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Can't take my eyes off you |PV Félicia|

Matthew Bradford
Matthew Bradford
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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyJeu 12 Oct - 12:08
You're just too good to be true
Matthew était littéralement au bout de sa vie depuis déjà 3 jours. 3 jours que la pile électrique qu’il était avait été obligée de rester clouée au lit à cause d’un rhume vraiment agressif. On dit souvent que les idiots ne tombent jamais malades, mais il fallait croire que le londonien était une magnifique exception ! Ce qui a causé cet état ? La maladresse sans nom du brun couplée à son énergie débordante. Alors que le week-end venait de commencer, le musicien avait eu envie de profiter du beau temps et de la chaleur encore tout juste présente sous le soleil pour aller se balader dans le grand parc aux daims de la ville. Il adorait cet endroit ! Et comme sa vie n’était rien sans musique, il avait bien sûr été se balader armé de son précieux MP3 contenant tout un tas de chansons qu’il adorait. Il n’était pas bien compliqué niveau musique de toute façon, il écoutait vraiment de tout, mais il adorait tout particulièrement la musique classique et le bon vieux rock, ces sons de guitares le faisant vraiment frissonner.

Alors quand la chanson Pour Some Sugar On Me de Def Leppard se mit à résonner dans ses oreilles, il ne put s’empêcher de faire de l’air guitar comme si c’était lui qui était en train de jouer. Il avait l’oreille absolue donc il était capable de reconnaître chaque note et d’immédiatement réussir à rejouer une mélodie qu’il entendait donc sa prestation d’air guitar était vraiment impressionnante ! S’il avait vraiment tenu une guitare entre ses doigts, nul doute qu’il aurait joué les bonnes notes exactement au bon moment. Et voilà, à être autant à fond, ce qui devait arriva. Matthew se ramassa comme un gros caca en se prenant les pieds dans une pierre lors de sa prestation, trop occupé à fermer les yeux pour regarder là où il marchait. Mais s’il était tombé sur le chemin encore… Mais non ! Son karma avait voulu qu’il en soit autrement, sa chute le précipitant dans le petit lac du parc. Fort heureusement, en se sentant tomber et en voyant l’eau se rapprocher de plus en plus, le brun avait eu le réflexe de sortir son MP3 de sa poche pour le tendre vers le ciel.

Résultat, il était trempé jusqu’aux os dans son costume, mais il avait sauvé son précieux lecteur ! Heureusement pour lui, il n’avait pas pris son portable donc il n’y avait aucun dégât matériel à déplorer. Il avait ensuite décidé de rentrer à l’Académie, mais le chemin avait été assez long et il n’avait pas voulu prendre le bus de peur de se retrouver à l’inonder tellement il était trempé. La brise fraîche le fit frissonner à plusieurs reprises et finalement, quand il arriva à sa chambre à l’Académie, il sentit que cette baignade improvisée en plein mois d’octobre n’avait pas été une très bonne idée. Voilà donc comment le londonien avait réussi à choper ce vilain rhume, le clouant au lit pour la fin de son week-end, mais également pour toute la journée du lundi et du mardi. Sauf que même si son rhume était atroce, ce qui était le pire pour lui, c’était surtout de ne pas pouvoir bouger et faire de la musique. Il chantait, attrapait sa guitare pour jouer allongé, mais ça n’avait pas la même saveur, surtout qu’il avait le nez bouché alors c’était absolument horrible pour lui de s’entendre.

Sentant que son nez se débouchait bien et qu’il avait un peu moins mal au crâne à la fin de la journée de cours du mardi, Matthew décida de se lever. Il en avait marre d’être allongé, il voulait jouer, il voulait bouger ! Envoyant valser sa couette, il se dirigea vers son armoire pour y contempler ses costumes. Il les aimait vraiment énormément, mais là, il voulait juste mettre un truc rapide pour se précipiter à la salle du club de musique. Ca lui manquait trop, il devait se dépêcher ! Il enfila donc un jean et un t-shirt noir on ne peut plus banaux, ses Converses rouge flashy, attrapa la housse avec sa précieuse guitare et il s’empressa de quitter sa chambre pour aller au club de musique. Personne, super ! Il allait pouvoir mettre le son à fond et se donner pour chasser les derniers microbes qui étaient présents dans son corps ! Déballant avec une délicatesse infinie sa guitare, Matthew la passa autour de son cou et sortit la clé USB avec les pistes qu’il avait enregistrées pour accompagner sa partie au chant et à la guitare. Etant donné qu’il savait jouer de pratiquement tous les instruments, il avait loué un studio pour enregistrer plein de pistes histoire d’avoir un vrai accompagnement quand il jouait seul.

Il lança la première piste, histoire de se chauffer un peu et il laissa la playlist faire comme bon lui semblait en la mettant en aléatoire. Pour la deuxième chanson, quand il entendit les premiers claquements de doigts, il ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire triste. Cette chanson lui rappelait tellement de souvenirs… C’était une reprise de Cant Take My Eyes Off You de Frankie Valli, une vieille chanson qu’il adorait et qu’il avait un peu arrangée à sa sauce pour la rendre plus rock et plus dans ce qu’il avait l’habitude de jouer. Il se rappelait l’avoir arrangée et jouée rien que pour Rose lors d’un concert. A l’époque, il l’avait déjà vue assister à plusieurs concerts et ils avaient pu discuter un peu. Au fil du temps et des concerts, il avait compris les sentiments qu’il éprouvait pour elle et avait décidé de lui chanter cette chanson pour les lui avouer. Il se rappelait encore de son sourire et de ses larmes de joie, de son visage qu’elle essayait de cacher avec ses cheveux blonds tellement elle était heureuse et gênée.

Matthew ferma les yeux pour la chanter, la revoyant devant lui, chantant comme s’il était à nouveau en train de lui déclarer sa flamme. Il était dans sa bulle. Il était heureux et pourtant, son cœur se serrait. Ce n’étaient plus que des souvenirs. Il aurait tout donné pour revoir encore une fois son si doux sourire, pour l’entendre rire encore une fois. Ses doigts grattaient avec dextérité ses cordes et sa voix résonnait dans le micro, le son se répercutant dans toute la pièce. Il sentait ses yeux devenir humides mais il faisait tout son possible pour se concentrer sur sa musique et ses souvenirs. Rose avait été si heureuse en entendant cette chanson, il ne pouvait pas pleurer, pas en la jouant.


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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyDim 15 Oct - 20:00
Can't take my eyes off you
[avec Matthew]

Mes deux premiers jours de cours se sont bien passés. C’est assez différent de ce que jai connu mais c’est intéressant. Les élèves sont sympathiques pour la plupart. Et j’ai réussi à éviter « le Mathi » pour le moment. Kiara, ma coloc, est très gentille et je crois qu’on va bien s’entendre. Le seul bémol c’est ce Matthew Bradford que m’a recommandé la Direction. Pas qu’il ne soit pas sympa, c’est juste que je ne l’ai toujours pas vu. Il aurait chopé un gros rhume qui le cloue au lit. J’ai pu obtenir quelques cours de certains camarades, mais j’avoue que les notes en japonais écrits par un japonais, ça ne va pas me faciliter la vie. Je vais mettre des heures à tout déchiffrer. Si ce Matthew pouvait avoir tout prit au moins en anglais, ça m’aiderait. J’ai quand même 5 mois de retard, ça ne va pas être simple.

Mais je reste confiante. Je suis heureuse d’être ici. Il fait bon, l’école est belle, les gens sont agréables. Et je commence à me sentir d’attaque. Le Jetlag a duré 2 bons jours, mais cette nuit a été meilleure, bien que courte quand même. Mes rêves sont quand même angoissés. Ce qui me perturbe ? Je pensais que la mode japonaise des cheveux colorés me ferait passer plus inaperçue qu’en Europe, et c’est assez le cas. Sauf qu’à voir tous ces jeunes japonais avec des couleurs de cheveux atypiques, notamment certains en violet foncé, ça m’a donné une claque me renvoyant sur des souvenirs que je veux oublier… Antonin… Je pensais avoir vraiment enfoui tout ça au plus profond de moi, mais il semble que le changement de vie que je souhaite opéré n’arrive pas à enterrer cette partie de moi… En même temps j’ai pas réussi à ne pas emporter mon mini album personnel de lui et moi, je ne devrais pas m’étonner de voir ressurgir ça dans mes rêves…

La vie et l’amour, c’est vraiment trop douloureux. C’est bien pour ça que je ne veux plus aimer à ce point. Je ne crois pas pouvoir aimer à nouveau autant que j’ai pu aimer Tonin. C’était si intense et compliqué à la fois. D’ailleurs, même mon ex de l’an dernier n’a pas su atteindre mon cœur. Une des raisons qui ont fait que cette histoire s’est vite essoufflée. Aujourd’hui j’ai envie d’ouvrir mon cœur différemment. Ne plus penser à l’amour. Ne plus laisser les garçons m’approcher avec leurs idées perverses. Juste me faire des amis. Et si ce ne sont que des filles, et bien tant pis, je ferai avec.

En tout cas les 3 lourdingues du cours d’anglais, que bien sûr je me coltine en cours de japonais aussi, ont commencé à saisir qu’il ne fallait pas m’approcher. Oh ! Je ne compte pas changer ma façon de m’habiller et enfiler des trucs informes, genre sac à patates. J’aime ce que je suis, j’aime être une belle femme, m’habiller féminine et assumer mes formes. Mais ne me prenez pas pour une fille facile, très loin de là ! J’aime être glamour mais sûrement pas aguicheuse. Et personne ne franchira le périmètre sans un laisser-passer durement mérité. Je n’ai eu que deux hommes dans ma vie, dans mon lit pour être clair, et le troisième n’est pas prêt d’arriver !

Aujourd’hui j’ai donc vêtu une robe légère volante d’un ton automnal, toujours mes escarpins préférés roses, un léger maquillage et juste un bracelet à ma cheville droite. Par contre, j’ai laissé mes cheveux totalement libres contrairement à hier, ce qui me permet de mieux dissimuler ma poitrine et mes épaules aux vicieux ados attardés.

Ayant fini les cours, j’ai déposé mon sac à la chambre. Kiara n’était pas là. Du coup, personne pour papoter. Je me sens moins fatiguée. Et surtout l’envie de jouer est tellement forte, que je craque cette fois. Je me retiens depuis 3 jours pour ne pas gêner l’internat et surtout pour vraiment récupérer. Du coup-là, je décide d’aller voir enfin le club de musique. Bon je risque, malheureusement, d’y croiser « le Mathi » mais tant pis, j’ai trop besoin de jouer et chanter. Peut-être y rencontrerais-je d’autres membres, bien qu’il y ait peu de chance que je tombe sur celui qui est sensé me fournir ses cours, s’il est toujours sous sa couette.
Enfin bref, j’attrape ma guitare et mon violon bien rangés dans leurs étuis et je me rends rapidement au rez-de chaussée du bâtiment. Vu que le pensionnat est à l’étage des salles de clubs, j’ai déjà repéré où est celle de musique, mais je n’y suis pas entrée. Trop de chance de m’y laisser trainer des heures. Il fallait que je sois raisonnable pour récupérer du décalage horaire. Sinon comment débuter cette nouvelle vie en étant décalquée. Mais ce soir je ne tiens plus, j’ai trop besoin de jouer.

Quand j’arrive la porte est fermée, je tourne délicatement la poignée. Entendant de la musique, je ne pousse pas la porte plus de 3 centimètres. Je reconnais instantanément la chanson, malgré un arrangement et un jeu musicale très différent de l’original. Comment ne pas reconnaitre la chanson qu’Antonin m’avait chantée sur scène juste avant notre fugue ? Il semble que cette chanson parle à un autre musicien du club. Je ne vois rien, j’écoute avec attention. Je décèle plusieurs instruments mais je pense que seule la guitare est jouée en live. Une seule personne est présente ? Lorsque le garçon se met à chanter. Je sais que ce n’est pas celui que je veux éviter. Mais je suis surtout bouleversée. Cette voix est magnifique mais surtout empreinte d’une émotion qui me renvoie comme une claque à la mienne. Même son jeu de guitare transparait une émotion particulière. Une certaine mélancolie. Mais beaucoup d’amour. C’est une magnifique chanson d’amour, et la fille pour qui il la chante doit vraiment compter plus que tout pour lui, à mon avis. Ils en ont de la chance de s’aimer ainsi. Quoique ce n’est peut-être pas une simple mélancolie mais plus une tristesse infinie, une douleur profonde… Les larmes s’échappent malgré moi…
Je n’ai pas le cœur de le déranger. Mais en même temps je me sens malhonnête de l’écouter à son insu. Peut-être ne veut-il pas partager cette émotion avec une inconnue. Je peux comprendre ça. Sachant la fin de la chanson arriver, j’essuie mes larmes. Je ne pourrais pas masquer mon émotion, je n’ai jamais pu. Il devinera sûrement sans mal que je l’ai entendu. Je décide alors d’être honnête et de lui rendre la pareille. Je sors ma clé usb rose qui contient certains de mes covers multi-intruments. J’ai en tête une chanson d’un groupe français que j’adore. Peut-être ce garçon ne connaitra-t-il pas et ne comprendra pas puisque le texte est dans ma langue natale, mais cette chanson relate tellement bien l’histoire et la fin de mon premier amour. Peut-être cela exorcisera un peu aussi mes angoisses qui actuellement ressortent bien trop, à mon goût, dans mes rêves.

La dernière note de « Can't take my eyes off you » retentie et je pousse la porte pour entrer. Je dépose en douceur mes étuis à l’entrée après avoir refermée la porte. Puis je reporte mon attention sur la pièce. Je découvre un tas d’instruments qui me rendent folle de joie. Je me contiens, sinon je vais pleurer. Je suis encore trop bouleversée. Puis mon regard tombe sur le propriétaire de la fameuse voix qui m’a tant touchée. Il semble un peu plus vieux que moi, vachement bien bâti. En même temps un guitariste est souvent bien musclé. Son jean et son t-shirt le mettent vraiment en valeur et mon cœur rate un battement. Je repère de suite ses convers rouges flashy : j’adore ! Le petit truc en plus. J’allais entamer la conversation pour le saluer. Mais il se tourne vers moi et je crois que mon cœur s’est arrêté quand mon regard croise le sien. J’y découvre un mélange de tristesse et tendresse infinies. Je bloque totalement…

Mais la petite voix du fin fond de ma conscience me rappelle à l’ordre. Et puis son regard change immédiatement en me voyant. C’est comme s’il arborait un nouveau masque. Ça me perturbe bien trop… Je détourne le regard et tousse pour éclaircir ma voix afin de masquer mon émotion. Je repère la table de mixage où je peux brancher ma clé.

– Salut. Je m’appelle Félicia. Je suis désolée mais je t’ai entendu. C’était magnifique. Et comme je n’aime pas espionner et que je crois que cette chanson et ton interprétation avaient une grande importance pour toi ! Je pense juste de te rendre la pareille en te livrant un peu de moi, sous le même angle.

Je ne le laisse pas en placer une. Oui quand je suis en stress ça m’arrive souvent. Et là je suis au maximum du stress. Je n’aime pas du tout ce que je viens de ressentir en le voyant. Il vaut mieux que je replonge dans les souvenirs douloureux pour me rappeler clairement à l’ordre.
Je branche la clé, puis le synthé présent et lance le tout en ajustant le micro présent. Au visage du garçon, j’en déduis qu’il est typé occidental donc il y a peut-être une chance qu’il comprenne ma chanson.

- C’est un style totalement différemment mais j’’espère que tu aimeras. Je suis française, donc désolée les paroles ne seront peut-être pas compréhensibles pour toi.

Nota HRP : Imaginer la voix du chanteur remplacée par la voix plus douce et plus aigüe (mais sans force) de Marina Kaye

Dès que j’entame à la voix, mon chuchotement tremble d’émotions. Ce premier couplet est si empreint de ce qu’on a traversé, de ce qu’on pensait vaincre et survivre grâce à notre amour, malgré notre jeunesse.

Paroles - adaptées par Félicia:

J’arrive à contrôler ma voix, ne faisant aucune fausse note. Mais mon visage est noyé de larmes. Il y a tellement longtemps que je n’avais pas laissé cette douleur sortir en musique…
Je me sens idiote quand la musique s’arrête. Le silence s’installe. Je n’ose pas me tourner vers le garçon. Il s’est peut-être barré, d’ailleurs. Se disant que je suis bien culottée de débarquer en l’espionnant et en prenant directement la main sur les instruments. Je grimace. Je me rends compte qu’encore une fois, l’éducation de « forcing : imposes-toi toujours» que m’a mère m’a inculqué de force a pris le dessus. J’agis toujours ainsi, bien malgré moi, quand je me sens fragilisée.

J’éteins le synthé, en essuyant mes joues. Je découvre que le musicien est resté. Je ne sais pas comment interpréter son air. Mais je saisis l’occasion avant qu’il ne se sauve en courant pour m’excuser.

- Pardon. Je me suis imposée à toi. Je n’aurais pas dû…

Bon il est clair que je regrette de m’être ainsi livrée à une image de fragilité réelle. Il est aussi évident que je déteste que mon éducation de forcing ait repris le dessus. Mais je ne regrette pas tout à fait d’avoir pris possession des instruments et du micro. Ah ce que ça fait du bien !!
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Matthew Bradford
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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyMer 25 Oct - 15:33
You're just too good to be true
Cette chanson signifiait tellement pour lui qu’il en était vraiment difficile de ne pas trop y mêler ses émotions à chaque mot qu’il chantait. Cette chanson, il l’avait arrangée pour Rose, l’amour de sa vie. Même s’il ne cessait de se l’imaginer devant lui lorsqu’il la lui avait jouée pour la première fois, il n’arrivait quand même pas à s’empêcher de penser à ce moment tragique qui lui avait privé de cette fille qui avait compté plus que toute autre personne à ses yeux. Ce foutu chauffard, ce foutu rendez-vous, ce foutu voyage en France. Matthew n’arrivait pas à se pardonner sa mort. Tout était sa faute. Il n’aurait jamais dû lui demander de venir, il aurait dû aller la chercher. Il aurait tout donné pour être à sa place, inerte sur le bitume après le choc violent avec cette carcasse de métal. C’était douloureux, très douloureux. Aussi douloureux que la profondeur de son amour pour elle. Perdre un être aussi cher devant ses yeux, il ne le souhaitait vraiment à personne. Jamais. Il était persuadé que jamais cette blessure ne pourrait se refermer et que jamais il ne pourrait réussir à ressentir de l’amour pour une autre. Rose serait la seule dans son cœur. A tout jamais.

Mais alors qu’il terminait de jouer la dernière note de sa chanson, les yeux un peu humides, il manqua de tomber en arrière après avoir sursauté à la vue d’une tignasse… rose ? Décidément, après sa rencontre avec Asuka et ses cheveux violets… Les gens ne cessaient de l’impressionner ! Cette présence qu’il n’avait pas du tout senti arriver l’avait donc fait sursauter et reculer en arrière, son pied s’emmêlant dans le câble qui reliait sa guitare à l’ampli. Fort heureusement, avec une habile pirouette, Matthew réussit à se rattraper et fit mine d’avoir voulu s’assoir sur l’ampli où sa guitare était branchée justement. Haha ! Ni vu, ni connu ! Leurs regards se croisèrent et ils restèrent un petit moment immobiles, comme s’ils se jaugeaient. Il en profita aussi pour essayer de chasser l’humidité de ses iris et attacher un sourire sur ses lèvres. C’était un peu difficile, il n’était pas trop dans l’humeur adéquate, mais il ne pouvait pas se montrer comme ça devant une parfaite inconnue. Inconnue qui se présenta aussitôt.

« Hey ! Enchanté Félicia-san ! Moi c’est Matthew, Matthew Bradford. Merci beaucoup pour tes compliments, je ne pensais pas qu’on m’écoutait, j’aurais joué quelque chose de plus entraînant sinon ! J’aimais beaucoup la chanson originale alors j’ai voulu l’arranger un peu à ma sauce, je suis content que ça t’ait plu ! »

Ouais, il n’allait quand même pas dire à cette fille qu’il ne connaissait pas que cette chanson était une chanson d’amour qu’il avait chanté à l’amour de sa vie pour lui déclarer sa flamme pour ensuite devoir lui expliquer que cette femme avait à présent rejoint le paradis. Parce que oui, elle ne pouvait qu’être au paradis. Matthew la regarda ensuite brancher sa clé USB, le synthé et ajuster le micro. Il resta sagement assis sur son ampli, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir lui chanter et là, son masque qu’il avait passé en la voyant arriver dans la pièce quitta son visage. C’était triste, horriblement triste et tellement beau à la fois. Il n’avait pas besoin d’être devin pour comprendre que ces paroles représentaient quelque chose pour elle, une histoire qui le touchait profondément. Car oui, même si elle avait chanté en français, Matthew avait compris le principal. Quand il avait décidé de partir pour la France avec Rose, il avait pris des cours intensifs de français histoire de ne pas être trop largué une fois dans le pays.

Et ces larmes qui coulaient sur ses joues… Un peu plus et c’était dans cet état qu’elle aurait pu le trouver en débarquant dans la salle du club de musique ! Mince et maintenant ? Il était censé faire quoi ? Et en plus elle s’excusait d’avoir joué quelque chose d’aussi beau ? Ça n’allait pas, ça n’allait pas du tout ! Matthew se redressa et retira sa guitare en faisant passer la sangle par-dessus sa tête, allant poser son précieux instrument sur sa housse non loin, elle-même posée sur une table. Ça lui permet de prendre un peu de temps pour remettre son masque, même s’il n’était pas aussi foufou et excentrique qu’à l’accoutumé, l’ambiance ne s’y prêtant de toute façon pas.

« C’était magnifique Félicia-san, vraiment. Je suis désolé de voir que cette chanson te touche autant, surtout que j’ai plus ou moins compris les paroles. C’est toi qui l’as écrite ? Tu as une voix merveilleuse en tout cas. Les chanteurs qui se donnent autant pour interpréter leurs textes sont assez rares, c’est une très belle qualité. »

Matthew essayait de lui remonter le moral comme il pouvait. Il n’était pas trop doué pour ça, surtout en restant aussi sérieux. Il était plutôt habitué à jouer les clowns pour faire rire les autres. Mais là, il n’y arrivait pas. Sans trop savoir ce qui lui prenait, il s’approcha d’elle et la prit tendrement dans ses bras. C’était comme ça qu’on faisait non ? C’était comme ça que Rose avait fait quand il avait fait face à l’incendie qui avait ravagé son chez lui. Il lui caressa tout aussi tendrement les cheveux et reprit d’une voix douce :

« Et ne t’excuses pas, ça m’a fait vraiment plaisir d’entendre cette chanson. Ça aurait été vraiment dommage de passer à côté, même si ce n’est pas le style que j’ai l’habitude de jouer et que les paroles sont vraiment tristes. Toutes les musiques me plaisent, et elles me plaisent encore plus quand elles sont jouées avec autant de passion. Tu dois vraiment beaucoup aimer la musique ! »

Matthew s’écarta, remettant ses bras le long de son corps alors qu’il lui offrait un doux sourire. Il n’était pas habitué à être dans le rôle de celui qui console et il espérait ne pas faire de bourde avec ses gros sabots !

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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyDim 29 Oct - 12:06
Can't take my eyes off you
[avec Matthew]

Alors que Matthew se présente me confirmant son identité, mon stress ne fait que monter. Je ne comprends pas du tout pourquoi. Le stress de rencontrer des gens n’est pas du tout quelque chose qui me fait perdre pied d’habitude. En plus, ça fait 2 jours que je cherche après ce garçon pour mes cours. Non ça ne va pas du tout ! Le moyen que j’ai pour éviter d’affronter ces émotions qui m’effrayent trop est de plonger dans les émotions qui me bouleversent et me rappellent combien aimer peut être cruel, combien la vie peut être joueuse et te faire tout perdre sans la moindre compassion.

J’ai donc décidé de lui interpréter une chanson qui me renvoie à ma jeunesse volée, à mon amour perdu, à mes douleurs non cicatrisées. Pourquoi choisir cela, alors qu’on ne se connait pas et que je n’évoque jamais tout ça à des inconnus ? Il m’a touché. Trop touché. J’ai bien vu son essai de masquer son émotion après avoir fini sa chanson. A sa sauce ? Oui mais pour quelqu’un de très particulier pour lui, sans aucun doute. Ce n’est pas le sourire qu’il essaye d’attacher à ses lèvres qui me détrompera, même si ça le rend encore plus craquant.
Craquant ? Ouh là Féli ! Recentre-toi sur ta chanson !


Même si mon jeu et ma voix sont parfaitement contrôlés, l’émotion me prend malgré moi. Et mon chant, bien que restant juste, se teinte de chevrotements incontrôlables. C’est le visage noyé que je fini ma chanson avec un sentiment de malaise.
Alors qu’un silence pesant s’installe, je m’excuse pour mon comportement. Après tout, je l’ai écouté à son insu et je me suis imposée sans lui demander son avis dans la salle et pris possession du synthé et du micro comme si j’étais chez moi. C’est tout à fait le comportement incorrect que ma mère m’a enseigné pendant des années pour que je m’impose comme LA star à qui l’on doit tout. C’est typiquement ce que je déteste le plus en moi.

Mais je n’ai pas le temps d’aller plus loin dans mes propos qu’il me complimente. Et j’en reste bouche bée. Il aime ma voix, mon interprétation. Il semble sincère. Il en me fait pas le coup du ‘je sais qui tu es’. Et la justesse de ses propos sur mon amour de la musique m’étreint le cœur.

Je secoue la tête comme une idiote pour lui répondre que je ne suis pas l’auteur de cette chanson. Il a compris les paroles ? Bah, t’as pas l’air con maintenant. Prie pour qu’il ne creuse pas plus loin le sens et le pourquoi !

Oh mais qu’est-ce qu’il fait ? Je ne comprends rien de ce qui s’est passé. Il me prend dans ses bras. Je suis clouée sur place. Incapable de bouger. Incapable de le repousser. Une vague d’émotions indéfinissables m’envahie et me tétanise. La caresse de ses mains dans mes cheveux est d’un apaisement que je n’ai jamais connu. Sa voix est mélodieuse, douce, apaisante également. Il me parle de la chanson, de ses habitudes musicales, de ma passion. Notre passion non ? Je suis incapable de répondre. La tête sur son épaule, je voudrais y rester indéfiniment. Mais je m’efforce de contrôler le tremblement de mon corps. Je m’efforce de ne pas éclater en sanglots.
Je ne comprends pas pourquoi je réagis ainsi. Mon cerveau est totalement embrouillé. Pourtant j’ai l’habitude que tout le monde me prenne dans ces bras comme l’objet médiatique que je suis depuis mon enfance. Je ne m’appartiens plus. Enfin je ne m’appartenais pas jusqu’à maintenant. Mais lui là, ce Matthew, il n’agit pas comme si j’étais sa propriété. Il me prend dans ses bras avec une vraie intention de chasser ma douleur, d’agir sur mes besoins et non les siens. C’est de l’inédit total ! Je suis complètement déstabilisée.

Heureusement il rompt vite le contact. Il a l’air aussi à l’aise qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Aussi perdu que moi dans ce genre de situation ? Mais il se reprend et bien qu’il me sourit, il prend une stature typique du flegme britannique. Ça me fait sourire autant que ça m’attendrie. Mais ça m’aide à reprendre le contrôle de moi-même. J’essuie mes larmes et récupère ma clé usb.

- Merci, Matthew. Est-ce qu’on peut laisser tomber les « -san » entre nous ? Le directeur m’a dit que tu es britannique. Je suis française. D’ailleurs « punishment park » est un titre du groupe Indochine, un des groupes de rock français les plus connus et dont je suis une grande admiratrice.

Je me sens l’obligation de lui donner les informations que la Direction m’a données sur lui, et de lui livrer celles sur moi équivalentes. Ce que j’apprécie le plus en l’instant, c’est qu’il semble complète ignare de qui je suis. C’est sûr que ma popularité a eu moins d’écho en Angleterre, qu’en Belgique, Suisse, Italie ou Espagne, mais j’ai quand même fait pas mal de show et de télé là-bas. Ça va être merveilleux si vraiment c’est le cas. Enfin quelqu’un qui ne va pas vouloir m’orienter sur des styles de musique que je veux laisser derrière moi, qui ne va pas me demander de chanter mes chansons à chaque fois. Et puis surtout, il semble être un musicien accompli, et ça j’espère qu’on va vraiment pouvoir échanger ensemble et s’enrichir l’un l’autre musicalement.

J’entame un tour de la salle pour regarder les instruments et matériels disponibles. Ça me permet de me calmer et reprendre d’une voix douce et apaisée.

- Je ne sais pas si l’information t’es parvenue, mais comme personne n’avait pris la présidence de ce club, je me suis proposée. Mais je ne veux pas arriver avec mes gros sabots pour vous perturber dans vos habitudes ici. J’aimerai qu’on s’amuse vraiment, ensemble ça serait chouette.

Je me tourne vers lui en m’asseyant sur la table. Je balance mes jambes nues comme une gamine, sans vraiment me soucier de l’allure que je peux lui donner. Je veux juste être moi, pleine de vie, pleine d’envie de vivre une vraie vie d’étudiante loin de médiatisation et du paraitre constant.

- Au fait, j’espère que tu vas mieux. Heu… ouais je te donne les informations en pagaye, pardon ! Je suis dans ta classe, et le directeur m’a dit de m’adresser à toi pour récupérer les cours que j’ai loupé depuis avril, histoire de ne pas être trop larguée. Tes potes de classe m’ont dit que t’étais clouée au lit avec un sale rhume. Ça va mieux, j’imagine, pour arriver à chanter comme tu viens de le faire !

Comme d’habitude, j’enchaine les paroles sans frein. La nervosité empire ce trait de caractère. Du jamais vu ! Je suis gênée. Et pour masquer mon état, je me mets à rire de bon cœur.

- Désolée je parle trop ! Tu vas me prendre pour une cinglée !

Non mais sérieux ? Il t’arrive quoi là ?
Mes joues chauffent et mon regard se fixe sur mes escarpins qui se balancent. Je n’ose pas le regarder.
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Matthew Bradford
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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyJeu 9 Nov - 11:39
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Autant dire que Matthew se retrouvait bien con. Lui qui n’était déjà pas dans le meilleur des états après avoir joué cette chanson, voilà qu’il se retrouvait avec une demoiselle en pleurs pile en face de lui après que celle-ci ait interprété une chanson dont les paroles avaient l’air d’avoir une répercussion bien trop grande sur ses émotions. Ça la touchait, pire encore, ça la concernait. L’Anglais avait des bases en français et avait saisi le principal. S’il avait bien compris, il s’agissait d’une histoire avec un homme, une histoire d’amour qui n’avait pas pu aller aussi loin qu’ils l'auraient voulu tous les deux. Il ne voulait pas savoir les détails, ça ne le regardait pas après tout. Et lui-même n’avait pas envie de parler de la véritable signification de cette chanson pour lui. N’étant donc pas trop en état de la réconforter et étant pris plus qu’au dépourvu, il tenta l’approche des compliments. Compliments qui étaient on ne peut plus sincères. Matthew n’était pas du genre à mentir, sauf quand ça le concernait et concernait ses plaies encore béantes.

Et comme s’il n’était pas convaincu que ses mots seuls pouvaient l’aider à lui remonter le moral, Matthew se laissa guider par ses instincts et s’approcha de Félicia pour l’étreindre tendrement. Rose avait toujours fait comme ça quand il n’allait pas bien, et ça avait toujours marché. Il accompagna son câlin de caresses tendres sur sa longue chevelure rose et de mots toujours aussi sincères. Bon. Ça allait aller maintenant non ? C’était suffisant ou est-ce qu’elle allait encore pleurer ? L’Anglais n’était pas trop à l’aise et se recula donc, lui offrant un doux sourire, quand même pas rassuré. Un petit soupir de soulagement passa alors ses lèvres en voyant un sourire étirer doucement les lèvres de la demoiselle qui chassa ses larmes et sembla se reprendre. OUF ! A part lui faire un autre câlin, il n’aurait pas trop su quoi faire de plus sinon ! Le brun agita ses mains, un peu gêné.

« Oh bah non ! Me remercie pas ! C’est sincère, vraiment ! Aucun problème pour les suffixes, je t’avoue que je suis pas encore bien à l’aise avec tout ça, même si je suis arrivé depuis le début de l’année scolaire… Française alors ? On était presque voisin alors quand je vivais à Londres ! Et je connais Indochine oui ! Pas toutes leurs chansons, seulement les plus connues qui ont passé la Manche, mais ils font vraiment de très belles choses et tu les interprètes tout aussi bien ! »

Grand sourire de la part de Matthew qui retrouvait sa bonne humeur habituelle. Ça le soulageait tellement de ne pas continuer à discuter dans cette ambiance pesante de tristesse ! Il ne tiqua pas sur le fait que le directeur avait parlé de lui à cette jeune femme dont il ne savait pas grand-chose et il prit place contre le mur en face de la table où elle s’était assise, ne quittant plus son petit sourire malicieux, sourire qui laissa tout de même place à la surprise.

« Ah ? Vraiment ? T’es la nouvelle présidente du club de musique ? J’étais pas du tout au courant ! Enfin, si, je savais que le poste était libre, mais je savais pas que quelqu’un l’avait pris ! C’est génial, on va avoir une super présidente alors ! Tu veux peut-être que je te parle du club ? Je viens souvent ici pour ne pas déranger mes colocataires dans ma chambre au pensionnat, j’ai peut-être des infos qui pourraient t’être utiles ! Et puis, du moment où chacun peut jouer ce qui lui plaît, je ne vois pas pourquoi on s’amuserait pas tous ensemble ! »

Matthew fronça ensuite les sourcils en entendant la suite de ses mots. Est-ce qu’il allait mieux ? Il ne comprenait pas cette question, jusqu’à ce que Félicia finisse de lui expliquer le pourquoi du comment, le visage de l’Anglais s’illuminant alors.

« Sérieux ? On est dans la même classe en plus ? On va plus se quitter alors ! Mais ça va beaucoup mieux oui, merci ! J’ai eu la merveilleuse idée de faire trempette tout habillé dans un lac en ville ce week-end. Je te conseille d’attendre qu’il fasse un peu plus chaud pour t’y risquer, sinon, tu vas rester clouée au lit tout ton week-end et crois-moi, c’est la chose la plus horrible qui m’est arrivée depuis que je suis au Japon ! T’imagines ? Je pouvais même pas me lever pour aller jouer ! »

Ouais, bon, tout ça elle s’en foutait, mais Matthew était du genre-... Un rire franc passa ses lèvres à son tour en entendant Félicia lui dire qu’il allait la prendre pour une folle vu toutes les paroles qui avaient franchi ses lèvres. Ils s’étaient vraiment bien trouvés tous les deux ! La même passion, le même passé douloureux visiblement, et le même débit de parole !

« Hahaha ! T’inquiètes pas pour ça, vraiment ! On me reproche souvent de trop parler, alors ça me rassure de voir que je suis pas le seul à avoir un tel débit de parole ici ! Je commençais à me sentir un peu seul ! Du coup, pour les cours, quand est-ce que tu veux que je te les donne ? J’espère que ça t’a pas trop handicapé que je n’aie pas pu te les donner avant à cause de ces foutus microbes… »

Matthew se frotta la nuque. Si c’était le cas, il allait vraiment être embêté d’avoir empêché une nouvelle étudiante de bien rattraper ses cours ! En tout cas, nul doute qu’ils allaient passer pas mal de temps tous les deux s’ils se voyaient pour les cours et les heures de club !

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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyDim 12 Nov - 15:15
Can't take my eyes off you
[avec Matthew]

Je ne comprends pas trop pourquoi je me sens gênée ainsi. Certes je n’aime pas parler de mon histoire avec Antonin, je n’aime pas me sentir fragile, je ne livre jamais cet aspect de moi sauf quand je chante. Mais je me devais de rendre la pareille à Matthew. Après tout je me suis invitée sans demander.
Je rougis comme une débutante devant ses compliments. N’importe quoi ! Qu’est-ce qui m’arrive ? D’accord c’est un beau gosse, mais ce n’est pas le premier que je rencontre. Je ne craque jamais. Je…
Heu bah en fait, il a l’air aussi gêné que moi à triturer ses mains.

Je suis contente, soulagée même, quand il accepte d’oublier les « -san » et compagnies. J’acquiesce quand il me demande si je suis française. Un simple sourire me semble suffisant. Mais vite mon regard sur lui brille quand il me dit connaitre les tubes de mon groupe préféré. Oh ! « je les interprète tout aussi bien » ?

- Vile Flatteur !

Bah voilà que je glousse discrètement comme une pimbèche. Oh mon dieu ! Mais qu’est-ce que je fabrique ?

Je m’assois sur la table pour me donner une contenance. Oui, bon enfin, essayer de reprendre la maîtrise de mes émotions. Je ne comprends rien à ce pouvoir qu’il exerce sur moi. Ça fait juste 10 minutes qu’on se rencontre… Je dois analyser ça au calme !

Matthew se déplace et vient s’appuyer contre le mur près de moi. Je lève alors les yeux. Rha cette aimantation, c’est quoi ? Que m’arrive-t-il ? Pourquoi suis-je aussi gênée de le regarder ? Hum, je ne suis même pas sûre que ça soit vraiment de la gêne…
Oh ! Ce sourire… Fondant… Pourtant je décèle une envie de masquer ce qu’il est aussi chez lui. Mais il a ce côté amuseur-amusant, typique des anglais qui ne se prennent pas au sérieux. Il m’intrigue. C’est comme si la fragilité que j’ai perçu dans son interprétation de tout à l’heure c’était envolée. Comment il fait ça ?

Mince il n’a pas du tout été averti pour ma proposition de prendre la présidence.

- Ah désolée de te l’apprendre comme ça.

Je pique un fard à son « C’est génial, on va avoir une super présidente alors ! ». Mais c’est quoi mon problème ?
Chambre, pensionnat, infos. Oui, me changer les idées avant de perdre pied !

- Oui, j’ai testé samedi et me suis rendue compte que les murs des chambres ne sont pas très isolés. Je veux bien que tu me montres ce qu’il y a au club, comment ça marche. Et, avant la visite guidée, je serais vraiment heureuse de jouer avec toi.

Heureuse ? Sérieux ? Ravie, ça aurait suffi, non ? Mon visage s’empourpre encore plus. Reprendre le dessus. J’inspire à fond et enchaine sur sa santé. Changer de sujet ! Je vais vraiment devenir douée à ce jeu !

Quand il me raconte son histoire de plongée dans le lac avec ce ton typiquement anglais. J’éclate de rire. Je m’excuse pour mon débit de paroles. Des fois je suis intenable, je le sais. Mais ça le fait rire et j’en reste dubitative. Mais il me rassure. Oh ! Il parle trop aussi ? Bordel ! Mon cœur s’emballe. On se ressemble trop ! Il y a anguille sous roche !

Mais il semble sincèrement embêté de la situation. Oh mon dieu ! Ce geste ! Sa main sur sa nuque… Il faut vraiment qu’il arrête de faire ce geste. J’en ai mal au ventre. Je ne comprends vraiment pas pourquoi il a cet effet sur moi. On ne se connait pas.
Mais cette sensation…

Je me lève brusquement, trop gênée. Je dois me reprendre. On va passer quasiment toutes nos journées pas loin de l’autre. Je dois absolument me maitriser. Ça fait 4 jours que je suis là et il y a déjà un mec qui me perturbe ? Non c’est impossible. J’en ai déjà rembarré un paquet depuis samedi, surtout en cours. Mais là, lui… NON ! NON !

Je me dirige vers mon violon en toussant pour essayer de chasser cette émotion incontrôlable qu’il réveille en moi.

- Oh non ! Ne t’inquiète pas. Je suis arrivée samedi. Pour l’instant j’essaye de ne pas me perdre dans les couloirs.

Je sors mon violon délicatement de son étui et l’essuie.

- Et je comprends totalement l’horreur de ne pas avoir pu jouer. Je me suis lâcher samedi en arrivant à l’internat. Presque 24h sans jouer, je ne pouvais plus tenir. Sauf que ça a agglutiné tout le dortoir des filles devant ma porte de chambre.

Je me relève et vérifie la sonorité de mes cordes en les pinçant, sans regarder mon interlocuteur. Je dois éviter ce regard et me concentrer sur mon instrument. Je l’accorde tout en continuant de parler sans m’arrêter.

- Du coup je n’ai pas joué depuis samedi. Je suis venue ce soir pour ça. Je n’en peux plus.

Mon rire sort de ma bouche sans que je ne le contrôle. C’est à la fois un rire de dépit, de manque, d’évidence.

- Du coup je n’ai pas joué depuis samedi. Je suis venue ce soir pour ça. Je n’en peux plus !

Je saisi mon archet et le colophane. Je me rends compte que je viens encore de parler comme un TGV. Je grimace et me relève, mes violon et archet à la main. Je m’avance vers Matthew dans un mélange d’excitation et de gêne, et mon irrépressible envie de jouer.

- Pardon ! Je suis nerveuse. Je ne sais pas m’arrêter de parler sauf si je joue et chante. Tu veux qu’on essaye un morceau ensemble ?

Comment je fais pour douter autant de moi là ? Des milliers de doutes m’envahissent.

- Heu… Peut-être que tu préfères que je joue de la guitare. Je n’ai que mon acoustique avec moi… Enfin bref, je me tais. C’est comme tu veux !

Je me tais réellement, en position droite comme un i, à quelques mètres de lui. Je viens encore de monopoliser toute la conversation sans lui laisser le loisir de me répondre. Je ne sais pas s’il aime le violon, s’il veut vraiment jouer (de la musique bien sûr) avec moi. J’ai l’impression d’avoir 8 ans et d’attendre le verdict de mon professeur. Je me sens cloche, à un point…Qu’est-ce que je fabrique ? Elle est où mon assurance habituelle ? Et ma manie de m’imposer, inculquer par ma mère malgré moi, s’est envolée. C’est bien la première fois. Il est magique ce Matthew ou quoi ?

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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyJeu 16 Nov - 14:58
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Vil flatteur ? Lui ? Ce n’était absolument pas son genre pourtant ! S’il disait quelque chose à quelqu’un, c’était qu’il le pensait bel et bien ! Il offrit un sourire à Félicia quand elle lui lança ces mots, secouant la tête pour lui dire qu’il était vraiment sincère. Elle chantait vraiment bien ! L’Anglais prit place contre le mur qui se trouvait non loin de la demoiselle, se retrouvant une nouvelle fois surpris en entendant que son interlocutrice était devenue sa présidente de club en plus de sa camarade de classe ! Waw ! Ça pour une nouvelle ! Il s’en passait des choses quand il s’absentait ! Le brun agita ses mains devant lui, pour lui signifier que ce n’était rien.

« Oh non, ne t’excuses pas ! Si je n’avais pas été absent, j’aurais été au courant de tout ça bien plus vite ! Et puis, je préfère l’apprendre directement de ta bouche, sinon je me serais fait tout un tas de films sur comment pouvait être ma nouvelle présidente de club ! Au moins, je sais déjà à quoi tu ressembles et à quel point tu aimes la musique, c’est une introduction plus que parfaite ! Oh et avec plaisir ! Je veux bien jouer avec toi, vraiment ! Ça me plairait beaucoup ! Pour la visite, on aura tout le temps après ! »

Matthew était pire qu’un gosse devant ses cadeaux de Noël là ! Elle voulait jouer avec lui, rien ne pourrait davantage le combler en cet instant ! Les formalités pourraient bien attendre encore un peu, ils avaient toute la soirée devant eux ! Surtout qu’ils étaient tous les deux pensionnaires, donc, s’il le fallait, ils pourraient manger ensemble le soir-même pour continuer à discuter ! Le brun s’amusait à la regarder rougir, puis rire. Il adorait ça quand on riait avec lui (même de lui ça ne le gênait pas) ! En tout cas, l’Anglais était vraiment ravi de découvrir qu’il allait passer autant de temps avec elle, elle semblait vraiment adorable cette Félicia ! Celle-ci se leva prestement pour attraper son violon. Oh… Alors piano et violon ? Deux beaux instruments qui semblaient très bien lui aller ! Matthew garda son sourire aux lèvres pour lui répondre.

« Oh, tu viens vraiment tout juste d’arriver alors ! Je ne suis pas hyper doué niveau orientation puisque j’arrive encore à me perdre dans les couloirs, mais si je peux t’aider un peu, n’hésite pas ! Je sais surtout comment venir ici, c’est un bon début ! J’imagine que tu as dû attirer tout plein de curieux oui ! Si j’avais réussi à t’entendre de ma chambre, je me serais très certainement tiré du lit juste pour mieux écouter ! Et ça me rassure de savoir que je suis pas le seul à ne pas réussir à me passer de jouer pendant plus de 24 heures. »

Ils étaient vraiment pareils en fait, c’en était troublant ! Et… De la guitare aussi ? Décidément, elle avait beaucoup de cordes à son arc ! Bon, elle ne pourrait pas en avoir autant que Matthew qui savait jouer de tous les instruments qui lui passaient entre les doigts, mais ça l’impressionnait quand même ! Il était tout excité à l’idée de pouvoir jouer quelque chose en compagnie de la demoiselle. Il se décolla du mur et se gratta le menton d’un air pensif.

« Hum… Qu’est-ce qu’on pourrait bien jouer… Tu as un style que tu affectionnes plus particulièrement qu’un autre ? J’adore jouer de la musique classique en plus du rock, mais ce n’est peut-être pas ce que tu préfères et… je peux jouer de tout du moment que je connais la chanson. Et garde ton violon surtout ! Je vais me mettre au piano là-bas, je suis plus à l’aise dessus que sur un synthé. »

Matthew s’exécuta et traversa la pièce pour s’assoir au piano à queue, chauffant ses doigts en les faisant glisser tel le virtuose qu’il était sur les nombreuses touches noires et blanches. Il entama les notes d’une chanson et commença à chanter (ici !) avant de finalement s’arrêter, lançant un sourire à Félicia.

« Tu la connais celle-là ? Si ça te dit, on peut se faire une cover piano-violon ! Je m’occupe de la musique et toi du chant ? Après, c’est juste une proposition hein ! Mais elle est assez récente et connue celle-là… Oh et d’ailleurs, tu joues de quoi exactement comme instruments ? T’as l’air d’en maîtriser pas mal ! »

En attendant qu’elle lui donne sa réponse, Matthew commença à jouer tout un tas d’autres musiques, s’attardant sur plusieurs passages de classique (ici !), passant de l’un à l’autre sans transition, avec une facilité déconcertante. Forcément, quand on avait grandi au milieu d’instruments, il était difficile de ne pas savoir jouer. Matthew savait jouer, mais, en plus de ça, il était un vrai petit génie de la musique.

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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyMar 28 Nov - 19:23
Can't take my eyes off you
[avec Matthew]


Je suis extatique quand il approuve ma place de présidente. Oui j’aime la musique. Oui j’ai une belle voix. Mais tous ces compliments sont souvent fades, tellement usés. Sauf que venant de sa bouche, ça me rend complètement chose. Je sens sa sincérité. Je n’ai aucun doute sur le sujet. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais autant je devine le masque facial qu’il veut se forger, autant je suis sûre qu’il est du genre à dire ce qu’il pense sans méchanceté ou flatterie, juste ce qu’il pense. Comment puis-je en être sûre ? Aucune idée. Mais savoir qu’il apprécie ma voix me fait tellement plaisir, que mes nerfs oscillent entre surexcitation et décompression.

Cet état explique peut-être mon manque d’assurance évident, si peu habituel dans le domaine de la musique, lorsque je lui propose de jouer ensemble. Je suis à la limite de la tétanie en réalité. Mais pas ma langue. Qu’est-ce que je peux babiller quand je panique ! Et pourquoi je panique ? Non mais franchement, Féli ! Ce n’est pas la première fois que tu vas jouer en impro un morceau avec un musicien que tu viens de rencontrer.

Lorsque je lui montre mes instruments, je reporte mon attention sur Matthew. Pourquoi ai-je fait ça ? Simple politesse de regarder la personne à qui je m’adresse ou attraction évidente ? Ce qui est sûre c’est que je fonds en voyant son sourire. Et je lui rends son sourire. Il est aussi doué que moi pour s’orienter dans les couloirs ? Sauf que moi j’y suis depuis 4 jours seulement. Je peux peut-être lui servir de boussole ? Tu racontes vraiment n’importe quoi Félicia ! Ressaisie-toi !
Peine perdu de ma conscience, je suis clairement sous le charme. Et lui aussi semble avoir ce besoin vital de jouer au moins une par jour. Mon regard brille et mon sourire doit s’étirer d’une oreille à l’autre.

Matthew s’avance vers moi ! Mon cœur palpite comme un malade. Il va finir par exploser dans ma poitrine. Je sens mes joues chauffer à nouveau. Il cherche une musique à jouer. Ce qu’il veut. Je m’adapte. J’aime tout.
Il préfère le piano au synthé ! Il est parfait en fait ! De l’extérieur, je dois ressembler à une greluche qui le fixe.

C’est son geste si naturel sur le piano qui me réveille. J’avance alors qu’il entame un air que je reconnais immédiatement. « Thinking Out Loud » d’Ed Sheeran qui ne connait pas ? Des ermites ou incapables d’apprécier un bel artiste.

Le pire c’est qu’il enchaine les paroles et questions autant que moi ! Quelque part heureusement que je suis extatique en l’instant, sinon ça serait une cacophonie de mots entre nous deux. Rien que d’y penser ça me fait rire. Un rire sous cape, discret mais simple. Juste le sentiment d’être à ma place. Heureuse d’être là et partager ce moment avec lui. C’est fou quand même de ressentir un tel bien-être alors qu’on vient de faire connaissance.
Je me colle au piano et je reste pantoise quand Matthew entreprend un enchainement d’extraits musicaux au piano. Que du classique. Il a l’air d’affectionner particulièrement le genre. Je le laisse finir, subjuguer par son doigté. J’aimerai savoir jouer aussi bien. Je sais que je suis douée sur cet instrument mais pas autant qu’au violon ou la guitare. J’ai l’impression que j’ai un virtuose devant moi. J’attends sagement qu’il termine. Il me fixe alors. Il attend sûrement que je lui réponde à toute sa panoplie de questions. Je lui souris.

- Wouah ! Je suis sincèrement impressionnée. Tu es un virtuose, non ? J’aime beaucoup le classique. J’aime tous les styles de musiques en fait. Mais mes préférences vont à la pop et au rock. Les musiques celtiques aussi me transportent.

Je mets mon violon en place et je joue la suite de l’extrait d’Ed Sheeran qu’il a pianoté.

- Et j’adore cette chanson. Le rêve de vivre une telle histoire qui te fasse perdre définitivement pied ou oublier, apaiser le passé.

Me revoilà en mode « émotion incontrôlée ». Ma voix se teinte de larmes. Je tousse et joue mes cordes pour vérifier leur accord et me laisser le temps de reprendre mes émotions.
Je change de sujet.

- Tu connais Ed ? J’ai eu un bonheur incroyable de chanter un duo avec lui pour une émission. Il est super génial, super sympa, et un immense musicien. C’est vraiment un merveilleux souvenir.

Je ne sais pas pourquoi je lui raconte ça. Je ne mens pas. C’est un vrai bon souvenir. Je ne le dis pas pour me venter. La notoriété, j’en ai bien eu ma dose. Mais il y a des artistes, comme Ed Sheeran, qui vous marque. Matthew a un peu le même charme je trouve. Simple, direct, naturel…
Oui bon revenons à la situation.

- Pardon, ça n’a aucune importance pour toi. Des fois il faut que j’apprenne à me taire.

Oui ça pourrait être bien Féli ! Il n’en place pas une avec ton babillage de puce piquée par une mouche tsé-tsé.
Mon violon est prêt, moi aussi. Je m’approche du jeune homme. Restant debout, je me rends compte que je le surplombe avec ces talons. Et puis pour jouer au violon, j’adore être libre. J’envoie valser mes escarpins sous le piano. Voilà c’est mieux ! Je souris à Matthew.

- Ne t’inquiète pas si je bouge en jouant. Je suis incapable d’être statique, très souvent, surtout quand je joue du violon. Par contre je veux bien chanter, mais avec le violon ce n’est pas toujours évident. Et sincèrement j’adore ta voix, j’aimerai beaucoup l’entendre à nouveau. Je fais le premier couplet et refrain ? Et tu fais les seconds ? On finit ensemble ?

J’espère que je ne lui force pas main. Ce n’est pas du tout ce que je veux. Mais il a l’air tellement autant enthousiaste que moi à jouer, je veux un vrai partage.
Décidément ce premier contact au club de musique est exceptionnel !

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Matthew Bradford
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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptyVen 1 Déc - 17:14
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Décidément, c’était comme si Matthew et Félicia avaient été fait pour se trouver ! Comme s’ils étaient tout simplement faits l’un pour l’autre tant ils étaient similaires ! Ils semblaient avoir des caractères qui se complétaient bien et surtout des passions communes. Ils avaient l’air de deux gosses devant leur sapin de Noël et la montagne de cadeaux qui allait avec simplement à l’idée de faire un petit duo ensemble. Enfin, même si l’idée était lancée, il restait encore à trouver LA chanson qui leur servirait pour leur premier duo. Premier parce que Matthew comptait bien encore en faire tout un tas d’autres après cette première fois ! Complètement perdu dans ses réflexions, l’Anglais ne remarqua pas du tout le regard que sa présidente posait sur lui. Et puis, même s’il y avait fait attention, nul doute qu’il n’aurait pas compris que ce regard traduisait en réalité quelque chose qui se rapprochait d’un petit crush. Il était bien trop meurtri pour réussir à penser à nouveau à l’amour et même s’il appréciait énormément cet échange avec Félicia, lui ne voyait pas plus loin. Une amitié, une relation pleine de complicité, mais pas d’amour. Du moins, pas le même amour qu’il avait pu donner à Rose. Dans sa tête et son cœur, c’était tout bonnement impossible.

Le brun prit place au piano, faisant glisser avec une dextérité assez extraordinaire ses doigts sur les touches pour se chauffer un peu avant d’entamer les premières notes d’une chanson pour la proposer à sa camarade. Et en attendant sa réponse, il n’avait pas pu s’empêcher d’enchaîner plusieurs extraits de grands classiques. Il ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher, c’était de la torture pure et simple que de se trouver devant un instrument sans pouvoir jouer ! Quand il termina, il offrit un grand sourire en réponse à celui de Félicia qui s’était appuyée sur le piano pendant sa petite démonstration. Matthew lâcha un petit rire et se frotta la nuque, un peu gêné.

« Virtuose ? Ça c’est un bien grand mot ! J’oserais jamais prétendre un truc pareil, mais il paraît que je suis plutôt doué alors… Peut-être ? Plus que virtuose, je dirais plutôt que je suis passionné et surtout très, très curieux ! En tout cas c’est bien, on a l’air d’avoir aussi à peu près les mêmes goûts musicaux, on va pouvoir faire tout plein de duos ! »

La jeune femme fit à son tour un petit extrait de violon pour cette fameuse chanson d’Ed Sheeran, faisant une petite remarque au sujet des paroles. Cette histoire qui lui avait fait perdre définitivement pied, c’était son histoire d’amour avec Rose, et le retour brutal avec la réalité avait été ce bruit sourd mêlé aux crissements des pneus de la voiture qui l’avait fauchée. Un petit voile sombre passa devant les yeux de l’Anglais qui préféra regarder ses doigts pour essayer de chasser ces pensées de sa tête. Et là, la demoiselle piqua sa curiosité. Elle avait fait un duo avec lui ? Pour une émission ? Matthew la regarda avec les sourcils un peu froncés et les yeux légèrement plissés.

« Euh… Attends… Est-ce que t’es genre une chanteuse super connue ? »

Matthew s’ébouriffa encore plus les cheveux. Merde ce qu’il avait l’air con ! Elle était célèbre ? Et il ne l’avait même pas reconnue ? Il n’était pas trop au fait des noms réels des stars de la musique, il s’intéressait que trop peu à tout ce côté people, n’ayant jamais voulu que son groupe fasse de grosses scènes simplement parce qu’il préférait cette proximité avec les gens qui appréciaient vraiment sa musique et pas simplement son physique, raison pour laquelle il s’amusait à porter presque constamment de fausses lunettes de vue. Rose lui avait dit que trop souvent qu’il était vraiment canon, et il ne voulait pas attirer les regards, simplement les oreilles !

« En tout cas, désolé ! J’y connais tellement rien en people et tout ça… Ça m’intéresse pas du tout ce côté bling-bling, je n’aime pas la musique pour la célébrité, c’est en partie pour ça que j’ai toujours voulu faire que des petites scènes quand j’avais mon groupe à Londres. Quoi qu’il en soit, ça a dû être un super moment de chanter avec lui ! Ça ne sera pas aussi bien avec moi, alors j’espère que tu vas pas être trop déçue ! Et, surtout, ne te tais pas ! J’adore parler, mais j’adore tout autant écouter les autres parler. »

Matthew la gratifia d’un nouveau sourire sincère, avant de la regarder un peu surpris en la voyant se débarrasser de ses escarpins pour les envoyer sous le piano, lui faisant ainsi perdre quelques centimètres. Le sourire de l’Anglais revint bien vite alors qu’il hochait la tête à l’affirmative.

« Haha ! Pas de souci ! Bouge autant que tu veux ! Et bouge pour moi qui dois rester derrière mon piano ! En tout cas, ça me va pour cette répartition des tâches ! On y va ? »

Matthew la regarda, toujours avec son sourire, et attendit son signal pour commencer à jouer. Lui qui avait pour habitude de jouer avec les yeux fermés, il préférait les garder ouverts, non pas pour regarder les touches noires et blanches devant lui, mais bien pour regarder la demoiselle. Ce n’était pas un duo s’ils ne partageaient que de la musique, sans regards complices ni sourires ! Et cette chanson en duo était vraiment un des plus beaux duos qu’il avait pu faire, d’autant plus que cette demoiselle était une presqu’inconnue rencontrée quelques instants auparavant. Leurs voix s’accordaient parfaitement, leur jeu aussi, Matthew jouant le dernier accord presque à regret.

« Waw ! Je sais pas ce que t’en as pensé, mais j’ai adoré ! C’était vraiment génial ! On remet ça quand tu veux ! D’ailleurs, on pourrait peut-être se préparer une petite liste de chansons qu’on pourrait et aimerait faire en duo non ? J’ai déjà tout un tas d’idées ! Et pour les instruments alors ? Tu ne m’as pas dit si tu en maîtrisais d’autres à part le violon, le piano et la guitare ? »

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Can't take my eyes off you |PV Félicia| EmptySam 9 Déc - 20:16
Can't take my eyes off you
[avec Matthew]


Matthew est trop mignon quand il est gêné. Malgré ce masque qu’il cherche à maintenir, je vois bien que mon compliment l’a touché. J’ai du mal à cerner cette gêne qu’il a, alors qu’il est vraiment doué, et le sait, ça j’en suis sûre. Et puis pourquoi se cache-t-il derrière des manières ? Je me fais des films. Oui, peut-être… ou pas.
Remarquez bien, je suis un peu son opposé. Je suis tellement expressive que mes émotions transparaissent facilement. Et c’est ma croix. Des années à entendre maman m’engueuler parce que ma joie ou ma peine est trop visible. Je n’y peux rien. Je n’ai jamais pu maitriser cela. Le jour où je serais impassible d’émotions n’est pas prêt d’arriver.

Quel bonheur cette chanson interprétée avec Matthew. Pas que je me projette dans les paroles avec lui, non je n’oserais jamais. Déjà parce que je ne le connais que depuis 1h et ensuite parce qu’il est inenvisageable que je noue une relation amoureuse avant au moins des années. Mais Matt est un sacré musicien. Il y a clairement un feeling musical entre nous qui est spontané.

« Bouge autant que tu veux »

Oh le pauvre ! Il ne sait pas ce qu’il a dit là ! Je saurais lui ressortir le jour où il en aura marre de me voir gigoter et danser sans arrêt. Je suis une pile électrique incapable de rester en place très longtemps.

Je commence le chant et du coup arrive à rester à peu près en place. Mais dès qu’il chante, sa voix me transporte. Et jouer du violon me transporte toujours. Je ferme les yeux et me laisse guider par la musique et sa voix. Je me mets à virevolter en jouant de mon archer. Puis je reviens vers Matthew, le regarde avec complicité et enthousiasme. Petits sourires échangés. Petits haussement d’épaules ou mimiques du visage. Tout est naturel, fluide, sans équivoque. On s’accorde parfaitement, c’est indéniable. En l’instant, je ne le comprends pas. Je le vis sans penser à la suite, sans réfléchir aux émotions qui m’envahissent. La vie m’a appris qu’il faut prendre l’instant brut sans réfléchir pour en garder un souvenir intense, et savoir profiter des bons moments et les garder en soi indéfiniment pour savoir tenir debout les jours de malheurs.

Et Matthew semble aussi enthousiaste que moi.

- Oh oui j’ai adoré. C’était envoutant même ! On peut passer la soirée à faire ça, sans problème et demain je te donne une liste de ce que je nous verrais pas chanter.

Je ris surexcitée en posant doucement mon violon sur le piano. D’autres instruments ? J’ai comme l’impression que ce mec est un virtuose en tout. Je vais sûrement apprendre plein de chose avec lui.

- J’ai fait un peu de basse. Les percus aussi j’aime bien, mais je ne suis pas capable de jouer beaucoup de titre à la batterie. J’ai touché un peu aux flutes, mais j’aime trop chanter pour vraiment en jouer. Par contre j’adore l’harmonica et il m’est arrivé plus d’une fois de l’intégrer dans une chanson. Et toi ? Tu joues de quoi d’autres que ce piano et cette guitare ? J’ai l’impression que tu es un virtuose pour beaucoup d’instru, je me trompe ?

Je m’assois à côté de lui en disant ça et le lorgne d’un œil amusé et charmeur. Pas que je cherche à le draguer, mais il m’amuse. C’est comme s’il cherchait à se cacher sans se cacher. Ou alors je suis totalement à côté de la plaque. Mais je ne crois pas.

Cette soirée est la 4ème de ma nouvelle vie au japon, et c’est indéniablement une des meilleures de ma vie. Nous la passons à parler musique, nos goûts, nos délires, nos envies. Uniquement autour de la musique. Matt ne m’interroge pas sur ma popularité, et je lui en suis tellement reconnaissant que je fais de même. Je ne connais pas son histoire, son passé, sa vie. Mais on a tout le temps d’apprendre à se connaitre.
Finalement cette école est peut être bien ma porte de salut. J’ai l’impression de me faire enfin des amis sincères. Enfin j’espère en tout cas.


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