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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro

Anonymous
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyMar 24 Nov - 0:23
“On ne se rencontre qu’en se heurtant
et chacun portant dans ses mains

ses entrailles déchirées accuse l’autre qui ramasse les siennes*.”

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( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

Nous sommes au début du mois de novembre, et vous vous dites sans doute que c’est carrément bizarre de s’y prendre aussi tard dans l’année pour changer de chambre ? Et bien figurez-vous que mon esprit a emprunté le même chemin avant vous, mais puisque je ne fais pas parti de l’administration de notre fabuleuse académie, je ne peux guère vous donner de réponse. Sans doute qu’ils n’avaient pas eu le temps de se pencher sur la question plus tôt ? Toujours est-il que des places dans d’autres chambres venaient d’être libérées avec la nouvelle rentrée scolaire, et puisqu’il n’y avait pas assez de nouveaux pour combler les lis laissés vacants, il a fallu que l’administration se tourne vers nous autres. Autrement dit ceux qui avaient été affectés à d’autre chambres, plus loin du noyau central de la résidence. Parce que ça ne rimait à rien de laisser des chambres à moitié vides et que quitte à payer les factures d’électricité, autant rassembler tout le monde dans les mêmes dortoirs pour en libérer d’autres et, ainsi, faire des économies ? Enfin, c’est comme ça que je l’ai vu, moi, quand on est venu me chercher pour me dire que j’étais convié à l’administration pour qu’on m’explique à quelle sauce j’allais être mangé. Imaginez vous un peu le coup de sang que j’ai eu quand j’ai appris qu’on me convoquait mais sans me dire pour quelle raison exactement… Au final, c’est sur que ça a été un soulagement d’apprendre pourquoi, même si en un an j’avais finis par prendre mes aises dans mon ancienne chambre, prévue pour cinq et que je ne partageais qu’avec un seul gars, sympa comme tout et assez effacé. Le pied total. A l’administration, en plus de m’expliquer le problème, tout ce qu’on a bien voulu me fournir c’est le numéro de ma nouvelle chambre. Sans que je sache avec qui j’allais devoir faire copain-copain le restant de l’année. « Chambre n°1 ». Soit la plus éloignée de mon ancien cocon… Evidemment que je ne m’étais jamais demandé qui pouvait bien crécher dans la chambre une. Mais il ne fallait pas être une lumière pour comprendre que je devais abandonner mon luxe et tout l’espace que j’avais eu dans mon ancien chez moi, pour aller m’enfermer avec trois ou quatre inconnus, si ce n’est plus.

Autant dire que j’étais assez patraque lorsque, peu après mon entraînement de volley, j’avais filé me doucher puis j'avais plié bagage hâtivement. Les cheveux encore dégoulinants par-dessus la serviette duveteuse, que j’avais passé sur mes épaules pour éviter à mon pull d’absorber tout l’humidité – je ne tenais pas particulièrement à choper la crève – je fis mes adieux à mon ancienne chambre. Mon ancien colocataire avait déjà plié bagage, ce qui rendait la chose encore pire parce que je ne laissais derrière moi un espace vide, comme au premier jour où je m’y étais installé. En soupirant, je passais la sangle de mon sac de voyage par-dessus mon épaule, et récupérais quelques bouquins que j’avais laissé trainer sur ma table de chevet, avant de me diriger vers le couloir. Le chemin jusqu’à la chambre n°1 me paru interminable, il me fallut traverser tout le couloir y compris l’espace détente à côté de l’entrée. J’avais l’impression de…je sais pas…tourner une page sur laquelle je n’étais pas prêt à tirer un trait définitif. Je n’aimais pas le changement, ça se ressentais encore plus maintenant.

Inspirant un grand coup, je marquais une pause devant la porte entrouverte sur laquelle on pouvait lire l’écriteau « chambre N°1 ». Devais-je frapper ? C’était quand même bizarre, non ? Puisque j’allais bientôt y vivre moi aussi…En même temps je ne savais pas avec qui et peut-être qu’il y aurait des gars à cheval sur les bonnes manières. Du genre à vous rappeler que la moindre des choses, quand on est poli, c’est de frapper avant d’entrer. Qui sait ? Bon aller, pas question de filer une mauvaise image de moi dès la première entrevue. Alors, prenant sur moi et mon naturel plutôt sans gêne, je finis par fermer le poing et par taper à la porte avant de l’ouvrir complètement. A ma grande surprise il n’y avait pas grand monde pour se bousculer au portillon. Juste un mec aux allures de ténébreux qui ne me calcula pas tout de suite à mon arrivée. Je me raclais alors la gorge pour attirer son attention. Je fis même quelques pas pour pouvoir refermer la porte derrière moi, le brouhaha des espaces partagés n’aiderait sans doute pas à se comprendre. Lorsque je me retournais finalement vers l’autre pensionnaire, je pris conscience qu’il n’était pas loin de faire ma taille. Peut-être deux ou trois centimètres de moins que moi, mais rien qui puisse jouer contre lui. Et surtout, surtout à bien y regarder il avait l’air sacrément bien bâti. Sans doute un sportif, ça, je pouvais y mettre ma main à couper. Eperdu dans mes pensées, mon regard sur lui s’attarda plus que de raison, ce qui ne fit qu’accentuer ma gêne lorsque je finis par croiser son regard.

« — Ahem, salut. Je suis le nouveau colocataire. Où est-ce que je peux m’installer ? »

J’attendis qu’il me réponde avant d’enchaîner, le plus naturellement possible, histoire de briser un peu la glace entre nous :

« — Tu es le capitaine du club de Kendo, je me trompe ? »

J’avais déjà entendu parler de lui par le passé. Même si nous ne partagions par le même cursus scolaire. Mes camarades, appartenant à la gente féminine surtout, m’avaient déjà loué son physique avantageux et ses prouesses au Kendo. Une fois, poussé par la curiosité, j’avais fini par glisser un œil par l’entrebâillement de la porte qui menait à la salle d’entraînement dédiée à leur club. Je n’y connaissais pas grand-chose à l’époque – ce qui est toujours le cas aujourd’hui d'ailleurs – mais l’enchaînement qu’il nous avait offert avait de quoi attiser le respect de n’importe qui. Même d’un non-initié tel que moi. Et évidemment, lorsqu’il avait fini par se défaire de son masque de protection à la fin de l’échange, avec la sueur qui lui dégoulinait le long du cou et le reste…il aurait fallut être aveugle pour ne pas comprendre le point de vue de toutes ces étudiantes qui se massaient régulièrement aux fenêtres de leur salle d’entraînement. Je me demandais s’il était du genre à en jouer, ou au contraire s’il était plutôt réservé. Ou peut-être qu’il s’en fichait et se contentait d’être jovial ? En vrai, je n’avais strictement aucune idée de son tempérament et de ce qui m’attendais en arrivant dans cette chambre. J’espérais juste qu’il ne soit pas du genre trop pointilleux sur les détails, ou perfectionniste à outrance. Quoiqu’à dire vrai, j’en tenais déjà moi-même une bonne couche alors j’avais surtout peur de tomber sur un gros caractère avec lequel je pourrais entrer en conflit inutilement. Avait-il seulement conscience que son air renfrogné par nature n’envoyait pas de bonnes ondes ? Je fis la moue, mais me garda bien de le lui signaler.

* citation de Gustave Flaubert.
Kyojiro Sakurai
Kyojiro SakuraiUniversité • 4ème année
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyMar 1 Déc - 15:16
Un profond soupir passa les lèvres de Kyojiro. Assis à son bureau, le kendoka avait énormément de mal à se concentrer sur ses devoirs à faire pour le lendemain. Il fallait dire que son moral n’était pas vraiment au beau fixe depuis près d’un mois… Il avait comme l’impression que tous les gens auxquels il tenait finissaient par s’éloigner irrémédiablement de lui. C’était à se demander si quelqu’un n’avait pas fini par lui jeter une malédiction ! Il y avait tout d’abord eu Tetsuya, son tout premier ami qu’il s’était fait en étant gosse, qu’il avait soudainement retrouvé à Yokuboo avant qu’il ne disparaisse presque aussi vite qu’il était réapparu dans sa vie. Depuis, plus aucunes nouvelles… Ensuite, il y avait eu Okita. Son modèle au kendo et son ami, qui avait lui aussi disparu des radars sans aucun préavis. Et comme si ça ne suffisait pas, c’était la perte de Zelda qui avait ensuite frappé Kyojiro. La première de qui il était tombé amoureux avait décrété que ses sentiments n’étaient pas partagés, avant de couper brutalement les ponts. Le kendoka avait l’impression que son cœur ne faisait que se briser un peu plus au fil des ans, et le dernier coup qu’on venait de lui porter, c’était le départ d’Aki, son colocataire et meilleur ami.

Le kendoka s’était étonné de ne pas le voir lors de la soirée à laquelle il avait participé pour Halloween, surtout qu’ils avaient choisi leurs costumes ensemble et qu’ils avaient prévu de se retrouver sur place. Mais il l’avait été d’autant plus en voyant le lit de son ami vide quand il était rentré au pensionnat. Kyojiro s’était alors empressé d’envoyer un message à Aki, dont la réponse n’arriva que le lendemain. Apparemment, il y avait eu quelques soucis dans sa famille et il avait dû rentrer chez lui en urgence. Le problème était… Qu’il n’avait plus jamais refait surface depuis. Le kendoka sentait une petite déprime s’installer en lui. C’était dur de perdre quelqu’un avec qui il avait été aussi proche depuis aussi longtemps… Surtout que c’était Aki qui avait toujours joué le rôle de soutien pour lui, notamment quand Zelda avait décidé de mettre les voiles ! Seulement voilà, les jours passaient et le basketteur ne revenait toujours pas. Il avait fini par avouer à Kyojiro qu’il ne retournerait plus à Nara. Il avait été franc : sa rupture avec Saya lui avait mis un sacré coup au moral, et il ne se sentait pas capable d’aller de l’avant dans cet établissement où il pourrait sans cesse la croiser. Le kendoka savait à quel point ça pouvait être dur, surtout qu’Aki et Saya étaient vraiment sortis ensemble et pendant longtemps. Ce n’était donc pas vraiment comparable avec le lien qu’il avait pu avoir avec Zelda, mais même s’il comprenait, Kyojiro ne pouvait pas s’empêcher d’être triste. Il avait perdu son meilleur ami, son colocataire, son confident et son partenaire au quotidien pour presque tout ce qu’il faisait.

Les jours passaient donc sans que Kyojiro aille forcément mieux. Quand il était en cours, il se perdait dans son sérieux, tout comme il se donnait toujours à fond aux clubs de kendo et de cuisine. Seulement voilà, dès qu’il retournait dans sa chambre et voyait le lit vide d’Aki, il ne pouvait s’empêcher de broyer à nouveau du noir. Depuis le départ de son ami, Kyojiro était encore moins prompt à discuter avec ses deux autres colocataires et il semblait même encore plus renfrogné qu’à son habitude. Et puisque le basketteur avait officiellement quitté l’Académie, son lit dans la chambre n°1 était donc vacant. Ce fut à la fois une surprise et un coup de massue quand un surveillant passa un soir pour leur expliquer qu’un autre pensionnaire allait… prendre sa place. Cela faisait à peine un mois, Kyojiro n’était pas du tout prêt ! Seulement voilà, on ne lui demandait pas son avis et les jours passèrent finalement jusqu’à cette fameuse nouvelle arrivée…

Quand l’inconnu frappa à la porte, Kyojiro lâcha un autre soupir. Il avait vaguement entendu qu’on toquait à la porte, mais ce ne fut que lorsque le nouvel arrivant se racla la gorge que le kendoka sursauta légèrement en sortant de sa bulle. Les sourcils froncés, soit son visage au naturel, il se tourna vers la porte, avant de rester interdit devant cette personne qui se tenait juste devant avec un sac de voyage. Ah… C’était son nouveau colocataire… Il était déjà là…

« T-Tu peux aller l-là-bas. »

Kyojiro se leva de sa chaise et désigna le lit vide qu’occupait Aki auparavant, sentant son cœur se serrer à l’idée qu’un autre allait finalement prendre sa place. C’était idiot, ce pauvre type n’avait rien fait, mais le kendoka ne pouvait pas s’empêcher de ne pas vouloir de sa présence.

À la nouvelle question que l’inconnu lui posa, Kyojiro hocha doucement la tête et s’inclina poliment.

« C-C’est ça. J-Je m’appelle K-Kyojiro Sakurai. J-Je… Je suis désolé, j-je… Je ne c-crois pas que je te c-connais… E-En tout cas, r-ravi de faire ta connaissance. »

Mouais… C’était partiellement vrai quand même… Le kendoka avait vraiment trop mal au cœur de le voir s’approcher du lit et du coin d’Aki. Kyojiro ne pouvait rien y faire mais… Le voir ici rendait le départ de son meilleur ami beaucoup trop réel.

« J-Je… E-Est-ce que tu connais les a-autres qui sont d-dans la chambre ? E-Et… E-Est-ce que t-tu as besoin de qu-quelque-chose ? »

Kyojiro n’était pas heureux, clairement pas et ça se voyait sur son visage, mais il ne pouvait quand même pas mal accueillir cet autre étudiant ! Il était beaucoup trop gentil pour ça et il savait bien à quel point ça pouvait être douloureux de sentir qu’on n’était pas forcément désiré. Alors même si son cœur se serrait à cette nouvelle arrivée, Kyojiro se promit de prendre sur lui pour accueillir au mieux son nouveau colocataire. Ça ne serait sans doute pas l’accueil le plus chaleureux et amical du monde, mais il ne fallait quand même pas trop en demander au kendoka !
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyVen 4 Déc - 20:50
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

Il y eut d’abord son regard froid, surmonté de ses sourcils fins et froncés, qui me firent tiquer dès le début tout en ravivant une vague irritation au fond de moi. Était-il le genre de gars à tirer une gueule de six pieds de long chaque fois qu’un être humain avait le malheur de l’interpeler ? J’en étais rendu là dans mon chemin de pensée lorsque Kyojiro concéda finalement à me répondre, en trébuchant un peu sur certaines syllabes. Détail qui me prit profondément au dépourvu. Si bien que ma mine déconfite, un peu trop surprise, répondit à son air bougon sans que je ne m’en aperçoive vraiment. Il me désigna un lit tout en se levant de sa chaise, mais sans pour autant esquisser un pas franc vers ce qui serait à présent mon coin perso. Son attitude étrange raviva ma gêne naturelle sans que je réussisse à comprendre pourquoi. C’était sans doute dû au fait que, entre son air irrité et sa manie de buter sur les mots, je ne savais guère sur quel pied danser avec lui. Était-il mal à l’aise ou énervé ? Je pris le temps de l’étudier encore quelques secondes pendant qu’il se présentais à moi. Lorsqu’il fit mine d’incliner la tête en signe de politesse je m’exécutais de la même manière par simple retour des choses, comme ma mère m’avait appris à le faire lorsque j’étais gamin. Je lâchais un soupire, plus en raison de la fatigue que m’avait provoqué mon dernier entraînement aujourd’hui, plus que pas réelle irritation. Puis je lâchais un « merci » à moitié ravalé avant de me diriger vers mon nouveau lit pour y déposer mon sac de voyage. Après avoir placé ce qui m’encombrait les bras sur la petite table de chevet laissée vacante à côté du lit, j’ouvris mon sac d’un geste ample et fourragea à l’intérieur pour en sortir les quelques effets personnels que j’avais emporté avec moi.
Je commençais à faire des piles avec mes différents vêtements, pour pouvoir plus facilement les ranger dans mon armoire, lorsque j’entendis Kyojiro s’adresser à nouveau à moi. Mon geste se suspendit dans les airs et je relevais la tête vers lui pour m’enquérir de son facies. Et, surtout, pour essayer de comprendre s’il était sérieux quand il me proposait son aide, ou s’il le faisait simplement parce que c’est ce qu’on aurait attendu de la part d’un ancien, qui accueillait un nouveau colocataire. Mais rien n’avait changé depuis tout à l’heure : Kyojiro abordait toujours cette même mine courroucée malgré la terrible manie qu'il avait de…

« — Dis-moi, tu bute toujours sur les mots comme ça ? T’es du genre timide ? »

Et voilà, bravo Sullivan. C’était bien trouvé, ça, pour débuter les hostilités. Mais ça m’avait surtout échappé par mégarde. Aussitôt mes joues se mirent à me picoter. Il aurait fallut être idiot pour ne pas comprendre que j’étais en train de rougir, purement et simplement.

« — Non, enfin, désolé… Je ne voulais pas paraître discourtois, mais, ça m’a fait tiquer dès le début alors, tu vois… »

Non, espèce d’abruti, comment il pourrait comprendre. Ma langue claqua contre mon palais dû à l’exaspération que je réussissais à m’auto-inspirer. Je me passais une main dans les cheveux pour me redonner un peu de contenance et fermais les yeux avant de les planter à nouveau sur Kyojiro.

« — C’était maladroit, désolé. J’ai pas l’habitude de ce genre de chose… Nous n’étions que deux l’année dernière dans ma chambre, alors… »

Ca n'excusait pas tout, mais ça avait le mérite d'être vrai. Je jetais un regard à la ronde pour sonder la pièce. Trop de lits vraisemblablement occupés, voilà ce que j’y voyais.

« — C’est sûr que ça change d’ici. Pour tout te dire je ne sais pas qui sont nos autres colocataires, alors sans doute que j’en connais quelques-uns de vue, mais je doute franchement de plus… »

Je m’affalais sur ce lit, qui était nouvellement le mien, et sous ma main la couverture me paru rugueuse. J’eu une pensée pour mon chez moi, enfin pour ma chambre que j’occupais chez mes parents… pour ma couverture toute douce qui m’attendais chaque nuit – merci l’adoucissant de maman. Mais presque aussitôt mon esprit s’éloigna vers des souvenirs moins plaisants. Vers ceux que j’avais partagés à la même époque avec mon ancienne petite amie. Et aussitôt mon irritation prit une toute autre mesure.

« — Tu peux me dire qui d’autre crèche ici ? »

Je me relevais sur les coudes pour jeter un nouveau coup d’œil en direction de Kyojiro, puis vers mon sac à moitié défait, mais soudainement toute l’envie de bien faire les choses m’avait quitté. Je pris sur moi pour trouver le courage de m’extirper du lis, avant de m'approcher du bureau qu’avait occupé Kyojiro à mon arrivée. Puis, n’ayant pas froid aux yeux, je jetais un rapide coup d’œil aux différents livres et cahiers qui s’y trouvaient.

« — Tu bosse quoi si tard ? »

Mes yeux d’ambre allèrent chercher à nouveau le contact des siens, mais celui-ci me prit un peu au dépourvu et je finis par baisser les yeux vers ses épaules. La réflexion que je m'étais faite un peu plus tôt en arrivant dans le dortoir me revint à l'esprit et, évidemment, il fallut que je la confesse à voix haute pour m'en débarrasser :

« — T'es sacrément bien taillé, pour un japonais… Tu dois en faire tourner des têtes… Tient d’ailleurs, en y repensant, c’est comme ça que j’ai eu vent de toi : par des rumeurs de couloir, proférées par des donzelles en chaleur. »

Je soupirais un coup en rejetant la tête un peu en arrière, et en m’accoudant de dos contre un coin extrême du bureau, pour ne pas trop empiéter sur l’espace personnel de Sakurai – quoique, à bien y réfléchir, je n’étais plus tant à ça prêt.

« — Enfin, je dis ça, mais de ce que j’ai pu voir, tu touche sacrément ta bille dans ton domaine. »

Je m’arrachais à l’étude approfondie des rainures du plafond pour retourner à nouveau mon attention sur mon nouveau colocataire.

« — Ce que je veux dire c’est que j’ai eu l’occasion de te voir pratiquer le Kendo, et que c’était sacrément impressionnant, même pour un non initié comme moi. »

Prenant brusquement conscience de notre promiscuité, je finis par me relever et par esquisser quelques pas vers mon lit pour ne pas me sentir gêner par mes propres agissements.

« — Et à part le Kendo ? Tu as choisi quel autre club ? »

Loquace ? Moi ? Et bien disons juste que, ce soir, Kyojiro et son attitude un peu étrange, avaient réussi à me dérider.
Kyojiro Sakurai
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyMar 8 Déc - 15:43
Toujours aussi à l’aise avec les autres, Kyojiro ne remarqua même pas l’air qu’affichait le nouvel arrivant alors qu’il lui désignait le lit où il pourrait désormais prendre place. Cette présence inconnue dans son petit cocon ne le mettait pas vraiment en joie, surtout que cela rendait beaucoup trop réel le départ d’Aki. Un mois avait beau être passé, le kendoka n’était toujours pas prêt à tourner la page, c’était encore trop douloureux. Trop perdu dans ses pensées donc, Kyojiro fut un peu surpris quand il en sortit finalement et vit que l’étudiant avait déjà pris place sur son nouveau lit pour commencer à déballer son sac. Argh… C’était vraiment dur mais… le kendoka ne pouvait pas se montrer aussi froid avec ce pauvre gars qui n’avait rien demandé à personne. Après tout, peut-être qu’il n’était pas très heureux, lui non plus, d’avoir déménagé aussi soudainement ! Alors, Kyojiro se tourna vers son nouveau colocataire afin de lui proposer son aide. Le Japonais avait un peu espoir qu’il refuserait poliment pour qu’il puisse retourner à ses devoirs tranquillement, sans avoir l’impression d’avoir été méchant avec lui, mais la remarque qui fusa dans l’air figea le kendoka.

Ouvrant de grands yeux ronds, ne s’étant pas du tout attendu à entendre ça si soudainement, Kyojiro se sentit rougir lui aussi, alors qu’il détournait les yeux et fixait une lame de parquet qui se trouvait un peu plus loin. Il était habitué à ce qu’on s’interroge sur son bégaiement, à ce qu’on s’en moque aussi… Mais il avait beau avoir l’habitude d’entendre des commentaires là-dessus, ça n’en était pas agréable pour autant ! Fort heureusement, le nouvel arrivant ne semblait pas vouloir s’en amuser et s’excusa même platement d’avoir dit tout ça, ne voulant pas paraître impoli.

« C-Ce… C’est pas grave, j-je… Je suis habitué, c-c’est… »

Okay, c’était une chose de le savoir, mais le dire à voix haute comme ça… Kyojiro avait l’impression d’être un gros nul incapable de s’exprimer correctement dès lors qu’il se retrouvait face à quelqu’un de qui il n’était pas proche. Pourtant, il n’avait aucun souci à discuter normalement avec son père ou même Aki ! Il n’avait également aucun problème quand il devait s’exprimer lorsqu’il était énervé ou en colère, étrangement…

« C-C’est juste que j-je ne suis p-pas… très à l’aise… M-Mais ce n’est pas c-contre toi ! »

Kyojiro avait finalement relevé la tête pour croiser le regard de son interlocuteur, ayant soudainement eu peur qu’il le prenne mal (alors qu’il n’y avait vraiment pas de quoi !).

Quoi qu’il en soit, pendant que le nouvel arrivant s’écroulait sur son nouveau lit, Kyojiro resta immobile et debout à côté de son bureau, se frottant un peu nerveusement le bras. Que faire maintenant ? Peut-être que l’étudiant voulait se reposer et être un peu tranquille ? Mais alors que le kendoka allait ouvrir la bouche pour lui proposer d’aller faire un petit tour, il se fit couper dans son élan par une nouvelle question.

« A-Ah, o-oui. D-Dans ce coin-là, c-c’est Tristan Becker. I-Il étudie en musique e-et il fait partie des c-clubs de musique, l-littérature et volley. E-Et là-bas, c-c’est Hiro Murai. I-Il étudie en s-sociologie et i-il fait partie des c-clubs de natation et l-littérature. »

Kyojiro n’était pas vraiment proches d’eux, mais ils avaient suffisamment discuté pour qu’il connaisse au moins ces quelques informations à leur sujet. En tout cas, il était certain que ça allait changer son colocataire de passer d’une chambre à deux occupants à une chambre où vivaient quatre personnes !

« J-Je… Je pense qu’il v-vaudra mieux leur d-demander directement s-si tu veux p-plus d’informations. »

Après tout, ce serait un peu dommage que Kyojiro lui dise tout ce qu’il savait sur ses deux colocataires, avant qu’ils n’aient eu le temps de faire connaissance en face à face !

Kyojiro attendit ensuite un peu de voir si le nouvel arrivant avait d’autres questions à lui poser, mais il fut grandement surpris de le voir se relever pour se diriger vers lui et son bureau. Aussitôt, le kendoka se crispa légèrement, esquissant même un petit pas en arrière. C’était débile, mais c’était un réflexe. Puis, à la question que son interlocuteur lui posa, Kyojiro sentit son regard fuir une nouvelle fois.

« J-J’ai des e-exercices à faire pour demain en d-droit. »

Et une nouvelle fois, avant qu’il n’ait pu poser à son tour une question à son colocataire, celui-ci le devança. Et autant dire que ses mots eurent l’effet de colorer un peu trop les joues de Kyojiro ! Il était super gêné et ne savait même plus où se mettre ! Et surtout… C’était quoi ces histoires de donzelles en chaleur ? Il n’était pas du tout populaire ! Et certainement pas comme lui devait l’être avec sa belle gueule !

« Qu-Quoi ? Qu-Quelles rumeurs ? »

Sa voix s’était faite un peu plus aigüe sans qu’il le veuille, ajoutant encore plus à sa gêne tandis que son regard fuyait toujours aussi soigneusement celui de son colocataire.

« J-Je… M-Merci beaucoup, j-je… J’en fais depuis qu-que je suis tout petit e-et j-je… Je m’entraîne beaucoup… E-Et je fais aussi p-partie du club de… cuisine… »

Kyojiro se frotta à nouveau le bras, de moins en moins à l’aise. On se moquait souvent de son bégaiement, mais c’était presque pire quand on découvrait que le grand gaillard ténébreux qu’il était… faisait partie du club de cuisine ! Le pire, c’était qu’il était super doué ! Et il était humble aussi… Beaucoup auraient pu se vanter de ce trophée qu’ils avaient gagné et de ce titre de meilleur kendoka national qu’ils avaient décroché, mais Kyojiro s’était contenté de dire qu’il s’entraînait beaucoup.

Et puis, en y repensant… Est-ce que ce type se rendait compte à quel point il parlait vraiment beaucoup ? Le pire, c’était qu’il parlait, il parlait, il posait des questions à Kyojiro, mais le kendoka n’avait encore rien appris sur ce nouvel arrivant !

« E-Euh… D-Désolé, mais… Tu… Tu n’as pas dit c-comment tu t’appelais… »

Parce qu’avoir un nom serait quand même plus pratique pour discuter avec lui. Ce serait bien moins impersonnel que de l’appeler « Hey » à chaque fois que Kyojiro voudrait lui adresser la parole après tout !

« T-Tu… Tu as l’air de me connaître m-mais… M-Moi je ne te connais pas… T-Tu étudies quoi ? E-Et tu fais partie de quels clubs ? »

Voilà, au moins, avec ça, ils seraient à égalité sur le nombre d’informations qu’ils détenaient au sujet de l’autre !
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyVen 11 Déc - 18:36
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

« — Qu-Quoi ? Qu-Quelles rumeurs ? »

Je fronce les sourcils, un peu surprit par sa question… Ai-je rêvé sa popularité ? Pourtant, non, je suis pratiquement certain d’avoir déjà remarqué quelques donzelles, ayant pour habitude de traîner aux alentours de la salle du club de kendo. Vraisemblablement pour le plaisir d’y jeter un coup d’œil. Ou devrais-je plutôt dire : pour le plaisir de mater tout court. Ça crevait les yeux. Et chaque fois lorsque, intrigué, j’avais fini par jeter moi-même un coup d’œil à l’intérieur de la salle de club, j’en étais indubitablement venu à la même conclusion : qui d’autre que le capitaine du club, pour attiser les regards et l’envie ? Mais ce n’était sans doute que mes aprioris personnels, allez savoir. Toujours est-il qu'à en voir Kyojiro rougir comme il le fait maintenant, détail qui a de quoi éclipser la teinte de mes propres joues - beaucoup moins prononcée, je crois que je préfère encore détourner la conversation plutôt que de continuer sur cette pente glissante. J’esquisse quelques pas vers mon lit nouvellement attribué, afin d'instaurer une distance de sécurité entre Kyojiro et moi, tout en espérant que ça puisse diminuer son mal-être palpable qui a tendance à raviver mon propre malaise. Je le questionne donc à propos de ses activités extrascolaires.

Monsieur le grand timide desserre les lèvres pour me remercier et m’expliquer qu’il participe aussi au club de cuisine. Un grand sourire franc vient ourler mes lèvres sans que je ne puisse le dissimuler... Plus j’apprend à le connaître et plus Kyojiro me fait l’effet d’un stéréotype sur patte… Doué au Kendo, un art martial illustre et admirable, mais aussi fin gourmet en plus du reste ? Je me retiens malhabilement de lui rire au nez, tant le portrait qu’il me dresse de lui-même me parait factice. L’envie de le chambrer me prend une seconde mais heureusement pour moi Kyohiro me prend de court en me demandant mon nom. Tient, c’est vrai ça… Le temps que je réfléchisse à ma réponse, Kyojiro embraille déjà sur une seconde question, ce qui me fait sourire à nouveau. Parce qu’au fond ça me fait plaisir de voir que le timide de service, qui m’a accueillit assez froidement quelques minutes plus tôt, semble soudainement prompt à engager la conversation avec moi. A me dévouer un peu de son attention, en somme.

« — Effectivement, je manque à tous mes devoirs ce soir… Je m’appelle Isamu Liam Sullivan. »

Tient ! Je sens que mon côté malicieux se réveille à nouveau au fond de moi. Car sans réfléchir, j'esquisse quelques pas en direction de Kyojiro pour me pencher à son oreille et lui susurrer la suite :

« — Mais tu peux m’appeler Isamu-kun si tu préfères, ça ne me dérange pas. »

Je m’éloigne à nouveau en lorgnant sur la main qu’il serre autour de son bras, dans une position qui trahit son tourment intérieur. Pourtant, je n’arrive toujours pas à me défaire de mon sourire. Qui aurait pu croire que ce brun ténébreux, aux allures de mec fermé et sérieux d’ordinaire, pouvait s'avérer être un grand timide ?

« — J’ai intégré le cursus scientifique de Yukuboo pour sa spé' médecine animale. Je suis en deuxième année actuellement. Et je participe aussi aux activités des clubs de volley-ball et de photographie… Donc je suis content d’apprendre que Tristan fait parti de nos colocataires. Au moins ça me fait une connaissance ici... »

Je retourne m’adosser au renfort métallique du lit qui m’a été attribué, de sorte à faire face à Kyojiro.

« — J’ai moyen-bof la foi de déballer toutes mes affaires maintenant... Mais je sais que si je ne le fais pas tout de suite je vais laisser traîner ça jusqu’à être obligé d’y remédier… Il te reste encore beaucoup de boulot pour demain ? Si tu es partant, on se donne une demie heure pour tout boucler, moi mon rangement, en silence évidemment, et toi ton taff... Puis on pourrait aller se boire un truc chaud tout en faisant un tour à l’extérieur ? Histoire de s’aérer un peu les esprits, je veux dire. »

Je me penche sur le côté pour distinguer les nombreux livres et manuels encore ouverts au-dessus du bureau de Kyojiro. Je grimace presqu’aussitôt.

« — Ça n’a pas l’air marrant, le droit… Je te paye une boisson s’il faut, tu vas voir, ça te fera du bien de prendre l’air un peu. »

Je suis littéralement en train d'acheter sa compagnie. Une sale manie dont j'ai du mal à prendre conscience d'ordinaire. Mais là je ressent simplement l'envie d'en apprendre plus à propos de mon nouveau colocataire. Mon sourire me revient tandis que je me redresse et me dirige vers mon sac pour mettre en œuvre la promesse que je viens de lui faire. Et tant pis si Kyojiro n’est pas intéressé par ma proposition, ça aura au moins eu le mérite de me motiver pour finir de déballer mes affaires. Et puis, essuyer un refus de sa part ne m’empêchera pas de lui ramener un remontant si l’envie m’en prend. Alors, au fond, c'est du pareil au même, non ?
Kyojiro Sakurai
Kyojiro SakuraiUniversité • 4ème année
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyVen 18 Déc - 16:21
Kyojiro devait avouer qu’il paniquait un peu à l’idée que des rumeurs circulent à son sujet… Lui qui était pourtant aussi discret que possible et qui ne faisait jamais de vagues… Comment pouvait-on parler de lui alors que personne n’osait l’approcher ? Mais son nouveau colocataire ne lui donna pas plus d’informations à ce sujet et s’écarta un peu, ce qui tira un infime soupir de soulagement au kendoka. Il se sentait bien mieux quand une certaine distance de sécurité se trouvait entre lui et les autres !

Les questions continuèrent ensuite à fuser de la part du nouvel arrivant, qui ne daignait pas donner beaucoup d’informations à Kyojiro en contrepartie. Ce fut donc assez naturellement que le kendoka lui en retourna quelques-unes. Après tout, ce serait quand même bien plus pratique de savoir comment il s’appelait ! Le brun avait d’ailleurs été tellement concentré sur ses propres réponses qu’il n’avait pas du tout regardé le visage de son interlocuteur, ne croisant son regard qu’à la fin de ses questions. Franchement… Comment faisaient les gens pour sourire aussi facilement ? Est-ce que lui aussi pourrait avoir un visage aussi chaleureux s’il essayait ? Non, non, non… Kyojiro se rappelait encore du fou rire de Zelda quand il avait essayé de se forcer à sourire… C’était sans doute une très mauvaise idée !

Quoi qu’il en soit, le nouvel arrivant se présenta enfin : Isamu Liam Sullivan. Un nom de famille étranger à priori, donc, mais un prénom japonais… C’était plutôt curieux ! Kyojiro allait lui répondre avec toute la politesse du monde qu’il était ravi de faire sa connaissance, mais Isamu fit un pas vers lui, réduisant soudainement beaucoup trop la distance qui les séparait. Pire encore, l’étudiant s’approcha de son oreille pour lui susurrer quelques mots. Le kendoka sentit tout son corps se figer et ses yeux s’ouvrir en grands, alors qu’un grand frisson lui parcourait la nuque. Trop près… Beaucoup trop près ! Et Kyojiro ne parvint pas immédiatement à reprendre contenance quand Isamu s’écarta, détournant bien vite le regard en sentant ses joues chauffer à nouveau.

« E-Enchanté I-I… Isamu-kun… »

Bon sang, c’était affreusement gênant ! Les joues de Kyojiro s’étaient teintées encore plus alors qu’il s’inclinait une nouvelle fois. Ce n’était pas un peu trop familier de l’appeler comme ça ? Surtout qu’ils venaient juste de se rencontrer ? Mais après tout, c’était Isamu qui le lui avait demandé et… ils allaient quand même devenir colocataires !

« J-Je… T-Tu… Tu peux m’appeler c-comme tu veux. »

Ce n’était sans doute pas la plus brillante des idées de proposer ça à quelqu’un qui semblait aussi taquin, mais Kyojiro ne voulait pas jouer les coincés (même s’il en avait tout l’air avec son corps tout crispé).

À la suite de la présentation d’Isamu, le kendoka hocha doucement la tête. Bon, parfait ! S’ils se connaissaient déjà avec Tristan, peut-être qu’il le taquinerait un peu moins et ne s’occuperait pas de lui… C’était sans doute ce qui allait se passer, oui !

« T-Tu veux devenir vétérinaire ? »

C’était marrant, mais en le regardant, Kyojiro n’avait pas imaginé une seule seconde qu’il pourrait étudier dans un tel domaine. C’était un beau gosse qui semblait plutôt social… Le kendoka l’aurait plutôt vu dans une branche commerciale. C’était idiot et très cliché, mais si les autres pouvaient avoir des aprioris à son sujet, il était tout à fait normal que l’inverse soit aussi vrai !

Et puisque la conversation semblait être arrivée à son terme pour les présentations, Kyojiro fit un petit mouvement en direction de son bureau. Il avait encore des devoirs à faire, Isamu pourrait bien le comprendre non ? Mais alors qu’il posait la main sur le dossier de sa chaise pour la tirer de nouveau et s’y assoir, il fut coupé dans son élan par son colocataire qui lui proposait de sortir un peu pour boire une boisson chaude ensemble. Sentant de nouveau ses joues se teinter légèrement et ses yeux s’agrandir comme des soucoupes, Kyojiro regarda le sol pendant quelques secondes, sans répondre. Non, vraiment, il enviait les gens qui avaient le contact aussi facile…

« J-Je… D-D’accord, m-mais je… Je paierai ma boisson. »

Kyojiro ne roulait clairement pas sur l’or comparé à bon nombre d’autres étudiants à Yokuboo, et il se sentait parfois un peu honteux d’être un étudiant boursier qui n’avait que quelques yens chaque mois d’argent de poche, mais il n’en restait pas moins qu’il se sentait beaucoup trop gêné quand on lui proposait de lui offrir quelque chose. Kyojiro était le genre de personnes à préférer donner plutôt que recevoir. Il espérait juste que sa réponse n’allait pas vexer Isamu…

« J-Je… M-Merci beaucoup d-de vouloir passer un p-peu de temps a-avec moi. J-Je… Je me dépêche. »

Nouvelle petite courbette et Kyojiro s’empressa de se rassoir à son bureau pour se remettre à ses exercices de droit. Il eut un peu de mal à se concentrer au début, ressentant un peu trop cette présence qui s’affairait dans son dos même si Isamu était très silencieux, mais il finit par se plonger de nouveau dans ses cours pour tout terminer en un temps record. Affichant un infime sourire en voyant qu’il avait tout terminé juste un peu avant le délai qu’ils s’étaient fixés avant de descendre boire une boisson chaude ensemble, le kendoka se tourna vers son colocataire sans s’en départir.

« J-J’ai terminé. T-Tu es prêt ? »

Waw… Qui l’aurait cru ? Kyojiro, qui n’avait vraiment pas voulu de ce nouveau colocataire, se retrouvait à présent pressé de passer un peu de temps en sa compagnie ! Comme quoi, l’être humain n’appréciait vraiment pas la solitude !

« O-Oh e-et… L-Le droit, c-ce n’est pas si barbant. C-Ca permet de comprendre plein de choses sur c-comment f-fonctionne ce qui nous entoure. C-C’est un peu compliqué, m-mais… C’est i-important de connaître s-ses droits et c-ceux des autres… »

Okay, finalement, c’était peut-être un peu barbant, surtout quand c’était lui qui en parlait ! Kyojiro préféra donc ne pas poursuivre sur ce sujet et se leva après avoir refermé tous ses cahiers. Chose faire, il s’assit sur le bord de son lit pour ouvrir son sac de cours et en sortir son portefeuille. Voilà, il était prêt et n’avait plus qu’à attendre Isamu !
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyJeu 7 Jan - 18:14
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

Kyojiro accepta mon deal, mais sous une condition : celle de payer sa propre boisson. J’hausse les épaules d’un geste nonchalant, l’air de dire qu’il peut bien le faire, si ça peut lui permettre d’être OK mentalement après. Non, je reformule : si ça lui permet d’accepter de passer un peu de temps avec moi, ailleurs qu’entre les quatre murs de la chambre que nous partageons. Parce qu’au fond c’est surtout ça qui m’importe. Il me tarde de pouvoir en apprendre plus à son sujet. Et en même temps une petite voix au fond de moi me susurre qu’en changeant d’environnement, je pourrais découvrir le kendoka sous d’autres facettes, qui ne me seraient pas accessibles autrement. C’était suffisant pour piquer ma curiosité à vif.

Je l’écoute donc me remercier pour un truc que je ne comprend même pas – d’où on remercie ses colocataires parce qu'ils s'intéresse un peu à nous ? C’est le monde à l’envers ! Lorsque Kyojiro finit par m’assurer qu’il se dépêcherait, j’hoche de la tête pour lui faire comprendre que j’ai bien saisis. Puis je détourne mon attention sur les piles de fringues que je viens d’étaler sur mon lit. Je marque une pause une minute, le temps de réfléchir à comment agencer au mieux mes affaires dans mon placard. Puis je me met à la tâche. Les minutes s’écoulent doucement, sans accroc majeur et uniquement bercées par les bruits des textiles qu’on plient et ceux du stylo qui coure sur le papier. Kyojiro m’a tout l’air d’un élève sérieux. Le genre qui pousse au respect, qui donne envie de redoubler d’effort, nous aussi, comme par mimétisme. Mais je suis aussi prêt à mettre ma main au feu quant à son naturel de brillant élève, qui doit s’avérer vraiment agaçant sur le long terme, pour peu qu'on soit en concurrence directe avec lui.

J’en suis rendu là dans mes pensées lorsque je finis d’ordonner mes affaires. Kyojiro, qui n’a toujours pas bougé d’un iota, semble lui, encore affairé à ses devoirs. J'en profite donc pour récupérer une bande dessinée parmi la pile de bouquins que je viens de déposer sur ma table de chevet, et je commence à la feuilleter pour passer le temps sans vraiment accrocher à l’histoire. Moins de deux minutes plus tard, le kendoka fait volteface dans ma direction.

« — J-J’ai terminé. T-Tu es prêt ? »

Mon grand sourire lui répond alors que je referme ma bande dessinée pour la reposer sur la pile. Je me redresse dans mon lit et me tourne vers mon placard pour défaire une pile de pulls que je viens à peine de ranger. J'y récupère un sweat à capuche assez ample que j’adore porter au quotidien, puis je fais en sorte de remettre la pile en l’état même si le résultat a le don de me laisser perplexe. Pendant ce temps, Kyojiro tente de m’expliquer l'intérêt que peut avoir la matière qu'il étudie, et qui selon lui n’est pas une matière si barbante que je semble l’imaginer. Je ne relève pas en enfilant mon pull.

« — Franchement, à te voir bosser sur tes gros bouquins, là, j’en doute… Mais tous les goûts sont dans la nature, comme on dis. »

Je murmure plus pour moi-même que pour Kyojiro. Je tire sur le col de mon sweat pour me laisser un peu plus d’espace pour respirer puis mes yeux vont à nouveau cherchez ceux de mon nouveau voisin de lit.

« — D’ailleurs pourquoi tu as eu l’air tant étonné lorsque je t’ai mit au parfum pour mes études de vétérinaire ? J’ai pas le profil de l’emploi, c’est ça ? »

Je dis ça surtout pour l’embêter, mais je sens que je vais à nouveau pouvoir bien me marrer, compte tenu de son naturel un poil -trop- timide sur les bords ! Je me penche en avant en récupérant une paire de basket que j’enfile et que je lace avec des gestes réflexes, sans avoir besoin d'y penser. Puis, lorsque je m’estime enfin prêt je me relève prestement de mon lit en me tournant vers Kyojiro.

« — C’est bon pour moi ! On peut y aller. Mais tu ne vas pas te cailler si tu sors dans cette tenue ? »

C’est sorti tout seul, en vérité je n’attend pas de lui qu’il enfile une veste ou quoi…mais je préfère prévenir, au cas où, si Kyojiro s'annonce être du genre frileux par-dessus le marché. Ce soir, avec la petite brise fraiche qui règne à l’extérieur, je ne suis pas certain de réussir à me détacher de bonne grâce de mon pull, si jamais Kyo me fait le coup de la donzelle transie de froid. Et évidemment, lorsque je l’ai invité à sortir prendre l’air, je parlais au sens propre du terme. Pas question qu’on se cantonne aux distributeurs devant le hall de la résidence, je compte bien le traîner dehors !

Je lui jette un nouveau sourire, que j’espère avenant et prompt à le décider à me suivre, puis je glisse mon portefeuille dans la poche centrale de mon sweat.

« — On est bon ! »

Je jette, juste comme ça, tout en m’éloignant vers la porte de la chambre. Lorsque j’ouvre cette dernière, j’en profite pour marquer une pause et pour m’effacer devant l’ouverture, pour inviter Kyojiro à passer devant. Puis je referme le battant derrière nous en lui emboîtant le pas.

« — Tient et tant qu’on y est ! Tu peux m’expliquer comment un mec qui étudie le droit peut être aussi réservé et peu prompt à parler ? Tu pars quand même avec un sacré handicap là ! J’espère pour toi que tu n’envisages pas de devenir avocat…ou alors il va falloir songer sérieusement à des cours de théâtre…paraît que ça aide bien, ces trucs-là. »
Kyojiro Sakurai
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyJeu 21 Jan - 16:47
Kyojiro s’était donc replongé avec bien plus d’entrain dans ses devoirs qu’avant l’arrivée d’Isamu. Il ne savait pas bien pourquoi ça l’enthousiasmait autant de pouvoir passer un peu de temps avec son nouveau colocataire… Sans doute que ça lui avait vraiment fait plaisir de voir qu’il semblait s’intéresser à lui alors qu’habituellement, les gens étaient souvent refroidis par son air froid et ronchon qu’il arborait toujours. Se dépêchant donc de finir en se concentrant uniquement sur ses cahiers plutôt que sur les bruits qui provenaient de derrière lui et qui signifiaient qu’Isamu s’occupait de son rangement, Kyojiro finit par esquisser un sourire quand il reposa enfin son crayon et referma ses cahiers. Se tournant alors vers le nouvel arrivant, qui était en train de lire, le kendoka lui annonça presque un peu fièrement qu’il avait terminé et qu’il était prêt à y aller.

Enfilant ses chaussures à son tour, tout en essayant de faire les éloges du droit en tant que matière universitaire, Kyojiro finit par afficher une petite moue. Ouais, comme commercial, on repassera ! Il avait même réussi à rendre le droit encore plus barbant rien qu’en en parlant ! À ce stade-là, c’était presque un talent !

« T-Tu dois a-avoir de g-gros bouquins toi aussi, n-non ? »

Après tout, la médecine, même vétérinaire, n’était pas réputée pour être un domaine d’apprentissage léger !

Puis la réponse d’Isamu surprit Kyojiro, qui détourna aussitôt les yeux en rougissant un peu, lâchant un grognement sans le vouloir. Mince, il s’était fait griller…

« J-Je, c-c’est pas ça du tout ! C-C’est juste qu-que… E-En fait, j-je… »

C’était complètement ça… Mais c’était carrément trop la honte de le lui avouer ! Pourtant, Kyojiro avait cette sale manie d’être un peu trop franc…

« D-Désolé… J-Je voulais pas être m-méchant… C-C’est juste que j-je m’étais imaginé que tu étudiais… a-autre chose… »

Kyojiro était mort de honte ! S’il avait pu, il se serait laissé tomber sur le sol pour rouler jusque sous son lit et s’y cacher jusqu’à la fin des temps ! Mais Isamu le tira de ses pensées en lui conseillant de se couvrir un peu plus. La honte laissa alors place à l’incompréhension sur le visage du kendoka, qui fit glisser son regard sur son nouveau colocataire, plutôt bien couvert. Ah ! Donc il comptait prendre l’air pour de vrai ? Kyojiro s’était arrêté sur le fait qu’ils allaient simplement descendre jusqu’au distributeur du hall d’entrée du bâtiment !

« A-Ah euh… T-Tu… Tu veux aller dehors ? »

Fichtre ! Il était trop tard pour dire non maintenant ! Surtout que bon, Kyojiro avait vraiment envie de passer un peu de temps avec Isamu pour apprendre à le connaître ! Mais le kendoka n’était pas vraiment du genre à sortir beaucoup, surtout en soirée… Où est-ce qu’Isamu comptait l’emmener au juste ?

« T-Tu… Tu veux aller où ? »

Histoire de se préparer psychologiquement !

Quoi qu’il en soit, Kyojiro enfila une veste chaude par-dessus son t-shirt et prit lui aussi son portefeuille qu’il glissa dans l’une de ses poches. Chose faite, il emboîta le pas d’Isamu pour sortir, le remerciant quand il le laissa passer le premier. Ses mains venant machinalement se cacher dans ses poches, il marcha aux côtés d’Isamu dans le couloir, jsuqu’à se figer à sa question.

« J-Je… N-Non, j-je… J’aimerais devenir p-policier… E-Et on m’a déjà conseillé le théâtre, m-mais… Je n’ai pas b-beaucoup de temps libre entre le club de k-kendo et celui de cuisine… S-Surtout que je dois beaucoup m’entraîner s-si je veux conserver m-mon titre… »

Kyojiro s’entendit soupirer doucement alors qu’il reprenait sa marche en suivant son colocataire jusqu’à l’extérieur, croisant fort les doigts pour ne pas qu’il l’emmène dans un endroit trop cher pour son pauvre argent de poche. Il allait vraiment falloir qu’il se trouve un petit boulot pour éviter de continuer à se reposer sur celui de son père ! Il était majeur maintenant après tout !

« T-Tu… Tu crois que tu pourrais… m’aider ? J-Je… E-Enfin… T-Tu as l’air à l’aise alors j-je… Je me disais que tu pourrais p-peut-être me donner des conseils… S-Si tu veux bien hein ! »

Cette honte… Au moins, Kyojiro ne risquait pas d’avoir froid avec ses joues qui faisaient office de radiateurs naturels !
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptySam 20 Fév - 19:25
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

Pas un instant, le jeune kendoka qui me fait fasse, n'a réussi à s'exprimer sans ajouter un bégayement pour ponctuer ses phrases... Au point même que je suis certain de réussir à m'y habituer avec le temps. Peut-être qu'après deux-trois jours, à force de lui parler, je ne m'en rendrais même plus compte, qui sait ?

« — T-Tu… Tu veux aller où ? »

Je le scrute d'un drôle d'air, alors qu’il enfile une couche supplémentaire de vêtements juste avant de m’emboîter le pas. Je profite du moment où il passe devant moi pour lui répondre sur un ton nonchalant :

« — Bah, peu importe... Là où nos pieds nous porteront, j'imagine. »

Sa voix, douce, s’élève pour me remercier de ma galanterie et je lui réponds d’un sourire. La seconde qui suit, j’oriente la discussion sur une boutade histoire de le taquiner un peu et, évidemment, il faut que Kyojiro le prenne au pied de la lettre. Aussitôt je le vois se figer sur place alors qu’une myriade de bégayements refont leur apparition. J’explose de rire instantanément, face à son malaise. J’en suis même réduis à me tenir les côtes pour essayer de me calmer un peu, mais rien n’y fait.

« — Policier hein ! Et bien… Sportif, sachant cuisiner et ayant pour vocation d’aider son prochain… L’archétype même du mec bon à marié, on croirait rêver ! »

Je me racle la gorge pour me calmer un peu et me permets de passer un bras amical autour des épaules de Kyojiro pour l’enjoindre à reprendre notre route commune. Histoire d’arrêter de jouer les piquets au beau milieu du couloir.

« — Tu es capitaine de ton club, si je ne m’abuse ? Mais je ne connais strictement rien aux différents niveaux, ou grades, ou je ne sais quoi…liés au kendo… J’imagine que tu es bien classé ? »

Mon bras quitte ses épaules, lorsque Kyojiro laisse échapper un soupire. Pour autant il semble me suivre de son propre chef donc je préfère ne pas lui demander si mon attitude a pu le froisser.

Si j'essaye de me donner un air de mec relax et détaché, cela ne m'empêche pas de lui retourner un petit clin d'œil en coin, histoire de le rassurer ou au moins de lui faire comprendre que je ne suis pas son ennemi. De toute façon, je n’ai pas le temps de me pencher davantage sur la question que nous atteignons déjà les distributeurs dans le hall.

« — Attends-moi là une seconde. »

Je m’éloigne l’un des distributeurs de canettes, dont je lis les instructions en biais avant de jeter mon dévolu sur une boisson de thé vert et une seconde de café noir. Toutes deux sont conservées bien au chaud, grâce à un système thermique que j’imagine sans mal comme étant à la pointe de la technologie. Après avoir glissé quelques pièces dans la machine, je récupère les deux boissons chaudes en bas, dans la fente prévue à cet effet, puis je retourne vers Kyojiro qui vient tout juste de me demander mon aide.

« — Mon aide ? Pour quoi faire ? Pour le théâtre, ou pour entretenir ton niveau sportif ? »

Je l’ausculte à nouveau, des pieds à la tête, avant d’ajouter avec un sourire en coin :

« — Non parce que tu n’as pas l’air d’avoir besoin de moi pour ce qu’il en est du physique… Puis encore une fois, j’y connais vraiment rien en Kendo. »

Je me rapproche et tend le bras pour glisser la cannette de thé vert dans l’une des poches de sa veste, là où Kyojiro semble décidé à cacher ses mains à jamais.

« — Arrête de rougir comme ça…je vais finir par me faire des idées tu sais. »

Je lui glisse ces quelques mots à l’oreille, l’air de rien, juste avant de me redresser et de tourner les talons en direction des portes vitrées. De ma main libre, j’ouvre le battant et passe le premier avant de caler mon pied contre la porte tout en attendant que Kyojiro passe à son tour. « Tu viens ? » Je lui jette, innocemment et tout sourire.

« — Pour la canette, disons que c’est moi qui offre aujourd’hui et tu n’auras qu’à me retourner l’attention une prochaine fois. »

J’ajoute au moment où le kendoka me passe à côté. J’ai opté pour du thé vert parce que je l’imagine mal boire du café, j’espère qu’il ne me tiendra pas rigueur de ce petit préjugé de ma part. Finalement, mon pied relâche la porte qui se referme derrière nous.

« — C’est le moment où je dois te confesser mon terrible sens de l’orientation…comme le disait si bien mon ex. »

Je lève les yeux au ciel et prend le temps de scruter l’obscurité qui nous entoure avant de tourner à nouveau mon attention vers Kyojiro. On pourra raconter ce qu'on voudra à mon sujet, et même malgré mon sens de l'orientation plus que pourri, je ne me permettrais jamais de paumer un proche... J'aurais pu utiliser le terme d’« ami », mais encore maintenant, je ne sais pas vraiment si je peux me le permettre avec Kyojiro. Il n'a pas l'air d'être du genre aussi accessible... Ou plutôt, il me donne l'impression d'être pointilleux sur les détails, du genre à ne pas considérer n'importe qui comme un ami...ou à attacher beaucoup d’importance à ce terme… Donc pas à considérer un colocataire fraichement débarqué comme tel, ça c'est certain !

« — J’ai une furieuse envie de ramen… Je connais une adresse sympa, mais c’est à facile 15-20 minutes de marche d’ici. C’est pas loin de la gare… Ça te tente ou tu as une meilleure idée ? »
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyMar 23 Fév - 16:27
Okay… La réponse d’Isamu n’avait absolument RIEN de rassurant ! Là où leurs pieds les porteraient ? Mais ça pouvait être n’importe où ça ! Comment Kyojiro pouvait-il essayer de se préparer psychologiquement à la suite de cette rencontre s’il ne savait pas à quoi s’attendre ? Le problème, c’était qu’il ne pouvait plus reculer, c’était trop tard ! Le kendoka avait toujours eu énormément de mal à dire non aux gens, mais il sentait que ça serait sans doute encore pire avec Isamu qui avait déjà pris le pli de le taquiner plus que de raison… Comment il faisait pour être… Lui-même ? Aussi spontané ? Le regard que posait Kyojiro sur son nouveau colocataire se fit presque admiratif, jusqu’à ce qu’Isamu éclate de rire en entendant sa réponse. Ce rire eut pour effet de provoquer un grognement gêné chez le kendoka, qui détourna vivement les yeux en rougissant quand il entendit l’étudiant lui dire qu’il était bon à marier. Maiiiiis ! Sérieusement ! C’était quoi tous ces gens qui s’amusaient à lui dire ça ? Est-ce qu’il avait vraiment une tronche à porter un tablier et à accueillir sa moitié à la maison avec la table recouverte de bons petits plats avec un large sourire et un « Bon retour à la maison mon amour ? » ?!

« N-N’importe quoi ! »

Kyojiro était gêné au possible et, s’il avait été moins coincé, nul doute qu’il aurait posé sa main sur l’épaule d’Isamu pour le bousculer doucement histoire qu’il arrête de rire ! À la place, il afficha un air à la fois renfrogné et gêné, alors qu’il enfonçait un peu plus ses mains dans les poches de sa veste, ce qui lui donnait un air plus mignon que menaçant au final…

« T-Tu dis ça, m-mais j-je suis sûr qu-que tu ferais u-un meilleur parti que moi ! »

Kyojiro se figea en ayant terminé sa phrase, se rendant compte qu’il avait dit un truc hyper gênant ! C’était quoi ce super-pouvoir qu’avait Isamu de le faire sortir de sa zone de confort aussi facilement ?! Le kendoka ne se souvenait pas avoir déjà aussi rapidement abandonné tout self-control avec quelqu’un d’aussi fraîchement rencontré ! Et le pire, c’était qu’il poussait le vice encore plus loin en passant son bras autour des épaules de Kyojiro ! Le kendoka sentit son corps se raidir un peu, puis il se laissa finalement entraîner en grognant légèrement quand il repensa à ce « bon à marier ».

Fort heureusement, la question qui suivit parvint à calmer le kendoka. Il se sentait moins déboussolé puisqu’on parlait de kendo, mais il n’en restait pas moins assez mal à l’aise à l’idée de dévoiler une telle information… Il ne voulait pas qu’Isamu pense qu’il se vantait…

« J-Je… Je suis le capitaine o-oui, o-on… On m’a donné le poste qu-quand… Quand j’ai remporté le tournoi n-national l-l’an dernier. »

Voilà, c’était une façon détournée de dire qu’il était le meilleur kendoka du Japon !

Kyojiro fut ensuite un peu soulagé quand Isamu s’éloigna de lui pour se rapprocher des distributeurs. Il le suivit machinalement, perdu dans ses pensées. Résultat, le kendoka ne remarqua même pas que son colocataire était en train de jouer les fourbes en lui payant une boisson ! Il était trop préoccupé par le comportement de l’étudiant… Comment faisait-il au juste pour être aussi spontané ? Kyojiro finit donc par demander à Isamu s’il serait d’accord de l’aider, ne se rendant pas du tout compte qu’il avait dit tout haut ce qu’il pensait. Il n’avait pas voulu formuler ça comme ça ! Surtout que l’étudiant jouait clairement avec sa gêne en se rapprochant de lui pour lui glisser à nouveau quelques mots dans le creux de son oreille ! Kyojiro se sentit sursauter en sentant le souffle d’Isamu sur sa peau, puis ce contact métallique contre sa main, un long frisson lui parcourant l’échine alors qu’il se figeait, les joues virant au cramoisi.

« D-Des idées ? S-Sur quoi ?! J-Je voulais juste que tu m’aides à-à être plus à l’aise a-avec les gens ! P-Pour leur parler a-aussi spontanément qu-que tu le fais a-avec moi ! »

Franchement, Kyojiro avait envie de s’accroupir dans un coin et d’y rester jusqu’à la fin des temps ! Il avait l’impression d’être sur des montagnes russes quand il était aux côtés d’Isamu ! Qu’est-ce qui lui avait pris d’accepter de sortir avec lui ?

Ce ne fut que lorsque sa main se serra sur la canette dans sa poche que Kyojiro parvint enfin à calmer ce tourbillon d’émotions qui déferlait en lui. Intrigué, il la sortit et l’observa en silence, avant de relever un regard presque mécontent vers son colocataire (enfin, mécontent… Avec cet air tout chamboulé qui ne quittait pas son visage, il n’avait pas l’air si menaçant que ça le pauvre...). Kyojiro ouvrit la bouche afin de lancer à l’étudiant qu’il avait pourtant insisté pour se payer sa propre boisson, mais Isamu le devança. Grognant alors avec son air ronchon sur le visage, Kyojiro enfonça sa tête entre ses épaules et avança vers son colocataire pour le suivre à l’extérieur.

« T-T’exagères, j-je… J’avais dit que je voulais p-payer ma boisson… »

Kyojiro le sentait, le quotidien avec Isamu n’allait pas être de tout repos !

« M-Merci beaucoup… M-Mais la prochaine fois t-tu me laisseras t-t’en offrir une ! »

Le kendoka se fit plus sérieux dans le regard qu’il lança à Isamu. Il y tenait, vraiment ! Alors il n’avait pas intérêt à rejouer les fourbes ! D’ailleurs, en y repensant…

« C-Comment tu as su qu-que je préférais le thé ? »

Une fois à l’extérieur, Kyojiro inspira profondément l’air frais du dehors, profitant de cette légère brise qui vint lui caresser les joues. Ça faisait du bien ! Ça lui permettait même de se recentrer et d’oublier toutes ces montagnes russes ! Le kendoka resta donc quelques secondes avec les yeux fermés à profiter de la fraîcheur de l’extérieur, avant d’ouvrir sa canette. Il allait la porter à ses lèvres, mais Isamu le coupa dans son élan. Ah… Son ex ? Ça réveillait un peu la curiosité de Kyojiro tout ça ! Mais ça ne serait sans doute pas très poli de demander plus d’informations à ce sujet, alors le kendoka se contenta de lui répondre bien plus calmement que précédemment.

« C-C’est pas grave, j-je connais plutôt bien la ville c-comme je suis ici depuis p-plusieurs années. A-Alors si tu me donnes l’adresse, j-je devrais p-pouvoir nous y conduire. Et nous faire rentrer a-après. »

Oui, parce qu’ils allaient rentrer après, hein ? HEIN ?!

« D-D’accord pour les ramens, j-je… Je crois que je connais t-ton adresse sympa p-près de la gare, j-j’ai déjà été une fois ou d-deux là-bas. T-Tu… Ça ne te d-dérange pas d’y aller à pied ? »

Non parce que bon, même si les ramens n’étaient pas un plat hyper cher, Kyojiro aimerait bien éviter de trop dépenser en devant payer un aller-retour en bus ! Et vu comment Isamu se comportait avec lui depuis le début de leur rencontre… Il valait mieux que le kendoka puisse profiter de la fraîcheur extérieure pour se calmer ! Et puis… Ça ne serait pas pratique de boire son thé dans un bus en plus !
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptySam 27 Fév - 2:16
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

« — Pour la saveur de la canette, j’en sais trop rien. On a qu’à dire que j’ai tout misé sur un coup de chance. »

Je ne vais quand même pas lui expliquer qu’il a le profil type du gars un peu timide, qui répondrait « non merci, sans façon, c’est trop amer pour moi » face à une canette de café noir ? Plus cliché, tu meurs ! Surtout que ce n’est pas en lui sortant des vérités comme celle-là qu’il va réussir à devenir plus spontané avec les autres. Alors, non, mieux vaut ne pas trop lui pousser l’explication. C’est surtout pour son bien, que je décide ça.

« — Tu sais, pour cette histoire de spontanéité, là… Franchement je ne sais pas trop quoi te recommander, à part de rester toi-même. Si j’ai réussi à venir vers toi, je suis certain que d’autres pourront et auront envie d’en faire autant…sans que tu ais le besoin de changer ta façon d’être d’une quelconque manière. Reste-toi, t’es très bien comme ça. »

Je continue l’air de rien, avant de m’exécuter et de rechercher sur le web le restaurant que j’ai en tête. Ça me prend que quelques minutes heureusement, car que je me souviens encore du nom de l’enseigne. Lorsque je tombe sur la bonne page, je laisse échapper un « ah ! voilà » avant de tendre mon smartphone en direction de Kyojiro. Je lui laisse le temps de me confirmer que l’on pense bien au même restaurant, puis je lui signale qu’il peut garder mon tél « au cas où, si t’as un doute sur le chemin » sait-on jamais.

« — Non, à pieds c’est bien, ça nous fera un peu d’exercice. Comme ça, adieu les remords après le repas. »

J’essaye, sans vraiment y croire moi-même. Et le tout, en lui renvoyant un sourire de conspirateur. Bah, avec ou sans marche à pied, je ne risquais pas d’avoir des remords. Depuis l’histoire avec Sora, notre séparation et tout ça… J’avais appris à lâcher du lest. Ou tout du moins à ne pas tout prendre de façon trop sérieuse. Ça n’amène que des problèmes, de faire les choses au pied de la lettre, c’est moi qui vous le dis.
Nous nous mettons en marche et j’en profite pour ouvrir ma canette. Le goût est sympa, mais pas extraordinaire. De toute manière je ne l’ai pas acheté pour ça, mais pour me tenir chaud et pour me tenir à l’écart des premiers signes de fatigue, aussi. La remarque que Kyojiro a eu un peu plus tôt à mon sujet, comme quoi je devais être un meilleur parti que lui… Me revient en mémoire et je prends le temps de peser le pour et le contre en silence… Marcher comme ça en sa compagnie est loin d’être désagréable. Taiseux par nature, Kyojiro offre cette présence rassurance sans être étouffant. Tient, voilà, typiquement le genre de détails que je devrais partager avec lui pour lui insuffler un peu de courage ! Mais au lieu de ça, je préfère encore le taquiner encore un peu :

« — Moi, un meilleur parti que le numéro un du Kendo au Japon ? Permets-moi d’émettre des doutes, hein ! D’ailleurs, je ne comprends pas comment tu réussis à être aussi à l’aise dans ce sport, et pourtant aussi peu dans ton élément en matière de relations sociales… Tu es bien obligé de manager une équipe de kendokas, non ? Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, bien-sûr. »

Je lui jette un petit regard à la dérobée et je prends conscience que, depuis tout à l’heure, il n’a pas besoin de me faire des signes pour que je le suive : mes pas se calquent naturellement sur les siens. Enfin je ne sais pas trop comment l’expliquer convenablement, mais c’est comme si…grâce à son rythme de foulée, Kyojiro réussissait à m’entraîner et à me faire tourner au bon endroit, sans avoir à s’enquiquiner avec les indications orales ou gestuelles. Un talent qui s’ignore, en somme. S’il n’est pas doué avec ses mots, il réussit à compenser autrement. Mais sans doute qu’il ne s’en rend pas compte.

« — Si je te file un coup de main pour la spontanéité et le reste… Tu accepterais de venir courir avec moi, une fois par jour ? J’ai pris l’habitude de le faire avec le temps, mais c’est quand même moins marrant en solitaire. Puis vraisemblablement je risque moins en arpentant la ville avec toi, plutôt que tout seul. »

Surtout que ça marche plutôt bien, sa façon de m’orienter sans mots ni gestes. Je l’étudie un peu du regard en attendant sa réponse, mais je n’arrive pas à percer son secret à jour alors je m’en lasse et détourne mon intérêt vers le paysage qui nous entoure. Il fait quasi nuit noire, mais Kyojiro nous trimballe à travers des chemins agréables. Du genre : éloignés des grandes routes, avec la verdure qui borde les trottoirs et le reste. Que du bonheur.

« — Dit donc, tu la connais bien cette ville. »

Que je jette, un peu au hasard, sans réfléchir. Mais déjà, le restaurant se profile en face de nous. Il est facile à reconnaître avec sa devanture lumineuse.

« — Good ! »

Nous traversons la rue en empruntant le chemin piéton prévu à cet effet, puis je double l’allure pour passer devant Kyojiro et ouvrir la porte. J’entre en premier pour ouvrir la voie en tenant la porte au passage du kendoka, comme l’habitude me dicte de le faire. Lorsque je le vois bien au chaud à l’intérieur je relâche le battant qui part se fermer automatiquement.

« — Tu as une poubelle derrière toi, si tu veux. »

Je lui signale en jetant ma propre canette désormais vide. Puis je m’avance vers le comptoir à l’entrée du restaurant et explique au patron que nous aimerions manger sur place et que nous sommes deux. Il nous jette à un regard à tour de rôle, puis nous demande si une table au fond contre la vitre qui donne sur le parc adjacent nous conviendrait, j’hausse les épaules et attend que Kyojiro tranche pour nous. Lorsqu’enfin nous pouvons nous installer à la table qui nous est dédiée, j’attend que le patron s’éloigne pour récupérer les menus et en profite pour m’affaler comme une masse sur ma chaise.

« — Aaah, je te jure que ce déménagement aura raison de moi… En plus j’arrive pas à motiver mes gars, au club, en ce moment. Il fait trop froid, alors j’en ai la moitié qui sèchent l’entraînement du matin. Ces sales bougres. »

Si je me plains, c’est un peu pour vider mon sac, mais aussi et surtout en grande partie pour que Kyojiro ne se mette pas à s’échafauder une montagne de tracas, juste parce qu’il dîne avec un quasi inconnu dans un restau loin du dortoir. Comme le gérant fait mine de se rapprocher, je m’installe un peu plus poliment contre mon dossier. Il nous dépose les cartes et repart aussi sec. J’attrape celle du dessus et la tend à Kyojiro avant de récupérer celle d’en-dessous pour l’ouvrir devant moi.

« — Tu as une idée de ce que tu veux ? Perso je pense opter pour la formule basique au bœuf. »

Sûr de mon choix, je referme le menu que je repose sur le bord de la table avant de jeter un petit coup d’œil dans la pièce. Une trentaine de tables, à vue de nez, et au moins les deux tiers de vides.

« — Y’a pas un chat ce soir. »

Je marmonne avant de reporter mon attention sur Kyojiro.

« — Si tu veux mon avis, ce genre d’endroit a perdu de son charme avec son temps… Quand j’étais gamin, je me rappelle des échoppes où tout se faisait dans un genre de stand uniquement délimité de l’espace de la rue par des norens alignés à l’entrée. Tu vois le genre ? Ça avait quand même vachement plus de cachet que les restaurant modernes de maintenant… M’enfin, au moins, on est au chaud ici. »

Je murmure pour ne pas me faire choper par l’équipe du restaurant. Une serveuse, très jeune, vient alors s’enquérir de notre commande. Je laisse mon acolyte s’exprimer en premier avant d’ajouter mon bol de ramens au bœuf ainsi qu’un coca à l’addition. Quand le Kendoka relève les yeux vers moi, j’interprète ça comme s’il voulait me souligner mon écart plein de sucre avec le soda, alors je me contente d’hausser les épaules en répondant :

« — Bah tu sais, foutu pour foutu…autant faire les choses jusqu’au bout, hein. »

Malgré tout, mon sourire ne me quitte pas. Parce que traîner avec ce p'tit gars est rafraichissant.
Kyojiro Sakurai
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyJeu 4 Mar - 16:18
Kyojiro dut avouer qu’il était à la fois content d’entendre la réponse d’Isamu, mais aussi un peu déçu. Alors oui, ça lui faisait chaud au cœur qu’on lui recommande de rester tel qu’il était parce qu’il était très bien comme ça, mais ça le décevait un peu d’entendre qu’il ne pouvait pas vraiment faire quoi que ce soit pour être un peu plus spontané ou engageant. Il avait fait des efforts et s’était amélioré avec les années, mais les gens ne venaient toujours pas facilement vers lui. Alors entendre qu’il allait devoir continuer à les attendre… Ce n’était pas forcément quelque chose qui lui remontait le moral. S’il avait demandé des conseils et de l’aide à Isamu, c’était parce qu’il espérait un peu que l’effet pourrait être immédiat ! Ne disait-on pas que les années universitaires étaient les plus belles ? S’il n’arrivait pas à se créer des liens forts pendant qu’il était étudiant, est-ce qu’il pourrait en avoir un jour ?

Kyojiro lâcha quand même un petit « merci » à son colocataire, essayant de chasser toutes ces pensées négatives de sa tête pendant qu’ils marchaient tous les deux en direction du restaurant de ramens où Isamu voulait se rendre. Le kendoka lui avait d’ailleurs rendu son téléphone, pouvant parfaitement s’en passer pour les mener tous deux à destination. Avec sa boisson qui lui réchauffait le corps et cette brise fraîche qui apaisait son esprit, Kyojiro se sentait de nouveau bien plus calme. Mais c’était sans compter Isamu ! Le kendoka s’entendit grogner un peu à sa remarque, détournant soigneusement les yeux alors qu’une moue ronchon s’affichait sur son visage.

« C-C’est pas du tout pareil… J-Je… Je n’ai pas vraiment de souci quand je dois s-superviser les activités au club de kendo, m-mais en dehors… E-Et puis, être le numéro un n-ne me donne pas vraiment plus de qualités que t-toi… »

C’était vrai ça ! A part un titre et un beau trophée, qu’est-ce que ça lui avait apporté ? Pas grand-chose si ce n’était un intérêt soudain de la presse spécialisée. D’ailleurs, Kyojiro avait toujours autant de mal avec cet exercice ! Parler à des journalistes d’autre chose que du kendo… Ca le mettait toujours autant mal à l’aise ! Et puis si le kendoka n’avait aucun souci au niveau des relations sociales quand il s’agissait de kendo, c’était uniquement parce que c’était le seul domaine où il avait pleinement confiance en lui ! Transmettre son savoir ou donner des conseils pour mieux abattre son shinai, ça il savait faire ! Adresser la parole à un parfait inconnu pour faire la conversation, c’était tout de suite autre chose !

Kyojiro soupira doucement alors qu’il terminait son thé bien chaud. Il avait encore un long chemin à parcourir s’il voulait pouvoir se débarrasser de ce foutu bégaiement ! Et alors qu’il pensait devoir se débrouiller seul, Isamu lui fit une proposition tellement soudaine que le kendoka se stoppa dans son élan pour le fixer avec de grands yeux ronds. Vraiment ? Il acceptait de l’aider contre cette simple compensation ?

« E-Euh, t-tu… Tu es sûr que ça te suffit c-comme compensation ? J-Je… Je veux bien venir courir a-avec toi, m-mais… Si tu veux plus que simplement ça p-pour te remercier de m’aider, d-dis-moi… »

Parce que ça gênait un peu le kendoka tout ça ! Il avait l’impression que l’échange n’était pas franchement équitable, ce qui le mettait dans la position du profiteur de service, et il avait horreur de ça !

Puis, aux mots d’Isamu, Kyojiro sortit sa main libre de sa poche et vint frotter sa nuque en détournant les yeux, trouvant un soudain intérêt à ce lampadaire près duquel ils passaient.

« O-Oui, j-je… Je suis là depuis presque 5 ans a-alors je commence à bien m-me repérer… E-Et toi ? Tu es à Nara d-depuis combien de temps ? »

Les deux étudiants arrivèrent finalement à destination et Kyojiro ne put s’empêcher de se sentir une nouvelle fois gêné par Isamu qui passa devant lui pour lui tenir la porte. Il était trop gentil ! D’habitude, c’était toujours le kendoka qui jouait les mecs trop polis, ça le gênait du coup ! Mais il préféra ne rien répondre et suivit son colocataire à l’intérieur, se débarrassant bien vite de sa canette vide. Et alors qu’il pensait être tranquille à présent, comme Isamu semblait gérer chaque aspect de leur repas sur place, la question qu’on lui posa quant à l’emplacement de leur table laissa Kyojiro un peu interdit. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler la question et le contexte, vu qu’il n’avait qu’à moitié écouté, trop occupé à détailler la grande salle dans laquelle ils se trouvaient. Le kendoka finit par balbutier qu’il préférait une table avec vue sur le parc, puis il suivit Isamu pour s’installer.

Prenant place avec bien plus de retenue que son interlocuteur, Kyojiro retira sa veste et la suspendit au dossier de sa chaise, commençant déjà à regarder le parc par la fenêtre. La vue était vraiment sublime mais… Il ne fallait pas qu’il oublie qu’il était là avec quelqu’un ! Foutue habitude de prendre ses repas seul !

« A-Ah euh t-tu… Tu t’occupes du club de v-volley ? J-Je… Je pensais que tu n’étais qu-que membre… J-Je… Si jamais je peux t’aider a-avec ton déménagement… N-N’hésite pas. »

Si ça pouvait soulager un peu le pauvre Isamu, Kyojiro l’aiderait avec plaisir ! Et puis, ça serait un bon moyen de rembourser l’énorme dette qu’il allait contracter auprès de l'étudiant si celui-ci l’aidait à devenir un peu plus spontané !

Et alors que le kendoka allait remercier le gérant qui leur apportait les cartes, Isamu le devança une nouvelle fois en lui tendant la sienne. Kyojiro ne put s’empêcher de plisser légèrement les yeux. Décidément, son colocataire était trop parfait et ne lui laissait jamais une seule occasion de faire le premier pas ! Ce n’était pas désagréable, mais c’était tellement nouveau pour le kendoka qu’il ne savait pas trop comment réagir face à tout ça !

Quoi qu’il en soit, il ne se posa pas plus de questions et attrapa le menu pour le détailler pendant qu’Isamu continuait à lui parler. Kyojiro finit par jeter un regard autour d’eux, puis il referma lui aussi sa carte. Son choix était simple : le menu le moins cher !

« J-Je vais prendre l-la formule au porc. A-Avec de l’eau. »

Kyojiro remercia la serveuse qui était venue prendre leur commande et il reporta son attention sans le vouloir sur Isamu quand il annonça son plat. Il n’avait pas du tout l’intention de souligner sa consommation pas trop sérieuse de sucre, l’ayant simplement détaillé pour essayer de repérer les gestes à faire pour paraître à l’aise dans une conversation. Alors, à la remarque de son colocataire, Kyojiro resta un peu interdit, ne comprenant pas trop où il voulait en venir. Mais puisqu’il lui souriait… Le kendoka s’essaya à sourire lui aussi. Bon, le résultat n’était pas fameux puisque pas trop naturel, mais c’était un bon début !

« J-Je… Je ne pensais pas que t-tu aimais les ch-choses traditionnelles, j-je… Je croyais que tu aimais p-plutôt t-tout ce qui est m-moderne… M-Mais je pense c-comme toi. »

Kyojiro était sans doute beaucoup trop vieux jeu en comparaison aux autres étudiants de son âge ! Il fallait dire que son smartphone était tout récent et qu’il ne l’avait acheté que parce que Zelda lui avait fait découvrir Pokémon l’année passée !

« L-La vue est vraiment belle. »

Kyojiro tourna à nouveau son regard vers la fenêtre. Il devait avouer que la faible fréquentation du restaurant ce soir lui convenait. Ce n’était déjà pas facile pour lui de se retrouver à manger en tête à tête avec un quasi inconnu, bien loin de sa chambre au pensionnat, alors si en plus il y avait eu du monde…

« M-Merci encore une fois d-d’avoir bien voulu passer du temps a-avec moi. T-Tu sais, j-je… Je suis désolé s-si je n’ai pas été t-très heureux en te voyant m-mais… C-C’était mon meilleur ami qu-qui occupait ce lit a-avant ton arrivée. »

Kyojiro ne savait pas trop bien pourquoi il s’était senti obligé d’en parler à Isamu, qui n’avait sans doute même pas remarqué son malaise à son arrivée, mais le kendoka avait voulu être sincère. Après tout, c’était un bon début si on voulait créer un lien avec quelqu’un, non ?
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyVen 12 Mar - 23:11
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

Après ma dernière remarque à propos de ma boisson, le sourire que me tend Kyojiro me prend au dépourvu et je sens que mon sourire s’accentue en réponse au sien. Je pose un coude sur la table pour caler ma joue au creux de ma paume dans une position que je prends habituellement quand je suis assis et le plus souvent sans vraiment en avoir conscience. Un tic, quoi. J’écoute Kyojiro m’expliquer qu’il m’imaginait plutôt friand de modernité et ça me fait rire quelque part.

« — C’est quand on aime la modernité, justement, qu’on est apte à savourer la beauté du traditionnel. »

Une demie vérité que j’hasarde un peu au hasard, ce qui ne m’empêche pas de penser ces mots. Mais cette fois, Kyojiro ne prend pas la peine de relever et reporte plutôt son attention vers le paysage du parc à travers les grandes baies vitrées. Par automatisme, mon regard suit le sien, qui s’éloigne déjà vers la lointaine pénombre. Si on fait bien attention, on peut réussir à discerner les quelques rares sportifs ou courageux qui traînent encore dehors pour balader leurs chiens. Mais autant dire que les rues et sentiers ne fourmillent pas d’activité à pareille heure de la nuit.

« — C’est vrai, c’est relaxant… »

A mon tour de commenter, mais mes yeux noisette ont vite fait de se focaliser à nouveau sur le profil de Kyojiro, avec les ombres portées qui se peignent entre ses traits fins à cause de l’éclairage inégal entre l’intérieur du restaurant et les lampadaires à l’extérieur. Je comprends mieux pourquoi les nanas vantent sa beauté noiraude, et ses faux airs d’artiste un peu froid… Je suis certain que dès qu’on a passé le cap des premières banalités avec lui, c’est encore pire : on se rend compte de sa fêlure timide, qui peut paraître touchante voir, j’imagine, craquante aux yeux de certaines filles. Et sans qu’on ait le temps de vraiment s’en rendre compte, on est déjà efficacement pris sous son charme. Voilà, il suffit de passer la première impression que Kyojiro renvoi, celle qui hurle faussement à quel point il peut être un gars polaire, alors qu’il n’en est rien… Mais penser ainsi à l’abysse qui subsiste entre l’image qu’il renvoi et son réel « soi » commence un peu à me plomber le moral, tant je tends à trouver ça dommage, alors je préfère plutôt m’éloigner de tout ça. J’ouvre la bouche, inspire un coup pour me changer les idées, fait le vide dans ma tête. Ma joue quitte ma main que je laisse retomber mollement contre la table. Je détourne les yeux pour m’obliger à ne plus l’étudier sous toutes les coutures et au même moment il reprend la parole de sa voix un peu chevrotante à laquelle je commence à m’habituer. Lorsqu’il commence à s’excuser ma langue part claquer contre mon palais pour essayer de lui faire saisir que je n’aime pas ça, mais Kyojiro embraye tout aussi vite sur les raisons de sa froideur aux prémices de notre rencontre. Tout de suite, la compassion vient remplacer l’agacement et je lui retourne un regard désolé. Si j’avais su qu’il s’agissait du lit de son meilleur ami, j’aurais fait en sorte d’être moins cash d’entrée de jeu. J’aurais fait un effort. D’instinct je desserre les lèvres avec la ferme intention de lâcher un « je suis vraiment désolé » – d’autant plus que je me rends bien compte à quel point le sujet semble sensible à évoquer pour lui – mais face au ridicule de la situation je préfère encore me taire… Je ne vais tout de même pas répondre à un « désolé » par un « désolé », ça n’aurait aucun sens.

« — Ahem… »

Et voilà, le malaise, chacun son tour.

« — Je ne pourrais jamais le remplacer, c’est clair, mais si jamais tu fais un cauchemar un jour je ne t’en voudrais pas si tu te payes l’incruste dans mon lit. »

Ok, pas très fino, comme toujours. Sauf que je ne vois pas trop quoi répondre d’autre alors…

« — Avec les déplacements et les nuits passées dans un dortoir archi saturé avec les membres de l’équipe de volley…j’ai l’habitude de me prendre des coups dans mon sommeil et de devoir céder mon oreiller, alors…ça ne me dérangera pas. »

Mon regard est retourné s’ancrer à celui de Kyo depuis un petit moment car je suis certain de le voir ouvrir de grands yeux comme des soucoupes. Ma main à couper qu’il est capable de rougir, même.

« — Il est comment ? Ton meilleur ami ? Du genre sociable ? Et pourquoi avoir quitté l’université en plein milieu d’année comme ça ? »

Je me dis que si on arrive à parler de lui avec légèreté, peut-être qu’aborder le sujet deviendra plus facile pour Kyojiro à l’avenir. Au même moment la serveuse débarque avec nos bols et commence à nous servir. Elle vide son plateau avant de repartir aussi vite qu’elle est apparue, mais je crois bien avoir remarqué le rouge qui lui est monté aux joues lorsque nous l’avons remercié et que son regard s’est posé sur Kyojiro… Peut-être qu’un mec timide réussit à serrer plus de filles un mec comme moi, même, qui sait ? Pas que je cours particulièrement derrière le sujet, mais ça fait toujours un peu plaisir, de recevoir de l’attention. C’est ce que je me dis en tout cas.

« — T’as une cartouche à jouer, mec. »

Je jette, comme je l’aurais fait avec n’importe quel gars de mon équipe, un peu au hasard de la discussion. Sauf que là il s’agit de Kyojiro, et qu’après coup, je commence à redouter sa réaction en fait.

« — Arf, excuses-moi… C’est juste qu’elle semble plutôt réceptive à ton charme, alors c’est sorti tout seul. J’ai pas réfléchi. »

Je récupère mon verre et me garde bien d’en proposer à Kyo, de peur qu’il ne finisse par s’imaginer que j’essaye de le draguer. Je me contente donc d’en descendre la moitié à grosses goulées avant de récupérer une paire de baguette dans le pot qui trône au milieu de notre table. La seconde qui suit je jette un « itadakimasu! » enjoué juste avant de m’attaquer à mon bol brûlant.

« — Hoaw ! Qu’elle merveille ! Mon dernier passage ici commençait à dater ! Je suis né en Angleterre et j’y ai vécu les premières années de ma vie, mais ma famille maternelle est issue de Nara donc j’ai toujours été balloté entre ici et Londres… Je connais le coin depuis un bail, ce qui ne m’empêche pas de me perdre par moment, comme tu as pu le constater toi-même. »

Je poursuis, pour répondre à la question qu’il m’a posé un peu plus tôt.

« — Ah et, je ne suis pas le capitaine attitré du club de volley. Mais on est tous un peu comme des frères et comme…je suis un peu papa-gâteau sur les bords…j’crois que j’ai pris l’habitude de les chouchouter. Ouais, ça doit être ça. »

Je marque une pause, mes baguettes en l’air tout en mâchant une bouchée. Mais j’ai beau retourner la question dans tous les sens dans ma tête, j’arrive toujours à la même conclusion :

« — Quoique, au fond, j’crois que ça me botterait bien de m’occuper du club… Mais j’crois aussi que c’est mal barré, vu comment ils sèchent l’entraînement… Rien que ça déjà… »

Je me rends soudain compte que j’ai encore trop parlé, à force de me perdre dans mes pensées. C’est souvent comme ça, j’ai du mal à ne pas énoncer mes pensées à haute voix. Comme le coup avec la serveuse rougissante, là. Tout pareil. J’en arrive presque à me dire que je devrais peut-être prendre exemple sur Kyojiro, rien qu’un peu, et apprendre à la fermer. Mais, hé, ça me ferait vraiment trop de peine. C’est sûr. Alors je préfère me réfugier dans mes ramens pour éviter de trop y penser.

« — Si tu veux, je peux t’aider, avec la serveuse. »

Je tente, clairement pour l’embêter, avant de relever mon regard vers lui avec le plus de sérieux dont je peux faire preuve. Mais la minute qui suit, je n’essaye même plus de dissimuler mon sourire idiot. Je sens qu’un jour il va finir par me frapper, mais je crois que je ne luis en voudrais pas trop : je l’aurais bien cherché, à la longue.

« — Quelqu’un partage ta vie, déjà ? Que j’essaye pas de caser un mec déjà prit, c’est pas trop le style de la maison. »

J’esquisse une grimace un peu surjouée rien qu’à l’énonciation de cette idée.
Kyojiro Sakurai
Kyojiro SakuraiUniversité • 4ème année
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyMer 17 Mar - 16:45
Ce n’était sans doute pas le meilleur sujet à aborder lors d’une première rencontre, surtout alors que le feeling passait plutôt bien (même si Kyojiro se faisait clairement manger par Isamu qui pouvait faire tout ce qu’il voulait de lui), mais le kendoka avait voulu jouer cartes sur table en expliquant à son nouveau colocataire, sans doute un peu maladroitement, qu’il avait pris la place de son meilleur ami dans leur chambre du pensionnat. Il n’avait pas voulu le mettre mal à l’aise ou lui donner l’impression que sa présence n’était pas désirée, Kyojiro avait simplement voulu expliquer son comportement froid aux prémices de leur rencontre. Le kendoka avait ensuite légèrement baissé les yeux, le cœur toujours un peu serré en se remémorant l’absence d’Aki dans sa vie, mais il revint bien vite sur Terre en entendant la réponse d’Isamu, qui eut pour effet, une nouvelle fois, de faire s’embraser ses joues.

« J-Je ne pourrais jamais faire ça ! »

Mon Dieu, c’était tout bonnement impossible ! Il n’avait partagé son lit qu’en de rares occasions quand il était bien plus jeune, avec son meilleur ami de l’époque, mais il n’était plus un enfant à présent ! Et puis, partager un lit avec quelqu’un d’autre à leur âge, c’était… Ce n’était vraiment pas possible ! Pourquoi est-ce qu’il lui proposait ça tout d’un coup ? C’était simplement pour le gêner ou est-ce qu’il voulait juste être sympa ? Kyojiro était complètement paumé et il ne savait plus du tout quoi répondre !

« J-Je… Merci, mais n-non merci ! J-Je… Je ne fais pas de cauchemars à cause de ça, j-je suis juste triste qu’il soit parti… »

Oui, vraiment triste… Il avait l’impression que tous les liens qu’il arrivait à tisser ne faisaient que se fragiliser pour se rompre au fil des mois qui passaient… D’ailleurs, est-ce que c’était quelque-chose qui n’arrivait qu’à lui ou est-ce que c’était le lot de tous ?

« J-Je… A-euh… Hotoba-san est quelqu’un de… J-Je ne suis pas sûr qu’il était vraiment social comme toi, il est un hum… c-comme un bulldozer. L-Lui aussi il donne l’air de ne pas être très gentil, m-mais au fond il a vraiment le cœur sur la main. J-J’ai toujours pu compter sur lui, a-alors… C-C’est le fait de ne pas avoir pu lui rendre la pareille qui me rend aussi triste… I-Il a eu des soucis dans sa famille apparemment et comme il avait rompu avec sa petite-amie peu avant… J-Je pense qu’il a préféré ne… pas revenir ici, p-pour ne pas la revoir. »

Kyojiro n’avait pas réussi à avoir la version de l’histoire de Saya, mais cette rupture lui paraissait très étrange… Comment un couple qui semblait aussi amoureux pouvait décider de rompre si soudainement ? Surtout qu’à les voir après cette rupture, ils avaient tous les deux eu l’air profondément malheureux de cette situation… C’était tout bonnement incompréhensible pour quelqu’un comme Kyojiro qui n’avait encore jamais pu expérimenter ce qu’était une relation de couple.

Quoi qu’il en soit, leur conversation fut interrompue par la serveuse qui leur apportait leurs commandes, Kyojiro s’empressant de la remercier poliment en s’inclinant. Il remit bien le bol devant lui, attrapa ses baguettes et s’apprêta à joindre ses mains pour souhaiter un bon appétit à Isamu, mais celui-ci le coupa dans son élan en lui parlant de… cartouche à jouer. Gné ? Quelle cartouche ? Le kendoka était dans l’incompréhension la plus totale, fixant son vis-à-vis d’un air interdit, attendant qu’il s’explique. Explication qui le laissa d’ailleurs encore plus interdit. « Elle »… Il parlait de la serveuse ? Kyojiro se sentit rougir et finit par grommeler un bref « n-n’importe quoi… » , préférant se concentrer sur son bol. Au moins, pendant qu’ils mangeraient, ils n’allaient pas pouvoir autant discuter !

Après avoir lui aussi lancé un « Itadakimasu » , Kyojiro s’attaqua donc à son bol de ramen, et il ne put s’empêcher de soupirer doucement de bien-être en sentant la chaleur se répandre dans son corps, ainsi que les délicieuses saveurs ravir ses papilles. C’était excellent, vraiment !

« C-Ce n’était pas trop dur d’être balloté ? L-Londres, c-c’est vraiment différent d’ici ? J-Je… Je n’ai jamais voyagé alors… »

Eh oui, contrairement à une bonne partie des élèves présents à Yokuboo, Kyojiro n’avait jamais eu l’occasion de faire de voyages à l’étranger ! À part la navette entre Nara et la ville où il était né, qui ne se trouvait d’ailleurs pas très loin d’ici, et les quelques rares voyages scolaires auxquels il avait participé, le kendoka ne connaissait rien du vaste monde ! Ça le faisait d’ailleurs rêver de s’imaginer partir à l’autre bout de la planète pour découvrir tout plein de nouvelles choses ! Il espérait vraiment avoir un jour l’occasion de quitter l’archipel pour partir à l’assaut du reste du monde !

« T-Tu… Tu sais pourquoi ils sèchent ? J-Je… Je ne peux pas te donner de conseils pour ça, j-je… Il y en a aussi qui ne viennent pas au club de kendo… M-Mais, t-tu sais… Je pense que tu ferais un très bon capitaine. »

Kyojiro avait relevé la tête vers Isamu pour capter son regard, lui témoignant ainsi toute la sincérité de ses propos.

Mais la discussion ne pouvait bien évidemment pas rester sérieuse plus longtemps, certainement pas avec un Isamu qui prenait un réel plaisir à malmener le pauvre kendoka ! Voilà qu’il remettait le couvert avec cette serveuse ! Kyojiro sentit le rouge lui monter jusqu’aux oreilles, faisant aussitôt fuir son regard vers l’extérieur.

« J-Je ne suis pas intéressé ! »

Comment pourrait-il l’être alors qu’il ne connaissait même pas cette jeune femme ? Alors oui, elle était mignonne, sûrement, Kyojiro n’avait pas vraiment pris le temps de la regarder en fait, mais il n’était tombé amoureux qu’une seule fois et le physique n’avait pas eu de poids dans la balance de ses sentiments ! Il était tombé amoureux de la personne toute entière, alors ça lui semblait vraiment impossible de tenter le coup avec une parfaite inconnue ! Et Isamu continuait avec ses questions en plus de ça !

« P-Personne ne la partage, j-je… Je n’aime personne ! »

Okay, il allait falloir qu’il s’explique un peu là, non ? C’était juste qu’Isamu avait encore réussi à le mettre dans tous ses états !

« P-Pardon, j-je… C-C’est juste que je ne sors avec personne… C-Ca a failli une fois, m-mais… Elle est partie et on ne se parle plus maintenant… J-Je… Je ne suis jamais sorti avec personne du coup… E-Et puis, j-je ne veux pas d’aide, j-je… Je veux être avec quelqu’un que j’aime vraiment, p-pas une inconnue… E-Et toi alors ? T-Tu as quelqu’un ? »

Oui, voilà, c’était la technique parfaite pour détourner une conversation ! Pour éviter de parler de soi, il suffisait juste de forcer l’autre à parler de lui !
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyMer 17 Mar - 22:28
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

« — I-Il a eu des soucis dans sa famille apparemment et comme il avait rompu avec sa petite-amie peu avant… J-Je pense qu’il a préféré ne… pas revenir ici, p-pour ne pas la revoir. »

« C’est des conneries, tout ça. » Je marmonne, comme pour moi-même, tout en écoutant Kyojiro m’expliquer la situation. De peur de l’avoir coupé dans sa lancée je fais un effort pour la boucler, et préfère jeter mon dévolu sur mon verre pour ce faire. Pur bullshit. Moi aussi, je m’étais séparé de mon ancienne petite ami qui, je le sais, fréquente encore Yokuboo, tout comme moi. Mais jamais l’idée de quitter l’université pour ça ne m’a, ne serait-ce que frôler l’esprit. En même temps, je ne sais guère comment je pourrais réagir si j’étais amené à la croiser dans un futur proche. Et je peux comprendre que pour certains, cela soit trop douloureux, de revoir quelqu’un avec qui ont avais partagé un pan entier de notre passé – parfois même de notre intimité – et de finalement devoir l’ignorer, comme si nous ne nous connaissions pas, ou presque.

Bientôt, la serveuse arrive avec nos plats : le moment idéal pour taquiner Kyojiro, surtout compte tenu des petits regards en biais que la serveuse lui a jeté. Ce que je m’empresse de lui faire remarquer, avec mon flegme naturel. Et la réaction de mon vis-à-vis ne se fait pas attendre. Aussitôt j’ai le plaisir de le voir passer du choc, à la moue interdite, jusqu’au renfrognement lorsqu’il me lâche purement et simplement « n’importe quoi » avec son petit bégayement habituel et en se plongeant tout entier – non pas littéralement, mais c’est une façon de parler – dans son bol de ramens.

« — C-Ce n’était pas trop dur d’être balloté ? L-Londres, c-c’est vraiment différent d’ici ? J-Je… Je n’ai jamais voyagé alors… »

Tente-t-il finalement pour relancer la conversation. Je chope direct la perche qu’il me tend, trop heureux de remarquer à quel point il prend sur lui pour que la conversation ne tourne pas court au bout de deux secondes.

« — Non…ça va. Londres c’est carrément un autre monde comparé au Japon, mais je crois que je ne pourrais pas me résoudre à choisir l’un, ou l’autre… Les deux ont leurs points forts et leurs faiblesses. »

Peu désireux à l’idée de devoir comparer l’Angleterre au Japon, en long, en large et en travers avec Kyojiro ce soir ; je fais en sorte de dévier la conversation sur le sujet des clubs. En me lamentant de la paraisse de mes coéquipiers notamment, qui se plaisent tant à sécher les séances d’entraînement. Je ris un peu, incrédule, lorsque le kendoka m’annonce que des membres de son club trouvent aussi le moyen de sécher leurs séances de kendo… Alors que dans ma tête, qui dit kendo, dit aussi une certaine forme de discipline… Enfin au volleyball aussi, mais je ne sais pas comment l’exprimer sans que ça paraisse maladroit… Kyojiro finit sa remarque en me lançant un compliment sortit de nul part : « Je pense que tu ferais un très bon capitaine » qui me sèche sur place. Pour une fois que c’est à mon tour de rester pantois… Je ne sais pas s’il a noté la différence, mais moi, je remarque très vite que mon rire devient plus chaud. Parce que Kyojiro a touché juste et que son compliment m’a plu. Si je le remercie intérieurement, je préfère néanmoins ne pas le relever à l’oral pour ne pas laisser paraître mon état.

« — Ah bah comme quoi, ça doit être un mal répandu alors… Pour mes gars, je pense que c’est la p’tite heure d’athlétisme le matin qui les rebutent le plus. Mais en même temps ça reste un excellent exercice d’endurance, alors ça ferait chier de devoir s’asseoir dessus sous prétexte que le club compte quelques tirs au flan… Tu vois le genre ? »

Je relève les yeux vers lui et tombe automatiquement sur ses orbes vives, bien plus expressives que ce que j’aurais pu penser lors de notre première rencontre ce soir. Le voir me regarder avec autant de sérieux me met un peu mal à l’aise… C’est sur qu’on n’a plus affaire au même Kyojiro dès qu’on parle kendo ! Alors, pour m’éviter la gêne, je dévie à nouveau la conversation pour réintroduire la serveuse et, le cas échéant, lui proposer mon aide pour la serrer. A nouveau, le teint de Kyojiro prend une teinte supplémentaire dans les roses et je ne peux m’empêcher de partir dans un grand rire, à gorge déployée, alors que le kendoka essaye de me faire comprendre qu’il n’est pas du tout intéressé. J’enfonce le clou un peu plus loin en le questionnant sur sa vie sentimentale, et là encore Kyojiro me prend au pied de la lettre. Mais ne va-t-il donc jamais m’envoyer sur les roses ? Je songe, assez attendrit par le naturel honnête de Kyojiro, tout en déposant un coude sur la table pour pouvoir déposer ma joue dans ma main, comme j’ai l’habitude de le faire.

« — P-Personne ne la partage, j-je… Je n’aime personne !
Aaah… Donc, si je comprends bien, t’es plutôt du genre à prendre ton temps avec la personne… Soyons meilleurs amis et connaissons-nous par cœur avant de passer le pas, c’est ça ? »

Je tente, après un petit soupir dramatique, mais toujours tout sourire. Kyojiro enchaîne à nouveau en m’expliquant pour la fille avec qui il avait failli sortir, sans que cela ne puisse jamais se concrétiser. Je m’en veux presque de l’avoir poussé aussi loin. Alors que j’étais certain, dès le départ, du profil que devait être le kendoka. Lorsqu’il me retourne la question, par contre, je sens d’emblée que je me rembruni. J’ai une pensée pour Sora, dont les yeux couleur émeraudes sous le soleil étincelant, me reviennent en gros plan à l’esprit… Avec son sourire franc et chaleureux, à se damner… Et à cette fois, où pour son anniversaire, nous nous étions rendus dans un parc d’attraction… Sans doute de loin, l’une des meilleures journées de ma vie. Je n’avais jamais compris comment nous en étions venus à nous séparer. Enfin, si, mais je préférais rester empêtré dans mon déni.

« — Aïe… Voilà que je me fais prendre à mon propre jeu… Hm. Y’a bien eu quelqu’un, Sora… Une fille formidable… Mais ça s’est très mal terminé. Alors… Je crois que je préfère encore ne pas en parler. »

Je tente pour écarter la question. Après un dernier regard dans sa direction je jette mon dévolu sur mon bol que je termine en quelques goulées sans chercher à me retenir de boire le bouillon. Jusqu’à la dernière goutte ! Qu’on dit chez moi.

« — Je ne te propose pas de dessert ? »

Je jette pour laisser à Kyojiro le temps de réfuter si jamais il en a envie. Mais avec les ramens et le thé je doute fort que Kyo ait encore de la place à revendre. Puis je dépose mes baguettes en équilibre sur mon bol et fais signe à la serveuse pour qu’elle puisse nous rapporter l’addition. La seconde qui suit, je sors mon portefeuille de ma poche, commence à rassembler la monnaie qu’il faut pour payer ma partie et laisse Kyojiro gérer comme il veut la sienne. Sans lui faire l’affront d’une remarque déplacée à propos de la serveuse, cette fois. J’en profite aussi pour faire un saut par les toilettes, pour vider ma vessie qui commençait à devenir douloureuse, et m’étonne de l’odeur girly du savon lorsque je sors de la cabine et que je vais me laver les mains. Lorsque je retourne à notre table, je ne prends même pas la peine de me rasseoir.

« — On décale ? »

Je jette à Kyojiro avant de me diriger vers l’extérieur. Je lui laisse le temps de se préparer, tout en profitant de l’air frais et revigorant de l’extérieur. Lorsqu’il me rejoint enfin, je tourne mon regard noisette vers lui avant de lui jeter :

« — Un petit détour par ce parc, que tu semblais tant apprécier depuis l’intérieur du restaurant, ça te dit ? Histoire de digérer, on ira doucement. »

Je termine ma proposition d’un large sourire engageant et fais rouler mes épaules comme pour lui faire comprendre que je suis prêt personnellement, et aussi que ça nous fera le plus grand bien.

« — Comme ça, Hotoba-san ou pas, tu devrais réussir à dormir comme un bébé ce soir ! »
Kyojiro Sakurai
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyJeu 25 Mar - 15:51
Des conneries hein ? Kyojiro ne savait pas trop ce qu’il en était au final, il continuait à discuter un peu avec Aki depuis son départ, mais leurs conversations devenaient de plus en plus superficielles. Comme quoi, le proverbe « loin des yeux, loin du cœur » était vrai pour bon nombre de personnes, le basketteur y compris ! Le Japonais ne voulait pas croire que leur relation était terminée à tout jamais, et il espérait que quand son ami irait mieux, ils pourraient de nouveau se voir et passer un peu de temps ensemble. Mais pour l’heure, il ne put pas y penser davantage puisqu’Isamu revenait à la charge en le taquinant au sujet de la serveuse. Kyojiro passa bien évidemment par tout un tas d’expressions, ses sentiments se lisant beaucoup trop clairement sur son visage, avant d’essayer d’amener la conversation sur un autre sujet. Cette soirée était vraiment beaucoup trop riche en émotions, il était certain de faire un bon gros dodo une fois qu’ils seraient rentrés à l’Académie !

La conversation s’orienta alors sur les clubs, Kyojiro restant fidèle à lui-même en sortant le plus naturellement et sincèrement du monde qu’il était persuadé qu’Isamu ferait un très bon capitaine. Après tout, du peu qu’il lui avait montré, il semblait être quelqu’un avec un caractère de leader, le genre qu’on pourrait suivre les yeux fermés. C’était quelqu’un d’abordable, de souriant, de chaleureux… Non, vraiment, il avait tout pour lui !

« J-Je vois oui, s-surtout que ça fait aussi beaucoup de bien de faire de l’exercice juste après le réveil. E-Enfin, c-c’est le cas pour moi… J-Je n’arrive pas à bien me réveiller si je ne cours pas un peu o-ou si je ne fais pas quelques exercices. »

Voilà un sujet sur lequel Kyojiro était bien plus à l’aise ! Mais non, Isamu avait dû juger qu’il était justement trop à l’aise et avait rembrayé sur la serveuse et la vie sentimentale du kendoka. Celui-ci ne s’était certainement pas attendu à parler de telles choses dès la première rencontre avec son nouveau colocataire ! C’était vraiment très personnel ! Mais Kyojiro restant Kyojiro, il s’était senti obligé de répondre à Isamu au lieu de tout simplement l’envoyer bouler avec sa curiosité mal placée. Le kendoka se recroquevilla alors presque un peu sur sa chaise, ses mains se joignant pour se triturer sous la table, ses bras coincés entre ses cuisses pendant que son regard déviait toujours vers l’extérieur. C’était mal d’être effectivement comme ça ?

« J-Je… Je ne sais pas, j-je… Je crois que je ne suis tombé amoureux qu’une fois, a-alors… »

Et c’était justement parce que Zelda avait été aussi proche de lui qu’il était tombé amoureux ! Alors, est-ce qu’il pourrait ressentir quelque chose de similaire pour quelqu’un dont il ne connaissait rien ? Kyojiro n’en savait rien, il savait juste qu’il n’était pas du tout du genre à s’attarder sur le physique d’une personne pour l’apprécier, raison pour laquelle il n’était d’ailleurs pas bien sûr d’être parfaitement hétéro. Il n’aimait pas vraiment les filles plus que les garçons, il aimait juste… Les personnes en elles-mêmes, peu importait leur sexe. Sans doute… Il n’en savait trop rien en réalité… Pour le moment, sa seule expérience restait ses sentiments à sens unique pour Zelda, ce n’était donc pas suffisant pour y voir plus clair !

Quoi qu’il en soit, essayant de se dépatouiller au mieux de cette conversation qu’il ne maîtrisait à nouveau plus, Kyojiro renvoya sa question à Isamu. Après tout, si lui se dévoilait à son nouveau colocataire, il était tout à fait normal que l’inverse se fasse aussi ! Le kendoka remarqua alors le léger changement sur le visage et dans le ton de son vis-à-vis quand il lui parla d’une certaine Sora avec qui ça s’était très mal terminé. Forcément, Kyojiro se sentit immédiatement très mal d’avoir fait ressurgir d’aussi mauvais souvenirs, ayant bien compris qu’Isamu ne voulait pas s’attarder davantage sur le sujet.

« J-Je… Je suis vraiment désolé I… Isamu-kun… J-Je ne voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs… J-Je… S-Si jamais un jour tu as besoin d’en parler, j-je… Je pourrai t’écouter. »

Kyojiro voulait vraiment se faire pardonner pour tout ça ! C’était terrible, il ne voulait surtout pas qu’Isamu en vienne à perdre son sourire et sa bonne humeur ! Même si ça lui aurait sans doute permis de souffler un peu avec moins de taquineries, mais le kendoka avait toujours pensé au bien-être des autres avant de penser au sien, ce n’était pas ce soir que ça allait changer, pas même avec un semi-inconnu !

Terminant son bol de ramens sans en laisser la moindre goutte lui aussi, Kyojiro reposa ses baguettes sur son bol et secoua doucement la tête à la négative pour confirmer à Isamu qu’il ne voulait pas de dessert. Son ventre était plein à craquer et il préférait éviter de dépenser tout son argent en une soirée aussi ! Le kendoka régla donc sa part et attendit que son colocataire revienne des toilettes pour y filer à son tour, son regard se perdant un instant sur le plafond pendant qu’il se soulageait. Sora hein… Il devait y avoir plein de filles avec ce même prénom mais… Kyojiro ne pouvait pas s’empêcher de penser à la Sora qu’il connaissait si bien… Est-ce qu’il pouvait s’agir d’elle ? Sortant de ses pensées en se rappelant qu’Isamu devait sans doute l’attendre dehors, le kendoka s’empressa de se laver les mains, de saluer encore une fois tout le personnel, puis de rejoindre son colocataire à l’extérieur.

Kyojiro frissonna un peu en sentant la fraîcheur lui agresser sa peau exposée, remontant bien vite la fermeture de sa veste et fourrant ses mains dans ses poches. À l’invitation d’Isamu, le kendoka afficha un air un peu surpris, mais un sourire vint finalement étirer ses lèvres alors qu’il hochait la tête. Il était ravi qu’il lui propose de passer par le parc ! Par contre, son colocataire le coupa dans son élan alors qu’il allait le remercier, ses mots faisant à nouveau grogner légèrement Kyojiro qui enfonça un peu plus sa tête entre ses épaules.

« J-J’ai déjà dit que je pouvais dormir tout seul ! »

Kyojiro pressa un peu le pas et passa devant Isamu pour aller en direction du parc. Son petit boudage ne dura d’ailleurs que l’espace de quelques secondes, son corps se détendant presque aussitôt après avoir posé un pied sur le chemin de graviers qui traversait le parc. Le kendoka laissa son regard se poser alentours pour mieux détailler les lieux, puis il se tourna vers Isamu.

« M-Merci d’avoir bien voulu passer par-là, j-je ne connais pas très bien ce parc, a-alors c’est l’occasion. E-Et puis… J-Je crois que j’ai un peu trop mangé aussi… »

Donc effectivement, ça leur ferait le plus grand bien de marcher un peu plus que prévu avant de rentrer au pensionnat ! Par contre, en y repensant… Si Kyojiro ne connaissait pas très bien le parc et si Isamu était aussi mauvais qu’il le prétendait en orientation…

« E-Euh… E-Est-ce que tu crois que c’est une bonne idée ? J-Je… Je ne sais pas s’il est très grand, m-mais… I-Il ne faudrait pas qu’on se perde… J-Je… J’ai déjà fait du camping, m-mais bon… »

C’est-à-dire que ce n’était pas vraiment quelque chose qui avait été prévu au programme ça ! Et puis ils n’étaient clairement pas équipés pour, de toute façon ! Et ils auraient sans doute des soucis aussi si on les retrouvait endormis tous les deux dans un parc au petit matin !

« H-Hum… J-Je… Je sais que tu ne voulais plus en parler, m-mais j-je… Je voulais juste savoir… C-Cette Sora, e-elle… Elle est à Yokuboo ? »

Ça expliquerait aussi pourquoi Isamu lui avait dit que les excuses d’Aki n’étaient que des conneries !
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyVen 26 Mar - 0:12
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

Le Kendoka vient de me rejoindre dehors. Je remarque bien que Kyojiro semble sensible au froid ambiant, mais malgré tout je tente quand même ma chance en lui proposant d’aller flâner un peu avec moi, dans le parc juste à côté du restaurant. Celui qui lui a tapé dans l’œil. Parce que l’idée de rentrer tout de suite ne m’emballe pas des masses, même s’il est presque onze heures du soir.

« — J-J’ai déjà dit que je pouvais dormir tout seul ! »

Je lui réponds de mon habituel regard, mi-moqueur mi-amusé, et j’en même profite pour lever les mains en l’air en signe de réédition.

« — Bien, bien. Je vais tâcher de ne pas l’oublier cette fois. »

Kyojiro se met brusquement en marche et me passe même devant le nez comme si je n’existais pas. Un fin sourire vient ourler mes lèvres tandis que je lui emboîte le pas en pressant l’allure pour pouvoir le rattraper et me hisser à côté de lui. Puis je cale mon rythme sur le sien. Nous venons à peine de poser les pieds dans le parc que j’ai l’impression que le visage de Kyojiro se détend. Visiblement ce kendoka est un garçon de la nature, je songe intérieurement tout en calquant la posture de Kyojiro en enfonçant mes mains au fond de mes poches. Histoire de ne pas finir avec des congères à la place des doigts. Je le fixe tandis qu’il étudie notre environnement, pareil à un gosse de la ville qui découvrirait pour la première fois la campagne : Kyojiro a ce petit côté juvénile en lui, presque adorable, qui le rend attachant. Lorsqu’enfin, après quelques minutes de marche, il retourne son attention vers moi, en me lançant son regard azure et perçant, je ne peux qu’ouvrir de grands yeux ronds. Pris en plein flag. Mais une fois la surprise passée, mon sourire revient lui répondre aussi sec. J’hoche la tête lorsqu’il me remercie, pour lui rendre sa gratitude, puis je laisse échapper un petit rire lorsqu’il m’explique avoir trop mangé. Je prends le temps de tourner trois fois ma langue dans ma bouche avant de lui répondre lentement :

« — Si tu veux, demain soir, je te concocterai ma salade secrète, avec que de bons légumes dedans. Ça te pèsera nettement moins sur l’estomac après le dîner. »

A bien y réfléchir peut-être que j’étais bon à marier, moi aussi, finalement.

« — Et le surlendemain tu n’auras qu’à t’atteler à la préparation du dîner en guise de dédommagement. »

Que je m’empresse d’ajouter pour éviter aux méninges de Kyojiro de sauter des étapes pour atteindre directement la case « remords et redevabilité ». Puis, le kendoka embraille sur une histoire de camping pour me confesser ses doutes. Je lève le nez vers le ciel noir de jais avant de reporter à mon tour mon regard sur lui.

« — Bah. Au pire, tous les téléphones ont l’option GPS de nos jours, alors… On ne risque pas grand-chose. »

J’hausse les épaules en poursuivant notre route et en m’enfonçant davantage sur le sentier de gravier sinueux, qui semble traverser le parc d’un bout à l’autre. J’ai toujours les yeux braqués sur l’autre extrémité du chemin, lorsque Kyojiro m’assène sa question à propos de mon ex-petite amie. Mon sang ne fait qu’un tour avant de se congeler dans mes artères – très désagréable comme sensation d’ailleurs. Je retourne vers lui un regard suspicieux, jeté par-dessus mon épaule.

« — Pourquoi ? Tu en connais une ? »

Mais je prends bien vite conscience de mon ton, plus froid qu’à l’accoutumée. Je soupire.

« — Excuses-moi… Oui, elle étudie à Yokuboo. Dans le même département que moi : la médecine. C’est une jolie Vénus, pas très grande et assez fine…quoiqu’elle n’est pas mannequin pour rien… »

Je me perds un peu dans mes pensées et instantanément son visage me revient à l’esprit, comme pour marquer mes rétines au fer rouge. Je nous revois au parc d’attraction, pour son anniversaire. Dans les tasses tournantes. Puis sa réaction aux t-shirts assortis… Et enfin le grand final juste avant le feu d’artifice. Cette parenthèse magique qui nous avait été offerte, lorsque nous avions empruntés des chemins détournés, illégaux, pour rejoindre le meilleur spot du parc…

« — Avec un sourire à se damner et des yeux émeraudes, si chaleureux, qu’on pourrait se noyer dedans… »

Je toussote un coup, moi-même surprit par mon élan romanesque.

« — Enfin, ce que j’essaye de dire, c’est que, c’est une chic fille. Hyper ouverte, compréhensive et maligne. Elle a tout pour elle. »

Je soupire.

« — Hormis peut-être sa vilaine manie à tout garder pour elle et à se refermer quand un truc lui arrive, évidemment. »

Je donne un coup de pied dans le gravier pour me changer un peu les esprits. Puis je préfère concentrer mon esprit sur le feuillage clairsemé des arbres, pour ne pas avoir à ressasser mon ancienne séparation.

« — Mais dis-donc toi. »

Je jette à Kyojiro en faisant volteface et en pointant mon index accusateur vers lui, après avoir sorti ma main de ma poche.

« — Maintenant que tu te montres aussi curieux, tu vas bien réussir à m’expliquer cette histoire de premier amour ? Hm ? »

A nouveau, je le scrute avant de ralentir le pas pour lui laisser le temps de me rejoindre.

« — Iel était comment ? Je veux tout savoir. De votre rencontre, aux premiers sentiments, tout. »
Kyojiro Sakurai
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyJeu 8 Avr - 15:40
Kyojiro resta complètement interdit en entendant Isamu lui dire qu’il lui préparerait à manger dès le lendemain. Mais… Non ! C’était lui qui préparait à manger pour les autres normalement, pas l’inverse ! Résultat, en plus d’être très surpris, le kendoka se retrouva franchement gêné, détournant aussitôt les yeux en frottant doucement un de ses pieds sur le sol.

« T-Tu n’es pas obligé, j-je… T-Tu sais, c-comme je fais partie du club de cuisine, ç-ça ne me dérange pas de te préparer des choses s-si tu en as envie… Qu-Qu’est-ce que tu aimes ? »

Voilà ! Comme ça, si Kyojiro en savait un peu plus sur les goûts culinaires de son nouveau colocataire, il pourrait lui préparer de tellement bons petits plats qu’il en oublierait complètement sa proposition de cuisiner pour le kendoka ! Le Japonais était super intelligent des fois !

« Des fois », c’était important de le préciser… Car quand Isamu lui parla de la fonction GPS des téléphones portables, Kyojiro se sentit vraiment idiot. Ce portable tout récent, il ne l’avait acheté que pour jouer à Pokémon Go en compagnie de Zelda, mais à part pour ça, appeler son père et envoyer parfois quelques textos… Il ne s’était jamais vraiment intéressé aux autres fonctions ! Résultat, le kendoka sortit son téléphone de sa poche et le regarda un instant, comme s’il allait lui indiquer avec un gros bouton clignotant où se trouvait cette fonctionnalité, les sourcils froncés. Mais comme il ne savait pas où chercher et que son téléphone ne lui indiquait rien du tout, Kyojiro préféra se tourner vers Isamu.

« Hum… L-Le mien aussi tu crois ? J-Je… Je ne l’ai pas depuis très longtemps e-et… J-Je ne sais pas encore bien m’en servir… »

Lui et la technologie… ça faisait deux ! Sans Zelda, Kyojiro aurait encore très certainement son vieux téléphone portable tout pourri qui ne lui permettait que d’appeler son père !

Quoi qu’il en soit, après ce petit interlude, le kendoka décida de revenir sur le sujet de l’ex petite-amie d’Isamu. Il savait bien que son colocataire ne voulait pas en parler davantage mais… ça l’intriguait vraiment beaucoup ce détail sur son prénom ! Une Sora, il en connaissait une ! Est-ce qu’il s’agissait de la même ? En tout cas, comme il fallait s’en douter, le sujet ne plut pas particulièrement à Isamu qui lui répondit avec un ton soudainement bien plus froid qui fit se crisper doucement Kyojiro. Fort heureusement, l’étudiant s’excusa presque aussitôt et commença à lui parler de cette Sora. Le kendoka écouta attentivement tout ce qu’il lui racontait, puis, à la fin de sa longue tirade, Kyojiro comprit qu’il s’agissait bel et bien de la même Sora que celle qu’il connaissait… Il ne pouvait pas en être autrement, il y avait bien trop de similitudes !

Mais le kendoka n’eut pas le temps de commencer à parler qu’Isamu le coupa dans son élan en le pointant du doigt, exigeant qu’il s’explique sur son premier amour étant donné qu’il venait de lui extorquer toutes ces informations sur Sora. Kyojiro resta quelques secondes à le fixer, la bouche entrouverte, avant que ses joues ne se colorent doucement et que son regard se fasse plus triste, celui-ci se posant alors sur le gravier qu’il continuait à fouler.

« J-Je… Je l’ai rencontrée au club de kendo, e-elle était venue voir son frère qui en était membre, m-mais il était parti et il ne restait plus que moi. E-Elle… Elle était un peu bizarre, j-je ne comprenais rien du tout à ce qu’elle me racontait, m-mais elle était gentille et… amusante. »

Parce qu’une parfaite geekette qui parlait de tout plein de références à des films ou des jeux dans chacune de ses phrases, forcément, c’était compliqué à comprendre pour un parfait inculte comme lui ! Kyojiro n’était pas du tout tourné vers toutes les nouvelles technologies, n’ayant jamais vraiment joué à des jeux vidéo puisqu’il préférait de loin lire des livres ou aller en extérieur pour s’amuser. Et puis, il y avait aussi le kendo qui avait rapidement pris une place très importante dans sa vie !

« A-Après ça, o-on s’est revu, o-on a passé du temps ensemble, e-elle m’a fait découvrir son univers e-et moi je lui ai fait découvrir le mien e-et… E-Elle a fini par déménager, e-elle est partie plusieurs mois. Qu-Quand elle est finalement revenue, j-je me suis rendu compte que je voulais passer encore plus de temps avec elle, m-mais comme je ne savais pas trop comment le lui dire… J-Je me suis dit que si je remportais la compétition de kendo j-je… Je lui dirais tout. »

Cette journée resterait sans doute gravée à tout jamais dans sa tête et son cœur. Il était devenu champion national et il avait finalement avoué ses sentiments à Zelda. Seulement voilà, tout ne s’était pas passé comme il l’avait espéré.

« J-Je lui ai avoué que je l’aimais, e-et elle m’a dit qu’elle ressentait la même chose, m-mais on a jamais vraiment parlé de ce qui arrivait ensuite… O-On a continué notre relation comme avant, r-rien n’avait changé e-et… O-On a fini par s’éloigner… J-Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, j-j’avais bien vu qu’elle ne me parlait plus autant, m-mais je pensais qu’elle voulait juste que je lui laisse de l’espace… F-Finalement, elle a déménagé avec toute sa famille il y a un an e-et… E-Elle a décidé de couper les ponts… »

Le visage de Kyojiro trahissait encore sa profonde tristesse en repensant à tout ça. S’il s’était montré un peu moins passif, est-ce que tout aurait été différent ?

Inspirant profondément en passant brièvement le dos de sa main sous son nez, le kendoka essaya de chasser cet air triste et de changer de conversation. Parler de Zelda était trop douloureux et, après tout, il avait une question qui lui titillait beaucoup trop la langue depuis plusieurs longues minutes !

« C-Cette Sora, j-je… E-Est-ce tu parles de Sora Ueno ? »
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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyDim 9 Mai - 18:33
( thème musical ) [ 23 NOVEMBRE 2020 ]

Je venais de proposer à Kyojiro de lui concocter un bon petit plat, demain, duquel il pourrait me renvoyer l’appareil le surlendemain ; me comme je m’y attendais celui-ci ne paru pas plus emballé par la nouvelle. Sauf que ses raisons me coupèrent l’herbe sous le pied ; tant je ne m’attendais pas à une telle réponse de sa part… Tout en se justifiant d’appartenir au club de cuisine de l’université, il me questionna sur mes propres goûts culinaires. Si cela me prit au dépourvu, je réussis tout de même à aligner deux ou trois banalités pour lui répondre :

« — Les pâtes, évidemment !... En vérité je ne suis pas difficile et j’aime bien le sucré-salé. Fais toi plaisir, c’est tout ce qui compte. »

Puis nous bifurquâmes sur le sujet des smartphones récents, de leurs GPS intégrés… Kyojiro marqua une pause en sortant le sien et en l’auscultant sous toutes les coutures, ce qui m’arracha un petit rire. De quelle époque venait-il, exactement ? A croire qu’il n’en avait jamais vu un de sa vie ! Ou bien qu’il ne savait pas comment se servir du sien.

Mon amusement redoubla lorsqu’il me demanda honnêtement si je pensais que son smartphone avait aussi un GPS intégré. La façon qu’il avait d’être à la fois transparent et innocent réussissait à m’attendrir efficacement. Coup sur coup.

« — Oui bien-sûr. »

Commençais-je, tout en me rapprochant et en me penchant par-dessus son épaule. Je tendais le bras pour l’aider à s’y retrouver sur l’écran tactile de son appareil, tout en constatant le nombre plus que restreint d’applications installées sur ce dernier. Etrange. Je découvrais un nouveau pan de sa personnalité, à mille lieux de la technologie moderne malgré le fait qu’il devait avoir à peu près le même âge que moi… Tous les jeunes de notre époque se devaient d’être érudits sur le sujet ! C’était bien connu.

« — Tiens, tu cliques là, en haut dans la barre de réglages. Puis tu vas là, dans les paramètres. »

Lorsque je fus certain qu’il ait pigé le truc efficacement, j’en profitai pour délester ses mains du bijou technologique. Je le mis hors d’atteinte et cliquais sur le répertoire pour ajouter mes coordonnées dans la liste de ses contacts. Puis je verrouillai l’écran d’un geste habile, car son modèle était à peu près similaire au mien, avant de le lui rendre.

« — Tiens. »

Notre conversation se poursuivit sur le sujet houleux de mon ex-petite-amie. Et je me surpris moi-même à me montrer plus loquace qu’à l’accoutumée. Kyojiro me prêta une oreille attentive, et puisque cela faisait un moment que je n’avais plus eut l’occasion de reparler du sujet… J’avouerai bien volontiers que, mine de rien, en parler avec lui à cet instant précis me faisait le plus grand bien – malgré mes doutes et la froideur que j’avais pu laisser transparaître au début.

Néanmoins je préférais quand même écarter le sujet en reportant l’attention générale sur sa dernière histoire d’amour, à lui. Je me pris à le questionner, et puisque mon naturel curieux m’était revenu au galop, j’allais jusqu’à lui quémander les moindres détails. Comme à son habitude, Kyojiro fit mine de se liquéfier sur place, en ouvrant de grands yeux ronds. Je ris un peu, sous cape, parce que ce trait de caractère, timide, chez lui n’avait de cesse de m’amuser ; même si j’étais le premier à reconnaître que ce n’était pas très sympa de ma part. La lueur morose qui passa dans ses yeux avant qu’il ne se mette à scruter les graviers au sol ne m’échappa cependant pas. Je fis la moue, à deux doigts de me raviser en m’excusant, mais Kyo prit les devants en démarrant son récit d’une petite voix. Je me tus efficacement pour le laisser parler. Le kendoka m’offrit une romance somme toute assez banale. Mais aussi pourvue de ce charme propre aux relations un peu inopinées, que tous le monde s’était pris à rêver au moins une fois dans sa vie. Surtout durant l’adolescence. C’était empreint d’un joli quotidien, mais c’était beau. Touchant. Je souris lorsqu’il me dit d’elle qu’elle était « bizarre ». J’essayais même de transposer à mes propres expériences, à Sora… Mais jamais je n’aurais dit d’elle qu’elle était bizarre. Alors je n’étais pas certain de cerner ce que me racontais Kyojiro à cet instant. Et en même temps, même si cela venait de me faire tiquer, je ne voulais pas l’arrêter pour si peu dans sa tirade. Donc je gardai le silence, en calquant mon allure sur la sienne.

« — J-Je me suis dit que si je remportais la compétition de kendo j-je… Je lui dirais tout.
Houlà ! Je ne te pensais pas si joueur... C’est un peu dangereux comme pari, ça... »

Je pouvais sentir, aux trémolos qui déformaient le timbre chaud de sa voix, que Kyojiro pensait intimement chaque mot qu’il m’offrait. Cette fille, il l’avait aimé. C’était un fait aussi tangible que la soirée que nous partagions. J’étais presque triste pour lui. Que les choses aient aussi mal tournées après coup pour eux deux. Le visage de Kyojiro avait beau être orienté vers le sol, chacun de ses traits trahissait ses émotions à fleur de peau. Alors, sans réfléchir, je levais la main pour passer mon bras autour de ses épaules dans une accolade que j’espérais réconfortante. Comme l’avait fait les types du club de volley, lorsque j’avais eu mes propres péripéties avec Sora, à la fin de notre relation. Connaissant le kendoka, je me doutais bien que cela risquait surtout de le mettre mal à l’aise. Et en même temps j’étais presque certain qu’il préfèrerait ça, à l’idée que je puisse le voir chialer à cause d’une vieille peine de cœur.

« — Elles ont le chic pour ça, les meufs. Les silences radio qui s’installent sinueusement entre elles et nous sans crier gare… jusqu’au beau jour où elles nous annoncent que tout est finit et qu’on ne peut plus rien faire pour y remédier. J’te jure ! »

Kyojiro renifla et j’en profitais pour scruter le ciel au-dessus de nos têtes, d’un bleu roi magnifique et uniquement strié de petits astres lumineux.
Avant que je n’aie eu le temps de reporter à nouveau mon attention sur lui, Kyo me lâcha une nouvelle bombe qui glaça net mon sang au creux du circuit sinueux de mes veines.

« — C-Cette Sora, j-je… E-Est-ce tu parles de Sora Ueno ? »

Je marquais une pause presque malgré moi, en adoptant une mine étrangement familière en comparaison avec l’air que Kyo avait lui-même prit un peu plus tôt. Donc, il la connaissait.

« — Oui. Celle-là même. Le monde est petit, ma parole. »

Mon regard, que j’espérais neutre, se planta dans le sien.

« — Tu la connait d’où, Ueno fille ? »

J’avais fait un gros effort pour que mon ton ne soit pas agressif, même si je doutais fort d’y être arrivé. D’un faible mouvement du bras, j’invitais Kyojiro à suivre la tangente sur la gauche, jusqu’à un petit belvédère, situé au centre du parc, et depuis lequel on avait l’impression de surplomber tout le reste de la ville basse. Les lumières des bâtiments encore en activité et des maisons tranchaient avec la pénombre de la nuit déjà bien installée.

« — Si c’est pas beau, ça. Meilleur sport pour jouer son ticket avec quelqu’un, je note l’adresse ! »

Dis-je en rigolant, comme pour désamorcer l’ambiance plus tristoune et tendue, qui s’était immiscée entre nous deux depuis le début de notre conversation – huileuse.
Kyojiro Sakurai
Kyojiro SakuraiUniversité • 4ème année
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Cursus : Droit, spécialité droit pénal et sciences criminelles

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Les prémices d'une nouvelle rencontre | PV Kyojiro EmptyMer 19 Mai - 16:18
Kyojiro nota bien soigneusement dans un coin de sa tête les goûts d’Isamu en matière de cuisine, histoire de pouvoir lui préparer des plats qui lui feraient plaisir. Voilà, c’était mieux comme ça ! Il aurait été vraiment beaucoup trop gêné si c’était son nouveau colocataire qui s’était retrouvé à cuisiner pour lui !

Les deux étudiants continuèrent donc leur balade digestive dans le parc, le kendoka se demandant alors si son téléphone à lui aussi pouvait faire GPS. Il fallait dire qu’il n’avait pas ce smartphone depuis très longtemps, et à part pour jouer ponctuellement à Pokémon, même s’il avait un peu arrêté depuis le départ de Zelda, il ne s’en servait que pour appeler son père. Les joujoux technologiques, ça ne l’intéressait vraiment pas, ce qui pouvait vraiment donner l’impression qu’il sortait tout droit d’une autre époque. Mais quand on avait passé son enfance avec uniquement une vieille télé qui n’était que rarement allumée, il était difficile de faire mieux ! Et puis, toutes ces choses virtuelles… C’était à des lieues de la personnalité de Kyojiro qui était beaucoup trop terre-à-terre et ancré dans le réel. Alors, quand Isamu se mit à rire en apprenant que le kendoka n’était pas à l’aise avec son smartphone, celui-ci sentit une moue boudeuse étirer ses lèvres. Ce n’était pas le premier à s’être moqué de ce côté-là de sa personnalité, mais est-ce que c’était vraiment obligatoire de savoir se servir de tout ça ?

Kyojiro se laissa alors guider, se figeant quand même un peu en sentant Isamu dans son dos. Trop près… Il était tellement près que le kendoka eut un peu de mal à se concentrer sur les explications de son colocataire, se retrouvant obligé de lui demander de lui montrer une nouvelle fois la manipulation à faire pour lancer le GPS. Puis, quand son smartphone quitta soudainement ses mains, Kyojiro afficha un air surpris et essaya instinctivement de le rattraper en se retournant vers Isamu.

« M-Mais ! Qu-Qu’est-ce que tu fais ? N-Ne fais pas n’importe quoi hein ! »

Bon, que pourrait-il faire au final ? Il avait tellement peu de monde dans son répertoire qu’il ne pourrait sans doute pas s’amuser à envoyer un message bizarre à une personne au hasard ! Mais Kyojiro fut quand même vraiment rassuré de récupérer son bien, s’empressant d’essayer de trouver ce qu’Isamu avait bien pu trafiquer. La conversation embraya alors sur un sujet bien moins joyeux et qui fit complètement oublier à Kyojiro ses investigations sur son téléphone. Isamu s’était en effet mis à parler de son ex petite-amie, le kendoka l’écoutant attentivement, non sans se sentir vraiment désolé pour son nouveau colocataire qu’il ait eu à souffrir autant à cause de cette séparation.

Les rôles s’inversèrent ensuite, Kyojiro se retrouvant à parler de sa relation avec Zelda, ses yeux scrutant ses pieds alors qu’il parlait d’une petite voix. C’était toujours aussi douloureux et ressasser tout ça n’était vraiment pas agréable, mais puisqu’Isamu lui avait tout raconté… Il était normal que le kendoka lui renvoie l’ascenseur en faisant de même ! En tout cas, pendant qu’il marchait et s’ouvrait à son camarade, Kyojiro serra ses poings dans les poches de son manteau, avant d’offrir à Isamu un sourire étonnamment doux et un peu mélancolique à ses mots. Ça avait été un pari dangereux, certes, mais il savait qu’il y arriverait. Et il savait aussi qu’il aurait fini par se déclarer même s’il n’avait pas gagné. Ce défi qu’il s’était lancé à lui-même lui avait surtout permis de rassembler tout son courage pour le moment fatidique. Nul doute qu’il se serait défilé autrement !

Puis, soudainement, le kendoka se figea et étouffa un petit hoquet de surprise quand il sentit la main d’Isamu se poser sur son bras et leurs corps se rapprocher pour une accolade qui se voulait certes réconfortante, mais aussi affreusement gênante. Kyojiro n’était pas du tout à l’aise, mais il devait avouer que ce contact lui faisait étrangement beaucoup de bien. Il s’entendit même renifler bruyamment et passer très rapidement le dos de sa main sur ses yeux pour chasser l’humidité qui s’y était installée. Et histoire de passer à autre chose, le kendoka se risqua à demander à Isamu si la Sora dont il parlait était bien la Sora Ueno qu’il connaissait. Aussitôt, l’air de son colocataire changea, se faisant plus dur et son ton presque agressif. Eh bien… C’était vraiment un sujet à éviter, le kendoka en prenait bonne note ! Une fois qu’il aurait eu sa réponse, il se promettait de ne plus JAMAIS en reparler !

« A-Ah euh je… J-Je  la connais du club de cuisine e-et elle est venue une fois au dojo pour un cours de kendo e-et… O-On… On a aussi été un peu ensemble pendant la soirée d’Halloween. »

Aaaah… Kyojiro était vraiment beaucoup trop innocent et pur, à parler franchement de toutes ces fois où il avait passé du temps avec la demoiselle, sans même penser que ça pourrait justement déclencher une sacrée crise de jalousie à Isamu ! Ou même le faire souffrir ! Il était franchement idiot des fois… Enfin, heureusement, il n’était pas entré dans les détails de cette soirée d’Halloween… Son nouveau colocataire n’avait certainement pas envie d’entendre que Sora et lui étaient tombés sur des sous-vêtements féminins affriolants et qu’elle avait évoqué l’idée qu’ils pourraient très bien lui aller en interrogeant Kyojiro du regard !

« A-Ah, m-mais… C-C’est tout, o-on est de simples camarades de club, c-c’est promis ! »

Pourquoi est-ce qu’il s’était senti obligé de le préciser ? Sans doute pour éviter qu’Isamu ne lui montre à nouveau ce visage et ce timbre de voix un peu flippants ! Kyojiro appréciait vraiment la compagnie de l’étudiant, ça serait donc vraiment dommage de tout gâcher pour absolument rien !

Le kendoka se tourna ensuite vers la vue qui s’offrait à leurs yeux et esquissa un petit sourire.

« C-C’est magnifique, je n’étais encore jamais venu ici une fois la nuit tombée. J-Je… Merci encore une fois pour… tout ça. »

Kyojiro s’inclina poliment et sans doute beaucoup trop bas pour appuyer ses propos, puis il se redressa en se frottant doucement les yeux. Toutes ces émotions, ça l’avait fatigué mine de rien ! Et puis, il allait finit par attraper froid s’ils restaient dehors encore plus longtemps ! D’ailleurs, ce fut cet éternuement presque mignon qu’il lâcha soudainement qui le fit frissonner et le décida à prononcer ces quelques mots :

« O-On rentre ? »

Les deux étudiants retournèrent donc dans leur chambre au pensionnat et, épuisé, Kyojiro alla aussitôt se coucher après s'être débarbouillé et changé. Cette rencontre annonçait un tout nouveau départ pour le kendoka, une toute nouvelle page qui, il l'espérait, ne serait que le début d'une longue amitié entre eux deux.
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