité, s'il assumera à la fin, ou si c'est tout simplement de la motivation qu'il essaye de te donner. Si c'est le cas, et bien ça a bien fonctionné. Tu es remontée à bloc à présent. Et tu comptes bien terminer cette course telle la championne que tu es. Ton air sérieux et compétitif te revient. Tu te places correctement, posant ta main sur sa taille pour même, le forcer à un peu plus coller son corps au tiens. Bien que ton visage soit d'un rouge cramoisi, tu restes objective face à cette course qui vous attend.

« Si c'est le cas, alors nous ne finirons pas dans les premiers. Nous serons, les premiers. »

Vous commencez finalement avec le pied attaché. Cette course aurait pu être bien plus facile si vous aviez eu la même taille. Mais ce n'est pas un problème pour toi Hebi. Bien qu'il soit grand et que ses jambes le soient aussi, tu feras en sorte de le suivre. Le meilleur pour vous, c'est que tu t'adaptes à la distance qu'il réalisera à chaque pas qu'il fera. Tu t'aides finalement de ton autre pied pour te surélever et finalement, réussir à poser correctement ton pied sans vacillé. Un léger sourire se dessine sur ton visage alors que vous continuez tout simplement vos enchaînements. Vos pas se font de plus en plus vifs. Ils sont plus rapides, plus stables. Et lorsque le coup de sifflet retentit, indiquant que la course va commencer d'une minute à l'autre, vous vous replacz à la ligne de départ. Ton regard est fixe et ne quitte pas la ligne d'arrivée. Un sourire satisfait se dessine sur tes lèvres. Tu le sens, vous serez numéro 1.

« Ah bon… Dommage ! »

Oui, c’était vraiment dommage d’entendre Hebi dire qu’elle n’était pas comme ça. Elle était mignonne après tout, alors ça n’aurait certainement pas dérangé Anders si elle avait voulu lui faire des avances ! L’Islandais aimait bien taquiner la jeune femme, surtout en la voyant aussi mal à l’aise à chaque fois qu’il la bousculait un peu avec ses mots et son attitude, mais si elle n’était vraiment pas intéressée… Tant pis, il arrêterait son petit jeu ! Le but n’était quand même pas de passer pour un gros lourd !

Puis en voyant à quel point Hebi semblait ailleurs et pas du tout concentré après cette chute due à un lacet défait, Anders commença à tiquer un peu. Sa partenaire était agréable à regarder, amusante, facile à taquiner, mais… Il ne fallait quand même pas oublier que s’ils se retrouvaient ensemble avec les pieds attachés, c’était bien pour gagner une course ! Il en allait de l’honneur de l’Islandais, surtout après ce défi lancé par Liam, son meilleur ami ! Alors, en voyant qu’Hebi semblait quand même intéressée malgré ce qu’elle avait dit un peu plus tôt, Anders opta pour la tactique de la carotte : s’ils arrivaient à se positionner dans les premiers lors de cette course à trois pieds, alors la demoiselle pourrait lui demander tout ce qu’elle voulait.

Après l’avoir relevée et mis sa main dans son dos, prêt à reprendre l’entraînement, Anders essaya de capter le regard fuyant d’Hebi qui lui demandait si elle pourrait vraiment lui demander tout ce qu’elle voulait. Le blond pouffa et s’approcha de son oreille.

« Absolument tout ce que tu voudras. Mais pour ça, il faut qu’on arrive dans les premiers, n’oublie pas. »

Le sourire taquin d’Anders laissa alors place à un sourire satisfait en voyant qu’Hebi affichait désormais un visage franchement déterminé. Parfait ! Sa tactique avait fonctionné ! L’Islandais se mit même à rire en l’entendant lui promettre qu’ils seraient les premiers. Bien ! Ils n’avaient plus qu’à passer à l’entraînement !

Après quelques pas presque parfaitement synchronisés, le binôme commença à accélérer jusqu’à finalement réussir à courir. Bon, on était bien loin d’une course ultra rapide, mais ce serait largement suffisant pour décrocher la première place, d’après ce qu’Anders avait pu observer en détaillant les 9 autres binômes qu’ils allaient affronter. Ce fut donc ultra confiant que l’Islandais se plaça avec Hebi sur la ligne de départ au coup de sifflet des enseignants. Anders croisa le regard de Liam et lui lança un regard et un sourire pleins de défi, retournant même son pouce pour le provoquer. Il allait tellement le charrier s’il gagnait, il avait trop hâte !

Le regard azur d’Anders se baissa ensuite vers sa partenaire, un sourire confiant étirant ses lèvres.

« Allez ! On va tout déchirer ! »

L’Islandais fronça le nez et resserra sa main sur la taille d’Hebi, prêt à partir.

Un nouveau coup de sifflet lança le départ de la course et le binôme rose/blond partit avec une excellente avance. Leurs pas étaient parfaitement synchronisés, encore plus que lors de leur entraînement, et c’était le coude à coude avec 3 autres couples, dont celui de Liam. Anders, qui aimait beaucoup trop la compétition avec son ami, essaya d’accélérer encore en voyant qu’ils commençaient à le distancer, mais cette accélération soudaine de sa part provoqua la désynchronisation de ses pas avec ceux d’Hebi. Ils furent obligés de ralentir, se faisant par la même occasion dépasser par un autre binôme qui semblait lui aussi en difficulté malgré la vitesse qu’ils essayaient d’avoir. Le pire, c’était qu’ils leur avaient fait une queue de poisson et qu’ils les empêchaient de les dépasser en restant pile devant eux ! Après tout, avancer était déjà compliqué, alors essayer de tourner sans se désynchroniser…

Et forcément, ce qui devait arriver arriva : à force de rester aussi proche de cet autre binôme sans pouvoir se décaler pour ne pas risquer de perdre de la vitesse, Anders et Hebi ne purent les éviter quand ils chutèrent juste devant eux. L’Islandais sentit ses yeux s’écarquiller alors que son cœur loupait un battement. Non ! Pourquoi il fallait que ça tombe sur lui ?!

Le blond dut sauter par-dessus le couple tombé à terre pour ne pas risquer de leur marcher dessus, mais ce saut non synchronisé avec Hebi l’empêcha d’avoir autant d’ampleur que ce qu’il avait espéré. Résultat, afin de ne pas faire mal à ces abrutis qui les avaient sabotés, Anders garda Hebi bien contre lui et se jeta sur le côté. Il tomba lourdement sur le sol en étouffant un gémissement de douleur et tout un flot d’injures. Quand il rouvrit les yeux en grimaçant, il jeta un regard inquiet au peloton de tête. C’était foutu, tout le monde les avait dépassés… Anders avait presque envie de pleurer… Ah ! Mais ce n’était pas fini ! Ils devaient terminer la course ! L’Islandais posa alors son regard sur Hebi qu’il tenait dans ses bras, contre lui. Il avait essayé de faire en sorte qu’elle lui tombe dessus pour amortir sa chute, et surtout pour ne pas risquer de l’écraser sous tout son poids. Ça avait visiblement marché puisqu’elle se retrouvait à moitié sur lui et que la chute ne semblait pas l’avoir blessée.

« Hebi ! Ça va ? Tu peux te relever ? »

Hebi, oui. La panique lui avait fait oublier toute politesse et Anders avait préféré appeler la jeune femme par son prénom plutôt que par son nom. Il se redressa légèrement, la gardant contre lui, jetant ensuite un regard aux deux fautifs qui les avaient fait chuter. Non ! Les enfoirés ! Ils commençaient déjà à se relever ! Il ne restait plus qu’eux à passer la ligne d’arrivée, il ne fallait surtout pas qu’ils finissent dernier ! Le pire, c’était qu’ils ne s’excusaient même pas ! Anders se contenait, mais intérieurement, il bouillonnait de rage et de frustration. Vite Hebi, il fallait tout déchirer et ne pas les laisser terminer avant !

Le jeune blond vient finalement t'adresser quelques mots près de ton oreille. Tu peux sentir son souffle chaud contre ta peau et tu en perdrais tous tes moyens s'il ne t'avait pas rebooster. Bien que tu rougisses de nouveau à cet effet, tu te forces à garder ton sang froid et à ne pas craquer une fois de plus comme tu le ferais si bien.

Il t'en fallait vraiment peu pour te remettre dans la compétition, Hebi. Il aurait mieux fait de mentionner plutôt qu'il ferait absolument tout ce que tu voudras. Mais au moins, tu as eu l'occasion de mieux lui parler. Enfin.. De bafouiller plutôt. Parce qu'au final, à part avoir sorties quelques sons de ta bouche, tu n'as pas réellement eu une conversation avec le jeune blond. Mais c'est mieux que rien. Au moins maintenant, il sait que tu existes.

Votre entraînement commence. Vous enchaînez les pas comme les bons athlètes que vous êtes. Plus le temps passe et plus ça devient facile pour vous de marcher vite alors que vos chevilles sont liées. À en regarder autour de toi, tu remarques que vous êtes les plus aptes à gagner cette course. Vos enchaînements sont plus rapides, plus agiles. Il y a cette synchronisation parfaite entre vous.

Un nouveau coup de sifflet retentit. Il est temps pour tous les concurrents de se mettre sur la ligne de départ. La course va commencer d'une minute à l'autre, le temps de bien revérifier tous les liens, ainsi que certaines règles à respecter. Tu écoutes attentivement l'enseignant avant que le beau blond ne se penche vers toi, un sourire aux lèvres. Tu esquisses un très léger sourire, comme pour lui répondre et détourne le regard.

« Il y a intérêt.. »

Tu marmonnes. Un son presque inaudible. Tu ne veux pas réellement montrer à Anders ton grand intérêt à vouloir qu'il exauce tous tes vœux tel un génie sorti de sa lampe. Au fond, tu es consciente que ce n'est pas exactement ce qu'il t'a proposé, n'est-ce pas Hebi ?

Le coup d'envoi est finalement donné. Votre synchronisation est parfaite. Votre entraînement a été bien plus court que les autres du à toutes tes gaffes Hebi et pourtant, on a l'impression que vous avez fait ça toute votre vie. La course se déroule bien, vos enchaînements aussi, jusqu'à ce que tu ressentes un léger poids dans ta jambe. Anders se fait plus rapide. Il cherche à gagner de la vitesse, mais le problème, c'est qu'il ne t'a pas mis au parfum. Ce qui enchaîna votre désynchronisation et une légère baisse de vitesse. Bien que tu es essayé tant bien que mal de le suivre, tu n'as pas réussi. Et heureusement pour toi, il a très vite remarqué que vous n'étiez plus coordonnés. Mais c'est le dernier de tes soucis. Ce qui te préoccupe le plus, c'est ce binôme qui se retrouve pile en face de vous. Vous empêchant de les dépasser. De les contourner. Mais qu'est-ce qu'ils font là eux ? Ils cherchent la bagarre ?

Tu essaies de réfléchir à une technique pour les contourner sans vous désynchroniser. Mais aujourd'hui, la chance n'est pas de votre côté. Le binôme qui vous empêche d'avancer chute devant vous et instinctivement, vous sautez par-dessus eux. Un réflexe que vous avez eu sans vous concerter. En même temps, c'est dans le feu de l'action, on n'a pas le temps de discutailler. Malheureusement, tu sautes bien plus tard que lui. Ton poids empêche le beau blond de sauter comme il le voudrait. Et sans comprendre ce qui se passe, il t'entraîne avec toi sur le côté. Tes paupières se ferment automatiquement et c'est après quelques secondes que tu les réouvres. Mais qu'est-ce que tu fais à moitié étaler sur Anders ?

Analysons la situation. Il est à terre. Tu es pratiquement allongé sur lui. Il a ses bras autour de toi comme pour te retenir. Est-ce qu'il t'a protégé de la chute ? Serions-nous dans un drama romantique ? Le rouge te monte littéralement aux joues et là c'est un cerveau en surchauffe que nous avons. Tu loupes un battement devant tant de beauté. Il est beau de loin comme de près. Ses yeux ont toujours été aussi perçant ? Tu te le demandes bien. Il prononce ton prénom. Oh God. Encore un battement de louper. À force tu vas faire une syncope. Mais il ne te faut que quelques secondes avant de retourner à la réalité lorsque tu réalises dans quel merdier vous êtes. Tu détournes le regard et aperçoit déjà le binôme se redresser à côté de vous. Puis, ton regard glisse jusqu'au visage du jeune blond. Tu peux ressentir de la rage et de la déception dans ses yeux azurs. Tu n'aimes pas ça du tout. Alors là. Ça ne se passera comme ça. Pas tant que tu as encore tes deux jambes pour courir Hebi. Oubli ton embarras. Reprend le contrôle.

Il vient se redresser avant que tu ne te lèves complètement de ton côté en attrapant son poignet pour l'aider à faire de même. Une fois debout, tu te repositionnes à côté de lui en passant ta main dans son dos, glissant jusqu'à sa taille.

« Ça ira. Finissons cette course ensemble. »

Tu es remontée à bloc ma chérie. Tu te trouves même un tantinet autoritaire dans tes mots. Hors de question que vous finissez dernier.

Vous reprenez de nouveau la course. Vous arrivez très vite à vous réaccorder dans vos pas. Vous êtes déterminés et ça ce ressent, ça se voit. Vous êtes plus rapides et bien plus efficaces qu'au début. Et en quelques secondes, vous rattrapez le binôme devant vous. Vous les dépassez de justesse avant la ligne d'arrivée. Vous avez fait une très belle remontée, mais pas suffisante pour rattraper les autres qui étaient déjà arrivés. Vous êtes finalement avant dernier.

Tu es épuisée Hebi, mais tu sais que tu aurais pu mieux faire et tu t'en veux énormément pour ça. Tu as cette impression d'avoir tout gâché dans cette course. D'ailleurs, tu as très vite oublié pourquoi tu étais si rebooster à la faire. Tu enlèves délicatement ta main de la taille du blond et vient t'accroupir pour détacher le nœud qui vous unissait. Te redressant, tu te positionnes en face de lui. Délicatement tu viens attraper son index que tu gardes entre tes doigts fins avant de relever la tête.

« Tu as mal quelque part ? »

Tu lui offres une mine triste et inquiète. Ton regard ne le quitte pas des yeux et c'est bien la première fois que ça t'arrive. Il est tombé plutôt et il t'a entraîné avec lui. La chute a bien du le blesser quelque part. Tu t'en fiches des résultats de la course. De ce qu'il t'avait proposé si vous arriviez premier. Et merde Hebi, tu aurais dû lui demander ça avant de le relever ! Mais il avait l'air tellement déboussoler à l'idée de finir dernier que tu n'as pas pu t'en empêcher..

Anders pouffa en entendant la faible réponse d’Hebi. Elle avait parlé à voix basse, mais on sentait quand même toute sa détermination à faire de son mieux pour qu’ils se classent dans les premiers et qu’elle puisse ensuite demander tout ce qu’elle voulait à l’Islandais. Le coup de sifflet annonçant le début proche de la course les arracha à leur entraînement, puis quelques instants plus tard, un nouveau coup lança la compétition. Le binôme que les deux étudiants formait fonctionnait vraiment bien, leur permettant de vite se retrouver dans les premiers, mais la fibre compétitrice d’Anders vint tout gâcher sans qu’il ne s’en rende compte. En voyant Liam qui remontait, l’Islandais accéléra sans prévenir sa coéquipière, leurs pas se retrouvant bien vite désynchronisés. Ils perdirent donc en vitesse, le temps de réussir à se ressaisir, un autre duo en profitant pour se placer juste devant eux et les gêner. Pire encore, ils finirent par les saboter en se ramassant en beauté. Hebi et Anders purent les éviter au dernier moment, en sautant au-dessus d’eux, mais leur manque de synchronisation dans ce mouvement, ainsi que la différence de détente dans leur saut, leur valurent à eux aussi de tomber. Ne voulant pas blesser la jeune femme, l’Islandais l’attrapa par réflexe et fit en sorte de se retrouver sous elle pour lui éviter le choc avec le sol.

Anders se redressa et s’enquerra immédiatement de l’état de sa partenaire, alors que le binôme fautif commençait déjà à se relever pour repartir et ne pas finir dernier. L’Islandais fulminait intérieurement de rage et de frustration. Quels enfoirés ! Même pas ils ne s’excusaient ou abandonnaient la course ! Il allait baisser les bras, se disant que de toute façon, ils ne pourraient plus finir devant Liam, mais il sentit soudainement une force l’attirer vers le haut. Délaissant le dos du binôme fautif, le regard azur d’Anders se planta dans celui d’Hebi qui lui disait que ça allait et qu’ils devaient finir cette course. Eh bien ! L’Islandais ne s’était pas attendu à ce que sa partenaire soit soudainement aussi directive, mais ça eut l’effet de lui donner un bon gros coup de fouet ! Anders se redressa donc aussitôt et replaça sa main sur la taille de sa partenaire.

« Yep ! Faisons-leur regretter d’avoir osé nous faire tomber ! »

Ils n’eurent même pas besoin de se parler pour se recoordonner, les deux étudiants filant presque encore plus vite qu’avant leur chute. Ils étaient remontés à bloc et finirent par dépasser les deux fautifs, Anders ne pouvant s’empêcher de leur jeter un bref regard noir en arrière, juste avant de franchir la ligne d’arrivée. La course terminée, l’Islandais posa ses mains sur sa taille et soupira profondément en fermant les yeux et en penchant la tête en arrière. Sérieux… Cette course avait été une véritable catastrophe ! Par contre, il devait avouer avoir été très agréablement surpris par les mots et la détermination d’Hebi. Il allait le lui dire, mais fut coupé dans son élan par la jeune femme qui lui attrapa l’index après avoir délié leurs chevilles. Surpris, Anders la fixa quelques secondes sans rien dire, avant de rire.

« Pourquoi tu tiens mon index comme ça ? T’as peur que ce soit la seule partie de mon corps qui ait été épargnée par la chute ? »

Anders pouffa et tapa son autre main contre son jogging pour la nettoyer un peu. Chose faite, il vint ébouriffer légèrement les cheveux d’Hebi.

« Fais pas cette tête, je vais finir par culpabiliser ! Tout va bien, t’inquiètes pas ! C’est pas ma première chute et ça sera pas la dernière. Par contre, qu’ils s’approchent pas trop de moi, je risque de leur sauter au cou sinon… »

Anders lança un nouveau regard noir au binôme fautif, avant de tiquer un peu en sentant que, finalement, son corps était douloureux au niveau de son épaule et de sa hanche ayant amortis le choc. Il était même égratigné au niveau du genou et du coude, mais ce n’était rien de grave. Un peu de désinfectant et le tour serait joué !

« Bon… Je sais qu’on n’a pas fini premiers, comme ce qu’on s’était dit mais… J’pense que t’as bien mérité que je réalise un de tes souhaits ! Grâce à toi, on n’a pas fini derniers et tu m’as grave reboosté avec tes mots ! »

Anders lui offrit un grand sourire sincère et se pencha en avant pour faire une révérence un poil exagérée.

« Tu peux me demander tout ce que tu veux ! Par contre, comme on n’est pas premiers… T’as le droit à un seul souhait, alors choisis bien ! »

Ne t'en veux pas Hebi, tu n'avais pas d'autre choix que de le rebooster un bon coup. Son regard empli de désespoir après la chute. Cette mine si déboussolée. Tu ne pouvais te permettre de le laisser dans cet état. Lui qui voulait à tout prix gagner, être le premier. Grâce à sa détermination, tu as même réussi à mettre ta timidité de côté pour cette course. Il avait réussi à te rebooster, et tu te devais, de faire de même pour lui.

Bien que maintenant la course soit terminée et que vous avez fini avant dernier, tu te dois de te préoccuper de l'état physique de ton coéquipier. La chute avait été rude et tu te doutes bien qu'il n'a pas que de petites égratignures. Le saut qu'il avait fait, était haut, très haut. Et retomber sur le dos de cette façon tout en entrainant ton poids Hebi était dangereux et c'est bien ce qui t'inquiète. Toi qui as souvent des problèmes musculaires et osseux en raison du sport que tu pratiques constamment, tu sais bien qu'il est très facile de mal retomber lors d'une chute. Et la plupart des blessures ne se voient pas à l'œil nu. Il va peut-être falloir que tu lui refiles la carte de ton ostéopathe ?

Tu attrapes délicatement son index que tu gardes entre tes petits doigts fins avant de lui demander s'il a mal quelque part. Oui, parce que même si tu es épuisée, tu ne daignes même pas reprendre correctement ton souffle. Tu préfères garder ton attention sur l'état d'Anders. Un léger rire franc sorti d'entre ses lèvres avant qu'il ne prenne la parole. Tu glisses ton regard jusqu'à ta main, tenant son index entre tes doigts. En réalité.. Pourquoi tu as fait ça ? Tu le relâches très rapidement avant de baisser une nouvelle fois le regard vers le sol.

« Désolée, j'ai pas réellement réfléchi à ce que je faisais. »

Depuis quand es-tu devenu aussi tactile avec lui, Hebi ? Et bien, faites plus souvent des courses à trois pieds, à ce que l'on voit, ça rapproche !

Il vient par la suite, légèrement ébouriffer ta crinière rose. Sa main sur tes cheveux est plus qu'agréable. Une sensation apaisante qui te fait rougir automatiquement. Bien que de loin, cela ressemble plus à un maître en train de caresser la tête de son chien. Mais ce n'est pas toi qui vas te plaindre de tout ça, n'est-ce pas ?

« Fais pas cette tête, je vais finir par culpabiliser ! Tout va bien, t’inquiètes pas ! C’est pas ma première chute et ça sera pas la dernière. Par contre, qu’ils s’approchent pas trop de moi, je risque de leur sauter au cou sinon… »

À ces mots, tu portes de nouveau ton attention sur le beau blond. Son regard est sombre et intense. On peut tout à fait ressentir la rage et la haine dans ses yeux. Instinctivement, tu suis sa trajectoire et aperçoit le binôme responsable de la chute. Ouais, c'est effectivement de leur faute. Si ces deux-là ne s'étaient pas mis en travers de votre route, vous auriez pu terminer premier et Anders ne serait pas tombé. Ta mâchoire se resserre Hebi et ton regard se fait tout aussi sombre que celui du blond. Calmez-vous, on ne tue pas les gens pour si peu.

Anders te ramène finalement à la raison en reprenant la parole. Un léger sourire s'affiche sur ton visage lorsqu'il t'offre une révérence tout aussi gracieuse qu'exagérée. C'est vrai qu'il t'avait promis de faire absolument tout ce que tu désirais. Tu avais bien réfléchi à tout ça pendant que vous enchaîniez vos pas pendant l'entraînement. Bien qu'il y est énormément de choses dans ta tête que tu voudrais lui demander, il te demande d'en choisir une et seulement une.

Tu lèves la tête vers lui tout en plongeant ton regard dans le sien. Tu ne te fais pas prier Hebi, tu réponds avec rapidité, d'une voix légèrement autoritaire.

« Je veux que tu ailles à l'infirmerie. »

Hebi. Ce souhait ne fait pas partie des dix autres. Tu aurais voulu demander un baiser. Un câlin. Un rendez-vous en montgolfière. Une soirée bien arrosée en sa compagnie. Un dîner aux chandelles - ou bien au fast food - Une séance de sport acharnée avec lui. Qu'il t'appelle une nouvelle par ton prénom. Qu'il accepte d'être ton petit ami. Une demande en mariage - de lui bien sûr - Te faire des enfants. Le coup de l'infirmerie n'était pas prévu au programme. Mais tu as choisi et tu ne reviendras pas sur ta décision.

« C'est mon souhait. Je veux vraiment que tu ailles à l'infirmerie. Maintenant. Tout de suite. » Depuis quand es-tu devenu aussi sûr de toi face à lui ? « Je préfère que tu te fasses examiner. Je ne voudrais pas me mettre en colère en apprenant que tu as eu des séquelles à cause de cette chute. Surtout que tu m'as protégé. » Tu détournes le regard, frottant ta main sur ta nuque. « Merci d'ailleurs.. »

On remercie maman pour t'avoir donné de bons conseils. Elle t'a toujours appris à ne pas attendre si tu as mal quelque part. Il faut vite en parler et se faire soigner. Et tu ne veux pas qu'Anders fasse cette erreur. Tu peux paraître vraiment lourde comme une fille à ce moment-là, mais c'est pour son bien.

Le résultat de cette course ne fut pas vraiment celui auquel s’était attendu Anders. D’une, parce qu’il n’avait pas fini devant Liam, de deux parce qu’il avait même terminé avant-dernier avec sa partenaire à cause de deux abrutis finis qui les avaient sabotés alors qu’ils s’en sortaient vraiment bien. L’Islandais était très en colère contre eux, mais il préféra se concentrer au maximum sur Hebi qui lui tenait l’index, pouffant en la voyant retirer vivement ses mains à sa remarque.

« T’excuses pas pour ça, c’était trop mignon comme réaction ! »

Lui attraper l’index comme ça avec ses deux mains… On aurait dit une enfant timide et inquiète, c’était attendrissant !

Par contre, Anders ne s’était pas du tout attendu à ce que la jeune femme fasse un tel souhait. Depuis le début de leur rencontre, le blond avait bien remarqué qu’il lui faisait de l’effet, et il s’était attendu à tout un tas de demandes du genre un baiser ou une sortie en tête à tête en fin de semaine. Il s’était même préparé à accepter si jamais elle lui avait demandé de profiter d’une nuit dans les bras l’un de l’autre. Non, vraiment, elle aurait pu profiter de cette situation pour lui demander absolument tout ce qu’elle voulait, mais Hebi avait préféré faire passer la santé d’Anders avant ses propres désirs. Autant dire que cette réaction parfaitement imprévisible eut le don de faire ouvrir de grands yeux ronds au basketteur.

« Euh… T’es sûre ? Enfin, j’veux dire… Tu pourrais me demander tout ce que tu veux, alors tu veux vraiment gâcher ton unique souhait en me demandant d’aller à l’infirmerie ? »

Anders afficha une petite moue. Pourquoi est-ce qu’il était à la fois touché et un peu déçu par cette demande ? Le blond la fixa quelques secondes, silencieux, puis il soupira légèrement en se frottant la nuque.

« Okay, un souhait est un souhait et j’ai promis de faire tout ce que tu me demanderais. Donc je vais aller à l’infirmerie, maintenant, tout de suite. Par contre, comme c’est ton souhait, il faut que tu m’accompagnes. Tu sais, pour t’assurer que je vais bien aller jusqu’au bout et respecter ma promesse. »

Anders afficha un sourire amusé, avant de lui offrir un clin d’œil.

« Et pas la peine de me remercier, c’est normal ! Je n’allais pas laisser ma super partenaire se faire mal à cause de ces deux connards. »

La voix du basketteur se fit bien plus sèche à la fin de sa phrase. Non, vraiment, il leur en voulait très fort ! Et comme il était très rancunier, il valait mieux pour les deux fautifs ne pas se retrouver sur son chemin pendant les 6 prochains mois !

« Excusez-moi Sensei ! Je dois aller à l’infirmerie, j’ai un peu mal à l’épaule à cause de ma chute de tout à l’heure, et j’ai aussi un peu de mal à marcher… Est-ce que vous m’autorisez à y aller avec Yamageshi-san ? »

Les professeurs n’eurent évidemment aucune raison de refuser et Anders revint avec un grand sourire auprès de la jeune femme. Sans autre forme de procès, il passa son bras autour du cou d’Hebi et revint coller son corps au sien.

« Désolé, j’ai un peu menti, j’ai pas de mal à marcher, mais je voulais vraiment que ce soit toi qui m’accompagnes. Maintenant, tu peux plus te défiler ! Je compte sur toi pour jouer le jeu, je suis blessé, n’oublie pas. »

Anders sentit son sourire s’agrandir alors qu’il faisait mine de s’appuyer sur Hebi pour commencer à marcher en direction de l’infirmerie, le tout en surjouant un peu en boîtant.

« Par contre, j’suis désolé, mais ton souhait est grave pourri, j’peux vraiment pas accepter ça. Alors j’vais aller à l’infirmerie, comme tu le voulais, mais fais un autre vœu ! Et un bien cette fois ! »

Relâchant son index que tu tenais entre tes doigts fins, le rouge te monte de nouveau aux joues. Pourquoi agis-tu de cette façon à présent ? On te rappelle quand même qu'avant de faire cette course, tu n'arrivais même pas à le regarder dans les yeux et tu bégayais en lui répondant. Maintenant tu le touches. Lui. Le plus beau garçon de la planète à tes yeux ? La course t'a vraiment donné du courage ma belle. Tu as plus d'assurance maintenant. On compte sur toi Hebi, fonce et n'abandonne pas !

« Il n'y a rien de mignon.. »

Tu évites son regard. C'est vrai, ce n'est pas mignon comme réaction, c'est totalement stupide de faire ça. Tu n'es personne pour prendre son index entre tes doigts.

Et alors que tu annonces ton souhait plus que bien réfléchi, tu remarques de la surprise sur le visage du blond. Oui c'est sûr, il devait s'attendre à autre chose. Mais tu es sûre de ton choix et tu ne changeras pas d'avis. Tu sais très bien que si tu ne fais pas ça, Anders n'ira jamais à l'infirmerie. C'est un grand gaillard qui n'a pas besoin de soins. Bah il en aura avec toi. Tu hoches finalement la tête pour lui répondre. Oui, tu es bien sûre.

« T'accompagner ?.. »

Sérieusement ? Tu vas réellement passé plus de temps avec Anders ? Là ? Maintenant ? Tout de suite ? C'est un rêve éveillé. Tu es tellement contente et surexcitée que tu pourrais en sauter partout et faire des câlins à tout le monde. Ton cœur va exploser chérie, calme toi. Tu restes de marbre en affichant un très léger sourire. Tu ne te forces pas à sourire, bien au contraire, tu essaies de contenir ta joie.

« Hmm.. Du coup j'ai laissé mon super partenaire se faire mal ? »

Tu lui affiches une petite moue triste. Toi qui étais si enjouée et excitée à l'idée de passer un peu plus de temps en sa compagnie, te voilà à te morfondre. Il t'a aidé et tu n'as pas été blessé. Donc on peut dire que toi, en l'occurrence, tu n'as rien fait. Tu ne l'as pas aidé. Tu as même empiré les choses en tombant sur lui. Et merde, tu te sens mal à présent.

Ton regard suit le chemin du jeune blond qui se dirige vers les enseignants. Tu peux l'entendre d'où tu es et il revient très rapidement vers toi tout en passant son bras autour de ton cou, rapprochant son corps du tien. Tu comprends très rapidement que tu dois toi aussi, jouer le jeu. Tu passes ton bras autour de sa taille. Alors qu'il reprend la parole, ton esprit est complètement ailleurs depuis que certains de ces mots ont quittés sa bouche.. « Je voulais vraiment que ce soit toi qui m'accompagnes » Ça sonne tellement de façon romantique dans ta tête Hebi.

Il s'appuie légèrement sur toi alors qu'il réplique de nouveau.

« Par contre, j'suis désolé, mais ton souhait est grave pourri, j'peux vraiment pas accepter ça. Alors j'vais aller à l'infirmerie, comme tu le voulais, mais fais un autre vœu ! Et un bien cette fois ! »

Tu lèves la tête pour pouvoir le regarder. Il trouve vraiment que ce souhait est pourri ? C'est absolument le meilleur des souhaits ! Il va à l'infirmerie sans broncher. Tu n'auras pas besoin de t'inquiéter ce qui te soulage quelque peu. Mais en plus de ça, tu l'accompagnes, tu vas donc passer du temps en plus avec lui. Et maintenant, il te demande de faire un autre souhait ? Tu as tout gagné Hebi.

« Hmm.. Je vais y réfléchir sur le chemin. »

Vous avancez l'un contre l'autre jusqu'à l'infirmerie. Une fois à l'intérieur, vous êtes accueilli par le médecin scolaire qui se trouve actuellement au téléphone. Il vous fait signe de vous mettre sur le côté et tu vas jusqu'au lit pour pouvoir installer Anders, afin de te mettre sur une chaise, proche de lui.

Tu profites de ces quelques minutes pour pouvoir enfin avouer ton souhait au jeune blond.

« Du coup, je vais te le dire maintenant avant d'oublier. » Tu le regardes, grand sourire aux lèvres. « Je voudrais passer une journée avec toi en montgolfière tout en dînant un super repas pour qu'à la fin tu me demandes en mariage et qu'on est plein d'enfants ! »

Un long silence. Quelques secondes passent et tu perds littéralement ton sourire au fur et à mesure que tu te rends compte de tes mots.

« Hum. Oublie ça. »

Ta voix est calme. Un peu trop calme. On peut clairement sentir la gêne sur ton visage. Tu es bien plus rouge qu'une tomate à présent. Tu sens la chaleur te monter. Tu vas littéralement exploser. Mais pourquoi as-tu sorti ça, aussi facilement ? Est-ce que tes pensées ont pris la place de tes mots Hebi ? Tu te tournes légèrement sur la chaise pour être dos à Anders, regardant par la fenêtre de l'infirmerie.

« Wouah. Des oiseaux. »

Pitié, faites que l'appel téléphone du médecin se termine rapidement.

Anders s’amusait vraiment beaucoup en compagnie d’Hebi, ce qui n’était pas plus mal, parce que ça lui permettait de ne pas ressasser leur cuisante défaite lors de cette course à trois pieds. Au lieu de grogner et de rêver d’étriper ces deux abrutis, l’Islandais pouffait et riait à chaque réaction de la jeune femme. C’était tellement facile de la faire tourner en bourrique ! Le basketteur afficha d’ailleurs une petite moue toute triste à sa question.

« Bah ouais ! Ah… À moins que t’aies pas du tout envie de m’accompagner alors que j’ai tout fait pour te protéger et ne pas que tu te blesses… Tant pis, je vais faire semblant de boitiller jusqu’à l’infirmerie, tout seul, en ayant en plus le cœur brisé. »

Mais quelle sale bête, vraiment ! Anders savait bien qu’Hebi ne dirait pas non, même sans ça. Après tout, si elle avait gâché son souhait pour lui demander d’aller à l’infirmerie, c’était bien qu’elle se souciait vraiment de lui !

« Je rigole, t’inquiètes pas, tout va bien ! Et puis, franchement, c’était une chute agréable puisque j’ai pu t’avoir dans mes bras. »

Anders lui offrit son plus beau sourire charmeur avant de filer vers les enseignants pour leur expliquer la situation, revenant ensuite rapidement vers la jeune femme pour passer son bras autour de son cou et feinter un boitillement. Hebi joua le jeu, promettant au passage à l’Islandais de songer à un autre vœu pendant qu’ils partaient en direction de l’infirmerie.

Ils arrivèrent à destination quelques minutes plus tard, Anders se hissant sur un des lits pour s’assoir sur le rebord de celui-ci en attendant que le médecin scolaire termine son appel et vienne l’ausculter. Hebi s’était assise sur une chaise non loin de lui, dévoilant alors soudainement son nouveau souhait. Et autant dire que l’étudiante s’était lâchée ! Anders la fixa avec un air surpris, avant de se mettre à rire.

« Tu triches un peu là ! T’as fait plusieurs vœux en une seule phrase ! Surtout que je doute que la montgolfière nous transporte assez longtemps pour qu’on puisse y avoir plein d’enfants, ton plan nous ferait passer des années dans les airs ! »

Voilà un vœu qui ressemblait bien plus à ce à quoi Anders s’était attendu ! Hebi était visiblement gênée et lui tournait à présent le dos, l’Islandais sentant son sourire s’étirer à mesure qu’il fixait ses épaules. Puisqu’elle n’était pas très loin du lit, le blond s’allongea sur le côté, face au dos de la jeune femme, puis il se pencha vers elle pour se rapprocher de son oreille.

« Dis donc… Tu me lâches un vœu comme ça et tu préfères regarder les oiseaux plutôt que moi ? Quelle cruauté Hebi… »

Un sourire amusé étira les lèvres d’Anders qui se remit correctement sur le lit, toujours allongé sur le côté, la tête légèrement surélevée puisqu’il l’avait posée contre son poing.

« Le médecin scolaire risque d’en avoir pour un moment avec son coup de téléphone. Tu veux qu’on commence à faire notre premier enfant ? »

Quelle sale bête vraiment… Son sourire était tel qu’il était difficile de savoir s’il était sérieux ou s’il disait ça pour plaisanter, son regard azur se plantant intensément dans celui de la jeune femme.

« Sinon, si tu préfères, on peut effectivement passer une journée ensemble. Je ne sais pas s’il y’a des montgolfières dans le coin pour faire une balade comme tu te l’imagines, mais je sais qu’il y a une attraction sous forme de montgolfière au parc d’attractions. Alors, tu préfères quoi ? Une journée ensemble au parc d’attractions ou qu’on commence à fonder notre petite famille dès maintenant ? »

Anders jouait vraiment beaucoup trop avec la pauvre Hebi, mais il se doutait un peu que la jeune femme ne choisirait pas la dernière option. Et si jamais il se trompait… Ce serait bien loin d’être désagréable !

Être avec Anders, là maintenant, c'est tout ce qui compte pour toi Hebi. Si tu peux profiter encore de quelques instants en sa compagnie, tu ne peux qu'en être ravi.

« Nan nan, je t'accompagne ! »

Quel cruauté. Il cherche à te faire culpabiliser et il le fait bien en plus. Tu te sens complètement désolée pour lui. Tu es à deux doigts de t'excuser pour quelque chose que tu n'as finalement pas fait. Il joue avec toi et on peut le voir très clairement, il adore ça. Te taquiner est un passe-temps pour lui. Il s'amuse bien. Et il ne compte pas s'arrêter là.

Il fait rapidement allusion à la chute qu'il a trouvé agréable, au final. Ce qui te fait monter une fois de plus, le rouge aux joues. Tu ressasses cette scène dans ta tête et plus tu y penses, plus tu te crois dans une série à l'eau de rose. Tu aurais pu en profiter Hebi, mais les circonstances ne te le permettaient pas. Si seulement tu avais pu te pencher un peu plus sur lui jusqu'à ce que tes lèvres atteignent les siennes.. Non. Tu n'aurais jamais eu le courage de faire le premier pas avec Anders. Mais c'est bien de rêver.

C'est après plusieurs minutes que vous arrivez à l'infirmerie de l'établissement. Le médecin scolaire est présent mais bien trop occupé au téléphone. Vous vous mettez sur le côté, Anders sur le lit et toi sur une chaise. Tu es prête à lui annoncer ton souhait mûrement réfléchi. Ou pas.

Je voudrais passer une journée avec toi en montgolfière tout en dînant un super repas pour qu'à la fin tu me demandes en mariage et qu'on est plein d'enfants. C'est exactement ce qui est sorti de ta bouche Hebi et tu ne mets pas longtemps avant de te sentir terriblement mal à l'aise. Tu n'as jamais eu honte de ta vie et pourtant, te voilà à tourner le dors à Anders. Tu voudrais fuir, te cacher et ne plus jamais à le revoir. Mais tu es comme paralysée. Les fesses collées sur ta chaise. Oui, c'est ça Hebi, regarde les oiseaux.

Son rire retentit dans la pièce et ta poitrine se resserre. Il rigole, mais ne se moque pas de toi pour autant. Il le prend bien, vraiment bien même.

« Je t'ai dit d'oublier. »

Des mots presque inaudibles. Tu ne sais pas quoi répondre d'autre à ce moment-là. Après tout, qu'est-ce que tu peux dire ? Tu ne ferais que t'enfoncer abrutie que tu es.

Le souffle chaud du jeune homme près de ton oreille te fait frissonner. Un long frisson qui parcourt ton échine et instinctivement, tu te retournes, les yeux écarquillés par la surprise. Ta main venant in extrémis caché ton oreille comme si tu cherchais à empêcher au blond de recommencer. Ces mots qui t'ont fait louper un battement et entendre ton prénom sortir de sa bouche sonnait comme une douce mélodie.. Est-ce qu'il cherche à t'atteindre ? À te faire chavirer ? Ce n'est pas comme si tu étais déjà éperdument amoureuse de lui Hebi.

« Arrêtes de me taquiner.. »

Anders est un homme espiègle. Il est doué pour te rendre mal à l'aise Hebi. Il ne se rend pas encore compte du pouvoir qu'il a sur toi. De cette emprise. Si à cet instant, tu aurais eu, une toute autre personne en face de toi, tu aurais joué le jeu à ton tour, provoquant telle la petite vipère que tu es. Mais tu te retrouves être si douce et si pure avec lui. On dit souvent que notre comportement, notre voix, notre attitude change en la présence de l'être aimé.

Son regard qu'il plonge dans le tien, d'une telle intensité que ta poitrine se serre. Cet océan dans lequel tu désires t'y perdre à jamais. Tu pourrais rester à l'observer pendant des heures durant. Sa voix qui résonne de nouveau dans ta tête.

Une petite moue s'installe sur ton visage alors que tes sourcils se froncent quelque peu. Ton corps se tourne et tu reviens faire face à Anders qui lui, est allongé sur le lit.

« Arrêtes de jouer avec mes mots.. Je me suis très mal exprimée, c'était confus dans ma tête alors s'il te plais, arrêtes.. »

Oh non Hebi. C'était tellement clair et précis dans ta bouche. Tu n'oses pas dire que ça te met très mal à l'aise puisqu'en réalité, tout ce qu'il te propose et surtout faire des enfants là tout de suite avec lui, c'est exactement ce que tu voudrais. Bon, peut-être pas en la présence du médecin scolaire, on ne va pas abuser.

« Une journée ensemble au parc d'attractions ? »

Ton regard divague alors que tu te mets à réfléchir quelques instants. Une sortie avec Anders au parc d'attractions ? Pourquoi est-ce que tu n'as pas pensé à ça tout de suite Hebi ? Ah oui. Tu veux des enfants et te marier. Au final, il ne te faut pas longtemps avant de donner ta réponse.

« Ça me convient. Ce sera sûrement plus facile que de faire des enfants sur le lit de l'infirmerie. Surtout avec un boiteux comme toi.. »

Petite vengeance pour t'avoir un peu trop mise dans l'embarras..

« Impossible que j’oublie une telle déclaration, désolé ! »

Anders pouffa après avoir calmé son rire, décidant d’embêter encore un peu plus cette pauvre Hebi en se rapprochant d’elle pour susurrer quelques mots au creux de son oreille. La demoiselle se retourna vivement en cachant celle-ci, demandant par la même occasion au blond d’arrêter de la taquiner, ce qui n’eut pour effet que d’étirer davantage le sourire de l’Islandais.

« Je ne joue pas, je suis très sérieux Hebi. Il te suffit de me rejoindre, juste là, pour que je m’occupe de toi. Je suis vraiment prêt à le faire, à moins qu’effectivement, tu te sois mal exprimée et que tu ne veuilles pas que je te serre de nouveau dans mes bras, que je t’embrasse et que je te laisse même peut-être toucher mes tétons sur lesquels t’as visiblement flashé avant la course… Si c’est le cas, tant pis… »

Anders avait bien compris qu’il pouvait faire tourner la pauvre Hebi en bourrique, accentuant sa déception à l’idée qu’Hebi se soit mal exprimée en affichant une moue beaucoup trop adorable, le tout en passant une main sur son torse, par-dessus ses vêtements, comme pour l’appâter. Mais comme l’Islandais savait qu’ils ne pourraient pas aller plus loin actuellement à cause de la présence du médecin scolaire qui n’allait plus tarder à venir l’ausculter, il préféra alors proposer à la jeune femme de se rabattre sur une journée ensemble au parc d’attractions. Et la réponse d’Hebi fut pour le moins… inattendue ! Anders lâcha un rire franc quand elle le traita de boiteux. Ça alors… Elle avait donc un peu de répondant qui se cachait derrière toute cette timidité ! C’était bon à savoir et ça réveilla davantage l’intérêt de l’Islandais à son égard.

« Dis donc ! Tu me sous-estimes là ! Tu sais, c’est une très mauvaise idée de me lancer des défis ? Je fais toujours tout pour les relever, donc je pourrais parfaitement te montrer tout ce que je sais faire, là, tout de suite, maintenant ! Surtout que c’est quand même à cause de toi si je suis boiteux ! Ah, mais c’est vrai ça… J’ai accepté d’exaucer un de tes souhaits parce qu’on a réussi à ne pas finir derniers, mais tu n’as même pas proposé d’exaucer un des miens alors que j’ai vaillamment amorti ta chute pour ne pas que tu te blesses ! »

Anders se releva avec un sourire amusé et s’assit au bord du lit, face à Hebi. Il plongea une nouvelle fois son regard dans le sien, puis tendit sa main vers le visage de la demoiselle. Sa main effleura la joue de l’étudiante, l’invitant délicatement à rapprocher son visage du sien. Puis, alors que leurs lèvres s’effleuraient presque et que leurs souffles se mêlaient, ce fut toujours en la fixant intensément que le basketteur reprit la parole d’une voix affreusement sensuelle.

« J’ai le droit d’avoir un baiser en compensation ? »

Parce que oui, Anders avait beau être un bel enfoiré avec la gent féminine en s’amusant avec toutes les filles qui acceptaient de passer du bon temps en sa compagnie, il n’irait jamais jusqu’à forcer qui que ce soit à l’embrasser ! C’était un connard, certes, mais il avait un code d’honneur !

« Dépêche-toi, le médecin scolaire est en train de raccrocher. »

Tu ne sais plus où te mettre Hebi. Ce garçon que tu relookais de loin, le voilà allongé à côté de toi, à te proposer de faire des galipettes avec lui sur le lit de l'infirmerie. Bon, on en est sûr, vos enfants seraient charmants, mais quand même ! Au fond, tu sais qu'il ne fait que te taquiner. Il n'aurait jamais osé faire ça avec toi ici. N'est-ce pas ?..

« Hey.. Je n'ai pas flashé sur tes tétons. J'ai paniqué sur le moment et j'ai encore dis.. Des choses qu'il vaut mieux oublier. C'est méchant de t'en servir contre moi maintenant. » Ton regard divague après avoir remarqué sa petite moue si adorable et sa main qu'il glisse le long de son torse. Ton teint se fait écarlate et tu déglutis. « Et je sais très bien que tu plaisantes. Tu serais incapable de le faire avec moi.. »

À moins que ce soit le genre de gars qui couche avec toutes les filles qu'il croise ? Serais-tu une simple conquête de plus qu'il essaye de se taper ? Une parmi tant d'autres. Léger pincement au cœur. Non Hebi. Ne t'imagine pas ça, tu risquerais de te faire du mal. Toi qui l'aimes de tout ton être depuis un certain temps déjà. Pauvre fille. Tu ne vois pas qu'il se joue de toi. Homme taquin qui ne cherche qu'à s'amuser de ta naïveté.

Un rire franc s'échappe d'entre ses lèvres après ta réponse. Au moins, tu peux être rassurée à ce sujet Hebi, il l'a très bien pris. On dirait même que ça l'a beaucoup amusé pour le coup. À l'avenir, au lieu de faire la timide à bégayer toutes les cinq minutes, tu essayeras de lui offrir plus de ton répondant. Même si tu sais que ce n'est pas avec ça qu'il tombera dans tes bras. Malheureusement pour toi.

Tu deviens rouge pivoine et de la fumée pourrait sortir de tes oreilles après avoir entendu le début de ces paroles. Il pourrait te montrer tout ce qu'il sait faire. Bon bah.. Au final, à l'avenir, tu ne répondras plus de cette manière. Tu t'es mise encore plus dans l'embarras en l'insultant de boiteux. Il faut à présent réfléchir avant de parler.

« Parle pas si fort.. » Des mots presque inaudibles. Même si le médecin scolaire est au téléphone, il pourrait très bien avoir une oreille bien tendue. « Je ne savais pas que tu voulais exaucer un de tes souhaits.. Je suis désolée. »

Et alors que tu comptais reprendre de plus belle, afin de lui demander gentiment quel souhait il désirait exaucer, le jeune blond se relève, s'assoit sur le lit et se positionne en face de toi. Tu déglutis une nouvelle fois. Il tend délicatement sa main vers toi et vient effleurer ta joue. Un frisson te parcourt l'échine et le voilà qu'il te rapproche lentement de lui. Tes joues devinrent pourpres. Tu peux sentir la chaleur de ton corps augmenter. Ton cœur palpite avec vélocité alors que ta respiration s'accentue. La proximité entre vos lèvres est infime.. Tu n'as qu'à te rapprocher Hebi et l'embrasser comme tu le désires, comme il le demande. Ce moment, tu en rêves depuis la première fois où tu as posé ton regard sur cet étalon. Dépêche toi Hebi et prend une décision. Prends ton courage à deux mains et embrasse le comme il se doit. Tu n'auras sûrement plus cette chance.

Tu es totalement perdue. Est-ce que c'est ce qu'il veut ? Est-ce un test ou bien une farce pour s'amuser une nouvelle fois de toi ? Et puis merde Hebi, on a qu'une vie ! Et voilà que dans la précipitation, tu viens positionner tes deux mains sur les douces joues du beau blond et dépose délicatement tes lèvres sur.. Le coin des siennes.. Tes yeux s'écarquillent et tu t'écartes lentement de lui, surprise par ton propre geste, enlevant tes mains de son visage. Rouge écarlate.

« Je.. Je suis désolée ! C'est pas ce que je voulais faire.. En fait, je visais ta bouche, euh non, ta joue et j'ai dérapé un peu trop.. » Trouve une excuse Hebi et vite. Dans la panique, tu lèves ton poignet et regarde la montre, que tu n'as absolument pas au poignet. « Oh mince, tu as vu l'heure ? Je dois vite retrouver mes amies, elles m'attendent sûrement et doivent me chercher de partout ! » Tu te lèves très rapidement de ta chaise et t'incline devant Anders. « Toi, tu restes ici, tu te fais insculper, tu te reposes ! Et.. Oublies tout ce qu'il vient de se passer. »

Une moue des plus mignonnes se dessine sur ton visage. Tu es triste de le laisser, tu aurais aimé en profiter un peu plus de ce moment avec lui. Mais c'est trop pour toi.. Alors, tu préfères t'échapper. Tu t'inclines devant le médecin scolaire et t'enfuis loin, très loin de l'infirmerie. Merde Hebi.. Est-ce que l'on peut dire que tu as.. Embrassé ton prince charmant ?

Anders s’amusait vraiment beaucoup en voyant les réactions d’Hebi à chacune de ses provocations. C’était si facile de la taquiner… Il suffisait d’un regard, de mots bien choisis et d’une main glissant sur son torse pour que le visage de l’étudiante vire au cramoisi. Le pire, c’était que la jeune femme était clairement en train de le mettre au défi ! L’Islandais planta alors son regard azur dans celui d’Hebi, la fixant soudainement avec beaucoup de sérieux.

« Je ne plaisante pas. Pourquoi tu crois que je serais incapable de le faire avec toi ? Je te trouve très mignonne, j’adore quand tu rougis, tu as beaucoup de détermination, tu es amusante, tu as un esprit bel esprit sportif, et tu penses à mon bien-être avant de penser à tes propres envies. J’aime beaucoup ce que je vois et ce que j’ai pu découvrir depuis qu’on a commencé à discuter. »

Le pire, c’était qu’Anders était sincère ! Il avait beau collectionner les conquêtes d’un soir, jamais il n’irait dire à une fille qu’elle lui plaisait si ce n’était pas le cas, simplement pour la mettre dans son lit. L’Islandais était sélectif et n’offrait pas son corps à n’importe qui !

Par la suite, un nouveau pouffement passa les lèvres d’Anders, quand Hebi lui demanda de parler moins fort. Sans cesser de la regarder intensément, l’Islandais fit glisser sa main sur la joue de l’étudiante pour l’inviter à approcher son visage du sien. Leurs lèvres n’étaient plus séparées que par quelques centimètres, Anders en profitant pour répondre à la jeune femme, caressant ainsi ses lèvres de son souffle.

« Évidemment que j’ai des souhaits moi aussi, ça ne serait pas juste s’il n’y avait que toi qui puisses en formuler. Et puis, au lieu d’être désolée, dépêche-toi de le réaliser. Le médecin scolaire va revenir. »

L’Islandais se retint d’afficher un sourire amusé en la fixant, ne pouvant toutefois pas réprimer un rire franc quand, après avoir posé ses lèvres sur le coin de celles du blond, Hebi se recula avant de s’emmêler les pinceaux en se confondant en excuses.

« Promis, je vais sagement rester ici, Hebi ! Par contre, ne compte pas sur moi pour oublier quoi que ce soit ! Et n’oublie pas non plus qu’on doit aller ensemble au parc d’attractions ! »

Anders avait parlé suffisamment fort, alors qu’Hebi s’enfuyait, pour qu’elle puisse l’entendre, continuant ensuite à rire alors que le médecin scolaire s’approchait de lui pour l’ausculter. Décidément, cette course avait été un échec total, mais Anders n’avait jamais imaginé rencontrer une fille aussi amusante ! Il avait vraiment hâte de la revoir pour continuer à la mettre mal à l’aise. Et qui sait… Peut-être arriverait-il à la faire craquer définitivement !